Pour
le vingtième cycle du sixième mois de la décade
comprenant
la nuit et le jour :
« D'où
tenaient-ils cette connaissance de la terre, postulant la maîtrise
des techniques astronomiques et mathématiques que l'on a du mal à
attribuer à ces Achéens batailleurs, violent et cupides.
« On
peut supposer qu'il ont été initiés par les Crétois, qui
certainement ont pratiqué avant eux des voyages au long cours.
Ceux-ci, à leur tour, devraient tenir des Égyptiens ou des
Babyloniens leur connaissances astronomiques et mathématiques.
[
Mais on ne voit pas trop ce que les Crétois pouvaient tenir des
Babyloniens à l'époque d'Ulysse qui précéderait celle d'Homère
de cinq siècles. Période par rapport à laquelle Pillot situe aussi
Stonehenge cinq cent ans avant le voyage d'Ulysse.
Toujours
justifier les connaissances des uns en des autres en considérant les
barbares comme des incultes et des ignares « batailleurs,
violent et cupides » :
« À
l'époque où se situe le voyage d'Ulysse, les calculs permettant de
déterminer la position des astres et des étoiles, étaient connus
depuis longtemps grâce aux observations des Égyptiens et des
Babyloniens.
« Selon
la thèse récente de G. Hawkins [ ... ] les monuments mégalithiques
circulaires de Stonehenge en Grande-Bretagne constitueraient un
observatoire astronomique construit vers 1700 [ avant l'ère
chrétienne ] soit 500 ans avant le voyage d'Ulysse. »
Cf.
Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les
Grecs dans l'Atlantique – Est-ce possible ? (1969)
]
« Pourquoi
[ ces connaissances ] se sont-elles perdues ? Comment cela
s'est-il produit, brutalement ou progressivement ? Il semble que
la connaissance de cette route maritime de l'Europe Occidentale et de
l'Islande se soit perpétuée pendant plusieurs siècles.
« Le
Carthaginois Himilcon vers 600 avant [ l'ère chrétienne ] dans son
périple vers le Nord à partir du détroit de Gibraltar atteint
l'Irlande et navigue même au-delà. Il se trouve donc sur
l'itinéraire d'Ulysse. En aurait-il eu connaissance ?
« Un
peu plus tard, Pythéas de Marseille noue des relations en Corse avec
des Phéniciens émigrés de Tyr.
« Revenu
à Marseille, il obtient les moyens nécessaires pour diriger une
expédition qui franchit le détroit de Gibraltar, remonte en
direction de l'Irlande en suivant l'itinéraire d'Himilcon,
c'est-à-dire celui d'Ulysse.
« Comme
ce dernier, il profite d'une escale pour calculer la durée du jour
au solstice de juin. Il se dirige vers le Nord, aborde dans des îles
où les nuits n'ont plus que trois heures.
« Puis,
de ces îles à d'autres, il compte sept jours de navigation, puis
cinq jours pour atteindre une terre qui touche au cercle arctique.
« Pythéas
étant astronome, on peut lui faire confiance sur ce point et
reconnaître dans cette « Ultima Thulé » l'Islande,
terre de Calypso, dont la côte Nord touche le cercle polaire.
« Il
constatera alors, qu'au solstice d'hiver les nuits durent presque
vingt-quatre heures. Encore une fois, le navigateur suit,
semble-t-il, l'itinéraire décrit dans l'Odyssée.
« Comme
il serait invraisemblable que ces chefs d'expédition s'engagent sans
renseignements préalables sur les directions à suivre, on a le
sentiment que ces trois voyages ont une origine commune, [ ... ]
« [
... ] une sorte d'antique Saga transmise depuis une époque
extrêmement lointaine. »
Cf.
Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs
dans l'Atlantique – Une question extraordinaire (1969)
« Mentès,
associé d'Ulysse, connaît ses projets et ses intentions et le but
secret de l'expédition, la recherche et la conquête de la route de
l'étain. Il ne perd pas espoir de le voir revenir et provoque les
recherches de Télémaque.
« Ulysse
avec la complicité de son pilote entraîne les navires vers
l'Occident sur un itinéraire dont il a eu préalablement
connaissance et que son pilote a peut-être déjà parcouru.
« Vaincu
par les Lestrygons, en Irlande, dans des conditions impardonnables
pour un chef d'expédition, il poursuit sa route, hiverne dans l'île
Barra, explore l'été suivant le Nord de l'Irlande et les îles
Écossaises.
« Ayant
atteint son objectif, il revient, seul détenteur du secret de la
route de l'étain, après s'être opportunément débarrassé des
derniers témoins de son aventure peu glorieuse. »
Cf.
Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs
dans l'Atlantique – La fin d'Ulysse (1969) [ Pillot imagine le
procès d'Ulysse comme un dernier chant. ]
« On
met deux jours pour aller de là – Oestrymmis – jusqu'à l'île
Sacré – l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un
grand espace dans la mer et qui sert de demeure au peuple des
Hiberniens.
« L'île
des Albions se trouve à côté. Les expéditions de commerce des
Tartessiens – Tartessos, au Sud de l'Espagne – allaient jadis
jusqu'aux Oestrymmides.
« -
Himilcon fut envoyé par Carthage, comme Hannon [ le Navigateur ]
vers 600 [ avant l'ère chrétienne ] pour reconnaître les côtes
atlantiques au Nord des colonnes d'Hercule. Il visita sûrement la
Bretagne...
« Son
voyage a duré quatre mois et il eut le temps de parvenir aux îles
Britanniques.
« -
Pythéas, grec de Marseille, vers 323 [ avant l'ère chrétienne ]
fit le tour de la Grande-Bretagne et alla jusqu'à Thulé, île qui
touche au cercle polaire. »
Cf.
Gilbert Pillot citant le poésie d'Avienus – « Ora Maritima »
– « écrite [ vers 350 ] à la lumière de très anciens
documents carthaginois »
[
« Le texte le plus précis est celui d'Aviennus, poète latin,
dans son « Ora Maritima ». Évoquant les peuples qui
habitent ces îles [ les Hébrides ] il dit :
« Tous
traversent la mer dans leurs canots lesquels ne sont pas construits
en bois de pin ou de sapin, mais fabriqués en peau ou en cuir.
«
On met deux jours pour aller de là jusqu'à l'île Sacré –
l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un grand espace
de la mer et qui sert de demeure au peuple des Hiberniens.
« L'île
des Albions se trouvent à côté... Voilà ce que le Carthaginois
Himilcon a vu de ses propre yeux et je le raconte d'après les
annales de Carthage. » ]
Cf.
Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs
dans l'Atlantique – L'étain, l'or ou l'exploration ?
(1969)
Où
nous reconnaissons les Hébrides comme la terre originelle des
Hébreux.