Pour
le dix-septième cycle du dixième mois de la décade
comprenant
la nuit et le jour :
Après
avoir défini la décade comme un ensemble de seulement neuf nombres,
nous pouvons aussi définir les limites de cet ensemble comme étant
le « 1 » et le « 11 » – c'est
à dire « 10 + 1 » que nous pouvons lire « deux »
en chiffres romains : « II ».
Nous
pouvons lire « 2 » en chiffres romains comme nous
pouvons lire « dix »
la Somme de la décade – « Σ
10 = 55 » – sans tenir compte du rang des nombres qui la
composent dans la cinquième paire de la triple enceinte où « 5 »
occupe celle de la quintessence.
Si
le zéro n'est pas un nombre et s'il exprime une absence de nombre
qui ne peut être répertoriée dans cet ensemble, il agit néanmoins
comme un signe diacritique qui permet de préciser le rang où
s'achève la décade dans les développements du système décimal.
C'est
ce que nous avons déjà indiqué en parlant d'un hiatus dans la
représentation analytique où le zéro s'insinue
entre les deux premiers nombres entiers qui ne sont qu'une
représentation de la limite supérieure relative au passage de
l'infra-décimal.
Et
c'est ce passage que nous avons représenté en évoquant les
onze sceaux du kali yuga dans les cinq triades récapitulées par les
deux témoins de l'Apocalypse qui précèdent l'ultime avatara du
manvantara – le dixième et celui du dernier yuga.
Nous
avons nommé les sceaux en les qualifiant aussi de « bodhisattva »
et nous avons qualifié leurs triades en identifiant leurs deux
témoins – le Messie et le Sceau des prophètes – avec leur avatara
– Gengis Khan – qui précède le retour de Sri Matsya.
Hors
de cet ensemble qui relève de notre synthèse, nous avons retrouvé
les limites de la décade dans un certain nombre d’occurrences qui
démontrent que cette vue de l'esprit appartient à l'Esprit
universel mis à mal par un renversement dans sa perspective.
À
commencer par les claviers de nos pianos où elles insèrent les
trente-six dièses des sept gammes entre la grave et les deux aiguës
comme les sept versets de la Fâtiḥa
(1) et le redoublement des Muhawwidhatan (113 et 114) insèrent les
sourates du Noble Coran.
Bien
qu'une telle configuration n'a pu être retrouvée dans les (114)
Paroles cachées du didyme de Jésus, elle est présente
dans les corpus sethiens pour les (114) devises de la Prophétie des
papes et pour les (27) « fusus al-Hikam » du Sheykh
al-Akbar.
Pour
les « fusus al-Hikam », c'est Adam qui ouvre la série,
Khâlid et Muḥammad qui
l'achèvent ; pour la Prophétie des papes, c'est Célestin II
qui ouvre la prophétie, Pierre le romain et Celui dont il a
recouvert la tunique qui la termine avec le Juge terrible.
La
gémellité est donc souvent un signe à craindre dans la succession des
monades mais elle peut aussi être un leurre quand elle en dissimule une
autre comme c'est le cas avec les deux derniers pontifes (112-113) dont l'un est
forcement l'antithèse de l'autre.
Nos limites se retrouvent bien ici pour chacune de nos occurrences mais
l'origine de la Prophétie des papes par exemple n'a rien de très
remarquable ; sans doute parce que cet oracle s'est d'abord construit à partir
d'un axe signalé au milieu d'un signe.
Si
ces limites sont données comme repérables du point de vue de
décade, elles n'indiquent pas la valeur de l'intervalle qui les
sépare : ici trente-six dièses, là vingt-quatre sagesses ou
le nombre (111) des sourates pour le « Qutb-Alif » du Noble
Coran.
[
« Qâf » (100) + « Ṭâ »
(9) + « Bâ » (2) = « Alif » (1) + « Lâm »
(30) + « Fâ » (80) ]
Dans
la perspective séthienne de la Prophétie des papes, on peut
supposer que son origine adamique – celle des sagesses prophétiques
– n'est pas mentionnée et qu'elle se déploie à travers le temps
dans sa contingence en-deçà de sa perpétuité.
Il
existe en effet au-delà de la pure contingence marquée par nos deux
limites une dimension sans origine à laquelle on assigne une fin à
partir d'un centre dont la perpétuité se trouve
privée depuis son origine en-deçà de l'éternité où elle est sans fin.
Cette
réalité perpétuelle est celle de la monade tandis que celle où
s'exprime la Prophétie des papes à partir d'un centre contingent
est celle de la quintessence où la décade identifie le Sommet de sa
somme (55) au nombre « Cinq ».
Le
centre de la Prophétie des papes est la devise (73) de Sixte (6)
Quint (5) marquée d'un axe au milieu d'un signe (11) qui divise les
(113) devises de la prophétie en deux groupes de septante-deux et de quarante devises –
« 72 + 1 + 40 = 113 ».
Les
trois dernières devises (111-112-113) se retrouvent imbriqués dans
un ensemble où apparaît la gémellité du dernier (113-114) qui
réalise la quarantaine qu'Origène attribuait au Christ et la
tradition médiévale des chevaleries du Graal à Seth.
Fort
d'une analogie où prévaut l'origine perpétuelle de la sagesse
adamique – celle de la Fâtiḥa
– et la gémellité des Muḥawwidhatan – celle de Khâlid et de
Muḥammad – nous identifions
le centre du Noble Coran au trentième verset de la sourate du
Manteau (74).
La
gémellité est ici celle des sourates (73-74) qui se suivent sur le
thème du recouvrement où il est question d'un nombre d'anges (19)
qui gardent un feu ardent en rapport avec le Vivant – « al-Ḥayy »
– et qui constitue une énigme pour les croyants et les mécréants.
[
« Ḥa » (8) +
« Alif » (1) + « Yâ » (10) = « 19 »
]
Cette
gémellité du centre que Sixte (6) Quint (5) comprend dans les
nombres de son nom pontifical et qu'on retrouve dans ceux des mois de la décade que le calendrier julien attribue à ses deux empereurs – Juillet
(5) et Août (6) – préfigure celle du colophon.
Et
cette préfiguration n'est pas sans rapport avec une configuration
symbolique du macrocosme (6) dans le microcosme (5) dont la Somme est à la fois sa limite pour la décade (11) et son renouveau sur le « Qutb-Alif » (111).
L'unité
qui vient après la décade – « 10 + 1 » – est alors
une configuration des quatre devises qui la constituent sur son Pôle –
« Σ 4 = 10 » –
au-delà de la sourate du Secours (110) – « an-Naṣr »
– qui est
réputée être la dernière dans l'ordre des révélations :
« Lorsque vient le Secours
de Dieu et Sa victoire
et que tu vois la foule entrer dans l'esprit de Sa religion
[
« ad-Dîn » ]
célèbre alors Sa gloire et implore Son pardon
car c’est Lui qui t'accueille
dans ton repentir
Plein
de mansuétude et de compassion. »
Mais
dans sa configuration primitive, la gémellité centrale est celle de
la Somme de la décade (55) où réside sa quintessence (5) tandis
que les anges qui gardent le feu ardent forment une image numérique (19) de
l'ensemble qui s'étend entre ses limites.
C'est
pourquoi les (19) anges forment aussi les (19) lettres de l'entête liminaire
de la Fâtiḥa en rapport avec
la Victoire du secours – « al-Fattâḥ »
– où elles ne sont que neuf avec leur décade dans leurs
réitérations.
[
« B i S M i L L Â H
i R - R A Ḥ M Â N i
R - R A Ḥ
î M » ]
[
« B S M L A H R Ḥ N »
]
Sans
doute pouvons-nous identifier le zéro quand il s'insinue dans le
cœur des hommes entre les deux premiers nombres entiers comme une
image du feu ardent dans ce qu'il a de plus sinistre pour les
mécréants – cf. S 114 V 4 à 6 :
« Je
cherche refuge [ ... ] contre le mal du tentateur perfide
qui
s'insinue dans le cœur des hommes
qu'il
soit parmi les djinns ou parmi les hommes. »