mardi 28 septembre 2021

Le vieux poème

Pour le onzième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Le Retour d'Ulysse n'est pas seulement admirablement composé, il forme un tout qui se suffit à lui-même. Il n'appelle aucune « suite ».

« Pour son auteur, manifestement, l'arrivée d'Ulysse chez les Phaéciens, l'accueil chaleureux qu'il y reçoit marquent la fin de ses malheurs ; [ ... ]

« [ ... ] le long récit de ses mésaventures est une liquidation du passé, et l'athmosphère de cordialité heureuse qui enveloppe les dernières scènes est l'indice que le drame est fini.

« L'aède du Retour ignorait ou voulait ignorer cette partie du mythe odysséen qui est devenus chez son continuateur la tragédie de la Vengeance. »

« Il semble donc bien que les huit chants du Retour d'Ulysse représentent au sein [ des vingt-quatre chants ] de l'Odyssée un récit épique nettement plus ancien dont le remanieur [ sic ] du VIIe siècle à fait le point de départ de sa grande épopée.

« Assurément cette incorporation n'est pas allée sans dommage, sans quelques additions, sans quelques modifications de plan [ ... ] voir sans quelques amputations que nous ne discernons plus.

« Le vieux poème cependant ne semble pas avoir subi en raison de sa cohésion de très profondes altérations. Sa beauté s'est imposée au continuateur, au renouveleur [ resic ] comme elle s'impose à nous.

« Il a été enchâssé, plutôt que fondu dans le monument définitif, si bien que ses lignes générales saute aux yeux ». [ ... ]

Cf. Émile Mireaux – Les poèmes homériques et l'Histoire GrecqueHomère de Chios et les routes de l'étainLe retour d'Ulysse ou la première Odyssée (1948)

« [ l’Iliade ] s'est-elle constituée autour d'un noyau primitif, analogue au poème du Retour d'Ulysse qui gît au cœur de l’Odyssée ?

« Et par « noyau » il faut entendre naturellement un véritable récit épique complet, continu, se suffisant à lui-même, et d'une durée suffisante pour tenir en haleine le public pendant plusieurs heures de récitation.

[ « Le poème du Retour d'Ulysse comptait plus de trois mille hexamètres » [ ... ] « 3.062 vers » dans un « essai de reconstitution » que l'auteur propose en appendice. ]

« Un tel récit a-t-il existé à l'origine de l'Iliade ? Oui, répond [ Erich ] Bethe. Non, réplique Wilamowitz-Moellendorff. [ Mireaux croit ] que c'est [ Bethe ] qui a raison. »

[ Il est question de « 2.103 vers » pour le Courroux d'Achille dans son appendice. ]

« Nous y lisons [ en dehors du récit originel ] la description d'un exercice acrobatique d'équitation qui fait corps étroitement avec le récit : [ ... ]

« [ ... ] or ce passage ne peut pas avoir été écrit avant l'invasion au VIIe siècle des cavaliers scythes et cimmériens qui apprirent aux Grecs à monter les chevaux [ ... ]

[ ... ] et dont l'irruption provoqua la naissance de la cavalerie grecque et la décadence définitive de la charrerie. »

[ Cet argument équestre est – mutatis mutandis – celui qui constate l'absence de Pénélope dans le Retour d'Ulysse là où elle l'articule avec la tragédie de la Vengeance. ]

Cf. Émile Mireaux – Les poèmes homériques et l'Histoire GrecqueHomère de Chios et les routes de l'étainLe Courroux d'Achille ou la première Iliade (1948)

   

    

vendredi 24 septembre 2021

Les chants homériques

Pour le neuvième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« C'est une vielle habitude de l'érudition de donner les références aux vingt-quatre chants de l'Iliade ou de l'Odyssée en employant les vingt-quatre lettres de l'alphabet grec – les majuscules pour l'Iliade, les minuscules pour l'Odyssée.

« Cet usage assez commode pour les auteurs l'est beaucoup moins pour les lecteurs qui peuvent ne pas avoir très présent à l'esprit le numérotage des lettres de l'alphabet.

« Aussi avons-nous renoncé à cette vénérable tradition. »

Cf. Émile Mireaux – Les poèmes homériques et l'Histoire GrecqueHomère de Chios et les routes de l'étain – Le rôle politique des aèdes (1948)

Ce que nous disons des vingt-quatre prophètes du Noble Coran et des vingt-quatre avatars de Vishnu est également ce que nous pouvons dire des chants homériques : ils expriment une Sagesse hénochienne – celle d'Idrîs qu'on identifie à Thôt ou à Mercure.

Pour le Triplex de l'Hermès Trismégiste, le Termaxismus originel exprime son principe générique et le Tricipitus, les précipitations successives de ses trois hypostases qui parcourent les vingt-quatre heures de la nuit et du jour à travers leurs phases.

Pour les avatars de Vishnu, il serait plus juste d'identifier Sri Kalki à Genghis Khan ; mais ses successeurs moghols et ottomans se sont convertis à l'Islam et nous l'identifions avec eux au Sceau des prophètes alors que Sri Budha peut être identifié à Mercure.

Nous ne disons pas la même chose des trente-trois hymnes homériques qui leur succèdent avec la Théogonie d'Hésiode, qui relèvent de la figure dionysiaque du Christ et par conséquent d'une Sagesse éperdue dans le Verbe d'Abraham :

« [ ... ] « c'est sur le Drakanon » [ ou ] « c'est dans Ikaros la venteuse »,
[ ... ] « c'est à Naxos » [ ou ] « c'est dans les tourbillons du fleuve Alphée »
que Sémélè devenue grosse t'a enfanté pour Zeus Foudre-Amère »
[ « fils de dieu » ] [ « enfant cousu » ]

« [ ... ] Dionysos [ ... ]
avec ta mère Sémélè que l'on appelle aussi Thyonè. »

« De Dionysos,
fils de Sémélè la glorieuse,
je ferai mémoire, [ ... ] »

« Je suis Dionysos au cri profond ;
ma mère fut Sémélè la Cadméenne [ de Thèbes ]
[ qui ] avait fait l'amour avec Zeus. »

« [ ... ] fils de Sémélè aux beaux yeux. »

« [ ... ] Dionysos le vibrant [ aux cheveux de lierre, ]
fils lumineux de Zeus et de Sémélè la magnifique. »

Hymnes homériques pour Dionysos

   

    

mardi 21 septembre 2021

La vingt-cinquième heure du kalpa

Pour le huitième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous avons vu que les hypostases des triades dont nous rattachons le principe à celle de l'Hermès Trismégiste se succèdent autour et entre deux cohortes de six cents ans qui avant le kali yuga s'étendaient sur des périodes de six mille lunaisons (500 x 12).

Nous supposons que ces cohortes et ces périodes s'inscrivent dans une conception du temps qui s'inscrit encore très simplement sur tous nos cadrans et qui est toujours représenté avec le T'aï Ki par les deux principes du Tao – le Yin et le Yang.

Nous mettons ces principes qui correspondent aux vingt-quatre heures du jour en correspondance avec les unités de la matrice arithmétique qui informe le kalpa dans des ordres de grandeurs dissemblables – des mois et des années.

Du point de vue de la matrice qui n'est qu'un développement cosmogonique de la décade arithmétique par sa Tétraktys dans la quadrature du cycle de l'écliptique, seul le nombre six exprime ici sa complémentarité avec celui du quadrant (4).

Tous les nombres de la décade sont en effet accouplés avec une complémentaire qui les réintègrent dans un ensemble qui exprime leur Totalité (10) en reconstituant les cinq paires ou les cinq décades d'un pentacle dans son pentagramme.

Cette organisation des nombres de la décades qu'on retrouve avec le récit du Mi'râj dans l'Isrâ' du Sceau des prophètes où les cinq prières sont semblables à la psalmodie des cinquante était impactée dans la conception du Janus (50) et de son Phénix (500).

Mais la réforme du calendrier julien en ajoutant dix jour au Janus et un siècle au Phénix a précipité ces principes dans leur développement cosmogonique ; ce qui du point de vue de leur précipitation correspond à un enfouissement dans l'âge sombre de Kali.

On ne saurait être à la fois plus précis et plus imagé en considérant l'archange qui est semblable à Dieu – « Mikaël » – ou celui qui est assis sur le Trône – « Metatron » – qui terrasse littéralement le Dragon dans l’irrigation des substrats.

Les heures du jour qui correspondent alors par leur nombre (24) aux avatars de Vishnu ou aux prophètes du Noble Coran expriment aussi plus sûrement le cycle de l'écliptique où le manvantara apparaît comme la totalité des versants du jour et de la nuit.

Cette totalité convoque un huitième jour qui est celui du Seigneur dans le renouvellement des semaines et une vingt-cinquième heure dans celui des jours qui est celle du Jugement ou celle de notre mort dans la prière que nous adressons à Marie.

Celle que Virgil Gheorghiu reprend pour les titres de ses romans sera d'abord la Dernière (1937) avant de devenir celle de l'éternelle (1965) depuis la vingt-cinquième heure (1949) qui doit être celle du dernier prophète que Guénon recense dès 1932.

Or, ce dernier prophète parmi ceux qui dans son étude sont « nommément désignés dans le Qorân » ne doit être qu'une dernière occurrence parmi celles (25) qui reviennent à Jésus comme à Adam où Allâh les compare précisément l'un à l'autre – cf. Cr S 3 V 59.

Adam doit être considéré ici comme le Manou du manvantara et Jésus comme le Nouvel Adam à la fin du cycle qui s'achève avec le kali yuga ; même si du point de vue originel le cycle adamantin s'identifie plutôt à sa matrice arithmétique – celle des 64.800 lunaisons.

   

    

samedi 18 septembre 2021

Les vingt-quatre heures du jour

Pour le septième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Quand ils avaient vingt ans, on les appelait les Trois Mousquetaires, parce qu'ils étaient des amis irréprochables. Trente ans après, ils ne se voyaient plus. Ils se nommaient Louis Aragon, André Breton, Philippe Soupault. » [ ... ]

Cf. Philippe Soupault cité par Dominique Bouquet pour le Surréalisme (2003)

« Les mousquetaires sont quatre et non trois, c'est bien connu. Pour le surréalisme, le quatrième fut Paul Eluard. »

Cf. Dominique Bouquet – À la rencontre des œuvresLes auteurs surréalistes (2003)

« Dans le Dictionnaire abrégé de 1938, ont droit à une notice les auteurs suivants – on relève l'absence notable d'Apollinaire et de Rimbaud, naguère encensés et dont on se contente désormais de citer une formule par-ci, par là) : [ ... ]

« Charles Baudelaire (1821-1867). En lui Rimbaud reconnaissait « le premier voyant [ parmi les Dioscures d'Étiemble ] – roi des poètes, un vrai Dieu ». [ ... ]

[ Hermès – l'Homme aux semelles de vent – Rimbaud de l'air – le Rimbe aux deux aires – Deux fois Grand : « grand par sa poésie, grand par son silence ». ]

On doit la formule à Verlaine : le Rimbe – l'Homme aux semelles de vent ...

La mesure, à Alain Borer : deux fois grand ... [ Cf. Rimbaud en Abyssinie de 1984 ]

« Rimbaud, celui qui avait fui ce monde, me paraissait le seul guide. » [ Après la première guerre mondiale. ]

Cf. Philippe Soupault – Profils perdusLes pas dans les pas (1963)

Ces jeux de mots et certaines représentations alchimiques du caducée de l'Hermès Duplex nous ont fait réfléchir sur les ordres de grandeurs du Trismégiste – le Trois fois Grand.

Ordres de grandeurs que les Dioscures et la biographie rimbaldienne rendent consécutifs dans les séquences de leur magnitude mais que les cinq triades du kali yuga étendent à travers leurs cohortes d'une façon périodique et cyclique.

Périodicité qui a du être disputée puisque l'imam al-Ghazali nous propose sa vivification des sciences religieuses dans la perspective d'un cycle de cinq cents ans qui est celle du Phénix aux six mille lunaisons un siècle avant les théophanies du Muhyi'd-Dîn.

Cette alternative est liée à la modification du Janus dans le calendrier julien qui passe de cinquante à soixante jours en allongeant de onze jours – avec un jour bissextile – une année de douze lunaisons.

On se retrouve donc avec une triple théophanie de douze mille lunaisons ou de douze cents ans qui n'est apparemment que la moitié d'un cycle dans une représentation de la matrice arithmétique semblable au Tao.

Que le nombre du kalpa – 64.800 unités – et celui de cette représentation – 24.000 lunaisons – soient différents n'en modifie pas le principe – et son rapport avec une période de 2.400 ans reste celui du manvantara par rapport à son kali yuga (1/10e).

Ce qui accrédite notre assimilation des six jours de la semaine quand ils sont ceux de la création à une période théorique de 64.800 lunaisons qui s'étendent en réalité sur 5.400 ans quand chaque jours est théoriquement étendu sur mille ans.

L’œuvre de Rimbaud se présente elle-même comme un triptyque que la thèse de Margherita Frankel met en rapport dès 1973 avec celui de Dante ; mais un triptyque que la Saison en enfer situe au-delà de son œuvre poétique.

Son lieu d'assomption et son purgatoire se trouve alors à Harar en Abyssinie dans la grandeur du silence magnifiée par Borer et non pas dans les Illuminations que la thèse d'Henry de Bouillane de Lacoste va déplacer en 1949 au-delà de cet horizon.

L'aventure existentiel du poète – celle qui avait mouché nos Trois Mousquetaires – devient une simple aventure littéraire dénoncé par Breton dans son Flagrant délit – « Rimbaud devant la conjuration de l'imposture et du truquage » (1949).

« André Breton – écrit Étiemble – réaffirme le « caractère sacré du message » de Rimbaud et se félicite d'avoir quant à lui célébré plusieurs fois ce culte [ puis ] contribue à recréer un couple dioscurique [ sic ] Rimbaud-Nouveau [ ... ]

Ce couple – pour le bibliographe – revigore « une association qui temps à remplacer le couple usé Rimbaud-Lautréamont ». Les hypostases sont multiples chez Étiemble mais le prototype ignoré – celui qu'un jeu de mots rapproche de Baudelaire.

Rimbaud serait lié – toujours selon Breton repris par Étiemble – à une Gnose païenne que Si Hamza Boubakeur contredit par Borer identifie en 1979 à l'Islam. Avant son séjour à Harar (1881) c'est peu vraisemblable mais dans son agonie, c'est probable...

al-'Alîm est Plus Savant et al-Karîm est Bienveillant !

« Rimbaud est surréaliste dans la pratique de la vie et ailleurs. »

Breton dans le premier Manifeste de 1924

   

    

mardi 14 septembre 2021

ad-Dîn al-Hub

Pour le sixième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Pour les surréalistes, « ce qui ne se voit pas est aussi important que ce qui se voit ».

« Ce qui ne se voit pas [ ... ] c'est la surréalité. Celle-ci [ ... ] « serait contenue dans la réalité même », et [ ne serait donc ] aucunement contradictoire avec elle.

« Bien au contraire, les deux ensembles [ la surréalité et la réalité ] constituent une sorte de monde perdu, une mythique unité originelle* à la recherche de laquelle [ les fondateurs du surréalisme ] vont se consacrer corps et âme.

[ Mais que les surréalistes révolutionnaires voudront éradiquer. ]

« Le surréalisme est ainsi une quête d'absolu qui engage l'ensemble de l'existence de ses adeptes, une forme d'idéalisme ou de métaphysique qui s'aventure par moments aux marges de l'ésotérisme. » [ ... ]

Cf. Dominique Bouquet (2003) – Le surréalisme en France et en Europe – Théorie et Pratique – En théorie – Les principes [ * C'est l'auteur qui surligne en gras. ]

Aux marges de l'ésotérisme si elles indiquent autre chose que la référence fréquente « à l'alchimie, au spiritisme et aux pratiquent des enchanteurs et des sorciers » – ce qui est discutable au moins pour le spiritisme puisqu'elles n'interrogent que leur subconscient.

Ce qui pose alors la nécessité d'un exotérisme pour une complémentarité du caché et de l'apparent qui s’identifie au réel et au sur-réel non sans une inversion dans la perspective si le réel est la substance à laquelle vient correspondre toute métaphysique idéale.

Inversion qui sera aussi celle de l’existentialisme dans une fondations des essences en-dehors de l'ontologie et au-delà de l'idéalisme dans un humanisme abstrait, sans fondement.

La marginalité elle-même n'est pas requise pour situer une intériorité si ce n'est par la rupture dans le transmigration des métamorphoses où les surréalistes vont rompre sans retour avec la société ambiante après la première guerre mondial.

Le communisme serait donc devenu par nécessité l'exotérisme du surréalisme en 1927 et le surréalisme, l'ésotérisme du communisme français jusqu'en 1933 dans une sorte de complémentarité idéale pour le moins fugace et ambiguë.

L'ambiguïté de cette camaraderie fut en réalité celle d'une rivalité entre deux structures qui s'instrumentalisent mutuellement dans une conjoncture accidentelle à laquelle Louis et Elsa ont voulu donner une pérennité qui est parvenue jusqu'à nous.

L'amour charnel de la patrie et celui du couple idéal donnent au mythe originel sa nouvelle unité, une unité qui transcende le jour éphémère de toutes les merveilles que le poète à connu dans sa jeunesse avant qu'il ne renaisse des lèvres de sa compagne.

Ce mythe n'est pas surnaturel. C'est au contraire la réalité même qu'il cherche à donner au réalisme socialiste sous la contrainte d'une prise d'otages inextricable pour la famille d'Elsa et d'un tourment inextinguible pour celle de Louis.

Ceux qui l'éprouve ne cherche pas à l'hypostasier. Ils s’effacent. Et c'est le sacrifice qui donne au mythe de l'amour idéal sa matière charnelle et une spiritualité à sa religion.

« Je suis la religion de l'amour partout où se dirigent ses montures.
L'amour est ma religion et ma foi. »

at-Turjman al-Ashwaq [ du ] Muḥyî'd-Dîn

   

    

vendredi 10 septembre 2021

Le royaume des mancies

Pour le quatrième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Si le surréalisme est un ésotérisme, ce n'est pas par les appuis dont il s'est assuré dans le royaume antique et actuel des mancies de haute ou de petite tenues, [ ... ]

« [ ... ] c'est en lui-même, en vertu de son seul projet de changer la vie et de refaire l'entendement, et à la faveur des sacrifices symboliques consommés en commun.

« Une soirée rue du Château vaut bien la Cène, une matinée rue Fontaine peut tenir lieu de Pentecôte. Je plaisante.

« Mais tout de même, il y a toujours eu, dans le groupe, des moments de fusion qui inclinaient ses membres à se croire habités par une sorte de grâce efficace qui les haussait au-dessus d'eux-mêmes et les constituait en un corps exemplaire :

« [ ... ] non tellement vertueux mais sagaces, informés de première et de toutes mains des soubresauts de l'esprit, alertés dans le faux pas, dans le lapsus, éveillés dans le rêve, connaissant la nuit du tombeau et le désespoir « dans ses grandes lignes », [ ... ]

« [ ... ] éprouvant le vertige d'une résurrection permanente, initiés en quelque sorte par la profusion harassante, éclairante, sans cesse changée et renouvelée de leurs propres « mystères ».

« Pourtant, à la tentation du repli sur un secret partagé, de l'action dans l'ombre, de l'institution de ce que Monnerot appelle une « aristocratie du miracle », s'oppose en permanence un besoin de même force d'intervention publique, [ ... ]

« [ ... ] de prouesse scandaleuse et, plus généralement, le souci de rendre à tous un compte exhaustif des expériences les plus risquées, des trouvailles les moins explicables, des conjectures aussi chancelantes que la tour Saint-Jacques [ ... ]

« [ ... ] et [ que ] le tournesol délirant qui, de justesse, en assure le précaire équilibre. » [ ... ]

« Par inclination personnelle et sans prétendre le moins du monde épuiser ou réduire le sujet, je tenterai, pour conclure, d'entreprendre une « lecture » allégorique liée à la geste arthurienne et à la Quête du Graal. »

« La mise en commun de la pensée, la délivrance de toute pensée recevable ou non dans les catégories conceptuelles du temps où elle s'énonce, le dépassement corrélatif des contradictions, prétendues insurmontables, qu'engendrent le principe de réalité [ ... ]

« [ ... ] et la suppression sociale qui l'utilise au-delà de toute nécessité, le pouvoir de briser les chaînes, telles sont les « vertus » du Graal surréaliste. »

« Démarche proprement gnostique : il s'agit, en se rendant digne de l'Objet fabuleux, de délivrer une fois pour toutes [ le royaume des mancies ] accablé des moisissures d'un mauvais sommeil, [ ... ]

« [ ... ] ce pays où s'épuisent en redites les jours de notre vie et où chacun fait figure [ ... ] de roi blessé, appliquée à oublier sa plaie en se donnant, entre autres, le divertissement de la pêche.

« La pièce de Julien Gracq – « Le Roi pêcheur » – librement reprise du conte de Perceval et de ses transcriptions allemandes, exprime on ne peut mieux ce qu'a pu être, du haut de leur « château étoilé », l'attente active des surréalistes, [ ... ]

« [ ... ] l'accueil fait aux voyageurs, l'espoir mis dans les hôtes futurs. »

Cf. Philippe Audoin (1973) – Les Surréalistes cité par Henri Béhar et Michel Carassou [ Nous modifions la référence au « pays gast » et au « roi méhaigné ». ]

Futur qui est devenu notre présent puisque nos entomologistes épinglent son passé entre 1916 et 1969 – avec autant d'années qu'il y a de semaines dans chacune d'entre elles.

« Il semble que, dans l'obscurité des réactions mentales intéressées à cette opération, tentent de s'élaborer deux structures homologues [ ... ]

« [ ... ] qui permettent seules au courant de passer entre ces objets qui seraient sans commune mesure si l'on s'en tenait à leurs qualités sensibles les plus évidentes.

« Assurément cette primauté de l'image ainsi conçue, cette façon de comprendre la poésie, n'est pas sans relation avec ce que l'on devrait appeler la pensée traditionnelle, plutôt qu'occultiste ; [ ... ]

« [ ... ] celle-ci, en effet, fonde tous ses exposés, tous ses raisonnements, et même l'essentiel de sa démarche sur le principe de l'analogie. Et, l'analogie est, dans le surréalisme, un élément fondamental.

« Il n'a garde pour autant de se rattacher au passé, bien qu'il y trouve ainsi plus d'un répondant.

« Disons que dans la mesure où il s'oppose, en tant qu'essai de méthode, en tant que pas risqué, à la pensée discursive, descriptive, comparative que nous utilisons sans doute à bon endroit mais à laquelle nous n'avons que trop tendance à nous tenir, [ ... ]

« [ ... [ et qui, asservie à un projet d'efficacité immédiate ou différée, paraît s'arrêter en deçà des objets dont elle s'approche, le surréalisme se propose d'atteindre à quelque au-delà des objets – ou du moins à leur plus extrême proximité.

« En ceci il est absolument moderne tout en tournant le dos à son temps.

« On trouverait dans tous les jeux surréalistes des illustrations à ce que [ Philippe Audoin ] envisage ici touchant la pensée analogique et son choix comme mode électif de cheminement, de création, d'expression. »

Cf. Philippe Audoin (1978) au colloque de Cerisy cité par Henri Béhar et Michel Carassou

La théorie des images fondées sur l'analogie est celle que Breton emprunte à Reverdy. Elle est « absolument moderne ». C'est le commandement que Rimbaud ne s'adresse qu'à lui-même dans l'Adieu d'une Saison en enfer :

« Oui, l'heure nouvelle est au moins très sévère.
Car je puis dire que la victoire m'est acquise : [ ... ]
Il faut être absolument moderne.
Point de cantiques : tenir le pas gagné. »

   

    

jeudi 9 septembre 2021

L'anathème

Pour le troisième cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Revenons vers l'anathème : l'unité n'est pas dans la diversité. C'est la diversité qui se trouve dans l'unité ; quelque soit l'unité – de la première à la plus grande.

L'unique ne comprend rien si ce n'est Lui-même puisqu'il est l'Un sans second. C'est le Second qui comprend le Premier en constituant la première unité.

La plus grande unité comprend tous les nombres : du Premier jusqu'au Dernier qui exprime une symétrie dans leur unité.

N'importe quel polygramme – à commencer par le premier (21) qui est la somme des six premiers nombres – soustrait par son reflet (12) donne toujours un multiple de Neuf ; sauf si c'est un palindrome où sa soustraction est alors égale à zéro.

Ce résultat ne connaît pas d'exception et il est d'autant plus remarquable que tous ses multiples – à commencé par le premier (18) – sont toujours réductible à Lui-même (9) ; ce qui indique qu'il est au centre de la symétrie.

Il faut donc Le considéré comme l'unique au centre des nombres qui le précède et non comme le Premier d'entre eux qui n'apparaît qu'avec le Second.

On peut dire la même chose du troisième quand il apparaît au centre d'un segment ou du cinquième et du septième au centre d'une croix selon le nombre des dimensions où on le représente : sur une droite, sur un plan ou dans l'espace.

Ce qui indique avec les nombres impairs qu'il existe une dimension supérieure qu'on appelle le temps mais que nous qualifions d'éternel avec une quintessence qui les comprend toutes – la première qui n'en comprend qu'un n'étend pas dimensionnelle.

Le zéro n'est ici qu'un signe diacritique pour cette unité définitive puisqu'il n'existe en réalité aucune position intermédiaire entre plus ou moins Un – ou alors elles sont deux pour les nombres imaginaires et l'unique cesse d'être le Premier.

Au niveau de Sa manifestation dimensionnée, le Tao précède le Principe qui sans Lui ne serait Se manifester. C'est pourquoi, nous pouvons dire que la somme des six premiers nombres (21) précède son reflet (12) dans la soustraction qui les relie au nombre Neuf.

De même, la Décade qui précède le Tao dans ce reflet précède aussi son Principe dans ce polygramme comme les huit trigrammes et c'est Elle qui en manifestant Son unité définitive comprend la diversité qui résulte de Son Principe.

   

    

mardi 7 septembre 2021

Le goût des merveilles

Pour le premier cycle du huitième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Dans le domaine des faits, de notre part aucune équivoque n'est possible : Il n'est personne de nous qui ne souhaite le passage du pouvoir des mains de la bourgeoisie à celles du prolétariat.

« En attendant, il n'en est pas moins nécessaire, selon nous, que les expériences de la vie intérieure se poursuivent et cela, bien entendu, sans contrôle extérieur, même marxiste.

« Le surréalisme ne tend-il pas, du reste, à donner à la limite ces deux états [ la vie intérieure et le contrôle extérieur ] pour un seul [ ce qui va au-delà du complémentarisme ethnopsychanalytique et psychosocial des sciences humaines [ ... ]

« [ ... ] en faisant justice de leur prétendue inconciliabilité [ sic ] pratique par tous les moyens, dont l'emploi trouverait mal à se légitimer s'il n'en était pas ainsi : je veux parler de l'appel au merveilleux [ ... ]

Cf. André Breton – Légitime défense (1926) cité par Henri Béhar et Michel Carassou

Malheureusement cette légitime défense sera un adieu aux armes avant la reprise des hostilités. Les quatre [ Aragon, Breton, Éluard et Péret ] adhère au parti communiste et l'annonce au grand jour en 1927.

Arthaud qui se fait exclure du mouvement avec Soupault qui refuse de s'engager sur le terrain de l'action politique à cette phrase assez juste qui ne l’empêchera pas de se perdre dans son exaltation de la liberté individuelle :

« Perpétuellement à la lisière des apparences, inapte à prendre pied dans la vie, le surréalisme en est encore à rechercher son issue, à piétiner sur ses propre traces. »

Vingt ans plus tard, Roger Vaillant décrit avec une certaine cruauté la tentation du communisme chez Breton qu'il voue au « Seigneur [ de ] l'ésotérisme » :

« 1925 : La révolution surréaliste.

« 1930 : Le surréalisme au service de la révolution [ communiste. ]

« 1947 : Le surréalisme contre la révolution [ communiste.]

Tandis que le Surréalisme révolutionnaire entend poursuivre « l'extermination [ radicale ] des résidus mythiques ». – Cf. La cause est entendue dès juillet 1947

« La poésie véritable [ est ] dans le goût du merveilleux. »

Paul Éluard – L'évidence poétique (1937)

« Si l'on voulait, il n'y aurait que des merveilles. »

Paul Éluard – Poésie involontaire (1942)

Le Merveilleux apparaît ici comme une catégorie dans l'harmonie des contraires entre l’intériorité et l'extériorité d'un individu qui vit en société ; mais il ne dit rien sur ce qui se passe à l'intérieur de cet individu du point de vue de sa spiritualité.

Le surréaliste est abandonné aux forces libidinales qui irriguent son âme et cet abandon le retranche de toute transcendance, de toute métaphysique dont il refuse le principe en-deçà de toute réalité surnaturelle.

Il eut été trop réactionnaire ou trop audacieux de s'en prévaloir comme tentera de le faire Pierre Reverdy en se retirant à Solesmes où il échouera dans son inclination pour la liturgie monastique non sans faire entendre une voix singulière.

Toutefois, il ne nous semble pas que la voix de Reverdy ait franchi le seuil du sanctuaire où l'au-delà de l'en-dedans ne cesse de descendre. Mais elle se tient sous son linteau là où le Christ frappe au tympan.

« Reverdy est surréaliste chez lui. »

André Breton
dans le Manifeste de 1924

   

    

samedi 4 septembre 2021

Le set et le Bund

Pour le vingt-neuvième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« [ Jules-Marcel ] Monnerot n'a pu mieux faire que [ ... ] comparer [ les Surréalistes ] à une secte gnostique, en ce qu'il voulaient embrasser la totalité du savoir [ ... ]

« [ ... ] et qu'aussi bien ils ont été souvent tentés – mais tentés seulement – de former une société secrète, préparant l'avènement d'une nouvelle révolution. »

Cf. L'introduction au Surréalisme d'Henri Béhar et Michel Carassou (1984)

Mais Monnerot décline la secte en lui préférant le « set » comme agrégation « fondée sur des affinités électives » :

« Le « set » surréaliste n'est que la réalisation imparfaite, tremblée, manquée d'une Forme idéale, d'un « Bund » – au sens où Bund s'oppose à la fois à « Gesellschaft » [ société contractuelle ] et à « Gemeinschaft » [ société consanguine ].

« Le « set » surréaliste en dépit des apparences semble n'avoir jamais eu une structure plus forte que celle des cénacles littéraires les plus connus du XIXe siècle, groupe de l'Atheneum ou deuxième cénacle [ romantique ] de l'Arsenal. [ autour de Nodier ]

« Il a, pendant longtemps, incessamment renouvelé ses membres à l'exception de quatre, va-et-vient qui a marqué la littérature française contemporaine.

« Le « set » n'est à aucun moment parvenu au degré de concentration stable d'un « Bund ».

Cf. Jules-Marcel Monnerot – La Poésie moderne et le sacré (1945)

« À l'exception de quatre » : André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault. Jacques Vaché mort en 1919, c'est Paul Éluard le quatrième. Soupault rompant en 1926, c'est Benjamin Péret dès 1920.

Les quatre adhèrent au parti communiste en 1927 et à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires en 1931. Aragon rompt en 1932 avec le Surréalisme et Breton est exclu du parti communiste et de son organe en 1933.

Quelque chose passe – le Secret – d'Aragon à ses chantres – Ferrat et Ferré – à partir d'Elsa : une mathématique que Ferré qualifie de « bleue » et Thiéfaine de « souterraines » comme une résultante de sa poétique.

Puis de Ferré à ses thuriféraires – Thiéfaine et Lavilliers – et depuis Pétrarque à Capdevielle – Avignon (1946) dans le Nouveau Crève-Cœur : « C'EST ICI LA VILLE D'ELSA » comme Muḥyî'd-Dîn écrit « C'EST ICI LE MAQÂM MUḤAMMADIEN ».

Pour la validité du témoignage [ écrit le Sheykh al-Akbar ] il faut il faut au-moins deux témoins mais pas plus de quatre.

La vitalité du secret passe ici par la rupture avec les agrégats qu'elle emprunte en les irriguant jusqu'au cataclysme théorisé par Daumal en 1930 : Aragon pour le « set » et Ferré pour le « Bund ».

Sans doute – pour Laure – Elsa ne fut que la Diane française ; mais pour la chanson d’Eurydice et à travers ses chantres et ses thuriféraires, une Vierge amazone et la Première beauté tombée du Ciel. Et toi fille verte, de mon spleen.

   

    

jeudi 2 septembre 2021

Yog-Sothoth

Pour le vingt-huitième cycle du septième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Et il ne faut point croire que l'homme est le plus vieux ou le dernier des maîtres de la terre, ou que la masse commune de vie ou de substance soit seule à y marcher.

Les Anciens ont été, les Anciens sont, les Anciens seront. Non dans les espaces que nous connaissons, mais entre eux. »

« Ils vont sereins et primordiaux, sans dimensions et invisibles à nos yeux.

« Yog-Sothoth connaît la porte. Yog-Sothoth est la porte. Yog-Sothoth est la clé et le gardien de la porte.

« Le passé, le présent, le futur, tous sont un en Yog-Sothoth. Il sait où les Anciens ont forcés le passage jadis, et où Ils le forceront de nouveau.

« Il sait où Ils ont foulé les champs de la terre, et où Ils les foulent encore, et pourquoi nul ne peut les voir quand Ils le font.

« À leur odeur, les hommes peuvent parfois connaître qu’ils sont proches, mais de leur apparence aucun homme ne peut rien savoir, si ce n'est sous les traits de ceux qu’ils ont engendrés chez les hommes ; [ ... ]

« [ ... ] et de ceux-ci sont plusieurs espèces, différant par leur figure, depuis la plus véridique icône de l'homme à cette forme invisible et sans substance qui est Eux.

« Ils passent nauséabonds et inaperçus dans les lieux solitaires où les Paroles ont été prononcées et les Rites ont été hurlés tout au long de leur Temps.

« Leurs voix jargonnent dans le vent et Leur conscience marmonne dans la terre. Ils courbent la forêt et écrase la ville, portant ni forêt ni ville ne peuvent apercevoir la main qui frappe.

« Kadath les a connus dans le désert glacé, et quel homme connaît Kadath ? Le grand Cthulhu est leur cousin, encore ne les discerne-t-il qu'obscurément. [ ... ]

« Vous les connaîtrez comme une infection. Leur main est sur votre gorge, , bien que vous ne les voyiez pas ; et leur demeure ne fait qu'un avec votre seuil bien gardé.

« Yog-Sothoth est la clé de la porte, par où les sphères communiquent. L'homme règne à présent où Ils régnaient jadis ; Ils régneront bientôt [ là ] où l'homme règne à présent.

« Après l'été, l'hiver ; et après l'hiver, l'été. Ils attendent, patients et terribles, car Ils règneront de nouveau ici-bas. »

Cf. Howard Phillips Lovecraft – The Dunwich Horror (1928)

C'est tout ce que Lovecraft donne ici à lire du « Necronomicon » d'Abdul Alhazred d'après une traduction latine d'Olaus Wormius imprimée en Espagne au XVIIe siècle – la version anglaise de John Dee étant incomplète.

Nous suivons la révision d'André Derval pour la traduction de 1991 mais nous supprimons certaines capitales et nous traduisons « eidolon » du grec ; ce qui est curieux puisque le texte arabe est supposé nous parvenir en anglais par le latin.

Nous supprimons également une invocation qui apparaît bizarrement dans la langue des Anciens et qui ne veut évidemment rien dire puisse qu'elle n'est sans doute là que pour conforter une impression d'étrangeté.

En-deçà du caractère horrifique de son panthéon – bien qu'à aucun moment les Anciens ne sont décris comme des divinités – nous croyons reconnaître un dieu de synthèse qu'on aurait doté de deux acolytes – Kadath et Cthulhu.

Quant à la folie que Lovencraft attribue au serviteur d'al-Hazred – nom qui comme tel n'a aucune signification en arabe – elle n'est peut-être qu'une ruse qui dissimule une vérité tout aussi inquiétante mais non sans issue. Yog-Sothoth est la porte : II l'a connaît !

Voici donc les clefs qui ouvrent celle par laquelle « les sphères communiquent » :

- Le Grand Dieu Pan d'Arthur Machen dans son roman de 1894

- Thoth Hermès Trismégiste – Celui qui fut, qui est et qui vient à travers la triade

- Adonaï Sabaoth – le Seigneur des armées célestes pour l'Archonte Mikaël et le Métatron

- « Ceux qu’ils ont engendrés chez les hommes » : les onze sceaux des cinq triades

- « L'icône la plus véridique » : le premier témoin de l'Apocalypse pour le Messie d'Israël

- « La forme invisible et sans substance » [ de la substance consubstantielle ] : le second témoin de l'Apocalypse pour le Sceau des prophètes

- L'emprunte olfactive pour l’encens des autels devant le Trône du Très-Haut

- « aẓ-Ẓâhir wa al-Bâṭin » : l'Apparent et l'Occulte [ Allâh ] pour Alhazred

Contrairement à la science fiction et au réalisme fantastique, la féerie et la fantaisie se nourrissent d'une métaphysique. Mais il y a des exceptions dans cette classification : le « non- » de van Vogt – par exemple – se réfère encore à une sur-nature.

Toute l’ambiguïté du surréalisme s'y trouve également qui en use « toute réserves faite sur son principe » en restant « étranger à l'ensemble de ses ambitions métaphysiques » écrit André Breton dès 1945 dans son « Arcane 17 » – celle des Étoiles.

Le fantastique qui se rattacherait encore à une fantaisie féerique – à vrai dire plutôt abominable chez Lovencraft – en fait les frais dès lors qu'on lui fait décrire une réalité fictive qui n'a même plus la saveur du sur-réel.

Seul Aragon et les poètes qui s'en inspirent échappent à la fatalité de ce miroir aux alouettes où la démystification du sur-réel fait apparaître le mythe dans sa propre réalité et Rimbaud « dans ses draps d'hôpital ».