Pour la cinquante-deuxième semaine sidérale :
« Le
mot popia accolé au nom de Quéribus [ KeR-i-BuS ] dans le testament
de Bernard Taillefer [ qui date de l'an 1020 ] nous surprend et nous
avons notre embarras pour trouver une signification valable.
« S'agit-il
du nom d'un autre château, assez semblable à celui de Popianum
(Popian) près de Clermont dans l'Hérault ? Faudrait-il alors
rechercher dans Popia l'appellation du château de Puylaurens [ à
l'ouest de la vallée du Boulzanne ] ?
« Nous
ne le pensons pas et préférons l'explication suivante : Popia
serait un qualificatif mis pour pope, contraction de porpre, pourpre.
On devrait donc traduire Popia Cherbicio par « Quéribus-le-Rouge ».
« Ce
qualificatif lui aurait été donné, soit à cause des reflet
rouille de la roche, soit parce que la brique dominait dans la
construction, ou, mieux pour ces deux raisons à la fois. On pourra
comparer Popia Cherbucio avec Saint-Cirq-la-Popie, petite localité
du Lot »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – La dernière forteresse cathare –
Les origines (1988)
« Ce
nom paraît étrange et la première explication qui nous est venue à
l'esprit est celle donnée par Napoléon Peyrat (+ 1881) [ dans son
« Histoire des Albigeois » de 1872 ] : QUER-I-BUS
« la Roche des buis ».
« Il
est exact que l'aspect actuel des lieux justifierait amplement cette
appellation poétique, les pentes de la montagne étant, en effet,
parsemées de buis.
« À
notre grand regret nous avons été obligé d'abandonner cette
étymologie à cause, justement, de sa trop grande facilité.
Autrement dit, elle correspond trop bien à la forme Quéribus, qui
est une forme moderne. »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – La dernière forteresse cathare –
Les origines (1988)
« Dans
ce qui précède, nous n'avons pas fait état de la découverte du
fameux crâne de Tautavel, le plus ancien de l'Europe à ce jour,
remontant à cinq cents mille ans et mondialement connu désormais.
« L'étude
de cette remarquable pièce relève plutôt de la préhistoire, mais
pour nous, il symbolise le caractère de grande ancienneté, par
rapport à l'homme, de la région que nous étudions.
« Car
toutes les découvertes dans ce domaine n'ont point encore été
réalisées et, certainement, d'autres surprises nous attendent.
« Nous
songeons à plusieurs grottes, inexplorées à ce jour, sur le
versant méridional du chaînon de Quéribus, dont l'une assez
profonde a servi longtemps d'abri à des troupeaux de chèvres ou de
moutons.
« Une
murette s'élevait à l'entrée, mais à l'intérieur, nous n'avons
pas vu la moindre trace de fouilles. Elle s'ouvre à deux ou trois
cents mètres à l'est du château et demeure bien peu connue.
« Pendant
des années, nous avons été seul à nous y aventurer, car son accès
reste malaisé, du moins en partant de l'ancienne forteresse.
« Son
exploration en profondeur réservera peut-être des découvertes
sensationnelles, qui feront remonter l'occupation du chaînon à des
époques très reculées, mais aussi, probablement, aux époques
historiques ou protohistoriques. »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – La dernière forteresse cathare –
Les origines (1988)
« C'est
à quelques mètres de cette grotte à peine [ ajoute Niel dans une
note de bas de page ] que nous avons trouvé le pentacle en
céramique, dit pentacle de Quéribus, mais cet objet serait sans
doute d'origine cathare. »
Cf.
Le « Pentagone taillé dans une tuile de Quéribus » sur
laquelle Niel signale un Rhô grec dans Les cathares de Montségur
(1976) où il le compare au « Pentagone gravé d'Ornolac »
et au « Pentagone en plomb de Montségur ».
La
vallée du Verdouble que les romains confondent avec celle de l'Agly
désigne pour Festus Avienus (+ 375) le fleuve des Sardons qui se
précipite vers la Méditerranée en confluant avec le Maury et le
Roboul.
Le
flumen aquilinus qui désigne en latin la rivière des aigles dans
une charte carolingienne du Xe siècle ne serait qu'un ruisseau
catalan – l'agulla – qui conflue avec le Maury et le Verdouble
dans le fleuve des Sardons.
Ce
ruisseau catalan ne serait qu'un affluent du Vernodubrum de Pline (+
79) que Niel interprète comme la rivière des Aulnes – de Verna et
dubro – en s'inspirant de la toponymie barbare d'une hydrographie
bavaroise transposée dans les Corbières.
Son
hydrographie catalane fait sortir le fleuve des Sardons des enfers de
la Gorgone en suivant le cours d'une rivière qui porte aussi bien son
nom en français puisqu'il bénéficie d'un cours souterrain qui double le parcours de la Verne.
L'agulla |
Le fleuve des Sardons |
||||
Agly |
Boulzanne |
Desix |
Maury |
Verdouble |
Roboul |
2° 23' |
2° 29' |
2° 31' |
2° 41' |
2° 43' |
2° 52' |
Rive droite |
Rive gauche |
« Nous
ne croyons pas que ce Cucugnan qui s'appelait, il n'y a pas longtemps « Cugunhan » et en occitan « Cugunha » ait un rapport quelconque
avec celui d'Alphonse Daudet [ qui date de 1866 ] sinon [ avec ] une
consonance identique. »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – La dernière forteresse cathare – Le
site (1988)
L'histoire
du curé de Cucugnan fut recueillie dans les Corbières en 1858 par
Auguste Blanchot de Brenas (+ 1877) qui la publie en juillet 1859
avant qu'elle ne soit traduite en provençale par Joseph Roumanille
(+ 1891).
Daudet
(+ 1897) interprète le récit provençal en omettant une histoire de
trésor que l'abbé Martin raconte pour attiser la cupidité de ses
paroissiens afin qu'ils viennent écouter son sermon – celui où
dans un songe il retrouve ses ouailles en enfer.
L'histoire
du trésor maudit de Rennes-le-Château que Gérard de Séde (+ 2004)
publie en 1967 pourrait n'être qu'une transposition d'un récit
originel dans l'imaginaire occitan où l'abbé Saunière tiendrait le
rôle de l'abbé Martin.
Il
existerait par ailleurs un autre récit publié à Narbonne en 1860
par Hercule Birat (+ 1872) qui recueillerait un sermon du père
Bourras à Ginestas en invoquant une tradition patoise dont Blanchot de Brenas aurait pu s'inspirer.
Paul
Albarel (+ 1929) qui consacre un ouvrage en 1927 à l'invention du
curé de Cucugnan reprend une assertion de Charles Pélisier (?) qui
attribue en 1914 le fameux sermon à l'abbé Ruffié qui occupait la
cure de Cucugnan au milieu du XIXe siècle.
« Sur
la pente, en direction du château, un arbre isolé au milieu d'un
champ marquait l'orifice d'un puits assez profond, mais de faible
débit et donnant une eau dont nous nous contentions à défaut
d'autre. [ ... ]
« Aujourd'hui,
l'arbre a disparu et le puits a été muré. Nous ignorons pourquoi.
[ ... ] »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – La dernière forteresse cathare – Le
site (1988)
« Le
siège et la prise du château de Quéribus nous ont conduit à
examiner un problème qui n'a jamais été résolu, du moins à notre
connaissance : la fixation de la frontière entre la France et
l'Aragon, [ ... ]
[
... ] frontière qui ne devait plus subir aucun changement durant
quatre siècles. [ ... ] le traité de Corbeil consacrait un état de
fait. »
Cf.
Fernand Niel – Quéribus – Siège et reddition du château de
Quéribus (1988)
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