dimanche 25 décembre 2022

Les attentes messianiques

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« Du VIe au IIIe siècle avant [ l'ère chrétienne ] des auteurs Juifs mystiques et apocalyptiques avaient nourri l'espérance d'un messie qui établirait le triomphe d'Israël sur les nations.

« Cette attente – incertaine et polymorphe – était donc très ancienne, même si elle n'était pas toujours inscrite au cœur de la foi juive.

« Le mot [ « messie » ] vient de l'araméen « meshiḥa », de l'hébreux « mashiah », c'est à dire celui qui a reçu l'onction divine, l'huile sacrant le roi ou le grand prêtre.

« La traduction grecque donne « christos » – de « chrein », oindre – Christ en français.

« Le prophète Isaïe et bien d'autres attendaient l'avènement d'un rejeton de Jessé – [ le ] père de David – qui ferait renaître dans toute sa splendeur le messianisme royal – cf. Isaïe XI 1 :

« Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines. »

« David et ses descendants, qui avaient régné [ au Yémen ] sur le pays de Juda [ sur les Âd de pays de Hûd ] de 1000 environ à 587 avant [ l'ère chrétienne ] étaient considérés comme les élus [ d'Adonaï ] – « YaHWeH » – les sauveurs du peuple.

« Malgré la déception causée par quelques mauvais rois au VIIIe siècle avant [ l'ère chrétienne ] on gardait la nostalgie des temps antérieurs [ aux déportations assyrienne et babylonienne que Petitfils qualifie d'exil ] ...

« ... et on attendait l'avènement d'un héritier de la prestigieuse dynastie, qui devait faire régner la justice et la paix.

« Le livre de Samuel disait qu'il serait traité par Dieu comme un fils. [ Cf. 2 S VII 14 a :

« Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. » ]

« Le psaume II [ 7 ] laissait même entendre qu'il serait engendré par Lui. [ Sur le mode du prototype adamique repris par le verset 59 de la troisième sourate du Noble Coran :

« Le Seigneur m'a dit : « Tu es mon fils, Moi – aujourd'hui – Je t'ai engendré ! »

« Pour Dieu, l'origine de Jésus est similaire à celle d'Adam.
Il l'a créé d'argile puis lui a dit :
« Sois ! » [ « Kâf » et « Nûn » ] et il fut. »

Ce qui inscrit sa théophanie dionysiaque dans sa filiation à Zeus sur un argumentaire sémitique plutôt étroit mais réel contrairement à ce que nous lui avons d'abord opposé. ]

« À l'origine, ces textes [ devaient faire ] référence à un roi historique, voire à une figure collective [ ? ] mais on [ aurait ] fini par par les inerpréter comme désignant une personne future.

« Cependant, l'attente du règne de ce « merveilleux Conseiller » [ se serait ] elle-même estompée, et l'on [ aurait ] repoussé sa venue dans un avenir indéfini. [ Cf. Isaïe IX 5 :

« Un enfant nous est né. Un fils nous est donné.
La Domination repose sur ses épaules.
On l'appellera Conseiller merveilleux
[ et ]
Prince de la Paix. »

Mais comme il porte aussi les insignes d'un « Dieu fort » et d'un « Père éternel », ces titres reviennent plutôt à la Domination qui le recouvre. ]

« Bien des Juifs n'y croyaient plus. » [ Ce qui reste à démonter. ]

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – Crise politique et attente messianique – L’effervescence messianique [ avec ] Le succès et l'inquiétude (2011) :

« Il n'y a pas eu de prophète depuis cinq cents ans, [ c'est-à-dire ] depuis Zacharie. »

Petitfils trace ici entre Zacharie et Jean le cycle du Phénix aux six mille lunaisons que le Sénat romain établit entre Auguste et la République neuf ans avant l'ère chrétienne, reliant son ère à celle de la royauté qui s’achève sous le second Tarquin – le Superbe (- 509).

Ce qui montre que les quatre cohortes de six cents ans induites pour le kali yuga dès le calendrier julien par une extension du Janus – de cinquante à soixante jours – ne seront prises en compte à posteriori qu'avec le Phénix phénicien auquel s'identifie le Christ.

Pour les dénégations que le Baptiste oppose aux émissaires de Jérusalem que le quatrième évangile qualifie de Pharisiens, Petitfils fait correspondre au Prophète qu'ils évoquent à la suite d’Élie un nouveau Moïse « attendu à la fin des temps ».

Dans ce cas, Élie et Moïse tels qu'ils apparaissent pour la Transfiguration du Christ sur le Mont Hermon peuvent être identifiés au Baptiste et au Sceau des prophètes dans la succession des temps apocalyptiques accordés à leurs deux témoins.

C'est la raison pour laquelle on peut raisonnablement faire précéder le baptême du Christ avec les noces inaugurales qui ouvrent l'évangile johannique par cette Préfiguration transfigurée que les synoptiques ont placé au centre de leur récit.

Et c'est précisément le sens que nous donnons au « Baphomet » des Templiers : toutes les autres figures – le messie d'Israël et celui d'Aaron ou Melkisedeq et l’Élu – s'inscrivent avec le Christ entre ces deux là. Il n'y en a pas d'autre.

   

    

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