dimanche 6 avril 2025

La seconde porte solsticiale antérieure

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure sabbatique du premier jour complémentaire
qui apparaît avant le Jour de la détermination
avec les portes solsticiales antérieures
entre la décade des mois synodiques et les soixante jours du Janus :

« Quant aux Yézidis, on en aura une idée passablement différente de celle que donnait la conférence dont nous avons parlé dernièrement dans nos comptes rendus des revues [ en ] novembre : ...

« ... ici, il n’est plus question de « Mazdéisme » à leur propos et sous ce rapport du moins, c’est sûrement plus exact ; ...

« ... mais « l’adoration du diable » pourrait susciter des discussions plus difficiles à trancher et la vraie nature du « Malak Tâwûs » demeure encore un mystère.

« Ce qui est peut-être le plus digne d’intérêt à l’insu de l’auteur qui malgré ce qu’il a vu se refuse à y croire, c’est ce qui concerne les « sept tours du diable » centres de projection des influences sataniques à travers le monde ; ...

« ... qu’une de ces tours soit située chez les Yézidis, cela ne prouve d’ailleurs point que ceux-ci soient eux-mêmes des « satanistes » mais seulement que comme beaucoup de sectes hétérodoxes, ils peuvent être utilisés pour faciliter l’action de forces qu’ils ignorent.

[ Hétérodoxie qui était le propre des Jaïnas, des Bouddhistes et des Mazdéens que les Druzes et les Yézidis viennent rejoindre ici dans cette catégorie. ]

« Il est significatif à cet égard que les prêtres réguliers yézidis s’abstiennent d’aller accomplir des rites quelconques dans cette tour tandis que des sortes de magiciens errants viennent souvent y passer plusieurs jours ; ...

« ... que représentent au juste ces derniers personnages ?

[ C'est une pratique à laquelle le Sheykh al-Akbar allait lui-même se consacrer au cimetière de Séville où sont enterrés les derniers disciples de Priscilien (+ 385). ]

« En tout cas, il n’est point nécessaire que la tour soit habitée d’une façon permanente si elle n’est autre chose que le support tangible et « localisé » d’un des centres de la « contre-initiation » auxquels président les « awliyâ ash-Shaytân » ; ...

« ... et ceux-ci par la constitution de ces sept centres prétendent s’opposer à l’influence des sept « Aqtâb » ou « Pôles » terrestres subordonnés au « Pôle » suprême bien que cette opposition ne puisse d’ailleurs être qu’illusoire, ...

« ... le domaine spirituel étant nécessairement fermé à la « contre-initiation ».

Cf. Compte-rendu de René Guénon du livre de William Buehler Seabrook sur ses « Aventures en Arabie » (1927) sous le Voile d’Isis de janvier 1935

« À propos de la contre-initiation, je pense que vous avez vu ce que j’ai écrit l’an dernier sur les « sept tours du diable » dans le compte rendu du livre de Seabrook où il est question de celle qui se trouverait chez les Yezidis – c’est à dire [ en ] Irak.

« Pour les autres, on parle de certaines régions situées vers les confins de la Sibérie et du Turkestan ; ...

« ... il y a aussi la Syrie avec les Ismaéliens de l’Agha-Khan et quelques autres sectes assez suspectes ; ...

« ... puis le Soudan où il existe dans une région montagneuse une population « lycanthrope » d’une vingtaine de mille individus – je le sais par des témoins oculaires ; ...

« ... plus au centre de l’Afrique du côté du Niger se trouve la région d’où venaient déjà tous les sorciers et magiciens de l’ancienne Égypte – y compris ceux qui luttèrent contre Moïse ; ...

« ...il semble qu’avec tout cela on pourrait tracer une sorte de ligne continue, allant d’abord du Nord au Sud puis de l’Est à l’Ouest et dont le côté concave enserre le monde occidental.

« Naturellement, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’autres centres plus ou moins importants en dehors de ces lignes ; ...

« ... vous parliez de Lyon et il y a sûrement aussi quelque chose en Belgique. »

Cf. Lettre de René Guénon à Vasile Luvinescu du 19 mai 1936

« [ Les tours ] semblent plutôt disposées suivant une sorte d’arc de cercle entourant l’Europe à une certaine distance : ...

« ... une dans la région du Niger d’où l’on disait déjà au temps de l’Égypte ancienne que venaient les sorciers les plus redoutables ; ...

« ... une au Soudan dans une région montagneuse habitée par une population « lycanthrope » d’environs 20.000 individus – je connais ici des témoins oculaires de la chose ; ...

« ... deux en Asie Mineure, l’une en Syrie et l’autre en Mésopotamie ; ...

« ... puis une du côté du Turkestan où il y a des choses aussi « mêlées » qu’en Syrie en bon et en mauvais ; ...

« ... il devrait donc y avoir encore deux plus au Nord vers l’Oural ou la partie occidentale de la Sibérie mais je dois dire que jusqu’ici je n’arrive pas à les situer exactement. »

Cf. Lettre de René Guénon à Marcel Clavelle du 25 mars 1937

Les Yézidis doivent bien avoir un rapport avec les gnoses mazdéennes – ce qui les rapproche plus des « ahl al-Ḥaqq » que des Druzes – et les vestiges de leur tour pouvaient bien exister en 1924 plus ou moins conservés.

Ces tours recelaient la dépouille des défunts offerte aux vautours, ce qui devait sûrement leur valoir une réputation funeste que certains gnostiques affrontaient dans leurs mortifications méritant au moins pour ça le nom désobligeant des « Malâmatis ».

Que les gens du Blâme qui désigne chez l'Imâm du Tawḥid la catégorie initiatique la plus éminente soient qualifiés ici de « magiciens » ne manque pas d'une certaine saveur, le reste relevant de l'imagination fertile et paranoïde de l'inquisiteur.

Rappelons à ce propos que l'écorce, la pulpe et le noyau du fruit correspondent à la « sharîya », à la « tarîqa » et à la « ḥaqîqa » du « tasawwûf » et que seule la « ḥaqîqa » est le domaine réservé d'une élite initiatique – celle de la « khalwa ».

Le fait de fréquenter les « turuq » pour approfondir une spiritualité dans le cadre des règles religieuses n'a rien d'extraordinaire. C'est plutôt s'en tenir à la seule apparence juridique de ces règles qui ne serait être tenue pour une norme religieuse.

   

    

vendredi 4 avril 2025

La pérégrination dantesque

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Pour la dernière des vingt-huit mansions sidérales
comprenant les deux cent soixante et une sphères célestes :

« Cette année 1300 [ celle de la pérégrination dantesque ] marque pour Dante le milieu de sa vie – il avait alors 35 ans – et elle est aussi pour lui le milieu des temps ; ...

[ Guénon n'utilise pas ici la terminologie apocalyptique du terme qui fait d'un temps une durée cyclique de 360 ans semblable aux 360 jours de l'année subdivisée en douze mois de trente jours sans prendre en compte les cinq ou six jours complémentaires. ]

« ... Dante [ écrit M. Benini ] situa sa vision au milieu de la vie du monde – le mouvement des cieux avait duré 65 siècles jusqu'à lui et il devait en durer 65 après lui ... »

« Ce qui doit surtout retenir notre attention, c'est l'évaluation de la durée totale du monde – nous dirions plutôt du cycle actuel : deux fois 65 siècles, ...

« ... c'est-à-dire 130 siècles ou 13.000 ans dont les treize siècles écoulés depuis le début de l'ère chrétienne forment exactement le dixième.

« Le nombre 65 est d'ailleurs remarquable en lui-même : par l'addition de ses chiffres, il se ramène encore à « 11 » et de plus ce nombre « 11 » s'y trouve décomposé en « 6 » et « 5 » qui sont les nombres symboliques respectifs du Macrocosme et du Microcosme, ...

[ C'est aussi le cas des mois dédiés à Jules (5) et à Auguste (6) après le Janus en Juillet et en Août et celui celui du Sceau de Salomon (6) et de l'étoile de David (5) dans l'ordre proposé par Dante pour le partage de la vie du monde. ]

« ... et que Dante fait sortir l'un et l'autre de l'unité principielle [ sic ] ...

[ L'unité du principe étant ici celle des Cent chants de la Divine Comédie qu'il faut identifier algébriquement au-delà de la myriade à la Centurie d'or. ]

« Tu crois que tu pense en moi
depuis le prime-souverain
de l'un, s'il connaît le cinq et le six ; ... »

« Tu credi che a me tuo pensier mei
da quel ch'è primo cosi come raia
dall'un, se si conosce il cinque e'l sei ; ... »

[ Paradis XV 55 à 57 où le Premier et l'Unique sont à la fois semblable et distinct dans la composition du « 11 ». ]

« Mais voici ce qu'il y a de plus intéressant [ que l'anagramme des lettres « LUX » de la numération romaine « LXV » qui la relie à la Vraie Lumière maçonnique ] : ...

« ... la durée de 13.000 ans n'est pas autre chose que la demi-période de la précession des équinoxes évaluée avec une erreur qui est seulement de 40 ans par excès donc inférieure à un demi-siècle ...

« ... et qui représente par conséquent une approximation tout à fait acceptable surtout lorsque cette durée est exprimée en siècle.

[ Ce n'est pas « une approximation tout à fait acceptable » mais la quarantaine a un sens en soi qui ne s'applique pas seulement à ce cas de figure puisque 1300 se situe 40 ans après l'échéance apocalyptique de 1260 pour ses deux témoins – cf. Ap XI. ]

« En effet, la période totale est en réalité de 25.920 ans de sorte que sa moitié est de 12.960 ans ; ...

« Cette demi-période [ qui s'explique par la dichotomie des phases dans sa représentation orientale ] est la « grande année » des Perses et des Grecs évaluée parfois aussi à 12.000 ans, ce qui est beaucoup moins exact que les 13.000 ans de Dante. [ ... ]

[ Cette évaluation est indigente et la « Grande Année Cosmique » est toujours celle de la précession des équinoxes dont on ne donne – le cas échéant – que la moitié des ans :

« Il n'est est pas moins vrai que dans la cosmologie hindoue tous les nombres cycliques sont essentiellement basés sur la période de la précession des équinoxes avec laquelle ils ont des rapports nettement déterminés ; ...

[ « Les principaux de ces nombres cycliques sont « 72 », « 108 » et « 432 » ; ...

« ... il est facile de voir que ce sont là des fractions exactes du nombre « 25.920 » auquel il sont rattachés immédiatement par la division géométrique du cercle ; ...

« ... et cette division elle-même est encore une application des nombres cycliques. » ]

« 72 x 360 » ou « 108 x 240 » ou « 432 x 60 »

« ... c'est donc là le phénomène fondamental dans l'application astronomique des lois cycliques et par suite le point de départ naturel de toutes les transpositions analogiques auxquelles ces mêmes lois peuvent donner lieu. » ]

« À vrai dire, ce n'est là [ « 12.960 » ] qu'un cycle secondaire qui pourrait être considéré comme une fraction d'un autre cycle [ « 25.920 » ] plus étendu ; ...

« ... mais en vertu d'une certaine loi de correspondance, chacun des cycles secondaires reproduit à une échelle plus réduite des phases [ « diurne » et « nocturne » ] qui sont comparables à celle des grand cycles dans lesquels il s'intègre. » [ ... ]

Cf. René Guénon – L'ésotérisme de Dante – Les cycles cosmiques (1925)

Ce qui est vrai pour l'alternance des phases dont la dichotomie la plus évidente est celle du jour et de la nuit l'est aussi pour le fractionnement qui caractérise le cycle du Phœnix (500) et celui du Maître des abeilles (11 X 500).

Par contre le Cycle de l'écliptique (25.920) caractérisé par la précession des équinoxes ne s'inscrit que dans une Matrice arithmétique de 64.800 unités dont la mesure varie au gré des ordres de grandeurs que nous rencontrons :

« 18 x 3.600 secondes » ou « 12 x 5.400 mois » ou « 25 x 2.592 ans »

Les indices de nos multiplications sont ici les heures canoniales du jour (18) ou les mois synodiques du cycle adamantin (12) ou des fractions (1/10) dans la décade de l'écliptique (25).

La valeur que nous donnons au cycle adamantin que le récit biblique identifie aux six jours de la Création ne sont pour nous que les cycles de 500 ans qui précèdent les quatre cohortes d'un dernière âge avant la fin d'un monde : « (6 x 500) + (4 x 600) ».

Elle ne prend donc pas en compte les 192 ans qui complètent les quatre cohortes de cet âge de 2.592 ans ni les quarante ans qui s'applique à nouveau à la fin du cycle où il s'inscrit.

Les années de ce cycle adamantin (5.400) qui correspondent aux degrés du pentagone (5 x 108°) ne sont donc pas celles du Maître des abeilles (5.500) qui répartissent les jours bissextiles dans un ensemble plus large et plus précis que celui du Phénix (500).

La centaine qui les sépare est aussi pour le Maître des abeilles celui de la Centurie d'or.

   

    

mercredi 2 avril 2025

La totalité du Tao

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Pour la vingt-septième des vingt-huit mansions sidérales
comprenant les deux cent soixante et une sphères célestes :

Quand nous disons que le « Yin » du T'aï-Ki est représenté dans la dyade par le nombre « 2 », nous disons qu'il représente une totalité qui peut être représentée dans la décade par un nombre qui exprime le sens réel du signe « 0».

Cette totalité apparaît toujours avant toute altérité dans l'ordre des préséances et simultanément avec le premier qui en dépend quand il est le premier des deux ou celui de la décade qui apparaît comme le nombre « 1 ».

Quand nous disons que la numération romaine du nombre « 2 » est lisible comme celle du nombre « 11 » nous donnons à ce nombre une unité qui n'est plus le premier des deux mais l'Un sans second dont l'unicité apparaît avec la décade.

Et c'est l'Un sans second qui apparaît ici en seconde position dans ce nombre (II) qui détermine celui des cycles de la totalité (11 x 500).

Ces cycles qui distribuent les jours bissextiles sont ceux du Phœnix ponant aux six mille lunaisons ou du Cerf blanc aux cinq cors dont nous avions voulu préciser le nombre des lunaisons à partir d'une simple règle de trois :

29,5 + 1/12 = 29,5833... jours par lunaison pour une année de 354,999... (6) jours

500 x 365,242 = 182.621 jours par cycle de 500 ans

182.621 / 29,583 = 6.173,173 lunaisons à la troisième décimale

182.621 / 29,5833 = 6.173,1111 lunaisons à la quatrième décimale

Ce cycle de cinq cents ans est comprit dans celui du Maître des abeilles qui par analogie augmente l'année tous les cinq mille ans à 365,2422 jours. Ce qui ajoute 1/10 au nombre des jours tous les cinq cents ans.

Le nombre des cycles (11) dans la totalité du Tao initiée par celui de Fo-hi modifie se nombre d'une façon qui rappelle notre distribution des sphères célestes (261) dans les vingt-huit mansions sidérales : « (18 x 10) + 81 = (3 x 7) + (3 x 8) + (4 x 9) + 180 »

Cette modification ramène en effet l'année vers 365,24218 jours à la cinquième décimale.

Enfin, il est suffisamment remarquable que cette totalité de 5.500 ans soit très exactement répartie autour du Nirvana du bouddha Shakyamuni tel que nous le situons en 720 avant l'ère chrétienne (2.750 x 2).

   

    

mardi 1 avril 2025

L'énigme universelle

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Pour la vingt-sixième des vingt-huit mansions sidérales
comprenant les deux cent soixante et une sphères célestes :

« On sait que [ Leibnitz ] avait formé le projet d'établir ce qu'il appelait une « caractéristique universelle », ...

« ... c'est-à-dire une sorte d'algèbre généralisée rendue applicable aux notions de toute ordre au lieu d'être restreinte aux seuls notions quantitatives ; ...

« Cette idée lui avait d'ailleurs été inspirée par certains auteurs du moyen âge, notamment Raymond Lulle et Trithème.

« Or au cours des études qu'il fit pour essayer de réaliser ce projet, Leibtnitz fut amené à se préoccuper de la signification des caractères idéographiques qui constituent l'écriture chinoise, ...

« ... et plus particulièrement des figures symboliques qui forment la base du « Yi-king » ; ...

« ... on va voir comment il comprit ces dernières : ...

«  Leibtnitz – dit L. Couturat – croyait avoir trouvé par sa numération binaire [ ... ] l'interprétation des caractères de Fo-hi, symbole mystérieux et d'une haute antiquité dont les missionnaires européens et les Chinois eux-même ne connaissait pas le sens...

[ « numération qui n'emploie que les signes « 0 » et « 1 » dans laquelle il voyait une image de la création « ex nihilo » :

Il faut noter « 2 » et « 1 » comme l'indique l'idéogramme du « Yi » (2) qu'on peut également noter en numération romaine « II » et « I » ou encore algébriquement « 11 » et « 1 » puisque « 0 » n'est que le signe de la décade.

La méconnaissance des Chinois eux-même est évidemment la « si haute opinion » que les Européens en général et les Jésuites en particulier se font de leur science dans l'exemple « assez amusant » que Guénon nous livre :

« Les chinois auraient même pu accepter la notation « 0 » et « 1 » et prendre ces « caractères purement numéraux » pour représenter symboliquement les idées métaphysiques du « yin » et du « yang » ...

« ... qui n'ont d'ailleurs rien à voir avec une conception de la création « ex nihilo » tout en ayant bien des raisons de préférer comme plus adéquate la représentation fournie par les [ lignes ] de Fo-hi dont l'objet propre et direct est dans le domaine métaphysique. »

Encore eut-il fallut que le signe de la décade (0) ne soit point celui d'un néant dont le « 1 » serait supposé sortir. ]

« Ce qui est surprenant [ écrit Leibnitz dans l'exposé de son arithmétique binaire qu'il adresse à l'Académie des Sciences de Paris ] dans ce calcul, c'est que cette arithmétique par « 0 » et « 1 » se trouve contenir le mystère des lignes d'un ancien Roi et Philosophe nommé Fohy qu'on croit avoir vécu il y a plus de quatre mille ans ...

« ... et que les Chinois regardent comme le fondateur de leur empire et de leurs sciences.

[ Guénon note que « la date exacte est 3468 avant l'ère chrétienne d'après une chronologie basée sur la description précise de l'état du ciel à cette époque » et que Fo-hi serait en réalité la désignation d'une période de l'histoire chinoise.

Ce qui fait un cycle de 5.500 ans (3468 + 2032) répartit en onze période de cinq cents ans (11 x 500) dont la première est celle de Fo-hi. ]

« Il y a plusieurs figures linéaires qu'on lui attribue [ qui ] reviennent toutes à cette arithmétique ; ...

« ... mais il suffit de mettre ici la Figure [ des ] huit [ Koua ] qui passe pour fondamentale et d'y joindre l'explication qui est manifeste pourvu qu'on remarque premièrement qu'une ligne entière signifie l'unité ou « 1 » ...

« ... et secondement qu'une ligne brisée signifie zéro ou « 0 ». [ ... ]

[ Guénon note qu'il s'agit des huit trigrammes qu'on obtient en assemblant trois par trois toutes les figures possibles à partir des deux traits pleins ou brisés.

C'est aussi la figure de l'aett (8) dans l'intervalle entre « 1 » et « 11 » interprétés comme les limites du cycle : « 1 + 8 + 2 » = « 11 ». ]

« ... il y a guère plus de deux ans que j'envoyai au R. P. Bouvet – Jésuite français célèbre qui demeure à Pékin – ma manière de compter par « 0 » et « 1 » et il n'en fallut pas d'avantage pour lui faire reconnaître que c'est la clef des figures de Fohy.

« Ainsi m'écrivant le 14 novembre 1701, il m'a envoyé la grande figure de ce Prince Philosophe qui va à « 64 » et ne laisse plus lieu de douter de la vérité de notre interprétation ...

« ... de sorte qu'on peut dire que ce Père a déchiffré l'énigme de Fohy à l'aide de ce que je lui avais communiqué. »

[ Guénon note qu'il s'agit des soixante-quatre hexagrammes (8 x 8) de Wen-wang et remarque que l’interprétation de Leibnitz ne lui permet pas d'expliquer pourquoi les représentations des trigrammes et des hexagrammes sont toujours circulaires.

Poser la question, c'est souhaiter qu'on puisse y répondre même s'il existe aussi une représentation de forme carré des soixante-quatre hexagrammes en vertu de la réciprocité des figures géométriques (4 x 90° = 360°).

Ce qui nous permet de rappeler pour celle des trois gunas que leur triangle (3 x 60°) ne représente jamais que la moitié d'un cercle (180°) – en l'occurrence d'une ellipse du fait de la dissymétrie des saisons : « (2 x 18) + 16 = 52 semaines ».

De telle façon que ces saisons ne représentent jamais que la moitié des phases dans la représentation complète de l'année.

Cf. René Guénon – Orient et Occident – Illusions occidentales – La superstition de la science (1924)