lundi 7 avril 2025

La première porte solsticiale antérieure

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure sabbatique du deuxième jour complémentaire
qui apparaît avant le Jour de la détermination
avec les portes solsticiales antérieures
entre la décade des mois synodiques et les soixante jours du Janus :

« ... la doctrine « ishrâqie » au sens propre de ce mot ne représente qu'un point de vue assez spécial, ...

« ... celui d'une certaine école qui se rattache principalement à Abûl-Futûh as-Suhrawardî (+ 1191) qu'il ne faut pas confondre avec le fondateur de la « tarîqa » qui porte le même nom, ...

« ... école qui ne peut être regardée comme entièrement orthodoxe et à laquelle certains dénient même tout lien réel avec le « tasawwuf » même par déviation, la considérant plutôt comme simplement « philosophique » ; ...

[ Ce qui la ferait rejoindre la liste déjà longue des sectes hétérodoxes réprouvées par le Sheykh : Jaïn, Bouddhique, Mazdéenne, Yézidie, Druze, Ishraqie... ]

« ... il est plutôt étonnant qu'on prétende la faire remonter à Muḥyi'd-Dîn ibn 'Arabî lui-même, ...

[ Ce qui serait aussi invraisemblable que la filiation entre Mahâvîra et Shakyamuni mais qui n'en reste pas moins vraisemblable pour les disciples de Suhrawardî qui se seraient ralliés à la cause du Sheykh al-Akbar. ]

« ... et il ne l'est pas moins qu'on veille en faire dériver si indirectement que ce soit la « tarîqa » shâdhilie.

« Quand on rencontre quelque part le mot « ishrâq » [ ... ] on n'est pas autorisé pour cela à conclure qu'il s'agit de la doctrine « ishrâqie » ...

« ... pas plus que partout où se trouve son équivalent occidental d'illumination [ sous l'action de la Sagesse illuminatrice ] on est en droit de parler d'illuminisme ; ...

« ... à plus forte raison une idée comme celle de « tawḥîd » n'a-t-elle pas été tirée de cette doctrine particulière car c'est là une idée tout à fait essentielle à l'Islam en général, même dans son aspect exotérique ». [ ... ]

Cf. Compte-rendu par René Guénon du livre d'Edward Jabra Jurji – « Ilumination in Islamic Mysticism » – sur la translation d'un ouvrage d'abu al-Mawâhib ash-Shâdhilî – « Qawânîn Hikam al-Ishrâq » – dans les Études Traditionnelles (1940)

« Suhrawardî d'Alep [ ... ] est celui qu'on a souvent appelé [ ... ] « al-Maqtûl » [ le Martyr ] pour le distinguer de ses homonymes bien qu'à vrai dire on ne sache pas exactement s'il fut tué en effet ou s'il se laissa mourir de faim en prison. [ ... ]

« ... nous retrouvons notamment ici cette idée singulière [ mais vraisemblable ] que toute angélologie tire forcément son origine du Mazdéisme.

« D'autre part, l'auteur n'a pas su faire comme il [ conviendrait ] la distinction entre cette doctrine « ishrâqie » qui ne se rattache à aucune [ chaîne initiatique ] régulière et le véritable « tasawwuf » ; ...

« ... il est bien hasardé de dire sur la foi de quelque similitudes extérieures que « Suhrawardî est dans la ligné d'al-Hallâj » ; [ ... ]

« Sans doute, il a dû être influencé dans une certaine mesure par le « tasawwuf » mais au fond il semble bien s'être inspiré d'idée néo-platoniciennes qu'il a revêtues d'une forme islamique, ...

« ... et c'est pourquoi sa doctrine est généralement regardée comme ne relevant véritablement que [ d'une ] philosophie [ illuminatrice ] ; ...

« ... mais les orientalistes ont-ils jamais pu comprendre la différence profonde qui sépare le « tasawwuf » de toute philosophie ? » [ ... ]

Cf. Compte-rendu par René Guénon d'une brochure de Henry Corbin sur « Suhrawardî d'Alep, fondateur de la doctrine illuminative – « ishrâq » – dans les Études Traditionnelles (1947)

   

    

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