mardi 15 avril 2025

La Parole perdue

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la cinquième sphère
parmi les sept sphères célestes de la douzième lettre :

« Lâm »

« ... le Sheykh al-Akbar – s'il transpose ou étend le sens des vocables en usage dans le soufisme des siècles précédents – le plus souvent en rappelant le nom de ceux qui les ont introduits dans la [ langue commune ] des « ahl al-Llâh » : ...

« ... Sahl al-Tustarî, Junayd, Hallâj – dans ce cas pour ce dernier du binôme « ṭûl » et « arḍ » – etc. – ne forge pas inconsidérément des termes nouveau. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Le grand pèlerinage – Voyage au centre de la terre (1989)

« Je vis également le trésor qui est sous le Trône et d'où est sortie la parole :

« Pas de force ni de puissance si ce n'est par Dieu le Sublime, le Magnifique. »

Ce trésor, c'est Adam – que la Paix soit sur lui. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Les adieux (1989)

La force est une puissance en extension et la puissance, une force au repos.

Le « ṭûl » et le « arḍ » sont en relation avec cette extension dans le symbolisme de la Croix qui emprunte les vertus de ces Noms divins – l'élévation et l'immensité.

« Lâ hawla wa lâ qwata illa bi Llâh al-'Aliyy al-'Adhîm »

dans les trois degrés de la perfection :

l'esprit de Muḥammad,

l'âme de Jésus

et le corps d'Adam.

Tout est dit à qui peut L'entendre.

« Il y a toujours eu parmi les initiations de métier une sorte de querelle de préséance entre les maçons et [ les ] tailleurs de pierre [ d'un côté ] et les charpentiers [ de l'autre ] ; ...

« ... et si l'on envisage les choses [ ... ] sous le rapport [ ... ] de leur ancienneté respective, il est bien certain que les charpentiers peuvent effectivement revendiquer le premier rang. » [ ... ]

« ... lors de la construction du Temple, la parole des Maîtres [ de la Rose+Croix ] était [ selon la légende du grade de l'Arche royale ] en la possession de trois personnages qui avaient le pouvoir de la communiquer : ...

« ... Salomon, Hiram [ le roi de Tyr ] et Hiram-Abi [ le fils d'une veuve de la tribu de Nephthali : 1 Rois VII 13 ] ; ...

« ... ceci étant admis, comment la mort de ce dernier peut-elle suffire pour entraîner la perte de cette parole ?

« La réponse est que pour la communiquer régulièrement et dans la forme rituelle, il fallait le concours des « trois premiers Grands-Maîtres de sorte que l'absence ou la disparition d'un seul d'entre-eux rendait cette communication impossible ...

« ... et cela aussi nécessairement qu'il faut trois côtés pour former un triangle ; ...

« ... et ce n'est pas là [ ... ] une simple comparaison ou un rapprochement plus ou moins imaginatif et dénué de fondement réel.

« En effet, une Loge opérative ne peut être ouverte que par le concours de trois Maîtres ayant en leur possession trois baguettes dont les longueurs respectives sont dans le rapport des nombres « 3 », « 4 » et « 5 » ; ...

« ... c'est seulement quand ces trois baguettes ont été rapprochées et assemblées de façon à former le triangle rectangle pythagoricien que l'ouverture des travaux peut avoir lieu.

[ « Les Maîtres sont ici ceux qui possèdent le septième et dernier degré opératif auquel appartenait primitivement la légende d'Hiram ; ...

« ... c'est d'ailleurs pourquoi celle-ci était inconnue des Compagnons « acceptés » qui fondèrent de leur propre initiative la Grande Loge d'Angleterre en 1717 et qui ne pouvaient naturellement transmettre rien de plus que ce qu'ils avaient eux-mêmes reçu. » ]

« Cela étant, il est facile de comprendre que d'une façon similaire, un mot sacré peut être formé de trois parties telle que trois syllabes dont chacune ne peut être communiquée que par un des trois Maîtres, ...

« ... de sorte qu'en l'absence d'un de ceux-ci, le mot aussi bien que le triangle resterait incomplet et que rien de valable ne pourrait plus être accompli. » [ ... ]

« Pour revenir au triangle rectangle [ ... ] on peut [ ... ] dire que la mort du « troisième Grand-Maître » [ 5 ] le laisse incomplet ; ...

« ... c'est à quoi correspond en un certain sens et indépendamment de ses significations propres en tant qu'équerre, le forme de l'équerre du Vénérable qui est à branches inégales et normalement dans le rapport de « 3 » à « 4 », ...

« ... de sorte qu'elles peuvent être considérées comme les deux côtés de l'angle droit de ce triangle dont l'hypoténuse [ 5 ] est alors absente ou si l'on veut « sous-entendue ».

« Il est à remarquer que la reconstitution du triangle complet tel qu'il figure dans les insignes du « Past Master » implique ou du moins devrait théoriquement impliquer que celui-ci est parvenu à accomplir la restitution de ce qui était perdu. » [ ... ]

« ... en ce qui concerne le Tétragramme hébraïque [ ... ] pour que la correspondance symbolique soit exacte, la prononciation du Tétragramme [ devrait ] être trisyllabique ; ...

[ « La syllabe [ étant ] l'élément réellement [ insécable ] de la parole prononcée ». ]

« ... comme d'autre part il s'écrit naturellement en quatre lettres, on pourrait dire que suivant le symbolisme numérique « 4 » se rapporte ici à l'aspect « substantiel » de la parole [ ... ] et « 3 » à son aspect « essentiel ». [ ... ]

« Il résulte de là que tout en ne pouvant aucunement être regardé comme la vraie prononciation du Nom qui n'est plus connue de personne, ... [ sauf de ceux qui savent L'entendre ]

« ... la forme « Jehovah » par là même qu'elle est en trois syllabes la représente du moins beaucoup mieux [ ... ] que la forme purement fantaisiste « Yahveh » inventée par les exégètes et les « critiques » modernes ...

« ... et qui n'ayant que deux syllabes est évidemment impropre à une transmission rituelle comme celle dont il s'agit. »

« Il n'est pas sans importance non plus en ce qui concerne plus spécialement la tradition chrétienne de remarquer [ ... ] qu'on peut facilement comprendre par là que le Christ devait apparaître comme le « fils du charpentier ». [ ... ]

Cf. René Guénon – Les études sur la franc-maçonnerie et le compagnonnage (1972) – « Maçons et Charpentiers » publié dans les Études Traditionnelles en Décembre 1946 + « Parole perdue et mots substitués » en Juillet et Décembre 1948

La triangulation des nombres du triangle rectangle pythagoricien donne « Σ 3 = 6 », « Σ 4 = 10 » et « Σ 5 = 15 » qui correspondent aux lettres « W » (6), « Y » (10) et « H » (5) associé à la lettre précédente.

Le « Y » (10) est une représentation de la décade comme première émanation de l'ipséité divine dont le « H » (5) est la personnification christique – celle de l'Ishwara qui siège dans le cœur de l'Homme où la Colombe et le Serpent de l'amphisbène se rejoignent.

Le « W » (6) est la sphère d'extension de cette conjonction caractérisée par le binôme du « ṭûl » et du « arḍ » qui clôture ici le Trigramme hébraïque dans le microcosme adamantin.

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire