Pour la vingt-neuvième semaine sidérale :
« L'arbre,
un hêtre énorme, est situé en lisière du Bois Chenu, sur le
coteau qui domine la route vers Neufchâteau. À
ses pieds, une fontaine.
« C'est
là, dit-on, que s'est jouée autrefois la fortune des seigneurs du
village. Pierre de Bourlémont l'Ancien y rencontra une fée qu'il
épousa. Elle lui donna richesse et nombreuse descendance.
« Mais
il transgressa l'interdit qu'elle lui avait fixé : ne pas la
voir le lundi. Pourquoi le lundi ? Notre fée était peut-être
bien une morte, puisqu'on priait le lundi pour les trépassés [ ou,
au contraire, ne voulait-elle pas mourir ].
« La
fée disparut alors, en laissant à ses filles trois objets
magiques – dont un anneau. Depuis, l'arbre est appelé Arbre
aux fées ou Arbre aux dames puisqu'elles y vivent. On peut les y
voir parfois et leur adresser des demandes.
« Chaque
année, une grande fête y rassemble tant les filles du village que
les épouses et filles des seigneurs, le dimanche de Laetere (premier
dimanche après la mi-Carême), qui est le dimanche des Fontaines.
« C'est
une fête chrétienne – l’Évangile du jour est celui de la
multiplication des pains – et une fête agraire qui vise à
protéger et multiplier les récoltes.
« On
y fait des guirlandes de fleurs pour les pendre à l'arbre, on y
mange ensemble et les jeunes dansent en rond autour. C'est un rite de
fertilité, attesté dans tout le Nord-Est de la France. »
[
... ] [ l'Arbre aux fées ]
« [
Jean Morel ] [ son parrain ] signale aussi que Jeanne allait, plus
souvent qu'à son tour, à l'insu de ses parents, à l'ermitage de
Bermont. Mais elle ne rencontre, ni sous l'Arbre ni [ sur le Mont ]
aucune dame noble réelle [ sic ]. »
[
... ] [ l'Arbre aux fées ]
« [
... ] Ses parents lui avait donné un anneau doré où étaient
gravés trois croix et les mots Jésus-Marie [ ou s'agit-il des trois
anneaux d'argent ]. Elle le portait à l'index gauche quand elle fut
prise à Compiègne [ en 1430 ].
« Elle
le regardait souvent, surtout quand elle était seule ou allait à
quelque fait de guerre. S'agit-il seulement d'un talisman destiné à
protéger dans des circonstances difficiles, comme on porte une croix
au cou ?
« Ou
bien, comme le pensèrent les juges, d'un anneau à démon familier,
comme ceux que porteraient, un peu plus tard, les saintes vivantes
des petites cours italiennes [ il s'agit d'enfermer les esprits dans
un cercle qui devait durer un certain nombre d'années ].
« Depuis
le début du XIVe siècle, on croyait en effet qu'on peut enfermer un
démon dans une bague, l'avoir toujours sous la main en somme !
« Il
était conseillé de choisir un démon multifonction qui prédit
l'avenir, aide à sortir de prison, amène des renforts inattendus,
vous donne la faveur du roi ou de la Cour ou remporte la victoire.
« Le
pape Boniface VIII [ 1294-1303 ] avait été le premier à en être
accusé, ils s'étaient ensuite multipliés dans tous les procès
politiques du XIVe siècle.
« La
pratique avait évidemment été interdite à plusieurs reprise, tant
par la papauté que par l'université de Paris. Pourtant, cet anneau
ne déboucha pas sur une accusation que les juges puissent prouver.
« C'étaient
les Bourguignons qui l'avaient et les juges ne savaient pas trop à
quoi il ressemblait. Pouvait-il fonctionner sans son légitime
propriétaire ? Ce n'était pas sûr. »
[
... ] [ La magicienne ]
« Il est possible aussi que quelques franciscains de Neufchâteau – où les Bourlémonts, seigneurs du village, ont leurs tombeaux – aient été parfois accueillis dans la maison familiale [ de Domrémy ] lors de leurs tournées de prêche.
« Et c'est encore le nom qui figure sur l'anneau que lui ont donné ses parents et qui sert, selon les juges, à faire des enchantements. »
« Il est possible aussi que quelques franciscains de Neufchâteau – où les Bourlémonts, seigneurs du village, ont leurs tombeaux – aient été parfois accueillis dans la maison familiale [ de Domrémy ] lors de leurs tournées de prêche.
« En
tout cas, l'anneau que les parents de Jeanne lui offrirent, peut-être
pour ses douze ans – la majorité selon le droit canonique –
porte une devise franciscaine – Jésus-Marie. »
[
... ] [ Pauvre ou riche ]
« Jeanne,
elle-même, est pénétrée de spiritualité franciscaine. Dans sa
jeunesse, elle s'est confessée aux franciscains de Neufchâteau.
Elle utilise les noms conjoints de Jésus-Marie au début de ses
lettres, elle en marque son étendard.
« Et c'est encore le nom qui figure sur l'anneau que lui ont donné ses parents et qui sert, selon les juges, à faire des enchantements. »
[
... ] [ L’internationale franciscaine... ]
« L’étendard
de Jeanne pouvait faire l'objet de rumeur du même genre. Les
juges le soupçonnaient d'avoir porté une image astrologique –
c'était en fait un Christ des derniers temps entouré de deux anges
– accompagnée de caractères – en fait Jésus-Marie.
« Tout
cela passait pour idolâtre et œuvre du démon. Et l'usage que
Jeanne en avait fait n'était pas meilleur. Elle avait paradé avec
lui au sacre.
« Et,
pis, elle aurait fait tourner l'extrémité du drapeau autour de la
tête du roi pour lui porter chance ou rendre heureux son règne
futur.
« Curieux,
nos juges voulurent encore savoir si l'étendard fonctionnait
toujours, porté par un simple page. Et si Jeanne portait une autre
bannière – il visaient celle du roi Charles évidemment – lui
transmettait-elle en la touchant les mêmes pouvoirs magiques ?.
« Jeanne
répondit qu'elle aimait dix fois mieux sa bannière que son épée ;
à Reims, il était normal que le drapeau, ayant été longtemps à
la peine, soit à l'honneur.
« Mais
ses descriptions de l'objet – dont elle affirmé dans d'autres
circonstances l'origine céleste – restèrent floues et elle dit ne
pas en connaître le sens. De toute façon, l'étendard était aux
mains du duc de Bourgogne et les juges ne le virent pas. »
[ ... ] [ La magicienne ]
« Même devenue chef de guerre, Jeanne reste prioritairement aux yeux des siens une prophétesse.
« Les
armes qu'elle porte lui viennent de Dieu, qu'il s'agisse de l'épée
miraculeuse de Fierbois [ celle de Charles Martel ] ou de l'étendard
dont sainte Catherine et sainte Marguerite ont dicté la forme.
« Ce
drapeau protège ceux qui l'entourent et assure la victoire. Jeanne
sait comment et où attaquer. Nulle défaite n'est possible avec
elle. Les Armagnacs l'ont cru. »
[
... ] [ Un cas à part ]
« [
Les juges ] ne vont pourtant pas poursuivre [ leur procès en
sorcellerie ]. Sont-ils si sûr que les vieilles volent à
califourchon sur des animaux noirs ou sur les esprits du vent ou,
plus tard, montées sur des balais – cela après 1435 – pour se
rendre au sabbat ?
– le bâton de Jeanne [ ou celui d'Esculape ] ne put donc
être utilisé en ce sens –
« En
1440, le Champion des Dames propose en effet une controverse
d'actualité : oui ou non les sorcières volent-elles ?
« Deux
allégories s'affrontent. C'est à Lourd Entendement – l'idiot –
qu'il confie la thèse du oui et à Franc Vouloir – le cerveau bien
formé – qu'il confie celle du non. »
[ ... ] [ La sorcellerie en question ]
[ ... ] [ La sorcellerie en question ]
Cf.
Colette Beaune (2008) – Jeanne d'Arc, vérités et légendes
–
Une pauvre bergère ? / Mandatée
par Dieu ? / Manipulation ou complot ? / Putain ou sorcière ?
l'Anneau
d'Or
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600
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||
Jhésus
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☼
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Maria
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120
|
120
|
120
|
360
|
||
les
trois anneaux d'argent
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