lundi 30 décembre 2024

Le sixième climat

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du seizième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Chante
Castor et Polydeukès

Muse à la voix claire

Les fils de Tyndare

[ d'azur et de gueule aux étoiles d'argent ]

que Zeus a semé

[ parmi les Pléiades ]

aux sommets du Taygète

Ils sont nés de Léda
la Souveraine
que le Kronide

[ métamorphosé ]

a domptée en secret
dans de sombres nuées

Réjouissez-vous
les Tyndarides

Cavaliers aux chevaux vifs

Hymne homérique (XVII) pour les Dioscures
qui ne comprend que cinq vers
mais un autre (XXXIII) en comprend dix-neuf
et c'est le dernier

Les Muses aux yeux qui scintillent
chantent pour les fils de Zeus

les Tyndarides

les enfants de Léda
aux fines chevilles

Castor dompte les chevaux
Polydeukès est sans reproche

C'est à l'ombre du Taygète
la Montagne immense

après qu'ils eurent fait l'amour
dans de sombres nuées

qu'elle accoucha
des deux fils du Kronide

Ils sauvent les bateaux rapides
et les hommes d'ici-bas
quand les vents de l'hiver
déferlent sur la mer

On les supplient
en leur promettant
de beaux agneaux blancs

Rassemblés sur la poupe
quand la fureur des vagues
les submerge

Et eux fendant l'air
de leurs ailes safran
ils font cesser les vents
en apaisant les vagues

Signes heureux pour les marins
sur la mer blanche
leur délivrance
les console et les contente

Réjouissez-vous
Tyndarides
du galop de vos chevaux

et que leur souvenir
soit aussi celui d'un autre chant

Le chant (XVI) pour Asklépios qui précède
et celui (XVIII) pour Hermès qui suit
le premier d'entre-eux
(XVII)
ont ici un double qui les réunit
parmi les hypostases du Trismégiste
mais qui ferme aussi un premier recueil
puis un second
(XXXIII)
avec les Luminaires
(XXXI) & (XXXII)

Les nombres des recueils est alors seize puis trente-deux
(2 x 8) & (4 x 8)
la fermeture ultime du second (XXXIII) n'étant que le rappel utile du premier (XVII)

On voit quelque chose de semblable avec les trois « ættir » (8) du « futhark » ancien
autour de la quatorzième rune qui permute avec la treizième
comme la dernière (24) avec celle qui précède (23)
leurs nombres étant alors douze et vingt-deux

On ajoute ensuite un quatrième « ætt » (8)
qui correspond ici au nombre des saisons (3 < 4) selon la succession des âges
et une dernière rune (33) en dehors du compte qui la précède

L'arcane des étoiles (17) est ici celle du Tarot
qui précède directement celles de la Lune (18) et du Soleil (19)
mais dans l'ordre inverse des luminaires qui apparaissent à la fin des hymnes homériques

Cette permutation des lames qu'on retrouve telle quelle dans la Prophétie des papes
pour les devises pontificales des deux Jean-Paul
(109) & (110)
est semblable à celles qui parmi les runes les rendent repérables
invitant à considérer les deux dernières comme insécables
(111) & (112)
telles qu'on les retrouve dans le Kawthar (108)

Notons enfin que l'aède des hymnes homériques
– notre poète –
est celui qui chante les « ættir » bardiques
– nos saisons –

Noël ne commémore pas seulement la naissance de l'Enfant Jésus. Elle commémore aussi l'Arbre de Lumière qui est à l'image du Solstice d'hiver dont nous avons fait par égard pour lui le Jour de la détermination en lui assignant le Mercredi.

Le jour de la Lumière est en effet pour les oraisons du Sheykh al-Akbar le centre de la Semaine – au quatrième jour – comme le Solstice se tient à Noël au centre de l'hiver dans la Nuit des régions les plus septentrionales de l'hémisphère Nord.

Il ne faudrait pas pour autant la réduire à cette coïncidence avec l'immanence d'un moment cosmique qu'elle désigne puisqu'elle nous indique également le début d'une élévation vers la Lumière qui chemine jusqu'au Solstice d'été.

C'est ce qu'on commémore encore en célébrant les trois offices qui rendent grâce pour la naissance de l'Enfant divin, pour l'élévation du Soleil de justice et pour le retour de la Lumière dans son environnement cosmique.

Le Réveillon veille alors sur la fin de l'Avent des vêpres aux vigiles où l'on revient pour Minuit avant de revenir à nouveau le lendemain pour Midi à sexte où s'accomplit la dernière célébration – la plus grandiose mais la moins intimiste.

Pour la naissance de Jésus nous savons d'après un témoignage de Clément d'Alexandrie qui s'opposait à ces développements liturgiques qu'il serait né un 17 novembre dédié depuis à Saint Grégoire le Thaumaturge.

Pour la fête de l'Enfant divin d'origine dionysiaque, l’Église orientale le fêtait avec sa Mère à l’Épiphanie située onze jours plus tard au début du Janus si toutefois on omet le déplacement du jour complémentaire ajouté à la fin du dixième mois.

Le Soleil de justice est identifié au Christ par la tradition biblique – cf. Malachie IV 2 – et le retour de la Lumière au Soleil invaincu par la tradition mithriaque qui était celle de l'empereur Constantin à l'époque du triomphe de l’Église dans l'empire romain.

Le psaume XXXVII fait par ailleurs très clairement cette analogie au sixième verset quant il compare la Justice à la Lumière et le droit au Soleil de Midi.

C'est donc à cette époque – au début du quatrième siècle – que s'opère le déplacement des commémorations de l'Épiphanie où la naissance de Jésus se confond encore avec son baptême avant de convoquer la Visitation des mages.

Visitation qui invite à cette occasion les prêtres de la tradition mazdéenne au culte de la Lumière qu'ils vénèrent en la représentant par cet enfant qui dort encore dans une étable entre le bœuf et l'âne au pied du grand sapin de Noël.

« Parmi les centaines de poètes qu'à connus l'histoire littéraire de l'Iran, les Persans en ont choisi cinq – ou selon d'autres six – comme étant les exemples les plus représentatif de leur vision poétique. »

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Les cinq climats de présence (2017)

Les cinq présences retenues par Shayegan sur un peu plus d'un temps (369) sont :

1 - Ferdowsî (+ 1020)

2 - Omar Khayyâm (+ 1122)

3 - Mowlânâ Jalâlu'd-Dîn Rûmî (+ 1273)

4 - Sa'dî-i Shîrâzî(+ 1292)

5 - Khâjeh Shamsu'd-Dîn Muammad Hâfez-i Shîrâzî (+ 1389)

Le sixième climat qui serait alors la troisième présence est celui de Nezâmî (+ 1209).

« Au cœur de la courbure de l'espace-temps se lovait l'hypercosme. Serpent cosmique. Monstre de paradoxes non-euclidiens... niché par-delà, entre les dimensions de l'espace réel que perçoivent les hommes. »

« Dans l'hypercosme, la lumière devenait folle et heurtait les sens par sa musique de couleur, le temps perdait toute signification. »

« Des sentiers cachés traversaient l'hypercosme, trous d'épingle reliant une étoile aux obscurités interstellaires et aux cœurs des poussières de nébuleuses. » [ ... ]

« Des sentiers susceptibles de raccourcir les distances entre les étoiles à la seule condition que quelqu'un [ ... ] comprennent ...

[ « ... les équations complexes connues des mnémo-ruches aux dimensions planétaires qui stockaient dans leur mémoires l'intégralité des connaissances sur la Diaspora humaine et ne cessaient de tisser des motifs à partir du chaos des donnés. » ]

Cf. S. P. Somtow – Chroniques de l'inquisition – Lumière sur l'abîme – Hors du Pays Obscur – L'hypercosme (2005)

Dans ce roman d'anticipation, les inquisiteurs empruntent les sentiers des voyageurs d'autrefois pour assurer leur pouvoir sur la diaspora humaine. Le noble voyageur s'imposait naguère la discipline de l'arcane en effaçant ses pas.

   

    

jeudi 26 décembre 2024

Le maître de l'oasis

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatrième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je commence par les Muses
et par Apollon

le fils de Zeus

C'est grâce aux Muses
et grâce à l'Archer

[ le dieu à l'arc d'argent ]

qu'on peut voir sur la terre
des hommes qui chantent et qui jouent de la cithare

C'est grâce à Zeus
qu'on peut voir des rois

[ Zeus est le Roi des rois ]

Heureux celui que les Muses aiment d'amour :
de douces paroles coulent de sa bouche

Soyez dans la joie
les enfants de Zeus

[ Zeus est le Père céleste ]

Faites que mon chant lui vaille

Faites que je m'en souvienne
et qu'un autre chant lui vaille aussi

Hymne homérique (XXV) pour les Muses
et pour Apollon
qui ne comprend que sept vers
en reprenant quatre de la Théogonie d'Hésiode
(94 – 97)

« La confrérie des Sanusis a été fondée au début du XIXe siècle par Muḥammad ibn 'Alî as-Sinusi né en 1791 aux environs de Mostaganem.

« Très jeune, il fut initié à la mystique et partit pour Fès. Il fut initié successivement à deux confréries : la Qâdiriya et la Tayibiya.

« Il fit le pèlerinage rituel de La Mecque où il séjourna de 1830 à 1843.

« C'est en 1837 que Muḥammad as-Sinusi créa sa propre confrérie installant sa première zaouïa sur une montagne voisine de La Mecque. »

« Il parcourut ensuite la Cyrénaïque où il fonda plusieurs zaouïas.

« Maître de l'oasis de Djaraboul aux confins de l’Égypte et de la Tripolitaine, il la rendit prospère en la peuplant d'esclaves affranchis. »

« Il mourut en 1859 [ mais ] son œuvre fut continuée par son fils Aḥmad al-Mahdi qui fit de Djaraboul [ le centre ] de la confrérie de plus en plus prospère.

« Il mourut en 1910. Son neveu, Aḥmad ash-Sherif lui succéda. Organisés d'une façon militaire, ses [ disciples ] résistèrent à l'occupation française du Tibesti. »

« Durant la première guerre mondiale, les Sinusis luttèrent contre l'Angleterre aux frontières de l’Égypte et contre la France au Sahara.

« On les tient pour responsables de l'assassinat du Père de Foucauld. Vaincus près d'Agadès (1913-1917) ils se retirèrent en Libye. »

« En 1917, leur Sheykh était Idris ibn Muḥammad. En 1920, il fut attaqué par les Italiens.

« En 1931, l'occupation de Koufra mit fin à la puissance officielle des Sinusis dont les biens furent confisqués mais n'en continuèrent pas moins d'exister. » [ ... ]

« Après la seconde guerre mondiale, la Libye fut constituée en royaume indépendante sous l'autorité spirituelle et temporelle [ du Sheykh ] Idris (1951).

« Alors la confrérie reparut au grand jour plus prospère, plus dynamique que jamais.

« Depuis la Libye a connu des événements mouvementés parfois d'apparence contradictoire mais qui ne s'expliquent que par l'action des véritables maîtres du royaume : les Senusis. »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Les confréries, sociétés secrètes de l'Islam (1973)

   

    

mardi 24 décembre 2024

La force du Zéphyr

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingtième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois de la décade :

Je chante Cythérée
qui est née à Chypre

Douce et généreuse
pour les agonisants

Son visage fascinant qu'une lueur parcourt
sourit toujours

Réjouie-toi
déesse qui vieille sur la belle Salamine
et sur Chypre la marine

Donne-moi un chant qui fascine
pour qu'il me remémore ton souvenir
quand je chanterai un autre chant

Hymne homérique (X) pour Aphrodite
ne comprenant que six vers
mais un autre (V) en compte deux cents nonante trois
et celui (VI) où l'on voit les Saisons
comme dans le Psaume (44) du Zabûr dâwûdien
n'en compte que vingt-et-un :

Je chante
la belle Aphrodite
pudique et royale sous sa couronne

Sous les murailles de Chypre
la force du Zéphyr l'a porté sur les flots
en soufflant sur une douce écume

Les Saisons
sous leurs diadèmes
lui font cortège
la vêtant
de ses habits divins

Sur sa tête immortelle
elles ont posé sa couronne
ciselée d'or fin

À ses oreilles
accroché
des pendants d'orichalque

Sur son cou délicat
entre ses seins d'argent
disposé
les colliers d'or dont elles se parent
quand elles se rendent à l'assemblée des dieux
dans la maison du Père

Ainsi parée
elles la mène
vers les Immortels
qui se réjouissent en la voyant
la désirant

Réjouis-toi
toi dont les yeux fascinent
et souris tendrement

Au prix de ce concours
embellis mon chant
pour que ton souvenir
imprègne un autre chant

On l'appelle Aphrodite
car elle est formée avec de l'écume

[ « aphros » en grec ]

Cythérée
parce qu'elle est venue à Cythère

Kyprogénéa
puisqu'elle est née à Chypre

Théogonie d'Hésiode
pour les cinq vers que voici
(195 – 199)

« Sous le règne de l'empereur Won-Li (1573-1620) des Mandchous surgissant des steppes d'Asie centrale vainquent l'armée chinoise (1606) et fondent un royaume à Moukden.

« En 1644 ces envahisseurs s'emparent de Pékin et proclament leur chef suprême – leur Khan – empereur de Chine : Chouen-Tche fonde ainsi la dynastie mandchoue des Tsing qui régnera jusqu'en 1911.

« En 1659 après une série de campagne victorieuse, toute la Chine était conquise : le dernier Ming s'était exilé en Birmanie. »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – La Triade (1973)

« En dehors des Sanusis [ auxquels Mariel consacre son développement précédent ] voici les principales confréries musulmanes actuellement [ en 1973 ] prospères :

« La Qâdiriya du nom de son fondateur abd al-Qâdir al-Jilâni mort en 1166 de [ l'ère chrétienne ] un des grands saints de l'Islam.

« Elle demeure très active en Afrique du Nord, au Soudan et au Sénégal. »

« La Naqchabandiya fondée au XIVe siècle qui rayonne du Caucase au Turkestan et au Pakistan. »

« La Shadhiliya surtout représentée dans les pays berbères. Une de ses filiales constitue la Darqawiya. »

« La Bektashiya qui s'étiole actuellement en Albanie et en Turquie. Elle groupait aux siècles derniers les janissaires. »

« La Tidjaniya reste influente au Maghreb et dans les oasis sahariennes. » [ ... ]

« La plus importante des confréries algériennes est la Raḥmâniya qui possède plus de sept cents zaouïas.

« Il reste encore des derviches tourneurs de la Mawlawiya en Syrie et en Iran occidental. Ils ont eu [ ... ] une influence considérable sur les destinées de l'empire ottoman. »

« Une confrérie ancienne [ ? ] mais actuellement en pleine rénovation elle celle des Ahl al-Ḥaqq qui a pris naissance dans le Kurdistan et rayonne maintenant sur l'Irak et l'Iran. [ ... ]

« Cette secte à substrat ésotérique et sans doute magique [ mazdéenne ] anime le nationalisme kurde. »

[ Ce qui laisse entendre qu'il s'agit d'une organisation politique indépendante du substrat gnostique qu'on retrouve par ailleurs chez les Bektashis et les Yézidis.

La Sanusiya laisse ici dans l'ombre de la prédication du Sheikh Aḥmad ibn Idris al-Fasî la très honorable Khatmiya soudanaise. ]

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Les confréries, sociétés secrètes de l'Islam (1973)

À ces onze voies initiatiques Mariel ajoute les Nosaris qu'il qualifie d'Anârs mais qui portent le nom du troisième émissaire du onzième Imam alawi et les Naziris de l'Agha Khan qui sont qualifiés d'Ismaéliens.

L'Agha Khan y est présenté comme l'émissaire d'un Imam caché qui dans l'historiographie imamite est le second, le septième ou le douzième Imam ; ce dernier faisant référence à l'Imam du Tawḥid et au Qutb al-Maktum – le Sceau des saints muḥammadiens.

C'est pourquoi nous disons que ces quatre là – Ḥasan al-Mujtabâ / Muḥammad ibn Ismâ'il / Muḥyi'd-Dîn ibn Arabi / Aḥmad at-Tijâni – sont les Piliers de l'Imam al-Madhi – 'Isâ ibn Maryam – le Sceau d'une sainteté universelle.

La sainteté absolue du fils de Marie est la perfection d'une âme parfaitement informée par l'esprit muammadien dont le support est la perfection du corps adamique pour tous ceux qui se tiennent sous l'Arbre de Vie – « al-Ḥayy ».

Ceux là n'ont pas touché au fruit de l'Arbre qui délimite le Bien du mal – « al-Ḥaqq » – dont les gens de la Connaissances – les gnostiques – ont gardé l'enceinte sacrée avec les anges du Jardin paradisiaque pour rendre justice à la Vérité.

   

    

dimanche 22 décembre 2024

Les fils de la Vallée

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du huitième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Hestia

[ Toi ] qui prends soin [ du sanctuaire ]

où passe [ un ] Prince

Apollon [ dans ] le Lointain

[ près du Python ]

Tous les jours

une huile [ onctueuse ] coule sur [ ta chevelure. ]

Viens !

Entre dans [ le sanctuaire ]

Viens avec la Sagesse dans le cœur de Zeus

et déverse aussi la grâce de mon chant

Hymne homérique (XXIV) pour Hestia
qui ne comprend que cinq vers

[ Toi ] qui partout demeure à jamais

dans de célestes sanctuaires

dans la maison des dieux qui ne meurent pas

et dans celles des hommes qui périssent ici-bas

ta présence honore ceux qui s'en réjouissent avec toi :

Leur vin est comme un miel qu'ils répandent sur ta chevelure

Hymne homérique (XXIX) pour Hestia
et pour Hermès Argeïphontès
qui en comprend treize
dont les cinq premiers que voilà
et un sixième vers où l'onction de leur libation
sur Hestia
est la première
mais la dernière aussi

Hestia

[ Souveraine ]

première-née de Kronos [ à la ] Pensée tortueuse

et la dernière aussi à demeurer sous l'égide de Zeus

[ le Kronide Suprême ]

Hymne homérique (V) pour Aphrodite

comprenant 293 vers
dont ces deux-là à propos d'Hestia
(22 & 23)

Hestia

Déméter

Héra

Hadès

Poséidon

Zeus

Les six enfants de Rhéïa dans cinq vers de la Théogonie d'Hésiode

(453 – 457)

[ Poséidon est Celui qui fait trembler la Terre ]

Ci-gît

[ près de Villefranche-sur-Saône ]

Louis-Charles de France

[ baron de Richemont – duc de Normandie ]

Né à Versailles le 27 mars 1785

Mort à Gleizé le 10 août 1853

1785

Nul ne dira sur sa tombe :

Pauvre Louis

Que tu fus à plaindre !

1853

Priez Dieu pour lui.

Ici repose

[ aux Pays-Bas ]

Louis XVII

Charles-Louis – duc de Normandie

[ Louis-Joseph de France ]

Roi de France et de Navarre

[ Karl-Wilhelm Naundorff ]

Né à Versailles le 27 mars 1785

[ 1781 ]

Décédé à Delft le 10 août 1845

Aux 10 août

1792 : fin de la monarchie française

1845 : dernier roi de droit

1853 : dernier roi de fait

Louis XVIII étant mort en 1824 et Charles X en 1836 sans fait ni droit.

« Esprit tourmenté dont les orages furent illuminés par des éclairs de génie, Zacharias Werner (+ 1823) eut une enfance douloureuse, une jeunesse débauchée et une vieillesse mystique.

« Son œuvre littéraire est inégale. Il fit partie du groupe de Coppet [ réuni autour de Mme de Staël entre la Révolution et la Restauration. ] Il fut ensuite ordonné prêtre catholique. »

« Zacharias Werner – initié – nous a laissé une œuvre clef : Les fils de la Vallée où il reprend sous une autre perspective les révélations de Goethe sur les Renonçant et de la Société de la Tour.

[ Dans les Années d'apprentissage et de pèlerinage de Wilhelm Meister. ]

« Cette pièce de théâtre grandiose mais injouable se situe au Moyen Âge et évoque l'Ordre du Temple. »

« Zacharias a exprimé sous les voiles scéniques les idées forces de la Stricte Observance Templière, du Régime Écossais Rectifié [ et ] de la Synarchie traditionnelle. »

« Des Fils de la Vallée nous ne retiendrons que quelques traits. L'action se déroule au début du XIVe siècle dans une vallée mystérieuse.

« Le pouvoir temporel a détruit l'Ordre du Temple et occis les dignitaires de l'Ordre. Mais Philippe le Bel sans s'en douter a ainsi servi le dessein justicier des Fils de la Vallée qui sont les vrais maîtres spirituels du Temple ; ...

« ... ils restent invisibles alors que les Templiers visibles s'étant mêlés au monde profane ont été contaminés par lui et ont forfait à leur idéal.

« C'est pourquoi ils ont été dispersés [ et ] détruit. Mais les Fils de la Vallée préparent une nouvelle mission pour la Société future – celle du XIXe siècle. »

[ La réhabilitation de Philippe le Bel reste pour le moins aussi douteuse que celle de Judas Iscariote dans le récit néotestamentaire où sa trahison semble avoir été entièrement forgée pour y introduire celui de la Passion du Christ et de sa résurrection.

La Société de la Tour et son Supérieur Inconnu – le Grand Maître – laisse deviner le rite de York et les Hospitaliers dans une chevalerie maçonnique où les Fils de la Vallée maintiennent cette filiation usurpée avec celle du Graal.

Le Faust de Goethe où nous conduit le pèlerinage du Renonçant devrait pourtant nous mettre en garde à propos d'une telle usurpation. ]

« Selon Werner, il existe trois classe de Templiers :

1. « Les Apprentis : les simples chevaliers ; ...

2. « Les Compagnons : frères initiés sachant quelque chose mais non point l'essentiel ; ...

3. « Les Maîtres qui ayant atteint la perfection initiatique séjournent dans la Vallée et commandent télépathiquement les deux grades inférieurs. »

« Zacharias laisse deviner qu'en tout temps la société humaine est régie par des Fils de la Vallée ou si l'on préfère [ par ] des Supérieur Inconnus ...

« ... qui selon le temps et les circonstances dirigent comme on tire des ficelles de marionnettes ceux qu'on croit les maîtres du Monde.

« Que des robots cessent d'obéir et ils sont remis dans la boîte de l'éternité comme les pièces d'un échiquier sont rangées quand la partie est terminée.

« Les adeptes ont percé les ultimes secrets des nombres selon l'adage : ...

... « le nombre imparfait est exalté par le nombre parfait » [ dans lequel Mariel voit le présage d'une ] actuelle hégémonie de mathématiciens technocratiques [ conforme à l'idée qu'il se fait de la Synarchie traditionnel. ]

« Qu'on en juge par cet extrait dont la traduction – hélas – freine l'admirable élan du texte original :

« L'homme peut tout à condition de s'oublier lui-même et de se dépouiller d'abord des apparences des sens.

« Le premier acte de cette marche à la Lumière est la purification ; ...

« ... le dernier est la Mort [ au sensible et à l'intelligible ] qui nous rend au Grand Tout. La putréfaction annonce le couronnement de l’œuvre. »

[ Le putride ignorant la momification à laquelle préside l'onction n'a toutefois guère de chance pour parvenir à un tel couronnement. ]

« ... La science des nombres et l'art de les utiliser à l'infini voilà la vraie science du Compagnon de la Vallée.

[ Cette figure de style est précisément celle du Grand Tout qui s'identifie à la décade dans la dilatation de sa monade – son trente-septième rejeton – qui est celle de sa déité pour une théologie gnostique. ]

« L'analyse de la matière y est enseigné. Sa décomposition nous accorde la toute-puissance... [ qui est bien celle d'un pacte faustien avec le diable à la fin d'un cycle. ]

« Si tu veux dominer la matière transmue ton propre Moi par l'ascèse...

[ C'est la doctrine des Renonçant qui ont renoncé à cette toute-puissance. ]

« Lorsque l'esprit et [ la ] matière [ ... ] ne seront plus [ pour toi ] que [ les ] apparences [ d'une réalité ] se mirant dans l'infini [ où une telle intériorité suppose néanmoins la forme ] alors tu seras la Volonté [ que Mariel qualifie de ] cosmique... »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Synarchie et Germanisme – Zacharias Werner (1973)

Ce dépassement du sensible et de l'intelligible dans le volitif est conforme à ce que nous enseigne la théologie mystique mais son attachement aux puissances cosmiques élude la forme théandrique qui est celle de l'homme en correspondance avec le cosmos.

De même que la théologie mystique peut ne faire correspondre sa volonté d'ascèse qu'à une simple puissance cléricale s'identifiant à une communauté ecclésiale soustraite aux ordres de la tiare pontificale qui font référence à sa conformité au Christ.

Au sommet du Carmel il est bien question d'un triple anéantissement dans les épanchements de la grâce qui doivent parvenir aux fils de la Vallée :

« Nada Nada Nada »

« Lam Yalid wa Lam Yûlad wa Lam Yakun »

Telles que l'écho nous les a rendu entre Fès et Tanger quand nous avons demandé pour y être enterré loin du val d'Or : « ana tanjawi » wa « ana tijâni ».

« Non pour Faust mais pour y mourir »

[ Marlow parmi les poètes d'Aragon ]

Ce triple anéantissement est bien celui que nous avons d'abord vu sur le Mont Carmel mais il est multiplié dans son iconographie par autant de puissances qui doivent se consumer dans cette assomption.

Celle de la Vierge comprend les douze degrés qui correspondent aux trois ordres ecclésiastiques – ceux des confirmés, des ordonnés et des consacrés – et aux grades (3 x 3) que la tiare pontificale représente dans une théologie dionysiaque d'origine syriaque.

   

    

jeudi 19 décembre 2024

Le Pilier du Japon

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dixième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je chante Zeus

[ le fils de Kronos ]

le Plus Grand des dieux

le Plus Noble

Sa voix gronde [ comme le Tonnerre ]

Il est fort

Il accomplit ses desseins.

À Thémis

[ qui rend la Justice ]

assise
penchée en avant

Il murmure sans cesse son grondement

Protège-nous
Kronide
Plein de Gloire et de Grandeur
à la Voix forte qui gronde

Hymne homérique (XXIII) pour le Kronide Suprême
qui ne comprend que quatre vers ...

Ensuite [ Zeus ] épousa Thémis

la Luisante

[ elle luit dans la Nuit ]

qui enfanta les Saisons :

Eunomia

[ avec ]

Dikè & Eïrènè

Celles qui sont florissantes

Elles surveillent les actes de ceux qui vont mourir

et leurs destinées

pour qui Zeus le Sage a gardé la meilleure part

... et quatre vers de la Théogonie d'Hésiode
(901 – 904)

Si elles sont iréniques
c'est qu'elles sont florissantes :

C'est la Paix après la rigueur du Jugement
et la Concorde avec sa part fructifère

L'année se divise en deux saisons (16 + 36) dont la seconde se subdivise ensuite en deux parts égales (18 + 18) autour du Solstice d'été selon une répartition des semaines semblable à celle des huit heures canoniales (8 x 3) du régime liturgique.

La part du jour (6 x 3) face à la nuit (2 x 3) se subdivise autour du Midi pour se répartir en deux tiers (9 + 9) dont la totalité des secondes (60 x 60) sur la totalité des heures (18) exprime la matrice arithmétique (64 800) où s’insère la Grande année cosmique (4/10) :

« 3.600 x 18 = 64.800 » et « 6.480 x 4 = 25.920 »

Matines

Prime

Tierce

Sexte

None

Vêpres

Complies

Vigile

Les heures canoniales varient au gré des saisons à partir de l'aube où les Matines s'étendent jusqu'à l'aurore. Le crépuscule s'étend à partir des Vêpres jusqu'aux Complies où les Vigiles répartissent les heures de la nuit.

Le Kronide Suprême peut être identifié au prophète Moïse

Abba Râ Mosis

« Le 13 octobre 1222 de [ l'ère chrétienne ] naquit d'une famille de pêcheurs de la côte d'Awa un enfant connu dans l'Histoire sous le nom de Nichiren.

« Il manifesta dès son jeune âge une vive intelligence et une combativité plus vive encore.

« À douze ans, il fut initié aux mystères de la secte bouddhique [ du ] Shingon – société secrète à la fois mystique et magique. »

« En ce début du XIIIe siècle alors que la capitale était Kamakura, le Japon traversait une des périodes les plus affreuses de ses annales ; ...

« ... les démons déchaînaient contre l'archipel tous les maux qu'on pût imaginer : séismes, invasions mongoles, anarchie politique – ce qui entraînait épidémies, famines, dépopulation. »

« En 1252, Nichiren quitta le monastère Shingon pour s'affilier à la secte occulte Tendaï qui le déçu autant que la première. »

« Il commença d'élaborer sa propre doctrine en rapport selon lui avec la succession des cycles.

« Selon une tradition datant sans doute du second siècle avant notre ère, le Bouddhisme doit passer par trois étapes décroissantes – chacune durant mille années.

[ Regroupant en réalité cinq périodes de cinq cents ans et une période résiduelle de deux cent cinquante ans. ]

« 1. le bouddhisme pur et authentique tel qu'il fut enseigné par Siddhartha. [ 2 x 500 ]

« 2. le bouddhisme copié qui marque déjà une dégénérescence due essentiellement à la malignité humaine. [ 2 x 500 ]

« 3. Enfin de nos jours, le bouddhisme adultéré. [ 500 + 250 ]

« Nos yeux ne peuvent plus supporter l'intense Lumière de la Vérité [ mais ] heureusement, nous possédons encore un joyaux – le Lotus de la Bonne Loi – qui seul est adapté aux nécessités actuelles. »

« Le Lotus de la Bonne Loi expose deux dogmes fondamentaux : l'universalité et l'éternité du Bouddha dont chaque être vivant contient une parcelle qu'il s'agit de dégager et de laisser rayonner en nous et autour de nous. »

« Cette doctrine était prêchée par de nombreuses écoles bouddhiques constituées en groupuscules secrets ou ésotériques.

« L'originalité de Nichiren fut d'ajouter trois enseignements pratiques à cette métaphysique.

« 1. D'abord la création d'un « mandala » particulier. [ Le « Daï Gohonzon » de 1279. ]

Celui [ de ] Nichiren porte en son centre les cinq caractères japonais qui se traduisent par « Sutra du Lotus de la Bonne Loi » : « Myô Hô Ren Ge Kyo » entourés de noms du Bouddha – celui de Shakyamuni étant en tête – et d'autres divinités.

« 2. Tout en contemplant mentalement ou « de visu » [ cette calligraphie ] le fidèle psalmodie inlassablement : « Nam Myô Hô Ren Ge Kyo » – adoration du Sutra du Lotus de la Bonne Loi.

« 3. Nichiren voyait dans le bouddhisme tel qu'il entendait le régénérer la seul religion susceptible de rendre à l'empire nippon sa suprématie [ morale ] et son bonheur [ ... ] aussi bien spirituel que matériel. » [ ... ]

« Par deux fois Nichiren fut exilé dans des régions insalubres. Sa robuste constitution le préserva des fièvres malignes. »

« Le croyant assagi, le Pouvoir [ ... ] lui permit de revenir à Kamakura [ dans ] la capitale après une dizaine d'années d'exil ; ...

« ... de plus belle, il se livra à une agitation frénétique ». [ « Il entendait faire de sa secte une religion d’État ». ]

« Exaspéré, le Shogun Tokimuné le [ fit saisir et ] le fit juger par un tribunal expéditif qui le condamna à avoir la tête tranchée. »

« L'exécution fut fixée au premier jour de la Pleine Lune du neuvième mois de l'année 1271 de [ l'ère chrétienne. ] Un grand [ rassemblement populaire ] entourait l'échafaud. »

« Calme, Nichiren s'agenouilla en psalmodiant la formule sacrée. À l'instant où le bourreau leva son sabre un terrible orage éclata et dans le ciel fulgurant un globe de feu traversa les nuées répandant une lueur aveuglante ; ...

« ... le glaive échappa aux main du bourreau qui s'enfuit épouvanté. »

« Les dignitaires furent troublés, le peuple hurla au miracle ; seul Nichiren – debout – restait impassible, hiératique. »

« Après une telle manifestation de la volonté du Ciel, le bonze miraculé fut non seulement gracié mais comblé d'honneur... puis humblement prié de se retirer dans l'île de Sato. »

« Ce fut seulement en 1274 qu'il reçu l'autorisation de revenir à Kamakura où le peuple lui réserva un accueil triomphal. Il reprit sa prédication mais avec modération.

« Bientôt il se retira à Minobu où il fonda un monastère qui existe toujours.

« Il fut entouré de disciples à qui il conféra les suprêmes secrets de son enseignement ésotérique. Ils essaimèrent dans tout l'archipel. »

« En 1282 au treizième jour de la dixième lune, Nichiren âgé de soixante et un ans meurt le visage rayonnant.

« Adossé au tronc d'un cèdre face au Soleil, il rend l'ultime souffle en psalmodiant la profession de foi et d'espérance que depuis ses disciples répètent « in articulo mortis » :

« Je n'ai jamais cédé aux menaces des hommes [ ou ] aux embûches des démons.

Je n'ai jamais été ému par les coup du sort ou par les joies terrestres.

Les périls ont toujours été pour moi comme des grains de sable au milieu des tempêtes.

Je suis le Pilier du Japon. Je suis l’Œil du Japon. Je suis le Vaisseau du Japon. »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – La Soka Gakkaï (1973)