lundi 30 décembre 2024

Le sixième climat

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du seizième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Chante
Castor et Polydeukès

Muse à la voix claire

Les fils de Tyndare

[ d'azur et de gueule aux étoiles d'argent ]

que Zeus a semé

[ parmi les Pléiades ]

aux sommets du Taygète

Ils sont nés de Léda
la Souveraine
que le Kronide

[ métamorphosé ]

a domptée en secret
dans de sombres nuées

Réjouissez-vous
les Tyndarides

Cavaliers aux chevaux vifs

Hymne homérique (XVII) pour les Dioscures
qui ne comprend que cinq vers
mais un autre (XXXIII) en comprend dix-neuf
et c'est le dernier

Les Muses aux yeux qui scintillent
chantent pour les fils de Zeus

les Tyndarides

les enfants de Léda
aux fines chevilles

Castor dompte les chevaux
Polydeukès est sans reproche

C'est à l'ombre du Taygète
la Montagne immense

après qu'ils eurent fait l'amour
dans de sombres nuées

qu'elle accoucha
des deux fils du Kronide

Ils sauvent les bateaux rapides
et les hommes d'ici-bas
quand les vents de l'hiver
déferlent sur la mer

On les supplient
en leur promettant
de beaux agneaux blancs

Rassemblés sur la poupe
quand la fureur des vagues
les submerge

Et eux fendant l'air
de leurs ailes safran
ils font cesser les vents
en apaisant les vagues

Signes heureux pour les marins
sur la mer blanche
leur délivrance
les console et les contente

Réjouissez-vous
Tyndarides
du galop de vos chevaux

et que leur souvenir
soit aussi celui d'un autre chant

Le chant (XVI) pour Asklépios qui précède
et celui (XVIII) pour Hermès qui suit
le premier d'entre-eux
(XVII)
ont ici un double qui les réunit
parmi les hypostases du Trismégiste
mais qui ferme aussi un premier recueil
puis un second
(XXXIII)
avec les Luminaires
(XXXI) & (XXXII)

Les nombres des recueils est alors seize puis trente-deux
(2 x 8) & (4 x 8)
la fermeture ultime du second (XXXIII) n'étant que le rappel utile du premier (XVII)

On voit quelque chose de semblable avec les trois « ættir » (8) du « futhark » ancien
autour de la quatorzième rune qui permute avec la treizième
comme la dernière (24) avec celle qui précède (23)
leurs nombres étant alors douze et vingt-deux

On ajoute ensuite un quatrième « ætt » (8)
qui correspond ici au nombre des saisons (3 < 4) selon la succession des âges
et une dernière rune (33) en dehors du compte qui la précède

L'arcane des étoiles (17) est ici celle du Tarot
qui précède directement celles de la Lune (18) et du Soleil (19)
mais dans l'ordre inverse des luminaires qui apparaissent à la fin des hymnes homériques

Cette permutation des lames qu'on retrouve telle quelle dans la Prophétie des papes
pour les devises pontificales des deux Jean-Paul
(109) & (110)
est semblable à celles qui parmi les runes les rendent repérables
invitant à considérer les deux dernières comme insécables
(111) & (112)
telles qu'on les retrouve dans le Kawthar (108)

Notons enfin que l'aède des hymnes homériques
– notre poète –
est celui qui chante les « ættir » bardiques
– nos saisons –

Noël ne commémore pas seulement la naissance de l'Enfant Jésus. Elle commémore aussi l'Arbre de Lumière qui est à l'image du Solstice d'hiver dont nous avons fait par égard pour lui le Jour de la détermination en lui assignant le Mercredi.

Le jour de la Lumière est en effet pour les oraisons du Sheykh al-Akbar le centre de la Semaine – au quatrième jour – comme le Solstice se tient à Noël au centre de l'hiver dans la Nuit des régions les plus septentrionales de l'hémisphère Nord.

Il ne faudrait pas pour autant la réduire à cette coïncidence avec l'immanence d'un moment cosmique qu'elle désigne puisqu'elle nous indique également le début d'une élévation vers la Lumière qui chemine jusqu'au Solstice d'été.

C'est ce qu'on commémore encore en célébrant les trois offices qui rendent grâce pour la naissance de l'Enfant divin, pour l'élévation du Soleil de justice et pour le retour de la Lumière dans son environnement cosmique.

Le Réveillon veille alors sur la fin de l'Avent des vêpres aux vigiles où l'on revient pour Minuit avant de revenir à nouveau le lendemain pour Midi à sexte où s'accomplit la dernière célébration – la plus grandiose mais la moins intimiste.

Pour la naissance de Jésus nous savons d'après un témoignage de Clément d'Alexandrie qui s'opposait à ces développements liturgiques qu'il serait né un 17 novembre dédié depuis à Saint Grégoire le Thaumaturge.

Pour la fête de l'Enfant divin d'origine dionysiaque, l’Église orientale le fêtait avec sa Mère à l’Épiphanie située onze jours plus tard au début du Janus si toutefois on omet le déplacement du jour complémentaire ajouté à la fin du dixième mois.

Le Soleil de justice est identifié au Christ par la tradition biblique – cf. Malachie IV 2 – et le retour de la Lumière au Soleil invaincu par la tradition mithriaque qui était celle de l'empereur Constantin à l'époque du triomphe de l’Église dans l'empire romain.

Le psaume XXXVII fait par ailleurs très clairement cette analogie au sixième verset quant il compare la Justice à la Lumière et le droit au Soleil de Midi.

C'est donc à cette époque – au début du quatrième siècle – que s'opère le déplacement des commémorations de l'Épiphanie où la naissance de Jésus se confond encore avec son baptême avant de convoquer la Visitation des mages.

Visitation qui invite à cette occasion les prêtres de la tradition mazdéenne au culte de la Lumière qu'ils vénèrent en la représentant par cet enfant qui dort encore dans une étable entre le bœuf et l'âne au pied du grand sapin de Noël.

« Parmi les centaines de poètes qu'à connus l'histoire littéraire de l'Iran, les Persans en ont choisi cinq – ou selon d'autres six – comme étant les exemples les plus représentatif de leur vision poétique. »

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Les cinq climats de présence (2017)

Les cinq présences retenues par Shayegan sur un peu plus d'un temps (369) sont :

1 - Ferdowsî (+ 1020)

2 - Omar Khayyâm (+ 1122)

3 - Mowlânâ Jalâlu'd-Dîn Rûmî (+ 1273)

4 - Sa'dî-i Shîrâzî(+ 1292)

5 - Khâjeh Shamsu'd-Dîn Muammad Hâfez-i Shîrâzî (+ 1389)

Le sixième climat qui serait alors la troisième présence est celui de Nezâmî (+ 1209).

« Au cœur de la courbure de l'espace-temps se lovait l'hypercosme. Serpent cosmique. Monstre de paradoxes non-euclidiens... niché par-delà, entre les dimensions de l'espace réel que perçoivent les hommes. »

« Dans l'hypercosme, la lumière devenait folle et heurtait les sens par sa musique de couleur, le temps perdait toute signification. »

« Des sentiers cachés traversaient l'hypercosme, trous d'épingle reliant une étoile aux obscurités interstellaires et aux cœurs des poussières de nébuleuses. » [ ... ]

« Des sentiers susceptibles de raccourcir les distances entre les étoiles à la seule condition que quelqu'un [ ... ] comprennent ...

[ « ... les équations complexes connues des mnémo-ruches aux dimensions planétaires qui stockaient dans leur mémoires l'intégralité des connaissances sur la Diaspora humaine et ne cessaient de tisser des motifs à partir du chaos des donnés. » ]

Cf. S. P. Somtow – Chroniques de l'inquisition – Lumière sur l'abîme – Hors du Pays Obscur – L'hypercosme (2005)

Dans ce roman d'anticipation, les inquisiteurs empruntent les sentiers des voyageurs d'autrefois pour assurer leur pouvoir sur la diaspora humaine. Le noble voyageur s'imposait naguère la discipline de l'arcane en effaçant ses pas.

   

    

mardi 17 décembre 2024

Le traître et l'initié

...

Pour la demeure céleste qui précédait la nuit
du vingt-deuxième jour au neuvième mois de la décade
et qui constitue à présent la deuxième sphère
parmi les dix sphères célestes de la deuxième lettre :

« Bâ »

Le Mo'go Na'ba du Wa'ga Do'go et le Na'ba du Yatenga

ont rejoint Sayyidina 'Isâ ibn Maryam

sous le mont Kong avec la Dabba

entre la chambre jaune et les monts bleus

« L'autre disciple – celui qui n'est pas nommé – est l'un des Douze. Et lors de l'annonce de la trahison, les synoptiques désignent Judas Iscariote comme l'un des Douze – cf. Mt XXVI 14 + Marc XIV 10 + Luc XXII 3. »

[ L'autre disciple – le disciple que Jésus aimait – que Gillabert cherche à identifier à Judas Iscariote – l'un des Douze – est généralement identifié à Jean de Zébédée – le frère de Jacques, l'auteur présumé du quatrième évangile et l'un des quatre premiers disciples.

Ces quatre disciples forment deux fratries : celle des deux fils de Zébédée – Jacques et Jean – et celle que forme Simon-Pierre avec d'André qui est le premier des quatre mais qui disparaît ensuite d'un groupe de trois.

Le disciple bien-aimé peut néanmoins être identifié à Lazare – le ressuscité qui est aussi le frère de ses deux sœurs : Marthe et Marie de Béthanie – comme le signale Gillabert à deux reprises :

« Néanmoins certains exégèses n'ayant pas fait l'association du disciple que Jésus aimait avec Judas et devant les difficultés d'identifier Jean à ce mystérieux disciples ont émis l'hypothèse que ce disciple pouvait bien être Lazare.

« Il est vrai que Jésus aimait Lazare mais sans aller jusqu'à en faire son alter ego. »

Ce qui serait le cas de Judas Thomas identifié ici à l'un comme à l'autre : au disciple bien-aimé et à Judas Iscariote mais aussi au disciple dont on suppose qu'il ne mourra pas après avoir été ressuscité par Jésus – cf. Jean XXI 23.

Ce qui l'identifie à Lazare et au ressuscité avant même que Jésus n'y soit identifié : « Le scénario de la résurrection de Lazare est le prélude à celui de la résurrection du Christ. »

« Cependant le miracle le plus frappant de l’Évangile de Jean est sans conteste celui de la résurrection de Lazare. Avec ses sœurs Marthe et Marie, Lazare fait partie des proches de Jésus. Le récit du miracle nous apprend que Jésus l'aimait – cf. Jean XI 3.

« Devant les difficultés de voir en [ l'apôtre ] Jean [ ... ] le disciple que Jésus aimait, des exégètes ont pensé à Lazare mais en fait aucune raison décisive ne permet de retenir cette hypothèse. »

On vient de lire le contraire mais Guillabert écarte arbitrairement tout ce qui ne sert pas sa thèse : celle d'une réhabilitation de Judas Iscariote identifié ici à Jude Thomas. ]

« Après la mort de Judas, les disciples seront donc normalement Onze et tel est bien le chiffre que donne Luc et Matthieu – cf. Mt XXVIII 16 et Luc XXIV 33.

« Mais Jean lorsqu'il relate la première apparition de Jésus aux disciples spécifie que Thomas – l'un des Douze – [ « celui qu'on appelle Didyme » en grec et « Thomas » en araméen ] était absent – cf. Jean XX 24.

« Judas étant mort – si Thomas n'est pas là – le nombre devrait être ramené à Dix et Thomas serait l'un des Onze et non l'un des Douze.

« Saint Paul donne également le chiffre Douze : [ Le Christ ] à été vu de Kephas [ Simon-Pierre ] puis des douze – cf. 1 Corinthien XV 5.

« Or ce n'est que bien que bien plus tard – après l'Ascension – que Judas est remplacé par Matthias qui fut adjoint au Onze apôtres – cf. Actes I 26. »

[ Ce qui montre que le chiffre Douze est un nombre générique tout à fait abstrait et non un nombre réel d'apôtres qui ne sont plus que Dix du fait de l’identité de celui que les Paroles cachées de Jésus le Vivant désigne comme « Didyme Judas Thomas ».

Matthias que Gillabert évoque aussi sous le nom de Matthieu pourrait donc bien être l'auteur du premier des quatre évangiles dont le remplacement reste théorique du point de vue du nombre puisqu'ils ne sont alors que Onze avec lui et sa dizaine :

« Néanmoins le texte du Livre de Thomas fait intervenir un troisième personnage – Matthias – dont l'incipit précise le rôle : « Les Paroles cachées : celles que le Sauveur a dite à Judas Thomas et que moi-même – Matthias  ai écrites. »

« Autrement dit dans ce livre, Matthias – ou Matthieu – est le signe de l'extension du secret initialement révélé au seul Judas Thomas ; ... »

« Restait à choisir celui qui occuperait la place laissé vide par la disparition de Judas. Le texte précise : « Alors on tira au sort et le sort tomba sur Matthias qui fut mis au nombre des Douze apôtres » – cf. Actes I 26. » ]

« Dans les [ trois ] synoptiques et dans [ le nouvel évangile de ] Jean, Judas et Thomas ou Judas et Didyme Thomas nous sont présentés comme deux personnages différents, ...

« ... le premier étant le traître qui livre [ Jésus ] et le second l'incrédule qui ose mettre en doute le bien-fondé des bruits qui courent sur la résurrection [ du Christ. ]

« Le fait qu'ils soient tous deux en dehors du consensus commun est déjà un indice intéressant [ pour la thèse de Gillabert. ]

« Néanmoins une difficulté subsiste [ qui la discrédite ] c'est la distinction appuyée des quatre évangiles entre Judas dit l'Iscariote et l'autre disciple. Lequel ?

« En dehors de Thomas appelé aussi Didyme, il y a bien Thaddée qui est aussi appelé Jude et même une fois Judas ; mais [ le quatrième ] évangéliste à soin de préciser aussitôt : « non pas l'Iscariote » – Jean XIV 22.

[ « Thaddée » est ici la contraction de « Thomas Didyme ». ]

« Cette précaution [ celle de la négation ] qui revient plusieurs fois pour identifier le traître est tellement marquée qu'elle en devient suspecte. »

[ Elle permet au contraire de le distinguer sûrement de celui qui porte ici cinq noms différents : « Jude / Judas / Thomas / Didyme / Thaddée ».

De même « Simon le Zélote » que Gillabert confond également avec Kephas ne porte ce surnom que pour le distinguer de « Simon-Pierre ».

Ce sans quoi même avec un « Jude Thaddée » qu'il n'identifie pas à « Judas Thomas », il n'en reste toujours que Dix et Onze avec Matthias. ]

« Or Jude appelé aussi Thaddée est mentionné cinq fois avec Pierre. Les évangiles les appellent Simon et Jude ou Judas. »

Ce qui nous indique qu'il s'agit toujours de Thomas – le Didyme de Jésus que le Noble Coran ne manque pas d'évoquer deux fois sous le nom de « Dhû'l-Kifl » (S 21 V 85 & S 38 V 48).

Cf. Émile Gillabert – Judas, traître ou initié – Le disciple que Jésus aimait [ et ] Une relecture des textes [ avec un ] Appendice [ pour Actes I 26 ] (1989)

   

    

dimanche 8 décembre 2024

Le vieux foyer kazakh

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quarante-neuvième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois du Janus :

Les anges tintent et le tonnerre gronde pendant la transsubstantiation des espèces

La Pierre votive nous invite aux métamorphoses et le pays de Bel au temple du Soleil

Dans la Chapelle castrale, l'autel latéral est sous la garde de Saint Jean

et la Médaille miraculeuse de la Vierge protège l'enfant

L'aigle à la plume d'argent murmure un serment

et les anges leur tintement tonitruant

comme un bruit de cristal

« Le nestorianisme avait été si durement persécuté par les Byzantins qu'il avait dû aller chercher refuge en Iran sassanide où les évêques qui se réclamaient de lui s'étaient réunis en concile à Séleucie en 498 ...

« ... pour organiser leur propre Église sous la direction d'un catholicos.

« Malgré l’hostilité [ relative ] du mazdéisme puis de l'islam, il s'y était bien implanté et en avait fait sa base de départ pour son apostolat en Inde et en Asie centrale.

« Il avait connut un vif succès dans le bassin du Tarim [ au Xinjiang ] où il avait développé en symbiose avec le bouddhisme et le manichéisme une civilisation brillante qu'attestent notamment des manuscrits.

« L'un des plus anciens est un Éloge de la Sainte Trinité écrit au VIIIe siècle qui donne une liste de trente-cinq ouvrages traduits par le nestorien King-sing – en latin : Adam – personnage auquel on doit aussi la célèbre stèle trilingue de Si-ngan-fou datée de 781.

« Du Tarim, le nestorianisme avait gagné la Mongolie où vers l'an mil il avait commencé à convertir des tribus turcophones – les Naïman, les Öngüt, les Kerayit – et il avait pénétré en Chine dès 646. »

« Les nestoriens végétaient en Mongolie quand au début du XIVe siècle les circonstances leur donnèrent un essor tel que l'archevêque latin Jean de Monte Corvino put écrire : ...

« Ils ont acquis une telle puissance qu'ils ne permettent à aucun chrétien d'une autre confession de posséder le moindre oratoire et de prêcher une autre doctrine que la leur. »

« Les Mongols avaient en effet adopté tant en Chine qu'en Iran une même politique en leur faveur.

« Khubilaï [ Khan ] – malgré son penchant pour le bouddhisme – ne cessa jamais de leur montrer sa sympathie et en 1284, il alla jusqu'à instituer un bureau spécial chargé de l'administration du culte chrétien dans tout l'empire. »

« C'est que les nestoriens et la famille de Gengis Khan entretenaient des liens anciens et solides.

« Le roi des Turcs Öngüt avait rendu au conquérant un signalé service au début de sa carrière non seulement en refusant d'adhérer à la coalition formé contre lui mais en se rangeant à ses côtés.

« Gengis Khan l'en avait récompensé en lui donnant une de ses filles en mariage. Celle-ci gouverna sa tribu, éleva comme les siens les tris enfants que son mari avait eus d'une concubine et les fit tous convoler avec des princes de sang gengiskhanide.

« L'une d'elles eut un fils – Köküz : Georges – qui se maria avec une petite-fille de Khubilaï. »

« Ces relations matrimoniales avaient donné aux Öngüt et donc aux Nestoriens une e enviée dans l'empire mongol.

« Ils y avaient joué un rôle d'autant plus important que leurs communautés tenaient à garder des liens et se rendaient visite d'un bout à l'autre de l'immense territoire.

« Il devint presque habituel pour des princes mongols – chamanistes ou bouddhistes – d'épouser des chrétiennes – ce qui consolida encore la position de leur Église. »

« La protection que des personnes comme Dokuz Katun – femme de Hülegü – accordèrent aux Nestoriens et le bénéfice qu'ils en tirèrent en pays musulmans causèrent leur affaiblissement lors de la réaction islamique du XIVe siècle.

« Ce qui eût pu être un avantage et l'avait momentanément été se révéla en définitive un facteur de disgrâce.

« Nous avons déjà évoqué les persécutions subies en Iran par le patriarche Mar Yaballaha III qui put néanmoins mourir de sa belle mort en 1317 ...

[ « La persécution dont souffrit le patriarche Mar Yaballaha III se conclut par sa réhabilitation complète – du moins pour un temps puisqu'il subit de nouvelles attaques en 1310. » ]

« ... mais il ne fut pas la seule victime et l'on enleva aux chrétiens leur place de sûreté [ à ] Irbil [ en Irak. ] »

« Dans le khanat de Djaghataï [ en Ouzbékistan ] où les tensions avaient été moins vives et où l'islam était moins implanté, les Chrétiens n'eurent guère à souffrir que le massacre de 1339-1940 à Almalik [ au Xinjiang. ]

« Grousset et d'autres avec lui affirment que le vieux foyer nestorien de l'Ili [ kazakh ] « ne devait pas survivre aux persécutions timourides ».

« Rien n'est moins prouvé : si le nestorianisme disparut, ce fut sans doute plus tard et doucement par suite de l'isolement accru de l'Asie centrale, de la xénophobie des Ming et de la progression considérable de l'islam au cours des XVe et XVIe siècles.

« Timur n'y fut vraisemblablement pour rien. »

Cf. Jean-Paul Roux – Tamerlan – Les religions dans l'aire d'expansion timouride – Le Nestorianisme (1991)

   

    

vendredi 6 décembre 2024

Aux portes de Samarcande

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du cinquante-septième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois du Janus :

Garde Le secret

Le secret est l'essence de Sa puissance

L'arcane de Son empire

La clef de Son mystère

Sa réalité-même et Sa vie entière

Malgré la dissémination du sens

« À part deux périodes pendant lesquelles les chrétiens furent contraints de porter sur leurs vêtements des marques distinctives – ce qui provoqua de nombreuses apostasies ...

« ... – il semble que l’Église nestorienne ait coulé des jours tranquilles sous la dynastie abbasside.

[ « Devenue Église nationale de Perse, l’Église d'Orient n'en échappe pas pour autant aux cycles sanglants des persécutions ...

[ « En 420 au moment où Nestorius monte sur le trône patriarcal de Byzance, Yazdigird ouvre une nouvelle ère de persécution » [ qui s'apaisera en 484 avec le synode de Séleucie-Ctésiphon après celle qui prit fin en 399 avec son avènement. ]

« ... jusqu'au moment où les villes royales tombent durant l'été de 637 aux mains des musulmans. » [ ... ]

« Les nestoriens prétendent [ ... ] que le patriarche Ichou Bawai rencontra en 628 Mahomet qui lui donna une lettre [ adressé ] aux Assyriens [ détruite en 1915 ] leur accordant liberté de culte et de protection. » ]

« Brusquement, le 20 février 1258 Houlagou – général de Gengis-khan – surgit des steppes de Mongolie et rase Bagdad.

« Tandis qu'il fait mettre à mort le calife al-Mustasim et toute la population musulmane, le terrible conquérant épargne les nestoriens ...

[ « Houlagou fut inspiré sans doute en cela par sa femme chrétienne – Dokouz Khatoum – qui le détermina peu après à lancer une armée en Syrie et en Palestine afin de libérer les Lieux saints de la domination musulmane.

« Cette croisade mongole commandée par un général chrétien échoua près de Jérusalem le 3 septembre 1260 à la bataille d'Aïn Djalout. » ]

« ... et donne une des demeures du calife sur le bord du Tigre au catholicos Makkika II qui y fonde aussitôt l’Église nouvelle. » [ ... ]

« Depuis plusieurs siècle, [ les ] moines [ nestoriens ] se sont enfoncés dans le continent asiatique et sur cette évangélisation lointaine mais enveloppée d'un mur de silence par les chrétiens occidentaux les écrits et les reliques ne manque pas.

« Car l'esprit missionnaire hérité de saint Thomas a toujours animé les moines nestoriens qui d'abord atteignent l'Inde en suivant la route maritime et ensuite la Chine.

[ « On dispose de document [ ... ] relatifs aux privilèges concédés aux chrétiens en 824 par les rois Vira Raghava Chakravarti et Sthanu Ravi Crepta.

« Il apparaît par ces documents que les chrétiens de Crangavare furent élevés alors dans la hiérarchie de groupements analogues aux castes. » ]

« Lorsque le patriarche Iso'yahb III écrivait en 650 que le christianisme avait dépassé la limite de l'Inde au-delà de Kalah, il s'était déjà implanté dans la capitale des Tang.

« À cette époque, l'empereur régnant – Kao Tsoung – donna ordre de contruire un monastère chrétien dans chacune des préfectures de l'empire du Milieu. »

« Plus de deux siècles de christianisme nestorien devaient hélas disparaître brutalement en 845 lorsque les taoïstes obtinrent de l'empereur Won Tsoung l'édit de fermeture des monastères et de proscription des religions étrangères.

« Il n'y avait plus aucune chrétienté en Chine lorsqu'en 980 environ le catholicos Abdiso I y envoya une mission de six moines chargés d'en reconnaître l'état.

« Ainsi cette bouture chrétienne en Chine ne dura que le temps de la faveur impériale. La Chine se refermait pour quelques siècles.

« Il fallut attendre les jésuites au XVIIe siècle pour voir le christianisme pénétrer à nouveau en Chine et enregistrer avec stupéfaction cette extraordinaire présence nestorienne. »

[ « ... les dogmes [ de l'exposé doctrinal qui accompagnent un historique de la chrétienté en Chine entre 635 et 781 ] contenus dans l'inscription [ d'une stèle découverte en 1625 ] sont du plus pur cru nestorien : ...

« ... la divinité du Fils de la Vierge n'y est pas énoncée, le dogme de la rédemption est escamoté, pas un mot n'est consacré à la passion du Christ. » ]

« Par la route de la soie des moines [ nestorien ] s'étaient [ ... ] dès le IVe siècle joints aux caravanes et avaient pénétré profondément en Asie centrale parmi les tribus nomades et semi-nomades appartenant à la race altaïque : Turcs, Tatars, Huns et Mongols. » [ ... ]

« C'est surtout à [ Mar ] Timothée Ier que l'on doit l'évangélisation de l'Asie centrale qu'il entreprit d'une manière systématique jusqu'à atteindre la lointaine Mongolie.

« Il réussit à convertir le roi des Turcs avec presque tout un son peuple : à cette époque [ au IXe siècle ] Samarkand comptait un évêque. »

[ Jusqu'à ce qu'elle fut prise par Tamerlan. ]

« La christianisation du peuple turc devait [ ... ] échouer à case de l'immixtion des missionnaires latins.

« Alors que le nestorianisme implanté depuis des siècles avait eu le temps d'y prendre racine, qu'il se présentait [ à lui ] comme une religion asiatique, le catholicisme romain apparaissait au contraire comme une religion d'étrangers et de conquérants.

« Pour les Turc, les missionnaires latins n'étaient que les représentants d'un empire ennemi, celui des Byzantins et des Francs.

« Dès lors, les Turcs se tournèrent en masse vers l'islam protecteur qui sut habilement prêcher [ le « djihâd » ] au nom du prophète Mahomet contre l'Occident chrétien ...

« ... et c'est ainsi que le zèle d'une poignée de prédicateurs latins [ ... ] contribua à renverser le cours de l'histoire jusqu'au moment où les Turcs s'emparèrent de Constantinople (1453) et menacèrent l'Europe aux portes de Vienne. » [ ... ]

« [ Le ] long pontificat [ de Yahballaha III intronisé sur le trône de le grande église de Séleucie le 2 novembre 1281 ] marque probablement la période la plus faste de l’Église nestorienne qui évolua pendant près d'un demi-siècle à l'hombre du pouvoir mongol ...

« ... jusqu'au moment où le zèle de Tamerlan en faveur de l'islam (1363) la plongea brutalement dans une nuit profonde dont l'histoire n'a pratiquement rien conservé. Tout ce que les Arabes et les Mongols avaient respecté ou favorisé fut balayé. »

Cf. Paul-Jacques Callebaut – Rites et Mystères au Proche-Orient – Le dernier bastion nestorien du Kurdistan – L'extraordinaire épopée des nestoriens en Chine et en Mongolie (1979)

   

    

jeudi 5 décembre 2024

L'église orientale assyrienne

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la première sphère
parmi les dix sphères célestes de la deuxième lettre :

« Bâ »

« Disperse les nuages de la journée
Et ceux qui errent sur le ciel nocturne
Afin que Ru puisse voir les étoiles
Et bien mener les siens vers les rivages. »

Chant polynésien pour le Voyage des étoiles du Sud vers la Pierre du Nord

I

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I I I

I I I I

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I I I I

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Les troncs de la décade soutiennent la forêt du Ciel.

La Pierre apparaît dans le Cœur de l'octave sur les diagonales de l'enceinte centrale.

« Officiellement, l’Église nestorienne est née du schisme de Nestorius, patriarche de Byzance au cinquième siècle [ de l'ère chrétienne. ]

« Il lutta d'abord contre les Ariens puis créa sa propre doctrine christologique.

« Refusant de reconnaître Marie comme Mère de Dieu, il s'opposa avec l'école d'Antioche au terme [ de ] « Théotokos » – [ la ] « Mère de Dieu » – exprimant la maternité divine de la Vierge Marie, ...

« ... et préféra celui de « Kristokos » – [ la ] « Mère du Christ » – expliquant la nature humaine plus que la nature divine de Jésus-Christ. Celui-ci étant appelé « Théophoros » – « Porte Dieu ».

« Cette doctrine [ jugée ] hérétique fut condamnée au Concile d’Éphèse en 431. Nestorius qui avait refusé d'y comparaître fut déposé par l'empereur et exilé.

« Ses partisans créèrent alors leur propre Église hors de l'Empire [ byzantin ] qui s'étendit en Perse, en Asie centrale, en Inde et jusqu'en Chine.

« Mais cette version historique ne concorde pas avec le point de vue des nestoriens.

« Mar Narsay – archevêque assyrien de Beyrouth – devait me confier que longtemps avant le schisme dit nestorien le peuple assyrien partageait déjà cette thèse doctrinale.

[ « Élie IX montra sans ambages [ en 1629 ] combien il était éloigné de la vérité catholique  romaine car après avoir dit que sa foi était la même que celle des Romains et avait été plusieurs fois envoyée et approuvée à Rome ...

« ... il ajouta qu'il tenait fermement que Marie n'était pas la mère de Dieu mais la mère d'un homme [ pur ] et que cette foi tenue par les patriarches – ses prédécesseurs – était et resterait celle de son peuple ...

« ... car tout simples paysans qu'ils fussent, ils refuseraient de la sacrifier pour tout l'or du monde et se laisseraient plutôt tailler en mille morceaux.

« Élie IX ajouta que si quelques nestoriens avaient fait à Rome profession d'une autre foi, c'était uniquement de bouche et non de cœur – par considération de leurs intérêt temporels – et que revenus dans leur pays, ...

« ... ils avaient vécu de nouveau dans la foi nestorienne et y seraient morts. » ]

« Dès la conversion d'Akbir V – dernier roi d'Assyrie au troisième siècle – par deux missionnaires – Addaï et Mari – les Assyriens auraient adopté la croyance que le Christ était en même temps Dieu et homme ...

« ... mais que la Vierge Marie n'était que la mère de l'homme et non celle de Dieu. »

[ Il serait alors impossible d'identifier Addaï à Thaddée ou Thaddée au Didyme de Jésus tout en concédant qu'il y a bien là une lignée épiscopale qui s'identifie à l'apostolat de saint Thomas. ]

« Lorsque Nestorius fut nommé patriarche de Byzance, il ne fit qu'adopter les vues doctrinales des Assyriens ; ce qui suscita un désaccord avec Saint Cyrille – [ le ] patriarche d'Alexandrie.

« Par la suite, l’Église orientale assyrienne fut appelée par erreur l’Église nestorienne. »

« Pour les Nestoriens, il n'y a pas de doute : l'origine de leur Église remonte au tout premier siècle de la chrétienté au moment où les apôtres s'éloignent de Jérusalem pour répandre l’Évangile.

« C'est à saint Thomas affirment-ils qu'ils doivent [ l'apostolat ] de l’Église perse et de leurs croyances.

« Dans les écrits très anciens attribués à Origène, il est mentionné qu'à la dispersion des apôtres Thomas reçu la Parthie pour son lot.

« Rien d'étonnant à ce que cette évangélisation ait pu atteindre l'Inde lorsque qu'on sait que les princes parthes régnaient [ jusque là. ]

« Actuellement on dénombre toujours des groupes de nestoriens et de chaldéens sur la côte du Malabar converti par saint Thomas lui-même et qui vivent sous l'autorité spirituelle du patriarche de Babylone – Mar Paul Sheiko – résidant à Bagdad.

[ Saint Thomas s'il repose à Srinagar n'a pas pu convertir lui-même les chrétiens du Malabar dont la conversion s'inscrit dans une extension des missions assyriennes en Inde et en Chine sous les dynasties turco-mongoles. ]

« Vers la fin du huitième siècle, le grand patriarche Timothée Ier pour appuyer la doctrine de la Vierge Mère du Christ et non de Dieu affirma aussi solennellement que possible l'antiquité de son Église en plaçant l'évangélisation à la période apostolique » ...

« ... cinq siècles à peu prés « avant que naquît Nestorius » et vingt-ans environs « après l'ascension au Ciel de Notre Seigneur. »

Cf. Paul-Jacques Callebaut – Rites et Mystères au Proche-Orient – Le dernier bastion nestorien du Kurdistan – Origine de l’Église nestorienne [ et ] Tentative d'union avec Rome (1979)

   

    

mardi 3 décembre 2024

La religion unitaire

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la huitième sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-huitième lettre :

« Shîn »

Ouverture des portes de la troisième enceinte vers le Midi.

« Dieu se manifeste par des cycles de manifestation. Pour dicter aux hommes sa volonté, Dieu créa la Plus Haute Raison à laquelle Il transmit une part de son essence divine.

« Hamza est avec Jethro et Pythagore une des sept incarnations de la Plus Haute Raison chargée de paraître sur la terre pour définir les vérités chaque fois que l'humanité a eu besoin d'être maintenue dans le sens de son vrai destin.

« Le moment de ces apparitions s'appelle chez les Druzes une révolution. Elle coïncide parfois avec un grand cycle de l'humanité. [ Un manvantara ]

« Nous rentrons dans un de ces cycles mille ans après la révélation de Hakem. »

[ « Après vingt-deux ans de règne, Hakem sentit le moment venu d'inaugurer l'ère nouvelle – celle « d'une doctrine spirituelle sans aucune contrainte rituelle » – une spiritualité sans religion – « comme le proclame [ ... ] Hamza – son principal disciple. »

« Trois années plus tard – en 1021 – le fondateur de la religion unitaire disparut. »

Pour cette similitude flagrante avec la prédication de Jésus dans le récit johannique, le millénium druze aboutit en 2018. ]

« Les druzes sont donc en attente et prêts à recevoir le nouveau message divin. Mais comment le reconnaître ?

« Pour Kamal Joumblatt cela ne faisait pas de doute : sa venue se produira comme les précédentes à un moment où toutes les planètes connues des anciens se trouveront réunies dans un certain signe zodiacal.

[ Ce déterminisme zodiacal ne donne aucune indication sur l'identité du signe ni sur les nombres qui doivent servir de coefficients – à priori cinq planètes et douze maisons zodiacales. Mais son interprète va plus loin : ]

« Or cet événement a eut lieu le 5 février 1962. Ce jour là toutes les planètes se trouvaient réunies dans le signe zodiacal du Verseau marquant le passage de l'humanité de l'ère des Poissons à l'ère du Verseau.

[ On entre dans une interprétation qui correspond à celle de 1936 chez Paul le Cour mais qui théoriquement ne devrait aboutir qu'en 2160 : « (360 x 72) / 12 ». ]

« Or constatait Kamal Joumblatt, cette date coïncide avec la vision d'une grande voyante américaine – Jane Dixon : le 5 février 1962 cette voyante eut une vision où intervenaient symboliquement Akhenaton et Nefertiti.

[ Avec un « atonisme » monothéiste que Callebaut décrit dans son annexe comme un matérialisme solaire et une hérésie pour le clergé de la religion d'Amon-Rê. Le règne d'al-Hâkim et celui d'Amenhotep IV ne sont d'ailleurs pas sans similitudes. ]

« [ Dixon ] sut ainsi que ce jour là venait de naître dans le Proche-Orient celui qui deviendrait le sage de son temps et dont la grande mission commencerait vers 1980.

[ On peut reconnaître ici une certaine interprétation du pontificat solaire ou herculéen du pape Jean-Paul II dont la devise pontificale dans la Prophétie des papes fait référence à l'occultation du Soleil par la moitié de la Lune – celle de Jean-Paul I en 1978. ]

« [ Ce sage ] réunirait les différentes religions [ à Assise. ] Ainsi se verrait réalisé le vœux formulé par le fondateur du druzisme [ al-Hâkim ] dix siècle plus tôt [ en 1018. ] »

Cf. Paul-Jacques Callebaut – Rites et Mystères au Proche-Orient – Les mystérieux druzes – la Naissance du druzisme [ et ] Le messianisme druze (1979)

« Le druzisme n'est pas une religion : c'est une sagesse, un ordre éthique. [ ... ] Celui qui doit apparaître et qui selon la vision [ de Dixon ] est déjà apparu peut fort bien [ en 1975 ] être parmi nous. »

Il ne nous est donc plus paru possible de concevoir au-delà du pontificat du pape Luciani (1978) une sainteté chrétienne qui ne soit pas tenu pour une sainteté universelle au-delà de la définition sectaire de sa confession.

Alors même que le terme de son espérance en-deçà des limites imparties auxquelles elle fait référence n'était pas encore advenu avant 2018. Il y avait déjà là une quarantaine somme toute assez semblable à celle de 1992.

Le « Tawḥid » des « muwaḥiddûn » reste néanmoins dénuée de Vie tant qu'il est dépourvue de forme : « Aujourd'hui [ toujours en 1975 ] le druzisme se distingue par une absence totale de tout rituel et de toute liturgie. »

   

    

lundi 2 décembre 2024

L'ange et le Serpent noir

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la septième sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-huitième lettre :

« Shîn »

Ouverture des portes de la troisième enceinte vers le Septentrion.

« Les Yésidis honorent Taous-Melek, l'Ange-Paon [ ... ] car il est la source de tout ce qui peut nous arriver en mal ou en bien.

« Taous-Melek distribue comme il l'entend il l'entend le bien qu'il tient en sa main droite ou le mal qu'il tient en sa main gauche.

« Parce qu'il est aussi la source du mal, nous implorons sa clémence ; si nous négligeons Taous nous ne pourrons jamais éviter sa colère mais en la ménageant, nous gagnerons le bonheur en ce monde et dans l'autre. [ ... ]

« Les Yézidis croient au pouvoir du cercle. Si on en trace un autour d'un sectateur, celui-ci ne peut en sortir car une force invisible le retient prisonnier. Seul les prêtres pourront dénouer le lien magique par leur incantation.

[ Il pourrait s'agir du « pouvoir magique » des temps apocalyptiques (360). ]

« Les Yézidis possèdent deux livres sacrés qui ne sont montrés qu'aux initiés : le « Kitab al-Jahounah » qui proclame la puissance de Taous et le « Kitab al-Asouad » qui révèle les origines du monde. »

« Un jour Dieu s'est irrité contre [ Taous-Melek ] et la banni en enfer dont il réussit à éteindre le feu grâce à ses larmes de repentir.

« Mais Taous reste le meilleur des anges qui retournera au Ciel à la fin du monde ; Dieu lui rendra alors la première place. » [ C'est Lucifer. ]

« La fête se termine par l'entrée solennelle sur le territoire du village de l'emblème sacré, le « Sindjaq » – l'Ange-Paon.

« Dérobée aux regard indiscrets par un cercle de fidèles, l’effigie est conduite en procession par les [ récitants ] auprès du notable qui a fait la plus grande offrande. Il pourra la conserver jusqu'à la fête suivante. » [ ... ]

« Ce paon de bronze ne joue pas le rôle d'idole mais de relique, de symbole. C'est la manière dont les yézidis se représentent « Taous-Melek » et rares sont les étrangers qui ont réussi à l'apercevoir. »

« Il n'est pas possible d'oublier Satan et l'atmosphère de mystère lorsqu'on visite un sanctuaire yézidi et celui de cheikh Adi ne fait pas exception.

« Avant d'y pénétrer l'insolite vous saisit déjà : signes cabalistiques gravés sur le portail, Serpent noir sculpté qui dresse ses ondulations le long de la porte, jusqu'au gardien dont l'aspect étrange conviendrait aussi bien à celui d'un prêtre de Kali.

[ Déesse hindoue de la Fécondité, de la Mort et de la Destruction. ]

Cf. Nicole et Paul-Jacques Callebaut – Rites et Mystères au Proche-Orient – Rencontres avec les adorateurs du diable (1979)

Le paon comme le faon sous la protection du Sheykh Bektash Khorasami est une représentation du renouvellement cyclique puisqu'il s'agit ici d'un rejeton du Phœnix ou Cerf blanc aux cinq cors qui se régénère tous les cinq cents ans.

Le Serpent noir est une représentation de l'âge sombre – le Kali yuga – où les cycles accomplissent leur redressement à travers leurs révolutions puisqu'il se dresse vers le Ciel en ondoyant.

Pour ce que nous savons du doublon qui achève symboliquement ces révolutions dans le renouvellement de l'ère sidérale du cycle de l'écliptique, nous ne devons pas identifier ce diable archaïque comme quelque chose de foncièrement satanique.

Il ne s'agit que d'un Tau royal (T) qui traverse l'Axe des deux branches de sa Toise sommitale telle qu'on la retrouve sur la hampe du Rhô (P) pour le Khi (X) du Chrisme carolingiens sous sa hanse ou au centre de sa Croix – l'Ankh de l'arbre de Vie.