mardi 17 décembre 2024

Le traître et l'initié

...

Pour la demeure céleste qui précédait la nuit
du vingt-deuxième jour au neuvième mois de la décade
et qui constitue à présent la deuxième sphère
parmi les dix sphères célestes de la deuxième lettre :

« Bâ »

Le Mo'go Na'ba du Wa'ga Do'go et le Na'ba du Yatenga

ont rejoint Sayyidina 'Isâ ibn Maryam

sous le mont Kong avec la Dabba

entre la chambre jaune et les monts bleus

« L'autre disciple – celui qui n'est pas nommé – est l'un des Douze. Et lors de l'annonce de la trahison, les synoptiques désignent Judas Iscariote comme l'un des Douze – cf. Mt XXVI 14 + Marc XIV 10 + Luc XXII 3. »

[ L'autre disciple – le disciple que Jésus aimait – que Gillabert cherche à identifier à Judas Iscariote – l'un des Douze – est généralement identifié à Jean de Zébédée – le frère de Jacques, l'auteur présumé du quatrième évangile et l'un des quatre premiers disciples.

Ces quatre disciples forment deux fratries : celle des deux fils de Zébédée – Jacques et Jean – et celle que forme Simon-Pierre avec d'André qui est le premier des quatre mais qui disparaît ensuite d'un groupe de trois.

Le disciple bien-aimé peut néanmoins être identifié à Lazare – le ressuscité qui est aussi le frère de ses deux sœurs : Marthe et Marie de Béthanie – comme le signale Gillabert à deux reprises :

« Néanmoins certains exégèses n'ayant pas fait l'association du disciple que Jésus aimait avec Judas et devant les difficultés d'identifier Jean à ce mystérieux disciples ont émis l'hypothèse que ce disciple pouvait bien être Lazare.

« Il est vrai que Jésus aimait Lazare mais sans aller jusqu'à en faire son alter ego. »

Ce qui serait le cas de Judas Thomas identifié ici à l'un comme à l'autre : au disciple bien-aimé et à Judas Iscariote mais aussi au disciple dont on suppose qu'il ne mourra pas après avoir été ressuscité par Jésus – cf. Jean XXI 23.

Ce qui l'identifie à Lazare et au ressuscité avant même que Jésus n'y soit identifié : « Le scénario de la résurrection de Lazare est le prélude à celui de la résurrection du Christ. »

« Cependant le miracle le plus frappant de l’Évangile de Jean est sans conteste celui de la résurrection de Lazare. Avec ses sœurs Marthe et Marie, Lazare fait partie des proches de Jésus. Le récit du miracle nous apprend que Jésus l'aimait – cf. Jean XI 3.

« Devant les difficultés de voir en [ l'apôtre ] Jean [ ... ] le disciple que Jésus aimait, des exégètes ont pensé à Lazare mais en fait aucune raison décisive ne permet de retenir cette hypothèse. »

On vient de lire le contraire mais Guillabert écarte arbitrairement tout ce qui ne sert pas sa thèse : celle d'une réhabilitation de Judas Iscariote identifié ici à Jude Thomas. ]

« Après la mort de Judas, les disciples seront donc normalement Onze et tel est bien le chiffre que donne Luc et Matthieu – cf. Mt XXVIII 16 et Luc XXIV 33.

« Mais Jean lorsqu'il relate la première apparition de Jésus aux disciples spécifie que Thomas – l'un des Douze – [ « celui qu'on appelle Didyme » en grec et « Thomas » en araméen ] était absent – cf. Jean XX 24.

« Judas étant mort – si Thomas n'est pas là – le nombre devrait être ramené à Dix et Thomas serait l'un des Onze et non l'un des Douze.

« Saint Paul donne également le chiffre Douze : [ Le Christ ] à été vu de Kephas [ Simon-Pierre ] puis des douze – cf. 1 Corinthien XV 5.

« Or ce n'est que bien que bien plus tard – après l'Ascension – que Judas est remplacé par Matthias qui fut adjoint au Onze apôtres – cf. Actes I 26. »

[ Ce qui montre que le chiffre Douze est un nombre générique tout à fait abstrait et non un nombre réel d'apôtres qui ne sont plus que Dix du fait de l’identité de celui que les Paroles cachées de Jésus le Vivant désigne comme « Didyme Judas Thomas ».

Matthias que Gillabert évoque aussi sous le nom de Matthieu pourrait donc bien être l'auteur du premier des quatre évangiles dont le remplacement reste théorique du point de vue du nombre puisqu'ils ne sont alors que Onze avec lui et sa dizaine :

« Néanmoins le texte du Livre de Thomas fait intervenir un troisième personnage – Matthias – dont l'incipit précise le rôle : « Les Paroles cachées : celles que le Sauveur a dite à Judas Thomas et que moi-même – Matthias  ai écrites. »

« Autrement dit dans ce livre, Matthias – ou Matthieu – est le signe de l'extension du secret initialement révélé au seul Judas Thomas ; ... »

« Restait à choisir celui qui occuperait la place laissé vide par la disparition de Judas. Le texte précise : « Alors on tira au sort et le sort tomba sur Matthias qui fut mis au nombre des Douze apôtres » – cf. Actes I 26. » ]

« Dans les [ trois ] synoptiques et dans [ le nouvel évangile de ] Jean, Judas et Thomas ou Judas et Didyme Thomas nous sont présentés comme deux personnages différents, ...

« ... le premier étant le traître qui livre [ Jésus ] et le second l'incrédule qui ose mettre en doute le bien-fondé des bruits qui courent sur la résurrection [ du Christ. ]

« Le fait qu'ils soient tous deux en dehors du consensus commun est déjà un indice intéressant [ pour la thèse de Gillabert. ]

« Néanmoins une difficulté subsiste [ qui la discrédite ] c'est la distinction appuyée des quatre évangiles entre Judas dit l'Iscariote et l'autre disciple. Lequel ?

« En dehors de Thomas appelé aussi Didyme, il y a bien Thaddée qui est aussi appelé Jude et même une fois Judas ; mais [ le quatrième ] évangéliste à soin de préciser aussitôt : « non pas l'Iscariote » – Jean XIV 22.

[ « Thaddée » est ici la contraction de « Thomas Didyme ». ]

« Cette précaution [ celle de la négation ] qui revient plusieurs fois pour identifier le traître est tellement marquée qu'elle en devient suspecte. »

[ Elle permet au contraire de le distinguer sûrement de celui qui porte ici cinq noms différents : « Jude / Judas / Thomas / Didyme / Thaddée ».

De même « Simon le Zélote » que Gillabert confond également avec Kephas ne porte ce surnom que pour le distinguer de « Simon-Pierre ».

Ce sans quoi même avec un « Jude Thaddée » qu'il n'identifie pas à « Judas Thomas », il n'en reste toujours que Dix et Onze avec Matthias. ]

« Or Jude appelé aussi Thaddée est mentionné cinq fois avec Pierre. Les évangiles les appellent Simon et Jude ou Judas. »

Ce qui nous indique qu'il s'agit toujours de Thomas – le Didyme de Jésus que le Noble Coran ne manque pas d'évoquer deux fois sous le nom de « Dhû'l-Kifl » (S 21 V 85 & S 38 V 48).

Cf. Émile Gillabert – Judas, traître ou initié – Le disciple que Jésus aimait [ et ] Une relecture des textes [ avec un ] Appendice [ pour Actes I 26 ] (1989)

   

    

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