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Retour vers la demeure des haltes
Pour la demeure du quarante-neuvième
jour qui succède à la nuit
au deuxième mois du Janus :
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Les anges tintent et le tonnerre gronde pendant la transsubstantiation des espèces
La Pierre votive nous invite aux métamorphoses et le pays de Bel au temple du Soleil
Dans la Chapelle castrale, l'autel latéral est sous la garde de Saint Jean
et la Médaille miraculeuse de la Vierge protège l'enfant
L'aigle à la plume d'argent murmure un serment
et les anges leur tintement tonitruant
comme un bruit de cristal
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« Le nestorianisme avait été si durement persécuté par les Byzantins qu'il avait dû aller chercher refuge en Iran sassanide où les évêques qui se réclamaient de lui s'étaient réunis en concile à Séleucie en 498 ...
« ... pour organiser leur propre Église sous la direction d'un catholicos.
« Malgré l’hostilité [ relative ] du mazdéisme puis de l'islam, il s'y était bien implanté et en avait fait sa base de départ pour son apostolat en Inde et en Asie centrale.
« Il avait connut un vif succès dans le bassin du Tarim [ au Xinjiang ] où il avait développé en symbiose avec le bouddhisme et le manichéisme une civilisation brillante qu'attestent notamment des manuscrits.
« L'un des plus anciens est un Éloge de la Sainte Trinité écrit au VIIIe siècle qui donne une liste de trente-cinq ouvrages traduits par le nestorien King-sing – en latin : Adam – personnage auquel on doit aussi la célèbre stèle trilingue de Si-ngan-fou datée de 781.
« Du Tarim, le nestorianisme avait gagné la Mongolie où vers l'an mil il avait commencé à convertir des tribus turcophones – les Naïman, les Öngüt, les Kerayit – et il avait pénétré en Chine dès 646. »
« Les nestoriens végétaient en Mongolie quand au début du XIVe siècle les circonstances leur donnèrent un essor tel que l'archevêque latin Jean de Monte Corvino put écrire : ...
« Ils ont acquis une telle puissance qu'ils ne permettent à aucun chrétien d'une autre confession de posséder le moindre oratoire et de prêcher une autre doctrine que la leur. »
« Les Mongols avaient en effet adopté tant en Chine qu'en Iran une même politique en leur faveur.
« Khubilaï [ Khan ] – malgré son penchant pour le bouddhisme – ne cessa jamais de leur montrer sa sympathie et en 1284, il alla jusqu'à instituer un bureau spécial chargé de l'administration du culte chrétien dans tout l'empire. »
« C'est que les nestoriens et la famille de Gengis Khan entretenaient des liens anciens et solides.
« Le roi des Turcs Öngüt avait rendu au conquérant un signalé service au début de sa carrière non seulement en refusant d'adhérer à la coalition formé contre lui mais en se rangeant à ses côtés.
« Gengis Khan l'en avait récompensé en lui donnant une de ses filles en mariage. Celle-ci gouverna sa tribu, éleva comme les siens les tris enfants que son mari avait eus d'une concubine et les fit tous convoler avec des princes de sang gengiskhanide.
« L'une d'elles eut un fils – Köküz : Georges – qui se maria avec une petite-fille de Khubilaï. »
« Ces relations matrimoniales avaient donné aux Öngüt et donc aux Nestoriens une e enviée dans l'empire mongol.
« Ils y avaient joué un rôle d'autant plus important que leurs communautés tenaient à garder des liens et se rendaient visite d'un bout à l'autre de l'immense territoire.
« Il devint presque habituel pour des princes mongols – chamanistes ou bouddhistes – d'épouser des chrétiennes – ce qui consolida encore la position de leur Église. »
« La protection que des personnes comme Dokuz Katun – femme de Hülegü – accordèrent aux Nestoriens et le bénéfice qu'ils en tirèrent en pays musulmans causèrent leur affaiblissement lors de la réaction islamique du XIVe siècle.
« Ce qui eût pu être un avantage et l'avait momentanément été se révéla en définitive un facteur de disgrâce.
« Nous avons déjà évoqué les persécutions subies en Iran par le patriarche Mar Yaballaha III qui put néanmoins mourir de sa belle mort en 1317 ...
[ « La persécution dont souffrit le patriarche Mar Yaballaha III se conclut par sa réhabilitation complète – du moins pour un temps puisqu'il subit de nouvelles attaques en 1310. » ]
« ... mais il ne fut pas la seule victime et l'on enleva aux chrétiens leur place de sûreté [ à ] Irbil [ en Irak. ] »
« Dans le khanat de Djaghataï [ en Ouzbékistan ] où les tensions avaient été moins vives et où l'islam était moins implanté, les Chrétiens n'eurent guère à souffrir que le massacre de 1339-1940 à Almalik [ au Xinjiang. ]
« Grousset et d'autres avec lui affirment que le vieux foyer nestorien de l'Ili [ kazakh ] « ne devait pas survivre aux persécutions timourides ».
« Rien n'est moins prouvé : si le nestorianisme disparut, ce fut sans doute plus tard et doucement par suite de l'isolement accru de l'Asie centrale, de la xénophobie des Ming et de la progression considérable de l'islam au cours des XVe et XVIe siècles.
« Timur n'y fut vraisemblablement pour rien. »
Cf. Jean-Paul Roux – Tamerlan – Les religions dans l'aire d'expansion timouride – Le Nestorianisme (1991)
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