mardi 14 janvier 2025

L'homme aux semelles de vent

...

La pendule sonnant minuit
Ironiquement nous engage
A nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s'enfuit
Aujourd'hui date fatidique
Vendredi treize nous avons
Malgré tout ce que nous savons
Mené le train d'un hérétique

Nous avons blasphémé Jésus
Des Dieux le plus incontestable
Comme un parasite à la table
De quelque monstrueux Crésus
Nous avons pour plaire à la brute
Digne vassale des Démons
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute

Contristé servile bourreau
Le faible qu'à tort on méprise
Salué l'énorme Bêtise
La Bêtise au front de taureau
Baisé la stupide Matière
Avec grande dévotion
Et de la putréfaction
Béni la blafarde lumière

Enfin nous avons pour noyer
Le vertige dans le délire
Nous prêtre orgueilleux de la Lyre
Dont la gloire est de déployer
L'ivresse des choses funèbres
Bu sans soif et mangé sans faim !
Vite soufflons la lampe afin
De nous cacher dans les ténèbres !

L'examen de minuit - YouTube

L'héautontimorouménos - YouTube

    

Anamorphose

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du trentième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

Trois mille six cents fois par heure,
la Seconde chuchote :

[ ... ]

Remember !

L'horloge de Charles Baudelaire

1861

De la liturgie des heures canoniales :

« Sept fois par jour,
je te loue pour Tes justes sentences. »

Ps CXIX 164

« Je béni l’Éternel qui s'est fait mon conseil :
la nuit même mon cœur m’exhorte. »

Ps XVI 7

« Heureux l'homme qui se complaît dans la Loi de l’Éternel
et la psalmodie jour et nuit. »

Ps I 2

Crépuscule

Minuit

Aube

Complies

Vigiles

Matines

6 x 60 = 360 minutes

Nadir

Aurore

Zénith

Vigiles

Prime

Sexte

Levant

Avant

Midi

Après

Couchant

Prime

Tierce

Sexte

None

Vêpres

18 x 3.600 = 64.800 secondes

Angélus

Matin

Midi

Soir

Prime

Sexte

Vêpres

72 ans x 360° = 25.920 ans = 4 / 10 de 64.800 unités

pour la grande année cosmique du cycle de l'écliptique

dans la matrice arithmétique où chaque seconde des huit heures canoniales

comprend 36 pâmes et 36 syncopes soit 72 phases

« Parmi les mystiques du XVIIe siècles, Jean de Bernières (+ 1659) est une grande figure laïque. Son importance et la profondeur de sa vie intérieure égalent celles de figures religieuses qui le précèdent de peu : ...

« ... le franciscain capucin Benoît de Canfield (+ 1610), l'évêque pasteur des âmes François de Sales (+ 1622), le grand carme Jean de Saint-Samson (+ 1636), l'ursuline amie Marie de l'Incarnation fondatrice au Canada (+ 1672). »

« L'influence spirituelle et mystique de « Monsieur de Bernières » s'étendit non seulement auprès de ses dirigés mais par ses écrits qui arrangés et publiés peu après sa mort rencontrèrent un succès inattendu.

« L'intérieur chrétien » devenu « Le chrétien intérieur » bénéficia d'innombrables éditions. Cette influence très large a pu être comparée à celle exercée par « L'introduction à la vie dévote » de l'évêque de Genève. [ François de Sales ]

« Bernières figure ainsi parmi les auteurs de spiritualité les plus lus au XVIIe siècle. L'un des éditeurs du « Chrétien intérieur » dit en avoir imprimé trente mille exemplaire. »

« Déjà de son vivant, il fut une personnalité forte et appréciée. Trésorier de France, il collabore à la fondation de nombreuses œuvres à Caen avec Jean Eudes et le baron Gaston du Renty.

« Il est membre influent de la Compagnie du Saint-Sacrement. Dans une ville où les protestants et les jansénistes occupent une place importante et qui connut de nombreux troubles politiques liés à la misère – en 1639 les [ vont ] « nu-pieds » se révoltent – ...

« ... Jean [ de Bernières ] est reconnu comme un catholique artisan de paix.

« Mais alors que l'autre Jean (Eudes) fut canonisé, le fondateur de l'Ermitage devint suspect. Son œuvre fut rattachée « post-mortem » en 1689 au corpus quiétiste mais lui-même ne fut pas mis en cause.

« Il fut condamné au moment même d'une tentative de béatification à Rome ; ceci en compagnie de Benoît de Canfield – [ le ] confesseur de Monsieur Vincent [ de Paul ] – et de Jean-Joseph Surin. »

« En effet entre la disparition en 1659 de monsieur de Bernières et la fin du siècle, la méfiance vis-à-vis des expressions mystiques s'accroît.

« Le crépuscule des mystiques » – titre évocateur donné par Louis Cognet [ en 1995 ] à sa célèbre étude de la crise quiétiste – marque un tournant dans l'histoire de la spiritualité et dans l'histoire des mentalités : ...

« ... un univers « dionysien » laisse place à l'exercice d'une rationalité moderne peu adaptée aux expressions d'un christianisme intérieur. »

[ Jusqu'à ce qu'Henri Brémond le remémore au début du XXe siècle (1923-1930) dans son « Histoire littéraire du Sentiment religieux ». ]

Cf. Jean-Marie Gourvil et Dominique Tronc – Redécouvrir Jean de Bernières – Rencontres autour de Jean de Bernières (1602-1659) – Mystique de l'abandon et de la quiétude (2013)

   

    

dimanche 12 janvier 2025

Les amis de Dieu

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du premier jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Message du Maître des abeilles
   

I
I   .   I
I   .   I   .   I
I       I       I       I

   
Le centre de la décade laisse apparaître trois loges hexagonales

[ dans le monde des formes – elles ne sont que trois ]

Des alvéoles émanent trois rais de lumière
sous l'arche des étoiles

[ dans le monde des présences – elles sont quatre ]

Aux portes solsticiales de la première triade
se tient Notre-Dame

Zeus

[ le Voyant qui gronde fort ]

accepta que sa fille

[ la belle Perséphone ]

de chaque année qui tourne

passe la troisième partie dans la brume obscure

[ au séjour d'Hadès le Maître du large accueil ]

et les deux autres près de sa mère

[ Déméter aux fines chevilles ]

[ auprès ] des dieux qui ne meurent pas.

Hymne homérique (II) pour Déméter
– Maîtresse des saisons –
de quatre cent nonante cinq vers
dont nous n'en citons que trois
(445 – 447)
pour les trois saisons de l'année
Justice
Paix & Concorde
mais un autre (XIII) en fabrique trois
à partir des deux premiers vers et de l'antépénultième
(493)

Je chante d'abord Déméter

déesse aux beaux cheveux

On la craint

Je chante [ aussi ] sa fille

la belle Perséphone

Réjouis-toi déesse

Sauve cette ville [ Éleusis ] et guide mon chant

« Jean de Bernières (+ 1659) naît [ en 1602 ] dans une grande famille normande fort pieuse : son père, trésorier général des finances fonde pour sa fille Jourdaine le couvent des Ursulines de Caen. »

« Jean s'engage dans la Compagnie du Saint-Sacrement de Caen fondée en 1644 par Gaston de Renty (+ 1649) : Ce grand seigneur était passé des armes et des sciences à l'oraison et à l'exercice de la charité.

« La Compagnie avait pour but de rassembler les chrétiens pour s'aider les uns les autres vers la perfection et travailler ensemble au service des pauvres. Devenu le bras droit de Renty, Bernières lui succède en 1649. »

Mais surtout, il fait partie du Tiers Ordre franciscain laïc : il reste engagé dans le monde tout en menant une vie consacrée à l'oraison. »

« Il soulage la misère autour de lui par une pratique intense de la charité. » [ ... ]

« Il contribue toute sa vie à la fondation d'hôpitaux, de couvents, de missions et de séminaires.

« Avec le prêtre Jacques Garnier, il fonde à Caen l'Hôpital des Pauvres Renfermez pour élever les enfants abandonnés ; ...

« ... avec saint Jean Eudes, une maison pour les femmes repenties. »

« Il s'associe au projet de Marie de l'Incarnation et de Madame de la Peltrie qui veulent partir en 1639 en mission de conversion auprès des Iroquois du Canada : il aide Madame de la Peltrie dans son procès avec sa famille ; ...

« ... puis malgré son envie de partir, il reste gérer les ressources pour les missions du Canada.

« Il restera en correspondance avec Marie de l'Incarnation pour qui il éprouve une grande vénération. »

« Même s'il en fait bon usage, sa fortune lui pèse. Rempli de l'idéal franciscain transmis par son père spirituel du Tiers Ordre Régulier Jean Chrysostome de Saint-Lô (+ 1646) il se sent coupable. [ ... ]

« Quand il veut faire donation de ses biens, sa famille résiste. » [ ... ]

« Il y parvient cependant et passe ses dernières années dans un simple logis mangeant du pain noir dans de la vaisselle en terre !

« Il ne vit plus que de ce que lui donne sa famille. » [ ... ]

[ Dans la grande famille des gnostiques, les frères restent des amis, les amis des compagnons et les compagnons des camarades manifestant par là des liens d'élection et de solidarité communautaire.

Ceux là même que l'humanisme de la société des nations et la citoyenneté de la civilisation veulent défaire en accomplissant leur révolution. Cette nomenclature indiquent des tonalités dans leurs filiations et des rivalités dans leurs acceptions. ]

« Sa charité repose sur une vie spirituelle intense au milieu d'un groupe d'amis qu'il finit par diriger. Ils ont le désir de se regrouper dans une maison commune – l'Ermitage – où ils pourront vivre une vie d'oraison et de charité hors de toute contrainte. »

« À la porte du monastère [ des Ursulines ] Bernières fait construire en 1648 une maison pour retraitants. [ ... ] Il parle avec humour de cet hôpital un peu particulier qui accueille les « pauvre spirituels. » [ ... ]

« Jean y accueille ses amis avec simplicité et dans une grande liberté. » [ ... ]

« Catherine de Bar – Mère fondatrice des bénédictines du Saint-Sacrement – témoigne de cette vie érémitique et de son admiration pour Bernières. » [ ... ]

« Quant à l'animateur, il reste bien conscient de n'être que l'intendant de Dieu constatant simplement une communication inexplicable. » [ ... ]

« Il est insensible aux différences sociales. » [ ... ]

« Remplir cette fonction de directeur lui est une charge. Plein de doutes sur lui-même, il se demande s'il ne doit pas abandonner » [ cette charge.]

« Il suscite pourtant un tel respect qu'il dirige dans toutes les classes sociales des laïcs et des prêtres, des supérieurs de monastères.

« Il forme pendant quatre ans à l'Ermitage le futur premier évêque de Québec – Mgr de Laval.

« Il initie à l'oraison des dizaines de religieuses en faisant des conférences au parloir du monastère » [ des Ursulines de Caen. ]

« Ce renouveau mystique s'étendra de Caen à Paris par l'intermédiaire de monsieur Bertot (1681) son ami devenu confesseur de l'abbaye des bénédictines de Montmartre ...

« ... puis par [ l'intermédiaire de ] Madame Guyon (+ 1717) la dirigée laïque de ce dernier qui lira Bernières avec admiration et retrouvera la même absence de convention pour mener ses amis vers l'oraison. »

[ Ce mélange de charité et d'oraison cache néanmoins de grandes confusions entre ésotérisme et exotérisme, spiritualité et religion, mystique et métaphysique qui conduiront à l'abandon de la religion du fait de cet envahissement mystique. ]

« Nous avons heureusement des témoignages écrits de cette vie mythique. Bernières dictait sur ordre de son confesseur à un prêtre qui vivait chez lui. Il écrivait aussi beaucoup à ses dirigés. » [ ... ]

« Compilé après sa mort, le Chrétien intérieur a été composé principalement à partir des lettres précieuses pour son entourage : il n'est donc pas un traité logique ou une méthode d'oraison. » [ ... ]

« Bien entendu, Bernières et ses amis sacrifient à la sévérité de la spiritualité de leur temps : pour participer à la Passion de Jésus-Christ on se livre à des pratiques que nous n'admirons plus. [ ... ]

« Car Bernières a été formé par [ le ] « bon père » Jean Chrysostome avec une rigueur extrême : ...

« ... celui-ci avait fondé une « Société de la Sainte Abjection » dont les membres s'engageaient à être en communion avec la vie de Jésus et à recevoir les mépris et les persécutions comme la divine Providence.

« Sous cette grande ombre, Bernières pourchasse ses imperfections dans les moindres recoins et s'en angoisse au point de craindre d'être damné ! »

« Aucune satisfaction ne doit être donnée à la nature [ humaine ] : il ne faut jamais la satisfaire si peu que ce soit.

« Mais la raison de cette rigueur est beaucoup plus profonde que des outrances ou un masochisme qui ne sont plus de notre époque : ...

« ... [ c'est ] la grâce qui est pour lui la présence de Jésus-Christ doit gouverner toutes les actions, jamais l'homme naturel. »

« Il est tourmenté par ses manquements à l'union permanente. [ ... ]

« L'idéal est de se laisser gouverner par la grâce. » [ ... ]

« La charité en particulier ne doit s'appuyer que sur cette vie intérieure profonde et dans ses dernières années, il se méfie de toute action qui ne serait pas dictée par un mouvement de la grâce. »

« C'est dans ses lettres à l'Ami intime que Bernières se dévoile le plus : bien que son ami soit plus jeune, il est visible qu'il le considère comme son égal. Il peut lui parler à cœur ouvert des états les plus profonds de ses dernières années. » [ ... ]

« On est touché de voir que bien que parvenu à un haut degré d'union à la fin de sa vie comme le montrent l'évolution de ses lettres et les admirables derniers chapitre du Chrétien intérieur, ...

« ... Bernières s'angoissait tellement de ses failles personnelles qu'il pensait mérité l'enfer.

« Il avait donc demandé à Dieu de mourir subitement et il fut exaucé. [ ... ]

« On était le 3 mai 1659. »

Cf. Préface au Chrétien intérieur de Jean de Bernières par Dominique et Murielle Tronc (2009)

    

     

jeudi 9 janvier 2025

La Terre Sainte

...

Retour vers les demeures du Sabbat

Pour la demeure de la dixième semaine sidérale
qui vient avec le Sabbat :

Pour les demeures du Sabbat
ajoute les vingt-huit demeures qui correspondent aux jours de la treizième semaine
de chaque saison
pour avoir le nombre (720) des demeures :

« 366 + 52 + 13 + 28 + 261 »

Sur ce nombre, il nous en manque trente
puisque quatre d'entre-elles ont été réunies deux par deux autour du Solstice d'hiver
et que par ailleurs celles-ci étaient déjà reprises parmi les premières
qui correspondent aux jours de l'année
bien qu'elles puissent faire l'objet d'un second voyage
qui correspond alors a la dernière des treize

Rûh min Huwa

Jhésus

Maria

Saint Michel Archange

Sainte Catherine

Sainte Marguerite

Jeanne de France

Saint Louis

Charlemagne

► 1430 – [ 600 ] – 2030 ◄

Sainte Thérèse d'Alençon

48° 25' 44''

Sainte Jeanne du Bois Chenu

« C'est à ce jubilé [ du Grand Pardon ] que Romée Isabeau, [ la ] mère de la Pucelle d'Orléans vint de Lorraine [ en 1429 ] prier [ Notre-Dame d'Anis ] pour sa fille qui guerroyait ...

« ... et qu'elle rencontra [ au Puy-en-Velay ] le frère Jean Pasquerel des Ermites de Saint-Augustin, le futur confesseur de Jeanne d'Arc ; ...

« ... lequel accompagna fidèlement l'héroïne jusqu'à la trahison de Compiègne. »

Cf. E. Brejon – Notre-Dame de Lourdes avant les Apparitions de 1858 – Un chapitre d'histoire tombé en oubli – Notre-Dame du Puy (1925)

Ici

Le prince de Talmont

Premier Cavalier de l'Armée Catholique et Royale

mourut en héros et en martyr le 27 janvier 1793

pour la même cause que

Renée et Perrine Cottereau

Sœurs de

Jean Chouan

L'enclos sacré auquel Hâfez fait référence est assurément le « trobar clus » de nos troubadours ; aussi sûrement que le pas de Naurouze qui sépare dans le Sud de la France le bassin méditerranéen du littoral océanique fait référence au Now Ruz iranien.

D'autant qu'il est question près du pas d'un ensemble de mégalithes qu'une catastrophe géologique aurait disloqué mais qui doivent se rassembler à la fin des temps.

Comment est-ce possible ? Nous ne pouvons guère qu'invoquer la discipline de l'arcane à laquelle se sont tenus les nobles voyageurs dont Christian Rosencreutz reste le dernier témoin légendaire.

« Les différentes typologies qu'implique [ le « rend » iranien ] se cristallisent chez les grands génies qui ont enrichi l'histoire culturelle de l'Iran : ...

« ... que ce soit la tradition des mages dans l'Iran préislamique [ de Ferdowsî, ] ...

« ... la sage modération de l'éthique de Sa'dî [ qui caractérise les « ahl al-Adab », ] ...

« ... la lucidité stellaire d'un Omar Khayyâm [ à l'ivresse quelque peu eucharistique, ] ...

« ... l'exaltation mystique d'un Jalâlu'd-Dîn Mowlâna Rûmî [ quelque peu christique, ] ...

«  ... [ ou ] la divine folie d'un Hasan-e Sabbâh et d'un Bâb ...

[ ... qui identifie les Bayânis aux Gardiens de la Terre Sainte qu'une étymologie frelatée s'évertue à décrire comme des assassins et des consommateurs de haschisch. ]

Shayegan qualifie le « rend » iranien par l'éthique paradoxale qui en ferait l'attribut d'un libertin inspiré en l'opposant aux gens de la Convenance qui caractérisent le climat précédent de sa Poétique persane.

Attribution pour le moins malheureuse car on risque de n'en retenir que l'aspect « libertaire » avec la licence des mœurs du « libertin » sur un terrain moins politique où on risque d'éluder son caractère « inspiré ».

D'autant qu'on trouve encore chez les anarchistes des attitudes morales beaucoup plus proche de l'anonymat et de l'association des « A . A » que le Chrétien intérieur de Jean de Bernière cultivait déjà au Grand Siècle de la Rose-Croix.

Jacques Maritain est assurément mieux inspiré quand il parle des « titres de noblesse métaphysique » dont se parent les Amis de Dieu que la nomenclature du « tasawwuf » islamique qualifie néanmoins de « malâmatî » – les « hommes du blâme » de Sulamî.

Le Sheykh al-Akbar n'hésite pas à en faire une catégorie supérieure dans les ordres de la réalisation initiatique où le « maqâm » de la Proximité qui jouit d'une vision prophétique l'emporte sur celui de l'Imitation conforme des « ahl al-Adab ».

« Cette opposition [ entre les deux derniers climats de la Poétique persane ] est susceptible d'être appliqué à des niveaux fort variés : ...

« ... sur le plan visuel de la science du regard, elle sera la cosmo-vision du sage s'opposant à l'auto-vision du revendicateur [ mondain ] ; ...

« ... sur le plan dialectique de l'amour, elle sera la lutte entre la folie de l'amour et la prudence de la raison bornée [ par la courtoisie ] ; ...

« ... sur le plan éthique, elle sera l'antagonisme entre la bonne renommée du prédicateur et l'inconduite scandaleuse du libertin inspiré [ par un esprit libertaire ] ; ...

« ... sur le plan religieux, elle sera la lutte qui oppose la voie initiatique et ésotérique à l'exotérisme sclérosé des littéralistes et des docteurs de la Loi. »

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » – L'éthique paradoxale du libertin inspiré (2017)

Rien n'est moins sûr que cette opposition où les opposants ne sont pas toujours bien identifié : nous tenons la sagesse, la courtoisie et la spiritualité comme les maîtres d'un jeu qui transcende les mondanités avec lesquelles elles composent.

   

    

mardi 7 janvier 2025

L'enclos sacré

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la troisième sphère
parmi les dix sphères célestes de la deuxième lettre :

« Bâ »

Pour une année de 365,242 jours et un mois de 29,5833 jours = (59/2) + (1/12) qui ne peuvent donner que 6.173 lunaisons :

« 365,242 x 500 = 182.621 »

Le nombre des jours complémentaires (2.621) pour le Phœnix aux six mille lunaisons de trente jours (180.000) ne nécessite aucune correction.

« 182.621 / 29, 5833 = 6.173,1111 »

Il serait périlleux de multiplier ou de diviser des jours, des mois et des années en passant d'un calendrier à l'autre sans leur donner ces valeurs génériques.

« Donne toujours plus que tu ne peux reprendre et oublie. »

L'émeraude aux 2.621 facettes qui serait l'attribut d'une treizième constellation sidérale enfuie dans la sphère sublunaire est celle qui se trouve sur le diadème de Notre-Dame de Paix et de Concorde célébrée sous la forme d'une arche au Solstice d'été.

La Paix et la Concorde étant les saisons de la période estivale réparties autour du Solstice.

Sa chimère associe le Serpent et le Phœnix dans une symbolique qui rappelle celle du Serpent à plume – Quetzalcóatl – et du Caducée d'Hermès.

C'est-à-dire du Christ et des sceaux de sa triade : Jésus – Colomban – François.

« ... l'espace visionnaire entre « azal » et « abad » englobe toute la topographie de l’Être, [ ... ] la hiérarchie ontologique des mondes superposés » [ dans cet espace. ]

Shayegan situe le monde visionnaire du sixième climat dans le « Jabarût » que nous qualifions de monde de la contrainte en regard de celui de l'unicité divine qui désigne le monde de la monade caractérisée par la négation de sa réalité apophatique.

Le « Jabarût » (2) correspond ici à la dyade de l'ascension et du retour définie comme sa pré-éternité perpétuelle – « azal » – et sa post-éternité – « abad » – qui se situe dans le monde des intelligences au-delà du monde des phénomènes sensibles.

La « post-éternité » ne peut évidement s'entendre que comme un abaissement qui succède à une ascension préalable en correspondance avec la « ubudiyya » akbarienne contrairement à ce que peut laisser entendre la déchéance du péché originel.

Cette déchéance originelle n'est pour nous que l'empreinte de la concupiscence de nos géniteurs qui correspond à une pré-existence en contact avec la myriade du Vivant à laquelle nous prêtons une durée tout à fais théorique de trois mois.

Ce qui permet alors de compléter les neuf mois de la vie fœtal dans la première année de notre existence en y insérant les neuf semaines de la vie embryonnaire qui ne peut pas bénéficier de la même protection juridique du point de vue sa vie sociale.

Le monde des phénomènes sensibles et celui de l'âme ou des archétypes de l'imaginal que nous identifions au « Nasût » (6) et au « Malakût » (4) correspondent à ce que nous disons du monde des formes – « Σ 3 = 6 » – et des présences – « Σ 4 = 10 ».

« ... d'une part le poète sait qu'il appartient au monde de « Malakût », qu'il y a son séjour – d'autant plus que toutes les épiphanies qu'il contemple ne cessent de l'y inviter ; d'autre part il sait qu'il est tombé dans la cage de l'existence terrestre. »

On ne doit donc pas chercher dans les cinq ou six climats de leur poétique un accès à des réalités transcendantes qui correspondent à la monade du « Lâhût » (1) et à son ipséité caractérisée dans le « Hâhût » (5) par la Troisième personne du singulier – « Huwa ».

Dans le monde de la transcendance, la décade caractérisée par la lettre « Yâ » du « Yâhût » (10) apparaît comme une première émanation de l'ipséité dans une parfaite égalité avec la valeur de ses lettres : le « Hâ » (5) et le « Wâ » (6).

Ce qui indique que du point de vue des nombres de la conjonction entre le microcosme (5) et le macrocosme (6) la décade (10) est en quelque sorte comme la matrice arithmétique de la monade (1) dont elle est sa première expression dans l'unité.

Que la décade précède la monade et la dyade toute réalisation initiatique dans le « Jabarût » (2) relève de la condescendance de l'Unique représenté par Son pronom quand il devient le Premier des dix à la suite d'un second.

C'est pourquoi le Livre du « Yi » qui décrit les soixante-quatre mutations des phases du « Yin » et du « Yang » porte leur nombre (2) plutôt que le nom du Tao qui les rassemble sur sa Voie avec son Principe.

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » – Les coordonnées esthétiques du monde visionnaire (2017)

« Cette topographie [ la topographie visionnaire du poète : [ celle ] du pays de l'Ami ] constitue la configuration humaine de cette terre de « Malakut » – [ la Terre ] de l'âme – à laquelle aspire le poète ...

« ... et par rapport à laquelle le monde [ de l'existence terrestre ] n'est qu'une illusion, un piège. »

Rappelons avec André Dhôtel que l’Ardenne – ce Pays où l'on arrive jamais – est littéralement – « Ard Anna » – la Terre de l'âme. La grande âme – Anna – d'où descendent la Vierge et le Christ-Roi – « al-Malik ».

« Les habitants de l'enclos sacré et du Malakut divin
[ les anges ]
Puisent à la même coupe que le pèlerin. »
[ pour s'enivrer ]
   

    

dimanche 5 janvier 2025

Aux confins du néant

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du deuxième jour qui succède à la nuit
au huitième mois de la décade :

Le Principe de la dîme

c'est la décime

et la décade

c'est le Tout de la dîme

La dîme croît vers le Tout sur neuf décimes

et le seuil des décimes décline à partir du Tout

Tranches
de la décade

Parts de la dîme

Seuils
des décimes

1

0

1

2

[ 1 / 10 ]

[ 9 / 10 ]

3

[ 2 / 10 ]

[ 8 / 10 ]

4

[ 3 / 10 ]

[ 7 / 10 ]

5

[ 4 / 10 ]

[ 6 / 10 ]

6

[ 5 / 10 ]

[ 5 / 10 ]

7

[ 6 / 10 ]

[ 4 / 10 ]

8

[ 7 / 10 ]

[ 3 / 10 ]

9

[ 8 / 10 ]

[ 2 / 10 ]

10

[ 9 / 10 ]

[ 1 / 10 ]

11

1

0

« Σ 10 / 10 »

Le nombre des sphères célestes en rapport avec les mansions lunaires
qui correspondent aux lettres arabes dans l'ordre sidéral de leur rotation est

« (3 x 7) + (3 x 8) + (4 x 9) + (18 x 10) »

« 81 + (18 x 10) »

« 261 »

Cf. La hiérarchie des lettres dans la science des lettres
des Illuminations de La Mecque du Sheykh al-Akbar par Denis Gril (1988)

Pour le sixième climat qui est celui du Retour
seules les premières sphères célestes (81) ont été attribuées
jusqu'à la deuxième sphère de la deuxième lettre (Bâ) pour les secondes (180)

Rappelons que le nombre des mansions (28) est un nombre parfait
comme celui des jours de la Semaine :

« Σ 7 = 28 » & « Σ 3 = 6 »

« 1 + 2 + 4 + 7 + 14 » & « 1 + 2 + 3 »

L'ordre des attributions pour les dix premières lettres est celui de l'alphabet arabe :

« Alif + Zây + Lâm » + « Nûn + Ṣad » + « 'ayn » + « Ḍâd » + « Sîn + Ghayn + Shîn »

« 1 + 7 + 30 » + « 50 + 60 » + « 70 » + « 90 » + « 300 + 900 + 1.000 »

« 1 + 7 + 12 » + « 14 + 15 » + « 16 » + « 18 » + « 21 + 27 + 28 »

« (3 x 7) + (2 x 8) + (1 x 9) + (1 x 8) + (3 x 9) »

« 33 08 »

« Le cœur [ ... ] est le trône de la Miséricorde : « De même que dans le monde extérieur le trône est l'épiphanie du Nom de la miséricorde ...

« .. de même dans le monde intérieur c'est le cœur qui en est l'épiphanie.

« À chaque souffle, à chaque respire du Miséricordieux, Dieu se manifeste en une nouvelle théophanie dans le cœur du croyant. »

Cf. Daryush Shayegan citant une « gnose spéculative » de Lahîjî

« Dans le contexte du soufisme et de l'expérience métaphysique de Hâfez, les deux aspect de cette même expérience [ la crainte révérencielle en islam – « khawf » – et la douleur existentielle dans les religions orientales : hindouisme et bouddhisme ] ...

[ Cet existentialisme douloureux dont la dénomination – « duhkha » – est spécifiquement bouddhique est de toute façon en dehors du contexte présupposé. ]

« ... sont liés aux quatre noms primordiaux de Dieu : le Premier – « al-Awwal » – le Dernier – « al-Âkhir » – l'Exotérique – « a-âhir » – et l’Ésotérique – « al-Bâin ».

« Ces quatre noms sont selon les soufis les Mères des noms et résument synthétiquement l'unicité du nom « Allâh ».

« Ils sont en outre liés aux deux arcs de descente – « azal » – et d'ascension – « abad ».

« Les noms Premier et Exotérique sont des noms pré-éternels – azalî – donc fondateur du monde et les noms Dernier et Ésotérique sont des noms post-éternels – abadî – donc annihilateurs [ sic ] du monde. »

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » (2017)

Ces catégories sont a mettre en relation pour Shayegan avec « le concept angoisse d'un Kierkegaard » et « l'expérience existentiale [ sic ] du Néant chez Heidegger ».

Nous cessons de corriger les néologisme : « humanitas » pour « humanité » dans « la mise en suspens du temps », « ex-stasis » pour « extase » dans « le temps social de l'homme cultivé » ou « instantanéiste » pour « instantané »...

Disons plus simplement que ces paires de noms ne peuvent être démembrées et qu'on peut les mettre en relation avec la Somme de la décade : « Σ 10 = 55 ».

Il y a donc cinq paires à cet édifice : « (1 + 9) + (2 + 8) + (3 + 7) + ( 4 + 6) + (5 + 5) = 50 » et une quintessence (5).

La quintessence (5) est identifiée à « al-Ḥaqq bi al-Ḥaqq » par la prière de l'Ouverture sur le Sceau des prophètes et la paire centrale (5 + 5) à « ar-Raḥmân ar-Raḥîm » sur le Trône de la Fâtia quand on l'identifie au Cœur du Pôle et à son Secret.

Les quatre paires périphériques peuvent varier dans cette évocation des quatre Piliers mais nous n'avons aucune raison de ne pas accepter celles qui nous sont proposées ici :

« al-Awwal al-Âkhir » wa « a-âhir al-Bâin »

L'angle du quatrième pilier – celui de l'Imân – correspond à « al-Ḥayy al-Qayyûm » : le Vivant qui ne meurt pas.

Et le premier des quatre celui du Messager d'Allâh – à celle la « Ḥawqala » – « al-'Aliyy al-'Adhîm » : l’Élevé l'Immense.

C'est du moins ce qui nous est parvenu quand nous avons soulevé le voile de l'analogie qui séparait les nombres et les noms.

La théandrie est la conjonction de l'humain et du divin dans la réalisation de l'Identité suprême.

Celui qui soulève le voile entre Lui et le Saint-des-saints « al-Quddûs » – ne doit pas détruire le Temple mais revenir vers son prochain de ce périlleux voyage.

C'est au moment du retour que Sagesse et Clémence nous sont apparues sur les bords d'un chemin où nous avions délaissé toute existence :

« Le long chemin va de la créature au créateur ; ...

« ...c'est un dépouillement progressif, une théologie [ apophatique ] qui parcourant le désert de la séparation aboutit au climat de l’Être ...

« ... pour que s'annihilant [ ... ] le mystique renaisse [ dans l'unité du Saint Esprit ] et refasse son voyage du créateur à la créature

« ... et [ pour qu'il ] puisse [ ... ] à présent [ voir ] Dieu en toute chose grâce à [ une ] théologie  [ positive. ]

« Celui qui meurt et [ qui ressuscite ] est un gnostique. [ ... ]

« [ Le gnostique ] est le point d'équilibre [ entre les ] contraires : ...

« ... ayant [ réalisé ] l'extinction de l'union, il parvient à la séparation ...

« ... et s'étant [ annihilé ] dans [ cette séparation, ] il s'éveille à [ la ] vision [ contemplative de la prophétie. ]

« [ Le gnostique ] voit l'un dans le multiple et le multiple dans l'un, ...

« ... le [ dogmatique ] – « tashbih » – dans [ l'apophatique ] – « tansîh » – et celui-ci dans celui-là » [ que Shayegan qualifie de théologie « négative » ou « affirmative ». ]

« Nous sommes les pèlerins du sentier de l'Ami aux confins du néant. »

   

    

samedi 4 janvier 2025

Les deux vivificateurs

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du septième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

Salve
Regina
Mater Misericordiæ
Vitæ Dulcedo
et
Spes Nostra
Salve

Ad te clamamus
exsules filii Hevæ

Ad te suspiramus
gementes et flentes
in hac lacrimarum valle

Eia ergo
Advocata Nostra
illos tuos misericordes oculos
ad nos converte

Et Jesum
benedictum fructum ventris tui
nobis post hoc exilium ostende

§

Ô Clemens
Ô Pia
Ô Dulcis

Virgo Maria

Antienne mariale de l'Antiphonaire de Moromond
attribuée à Herman de Reichenau

Hymne à la Reine de France et de Navarre
qui règne sur la Bigorre au Puy-en-Velay

Legs du Siège léonin de Notre-Dame d'Anis
à l'Ordre Cistercien

La triple invocation pour le Benedictus et le Magnificat
est de Bernard de Fontaine à Clairvaux

« Ambrosius Redivivus Melliflu »

Vivificateur de l’Ambroisie Mellifère

In Memoriam

Dom Gætano Raciti

1962 – 2022

Prieur et Consolateur au val d'Or

et

Petrus Romanus

2013 – 2022

Pontife et Katechon de la Sainte Église Romaine

Requiesce in Pace

« Que votre prière s'ouvre largement
au point de rassembler le monde entier
dans le giron de votre amour. »

Aelred de Rievaulx

Les poètes forment un Soleil qui s'avance vers l'Imam.

« Toutes les lignées généalogiques des grands poètes persans se condensent furtivement dans [ ... ] l'œuvre [ d'Hâfez ] : ...

« ... les figures épiques du Livre des Rois [ de ] Ferdowsî, l'envolée lyrique de Sa'dî, la mystique spéculative de Sana'î, d'Attar [ et ] de Mowlânâ, ...

« ... les paradoxes inspirés [ de ] maître [ ... ] comme Rûzbahân, la vision [ de ] Khayyâm sur l'évanescence des choses et la vacuité du monde.

« Hâfez étant le dernier grand poète de l'Iran se présente comme la synthèse de toutes les richesses qu'à sécrétées l'âme iranienne. » [ ... ]

« Si le quatrain de Khayyâm se limitait à la halte fugace d'un instant mis en suspens entre l'apparence et le Néant, ...

« ... si la cadence torrentielle des images chez Mowlânâ nous arrachait à nous même vers des pérégrinations extatiques, ...

« ... la dialectique subtile d'Hâfez procède au contraire par étapes d'ascension et de recul, par relais de reprise d'haleine. » [ ... ]

« Sans doute le monde où s'épanouit la vision d'Hafez est un monde clos dans le sens de la mystique spéculative de l'Islam.

« C'est un monde qui ne connaît ni l'histoire linéaire de l'évolution ni l'univers infini de l'astronomie moderne [ qui précisément ne forment pas à proprement parler un monde au sens hermétique de son expression. ]

« C'est un monde dont le point initial de l'arc de descente [ qui nous apparaît comme celui de son ascension ] débutant à la pré-éternité [ perpétuelle de son ] origine – « azal » – rejoint le point final du Retour [ de sa ] post-éternité – « abad ».

« Cela crée [ ... ] toute une topographie visionnaire à l'intérieur de laquelle se meut le pèlerin de l'Amour en quête [ de ] l'Ami » [ au sens originel de sa sainteté. ]

« Hâfez n'est pas seulement un grand poète persan, il est le miracle de la littérature persane ; 

« ... c'est en lui que se cristallise la sève millénaire d'une culture qui greffant sur l'âme antique de l'Iran la prophétie de la révélation muḥammadienne fit une synthèse si ample [ et ] si profonde qu'elle devint [ l'humanité ] de tout l'islam oriental et iranien. » [ ... ]

« C'est dans l'espace entre les deux arcs [ de descente et d'ascension ] dont l'un [ symbolise l'influx incessant de l’Être ] dans la pré-éternité [ perpétuelle ] de Dieu ...

« ... et l'autre [ le mouvement de retour vers Dieu ] [ dans ] la post-éternité [ du retour que Shayegan situe « à partir de l'homme » ] que s'ouvre la vision cosmique du poète. »

[ Mais sa vision théandrique quand elle coïncide avec le cosmos trouve son origine en Dieu comme l'indique le dernier degré de l'Amour et la voie de la Servitude chez les deux vivificateurs – Saint Bernard et le Sheykh al-Akbar.

La vision du poète – celle d'Hâfez dans la constellation des roses – est celle des prophètes dans le « maqâm al-Qurba » – dans le sanctuaire de la Proximité où se tiennent les saints de la « walaya » muḥammadienne :

Entre « azal » et « abad » ou de l'aurore au crépuscule, l'Amitié et l'Amour – la sainteté et la béatitude – forment les arcs d'une alliance sous l'arche de l'Espérance et de la Foi que Shayegan en traduisant Hâfez appelle la confiance. ]

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » (2017)

« Car Toi seul Seigneur Tu me donne d'habiter dans la confiance. »

Psaume IV 9

Onze est le nombre de l'ipséité divine : l'unité (10) et l'unicité (1) si tu considère l'essence des nombres, le microcosme (5) et le macrocosme (6) si tu considère celle des lettres :

L'étoile de David (5) et le sceau de Salomon (6) pour la Lune ▼ et pour le Soleil ▲.

C'est pourquoi nous disons qu'ils sont cinq ou six sous la Rosière selon qu'on la considère d'un point de vue cosmique ou anthropologique.