mercredi 1 janvier 2025

L'arc du Retour

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du douzième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je chante d'abord Asklépios
qui guérit les malades

Le fils d'Apollon et de Coronis

Sa mère la divine
dans la plaine de Dôtos
la fille du roi Phlégyas

Il réjouis les hommes
en les soulageant de leurs souffrances

Que ma joie soit avec ce Prince
qui a fait de mon chant
une prière

[ Ce par quoi le chant des poètes se rapproche du roi ]

Hymne homérique (XVI) pour Asklépios
qui ne comprend que cinq vers
et qu'un chant (XVII) pour les Dioscures sépare d'un l'hymne (XVIII) pour Hermès
qui ne serait que le déplacement d'une dizaine de vers
d'un hymne (IV) qui n'en comprend pas moins de cinq cents quatre-vingt

Les Dioscures scellent aussi les hymnes homériques
(XXXIII)
avec le Soleil et la Lune
(XXXI) & (XXXII)

De qui les Dioscures seraient-ils la paire devant l'hymne au rejeton d’Hermès ?
(XIX)

« Si chez Ferdowsî déjà l'épopée annonce [ le passage à un autre niveau de l'être pour chaque temps de présence ] afin d'atteindre le statut de l'homme libéré intérieurement [ du temps horizontal ] ...

« ... la dialectique de l'Amour chez Mowlânâ et Hâfez est au contraire un passage de l'amour humain à l'amour divin.

« Si ce passage revêt chez Mowlânâ une sorte d'arrachement en bonds extatiques pour s'annihiler dans l'Océan de l'âme ...

« ... l'ascension dialectique de Hafêz est plus discrète : [ ... ]

« Hafêz exploite à fond tous les archétypes de la gnose [ et ] de la tradition mais les situe toujours dans le contexte de la nuit de la séparation [ où ] l'homme [ est descendu dans cette terre ravagée ] ...

« ... [ étant ] avant tout [ ce ] pèlerin expatrié en cette terre d'exil. » [ ... ]

« Sa'dî est celui qui permet au Persan de se situer socialement dans un monde régi par des pouvoirs immuables à l'abri des rapports de force qui déclenchent le mouvement dialectique de l'histoire.

« Mais c'est surtout avec Khayyâm que ce passage [ ... ] devient énigmatique. »

« Le monde que décrit Khayyâm est en dehors de la religion et de la mythologie.

« Il ne connaît ni les coordonnées visionnaires qui chez Hafêz donnent lieu à une topographie de l'Être ...

« ... ni l'arrachement de Rûmî qui par le flot torrentiel des images pousse l'âme vers les les sept voiles du Ciel ...

« ... ni la mémoire mythique de Ferdowsî ni enfin la morale pratique de Sa'dî. »

« Khayyâm n'admet ni le temps cosmique et épique de Ferdowsî ...

« ... ni les deux arcs de l'Origine et du Retour chez Hâfez ...

« ... ni le temps d'arrachement en bonds extatiques de Mowlânâ. » [ ... ]

« Car au-delà de ce seuil [ l'âme au-delà des sept voiles du Ciel est ] l'hôte de ceux qui s'en sont allés [ vers l'Océan ] depuis sept mille ans. »

[ Ce par quoi il décrit l'approche de la myriade du Vivant par les déités dans la pérégrination des ancêtres. ]

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Les cinq climats de présence [ et ] Khayyâm ou le temps instantané des éclairs de présence (2017)

   

    

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