vendredi 28 février 2025

Prakriti et Purusha

...

Pour la première des vingt-huit mansions lunaires
comprenant les deux cent soixante et une sphères célestes :

« Se plaçant au point de vue de la manifestation, le « Sânkhya » ...

[ le troisième des six « darshana » qui peut « se résumer tout entier dans la distinction et la considération de vingt-cinq « tattwas » ou principes et éléments vrais correspondant [ aux ] degrés [ de l'être manifesté ] hiérarchisés » ]

« ... prend pour point de départ « Prakriti » [ ... ] qui est la substance universelle indifférenciée et non-manifestée en soi mais dont toutes choses procèdent par modification ; ...

« ... ce premier « tattwa » est la racine ou « mûla » de la manifestation et les « tattwas » suivants représentent ses modifications à divers degrés.

« Au premier degré est « Buddhi » qui est aussi appelée « Mahat » ou le « Grand Principe » et qui est l'Intellect pur transcendant par rapport aux individus ; ...

« ... ici nous sommes déjà dans la manifestation mais nous sommes encore dans l'ordre universel.

« Au degré suivant au contraire nous trouvons la conscience individuelle – « Ahankâra » – qui procède du Principe intellectuel par une détermination particulariste et qui produit à son tour les [ 10 ] éléments suivants.

« Ceux-ci sont tout d'abord les cinq « tanmâtras », déterminations élémentaires incorporelles et non-perceptibles qui seront les principes respectifs des cinq « bhûtas » ou éléments corporelles ; ...

« ... le « Vaishêshika » [ le deuxième des six « darshana » ] n'avait à considérer que ces derniers [ les cinq « bhûtas » ] et non les [ 5 ] « tanmâtras » ...

« ... dont la conception n'est nécessaire que lorsqu'on veut rapporter la notion des éléments ou des conditions de la modalité corporelle aux principes de l'existence universelle.

« Ensuite viennent les facultés individuelles produites par différentiation de la conscience dont elles sont comme autant de fonctions et qui sont regardées comme étant au nombre de onze – dix externes et une interne : ...

« ... les dix facultés externes comprenant cinq facultés de connaissance qui dans le domaine corporel sont des facultés de sensation et cinq facultés d'action ; ...

« ... la faculté interne est le « Manas », à la fois faculté de connaissance et faculté d'action qui est uni directement à la conscience individuelle.

« Enfin nous retrouvons les cinq éléments corporels énumérés cette fois dans l'ordre de leur production ou de leur manifestation : l'éther, l'air, le feu, l'eau et la terre ; ...

et l'on a ainsi vingt-quatre « tattwas » comprenant « Prakriti » et toutes ses modifications. »

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Le Sânkhya (1930)

On en recense vingt-quatre sur le même principe et vingt-trois si on considère que « Prakriti » – la substance universelle – ne peut être comprise parmi ses modifications.

« Buddhi », « Ahankâra » et « Manas » doivent sans doute faire l'objet de la même considération. Ce qui en laisse alors vingt regroupés par quatre groupes de cinq.

Ce nombre (5) peut être mis en relation avec les cinq périodes du Bouddhisme équivalentes aux cinq cents ans du Cycle du Phœnix ponant ou du Cerf blanc et avec leur période résiduelle de 250 ans qui s'étend entre 1780 et 2030.

On peut aussi les mettre en rapport avec les cinq périodes de formation qui couvrent l'enfance et ses prolongements – maternelle, primaire, secondaire, tertiaire et terminale – coïncidant avec l'initiation des classes d'âge, l'apprentissage et le compagnonnage.

Et enfin avec les cinq éléments graphiques de la syllabe germe du Véda en Sanskrit qui sont mit en rapport avec quatre états de conscience et avec la « Maya » : « Jagrat », « Swapna », « Sushupti » et « Turiya ».

« Purusha » [ ... ] considérée comme l'essence d'un « principe complémentaire » de « l'autre pôle de la manifestation » ne peut donc pas non plus être considéré comme le vingt-cinquième « tattwa » du « Sânkhya ».

À plus forte raison si ce principe est « entièrement indépendant des précédents » : ...

« ... toutes les choses manifestées sont produites par « Prakriti » mais sans la présence de « Purusha » ces productions n'auraient qu'une existence illusoire.

« Contrairement à ce que pensent certains, la considération de ces deux principes ne présentent pas le moindre caractère dualiste : ...

« ... ils ne dérivent pas l'un de l'autre et ne sont pas réductibles l'un à l'autre mais ils procèdent tous deux de l’Être universel dans lequel ils constituent la première de toutes les distinctions.

« D'ailleurs le « Sânkhya » n'a pas à aller au-delà de cette distinction [ ... ] et la considération de l’Être pur ne rentre pas dans son point de vue ; ...

« ... mais n'étant point systématique, il laisse possible tout ce qui le dépasse et c'est pourquoi il n'est nullement dualiste. »

Ces principes complémentaires s'épousent mais ne s'opposent pas :

« Treize » est le nombre médian des vingt-cinq et « sept » le nombre médian des treize, ce qui donne au septième jour de la Semaine et à la treizième semaine de la Saison leur caractère sabbatique.

   

    

jeudi 27 février 2025

L'Isâ wa Râ de la Trimûrti

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatrième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je commence par les Muses
et par Apollon

le fils de Zeus

C'est grâce aux Muses
et grâce à l'Archer

[ le dieu à l'arc d'argent ]

qu'on peut voir sur la terre
des hommes qui chantent et qui jouent de la cithare

C'est grâce à Zeus
qu'on peut voir des rois

[ Zeus est le Roi des rois ]

Heureux celui que les Muses aiment d'amour :
de douces paroles coulent de sa bouche

Soyez dans la joie
les enfants de Zeus

[ Zeus est le Père céleste ]

Faites que mon chant lui vaille

Faites que je m'en souvienne
et qu'un autre chant lui vaille aussi

Hymne homérique (XXV) pour les Muses
et pour Apollon
qui ne comprend que sept vers
en reprenant quatre de la Théogonie d'Hésiode
(94 – 97)

« La confrérie des Sanusis a été fondée au début du XIXe siècle par Muḥammad ibn 'Alî as-Sinusi né en 1791 aux environs de Mostaganem.

« Très jeune, il fut initié à la mystique et partit pour Fès. Il fut initié successivement à deux confréries : la Qâdiriya et la Tayibiya.

« Il fit le pèlerinage rituel de La Mecque où il séjourna de 1830 à 1843.

« C'est en 1837 que Muḥammad as-Sinusi créa sa propre confrérie installant sa première zaouïa sur une montagne voisine de La Mecque. »

« Il parcourut ensuite la Cyrénaïque où il fonda plusieurs zaouïas.

« Maître de l'oasis de Djaraboul aux confins de l’Égypte et de la Tripolitaine, il la rendit prospère en la peuplant d'esclaves affranchis. »

« Il mourut en 1859 [ mais ] son œuvre fut continuée par son fils Aḥmad al-Mahdi qui fit de Djaraboul [ le centre ] de la confrérie de plus en plus prospère.

« Il mourut en 1910. Son neveu, Aḥmad ash-Sherif lui succéda. Organisés d'une façon militaire, ses [ disciples ] résistèrent à l'occupation française du Tibesti. »

« Durant la première guerre mondiale, les Sinusis luttèrent contre l'Angleterre aux frontières de l’Égypte et contre la France au Sahara.

« On les tient pour responsables de l'assassinat du Père de Foucauld. Vaincus près d'Agadès (1913-1917) ils se retirèrent en Libye. »

« En 1917, leur Sheykh était Idris ibn Muḥammad. En 1920, il fut attaqué par les Italiens.

« En 1931, l'occupation de Koufra mit fin à la puissance officielle des Sinusis dont les biens furent confisqués mais n'en continuèrent pas moins d'exister. » [ ... ]

« Après la seconde guerre mondiale, la Libye fut constituée en royaume indépendante sous l'autorité spirituelle et temporelle [ du Sheykh ] Idris (1951).

« Alors la confrérie reparut au grand jour plus prospère, plus dynamique que jamais.

« Depuis la Libye a connu des événements mouvementés parfois d'apparence contradictoire mais qui ne s'expliquent que par l'action des véritables maîtres du royaume : les Senusis. »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Les confréries, sociétés secrètes de l'Islam (1973)

« 'Isâ wa Râ » [ nous l'épelons pour le mettre en rapport avec « 'Isâ Râ-El » ] est envisagé sous [ un triple ] aspect [ ... ] qui [ constitue ] la « Trimûrti » ou « triple manifestation » [ des aspects principaux ] ...

« ... et [ duquel dérive ] d'autres aspects plus secondaires par rapport à ceux-là.

« Brahmâ » est « Ishwara » en tant que principe producteur des êtres manifestés ; ...

« ... il est ainsi appelé parce qu'il est considéré comme le reflet direct dans l'ordre de la manifestation de « Brahma », le Principe suprême.

[ Guénon distingue ici la forme neutre du « Brahma » et sa forme déterminé au masculin de « Brahmâ » en rejetant la forme indéterminée du « Brahman » qui accepte les deux genres. ]

« Les deux autres aspects constitutifs de la « Trimûrti » qui sont complémentaires l'un de l'autre sont « Vishnu » qui est « Ishwara » en tant que principe animateur et conservateur des êtres ...

« ... et « Shiva » qui est « Ishwara » en tant que principe non pas destructeur comme on le dit communément mais plus exactement transformateur ; ...

« ... ce sont donc bien là des « fonctions universelles » et non des entités séparées et plus ou moins individualisées. » [ ... ]

« Chacun des « aspects divins » est regardé comme doué d'une puissance ou énergie propre qui est appelée « shakti » et qui est représentée symboliquement sous une forme féminine : ...

- « la « shakti » de « Brahmâ » est « Saraswatî », ...

- « ... celle de « Vishnu » est « Lakshmî », ...

- « ... celle de « Shiva » est « Pârvatî ».

« Soit parmi les « Shaivas » soit parmi les « Vaishnavas » certains s'attachent plus particulièrement à la considération des « shaktis » et sont pour cette raison appelés « shaktas ».

« De plus, chacun des principes [ féminins ] peut être encore envisagé sous une pluralité d'aspect plus particularisés et de chacun d'eux dérivent aussi d'autres aspects secondaires, ...

« ... dérivation qui est [ la ] plus souvent décrite comme une filiation symbolique. »

[ « Kalî » étant pour Ramakrishna et pour Ma Ananda Mayi une représentation secondaire de « Pârvatî ». ]

« Les six « darshanas » sont le « Nyâya » et le « Vaishêshika », le « Sânkhva » et le « Yoga », la « Mîmânsâ » et le « Vêdânta » ; ...

« ... on les énumère habituellement dans cet ordre et par couple afin de marquer leurs affinités [ ... ] dès lors qu'il s'agit de points de vue qui dès l'origine étaient implicitement contenu en parfaite simultanéité dans la doctrine primordiale.

[ Les dons théologaux du Saint Esprit s'énoncent de la même façon (3 x 2) pour la même raison, le septième – la crainte de Dieu – étant leur condition de réception comme l'Amour du prochain conditionne l'expression des quatre vertus cardinales. ]

« On peut dire pour les caractériser sommairement que les deux premiers de ces points de vue sont analytiques tandis que les quatre autres sont synthétiques ; ...

« ... d'autre part, les deux derniers se distinguent des autres en ce qu'ils sont d'une façon directe et immédiate des interprétations du « Vêda » lui-même dont tout le reste n'est dérivé que plus lointainement ; ...

« ... aussi les opinions hétérodoxes même partiellement n'y ont-elles aucune prise tandis qu'il a pu s'en produire quelques-unes dans les écoles consacrées à l'étude des quatre premiers « darshanas ».

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Shivaïsme et Vishnuïsme [ pour ] Les points de vue de la doctrine (1930)

   

    

mercredi 26 février 2025

Nuées d'inconnaissance

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatorzième jour qui succède à la nuit
au troisième mois de la décade :

Je chante Héphaïstos
le subtil

Muse à la voix claire

Avec Athéna aux yeux de chouette
il a fait connaître aux hommes des techniques précieuses

Car les hommes vivaient auparavant dans les grottes des montagnes
comme des bêtes

Depuis Héphaïstos
leur a enseigné le travail de l'artisan
et a rendu leur vie plus facile
tout au long de l'année

Ils vivent en paix
dans les maisons qu'ils se sont faites

Sois bon pour nous
Héphaïstos
Donne-nous la vaillance et la richesse

Hymne homérique (XX) pour Héphaïstos
qui ne comprend que huit vers

« O Dieu à qui sont ouvert tous les cœurs et à qui parle toute volonté et à qui rien de secret ne demeure caché :

« Je Vous supplie de purifier les desseins de mon cœur par l'ineffable don de Votre grâce en sorte que je puisse parfaitement Vous aimer et dignement Vous louer. Amen. »

« Deus cui omne cor patet et omnis voluntas loquitur et quem nullum latet secretum :

« Purifica per infusionem Sancti Spiritus cogitationes cordis nostri ut te perfecte diligere et digne laudare mereamur. »

Prière du prologue au Nuage d'inconnaissance pour l'Oraison de la Messe votive du Saint Esprit : « Ad postulandam graciam Spiritus Sancti ».

« Ces remarques [ sur l'Homme universel ] suffisent pour permettre de comprendre sans difficulté la description symbolique de l'origine des castes telle quelle se rencontre en de nombreux textes et tout d'abord dans le « Purusha-sûkta » du « Rig-Vêda (X 90) : ...

« De « Purusha » [ le Manu ] le « Brâhmana » fut la bouche, le « Kshatriya » les bras, le « Vaishya » les hanches ; le « Shûdra » naquit sous ses pieds ».

[ Cette description suffit à démontrer qu'il s'agit en réalité d'un ternaire : « Oratores » / « Belatores » / « Laboratores » où le « Shudra » reste un élément hétérogène d'origine dravidienne. ]

« On trouve ici l'énumération des quatre castes dont la distinction est le fondement de l'ordre social et qui sont d'ailleurs susceptibles de subdivisions secondaires plus ou moins nombreuses : ...

- « les « Brâhmanas » représentent essentiellement l'autorité spirituelle et intellectuelle ; ...

- « les « Kshatriyas », le pouvoir administratif comportant à la fois les attributions judiciaires et militaires et dont la fonction royale n'est que le degré le plus élevé ; ...

- « les « Vaishyas », l'ensemble des diverses fonctions économiques, commerciales et financières ; ...

- « quant aux « Shudra », ils accomplissent tous les travaux nécessaires pour assurer la subsistance purement matérielle de la collectivité.

[ Ces catégories sont identifiables dans la généalogie noachique à « Cham » pour l'élément hétérogène, à « Sem » pour les fonctions des « Vaishyas » et à la « Japhet » pour celles des « Kshatriyas » ; ...

... les prophètes assurant celles des « Brâhmanas » à la suite d'Abba Râ-Amon. ]

« Pour les même raisons, les déviations de la doctrine apparaissent généralement comme liées à une subversion de la hiérarchie sociale : ...

« ... ainsi des schismes comme ceux des Jaïnas et des Bouddhistes ont eu pour point de départ les tentatives faites à diverses reprises par les « Kshatriyas » pour rejeter la suprématie des « Brâhmanas », ...

« ... suprématie dont la raison d'être apparaît nettement par tout ce que nous avons dit sur la vraie nature de la civilisation hindoue. »

[ Il s'agit bien au contraire d'une tradition dravidienne à part entière inscrite par la suite dans la perspective hindoue à partir de la mystique vishnuïte des dix « avataras » où elle occupe la neuvième place de la décade en s'identifiant au Mercure hermétique. ]

« La participation à la tradition [ hindoue ] n'est pleinement effective que pour les membres des trois premières castes ; ...

« ... c'est ce qu'expriment les diverses désignations qui leur sont exclusivement réservées comme celles « d'arya » que nous avons déjà mentionnée et de « dwija » ou [ de ] « deux fois né » [ au sens initiatique de cette renaissance. ]

[ Ce qui confirme le ternaire de la tradition « aryenne ». ]

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Principe de l'institution des castes (1930)

   

    

lundi 24 février 2025

La Maison dorée

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatorzième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je commence par chanter
Poséidon
le grand dieu

Qui fait bouger la terre
et la mer
où rien ne pousse

Seigneur des vagues

Maître de l'Hélicon

[ en Béotie ]

et d'Aïgaï la grande

[ en Macédoine ]

Toi qui secoues la terre
les dieux t'ont donné un double don

celui de dompter les chevaux [ de la mer ]
et de secourir les bateaux

Réjouis-toi Poséidon
aux bleus cheveux

Seigneur de la Terre
heureux et bienveillant

Viens en aide à ceux qui naviguent

Hymne homérique (XXII) pour Poséidon
qui ne comprend que sept vers

« C'était les cartes de sa patrie cosaque ou plutôt de son odyssée à la recherche de celle-ci.

« La main de Krasnov traçait sur ces cartes avec le geste vigoureux d'un général qui dessine le plan de l'offensive, les lignes d'une fuite perpétuelle : ...

« ... depuis Nowogrudok à cent verstes de Minsk où les cosaques s'étaient établis en 1944 dans un Kazakhstan assiégé par les Allemands – avec l'espoir de pouvoir y rester pour toujours – ...

« ... puis toujours plus à l'Ouest et au Sud à travers la Pologne, l'Allemagne, l'Autriche jusqu'à ce dernier voyage en Carnie – de Villaco à Tolmezzo – [ sur un ] parcours que Krasnov allait bientôt refaire en sens inverse.

« Les Allemands leur avaient promis une patrie – un Kosakenland – [ mais ] au fur et à mesure que la guerre progressait, ce Kosakenland était déplacé sur les cartes des états-majors allemands vers l'Occident et la Méditerranée ...

«... et le peuple cosaque se mettait en marche pour le rejoindre avec ses carrioles et ses chevaux, ses femmes et ses enfants, ses armes et ses chameaux, ses vieux drapeaux et ses meubles.

« Ils étaient désormais en Carnie – ayant atteint ce port qu'ils croyaient ultime et qui devait l'être pour de bon mais dans un sens bien différent – installés dans ces villages transformés en Stanitz du Don [ Sièges administratifs des communes cosaques ] ...

« ... et rebaptisés avec des noms cosaques. »

« Quand il se mit à tracer sur ces cartes [ ... ] les lignes réelles de ces retraites parcourues et les traces imaginaires de ses avancées projetées, il me sembla [ ... ] avoir déjà vu cette scène.

« Et tandis que je la voyais se superposer avec la scène réelle que j'avais sous les yeux, je m'aperçus que je donnais un visage à une page [ de son roman ] que j'avais lue auparavant.

[ « De l'aigle impérial au drapeau rouge » ]

« Krasnov y décrivait Kornilos – le général blanc de la guerre civile : il le décrivait occupé à étudier à la lumière d'une chandelle dans une cabane cosaque les cartes de la Russie et les plans stratégiques contre les Bolchevicks.

« J'avais sous les yeux Krasnov – fièrement naïf et borné – tel qu'il avait vu Kornilov dans son souvenir avec ses moustaches tombantes et ses yeux mongols penché sur les cartes.

« Et don Caffaro prit le livre et se mit à lire avec un ton faussement ironique et en réalité assez ému : ...

« Il voyait ouvert devant lui – avait écrit Krasnov – la longue porte par où les nations asiatiques étaient entrées pour envahir l'Europe à l'époque de Gengis Khan et de Tamerlan.

« Il se souvenait des années de sa jeunesse et il revoyait les déserts et les montagnes de l'ardente ville de Tachkent envahie par une poétique mélancolie, Fergana – ce paradis terrestre – et l'Inde – songe fantasmagorique aux mille couleurs.

« Il connaissait ces régions depuis son enfance ! Il espérait pouvoir entrer en contact avec les Anglais pour former un nouveau front sur l'Orient qui irait de l'Oural à la Volga... »

Cf. Claudio Magris – Enquête sur un sabre (1987)

« [ En ] Inde, l'atomisme apparut tout d'abord dans l'école cosmologique de Kanâda ; ...

« ... il est à remarquer du reste que les conceptions hétérodoxes ne pouvaient guère se former dans les écoles adonnées à la spéculation purement métaphysique ...

« ... parce que sur le terrain des principes l'absurdité ressort beaucoup plus immédiatement que dans les applications secondaires.

« Cette théorie atomiste ne fut jamais chez les Hindous qu'une simple anomalie sans grande importance du moins tant qu'il ne vint pas s'y ajouter quelque chose de plus grave ; ...

« ... elle n'eut donc qu'une extension fort restreinte surtout si on la compare à celle qu'elle devait acquérir plus tard chez les Grecs où elle fut couramment acceptée par diverses écoles de « philosophie physique » ...

« ... parce que les principes traditionnels faisaient déjà défaut et ou l’Épicurisme surtout lui donna une diffusion considérable dont l'influence s'exerce encore sur les Occidentaux modernes [ dans la première moitié du XXe siècle. ]

« Pour en revenir à l'Inde, l'atomisme ne se présenta tout d'abord que comme une théorie cosmologique spéciale dont la portée comme telle était assez limitée ; ...

« ...mais pour ceux qui admettaient cette théorie, l'hétérodoxie sur ce point particulier devait logiquement entraîner l'hétérodoxie sur beaucoup d'autres points car tout se tient étroitement dans la doctrine traditionnel.

« Ainsi la conception conception des atomes comme éléments constitutifs des choses a pour corollaire celle du vide dans lequel ces atomes doivent se mouvoir ; ...

« ... de là devait sortir tôt ou tard une théorie du « vide universel » et c'est ce qui eut lieu en effet avec le Bouddhisme qui fut naturellement amené à identifier ce vide avec « l'âkâshâ » ou « éther », ...

« ... donc à nier l'existence de celui-ci comme élément corporel et à n'admettre plus que quatre éléments au lieu de cinq.

[ Ce qui n'est pas le cas pour la symbolique des Stupas qu'on retrouve étrangement dans l'église de Rennes-le-château où on les superpose du plus dense au plus subtile :

Terre (Asmodée) ► Eau (Bénitier) ► Feu (Salamandres) ► Air (Anges) ► ...

L'identité d'Asmodée est discutable mais se réfère clairement aux régions les plus basses de la sphère sublunaire tandis que les quatre anges qui tracent le signe de la Croix pour en conjurer l'influence se retrouvent sous le Pavois de saint Antoine de Padoue.

Le cinquième élément peut être identifié à l'Enfant Jésus dans le récit évangélique tandis que les lettres « B » et « S » qu'on identifie aux deux cours d'eaux qui portent ces initiales sont à mettre avec en rapport avec les deux Salamandres. ]

« Il faut encore noter à ce propos que la plupart des philosophes grecs n'ont admis que quatre éléments comme les Bouddhistes et que si quelques-uns ont cependant parlé de l'éther, ...

[ Comme il apparaît dans l'hymne homérique pour Arès (VIII 7) auquel Backès donne une origine plus récente que le recueil dont le nombre de pièces (33) est celui qu'indique Danielou pour les dieux du Polythéisme hindou dans les trois mondes.

Puisque nous avons constaté des strates dans la recomposition du recueil à partir des « Dioscures » (2) et des « Aetir » (8), nous pouvons imaginer que la huitième pièce fut recomposée dans le style orphique qui la caractérise. ]

« ... ils ne l'on jamais fait que d'une façon assez restreinte en lui donnant une acception beaucoup beaucoup plus spéciale que les Hindous et d'ailleurs beaucoup moins nette.

[ Ce qui ne veut absolument rien dire mais signale comme pour le zoroastrisme l'esprit sectaire de René Guénon qui ne conteste en-dehors de la Tradition primordiale que les tendances les plus discutables de ces traditions secondaires qu'il qualifie d'hétérodoxes. ]

« Nous avons déjà dit suffisamment de quel côté doivent être les emprunts quand on constate des concordances de ce genre et surtout quand ces emprunts sont faits d'une façon incomplète qui est peut-être leur marque la plus visible ; ...

« ... et qu'on aille pas objecter que les Hindous auraient « inventé » l'éther après coup pour des raisons plus ou moins plausibles analogues à celles qui le font accepter assez généralement par les physiciens modernes ; ...

« ... leurs raisons sont d'un tout autre ordre et ne sont point tirées de l'expérience ; ...

« ... il n'y a aucune « évolution » des conceptions traditionnelles ainsi que nous l'avons déjà expliqué et d'ailleurs le témoignage des textes védiques est formel aussi bien pour l'éther que pour les quatre autres éléments corporels.

« Il semble donc que les Grecs lorsqu'ils ont été en contact avec la pensée hindoue n'aient dans bien des cas recueilli cette pensée que déformée et mutilée et encore ne l'ont-ils pas toujours exposée fidèlement telle qu'ils l'avaient recueillie ; ...

« ... du reste, il est possible comme nous l'avons indiqué qu'ils se soient trouvés au cours de leur histoire en rapports plus directs et plus suivis avec le Bouddhisme. »

[ « ... la doctrine de Kanâda n'était que partiellement hétérodoxe mais il y en avait déjà d'autres qui l'étaient à peu près aussi complètement que le Bouddhisme, suffisamment en tout cas pour n'être plus hindoues : ...

« ... tel était surtout le Jaïnisme dont l'influence directe est d'autant moins niable que Shâkya-Muni eut pour précepteur Mahâvira que les Jaïnas regardent comme le dernier de leurs « Tîrthamkaras ». ]

[ Les vingt-quatre « tîrthaṅkaras » des Jaïnas dont Mahâvira est le dernier forment une chaîne aussi complète que les vingt-quatre « avâtarâs » de Vishnu dans le Mahâbhârata ou les vingt-quatre prophètes coraniques de l'Islam.

Mais le bouddha Shâkyamuni s'inscrit aussi dans un ensemble plus restreint qui correspond à la décade des quatre « Yugas » du « Manvantara » dans la Matrice arithmétique du « Kalpa » où il précède le dernier – Sri Kalkî – à la suite de Sri Krishna.

Shâkyamuni est le Sceau des « tîrthaṅkaras » comme Muḥammad est le Sceau des prophètes en vertu de la même énumération. ]

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Orthodoxie et hétérodoxie [ et ] à propos du Bouddhisme (1930)

La cosmologie ne relève que du monde des formes (Σ 3 = 6) et des présences (Σ 4 = 10) tandis que l'unité de la quintessence apparaît dans les mondes supérieurs comme ...

- le cinq central de l'ennéade (9) au milieu des quatre paires de la décade (10)

- le cinq sommital de la décade (Σ 10 = 55) en contact avec l'Ipséité divine (Huwa)

- les cinq paires undécimales (11) de la Somme (55) en rapport avec la quintessence

dans les mondes du « Lam-Alif » (31), du « Yâ » (10) et du « Hâ » (5) de « Huwa » (11).

Le monde des formes n'accède à la négation – « Lâ » – qu'en passant par celui de la contrainte qui est caractérisé par la dyade (2).

C'est pourquoi les anciens ne donnent dans leur description de ce monde que la moitié des phases dont nous avons rendu compte sous la forme des haltes et de leurs demeures.

Mais celles que nous avons rassemblés restent encore incomplètes puisque nous n'avons donné que 690 demeures aux 720 que nous avons fini de répertorier.

Et parmi celles que nous avons mentionné 177 n'ont toujours pas été attribuées parmi les lettres (18) pour lesquelles l'Imam du « Tawḥid » a prévu dix sphères puisque nous nous sommes arrêté à la troisième sphère de la deuxième lettre – « Bâ » (2).

L'ange de la détermination nous impose une halte au seuil de la Porte que nous avions trouvé près du val d'Or et dont l'accès nous avait été refusé bien qu'aillant pénétré par les sept portes qui mènent à travers le val jusqu'à la Maison dorée.

    

     

vendredi 21 février 2025

La tradition primordiale

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dixième jour qui succède à la nuit
au
dixième mois de la décade :

Théorème des nombres triangulaires pour la Somme des nombres naturels :

« Σ x = (x² + x) / 2 »

Somme de la décade ...

« Σ 10 = (10² + 10) / 2 = 55 »

... dans la triple enceinte ...

« 40 + 10 + 5 »

... avec les quatre piliers, ...

« (1 + 9) + (2 + 8) + ( 3 + 7) + (4 + 6) »

... les deux acolytes ...

« 5 + 5 »

... et leur Pôle ...

« 5 »

... pour les trois esseulés ...

« 50 » et « 5 » = « 5 x 11 »

... parmi les onze ...

« (10 + 1) + (9 + 2) + (8 + 3) + (7 + 4) + (6 + 5) »

... de la décade :

« Σ 4 = (4² + 4) / 2 = 10 »

Les esseulés comprennent ici le Pôle. Ce qui écarte le quatrième Pilier inclus parmi eux quand on écarte le Pôle. L'un des deux acolytes est alors semblable à Dieu comme c'est le cas pour l'archange Mikaël qu'on identifie au « Metatron » – Celui qui est sur le Trône.

Ici on peut dire que le quatrième Pilier qui est celui la Communauté des croyants n'est pas dans l'isolement. Là on peut dire que le Pôle comme le « Brahâtmâ » reste dans le domaine du non-manifesté et s'identifie au « Janus » des deux acolytes.

« La cas d'Angelo Chiriatti s'inscrit dans le cadre du catholicisme marginal des Pouilles, plus précisément dans la mouvance du visionnaire stigmatisé Domenico Masselli de Stornarella (+ 1994) à ce jour la plus notable du phénomène visionnaire de la Capitanate.

[ « La Capitanate est une région de la province des Pouilles en Italie méridionale dont le mont Gargano est le territoire le plus étendu et où se trouve San Giovanni Rotondo rendue célèbre par saint Pio da Pietrelcina (+ 1968). » ]

« Mais il est tributaire de divers apports extérieurs dont le moindre n'est pas celui du « Petit Vatican » de Clémery » [ en Lorraine. ]

« Les apparitions de la Cava (1970) attirant de moins en moins de monde, le visionnaire disparaît dans le courant de l'année 1974 et les rares fidèles qu'il conserve le disent retiré dans un couvent.

« En réalité, il a gagné la France pour entrer dans l’Église Rénovée de Michel Collin alias Clément XV.

« Celui-ci vient de mourir et dans son « Petit Vatican » de Clémery en proie à des rivalités internes et déserté par de nombreux adeptes Angelo Chiriatti est accueilli à bras ouverts.

« Quand il revient en Italie en 1978, il se présente à Stornarella chez le visionnaire stigmatisé Domenico Masselli comme évêque franciscain alors qu'il n'a pas vingt-cinq ans !

« Il y célèbre quelques messes fort lucratives mais le 4 décembre 1978 les carabiniers mettent fin à son apostolat. Relâché peu après, il disparaît dans la nature. »

Cf. Joachim Bouflet – Impostures mystiques – Angelo Chiriatti (1955) Italie – La Madone de la Cava (2023)

« Avant son établissement [ en ] Inde, cette [ ... ] tradition [ la tradition primordiale ] était celle d'une civilisation que nous n'appellerons point « âryanisme » [ ... ] mais pour laquelle nous pouvons accepter [ ... ] la dénomination d'indo-iranienne, ...

« ... bien que son lieu de développement n'ait été vraisemblablement pas plus l'Iran que l'Inde et simplement pour marquer qu'elle devait par la suite donner naissance aux deux civilisations hindoue et perse distinctes et même opposées par quelques traits.

« Il dut donc à une certaine époque se produire une scission assez analogue à ce que fut plus tard dans celle du Bouddhisme ; ...

« ... et la branche séparée – déviée par rapport à la tradition primordiale – fut alors ce que nomme l'Iranisme, c'est-à-dire ce qui devait devenir la tradition perse appelée encore Mazdéisme [ que Guénon qualifie d'antitraditionnelle. ]

« ... [ cette tradition indépendante ] avait sans doute pris ce caractère longtemps avant d'être codifiée dans l'Avesta sous le nom de Zarathoustra ou Zoroastre dans lequel il faut voir d'ailleurs non pas la désignation d'un homme mais plutôt celle d'une collectivité, ... »

[ Le caractère antitraditionnel que Guénon donne au Mazdéisme tient sans doute à son dualisme originel. C'est un dualisme relatif propre à toutes les traditions gnostiques auquel l'eschatologie de la parousie doit mettre fin.

Ce qui ne nous empêche donc pas de mettre Zoroastre avec le Bouddha entre Pythagore et Lao Tseu parmi les quatre domaines des cinq triades du Kali-Yuga quand nous les attribuons à la Tétraktys dès lors le nombre de leurs sceaux est de quatorze.

Nous ne comptons pas Vajradhara tel qu'il apparaît au centre de cet ensemble dans le Dharmakâya du Bouddha Sakyamuni. Ce qui nous permet de maintenir la triade orientale dans la décade des onze dont le Sommet est le Sceau des prophètes. ]

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Signification précise du mot « Hindou » (1930)

« Le mazdéisme ou zoroastrisme qui fut la religion de l'Iran préislamique est vivant aujourd'hui encore. Après l'effondrement de l'empire sassanide en 651, l'Iran fut d'abord considéré comme une part de l'empire arabe et non comme une terre d'islam.

« La conversion ne fut donc pas imposée mais elle séduisit vite une partie de la population déjà précédemment tenté par le judaïsme et le christianisme. Mazdéens et musulmans s'installèrent ainsi dans une relation conflictuelle parfois violente.

« Au IXe siècle, le clergé mazdéen a préservé son existence institutionnelle. [ ... ] Une haute fonction de dignitaire, le « chef de ceux qui ont la bonne religion » assure sa représentation à la cour des califes depuis Mamoun (813-833).

« C'est aussi l'époque d'une intense activité intellectuelle que l'on a appelée « Renaissance pehlevie ». Les traités théologiques en moyen-perse que nous avons conservés sont composés ou reçoivent leur ultime rédaction.

« Mais l'islamisation systématique depuis 750 fait des progrès décisifs.

« Le dernier noble mazdéen et le propre fils du « chef de ceux qui ont la bonne religion » se convertissent vers 850 et les musulmans sont majoritaires dans les villes refuges du mazdéisme à l'aube du Xe siècle.

« La période qui va de l'avènement des Buyides au soulèvement mazdéen de Shiraz est présentée comme paisible mais c'est alors que la production d'une littérature religieuse en moyen-perse se tarit et que certains mazdéens optent pour l'émigration en Inde.

« Les destructions décisives surviendront au siècle suivant avec les invasions seldjuks et mongoles qui balaieront entre autres les encore puissantes communautés du Sistân.

« Le Portugais Pedro Teixeira en 1610 puis l'Italien Pietro della Valle en 1617 seront les premiers Européens à signaler l'existence de communautés religieuses iraniennes que les musulmans appelaient « guèbres » ...

« [ « gaur » en persan – c'est-à-dire les « ânes » que Kellens interprète d'une façon tout à fait vulgaire ] et qui se définissaient elles-mêmes comme « zoroastriennes » – « zartushti ». Elles comptent aujourd'hui (en 2006) environ trente mille personnes. »

« Les groupes émigrés en Inde à partir du Xe siècle ont une postérité plus nombreuse. [ ... ]

« Ils se sont fixés principalement dans les villes qui bordent le golfe de Cambay – Bombay, Nausari, Surat) où sous le nom de « parsis » qui [ se ] réfèrent à leur origine ethnique, ils ont su parfois prospérer économiquement et intellectuellement. [ ... ]

« Aujourd'hui un fort mouvement d'émigration vers l'Occident – principalement les pays anglo-saxons – engagent les zoroastriens dans deux débats où se joue leur destin : le rapport à maintenir avec les communautés mères d'Asie et l'accueil de convertis. »

Cf. Jean Kellens – La quatrième naissance de Zarathushtra – Les zoroastriens aujourd'hui (2006) + Introduction et Conclusion « en l'absence de Zarathushtra » :

« Zarathushtra aura donc connu bien des naissances : celle de son être immatériel, celle de son être matériel, son apparition dans l'espace terrestre.

« Avant sa réapparition finale, il aura pour destin de naître une quatrième fois lorsque l'interprétation réaliste des Gâthâs lui conférera la dignité de personnage historique. »

[ « ... la datation moyenne « 258 ans avant Alexandre » sera désignée comme la date pseudo-historique. » ] La victoire d'Alexandre sur les Achéménides est datée de 330 avant l'ère chrétienne (330 + 258 = 588).

« Le mazdéisme est au même titre que le védisme un développement spontané et libre de la religion indo-iranienne se transformant sans secousse et sans qu'il soit besoin d'invoquer une invasion étrangère ou une révolution intérieure. »

Kellens cite ici James Darmesteter (+ 1894) dont la citation date de 1875.

   

    

mercredi 19 février 2025

Passages vers l'Universel

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la septième sphère
parmi les huit sphères célestes de la quinzième lettre :

« Ṣâd »

Auguste Reine des cieux !

Souveraine Maîtresse des Anges !

Vous qui avez reçu de Dieu

dès le Commencement

le Pouvoir et la Mission d'écraser la tête de Satan,

nous Vous le demandons humblement :

envoyez Vos légions célestes pour que

sous Vos ordres et par Votre Puissance

elles poursuivent les démons,

les combattent partout,

répriment leur audace et les refoulent dans l'abîme.

Qui est Comme Dieu ?

Ô Bonne et Tendre Mère !

Vous serez toujours notre Amour et notre Espérance.

Ô Divine Mère !

Envoyez les Saints Anges pour nous défendre

et repousser loin de nous le cruel ennemi.

Saints Anges et Archanges !

Défendez-nous !

Gardez-nous !

Amen !

Prière transmise par la Reine des Anges au Vénérable Père Cestac

le 13 janvier 1863

qui l'établit aux pieds de Notre-Dame du Refuge

Saint Michel Archange étant Comme Dieu

Conformément à la Prière que le pape Léon XIII composa

le 13 octobre 1884 :

Très Glorieux Prince des Armées célestes !

Saint Michel Archange !

Défendez-nous dans le combat contre les Principautés et les Puissances,

contre les chefs de ce monde de ténèbres,

contre les esprits de malice répandus dans les airs.

Venez en aide aux hommes que Dieu a faits à Son image et à Sa ressemblance

et rachetés à si haut prix de la tyrannie du démon.

C'est vous que la Sainte Église vénère comme son Gardien et son Protecteur,

Vous à qui le Seigneur a confié les âmes rachetées

pour les introduire dans la céleste félicité.

Conjurez le Dieu de Paix pour qu'il écrase Satan sous nos pieds

afin de lui enlever tout pouvoir de retenir encore les hommes captifs

et de nuire à l’Église.

Présentez au Très-Haut nos prières

afin que descendent sur nous les miséricordes du Seigneur

et saisissez vous-même l'antique Serpent

qui n'est autre que le diable ou Satan

pour le précipiter enchaîné dans les abîmes

en sorte qu'il ne puisse plus jamais séduire les nations.

Au nom de Jésus-Christ

Notre Dieu et Seigneur

avec l'intercession de l'Immaculée Vierge Marie

Mère de Dieu,

de Saint Michel Archange,

des saints apôtres Pierre et Paul

et de tous les saints

et appuyés sur l'autorité sacrée de Notre Mère la Sainte Église

nous entreprenons avec confiance de repousser les attaques et les ruses du démon.

Amen !

Après quoi la Sainte Mère de Dieu apparut le 13 de chaque mois

à cinq reprises entre mai et octobre 1917 à Fatima.

Le 19 août eut lieu la quatrième apparition.

En effet – le 13 Août – les enfants avaient été enlevés
par l´administrateur du Conseil qui les garda prisonniers trois jours.

« Une autre branche plus complètement déviée encore [ que la « Bhrama-Samâj » de Râm Mohun Roy (+ 1833) ou « l'Ârya-Samâj » de Dayânanda Saraswatî (+ 1883) ] est celle qui fut fondée par Vivêkananda (+ 1902), ...

« ... disciple infidèle de l'illustre Râmakrishna (+ 1886) et qui a recruté surtout des adhérents en Amérique et en Australie où elle entretient des missions et des temples.

« Le Vêdânta est devenu là ce que Schopenhauer (+ 1860) avait cru y voir : une religion sentimentale et consolante avec une forte dose de moralisme protestant ; ...

[ « ... Schopenhauer a ridiculement travesti le Bouddhisme en en faisant une sorte de moralisme pessimiste et [ ... ] donné la juste mesure de son niveau intellectuel en cherchant des consolations dans le Vêdânta ; ... » ]

« ... et sous cette forme déchue, il se rapproche étrangement du « théosophisme » pour lequel il est plutôt un allié naturel qu'un rival ou un concurrent.

« Les allures évangéliques de cette pseudo-religion lui assurent un certain succès dans les pays anglo-saxons et [ ... ] la majorité de sa clientèle est constituée par l'élément féminin dans lequel elle trouve même les agents les plus ardents de sa propagande, ...

« ... car bien-entendu la tendance toute occidentale au prosélytisme sévit avec intensité dans ces organisations qui n'ont d'oriental que le nom et quelques apparences purement extérieures, ...

« ... tout juste ce qu'il faut pour attirer les curieux et les amateurs d'un exotisme de la plus médiocre qualité.

« Sorti de cette bizarre invention américaine d'inspiration bien protestante aussi qui s’intitula [ à Chicago ] le « Parlement des religions » (1893) et d'autant mieux adapté à l'Occident qu'il était plus profondément dénaturé, ...

« ... ce soi-disant « Vêdanta » qui n'a pour ainsi dire plus rien de commun avec la doctrine métaphysique pour laquelle il veut se faire passer ne mérite certes pas qu'on s'y arrête davantage ; ...

« ... mais nous tenions du moins à signaler son existence comme celle des autres institutions similaires pour mettre en garde contre les assimilations erronés que pourraient être tentés de faire ceux qui les connaissent, ...

« ... et aussi parce que pour ceux qui ne les connaissent pas, il est bon d'être informé quelque peu sur ces choses qui sont beaucoup moins inoffensives qu'elles ne peuvent le paraître au premier abord. »

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les interprétations occidentales – Le Vêdânta occidentalisé [ et ] l'influence allemande (1930)

L'illustre Râmakrishna n'eut pour disciple fidèle que la source même de la déesse Kali qui s'était manifestée à lui dès 1858 telle qu'elle s'identifia ensuite en 1926 avec Mâ Ananda Moyî (+ 1982) à celle qui fut dès lors considérée par ses disciples comme son émanation.

Identification qui ne serait être interprétée comme une filiation dans la tradition dont elle est issue et où elle s'inscrit mais plutôt comme sa dissolution dans l'Universel sans qu'aucune forme traditionnelle n'eut été préalablement établie.