...
Retour
vers la demeure des haltes
Pour
la demeure du quatorzième jour qui succède à la nuit
au premier
mois de la décade :
●
Je
commence par chanter
Poséidon
le grand dieu
Qui
fait bouger la terre
et la mer
où rien ne pousse
Seigneur
des vagues
Maître
de l'Hélicon
[
en Béotie ]
et
d'Aïgaï la grande
[
en Macédoine ]
Toi
qui secoues la terre
les dieux t'ont donné un double don
celui
de dompter les chevaux [ de la mer ]
et de secourir les bateaux
Réjouis-toi
Poséidon
aux bleus cheveux
Seigneur
de la Terre
heureux et bienveillant
Viens
en aide à ceux qui naviguent
●
Hymne
homérique (XXII) pour Poséidon
qui ne comprend que sept vers
●
« C'était
les cartes de sa patrie cosaque ou plutôt de son odyssée à la
recherche de celle-ci.
« La
main de Krasnov traçait sur ces cartes avec le geste vigoureux d'un
général qui dessine le plan de l'offensive, les lignes d'une fuite
perpétuelle : ...
« ...
depuis Nowogrudok à cent verstes de Minsk où les cosaques s'étaient
établis en 1944 dans un Kazakhstan assiégé par les Allemands –
avec l'espoir de pouvoir y rester pour toujours – ...
« ...
puis toujours plus à l'Ouest et au Sud à travers la Pologne,
l'Allemagne, l'Autriche jusqu'à ce dernier voyage en Carnie – de
Villaco à Tolmezzo – [ sur un ] parcours que Krasnov allait
bientôt refaire en sens inverse.
« Les
Allemands leur avaient promis une patrie – un Kosakenland – [
mais ] au fur et à mesure que la guerre progressait, ce Kosakenland
était déplacé sur les cartes des états-majors allemands vers
l'Occident et la Méditerranée ...
«...
et le peuple cosaque se mettait en marche pour le rejoindre avec ses
carrioles et ses chevaux, ses femmes et ses enfants, ses armes et ses
chameaux, ses vieux drapeaux et ses meubles.
« Ils
étaient désormais en Carnie – ayant atteint ce port qu'ils
croyaient ultime et qui devait l'être pour de bon mais dans un sens
bien différent – installés
dans ces villages transformés en Stanitz du Don [ Sièges
administratifs des communes cosaques ] ...
« ...
et rebaptisés avec des noms cosaques. »
« Quand
il se mit à tracer sur ces cartes [ ... ] les lignes réelles de ces
retraites parcourues et les traces imaginaires de ses avancées
projetées, il me sembla [ ... ] avoir déjà vu cette scène.
« Et
tandis que je la voyais se superposer avec la scène réelle que
j'avais sous les yeux, je m'aperçus que je donnais un visage à une
page [ de son roman ] que j'avais lue auparavant.
[ « De
l'aigle impérial au drapeau rouge » ]
« Krasnov
y décrivait Kornilos – le général blanc de la guerre civile :
il le décrivait occupé à étudier à la lumière d'une chandelle
dans une cabane cosaque les cartes de la Russie et les plans
stratégiques contre les Bolchevicks.
« J'avais
sous les yeux Krasnov – fièrement naïf et borné – tel qu'il
avait vu Kornilov dans son souvenir avec ses moustaches tombantes et
ses yeux mongols penché sur les cartes.
« Et
don Caffaro prit le livre et se mit à lire avec un ton faussement
ironique et en réalité assez ému : ...
« Il
voyait ouvert devant lui – avait écrit Krasnov – la longue
porte par où les nations asiatiques étaient entrées pour
envahir l'Europe à l'époque de Gengis Khan et de Tamerlan.
« Il
se souvenait des années de sa jeunesse et il revoyait les déserts
et les montagnes de l'ardente ville de Tachkent envahie par une
poétique mélancolie, Fergana – ce paradis terrestre – et l'Inde
– songe fantasmagorique aux mille couleurs.
« Il
connaissait ces régions depuis son enfance ! Il espérait
pouvoir entrer en contact avec les Anglais pour former un nouveau
front sur l'Orient qui irait de l'Oural à la Volga... »
Cf.
Claudio Magris – Enquête sur un sabre (1987)
●
« [
En ] Inde, l'atomisme apparut tout d'abord dans l'école cosmologique
de Kanâda ; ...
« ...
il est à remarquer du reste que les conceptions hétérodoxes ne
pouvaient guère se former dans les écoles adonnées à la
spéculation purement métaphysique ...
« ...
parce que sur le terrain des principes l'absurdité ressort beaucoup
plus immédiatement que dans les applications secondaires.
« Cette
théorie atomiste ne fut jamais chez les Hindous qu'une simple
anomalie sans grande importance du moins tant qu'il ne vint pas s'y
ajouter quelque chose de plus grave ; ...
« ...
elle n'eut donc qu'une extension fort restreinte surtout si on la
compare à celle qu'elle devait acquérir plus tard chez les Grecs où
elle fut couramment acceptée par diverses écoles de « philosophie
physique » ...
« ...
parce que les principes traditionnels faisaient déjà défaut et ou
l’Épicurisme surtout lui donna une diffusion considérable dont
l'influence s'exerce encore sur les Occidentaux modernes [ dans la
première moitié du XXe siècle. ]
« Pour
en revenir à l'Inde, l'atomisme ne se présenta tout d'abord que
comme une théorie cosmologique spéciale dont la portée comme telle
était assez limitée ; ...
« ...mais
pour ceux qui admettaient cette théorie, l'hétérodoxie sur ce
point particulier devait logiquement entraîner l'hétérodoxie sur
beaucoup d'autres points car tout se tient étroitement dans la
doctrine traditionnel.
« Ainsi
la conception conception des atomes comme éléments constitutifs des
choses a pour corollaire celle du vide dans lequel ces atomes doivent
se mouvoir ; ...
« ...
de là devait sortir tôt ou tard une théorie du « vide
universel » et c'est ce qui eut lieu en effet avec le
Bouddhisme qui fut naturellement amené à identifier ce vide avec
« l'âkâshâ » ou « éther », ...
« ...
donc à nier l'existence de celui-ci comme élément corporel et à
n'admettre plus que quatre éléments au lieu de cinq.
[
Ce qui n'est pas le cas pour la symbolique des Stupas qu'on retrouve
étrangement dans l'église de Rennes-le-château où on les
superpose du plus dense au plus subtile :
Terre
(Asmodée) ► Eau (Bénitier) ► Feu (Salamandres) ► Air (Anges)
► ...
L'identité
d'Asmodée est discutable mais se réfère clairement aux régions
les plus basses de la sphère sublunaire tandis que les quatre anges
qui tracent le signe de la Croix pour en conjurer l'influence se
retrouvent sous le Pavois de saint Antoine de Padoue.
Le
cinquième élément peut être identifié à l'Enfant Jésus dans le
récit évangélique tandis que les lettres « B »
et « S » qu'on identifie aux deux cours d'eaux qui
portent ces initiales sont à mettre avec en rapport avec les deux
Salamandres. ]
« Il
faut encore noter à ce propos que la plupart des philosophes grecs
n'ont admis que quatre éléments comme les Bouddhistes et que si
quelques-uns ont cependant parlé de l'éther, ...
[
Comme il apparaît dans l'hymne homérique pour Arès (VIII 7) auquel
Backès donne une origine plus récente que le recueil dont le nombre
de pièces (33) est celui qu'indique Danielou pour les dieux du
Polythéisme hindou dans les trois mondes.
Puisque
nous avons constaté des strates dans la recomposition du recueil à
partir des « Dioscures » (2) et des « Aetir »
(8), nous pouvons imaginer que la huitième pièce fut recomposée
dans le style orphique qui la caractérise. ]
« ...
ils ne l'on jamais fait que d'une façon assez restreinte en lui
donnant une acception beaucoup beaucoup plus spéciale que les
Hindous et d'ailleurs beaucoup moins nette.
[
Ce qui ne veut absolument rien dire mais signale comme pour le
zoroastrisme l'esprit sectaire de René Guénon qui ne conteste
en-dehors de la Tradition primordiale que les tendances les plus
discutables de ces traditions secondaires qu'il qualifie
d'hétérodoxes. ]
« Nous
avons déjà dit suffisamment de quel côté doivent être les
emprunts quand on constate des concordances de ce genre et surtout
quand ces emprunts sont faits d'une façon incomplète qui est
peut-être leur marque la plus visible ; ...
« ...
et qu'on aille pas objecter que les Hindous auraient « inventé »
l'éther après coup pour des raisons plus ou moins plausibles
analogues à celles qui le font accepter assez généralement par les
physiciens modernes ; ...
« ...
leurs raisons sont d'un tout autre ordre et ne sont point tirées de
l'expérience ; ...
« ...
il n'y a aucune « évolution » des conceptions
traditionnelles ainsi que nous l'avons déjà expliqué et d'ailleurs
le témoignage des textes védiques est formel aussi bien pour
l'éther que pour les quatre autres éléments corporels.
« Il
semble donc que les Grecs lorsqu'ils ont été en contact avec la
pensée hindoue n'aient dans bien des cas recueilli cette pensée que
déformée et mutilée et encore ne l'ont-ils pas toujours exposée
fidèlement telle qu'ils l'avaient recueillie ; ...
« ...
du reste, il est possible comme nous l'avons indiqué qu'ils se
soient trouvés au cours de leur histoire en rapports plus directs et
plus suivis avec le Bouddhisme. »
[
« ... la doctrine de Kanâda n'était que partiellement
hétérodoxe mais il y en avait déjà d'autres qui l'étaient à peu
près aussi complètement que le Bouddhisme, suffisamment en tout cas
pour n'être plus hindoues : ...
« ...
tel était surtout le Jaïnisme dont l'influence directe est d'autant
moins niable que Shâkya-Muni eut pour précepteur Mahâvira que les
Jaïnas regardent comme le dernier de leurs « Tîrthamkaras ».
]
[
Les vingt-quatre « tîrthaṅkaras » des Jaïnas dont
Mahâvira est le dernier forment une chaîne aussi complète que les
vingt-quatre « avâtarâs » de Vishnu dans le Mahâbhârata ou les vingt-quatre
prophètes coraniques de l'Islam.
Mais le
bouddha Shâkyamuni s'inscrit aussi dans un ensemble plus restreint qui
correspond à la décade des quatre « Yugas » du
« Manvantara » dans la Matrice arithmétique du « Kalpa »
où il précède le dernier – Sri Kalkî – à la
suite de Sri Krishna.
Shâkyamuni
est le Sceau des « tîrthaṅkaras » comme Muḥammad est
le Sceau des prophètes en vertu de la même énumération. ]
Cf.
René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines
hindoues – Les doctrines hindoues – Orthodoxie et hétérodoxie [
et ] à propos du Bouddhisme (1930)
La
cosmologie ne relève que du monde des formes (Σ 3 = 6) et des
présences (Σ 4 = 10) tandis que l'unité de la quintessence
apparaît dans les mondes supérieurs comme ...
-
le cinq central de l'ennéade (9) au milieu des quatre paires de la
décade (10)
-
le cinq sommital de la décade (Σ 10 = 55) en contact avec l'Ipséité
divine (Huwa)
-
les cinq paires undécimales (11) de la Somme (55) en rapport avec la
quintessence
dans
les mondes du « Lam-Alif » (31), du « Yâ »
(10) et du « Hâ » (5) de « Huwa » (11).
Le
monde des formes n'accède à la négation – « Lâ » –
qu'en passant par celui de la contrainte qui est caractérisé par la
dyade (2).
C'est
pourquoi les anciens ne donnent dans leur description de ce monde que la moitié
des phases dont nous avons rendu compte sous la forme des haltes et
de leurs demeures.
Mais
celles que nous avons rassemblés restent encore incomplètes puisque
nous n'avons donné que 690 demeures aux 720 que nous avons fini de
répertorier.
Et
parmi celles que nous avons mentionné 177 n'ont toujours pas été
attribuées parmi les lettres (18) pour lesquelles l'Imam du
« Tawḥid » a prévu dix sphères puisque nous nous
sommes arrêté à la troisième sphère de la deuxième lettre –
« Bâ » (2).
L'ange
de la détermination nous impose une halte au seuil de la Porte que
nous avions trouvé près du val d'Or et dont l'accès nous avait été
refusé bien qu'aillant pénétré par les sept portes qui mènent à
travers le val jusqu'à la Maison dorée.