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Retour vers la demeure des haltes
Pour
la demeure du cinquième jour qui succède à la nuit
au troisième
mois de la décade :
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« L'ouvrage posthume de Saint-Yves d'Aveydre intitulé « Mission de l'Inde » qui fut publié en 1910 [ par les Amis de Saint-Yves ] contient la description d'un centre initiatique mystérieux désigné sous le nom d'Agarttha ; ... »
[ Le titre de la Mission reste incomplet et Boisset date l'édition originale qui fut détruite par l'auteur en 1886. Guénon en signale une seconde de 1949 : « Mission de l'Inde en Europe. Mission de l'Europe en Asie. La question du Mahatma et sa solution. » ]
« Jusque là [ ... ] il n'avait guère en Europe été fait mention de l'Agarttha et de son chef – le Brahâtmâ – que par un écrivain fort peu sérieux – Louis Jacolliot – dont il n'est pas possible d'invoquer l'autorité ; ... »
[ « Les fils de Dieu » et « Le spiritisme dans le Monde » de Jacolliot datent de 1873 et de 1875 et sont par conséquent antérieurs à l'usage qu'aurait pu en faire Saint-Yves d'Alveydre.
Mais Boisset signale « un prince afghan » et « un sage hindou » – Guénon « deux Hindou au moins » – qui suggèrent plutôt des sources indépendantes. ]
« [ Et ] il s'est produit en 1924 un fait nouveau et quelque peu inattendu : ...
« ... le livre intitulé « Bêtes, Hommes et Dieux » dans lequel M. Ferdinand Ossendowski raconte les péripéties du voyage mouvementé qu'il fit en 1920 et 1921 à travers l'Asie Centrale renferme [ ... ] des récits presque identiques à ceux de Saint-Yves ; ... »
[ Personne ne semble avoir songé à un rapprochement entre « le Roi du Monde » d'Ossendowski et « le Seigneur de la Terre » de l'Apocalypse attribué à Saint-Jean qui accrédite une source orientale – cf. Ap II 4. » ]
Cf. René Guénon – Le Roi du Monde – Notions sur l'Agarttha en Occident (1958)
Guénon discrédite Jacolliot et accrédite Saint-Yves d'Alveydre d'une façon quelque peu arbitraire – l'un est théosophe l'autre pas – avant de trouver chez Ossendowski des récits plus convaincants :
Il est entre autres question d'une Pierre noire transportée à Ourga en Mongolie et d'un anneau ayant appartenu à Gengis Khan qui serait la possession du Bogdo Khan – le Bouddha Vivant.
Ce qui nous permet d'identifier le Khan à la fonction de Sri Kalki.
Mais tandis que Saint-Yves semble attribuer la création de l'Agarttha à Sri Krishna, Guénon affirme avec Ossendowski dans une note de son chapitre consacré à l'omphalos et aux bétyles qu'il y a là autre chose qu'une simple référence au bouddhisme :
« ... M. Ossendowski indique à plusieurs reprises que le culte de Râma existe toujours en Mongolie ; ... »
On est de toute façon devant l'une des émanations de Vishnou qui se manifestent à travers les âges comprenant également celle de Sri Budha.
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« Suivant Saint-Yves, le chef suprême de l'Agarttha porte le nom de Brahâtmâ [ ... ] « support des âmes dans l'esprit de Dieu » ; ...
« ... ses deux assesseurs sont le Mahâtmâ, « représentant de l’Âme universelle » et le Mahânga, « symbole de toute l'organisation matérielle du Cosmos » : ...
« ... c'est la division hiérarchique que les doctrines occidentales représentent par le ternaire « esprit – âme – corps » et qui est appliquée ici selon l'analogie constitutive du Macrocosme et du Microcosme. » [ ... ]
« D'après M. Ossendowski, le Mahâtmâ « connaît les événements de l'avenir » et le Mahânga « dirige les causes de ces événements » ; ...
« ... quant au Brahâtmâ, il peut « parler à Dieu face à face » et il est facile de comprendre ce que cela veut dire si l'on se souvient qu'il occupe le point central où s'établit la communication directe du monde terrestre avec les états supérieur ...
« ... et à travers ceux-ci avec le Principe suprême.
[ L'invariable Milieu où se manifeste l'activité du Ciel caractérisée par le nombre cinq dans l'écrit du fleuve Lo dont la figure orientale est celle du carré magique de Saturne. ]
Cf. René Guénon – Le Roi du Monde – Les trois fonctions suprême (1958)
Guénon propose ensuite des analogies à partir des trois éléments du Véda (AUM) ou le Brahâtmâ apparaît comme un Janus dans le monde primordial du non-manifesté unissant la fonction pontificale du Mahâtmâ et la fonction royale du Mahânga.
Ces fonctions sont alors celles du Brahmane et du Kshatriya que Guénon transpose parfois de façons discutables, en particulier quand il incorpore le Bogdo-Khan au ternaire du lamaïsme en ignorant le Panchen-Lama dont il occupe alors la fonction.
Ceci expliquant cela, on comprend pourquoi la Pierre noire d'Ourga envoyé au Dalaï-Lama par le Roi du Monde doit nécessairement passer par Lhassa dans un schéma où le Tashi-Lama occupe déjà la fonction sacerdotale du Mahatma.
Tout nous porte à croire au contraire que le Bogdo-Khan préserve la puissance résiduelle et l'influence spirituelle que sa lignée tient de Gengis Khan telles qu'elles furent transposées par la suite pour le Tibet au Dalaï-Lama.
Tout aussi discutable est l'identité des Roi-Mages qui ne sauraient être tous les trois à la fois Roi et Mage en même temps quand ils viennent saluer le fils de Dieu. Mais il pourrait s'agir des puissances temporels à la recherche d'un aérolithe tombé du Ciel.
La légende aura transposé la fonction du Christ sur ceux qui le cherchent dans les royaumes de ce monde en éludant l'origine mazdéenne quelque peu compromettante de l'église syriaque pour sa transposition judéo-chrétienne.
Et enfin qu'en est-il de la préséance du spirituel sur le temporel sous la conjonction des fonctions ? La conjonction efface cette préséance qui n’apparaît qu'avec leur distinction tandis qu'elle monte vers le Pôle et que l'autre en descend.
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