jeudi 27 février 2025

L'Isâ wa Râ de la Trimûrti

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatrième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je commence par les Muses
et par Apollon

le fils de Zeus

C'est grâce aux Muses
et grâce à l'Archer

[ le dieu à l'arc d'argent ]

qu'on peut voir sur la terre
des hommes qui chantent et qui jouent de la cithare

C'est grâce à Zeus
qu'on peut voir des rois

[ Zeus est le Roi des rois ]

Heureux celui que les Muses aiment d'amour :
de douces paroles coulent de sa bouche

Soyez dans la joie
les enfants de Zeus

[ Zeus est le Père céleste ]

Faites que mon chant lui vaille

Faites que je m'en souvienne
et qu'un autre chant lui vaille aussi

Hymne homérique (XXV) pour les Muses
et pour Apollon
qui ne comprend que sept vers
en reprenant quatre de la Théogonie d'Hésiode
(94 – 97)

« La confrérie des Sanusis a été fondée au début du XIXe siècle par Muḥammad ibn 'Alî as-Sinusi né en 1791 aux environs de Mostaganem.

« Très jeune, il fut initié à la mystique et partit pour Fès. Il fut initié successivement à deux confréries : la Qâdiriya et la Tayibiya.

« Il fit le pèlerinage rituel de La Mecque où il séjourna de 1830 à 1843.

« C'est en 1837 que Muḥammad as-Sinusi créa sa propre confrérie installant sa première zaouïa sur une montagne voisine de La Mecque. »

« Il parcourut ensuite la Cyrénaïque où il fonda plusieurs zaouïas.

« Maître de l'oasis de Djaraboul aux confins de l’Égypte et de la Tripolitaine, il la rendit prospère en la peuplant d'esclaves affranchis. »

« Il mourut en 1859 [ mais ] son œuvre fut continuée par son fils Aḥmad al-Mahdi qui fit de Djaraboul [ le centre ] de la confrérie de plus en plus prospère.

« Il mourut en 1910. Son neveu, Aḥmad ash-Sherif lui succéda. Organisés d'une façon militaire, ses [ disciples ] résistèrent à l'occupation française du Tibesti. »

« Durant la première guerre mondiale, les Sinusis luttèrent contre l'Angleterre aux frontières de l’Égypte et contre la France au Sahara.

« On les tient pour responsables de l'assassinat du Père de Foucauld. Vaincus près d'Agadès (1913-1917) ils se retirèrent en Libye. »

« En 1917, leur Sheykh était Idris ibn Muḥammad. En 1920, il fut attaqué par les Italiens.

« En 1931, l'occupation de Koufra mit fin à la puissance officielle des Sinusis dont les biens furent confisqués mais n'en continuèrent pas moins d'exister. » [ ... ]

« Après la seconde guerre mondiale, la Libye fut constituée en royaume indépendante sous l'autorité spirituelle et temporelle [ du Sheykh ] Idris (1951).

« Alors la confrérie reparut au grand jour plus prospère, plus dynamique que jamais.

« Depuis la Libye a connu des événements mouvementés parfois d'apparence contradictoire mais qui ne s'expliquent que par l'action des véritables maîtres du royaume : les Senusis. »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Les confréries, sociétés secrètes de l'Islam (1973)

« 'Isâ wa Râ » [ nous l'épelons pour le mettre en rapport avec « 'Isâ Râ-El » ] est envisagé sous [ un triple ] aspect [ ... ] qui [ constitue ] la « Trimûrti » ou « triple manifestation » [ des aspects principaux ] ...

« ... et [ duquel dérive ] d'autres aspects plus secondaires par rapport à ceux-là.

« Brahmâ » est « Ishwara » en tant que principe producteur des êtres manifestés ; ...

« ... il est ainsi appelé parce qu'il est considéré comme le reflet direct dans l'ordre de la manifestation de « Brahma », le Principe suprême.

[ Guénon distingue ici la forme neutre du « Brahma » et sa forme déterminé au masculin de « Brahmâ » en rejetant la forme indéterminée du « Brahman » qui accepte les deux genres. ]

« Les deux autres aspects constitutifs de la « Trimûrti » qui sont complémentaires l'un de l'autre sont « Vishnu » qui est « Ishwara » en tant que principe animateur et conservateur des êtres ...

« ... et « Shiva » qui est « Ishwara » en tant que principe non pas destructeur comme on le dit communément mais plus exactement transformateur ; ...

« ... ce sont donc bien là des « fonctions universelles » et non des entités séparées et plus ou moins individualisées. » [ ... ]

« Chacun des « aspects divins » est regardé comme doué d'une puissance ou énergie propre qui est appelée « shakti » et qui est représentée symboliquement sous une forme féminine : ...

- « la « shakti » de « Brahmâ » est « Saraswatî », ...

- « ... celle de « Vishnu » est « Lakshmî », ...

- « ... celle de « Shiva » est « Pârvatî ».

« Soit parmi les « Shaivas » soit parmi les « Vaishnavas » certains s'attachent plus particulièrement à la considération des « shaktis » et sont pour cette raison appelés « shaktas ».

« De plus, chacun des principes [ féminins ] peut être encore envisagé sous une pluralité d'aspect plus particularisés et de chacun d'eux dérivent aussi d'autres aspects secondaires, ...

« ... dérivation qui est [ la ] plus souvent décrite comme une filiation symbolique. »

[ « Kalî » étant pour Ramakrishna et pour Ma Ananda Mayi une représentation secondaire de « Pârvatî ». ]

« Les six « darshanas » sont le « Nyâya » et le « Vaishêshika », le « Sânkhva » et le « Yoga », la « Mîmânsâ » et le « Vêdânta » ; ...

« ... on les énumère habituellement dans cet ordre et par couple afin de marquer leurs affinités [ ... ] dès lors qu'il s'agit de points de vue qui dès l'origine étaient implicitement contenu en parfaite simultanéité dans la doctrine primordiale.

[ Les dons théologaux du Saint Esprit s'énoncent de la même façon (3 x 2) pour la même raison, le septième – la crainte de Dieu – étant leur condition de réception comme l'Amour du prochain conditionne l'expression des quatre vertus cardinales. ]

« On peut dire pour les caractériser sommairement que les deux premiers de ces points de vue sont analytiques tandis que les quatre autres sont synthétiques ; ...

« ... d'autre part, les deux derniers se distinguent des autres en ce qu'ils sont d'une façon directe et immédiate des interprétations du « Vêda » lui-même dont tout le reste n'est dérivé que plus lointainement ; ...

« ... aussi les opinions hétérodoxes même partiellement n'y ont-elles aucune prise tandis qu'il a pu s'en produire quelques-unes dans les écoles consacrées à l'étude des quatre premiers « darshanas ».

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Shivaïsme et Vishnuïsme [ pour ] Les points de vue de la doctrine (1930)

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire