vendredi 28 février 2025

Prakriti et Purusha

...

Pour la première des vingt-huit mansions lunaires
comprenant les deux cent soixante et une sphères célestes :

« Se plaçant au point de vue de la manifestation, le « Sânkhya » ...

[ le troisième des six « darshana » qui peut « se résumer tout entier dans la distinction et la considération de vingt-cinq « tattwas » ou principes et éléments vrais correspondant [ aux ] degrés [ de l'être manifesté ] hiérarchisés » ]

« ... prend pour point de départ « Prakriti » [ ... ] qui est la substance universelle indifférenciée et non-manifestée en soi mais dont toutes choses procèdent par modification ; ...

« ... ce premier « tattwa » est la racine ou « mûla » de la manifestation et les « tattwas » suivants représentent ses modifications à divers degrés.

« Au premier degré est « Buddhi » qui est aussi appelée « Mahat » ou le « Grand Principe » et qui est l'Intellect pur transcendant par rapport aux individus ; ...

« ... ici nous sommes déjà dans la manifestation mais nous sommes encore dans l'ordre universel.

« Au degré suivant au contraire nous trouvons la conscience individuelle – « Ahankâra » – qui procède du Principe intellectuel par une détermination particulariste et qui produit à son tour les [ 10 ] éléments suivants.

« Ceux-ci sont tout d'abord les cinq « tanmâtras », déterminations élémentaires incorporelles et non-perceptibles qui seront les principes respectifs des cinq « bhûtas » ou éléments corporelles ; ...

« ... le « Vaishêshika » [ le deuxième des six « darshana » ] n'avait à considérer que ces derniers [ les cinq « bhûtas » ] et non les [ 5 ] « tanmâtras » ...

« ... dont la conception n'est nécessaire que lorsqu'on veut rapporter la notion des éléments ou des conditions de la modalité corporelle aux principes de l'existence universelle.

« Ensuite viennent les facultés individuelles produites par différentiation de la conscience dont elles sont comme autant de fonctions et qui sont regardées comme étant au nombre de onze – dix externes et une interne : ...

« ... les dix facultés externes comprenant cinq facultés de connaissance qui dans le domaine corporel sont des facultés de sensation et cinq facultés d'action ; ...

« ... la faculté interne est le « Manas », à la fois faculté de connaissance et faculté d'action qui est uni directement à la conscience individuelle.

« Enfin nous retrouvons les cinq éléments corporels énumérés cette fois dans l'ordre de leur production ou de leur manifestation : l'éther, l'air, le feu, l'eau et la terre ; ...

et l'on a ainsi vingt-quatre « tattwas » comprenant « Prakriti » et toutes ses modifications. »

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Le Sânkhya (1930)

On en recense vingt-quatre sur le même principe et vingt-trois si on considère que « Prakriti » – la substance universelle – ne peut être comprise parmi ses modifications.

« Buddhi », « Ahankâra » et « Manas » doivent sans doute faire l'objet de la même considération. Ce qui en laisse alors vingt regroupés par quatre groupes de cinq.

Ce nombre (5) peut être mis en relation avec les cinq périodes du Bouddhisme équivalentes aux cinq cents ans du Cycle du Phœnix ponant ou du Cerf blanc et avec leur période résiduelle de 250 ans qui s'étend entre 1780 et 2030.

On peut aussi les mettre en rapport avec les cinq périodes de formation qui couvrent l'enfance et ses prolongements – maternelle, primaire, secondaire, tertiaire et terminale – coïncidant avec l'initiation des classes d'âge, l'apprentissage et le compagnonnage.

Et enfin avec les cinq éléments graphiques de la syllabe germe du Véda en Sanskrit qui sont mit en rapport avec quatre états de conscience et avec la « Maya » : « Jagrat », « Swapna », « Sushupti » et « Turiya ».

« Purusha » [ ... ] considérée comme l'essence d'un « principe complémentaire » de « l'autre pôle de la manifestation » ne peut donc pas non plus être considéré comme le vingt-cinquième « tattwa » du « Sânkhya ».

À plus forte raison si ce principe est « entièrement indépendant des précédents » : ...

« ... toutes les choses manifestées sont produites par « Prakriti » mais sans la présence de « Purusha » ces productions n'auraient qu'une existence illusoire.

« Contrairement à ce que pensent certains, la considération de ces deux principes ne présentent pas le moindre caractère dualiste : ...

« ... ils ne dérivent pas l'un de l'autre et ne sont pas réductibles l'un à l'autre mais ils procèdent tous deux de l’Être universel dans lequel ils constituent la première de toutes les distinctions.

« D'ailleurs le « Sânkhya » n'a pas à aller au-delà de cette distinction [ ... ] et la considération de l’Être pur ne rentre pas dans son point de vue ; ...

« ... mais n'étant point systématique, il laisse possible tout ce qui le dépasse et c'est pourquoi il n'est nullement dualiste. »

Ces principes complémentaires s'épousent mais ne s'opposent pas :

« Treize » est le nombre médian des vingt-cinq et « sept » le nombre médian des treize, ce qui donne au septième jour de la Semaine et à la treizième semaine de la Saison leur caractère sabbatique.

   

    

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