lundi 24 février 2025

La Maison dorée

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du quatorzième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Je commence par chanter
Poséidon
le grand dieu

Qui fait bouger la terre
et la mer
où rien ne pousse

Seigneur des vagues

Maître de l'Hélicon

[ en Béotie ]

et d'Aïgaï la grande

[ en Macédoine ]

Toi qui secoues la terre
les dieux t'ont donné un double don

celui de dompter les chevaux [ de la mer ]
et de secourir les bateaux

Réjouis-toi Poséidon
aux bleus cheveux

Seigneur de la Terre
heureux et bienveillant

Viens en aide à ceux qui naviguent

Hymne homérique (XXII) pour Poséidon
qui ne comprend que sept vers

« C'était les cartes de sa patrie cosaque ou plutôt de son odyssée à la recherche de celle-ci.

« La main de Krasnov traçait sur ces cartes avec le geste vigoureux d'un général qui dessine le plan de l'offensive, les lignes d'une fuite perpétuelle : ...

« ... depuis Nowogrudok à cent verstes de Minsk où les cosaques s'étaient établis en 1944 dans un Kazakhstan assiégé par les Allemands – avec l'espoir de pouvoir y rester pour toujours – ...

« ... puis toujours plus à l'Ouest et au Sud à travers la Pologne, l'Allemagne, l'Autriche jusqu'à ce dernier voyage en Carnie – de Villaco à Tolmezzo – [ sur un ] parcours que Krasnov allait bientôt refaire en sens inverse.

« Les Allemands leur avaient promis une patrie – un Kosakenland – [ mais ] au fur et à mesure que la guerre progressait, ce Kosakenland était déplacé sur les cartes des états-majors allemands vers l'Occident et la Méditerranée ...

«... et le peuple cosaque se mettait en marche pour le rejoindre avec ses carrioles et ses chevaux, ses femmes et ses enfants, ses armes et ses chameaux, ses vieux drapeaux et ses meubles.

« Ils étaient désormais en Carnie – ayant atteint ce port qu'ils croyaient ultime et qui devait l'être pour de bon mais dans un sens bien différent – installés dans ces villages transformés en Stanitz du Don [ Sièges administratifs des communes cosaques ] ...

« ... et rebaptisés avec des noms cosaques. »

« Quand il se mit à tracer sur ces cartes [ ... ] les lignes réelles de ces retraites parcourues et les traces imaginaires de ses avancées projetées, il me sembla [ ... ] avoir déjà vu cette scène.

« Et tandis que je la voyais se superposer avec la scène réelle que j'avais sous les yeux, je m'aperçus que je donnais un visage à une page [ de son roman ] que j'avais lue auparavant.

[ « De l'aigle impérial au drapeau rouge » ]

« Krasnov y décrivait Kornilos – le général blanc de la guerre civile : il le décrivait occupé à étudier à la lumière d'une chandelle dans une cabane cosaque les cartes de la Russie et les plans stratégiques contre les Bolchevicks.

« J'avais sous les yeux Krasnov – fièrement naïf et borné – tel qu'il avait vu Kornilov dans son souvenir avec ses moustaches tombantes et ses yeux mongols penché sur les cartes.

« Et don Caffaro prit le livre et se mit à lire avec un ton faussement ironique et en réalité assez ému : ...

« Il voyait ouvert devant lui – avait écrit Krasnov – la longue porte par où les nations asiatiques étaient entrées pour envahir l'Europe à l'époque de Gengis Khan et de Tamerlan.

« Il se souvenait des années de sa jeunesse et il revoyait les déserts et les montagnes de l'ardente ville de Tachkent envahie par une poétique mélancolie, Fergana – ce paradis terrestre – et l'Inde – songe fantasmagorique aux mille couleurs.

« Il connaissait ces régions depuis son enfance ! Il espérait pouvoir entrer en contact avec les Anglais pour former un nouveau front sur l'Orient qui irait de l'Oural à la Volga... »

Cf. Claudio Magris – Enquête sur un sabre (1987)

« [ En ] Inde, l'atomisme apparut tout d'abord dans l'école cosmologique de Kanâda ; ...

« ... il est à remarquer du reste que les conceptions hétérodoxes ne pouvaient guère se former dans les écoles adonnées à la spéculation purement métaphysique ...

« ... parce que sur le terrain des principes l'absurdité ressort beaucoup plus immédiatement que dans les applications secondaires.

« Cette théorie atomiste ne fut jamais chez les Hindous qu'une simple anomalie sans grande importance du moins tant qu'il ne vint pas s'y ajouter quelque chose de plus grave ; ...

« ... elle n'eut donc qu'une extension fort restreinte surtout si on la compare à celle qu'elle devait acquérir plus tard chez les Grecs où elle fut couramment acceptée par diverses écoles de « philosophie physique » ...

« ... parce que les principes traditionnels faisaient déjà défaut et ou l’Épicurisme surtout lui donna une diffusion considérable dont l'influence s'exerce encore sur les Occidentaux modernes [ dans la première moitié du XXe siècle. ]

« Pour en revenir à l'Inde, l'atomisme ne se présenta tout d'abord que comme une théorie cosmologique spéciale dont la portée comme telle était assez limitée ; ...

« ...mais pour ceux qui admettaient cette théorie, l'hétérodoxie sur ce point particulier devait logiquement entraîner l'hétérodoxie sur beaucoup d'autres points car tout se tient étroitement dans la doctrine traditionnel.

« Ainsi la conception conception des atomes comme éléments constitutifs des choses a pour corollaire celle du vide dans lequel ces atomes doivent se mouvoir ; ...

« ... de là devait sortir tôt ou tard une théorie du « vide universel » et c'est ce qui eut lieu en effet avec le Bouddhisme qui fut naturellement amené à identifier ce vide avec « l'âkâshâ » ou « éther », ...

« ... donc à nier l'existence de celui-ci comme élément corporel et à n'admettre plus que quatre éléments au lieu de cinq.

[ Ce qui n'est pas le cas pour la symbolique des Stupas qu'on retrouve étrangement dans l'église de Rennes-le-château où on les superpose du plus dense au plus subtile :

Terre (Asmodée) ► Eau (Bénitier) ► Feu (Salamandres) ► Air (Anges) ► ...

L'identité d'Asmodée est discutable mais se réfère clairement aux régions les plus basses de la sphère sublunaire tandis que les quatre anges qui tracent le signe de la Croix pour en conjurer l'influence se retrouvent sous le Pavois de saint Antoine de Padoue.

Le cinquième élément peut être identifié à l'Enfant Jésus dans le récit évangélique tandis que les lettres « B » et « S » qu'on identifie aux deux cours d'eaux qui portent ces initiales sont à mettre avec en rapport avec les deux Salamandres. ]

« Il faut encore noter à ce propos que la plupart des philosophes grecs n'ont admis que quatre éléments comme les Bouddhistes et que si quelques-uns ont cependant parlé de l'éther, ...

[ Comme il apparaît dans l'hymne homérique pour Arès (VIII 7) auquel Backès donne une origine plus récente que le recueil dont le nombre de pièces (33) est celui qu'indique Danielou pour les dieux du Polythéisme hindou dans les trois mondes.

Puisque nous avons constaté des strates dans la recomposition du recueil à partir des « Dioscures » (2) et des « Aetir » (8), nous pouvons imaginer que la huitième pièce fut recomposée dans le style orphique qui la caractérise. ]

« ... ils ne l'on jamais fait que d'une façon assez restreinte en lui donnant une acception beaucoup beaucoup plus spéciale que les Hindous et d'ailleurs beaucoup moins nette.

[ Ce qui ne veut absolument rien dire mais signale comme pour le zoroastrisme l'esprit sectaire de René Guénon qui ne conteste en-dehors de la Tradition primordiale que les tendances les plus discutables de ces traditions secondaires qu'il qualifie d'hétérodoxes. ]

« Nous avons déjà dit suffisamment de quel côté doivent être les emprunts quand on constate des concordances de ce genre et surtout quand ces emprunts sont faits d'une façon incomplète qui est peut-être leur marque la plus visible ; ...

« ... et qu'on aille pas objecter que les Hindous auraient « inventé » l'éther après coup pour des raisons plus ou moins plausibles analogues à celles qui le font accepter assez généralement par les physiciens modernes ; ...

« ... leurs raisons sont d'un tout autre ordre et ne sont point tirées de l'expérience ; ...

« ... il n'y a aucune « évolution » des conceptions traditionnelles ainsi que nous l'avons déjà expliqué et d'ailleurs le témoignage des textes védiques est formel aussi bien pour l'éther que pour les quatre autres éléments corporels.

« Il semble donc que les Grecs lorsqu'ils ont été en contact avec la pensée hindoue n'aient dans bien des cas recueilli cette pensée que déformée et mutilée et encore ne l'ont-ils pas toujours exposée fidèlement telle qu'ils l'avaient recueillie ; ...

« ... du reste, il est possible comme nous l'avons indiqué qu'ils se soient trouvés au cours de leur histoire en rapports plus directs et plus suivis avec le Bouddhisme. »

[ « ... la doctrine de Kanâda n'était que partiellement hétérodoxe mais il y en avait déjà d'autres qui l'étaient à peu près aussi complètement que le Bouddhisme, suffisamment en tout cas pour n'être plus hindoues : ...

« ... tel était surtout le Jaïnisme dont l'influence directe est d'autant moins niable que Shâkya-Muni eut pour précepteur Mahâvira que les Jaïnas regardent comme le dernier de leurs « Tîrthamkaras ». ]

[ Les vingt-quatre « tîrthaṅkaras » des Jaïnas dont Mahâvira est le dernier forment une chaîne aussi complète que les vingt-quatre « avâtarâs » de Vishnu dans le Mahâbhârata ou les vingt-quatre prophètes coraniques de l'Islam.

Mais le bouddha Shâkyamuni s'inscrit aussi dans un ensemble plus restreint qui correspond à la décade des quatre « Yugas » du « Manvantara » dans la Matrice arithmétique du « Kalpa » où il précède le dernier – Sri Kalkî – à la suite de Sri Krishna.

Shâkyamuni est le Sceau des « tîrthaṅkaras » comme Muḥammad est le Sceau des prophètes en vertu de la même énumération. ]

Cf. René Guénon – Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues – Les doctrines hindoues – Orthodoxie et hétérodoxie [ et ] à propos du Bouddhisme (1930)

La cosmologie ne relève que du monde des formes (Σ 3 = 6) et des présences (Σ 4 = 10) tandis que l'unité de la quintessence apparaît dans les mondes supérieurs comme ...

- le cinq central de l'ennéade (9) au milieu des quatre paires de la décade (10)

- le cinq sommital de la décade (Σ 10 = 55) en contact avec l'Ipséité divine (Huwa)

- les cinq paires undécimales (11) de la Somme (55) en rapport avec la quintessence

dans les mondes du « Lam-Alif » (31), du « Yâ » (10) et du « Hâ » (5) de « Huwa » (11).

Le monde des formes n'accède à la négation – « Lâ » – qu'en passant par celui de la contrainte qui est caractérisé par la dyade (2).

C'est pourquoi les anciens ne donnent dans leur description de ce monde que la moitié des phases dont nous avons rendu compte sous la forme des haltes et de leurs demeures.

Mais celles que nous avons rassemblés restent encore incomplètes puisque nous n'avons donné que 690 demeures aux 720 que nous avons fini de répertorier.

Et parmi celles que nous avons mentionné 177 n'ont toujours pas été attribuées parmi les lettres (18) pour lesquelles l'Imam du « Tawḥid » a prévu dix sphères puisque nous nous sommes arrêté à la troisième sphère de la deuxième lettre – « Bâ » (2).

L'ange de la détermination nous impose une halte au seuil de la Porte que nous avions trouvé près du val d'Or et dont l'accès nous avait été refusé bien qu'aillant pénétré par les sept portes qui mènent à travers le val jusqu'à la Maison dorée.

    

     

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