mercredi 27 mars 2024

Le septième sceau

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingt-sixième jour qui succède à la nuit
au dixième mois de la décade :

« Et puis ils aiment la musique, follement. [ Nous sommes en février 1938. ]

« Ce sont des admirateurs de Bruckner et ensemble, il évoquent parfois son langage musical dans les bureaux de la chancellerie, là où s'est déroulé le congrès de Vienne, le long des couloirs où Talleyrand traîna ses brodequins pointus et sa langue de vipère.

« Schuschnigg et Seyss-Inquart parlent de Bruckner dans l'ombre de Metternich, cet autre spécialiste de la paix ; ils parlent de la vie d'Anton Bruckner, de sa vie de piété et de modestie.

« À ces mots, les lunettes de Schuschnigg s'embuent, sa voix s'enroue. Il pense peut-être à sa première épouse, au terrible accident de voiture, aux années de remords et de tristesses.

« Seyss-Inquart relève ses petites lunettes de scarabée et rumine de longues phrases en rasant les fenêtres du hall. Il chuchote avec une certaine émotion que Bruckner a été – le malheureux – interné pendant trois mois ; ...

« ... Schuschnigg baisse alors la tête ; et Seyss-Inquart – songeur – avec au front je ne sais quel battement de veine raconte qu'Anton Bruckner durant ses longues, très longues et monotones promenades comptait les feuilles des arbres, ...

« ... que dans une sorte d'acharnement secret et stérile, il passait d'un arbre à l'autre et voyait avec angoisse croître le nombre qui le tourmentait.

« Mais il dénombrait aussi les pavés, les fenêtres des immeubles et lorsqu'il causait avec une dame, il ne pouvait s'empêcher de compter rapidement les perles de son collier. Il comptait les poils de son chien, les cheveux des passants, les nuages dans le ciel.

« On qualifia cela de névrose obsessionnelle ; c'était une sorte de feu qui le consumait.

« Ainsi ajoute Seyss-Inquart en fixant les lustres du grand hall, Bruckner isolait ses thèmes musicaux par des ricanements de silence. Et il semblerait même que ses symphonies procèdent d'un agencement savant, une succession régulière de thèmes.

« On y trouve murmure Seyss-Inquart en laissant traîner sa main sur la rampe du grand escalier, des particularités d'enchaînement obéissant à un soubassement logique si ferme, si implacable qu'il lui fut presque impossible d'achever sa Neuvième Symphonie.

« Il dut abandonner son dernier mouvement pendant deux ans ; et son travail incessant de correction à parfois laissé derrière lui jusqu'à dix-sept versions d'un même passage. »

Cf. Eric Vuillard – L'ordre du jour – Comment ne pas décider (2017)

« ... il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. »

Dans le décompte apocalyptique, cette demi-heure pourrait être une période de 180 ans et cet « à-peu-près » un solde de douze ans qui s'étendrait avec elle entre la dernière cohorte du kali yuga et la quarantaine davidique – cf. Ap VIII 1.

Cette évaluation dépend de la valeur que prend la moitié d'un jour semblable à celle d'un temps de 360 ans aux chapitres XI et XII de l'Apocalypse – cf. Ap XI 9 et 11 puis XII 14 : « un temps, des temps et la moitié d'un temps » soit « 3,5 x 360 = 1.260 ans ».

Mais cette analogie avec le début du chapitre XI pour les quarante-deux mois de trente jours – donc 1.260 jours – doit plutôt s'entendre ici comme la moitié de l'heure d'un jour de 360 ans soit environ sept ans et demi ou « 180 / 24 ».

Reste cet « à-peu-près » qui l'environne entre sept et huit et que la dixième Centurie de Nostradamus (72) situe autour de Septembre 1999 à partir de Mars que la demi-heure apocalyptique fait commencer en 1992.

Cet environnement a la même fonction que le déploiement géodésique que nous accordons à l'année 482 jusqu'au Solstice d'été où nous suivons la Prophétie des papes en passant des demis au quart. On ne saurait être plus précis.

   

    

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