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Pour
la septième des vingt-huit mansions lunaires
comprenant les deux
cent soixante et une sphères célestes :
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« On pourrait objecter [ à la concordance entre les centres de l'être humain et les Sephiroth de la Kabbale ] que les Sephiroth sont au nombre de dix tandis que les six chakras et « sahasrata » [ le lotus à mille pétales ] ne forment qu'un total de sept ; ...
« ... mais cette objection tombe si l'on observe que dans la disposition de l'arbre séphirothique, il y a trois couples placés symétriquement sur les colonnes de droite et de gauche de sorte que l'ensemble [ ... ] se répartit à sept niveaux différents seulement ; ...
« ... en envisageant leurs projections sur l'axe central ou colonne du milieu [ ... ] on se trouve donc bien ramené au septénaire. »
[ Guénon note « la similitude du symbolisme de l'arbre séphirothique avec celui du caducée » et avec les « nâdis » – « idâ » et « pîngalâ » – qui relient entre-eux les différents chakras sur l'axe cérébro-spinal – « sushumnâ » – de leur colonne vertébrale.
Il faut toutefois noter que les six chakras supposent cinq radiants hélicoïdaux dans l’entrelacement de ces canaux tandis que les colonnes latérales de l'arbre séphirothique n'en suggèrent que trois en induisant la présence d'une onzième sephira – « Da'ath ».
Les trois radiants de l'arbre séphirothique sont alors en rapport avec ceux du caducée et avec leurs triades comme on peut supposer qu'ils se trouvent à la base de l'axe cérébro-spinal où ils rejoignent le siège de l'Ishwara au centre du septénaire.
L'arbre séphirothique laisse néanmoins supposer une inversion de la perspective où les trois radiants descendent depuis la Couronne de « Kether » jusqu'au Fondement de « Yesod » en passant par la Connaissance de « Da'ath » et la Beauté de « Tiphereth ». ]
« En commençant par le haut, il n'y a tout d'abord aucune difficulté en ce qui concerne l'assimilation de « sahasrâra » [ le lotus à mille pétales ] localisé [ pour ] la couronne de la tête à la Sephira suprême, « Kether » dont le nom signifie précisément la Couronne.
« Ensuite vient l'ensemble de « Hokmah » et « Binah » qui doit correspondre à « âjnâ » et dont la dualité pourrait même être représentée par les deux pétales de ce lotus ; ...
« ... d'ailleurs elles ont pour résultante « Da'ath », c'est-à-dire la Connaissance et nous avons vu que la localisation de « âjnâ » se réfère aussi à l’œil de la connaissance [ tandis que « Hokmah » et « Binah » sont mis en relation avec le Soleil et la Lune. ]
« Le couple suivant – « Hesed » et « Geburah » – peut selon un symbolisme très général concernant les attributs de « Miséricorde » et de « Justice » être mis dans l'homme en rapport avec ses deux bras ; ...
« ... ces deux Sephiroth se placeront donc aux deux épaules et par conséquent au niveau de la région gutturale correspondant ainsi à « vishuddha ».
« Quant à « Tiphereth » sa position centrale se réfère manifestement au cœur, ce qui entraîne immédiatement sa correspondance avec « anâhata ».
« Le couple de « Netsah » et [ de ] « Hod » se placera aux hanches – point d'attache des membres inférieurs – comme celui de « Hesed » et [ de ] « Geburah » aux épaules, points d'attache supérieurs ; ...
« ... or, les hanches sont au niveau de la région ombilicale donc de « manipûra ».
« Enfin pour ce qui est des deux dernières Sephiroth, il semble qu'il y ait lieu d'envisager une interversion car « Yesod » – d'après la signification même de son nom – est le fondement – ce qui répond exactement à « mûladhâra ».
« Il faudrait alors assimiler « Malkuth » à « swâdhisthâna », ce que la signification des noms semble d'ailleurs justifier car « Malkuth » est le royaume ...
« ... et « swâdhishthâna » signifie littéralement la « propre demeure » de la « Shakti » [ que Guénon met en rapport dans « le Roi du Monde » avec la « Shekinah » hébraïque – la Présence divine. ]
Cf. René Guénon – Études sur l'hindouisme (1970) – Kundalini-Yoga (publié dans le Voile d'Isis en octobre 1933 puis en novembre de la même année)
Nous devons sans doute prendre en compte cette « interversion » pour identifier le siège de l'Ishwara au centre du septénaire avec la demeure du royaume – même si cette identification réintroduit l'hétérogénéité des modèles.