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Pour
la sixième des vingt-huit mansions lunaires
comprenant les deux
cent soixante et une sphères célestes :
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« ... en ce qui concerne le nombre des éléments et leur ordre de dérivation ainsi que leurs correspondances avec les qualités sensibles [ nous pouvons ] faire remarquer certaines différences importantes avec les théories [ des ] « philosophes physiciens » grecs [ ... ]
[ « Nous rappellerons que les cinq éléments reconnus par la doctrine hindoue sont les suivants : « âkâsha » – l'éther ; « vâyu » – l'air ; « têjas » – le feu ; « ap » – l'eau ; « prithvî » – la terre.
« Cet ordre est celui de leur développement ou de leur différenciation à partir de l'éther qui est l'élément primordial ; ...
« ... c'est toujours dans cet ordre qu'ils sont énumérés dans tous les textes du Véda où il en est fait mention, notamment dans [ certaines ] Upaniṣad où leur genèse est décrite ; ...
« ... et leur ordre de résorption ou de retour à l'état indifférencié est naturellement inverse de celui là. » ]
« D'abord la plupart [ des physiciens grecs ] n'ont admis que quatre éléments ne reconnaissant pas l'éther comme un élément distinct ; ...
« ... et en cela – fait assez curieux – ils s'accordent avec les Jaïnas et les Bouddhistes qui sont en opposition sur ce point comme sur bien d'autres avec la doctrine hindoue orthodoxe.
« Cependant il faut faire quelques exceptions notamment pour Empédocle qui admettait les cinq éléments mais développés dans l'ordre suivant : l'éther, le feu, la terre, l'eau et l'air – ce qui parait difficilement justifiable ; ...
« ... et encore selon [ Carolus Ludwig Struve (1805) ] ce philosophe n'aurait admis lui aussi que quatre éléments : la terre, l'eau, l'air et le feu.
« Ce dernier ordre est exactement l'inverse de celui qu'on trouve chez Platon ; ...
« ... aussi faut-il peut-être y voir non plus l'ordre de production des éléments mais au contraire leur ordre de résorption les uns dans les autres.
[ Cette résorption dans la Nuit de feu est alors métaphoriquement semblable à une mystique chrétienne comme celle de Blaise Pascal du 23 novembre 1654. ]
« D'après divers témoignages, les Orphiques et les Pythagoriciens reconnaissaient les cinq éléments – ce qui est parfaitement normal étant donné le caractère proprement traditionnel de leurs doctrines ; ...
« ... plus tard d'ailleurs Aristote les admit également ; ...
Sec |
Feu |
Chaud |
Terre |
[ Quintessence ] |
Air |
Froid |
Eau |
Humide |
[ Guénon note pour « la terminologie latine médiévale » une confusion entre « l'essence » et « la substance » – c'est-à-dire entre la monade du « Lâhût » et le cinquième élément des quatre quintes du « Malakût » – le monde des présences.
Pour ces vingt « tattwas », « Prakriti » et « Purusha » se situent au niveau intermédiaire du « Jabarût » – le monde de la Contrainte – avec la dyade. Et leurs trois monades avec l'Intellect – la Buddhi – dans les mondes inférieures des formes et des présences.
Pour la doctrine chinoise à laquelle la dyade du Taï-ki fait référence, la confusion porte sur les « éléments » et les « agents » où deux éléments – l'eau et le feu – s'opposent autour de la terre avec le métal et le bois qui en dépendent. ]
« ... mais quoi qu'il en soit, le rôle de l'éther n'a jamais été aussi important ni aussi nettement défini chez les Grecs – tout au moins dans leurs écoles exotériques – que chez les Hindous.
« Malgré certains textes du « Phédon » et du « Timée » qui sont sans doute d'inspiration pythagoricienne, Platon n'envisage généralement que quatre éléments : ...
« ... pour lui le feu et la terre sont les éléments extrêmes, l'air et l'eau sont les éléments moyens et cet ordre diffère de l'ordre traditionnel des Hindou en ce que l'air et le feu y sont intervertis ; ...
« ... on peut se demander s'il n'y a pas là une confusion entre l'ordre de production – si toutefois c'est bien réellement ainsi que Platon lui-même a voulu l'entendre – et une répartition suivant ce qu'on pourrait appeler des degrés de subtilité. [ ... ]
« ... [ de même ] il semble assez difficile de trouver chez les Grecs une correspondance rigoureusement établie entre les éléments et les qualités sensibles ; ...
« ... et l'on comprend sans peine qu'il en soit ainsi car en ne considérant que quatre éléments on devrait s'apercevoir immédiatement d'une lacune dans cette correspondance, ...
« ... le nombre cinq étant par ailleurs admis partout uniformément en ce qui concerne les sens. »
Cf. René Guénon – Études sur l'hindouisme (1970) – La théorie hindoue des cinq éléments (publié dans le Voile d'Isis en août 1935)
Guénon si prompt à excommunier le jaïnisme, le bouddhisme et le mazdéisme pour des raisons somme toute obscures compte-tenu du caractère primordial des premières et eschatologique de cette dernière inclut l'orphisme et le pythagorisme dans sa communion.
Cette inclusion est déjà celle de Saint-Yves d'Alveydre dans sa « Mission de l'Inde » à laquelle Guénon reste ici fidèle comme pour « le Roi du Monde » à propos de Numa Pompilius – le deuxième roi de Rome – identifié au « Manu » hindou.
Le christianisme subit la même excommunication à la suite des gnoses mazdéennes dès lors qu'il sort des orthodoxies rabbinique ou judéo-chrétienne quand Guénon s'évertue de mettre la Kabbale hébraïque en rapport avec la Kundalini-Yoga.
Par primordial nous entendons le domaine adamique de la perfection du corps et par eschatologique celui de l'esprit muḥammadien entre lesquels s'inscrit celle de l'âme avec le messianisme chrétien des gnoses mazdéenne et israélite qui est celui de l'Ishwara.
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