mercredi 30 octobre 2024

L'ordre d'Avalon

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la quatrième sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-et-unième lettre :

« Sîn »

« Les druides [ ont ] réalisé que le christianisme dans un futur prévisible allait dominer le monde.

« L'étendue de leur intelligence et de leur prévoyance leur a fait comprendre qu'il ne fallait pas s'engager dans une lutte impossible à gagner.

« À la place, les druides ont préparé le terrain de la victoire des moines et ils les aidèrent à accéder au pouvoir.

« En retour, ils exigèrent que les moines perpétuent l'héritage des Celtes jusqu'au jour où le christianisme dépérirait et disparaîtrait.

« Pourquoi sinon les moines auraient-ils consacré tant de force à copier et à préserver les contes païens irlandais ?

« Le premier évêque d'Irlande – Fiacc – consacré par saint Patrick était druide. Nous le savons.

« Beaucoup prétendent – bien sûr – que les druides rejetèrent leur sagesse infinie et devinrent chrétiens. Cela ne sait pas passé ainsi.

« Les druides – dont certains devinrent évêques – servaient de garants pour que leur foi continue à vivre dans les recoins secrets du christianisme de génération en génération jusqu'au jour où un peuple celtique pourrait à nouveau y prétendre.

« Il y a toujours eu des prêtres qui étaient druides en même temps. Le 27 juin 1970, l'archevêque de l’Église celtique – Itlund – a ordonné le premier moine de l'ordre d'Avalon.

« Il a dit l'avoir fait au nom d'un legs hérité et transmis des premiers druides de l’Église. Mais Itlund commit une grosse erreur.

« Il a essayé trop tôt de ressusciter les druides. Une telle faute ne se reproduira plus. »

Cf. Björn Larsson – Le Cercle celtique (1992)

Je suis d'Irlande
et de la Terre Sainte d'Irlande.

Beau Sire – Je te prie
par la Sainte Charité
Viens !
Danse avec moi en Irlande...

L'île [ de Saint Alban ] était séparée du monde.
La mince digue qui la reliait à l'Irlande ne la reliait pas à la réalité.

[ ... ]

Mais les jours du monde ne ressemblent pas à l'île du matin...

René Barjavel et Olenka de Veer

Les dames à la Licorne [ & ] Les jours du Monde

1974 – 1977

1979 pour La troisième Licorne

« Olenka de Veer a appris par sa mère [ dans son enfance ] tout ce qu'elle sait de l'histoire de sa famille : ...

« ... des souvenirs personnels, une tradition orale soutenue par un arbre généalogique et une légende étiologique – celle de la licorne qui pendant sept ans fut l'épouse de Foulque le Roux [ qui fut ] l'ancêtre des Plantagenêt.

« C'est le sang de la licorne mêlé à celui des comtes d'Anjou qui de génération en génération est apparu comme la source de la passion d'indépendance qui n'a cessé de brûler chez toutes ces femmes. »

[ Légende assurément cyclique que la licorne met en rapport avec deux des trois animaux primordiaux de son légendaire qui tient à la fois du cerf et du narval et par conséquent avec le Graal contenant le saumon, le brochet ou le lamproie primordial.

Les sept ans qui unirent Foulque le Roux dit le Sors et la Licorne de Saint Alban sont à entendre comme autant de siècles qui sont ceux du septénaire de la prophétie cathare augmentant les cinq cors du Cerf blanc pendant l'âge de fer. ]

« Au XIVe et au XVe siècle [ nous éludons le légendaire féodal où elle change de genre ] la licorne endormie sur le sein de la vierge devient par contiguïté un symbole de la vierge elle-même, une réincarnation [ métamorphique ] de la déesse Diane [ et de Mélusine.

Le changement de genre entre le cerf et la licorne serait donc concomitant à celui des luminaires déjà noté dans l'hymne au Créateur franciscain et confirmé par l'iconographie alchimique qui inverse ceux des hymnes homériques. ]

« Dans la célèbre tapisserie de la Dame à la licorne elle est opposée au lion, incarnation du désir masculin et de la force des armes.

« Cette conjonction est souvent reprise par l'héraldique notamment dans les armes d’Écosse qui l'ont léguée sous Jacques Ier aux armes du Royaume-Uni.

« Pour une femme se placer sous le signe de la licorne, c'est revendiquer la pureté, la pudeur, la chasteté farouche et intransigeante. [ ... ]

« Une famille équilibrée, ce serait une famille où les hommes seraient des lions et les femmes des licornes. Ce qui ne veut pas dire que tout s'y passerait bien. »

[ « Le lion d'Anjou avait planté ses griffes [ en ] l'Irlande [ dès 1170 ] mais sa compagne blanche – la licorne – allait se prendre d'amour pour cette terre de vent et d'eau et confondre son rêve avec les siens. » ]

« Et nous passons de la légende à l'histoire. Olenka de Veer nous a aimablement fourni une copie de sa généalogie.

« Nous ne sommes pas en mesure de la vérifier jusque dans les détails mais nous avons eu l'impression en la parcourant de feuilleter quelques pages de l'histoire des îles britanniques.

« La lignée est d'origine royale ; au XIVe et au XVe siècle, elle est mêlée de près à la grande histoire.

Elle s'oppose à plusieurs reprises aux Lancastres et l'ascension de la famille de la maison d'York au temps de la Guerre des deux Roses marque l'apogée de sa fortune.

« L’avènement des Tudor y est sans doute mal vécu ; une cadette de la famille est donnée en mariage au comte de Kildare qui gouverne l'Irlande yorkiste sous la suzeraineté lointaine du roi d'Angleterre.

« L'alliance ne mène à rien : en 1537, Henri VIII décime les Kildare et l'Irlande refusant la Réforme entame un long cycle de révoltes et de répressions.

« La lignée s'installe à Longford conquise au temps d’Élisabeth et s'y maintient pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle apparemment fidèle au roi et récompensée par de riches mariages.

« C'est encore de l'histoire locale. Puis vient l'ère des révolutions. La généalogie suit alors très brièvement le destin d'une branche cadette.

« Noble déclin sans doute. Mais grand passé sûrement qui a dû fournir des rêves à d'innombrables êtres humains éparpillés sur vingt-trois générations. » [ ...]

Cf. Jacques Goimard – Postface au Roman merveilleux de Barjavel avec Olenka de Veer – La Licorne (1995)

« 23 x 30 = 690 »

« 69 » est le nombre d'années qui séparait les échéances d'un temps apocalyptique consacré au Sacré-Cœur de celles de la Rose-Croix.

360 = 3 x 120

1673

1793

1913

2033

Rappelons que les échéances du Sacré-Cœur furent rétrogradées d'un an par le calendrier révolutionnaire de 1792.

« Je ne sais pas comment il avait appris l'existence du Cercle celtique. Ce sont des choses qui arrive.

« C'était un érudit et toute sa vie il avait été fasciné par les sociétés plus ou moins occultes.

« Il savait tout sur les ordres druidiques, les loges maçonniques et les ordres templiers.

« Il avait peut-être seulement deviné, suivi une trace et ensuite – grâce à son imagination – il avait correctement assemblé les pièces du puzzle. »

Cf. Björn Larsson – Le Cercle celtique (1992)

Nous ne savons rien de l'ordre d'Avalon qui officie déjà de l'autre côté de la digue qui nous mène vers l'île du matin mais nous connaissons l'Ordre druide qui rompit dès 1723 avec le projet maçonnique de la Rose-Croix.

360 = 3 x 120

1604

1724

1844

1964

La pierre de Destin conservée à l'abbaye de Westminster depuis 1296 a bien été restituée à l’Écosse en 1996 – ce qui compte tenu des quatre ans imputés au calendrier d'Armagh par James Ussher (+ 1656) correspond bien à la fin du cycle de l’écliptique en 1992.

Les variables de la destiné cyclique connaît ici des variantes : des cinq cors du Cerf blanc à l'ætte de l'ordre d'Avalon (1170 – 1970) en passant par les cohortes de l'âge de Fer et les septénaires écossais (1296 – 1996) ou cathare (1244 – 1944).

Le septénaire cathare permet de rétrocéder son sabbat sur l'échéance adventiste de 1844 qu'on retrouve dans l'organisation périodique des temps de la Rose-Croix où l'enchaînement mythique de ses anneaux à la même origine (1244) autour 1604.

Cette rétrocession sabbatique ne produit rien de comparable sur le septénaire écossais qu'il faut distinguer ici de son légendaire irlandais.

   

    

dimanche 27 octobre 2024

La demeure du Mahdi

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la troisième sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-et-unième lettre :

« Sîn »

Ils sont au nombre de seize compte tenu des deux branches du tronc ja'farite avec l'Imam asan qui renonça au Califat dans la Maison du Sceau des prophètes dont Fatima Zohra fut le Pôle et l'isthme entre la prophétie et la sainteté dans la maqâm de la Proximité.

C'est l'Imam Ḥasan qui fut le Pôle caché des fatimides pour qui le Vivificateur et le Sceau des saints furent manifestés comme héritiers du Sceau des prophètes et de son Messie qui est leur Mahdi – « Σ 6 = 21 ».

C'est Muḥammad al-Maktum qui fut alors le septième de la branche où Ḥasan fut caché dans celle d’Ismaël.

Ḥasan al-Mujtabâ, Muḥammad al-Maktum, Muḥyi'd-Dîn ibn Arabî et Aḥmad at-Tijanî – qu'Allâh préserve leur précieux secret – sont les quatre Piliers dans la demeure du Mahdi :

« lâ Madhi illa 'Isâ ibn Maryam »

« al-Ḥaqq » wa « al-Ḥayy »

« Les enseignements du Bardo-Thödol sont attribués [ à ] Padmasambhava. Au milieu du huitième siècle de [ l'ère chrétienne ] sur l'invitation du roi Ti-song-de-tsen (755 – 797), il apporta le bouddhisme au Tibet et fonda [ son ] premier monastère [ samye ]. »

« (5 x 500 = 2.500) + (1/10 = 250) »

-720

-220

280

780

1280

1780

1780 – 2030

[ C'est Nâgârjuna qui introduit au troisième siècle de l'ère chrétienne cette perspective téléologique dans la Mahâsâṃghika reprise ensuite par le Daï Shonin Nichiren pour le Mahâyâna définitif. ]

« Les vers de dédicace au commencement de l'ouvrage nous indiquent que les idées essentielles et peut-être même une version primitive du Bardo-Thödol comme elle nous est conservée dans la partie métrique de l’œuvre sont à attribué à Padmasambhava.

[ « ... les vers racines des Six Bardo – « Bar-do-rnam drug-rta tsig » – constituent le noyau originel de l’œuvre » : le bardo de la vie (1), le bardo du rêve (2), le bardo de la méditation (3), le bardo de la mort (4), le bardo de la réalité (5), le bardo de la renaissance (6).

Le « bardo » à ici la même signification que le « barzakh » dans la terminologie islamique où il désigne un isthme semblable à celui qui existe entre la sainteté et la prophétie. ]

« C'est vers nous permettent d'identifier l'auteur. Ils nous présentent en tout cas les fondements spirituels sur lesquels l’œuvre repose :

« Oh ! Amitabha – Lumière infinie du Corps de Vacuité [ Dharmakaya ]

[ Dont nous identifions la source à Vajradhara comme Adhy Bouddha dans l'esprit du Bouddha Sakyamuni. ]

« Oh ! Apparitions paisibles et courroucées

[ Celles des Devas dans les régions célestes, celles des Djinns [ Jinas ] dans les régions infernales et celles des huit Boddhisattvas de l'espace intermédiaire où ils apparaissent avec les quatre Dhyani Bouddhas. ]

« Oh ! Ordre du Lotus [ du ] Corps de Jouissance [ Sambhogakaya ]

« Oh ! Padmasambava – Sauveur de tous les êtres [ dans son ] incarnation terrestre

[ Sotériologie que nous étendons ici au second boddhisattva du Nirmanakaya – le Daï Shonin Nichiren. ]

« Vénération [ aux ] Trois Corps [ du ] Bouddha ! »

« Ces vers font appel à la connaissance des mandalas, à la symbolique des images et surtout à l'enseignement des trois corps [ trikaya ] qui concerne la nature des réalisations spirituelles d'un Bouddha.

« Nous retrouvons la représentation de ces trois corps [ du ] Bouddha dans le « Mahayana-Shrad-dhotpada-Shastra ».

« Ces notions sont fondamentales pour la compréhension du Bardo-Thödol. L'explication de ces vers d'introduction est donc la clef du Bado-Thödol.

« La nature de notre être profond n'est pas différente de celle [ du ] Bouddha. La différence tient au fait que [ le ] Bouddha est conscient de cette nature [ originelle ] tandis que l'homme attaché à [ l'illusion de l'ego ] ne l'est pas.

« Cette nature profonde de l'être s'appelle « sunhyata » – pure potentialité [ ou ] pure vacuité du « non encore formé » que présuppose cette forme ; ...

« ... ce sera pour la conscience de l'esprit illuminé, le Dharma – la plus haute vérité [ ou ] la loi de vertu immanente.

« Elle représente l'état spirituel d'un Bouddha. Le Dharmakaya ou Corps de Vacuité – Corps du Dharma en Soi – est le plu haut principe de la Bouddhéité. » [ Sic ]

« Le Sambhogakaya [ ou ] Corps de Jouissance spirituelle bienheureuse est le fruit du Dharmakaya au niveau de la vision intuitive.

« Ici l'indicible devient vision créatrice, forme symbolique spirituelle, expérience de félicité bienheureuse. C'est l'héritage que nous ont laissé par leur actions dans les âmes ayant atteint l'illumination.

« Elles-mêmes furent l'incarnation visible de cette expérience que connaît tout homme rempli d'un tel esprit et dont lentement la forme corporelle se métamorphose à l'image de la vie intérieure.

« Selon la conception bouddhique, le corps est ainsi une conscience devenue visible en « Corps de Métamorphose » appelé Nirmanakaya qui est la description du corps de tout être humain passé par la voie d'une métamorphose spirituelle. »

[ Le lama ne reconnaît pas cette métamorphose comme étant d'abord celle des deux boddhisattvas du Bouddha dans son Nirmanakaya en l'étendant à l'ensemble de la communauté des âmes illuminées :

« Les formes des symboles de [ la vision intérieure où les principes et les qualités de l'illumination se trouve séparés [ du Bouddha ] comme les rayons du soleil par un prisme ] ne sont pas des créations arbitraires ...

« ... mais [ ... ] les traces lumineuses laissées par l'expérience millénaire de la spiritualité dans l'âme humaine : ce sont les corps lumineux de tous les esprits de l'éveil qui nous ont précédés sur cette terre ...

« ... les corps créés par leurs mérites – corps de récompenses de tous les [ Dhyani ] Bouddhas appelé également Sambhogakaya – nouveau corps que nous élaborons par notre état de vénération. » ]

« Notre vers signifie donc que Padmasambhava est le maître et le protecteur de tous ceux qui se confient à lui et le vénèrent dans ces Trois Corps [ du ] Bouddha [ comme ] principe de l'ordre du Lotus – à savoir :

- sur le plan de la loi universelle [ du ] Dharmakaya en tant que lumière illimitée d'Amitabha ;

- sur le plan de l'apparition corporelle [ du ] Nirmanakaya dans sa forme humaine qui n'est autre que l'incarnation des formes précitées.

« Ce 'est donc pas la personnalité historique qui est vénérée sous sa forme humaine mais bien la forme [ d'un ] principe intérieur impérissable qui s'exprime en elle. »

Cf. Lama Anagarika Govinda – Bardo-Thödol – Préface au Livre tibétain des morts (1977)

   

    

vendredi 25 octobre 2024

Le pèlerinage immobile

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la deuxième sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-et-unième lettre :

« Sîn »

Toute prière dans son acception la plus universelle qui unit la louange à la supplication est entièrement comprise par la prosternation.

Elle n'a que six sortes de mouvement : celui des genoux, celui du tronc, celui du torse, celui du cou, celui des yeux et celui du front.

La prosternation du front est la plus complète car elle nécessite les six appuis alors que les autres n'en demandent que deux si on est debout ou quatre si on est assis.

Les six appuis sont ceux des pieds, ceux des genoux et ceux des mains.

La prière immobile est comme une prosternation sans appui bien qu'elle nécessite toujours une assise.

Elle se pratique aussi en mouvement dans le ralentissement et la résorption des sens ou au contraire dans l'accélération et l'évitement.

La prosternation des yeux est la plus intime car elle est la plus proche du cœur où s'unissent les flux de la Terre et du Ciel.

Le Prieur du val d'Or nous a enseigné la prosternation du tronc qui nous a toujours paru suffisante si elle est suffisamment profonde.

Celle des genoux reste incomplète quand elle n'invite pas à la prosternation du front sauf quand l'assise se fait sur un siège où le fléchissement de la nuque s'impose.

Le Prieur du val d'Or pratiquait la prosternation des yeux d'une façon très particulière en les levant vers le Ciel.

Ce regard posé au-dessus des choses accomplissait la prosternation de Celui qui la contemple.

Son humilité extrême est une participation rendue nécessaire à toute oblation par la prosternation.

Les prosternations les plus manifestes sont caduques en l'absence du cœur qui sanctifie les salutations les plus ténues.

C'est en effet le cœur de l'âme qui participe au mouvement des réalités les plus subtiles vers lesquelles l'entraîne celui du corps qui se prosterne.

Tout rite n'est que la disposition de ce mouvement des êtres vers leur Source profonde.

Le Sheykh al-Akbar décrit toute pérégrination comme une prière en mouvement et la prière comme un pèlerinage immobile.

« L'après-midi en compagnie de Gille Guay et de Sorrensen, nous allons rendre visite [ en 1959 ] à Lama Govinda qui habite non loin de là avec sa femme, la photographe parsie Li Gotami. Sorrensen me raconte son histoire :

« Lama Govinda est un érudit qui a appris le pali de façon à étudier les écrits bouddhistes dans le texte.

« Il est d'abord moine bouddhiste à Ceylan puis il est envoyé à Calcuta pour représenter le bouddhisme Hinâyana dans un Congrès international.

« Mais il se convertit au bouddhisme Mahayana. C'est à cette époque que [ Sorrensen ] le rencontre à Shantiniketan.

« Il se fait appeler alors Brahmâcari Govinda. Il part au Tibet vers 1936, est initié au tantrisme et devient lama.

« À son retour, il se marie avec une femme parsie – ce qui est admis en tant que lama mais c'est très mal vu des indiens.

« Il habite la maison du Dr Evans Wentz (+ 1965) [ le rédacteur de la traduction du « Bardo Thödol » de Padmasambhava par le lama Kazi Dawa Samdup ] qui désirait la louer mais à condition qu'aucune femme n'y habite... »

« Lama Govinda nous reçoit assis sur une sorte d'estrade couverte de tapis rouge. Les traits du visage fin, un long bouc bien taillé, les pommettes saillantes, les yeux petits et bridés.

« Il n'est pas très grand et s'exprime en anglais avec un fort accent allemand. La vue sur l'Himalaya est superbe.

« De l'autre côté de la montagne, c'est le Tibet » – me dit-il :

« Autrefois une route très fréquentée y allait mais elle a été fermée depuis l'occupation [ du pays ] par les Chinois. »

« Sa femme – Li Gotami – est une matrone imposante à la voix forte qui intervient à tout propos pour donner son opinion. Elle semble avoir du mal à supporter qu'on ne lui prête pas une attention exclusive.

« Les murs sont couverts de livres. Lama Govinda donne une impression de grande érudition. Il a tout lu, s'intéresse à tout.

« Il m'interroge sur les chances de De Gaulle de rétablir la paix en Algérie. Il raconte beaucoup d'histoire et d'anecdotes. Il a séjourné en Tunisie autrefois et y a étudié les transports mystiques de la secte des « Aïnou Laoussa »... [ ... ]

« La conversation continue sur Guénon pour lequel Lama Govinda a beaucoup d'admiration. Je promets en prenant congé de lui envoyer des livres de Guénon qui l’intéressent et qu'il ne peut se procurer en Inde. »

Cf. Daniels Roumanoff – Candide au pays des Gourous – A la recherche d'un maître – Almora : la colonie des européens – Lama Govinda : un bouddhiste érudit (1990)

   

    

jeudi 24 octobre 2024

La déesse noire de la Mélancolie

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la première sphère
parmi les neuf sphères célestes de la vingt-et-unième lettre :

« Sîn »

« Nirmalâ Sundarî connue plus tard sous le nom d'Ananda Mayee Mâ [ Mâ Anandamayi ou Ananda Moyî ] Mère Remplie de Félicitée ou Matâji est née dans le petit village de Kheora dans le district de Tripurah au Bengale oriental le 30 avril 1896 – ...

« ... le dix-neuvième jour du mois de Baisack de l'année 1303 [ après l'hégire ] selon le calendrier bengali – d'une famille de Vaiṣṇava orthodoxe adorateur de Sri Kṛiṣhṇa.

« Son père Bipinbihârî Bhattacâya était un brahmane originaire du village de Vidyakut et grand amateur de kîrtana. Sa mère Mokṣadâ Sundarî connue sous le nom de Didimâ venait d'une famille de pandits. »

« La maison où elle est née était entourée de maisons habitées par des musulmans pour la plupart des paysans illettrés. Ses parents étaient pauvres.

« Elle n'a pas fréquenté l'école plus de deux ans et n'a jamais su véritablement ni lire ni écrire. Plus tard quand lui demandait de mettre son autographe, elle signait en faisant un point. »

« À treize ans, elle fut mariée à Ramanimohan Chakravarti – un brahmane du village Atpara près de Daca. Connu sous le nom de Bholanâtha, c'était un Śakta.

« Ce mariage n'a jamais été consommé physiquement. Bholanâtha considéra rapidement sa femme comme son guru et lui laissa une grande liberté. Il mourut en 1938. »

« Après son mariage, Ananda Mayee vécut à Atpara où son mari avait trouvé un emploi dans le département de la police. Elle s'occupait de tâches ménagères.

« Puis son mari trouva un emploi à Astagrama dans les services départementaux de l'Agriculture puis à Bhajitpur. »

« En 1922, Ananda Mayee se confère l'initiation à elle-même d'abord à elle-même puis à son mari. C'est la seule fois où elle donna l'initiation à quelqu'un. Car elle a toujours dit qu'elle n'était pas un guru et a toujours refusé d'initier des disciples. »

« En 1924, Bholanâtha trouve un emploi comme directeur des jardins Shah-bag du Nawab de Dacca. C'est durant cette période qu'Ananda Mayee se nourrit pendant trois ans avec trois grains de riz par jour. Elle passe de nombreux mois dans un silence total. »

« En 1926 pendant la pûjâ de Kali, elle place des fleurs et de la pâte de santal sur sa propre tête et non sur la la statue de la déesse.

« Elle rencontre [ alors ] Gurupriyâ Devi qui ne la quittera plus et Jyotis Candra Ray connu sous le nom de Bahaiji. Ce dernier construisit le premier ahsram de Matâji à Dacca en 1929. »

« Depuis 1929, elle n'arrête pas de voyager. Partout où elle va, elle est le centre d'une intense activé sirituelle : kîrtana, méditation, récitations à haute voix de la Gitâ, des Upaniṣad, de Pûraṇa, discours de mahâtma ou d'érudits en visite.

« Toutes les fêtes hindoues sont célébrées et parfois même des sacrifices védiques. »

« Sa notoriété devient alors nationale. Elle reçoit la visite de Gandhi, de Nehru, d'Indira Gandhi, de l'industriel Birla, d'Uday Shankar le danseur ; et même international.

« Le premier occidental à rejoindre son ashram en 1943 est une pianiste autrichienne – Blanca Schlamm – qui devient saṃnyâsinî sous le nom de Vijayânanda.

« Le photographe anglais Richard Lannoy, le réalisateur à la télévision française Arnaud Desjardins, la romancière allemande Melita Mashmann ont parlé d'elle dans leurs livres.

« Ananda Mayee Mâ est morte en août 1982. » (1402)

Cf. Daniel Roumanoff – Candide au pays des Gourous – Biographie sommaire d'Ananda Mayee Mâ (1990)

« Mais en 1858 à la date des faits que je raconte ici, Ramakrishna n'en est pas encore à ce point de maîtrise. »

Cf. Romain Rolland – La vie de Ramakrishna – Kali la Mère (1929)

   

    

samedi 19 octobre 2024

À l'ombre l'Ambre

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la septième sphère
parmi les huit sphères célestes de la dix-huitième lettre :

« âd »

Pour des mois synodiques de trente jours, le Phœnix aux six mille lunaisons nécessite 2.621 jours complémentaires comprenant leurs jours complémentaires (5 x 500) et leurs jours bissextiles : « (500 / 4 ) - 4 = 121 ».

Ces 2.621 jours complémentaires font 88 lunaisons de trente jours (2.640) auxquelles il manque 19 jours à une lunaison de 11 jours où les 261 sphères des vingt-huit mansions sidérales correspondent au dixième (1/10) du reste (2.610).

Pour des lunaisons alternant entre 29 et 30 jours où il manque encore un douzième (1/12) à une année de 355 jours, on ajoute cinq jours par an (5 x 500) soit 84 lunaisons de trente jours (2.520) auxquelles il manque 20 jours à une lunaison de 10 jours.

Pour ces 84 lunaisons, on ajoute encore trente-cinq jours « (84 / 12) x 5 » ou deux lunaisons de trente jours auxquelles il manque 25 jours à une lunaison de 5 jours.

Et en additionnant les soixante-quatre jours manquants (19 + 20 + 25) on soustrait deux lunaisons de trente jours et on en laisse une à laquelle il manque encore quatre jours. Ce qui fait alors un total de 172 lunaisons (88 + 84).

Si on additionne des soldes au lieu de soustraire des différences, on ne trouve que 171 lunaisons (87 + 83 + 1) avec un solde de vingt-six jours (11 + 10 + 5) pour un mois de trente jours (26 + 4).

Le nombre des lunaisons est en réalité « 6.173,1111 » pour un mois de 29,5833 jours à la quatrième décimale – celle de la myriade – avec un cycle de 182.621 jours pour une année de 365,242 jours à la troisième décimale :

« 182.621 / 365,242 = 500 » et « (59 / 2) + (1 / 12) = 29,5833... »

« 182.621 / 29,5833 = 6.173,1111... »

C'est l'émeraude aux 6.173 facettes que la treizième constellation sidérale a enfoui dans la sphère sublunaire en entrant dans l'ordre synodique de ses lunaisons.

Elle se trouve sur la couronne qui orne le diadème de la Vierge vénérée sur le Belloy sous le vocable de Notre-Dame de Paix et de Concorde au Solstice d'été et sous celui de Notre-Dame du Refuge quand il désigne la Reine des anges.

« Donne toujours plus que tu ne peux reprendre.

Et oublie.

Telle est la Voie sacrée. »

René Char

1971

« Dans le vestibule de la tombe de la grande épouse royale de Ramsès II – Nofrétari – au cœur de la des Reines, on trouve la représentation de la souveraine assise sous une petite tonnelle faite de papyrus [ ... ] qui évoquent les marécages où son trépas l'a plongé.

« La reine est en train de jouer à un jeu qu'on appelle le « sénèt ». Mais vous vous méprenez gravement si vous croyez qu'elle cherche simplement à tromper l'ennui du fond de son éternité.

« Non. La reine avance ses pions devant un adversaire invisible.

« Que fait-elle ? Elle joue son destin, son passage de l'autre côté.

« Pour cette raison, on a souvent trouvé des jeux de « sénèt » dans les tombes non loin de la momie. »

« Le « sénèt » est un jeu rectangulaire de trente cases dérivant d'un jeu qui évoquait un serpent enroulé dont les écailles étaient remplacées par des cases.

« Le corps du serpent se terminait par une tête d'oie parce que c'est l'oie solaire qui a craché l'astre du jour [ que la défunte cherche à rejoindre. ]

« Les joueurs devaient emprunter toutes les cases en prenant garde de ne pas tomber dans le puits – l'élément aquatique du Nord » [ au-delà du delta. ]

« [ C'est l'ancêtre du jeu de l'Oie. ] Il est passé par les Romains et par Byzance avant de parvenir jusqu'à nous.

Les Anglais connaissent le jeu de l'échelle qui est aussi le jeu du serpent.

Les labyrinthes sont tracés parfois sur le parvis ou dans la nef des cathédrales au Moyen Âge n'ont pas d'autre origine.

« On jouait à la paume le jour de la Pentecôte devant les labyrinthes : c'était aussi un souvenir de ce jeu très ancien. »

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – Tordre le cou aux idées reçues (2003)

L'hybride du serpent et de l'Oie fait plutôt penser à la forme primitive du Caducée hermétique où la tête de l'Oie est identifié au Soleil et le corps du serpent à un labyrinthe.

« I . I . I . I »

« L'adversaire pourra prendre la forme d'un animal démoniaque errant dans le désert ou bien celle d'un pion du jeu de l'Oie. [ ... ]

« Quand Malraux a vu la reine Nofrétari dans sa tombe jouant au jeu de « sénèt », il m'a demandé : « Mais que fait-elle ? »

« Vous voyez bien » ais-je répondu : « Elle joue. »

« Mais elle n'a pas d'adversaire » a-t-il remarqué.

« En effet, l'artiste n'avait pas voulu représenter l'adversaire de la reine au jeu de « sénèt » ; elle lute contre un génie invisible.

« Les démons représentent les obstacles sur le chemin de la renaissance [ dans un autre monde. ]

« Ils peuvent aussi être figurés par des animaux fantastiques [ tel le Minotaure ] qui incarnent tout ce qu'il y a d'agressif dans l'homme. »

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – Le Lac de Turquoise (2003)

Le cheminement dans le labyrinthe à la recherche du Soleil ne connaît pas d'adversaire si ce n'est l'ombre que le pèlerin projette sur son propre chemin.

« J’irai sous la terre et toi, tu marcheras dans le soleil »

Arthur à Isabelle Rimbaud

1891

« Les Égyptiens considèrent que l'individu est composé de plusieurs entités qui se dissocient au moment de la mort. [ ... ]

« Nous avons parlé du corps, la part matérielle qu'il faut protéger afin que les éléments spirituels vivent leur éternité.

« Il y a aussi l'ombre qui s'évanouit au moment du trépas. [ ... ]

« Le « Ka » peut-être en partie défini comme la puissance divine procréatrice de l'homme,

[ « ... le « Ka » ancrait l'être humain dans l'imaginaire, autrement dit dans le monde divin. C'était la part divine de l'homme. » ] [ « C'était son étincelle divine. » ]

« Seul le roi bénéficiait de son « Ka » sur terre – il existe d'ailleurs un lien entre le « Ka » royal et son épithète de « taureau puissant ».

« Quant à l'âme [ telle que nous la concevons ] elle est souvent assimilée à ce que les Égyptiens nomment le « Ba » et qu'ils représentent par un oiseau à tête humaine.

[ « ... le « Ba » était l'énergie de communication, la dynamique de l'être, ce qui donnait à la personne son souffle ... » ] [ « Le « Ba » était un concept matériel. » ]

« ... à côté du corps, de l'ombre, du « Ka » et du « Ba » vous aviez encore le Nom du mort et le « Akh » : la partie lumineuse de l'être qui se révèle quand il passe de l'autre côté, l'esprit glorieux » [ qui serait en quelque sorte l'antithèse de l'ombre. ]

Cf. [ Isabelle Franco interrogée et reprise par ] Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – La Grande Avaleuse (2003)

   

    

mardi 15 octobre 2024

Au bord du lac de sang

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la sixième sphère
parmi les huit sphères célestes de la dix-huitième lettre :

« âd »

« Dans la mythologie khmère, les huit grands enfers placés les uns au-dessous des autres sont de plus en plus terribles à mesure que l'on descend ; les périodes de souffrance y sont d'autant plus longues que l'endroit est plus profond.

« Mais à chacun d'eux s'adjoignent seize petits enfers [ 2 x 8 ] ce qui porte leur nombre à cent vingt-huit [ 16 x 8 ] et dans [ ... ] le plus profond la souffrance est cent vingt-huit fois plus grande que dans le premier. » [ ... ]

« [ La ] liste [ des supplices ] est inscrite sur [ les bas-reliefs de ] la façade Sud à Angkor-Vat qui [ les répartissent dans ] trente-deux enfers [ 4 x 8 ]. » [ ... ]

« Le cours de la rivière la plus redoutée – le Styx – entoure sept fois le sombre lieu ; les ombres qui boivent l'eau du Léthé [ le fleuve infernal de l'oubli ] perdent le souvenir du passé ... » [ ... ]

« ... et le purgatoire de saint Patrice [ en Irlande ] montre la métamorphose de l'enfer druidique en enfer chrétien [ qui comme son nom l'indique n'est qu'un purgatoire puisque les peines qu'on y purge ne sont pas éternelles. ]

Cf. Jean-Pierre Bayard – Le monde souterrain – Descente aux enfers (1961)

Ce purgatoire – celui de Saint Patrick – fut comparé par Ramon de Périllos au XIVe siècle à celui des Corbières que les Lettres d'Alphonse Daudet placent à Cucugnan.

Nous avons nous même pu en approcher trois de ce genre – La Cambre, Havré et Barbençon – qui n'apparaissent plus comme tels mais qui ont du servir la fonction :

Le premier en relation avec Saint Boniface, le second avec Saint Antoine et le troisième avec Sainte Barbe.

Pour le Sheykh al-Akbar les cercles inférieures identités aux régions sublunaires sont au nombre de cinq en symétrie avec les cinq cercles planétaires de la sphère solaire avec lesquels ils forment une décade :

La sphère lunaire, la surface terrestre, le paradis des ancêtres au centre des enfers et l'espace entre ces deux régions qu'on identifie dans sa pérégrination au purgatoire.

Amon

Mout

Khonsou

Karnak

« Le Nil [ ... ] résulte de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu puis de l'Atbara.

« Du côté des grands lacs se trouvent le mont Albert, le mont de la Lune [ ... ] et tous les autres avec leurs neiges que l'on dit éternelles [ et ] qui fondent une partie de l'année.

« Ils alimentent le Nil Blanc qui est le premier à parvenir ainsi gonflé à Khartoum aux environs du 15 juin.

« Il charrie alors avec lui les papyrus arrachés à cette région qu'on appelle de Sudd. [ ... ]

« Ce sont ces têtes de papyrus qui donnent naturellement [ aux eaux du ] Nil [ leur ] couleur verdâtre.

« Le Nil Bleu éthiopien de son côté complété par les eaux du Nil Blanc qu'il rencontre à Khartoum forme un grand fleuve alors au niveau de la cinquième cataracte nourri d'un affluent venu encore de l’Éthiopie : l'Atbara.

« D'un point de vue symbolique, c'est évidemment très spectaculaire. Tout se passe entre le mois de mai et le mois de juillet.

« L'arrivée du Nil Blanc symbolise la perte des eaux de la Mère [ les eaux amniotiques ] autrement dit les eaux primordiales que les têtes de payrus annoncent.

« Viennent ensuite – quinze jours ou trois semaines plus tard – les eaux rouges de l'Atbara qui évoquent le sang de la mère mettant au monde l'enfant Horus le premier jour de l'année.

« Ce petit dieu solaire qui se manifeste [ par la crue du Nil ] évoqué en Égypte par son image tenue dans les bras de sa mère – Isis – ce sera bien entendu plus tard l'image de l'enfant Jésus. » [ ... ]

« Ces eaux écarlates chargées d'alluvions ferrugineuses étaient [ ... ] le symbole du renouvellement du monde, [ en formant ] l’Égypte [ elles ] marquaient le début d'un cycle. »

« N'oublions pas [ non plus ] que l'inondation coïncidait avec la période des vendanges. Le vin, c'est aussi le sang d'Osiris que l'on retrouve dans les églises chrétiennes et coptes, le sang du Seigneur, l'ivresse divine ; ...

« ... il était nécessaire pour les fêtes d'Hathor [ « la mère universelle » ] de connaître une certaine griserie mystique qui permettait de communiquer avec les forces supérieures.

« Bien plus tard, les Grecs en ont tiré leurs rites dionysiaques. » [ ... ]

« ... quand vous songer aux cérémonies du renouvellement, il faut vous tourner vers les sources du Nil et vous demander pourquoi la date du retour de l'inondation a été choisie par les Égyptiens pour marquer le jour de l'An.

« Tout cela tient au régime naturel de ce fleuve qui est alimenté par deux sources principales qui sont le Nil Blanc et le Nil Bleu qui vient d’Éthiopie et une source essentiel, l'Atbara.

« N'oubliez pas que l'Atabara apporte l'humus, c'est l'Atbara qui a fait l’Égypte. »

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Sous le regard des dieux – Éloge de l'Atbara (2003)

« Depuis la préhistoire on trouve l'image de l'étoile [ Sothis ] associée au retour de l'inondation et donc à la renaissance du monde.

« En effet, l'étoile Sirius de la constellation du Chien réapparaît aux alentours du 18 juillet après avoir sombré dans le néant pendant soixante-dix jours.

« Lorsqu'elle est de nouveau visible, le soleil se lève juste à côté d'elle quelques instants plus tard et en principe c'est le signal de l'inondation.

« Ce phénomène est appelé le « lever héliaque de l'étoile Sothis » tous les 365 jours 1/4.

« Cette habitude de faire commencer l'année le jour de la réapparition de l'étoile Sirius existait encore à l'époque de Jules César qui en arrivant en Égypte n'a pu manquer de s'interroger sur cette pratique.

« Les prêtres lui ont expliqué les principes du calendrier solaire égyptien et il les a aussitôt adoptés à Rome. Et tout l'Occident à suivi.

« Ce calendrier a donc été appliqué de façon très fidèle par les Européens jusqu'à ce qu'on oublie son origine.

« Vous retrouvez ces principes traduit dans le zodiaque roman tel celui qui orne le tympan de la Pentecôte dans le narthex de la basilique de Vézelay » [ où une trentaine de médaillons illustrent les jours du mois par leurs travaux et leurs maisons.

Plus loin, Desroches Noblecourt évoque l'Immaculée conception et le Cantique des cantiques dans la fécondation mystique de la reine endormie par le parfum d'Amon qui s'est substitué au pharaon. ]

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Op. Cit. Ibidem (2003)

Hormis le nombre des jours pour les mois (12 x 30) et pour les années (365) on ne voit pas quelle principe aurait inspiré le calendrier julien.

C'est en Grèce qu'on aurait conseillé à Jules César de rajouter une dizaine de jours au Janus (50 < 60) pour s'y conformer.

Les jours complémentaires (5) ont été distribués au gré des saisons et le jour de l'An fixé avec les Saturnales une semaine après le Solstice du Sol invaincu.

Le bissextile (1/4) remplace le jour complémentaire (1) qui complétait déjà le cycle des douze lunaisons (354) encore en vigueur en islam depuis l'hégire six jours avant les calendes de Mars.

Les calendes prolongeaient le mois précédent jusqu'au troisième jour qui marquait tous les trois mois les fêtes qui complètent avec les solstices et les équinoxes l'ætt (8) de l'année celte.

On doit donc supposer que le Janus de Romulus (50) s'inscrivait déjà sous Numa Pompilius (715 – 673) dans un paysage synodique qui ignorait le treizième mois sidéral en augmentant le nombre des saisons (3 < 4).

Nous supposons qu'on doit à Tarquin l'Ancien cette augmentation des saisons qui marque l'entrée du cycle de l’écliptique (360 x 7) dans son âge de Fer (1/10).

C'est en tout cas sous son règne (616 – 579) que s'inaugure celui de Jupiter que les Romains identifient à Zeus et les Juifs à Abba Râ Mosis – le prophète Mûsâ.

« Les Égyptiens avaient mille façons d'illustrer le thème de la renaissance de l'astre du jour ou du renouveau de l’Égypte.

« Ils dessinaient un œil au milieu du disque solaire sur une barque. Parfois ce sont les singes qui apportent l’œil mystique qui représente l'année nouvelle, le renouveau du soleil. » [ ... ]

Cf. Christiane Desroches Noblecourt – Op. Cit. Ibidem (2003)