jeudi 17 juillet 2025

Révision des hymnes homériques (VII)

...

De Dionysos – le fils de Sémélè la glorieuse – je ferai mémoire :

Comment il apparut sur un promontoire au bord de la Mer morte
semblable à un jeune homme encore juvénile.

Ses superbes cheveux noirs flottent autour de lui
sur ses fortes épaules qui portent la pourpre.

Mais voici qu'arrivent sur un bateau ponté
des hommes qui voguent sur la mer violette des Tyrrhéniens
et qu'un destin funeste pousse vers le rivage.

Ils le virent, bondirent et se saisirent du fils de Zeus
qui régnait sur l'intérieur des terres.

Ils cherchent à l'entraver avec les liens cruels de l'abjection
mais rien ne retient ni ses poignets et ni ses chevilles.

Il les contemple au contraire en souriant de ses yeux noirs.

La vigie de l'embarcation prévint ses compagnons
dès qu'il comprit la nature divine de leur otage en s'interrogeant sur son identité :

« Est-ce Zeus en personne, Apollon avec son Arc d'argent ou Poséidon ?

Il ne ressemble à aucun mortels mais plutôt aux dieux de l'Olympe.

Débarquons-le sur le rivage de cette terre noire sans poser la main sur lui.

S'il se fâchait, il nous enverrait des vents mauvais. »

Mais le capitaine du navire ignorant ces avertissements fait hisser la voile
et l'emporte vers l’Égypte ou vers Chypre,
pour rejoindre les pays hyperboréens et plus loin encore :

« Il finira bien par nous dire s'il est riche qui garde son trésor parmi ses frères
puisqu'un pouvoir obscur nous l'a confié. »

On dresse le mât pour hisser la voile et le vent se met à souffler dans les cordages.

Les eaux se changent en vin répandant un parfum céleste sur les pontons
et les marins s'effrayent devant ces merveilles.

Du sommet de la voile se déploie une vigne dont on voit partout les grappes
et un lierre noir s'enroule autour du mât le couvrant de fleurs et de fruits.

Tous les tolets fleurissent et les hommes disent à la vigie
de les ramener à terre sans délais.

Mais lui sur le gaillard arrière se change en lion et rugit
faisant apparaître au milieu du bateau une ourse velue qui se dresse en furie.

Le lion la toise du haut de la poupe la défiant d'un air menaçant
tandis que tous se réfugient épouvantés sous la proue d'où la vigie garde son cap.

Se saisissant du capitaine,
tout l'équipage qui se jette à la mer se transforme en dauphins.

Mais lui pris de pitié pour la vigie la rattrape et lui dit :

« Aie confiance : je suis Dionysos au cri profond,
ma mère fut Sémélè la Cadméenne qui a fait l'amour avec Zeus. »

Réjouis-toi fils de Sémélè au regard pénétrant.

Celui qui t'oublie ne saura jamais faire un chant
aussi doux pour celui qui a mérité ton amitié.

...

    

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