dimanche 22 décembre 2024

Les fils de la Vallée

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du huitième jour qui succède à la nuit
au premier mois de la décade :

Hestia

[ Toi ] qui prends soin [ du sanctuaire ]

où passe [ un ] Prince

Apollon [ dans ] le Lointain

[ près du Python ]

Tous les jours

une huile [ onctueuse ] coule sur [ ta chevelure. ]

Viens !

Entre dans [ le sanctuaire ]

Viens avec la Sagesse dans le cœur de Zeus

et déverse aussi la grâce de mon chant

Hymne homérique (XXIV) pour Hestia
qui ne comprend que cinq vers

[ Toi ] qui partout demeure à jamais

dans de célestes sanctuaires

dans la maison des dieux qui ne meurent pas

et dans celles des hommes qui périssent ici-bas

ta présence honore ceux qui s'en réjouissent avec toi :

Leur vin est comme un miel qu'ils répandent sur ta chevelure

Hymne homérique (XXIX) pour Hestia
et pour Hermès Argeïphontès
qui en comprend treize
dont les cinq premiers que voilà
et un sixième vers où l'onction de leur libation
sur Hestia
est la première
mais la dernière aussi

Hestia

[ Souveraine ]

première-née de Kronos [ à la ] Pensée tortueuse

et la dernière aussi à demeurer sous l'égide de Zeus

[ le Kronide Suprême ]

Hymne homérique (V) pour Aphrodite

comprenant 293 vers
dont ces deux-là à propos d'Hestia
(22 & 23)

Hestia

Déméter

Héra

Hadès

Poséidon

Zeus

Les six enfants de Rhéïa dans cinq vers de la Théogonie d'Hésiode

(453 – 457)

[ Poséidon est Celui qui fait trembler la Terre ]

Ci-gît

[ près de Villefranche-sur-Saône ]

Louis-Charles de France

[ baron de Richemont – duc de Normandie ]

Né à Versailles le 27 mars 1785

Mort à Gleizé le 10 août 1853

1785

Nul ne dira sur sa tombe :

Pauvre Louis

Que tu fus à plaindre !

1853

Priez Dieu pour lui.

Ici repose

[ aux Pays-Bas ]

Louis XVII

Charles-Louis – duc de Normandie

[ Louis-Joseph de France ]

Roi de France et de Navarre

[ Karl-Wilhelm Naundorff ]

Né à Versailles le 27 mars 1785

[ 1781 ]

Décédé à Delft le 10 août 1845

Aux 10 août

1792 : fin de la monarchie française

1845 : dernier roi de droit

1853 : dernier roi de fait

Louis XVIII étant mort en 1824 et Charles X en 1836 sans fait ni droit.

« Esprit tourmenté dont les orages furent illuminés par des éclairs de génie, Zacharias Werner (+ 1823) eut une enfance douloureuse, une jeunesse débauchée et une vieillesse mystique.

« Son œuvre littéraire est inégale. Il fit partie du groupe de Coppet [ réuni autour de Mme de Staël entre la Révolution et la Restauration. ] Il fut ensuite ordonné prêtre catholique. »

« Zacharias Werner – initié – nous a laissé une œuvre clef : Les fils de la Vallée où il reprend sous une autre perspective les révélations de Goethe sur les Renonçant et de la Société de la Tour.

[ Dans les Années d'apprentissage et de pèlerinage de Wilhelm Meister. ]

« Cette pièce de théâtre grandiose mais injouable se situe au Moyen Âge et évoque l'Ordre du Temple. »

« Zacharias a exprimé sous les voiles scéniques les idées forces de la Stricte Observance Templière, du Régime Écossais Rectifié [ et ] de la Synarchie traditionnelle. »

« Des Fils de la Vallée nous ne retiendrons que quelques traits. L'action se déroule au début du XIVe siècle dans une vallée mystérieuse.

« Le pouvoir temporel a détruit l'Ordre du Temple et occis les dignitaires de l'Ordre. Mais Philippe le Bel sans s'en douter a ainsi servi le dessein justicier des Fils de la Vallée qui sont les vrais maîtres spirituels du Temple ; ...

« ... ils restent invisibles alors que les Templiers visibles s'étant mêlés au monde profane ont été contaminés par lui et ont forfait à leur idéal.

« C'est pourquoi ils ont été dispersés [ et ] détruit. Mais les Fils de la Vallée préparent une nouvelle mission pour la Société future – celle du XIXe siècle. »

[ La réhabilitation de Philippe le Bel reste pour le moins aussi douteuse que celle de Judas Iscariote dans le récit néotestamentaire où sa trahison semble avoir été entièrement forgée pour y introduire celui de la Passion du Christ et de sa résurrection.

La Société de la Tour et son Supérieur Inconnu – le Grand Maître – laisse deviner le rite de York et les Hospitaliers dans une chevalerie maçonnique où les Fils de la Vallée maintiennent cette filiation usurpée avec celle du Graal.

Le Faust de Goethe où nous conduit le pèlerinage du Renonçant devrait pourtant nous mettre en garde à propos d'une telle usurpation. ]

« Selon Werner, il existe trois classe de Templiers :

1. « Les Apprentis : les simples chevaliers ; ...

2. « Les Compagnons : frères initiés sachant quelque chose mais non point l'essentiel ; ...

3. « Les Maîtres qui ayant atteint la perfection initiatique séjournent dans la Vallée et commandent télépathiquement les deux grades inférieurs. »

« Zacharias laisse deviner qu'en tout temps la société humaine est régie par des Fils de la Vallée ou si l'on préfère [ par ] des Supérieur Inconnus ...

« ... qui selon le temps et les circonstances dirigent comme on tire des ficelles de marionnettes ceux qu'on croit les maîtres du Monde.

« Que des robots cessent d'obéir et ils sont remis dans la boîte de l'éternité comme les pièces d'un échiquier sont rangées quand la partie est terminée.

« Les adeptes ont percé les ultimes secrets des nombres selon l'adage : ...

... « le nombre imparfait est exalté par le nombre parfait » [ dans lequel Mariel voit le présage d'une ] actuelle hégémonie de mathématiciens technocratiques [ conforme à l'idée qu'il se fait de la Synarchie traditionnel. ]

« Qu'on en juge par cet extrait dont la traduction – hélas – freine l'admirable élan du texte original :

« L'homme peut tout à condition de s'oublier lui-même et de se dépouiller d'abord des apparences des sens.

« Le premier acte de cette marche à la Lumière est la purification ; ...

« ... le dernier est la Mort [ au sensible et à l'intelligible ] qui nous rend au Grand Tout. La putréfaction annonce le couronnement de l’œuvre. »

[ Le putride ignorant la momification à laquelle préside l'onction n'a toutefois guère de chance pour parvenir à un tel couronnement. ]

« ... La science des nombres et l'art de les utiliser à l'infini voilà la vraie science du Compagnon de la Vallée.

[ Cette figure de style est précisément celle du Grand Tout qui s'identifie à la décade dans la dilatation de sa monade – son trente-septième rejeton – qui est celle de sa déité pour une théologie gnostique. ]

« L'analyse de la matière y est enseigné. Sa décomposition nous accorde la toute-puissance... [ qui est bien celle d'un pacte faustien avec le diable à la fin d'un cycle. ]

« Si tu veux dominer la matière transmue ton propre Moi par l'ascèse...

[ C'est la doctrine des Renonçant qui ont renoncé à cette toute-puissance. ]

« Lorsque l'esprit et [ la ] matière [ ... ] ne seront plus [ pour toi ] que [ les ] apparences [ d'une réalité ] se mirant dans l'infini [ où une telle intériorité suppose néanmoins la forme ] alors tu seras la Volonté [ que Mariel qualifie de ] cosmique... »

Cf. Pierre Mariel – Les sociétés secrètes mènent le monde – Synarchie et Germanisme – Zacharias Werner (1973)

Ce dépassement du sensible et de l'intelligible dans le volitif est conforme à ce que nous enseigne la théologie mystique mais son attachement aux puissances cosmiques élude la forme théandrique qui est celle de l'homme en correspondance avec le cosmos.

De même que la théologie mystique peut ne faire correspondre sa volonté d'ascèse qu'à une simple puissance cléricale s'identifiant à une communauté ecclésiale soustraite aux ordres de la tiare pontificale qui font référence à sa conformité au Christ.

Au sommet du Carmel il est bien question d'un triple anéantissement dans les épanchements de la grâce qui doivent parvenir aux fils de la Vallée :

« Nada Nada Nada »

« Lam Yalid wa Lam Yûlad wa Lam Yakun »

Telles que l'écho nous les a rendu entre Fès et Tanger quand nous avons demandé pour y être enterré loin du val d'Or : « ana tanjawi » wa « ana tijâni ».

« Non pour Faust mais pour y mourir »

[ Marlow parmi les poètes d'Aragon ]

Ce triple anéantissement est bien celui que nous avons d'abord vu sur le Mont Carmel mais il est multiplié dans son iconographie par autant de puissances qui doivent se consumer dans cette assomption.

Celle de la Vierge comprend les douze degrés qui correspondent aux trois ordres ecclésiastiques – ceux des confirmés, des ordonnés et des consacrés – et aux grades (3 x 3) que la tiare pontificale représente dans une théologie dionysiaque d'origine syriaque.

   

    

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