mardi 30 avril 2024

La mise en abîme

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la deuxième sphère
parmi les sept sphères célestes de la première lettre :

« Alif »

« ... les inscriptions runiques [ sont ] éparses dans toute l'aire d'expansion germanique avec une très forte concentration en Scandinavie même.

« On sait que les runes, nées vers la fin du IIIe siècle sur le modèle d'alphabets nord-italiques furent une écriture comme une autre de vingt-quatre signes – « futhark » – ...

« ... réduits à seize vers 850 [ sous l'archiépiscopat d'Anschaire à Hambourg ] de caractère exclusivement épigraphique.

« Elles adornent surtout des monuments commémoratifs – pierres levées – et majoritairement – surtout plus ira le temps – s'intéressent à des phénomènes relevant de la christianisation.

« Des monuments comme les pierres de Jelling [ au ] Danemark ou de Frösö [ en ] Suède sont – le premier surtout – des témoins historiques de première valeur.

« Ils ont l'avantage [ ... ] de nous fournir la preuve – strictement contemporaine des faits – de l'implantation – en actes – par des œuvres de la religion nouvelle ». [ ... ]

« Telles sont [ avec l'archéologie et les sagas ] les sources qui vont [ nous restituer ] l'image – les images – que s'est faites de Jésus-Christ le monde germano-nordique à l'époque de sa conversion.

« De Jésus-Christ ou plutôt de « Blanc-Christ » – « Hvita-Kristr » – puisque c'est très souvent ainsi qu'il est nommé dans nos textes, [ ... ]

« ... une expression nordique de la pureté et de la perfection symbolisées par la couleur blanche dans le monde germano-nordique. »

Cf. Régis Boyer – [ Introduction pour ] Le Christ des barbares [ dans ] Le monde nordique [ du neuvième au treizième siècle de l'ère chrétienne ] (1987)

Le Blanc-Christ peut être identifié au Cerf crucifère de Saint Eustache ou de Saint Hubert dans une représentation du Cerf blanc aux cinq cors semblable au Phœnix ponant qui se manifeste tous les cinq cents ans – le Serpent à plume des Aztèques.

Le diabolon et les ættir du futhark ancien démontrent l’existence d’au moins quatre systèmes runiques dont l'origine beaucoup plus ancienne que la paléographie chrétienne illustre sans doute une représentation solaire du zodiaque.
   

Runes

Diabolon

Ættir

Futharks

14

12 et 2

runes solaires

24

22 et 2

3 x 8

ancien futhark

32

30 et 2

4 x 8

nouveau futhark

16

14 et 2

2 x 8

runes scandinaves

   
Nous qualifions les premières runes de solaires plutôt que de zodiacales par référence à la distributions des vingt-huit lettres arabes en lettres solaires (14) ou lunaires (14).

De même, les runes de l'ancien futhark (24) qui correspondent à la distribution des heures dans un cercle et au nombre des prophètes coraniques ou des avataras du Mahâbhârata correspondent aussi en partie à celui des vingt-deux lettres hébraïques.

Le diabolon (2) qui ferme les premières ættir pourrait bien avoir un rapport avec une treizième constellation zodiacale – celle du Serpent bifide – dans une représentation sidérale des treize lunaisons tombée en désuétude.

C'est la raison pour laquelle on voit dans la généalogie biblique de Jacob parmi les douze tribus d'Israël celle de Joseph se subdiviser en deux avec Éphraïm et Manassé puis Moïse élever le Serpent d’airain en exécration.

Les runes sont également qualifiées de danoises ou d'anglaises par rapport à une origine germanique moins diffuse que celle qu'on prête aux runes scandinaves qualifiées aussi de finnoises dont le nombre entre dans une série d'ættir (2 x 8) plus restreinte.

Le nombre originel de ces ættir (3) correspond à une triple représentation des plans cosmiques de l'existence tandis que celui du nouveau futhark (4) tout en conservant leur système a sans doute un rapport avec un nombre de mansions lunaires.

C'est ce qu'indique un certain nombre d'étapes intermédiaires. Dans ce cas, les mansions synodiques (30) conservent encore leur diabolon dont le sens privé de sa symbolique zodiacale finit ensuite par se perdre avec la christianisation.

À contrario, si les hiéroglyphes hébraïques (22) perdent leur diabolon, ils perdent aussi le caractère hermétique qui le caractérise et entrent en quelque sorte dans une énumération ouverte et perpétuelle sans perspective.

Cette énumération indéfinie perd ensuite son origine avec les fractions infinitésimales des mathématiques analytiques qui ne perçoivent plus le zéro comme une expression de la décade dans le retournement de la perspective iconique.

La perte du diabolon, la perte de l'unité originelle et le renversement de la perspective iconique n'apparaissent pas nécessairement en même temps au même endroit mais quand ils se rencontrent le paysage se disloque et s'anéantit dans l'abîme.

   

    

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