mercredi 18 septembre 2024

Le yantra du damier

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la première sphère
parmi les neuf sphères célestes de la seizième lettre :

« 'ayn »

« La plupart des historiens sont [ ... ] d'accord [ ... ] pour admettre que les échecs firent leur première apparition au cinquième siècle [ de l'ère chrétienne ] au Nord de l'Inde.

« Le jeu de cette époque s'appelait « Chaturanga » [ « Shatranj » en persan ] qui signifie « quatre Rois ». Il se disputait sur 64 cases mais se jouait à quatre partenaires.

[ Ce qui en requière nécessairement le double répartit autours de l'échiquier en quatre parts de seize sur deux rangées de huit. ]

« Chacun jouait pour soi-même et devait lancer un dé qui désignait impérativement la pièce à jouer. » [ Le dé fut supprimé en Perse. ]

« Il y avait [ ... ] six pièces différentes : le Roi et le Ministre étaient placés au milieu, comme le Roi et la Dame le sont maintenant ; ...

« ... à leurs cotés deux éléphants [ les fous ] ; ...

« .... puis symétriquement deux cavaliers [ les chevaux ] ; ...

« ... et dans les coins, deux chars. [ les tours ]

« Enfin, alignés sur la deuxième rangée venaient les [ ... ] fantassins. » [ les pions ]

« La règle fondamentale était la même qu'aujourd'hui : il fallait prendre le Roi de l'adversaire pour gagner la partie. »

« Par contre seul le Roi, le cavalier et le char possédaient le même mouvement qu'aujourd'hui.

« Le Ministre allait en diagonale d'une case autour de lui. Il était donc deux fois moins mobile que le Roi. » [ ... ]

« L’éléphant allait lui aussi en diagonale mais deux cases à partir de sa position de départ. »

« Quant au fantassin, [ ... ] il avançait d'une case en avant et prenait en diagonale, ne pouvait jamais reculer mais n'avait pas [ encore ] le privilège de pouvoir être poussé de deux cases pour son premier coup. » [ ... ]

« En 842 fut écrit [ en arabe ] le « Livre des échecs » [ qui se joue à deux ] par al-Adli. »

« Les [ 64 ] cases furent partagées en 32 cases blanches et autant de noires » [ dans les universités maures d'Espagne. ]

[ Ce qui suppose que les trente-deux pièces ont été introduites sur les premières quatre premières rangées des deux côtés de l'échiquier. ]

« Ce n'est qu'au quinzième siècle [ de l'ère chrétienne ] que les pièces allaient avoir les noms et les marches des pièces actuelles. »

« Le Ministre des Indiens était devenu « Vizir » chez les Arabes puis « Fers » en Europe de l'Est. Désormais, ses pouvoirs sont multipliés et on l'appelle la Dame. »

«  L’éléphant devenu « alfil » sera maintenant le fou et possédera les diagonales. »

« Le fantassin transformé en pion augmente légèrement sa force en début de partie car il peut maintenant avancer de deux pas à son premier coup.

« La promotion du pion arrivé à la huitième rangée est introduite. Il peut se transformer en n'importe quelle pièce déjà prise. » [ ... ]

« Enfin, l'importante règle du roque apparaît à cette époque mais sous une forme ancienne qui était le roque libre : ...

« ... le roi pouvait aller sur n'importe quelle case de la première rangée – y compris le coin – la tour passant par dessus mais se fixant sur la case de son choix. » [ ... ]

« Lucena écrit en 1485 son célèbre « Manuscrit de Göttingen » qui contient des principes encore valable à l'heure actuel. » [ ... ]

« Pierre Carrera – prêtre de Syracuse – publia en 1617 un « Traité du jeu d'échecs » qui réunissait les écrits des théoriciens précédents, ce qui en fit donc une compilation de la première importance.

« Le trait original de Carrera fut qu'il préconisait de changer les règles du jeu en agrandissant l'échiquier et en introduisant deux nouvelle pièces. »

« Selon Carrera, il aurait fallu changer l'échiquier en damier, [ « 10² » = « ad-Da'im » ] ...

« ... placer entre la tour et le cavalier du Roi un champion dont la marche aurait été l'addition de [ celles ] de la tour et [ ... ] du cavalier, ...

« ... et enfin ajouter entre la tour et le cavalier [ de la ] Dame un centaure qui aurait combiné les marches du cavalier et [ ... ] du fou. »

Cf. Nicolas Giffard – La fabuleuse histoire des champions d'échecs (1978)

Giffard précise bizarrement que le Bouddha interdit la pratique du « Chaturanga » le Dimanche. Ce qui en reculerait l'origine sur plus de mille ans.

Mais il ne s'agit sans doute que d'un cas particulier pour une réprobation plus générale des jeux de hasard à une époque où elle se faisait encore sur un jet de dé pratiqué peut-être par des Chrétiens qui ont pu l'introduire en Perse.

« Les auteurs de la Bible n'ignorait pas le potentiel symbolique de chaque lettre et ils en ont donné la preuve à plusieurs reprises.

« Le cardinal Ratzinger dans son ouvrage sur [ l'esprit de ] la liturgie (2001) a longuement développé l'exemple de la vingt-deuxième et dernière lettre de l'alphabet hébreu, le « Thav » dont la fonction symbolique était intégrée dans la pratique religieuse populaire.

[ « Signalons que l'alphabet phénicien dont les premiers témoignages remonte au huitième siècle [ avant l'ère chrétienne ] comprenait vingt-deux consonnes dont la vingt-deuxième et dernière était une croix. » ]

« En effet – à la fin du XIXe siècle – on découvrit plusieurs pierres tombales juives datant du début de [ l'ère chrétienne ] marquée d'une croix.

« Dans un premier temps, certains archéologues crurent qu'il s'agissait de sépultures chrétiennes avant de constater qu'il s'agissait de sépultures juives et que la pratique était alors courante.

« Or la lettre « Thav » avant sa graphie définitive dans l'écriture carrée rapportée de l'exil en Babylonie [ au sixième siècle avant l'ère chrétienne ] était une croix [ dans une écriture « proto-cananéenne » que Gandillot qualifie abusivement de « cursive ». ]

« Le mot hébreu « signe » [ que Gandillot retrouve dans Ézéchiel IX 3 à 6 ] s'écrit comme la lettre « Thav » en toutes lettres avec un « Vav » [ en ] consonne.

« Et scrutons bien ici ce mot [ ... ] qui allie [ ... ] le pictogramme de la croix – « Thav » – [ à celui ] du clou – « Vav » – [ que ] Jérôme traduit [ dans sa Vulgate en latin ] par [ le ] « Thau » grec. »

[ Mais rien ne permet d'affirmer que le « Thav » vétérotestamentaire avait déjà l'aspect que lui donne incontestablement l'alphabet phénicien. Nous ne savons pas de quoi était fait la marque d’Ézéchiel avant l'invention de l'hébreu carré. ]

« Ce « signe » est donc en réalité la lettre cruciforme proto-cananéenne pour le prophète Ézéchiel comme poue ses contemporains auxquels il s'adresse. Les justes, les prédestinés seront marqués au front d'un signe de croix. » [ ... ]

« ... la croix caché, dissimulé, voilé [ par la lettre ] araméenne [ de l'hébreu carré ] resurgira quand la Providence fera traduire en grec la Torah au milieu du deuxième siècle avant [ l'ère chrétienne ] à Alexandrie par les Juifs hellénisés d’Égypte.

[ « L'alphabet grec dérivé du phénicien correspond à celui adopté officiellement à Athène en 403-402 [ avant l'ère chrétienne ] grâce au décret d'Archinos ; il est composé de vingt-quatre « grammata » : sept voyelles et dix-sept consonnes. »

On obtient ce nombre de voyelles en accentuant la muette « E » vers la grave ou l'aiguë bien que la lettre « A » soit aussi une consonne semblable au « H » pour la muette, au « Y » grec ou au double « W » pour le « O » et le « U ». ]

« En effet, le « Thav » hébreu correspond au « Tau » grec – [ le ] « T » en majuscule. C'est ce signe de croix à travers le caractère romain qu'adoptera le [ Poverello ] d'Assise [ François ]. »

[ Mais le « Tau » grec n'a pas l'aspect de la lettre phénicienne « X » que lui emprunte le « Khi » du Chrisme sous la forme d'une croix de Saint-André. C'est la Vulgate de Jérôme qui introduit ici une confusion reprise par les franciscains. ]

« Le cardinal Ratzinger rappelait que pour les Père de l’Église comme pour les philosophes grecs avant eux, la croix – le « Khi » grec – possédait une symbolique cosmique, l'univers entier étant marqué du signe de cette croix. »

[ « Platon explique [ dand son Timée ] que le Démiurge a inscrit invisiblement dans le cosmos la figure [ de cette lettre ] de l'alphabet grec en forme de croix de Saint-André.

« Irénée de Lyon s'en souviendra. Rachi [ précise dans son Commentaire du Pentateuque ] que toute les onctions [ se font ] « en forme de « Khi » grec. »

Cf. Benoît Gandillot – La Bible, la Lettre et le Nombre – Structure du Texte et Lettres-Symboles – Quelques lettres bien singulières... – Le « Thav » et le « Noun » – Le signe des justes (2011)

Tant et si bien qu'on finit par se demander avec Rachi si le code proposé par Gandillot n'est pas en définitive celui d'une transcription de l'hébreu en grec dont le nombre des consommes (17) nous donne ici la clef.

   

    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire