mercredi 29 janvier 2025

Le pays de Han

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du cinquième jour qui succède à la nuit
au huitième mois de la décade :

Te rendant au pays de Han
Mire la coiffe de Mélusine
Qui serpente au fond du ruisseau
Où l'ondine y somme le heaume
Sur la tête de son Géant
Et la crinière de ses chevaux

L'or des laures là s'en fit l'écho
L'onde avance sans dire un mot
La lanière de ses six carreaux
A pris l'animal au lasso
Elle agite le miroir des eaux
Où s'ébroue le for écheveau

Je vais chanter la Terre
la Mère de tous les êtres
la Bien-Assise
l'Ancienne
la Nourricière

Tout ce qui chemine sur son sol sacré
Tout ce qui vole dans les airs
Tout ce qui vogue sur la mer
se nourrit de ta substance

C'est par elle que s'épanouissent leurs progénitures

Souveraine
c'est elle qui donne et ôte la vie aux mortels

Elle prends soin de ceux qu'elle aime

Rien ne serait leur être refusé
ni le blé lourd des champs
ni les pâtures des bêtes grasses

Sa demeure est pleine d'abondance

Et ceux qu'elle rassasie rendent la Justice
dans des villes où les femmes sont belles

Ils règnent dans la joie et l'agresse

Leurs enfants jubilent
dans un perpétuel contentement

Leurs filles en liesse fleurissent des serments
sous la bienveillante efficience de son pouvoir

Réjouis-toi
Mère des dieux
Femme d'un Ciel plein d'étoiles

et rétribue moi pour mon chant
en donnant à mon cœur une vie qui s'en souvienne
qu'en j'entonnerai un autre chant

Hymne homérique (XXX) pour la Terre
qui ne comprend que dix-neuf vers

Nous évoquons les institutions de la Communauté bahâ'ie pour illustrer le point du vue synarchique de Saint-Yves d'Aveydre sur la physiologie de la Société humaine :

- le Gardien de la foi détenait l'autorité spirituelle du Brahatma

- la Maison Universelle de Justice élue au suffrage universel indirect détient encore le pouvoir judiciaire du Mahatma

- les mains de la Cause désignées par le Gardien de la foi détenaient la fonction administrative du Mahanga

L'autorité spirituelle reposant sur un principe héréditaire, la mort sans descendance du Gardien de la foi mit fin à cette institution en 1957 et la prétention du représentant des mains de la Cause créa un schisme dans la Communauté.

Ce schisme aurait pu être évité si le grand-père du Gardien – le fils aîné du fondateur de la foi – désigné par son père comme le Centre de son alliance n'avait pas aliéné les droits de sa branche cadette en nommant son petit-fils pour lui succéder.

Celui-ci pour assumer sa charge dut se résoudre à désavouer sa propre famille puisque sa nomination avait également mis à mal l'ordre des générations.

Les mains de la Cause n'étant pas renouvelées avec la disparition du Gardien, elles furent remplacées par des conseillés dont le Corps administratif fut placé sous la juridiction de la Maison Universelle de Justice.

La Maison Universelle de Justice privant ce Corps de son indépendance vis-à-vis d'elle-même ne lui reconnu aucun pouvoir de désignation en dehors d'un principe héréditaire qui avait pourtant faillit à bien des égards.

À la mort d'Amatu'l-Bahâ (+ 2000) – la veuve du Gardien – la Cause de ce principe avait disparut au bénéfice d'un autre régime qui se fit immédiatement sentir.

On retrouve néanmoins quelque chose de similaire dans le bayânisme originel avec le Point du Bayân et les deux lettres du Vivant : le « Ḥâ » (8) et le « Yâ » (10) représentées par le Bâbu'l-Bâb – Mulâ Ḥusayn – et la dernière lettre – Jinâb'i-Quddûs.

Le nombre des lettres (18) n'était que celui de ces deux là et quand Mullâ Muḥammad 'Alî mourut en martyr en 1849, le Bâb – Sayyid 'Alî Muḥammad – ne désigna Subh'i-Azal – Mirzâ Yaḥyâ – que comme le deuxième point du Bâb avant de mourir à son tours.

Toujours est-il que Subh'i-Azal ne reconnut jamais Bahâ'u-Llâh – Mirzâ Ḥusayn 'Alî – comme celui que Dieu devait manifester dans le Bayân – « al-Ḥayy » – dont Quddûs était aussi la deuxième lettre de sa manifestation – le « Yâ » du Bayân.

C'est donc bien la place de Quddûs que Bahâ'u-Llâh aurait usurpé aux yeux de Subh'i-Azal dans une Cause qui sans Mirzâ Ḥusayn 'Alî se serait éteinte avec lui puisque Mirzâ Yaḥyâ ne lui a donné aucune continuité remarquable.

Nous l'avons réinterprétée comme un adventisme oriental à partir de la date initiale de sa manifestation (1844) en identifiant « al-Ḥayy » à la parousie du Christ ; ce qu'aurait pu faire le fils de Subh'i-Azal en se convertissant à l'orthodoxie byzantine.

Quant au sheykhisme dont le bayânisme a pu se revendiquer en prenant le Tawḥîd comme pilier à la suite des prophètes et de leurs imams, il ne semble pas avoir reconnu la manifestation d'un quatrième pilier qui relèverait toujours du Secret initiatique.

La manifestation de ce Secret initiatique, c'est en quelque sorte l’avènement dans le « Nûn » (50) du Bayân d'une synarchie authentique.

   

    

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