vendredi 7 juin 2024

La transfiguration du sens

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la deuxième sphère
parmi les huit sphères célestes de la quatorzième lettre :

« Nûn »

« Prenant avec lui trois de ses disiples – Pierre et les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean – [ Jésus ] les emmène au sommet d'une « haute montagne », ...

« ... mais pas le mont Thabor, le plus haut sommet de Galilée, malgré ce qu'en dit l'évangile apocryphe des Hébreux.

« D'abord parce que cette imposante colline au sommet arrondi ne dépasse pas 588 mètres, ensuite parce qu'elle était alors peuplée et qu'une forteresse hasmonéenne trônait à son sommet, ...

« ... enfin parce qu'à l'époque de la Transfiguration, Jésus et son groupe se trouvaient dans les environs de Césarée de Philippe. [ Près des sources du Jourdain. ]

« Tout conduit par conséquent à identifier cette montagne au mont Hermon – à l'extrémité Sud de la chaîne de l'Anti-Liban – qui culmine à 2.840 mètres et domine la capitale du tétrarque Philippe.

« C'est le lieu retenu par une très ancienne tradition ainsi que par l'historien Eusèbe de Césarée : une « sainte montagne » célébrée dans la Bible, toujours couronnée de neige au point de porter le surnom de « vieux cheikh à barbe blanche. »

Cf. Jean-Christian Petitfils – Jésus – l'Affrontement – La Transfiguration (2011)

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et son frère Jean,
et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne.

Il fut transfiguré devant eux ;
son visage resplendit comme le soleil
et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

Et voici que Moïse et Élie leur apparurent ;
ils s'entretenaient avec lui. »

Matthieu XVII 1 à 3

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne.

Il fut transfiguré devant eux ;

ses vêtements devinrent resplendissants
et d'une telle blancheur que personne sur la terre ne peut blanchir ainsi.

Élie et Moïse leur apparurent ;
ils s'entretenaient avec Jésus. »

Marc IX 2 à 4

« ... Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques,
et il monta sur la montagne pour prier.

Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea
et son vêtement devint d'une blancheur éclatante.

« Et voici que deux hommes s'entretenaient avec lui :
c'étaient Moïse et Élie ; ... »

Luc IX 28 à 30

Petitfils voit dans l'absence du récit chez Jean « un argument supplémentaire pour refuser d'identifier l'auteur du quatrième évangile avec Jean – [ le ] fils de Zébédée – le pêcheur du lac » – et donc le frère de Jacques qui l'accompagne avec Pierre.

Mais il l'identifie avec Papias au Presbytre – l'Ancien – sans le mettre en relation avec les deux dernières épîtres du corpus johannique que nous attribuons à Marc – l'auteur du deuxième évangile qui s'appelle Jean dans les Actes des apôtres – cf. Ac XII et XV 37.

Puisse que ce n'est pas Marc et comme ce n'est pas non plus l'Apôtre Jean, c'est donc un troisième personnage que nous qualifions de Théologien à qui on doit aussi la première épître du corpus johannique et au moins le Prologue de son évangile.

Si le témoin de la Transfiguration du Sauveur peut être l'auteur de l'Apocalypse, on peut difficilement en dire autant des colonnes de l’Église où les mêmes – Jacques, Céphas et Jean – bénissent Paul et Barnabas dans l'épître de Paul aux Galates – cf. Ga II 9.

En regard des réprobations que les dédicaces de l'Apocalypse adressent aux églises d'Asie mineure, on y voit plutôt l'Ancien qui se tient du côté de Pierre avec Jacques le Juste – le frère du Seigneur – qui dirige la communauté à Jérusalem.

Cette fraternité de Jacques le Juste à l'égard du Christ chez Matthieu qui est aussi celle de Jude pourrait n'être que figurée puisque Jude ne la revendique qu'à l'égard de Jacques dans son épître – cf. Mt XIII 55 et Jude I 1.

On préserve ainsi le dogme mariale de la Virginité perpétuelle de Marie sans recourir à la théorie du cousinage dès lors qu'on accorde à la gémellité du didyme – Jude Thomas – les deux parts parmi les douze qui le caractérisent dans le témoignage coranique.

Autrement dit, le seul qui change ici de nom – Simon dit Pierre ou Céphas – est aussi le seul qui se retrouve dans deux séquences réparties autour de la Transfiguration avant et après l'installation à Jérusalem d'une église judéo-chrétienne.

Remarquons encore à ce propos que Simon se trouve chez Matthieu avec Jacques et Jude parmi les frères de Jésus ; tandis que l'ordre des fils de Zébédée est inversée chez Luc qui introduit le récit johannique dans la tradition synoptique.

« C'est bien là * l'antique Muse, celle que l'on nommait Sophia – c'est-à-dire la Sagesse – qui était aussi la dame de la Philosophie chère à Boèce, la grande inspiratrice qui veillait sur les artistes et les écrivains. »

* « ... une silhouette de femme en longue robe bleue ... »

« Comme pour le mausolée de Galla Placidia, le bâtiment * n'était pas tant une prouesse technique que l'expression même du souffle qui inspire le Nouveau Testament. »

* « ... cette basilique [ dédiée par Justinien ] à la Sainte Sagesse – Haghia Sophia ... »

« Pour souligner le sens de la citation évangélique*, on a gravé tout autour de l'énorme chambranle de cuivre un délicat bandeau de feuille de lierre, ...

« ... lierre qui dans la Vulgate de Jérôme enrubannait la fameuse tonnelle de Jonas, symbole du paradis pour tous les théologiens de l'Orient. »

* « Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé » – cf. Jean X 9.

Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Des ténèbres à l'éblouissement de la lumière – Constantinople : la Divine Sagesse (2006)

Le Christ est la Porte. L'antique Muse, c'est aussi la Vierge Marie. Sa robe, c'est l'Esprit Saint dans la Lumière muḥammadienne. Le paradis, c'est la demeure de la parousie.

Il y a deux demeures : celle des faveurs et des bienfaits, celle du courroux et du châtiment. Mais il n'y a qu'une seule Voie.

Celui qui n'est pas sur ce chemin est dans l'égarement. Jésus est le chemin et une Miséricorde pour chacune de ces demeures de la parts de ton Seigneur.

   

    

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