mardi 11 juin 2024

Les théophanies de Laure

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la sixième sphère
parmi les huit sphères célestes de la quatorzième lettre :

« Nûn »

« La théophanie – « tajallî » – est « ce qui se dévoile au cœur des lumières de l'invisible ».

Cf. « Istilâh al-Sûfiyya » – définition n°80 cité par Michel Chodkiewicz :

« ... chez ibn Arabî, la connaissance illuminante la plus parfaite se produit dans la sphère des intelligibles, des purs esprits exempts de matière et de forme.

« C'est ensuite seulement qu'elle prend corps dans [ le monde imaginal ], quelle habite des images et des mots qui permettront de la transmettre à ceux qui n'ont pas accès à cet univers de pure lumière. »

Cf. Michel Chodkiewicz [ à propos du « Kitâb al-Tajalliyât » dans ] Un océan sans rivage. Ibn Arabî, le Livre et la Loi – « Dans les horizons et dans leurs âmes » [ S 41 V 53 ] (1992)

« Lorsqu'ibn Arabî se rend pour la première fois à La Mecque, c'est pour accomplir un pèlerinage et ce pèlerinage impose l'exécution d'un rite précis : celui de la circumambulation – « tawâf » – autour de la Ka'ba, la Maison de Dieu. [ ... ]

« Quand le Sheykh al-Akbar demande au « fatâ » [ la présence illuminante ] [ de lui faire percevoir quelques-uns de ses secrets, [ elle ] lui recommande d'accomplir les tournées sur ses traces. ]

« À ces sept tournées vont correspondre sept théophanies successives :

« [ Elle ] prit pour moi la forme de la Vie... (1)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme du Regard... (2)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme de la Science... (3)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme de l'Écoute... (4)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme du Discours... (5)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme de la Volonté... (6)

« Puis [ elle ] prit pour moi la forme de la Puissance. (7)

« L'explication de ces transformations est donnée aussitôt après : « Ma Maison que voici représente Mon Essence et les tournées représentent les sept attributs de perfection. »

« Ces sept attributs, ce sont ceux que désignent les noms de l'Essence :

1. « Le Vivant » – « al-Ḥayy » (1)

2. « Le Savant » – « al-'Alîm » (3)

3. « Le Voulant » – « al-Murîd » (6)

4. « Le Puissant » – « al-Qâdir » (7)

+

3. « Celui qui parle » – « al-Mutakallim » ou « al-Qâ'il » (5)

2. « Celui qui entend » – « al-Samî' » (4)

1. « Celui qui voit » – « al-Baṣîr » (2)

[ Si l'ordre des noms ne correspond pas à celui des théophanies, c'est qu'il reprend d'abord ceux auxquels s'assujettissent les quatre serviteurs qui les représentent dans les fonctions hiérarchiques du Collège invisible.

Ceux qui assument l'acte de la vue, de l’ouïe et de la parole sont ensuite repris à rebours en réitérant la césure du septénaire originel entre le « trivium » ascendant et le « quatrivium » descendant.

L'ordre ascendant peut alors se gravir du plus dense au plus subtil dans celui de la perception et de l'expression ; tandis que le sensible descend de l'intelligible au volitif jusqu'à ce que la rencontre du « fatâ » s'accomplisse avec le « Murîd ». ]

« De ces noms, les six derniers – précise le Sheykh al-Akbar dans un autre passage [ où il établit leur relation avec les six directions de l'espace ] – sont ceux auxquels se rattachent les êtres contingent.

« Le premier – le Vivant – est celui par lequel les autres noms subsistent et qui présent en chacun d'eux reste caché aux créatures. »

Cf. Michel Chodkiewicz – Op. Cit. Ibidem sur « la disposition d'ensemble » des « Futûḥât al-Makkiyya » :

« Quant au Vivant – ce septième nom qui soutient et en quelque sorte [ qui ] contient tous les autres et qui est donc le premier [ dans l'ordre des théophanies ] – il correspond au chapitre initial [ des « Futûât al-Makkiyya » ] ...

« ... celui-là même où de la contemplation du « fatâ » l’œuvre entière va surgir. »

On peut en conclure que si ces noms correspondent symboliquement aux sept versets de la « Fâtiḥa », le Vivant correspond au centre et à la « basmala » là où le Calame se tient sur le Point originel.

« Pétrarque aimait la nature et habita toujours par goût des maisons isolés en pleine campagne. Grand marcheur, il parcourut toute la Provence et l'Italie du Nord mais il n'avait pas pour autant renoncé aux plaisirs de la vie en société.

« Son œuvre poétique jouissait d'une telle réputation qu'il reçut en 1349 une invitation du sénat de Rome.

« Quittant sa retraite, il se rendit dans la grande capitale de l'Antiquité et reçut le titre de poète lauréat au cours d'une cérémonie dans le plus pur style classique où on le couronna de laurier.

« Les plus beaux poèmes de Pétrarque célèbrent dans des rimes exquisément ciselées son amour de la nature et aussi la passion qu'il portait à une femme qu'il appelle Laure – toujours par référence au laurier, plante qui est le symbole de l'Antiquité. »

Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Le paradis perdu – Le style, c'est l'homme (2006)

« Les hommes sont éperdus d'admiration au spectacle des grandes montagnes, des puissantes vagues des mers ou de l'infini étoilé du firmament mais ils ne pensent jamais à contempler les merveilles qui sont en eux. »

Cf. Op. Cit. Romer citant Pétrarque dans son Ascension du mont Ventoux citant Augustin dans ses Confessions (2006)

« 36 x 7 = 252 = 12 x 21 »
   

    

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