jeudi 27 juin 2024

Le secret du roi

...

Retour vers les demeures du Sabbat

Pour la demeure de la vingt-et-unième semaine sidérale
qui vient avec le Sabbat :

« Ce sur quoi la maîtresse des novices [ Marie-Thérèse Vauzou ] butait, c'était le secret du roi : une certaine transparence de vie et de charité qui ne s'épanouissait pas en discours ni même en méditations, encore moins en analyse.

« Bernadette semblait réfractaire à la réflexivité comme aux confidences.

« Enfin, elle n'était pas conforme au modèle établi et n'entrait qu'à moitié dans les moules de l'époque en dépit d'une obéissance irréprochable et d'un effort sans réserve pour assimiler les valeurs établies.

« Il y avait là quelque chose d'irritant pour une femme qui excellait à façonner une génération à l'image de ce qu'elle avait réalisé elle-même ; d'autant plus irritant que Bernadette avait un immense prestige.

« Mais le malentendu tenait à une cause plus profonde. La jeune professe suivait, sans le savoir, une autre voie.

« Le Saint Esprit formait en elle un nouveau type de sainteté purement évangélique sans œuvres ni paroles, caché aux sages et aux savants – cf. Mt 11, 25.

« L'intellectuel qui a rédigé ce livre [ René Laurentin ] s'est longtemps heurté – lui aussi – à ce mur. Les écrits et les propos de Bernadette n'expriment pas l'essentiel.

« C'est un rayonnement simple qu'il faut saisir et que le commentaire éclipse. »

[ Il est néanmoins paradoxal de théoriser un nouveau type de sainteté à partir d'une référence scripturaire originelle qui trahit les limites de l'intellectuel. ]

Cf. René Laurentin – Bernadette vous parle – Nevers (1866-1879) – L'accomplissement du message – Bernadette infirmière – Mère Vauzou (1972)

« La vraie question [ ... ] c'est un secret global qu'il vaut mieux appeler « mystère » et que le Christ exprime ainsi dans l’Évangile – cf. Mt 11, 25 :

« Je te rends grâce
Seigneur du Ciel et de la Terre
d'avoir caché cela aux sages et aux habiles
et de l'avoir révélé aux tout-petits. »

« Le vrai secret de Bernadette, c'est peut-être tout simplement la simplicité. Rien n'est plus caché que la transparence. »

Cf. René Laurentin – Bernadette vous parle – Nevers (1866-1879) – Sens et actualité de Bernadette – Le secret de Bernadette – La transparence – Le secret de l’Évangile (1972)

« L'historien romain Pline l'Ancien parle des esséniens avec enthousiasme. [ ... ]

« Cet enthousiasme allait se communiquer à certains spécialistes d'histoire des religions qui au XVIIIe siècle se demandaient si les esséniens n'avaient pas pratiqué une forme de proto-christianisme.

« Un peu plus tard, Gibbon [ observe que l'idéal platonicien de « mise en commun » se retrouve ] « dans la philosophie de la secte des austères esséniens. »

« [ Gibbon poursuit ] ajoutant que dans les oasis perdues des déserts d’Égypte une communauté essénienne connue sous le nom de « Theraputæ » donnait « un très bon exemple de vie monastique primitive ».

« Les seules preuves que détenaient les historiens du XIXe siècle sur l'existence des esséniens étaient quelques rares textes classiques, les mêmes [ Pline et Josèphe ] qu'avait consultés Gibbon quelques cent ans avant eux. »

[ Le terme « essénien » ne figure pas dans les trois règles de vies communautaires retrouvées dans les grottes de la mer Morte. ]

« Tout comme David et Salomon dont l'existence réelle n'est encore aujourd'hui étayée par aucune preuve scientifique, Qirbet Qumrân attend la documentation solide qui [ ferait ] de son site un monastère essénien. »

« ... [ mis ] à part ces documents [ une version du Pentateuque adoptée par les Samaritains et un certain nombre d'exemplaires de la Septante grecque ] ...

« ... les plus anciens textes hébraïques connus étaient des copies des « manuscrits conformes et mis au net par les soins [ du rabbi ] Aaron ben Moses ben Asher » en Galilée dans la ville de Tibériade en l'an 1008 de l'ère chrétienne. » [ ... ]

« Il est intéressant de souligner que la version [ du texte le plus ancien qui daterait du troisième siècle avant l'ère chrétienne ] est identique à celle qui fut utilisée pour la traduction grecque des Septante ...

« ... et qu'elle présente des variantes nombreuses lorsqu'on la compare avec le texte massorétique orthodoxe du rabbi ben Asher de Tibériade. » [ Il s'agit du livre de Samuel. ]

« [ Les ] manuscrits de la mer Mortes [ ont été classés en trois ] catégories :

- ... les versions revues et corrigées du Pentateuque des Samaritains,

- ... les versions qui montrent le plus de ressemblances avec le texte massorétique,

- ... les textes qui intègrent des passages de versions différentes. »

« ... les esséniens ... devaient ... être bien connus puisque Pline avait entendu parler d'eux et que Josèphe ... les classe tout de suite après les sadducéens et les pharisiens parmi les « influences spirituelles ».

[ Rien ne nous empêche de les identifier à un courant hénochien qui ne se confond ni avec les thérapeutes ni avec les sadducéens réfractaires du Maître de Justice. ]

« Certain passages font allusion au triste sort qui advint à un mystérieux « Maître de Justice », d'autres parlent d'un « prêtre pervers » et on y rencontre des personnages étranges affublés du nom alléchant d'Adepte de toute suavité ! »

Cf. John Romer – La Bible et l'Histoire – Un ouvrage en chantier – Les manuscrits de la mer Morte (2006)

    

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