samedi 4 mai 2024

Les trois témoins

...

Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la sixième sphère
parmi les sept sphères célestes de la première lettre :

« Alif »

[ « Heureux les simples d'esprit : le royaume des cieux est a eux. » ]

« Les exégètes ont hésité sur la signification de la première [ des huit béatitudes ] : ...

« Quel texte retenir ? [ Cf. Mt V 3 & Luc VI 20 ]

« Jésus a-t-il dit : « Heureux les pauvres » ou « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre ».

« Certains ont soutenu que la formulation matthéenne était seconde par rapport à celle de Luc qui aurait – au contraire – conservé la connotation sociale d'origine.

« Les pauvres seraient les opprimés, les nécessiteux économiques.

« Les manuscrits de la mer Morte sont venu renverser cette perspective.

« Les « pauvres dans l'esprit » [ ou ] les « pauvres de cœur » correspondent à une formule sémitique typique – « 'nwy rw ḥ » – [ qui renvoie à la catégorie des « ébionites » ou des « fuqarâ » chez les judéo-chrétiens et les musulmans. ]

« Dans leur hymnes, les membres de la communauté [ hassidique ] de Qumrân [ que Petitfils qualifie d'essénienne ] s'appelaient eux-même [ les ] « pauvres de la grâce » [ ou les ] « pauvres de [ la ] rédemption ».

« Chez les [ sadducéens réfractaires que Petitfils qualifie d'hébreux, ] les « pauvres » étaient devenus presque synonyme d'hommes pieux [ « haddidîm » ] s'abandonnant à la providence divine. »

Cf. Jean-Christian Petitfils – L'enseignement de Jésus – Les Béatitudes (2011)

Nous sommes devant trois témoins qui se confondent :

- le Suaire d'Oviedo qui vient de Césarée

- le Linceul de Turin qui vient de Constantinople

- le Voile de Manoppello qui vient d'Édesse

Le Suaire ne porte pas d'image mais on le confond communément avec le Linceul qui en porte une et même deux – de dos et de face – parce que cette confusion en recouvre une autre plus ancienne entre le Suaire et le Voile iconique.

Ensuite, ces confusions en suscitent une troisième entre le Mandylion d'Édesse et le Tetradiplon de Contantinople qui désignent respectivement le Voile iconique et le Linceul plié « deux fois en quatre » sur ses deux côtés pour ne laisser voir que son visage.

Chaque témoin à une trajectoire avec un certain nombre d'étapes parfois incertaines dont nous ne donnons ici que les lieux d'origines et ceux où ils se trouvent aujourd'hui depuis un certain temps sans qu'aucun ne nous mènent à Jérusalem.

Que le Linceul évoque la Passion du Christ et le Suaire le Chemin de Croix ne confirme pas l'authenticité des récits qu'ils illustrent ; sauf à croire que Jean prend des notes au pied du Golgotha comme Moïse pendant la Création du monde.

Cette illustration au contraire nous montre que ces témoins reprennent à leur façon un canevas qui par ailleurs n'en fait jamais mansion : ni les femmes du chemin de Croix ni les apôtres au tombeau ne nous signalent les images de nos témoins.

Le Voile d'Édesse nous raconte une toute autre histoire – celle du roi Abgar et de Jude Thomas – où il est question d'un portrait du Christ qui pourrait tout aussi bien n'être que celui de son didyme puisqu'il lui ressemble.

Il pourrait s'agir de faire voir le Christ à ceux qui ne l'on pas connu et la confusion du Voile avec le Suaire pourrait n'être que l'appropriation d'une image que Jude aurait laissé au roi avant de poursuivre son voyage vers l'Orient.

Cette confusion participerait alors à un différent entre l'église judéo-chrétienne de Jérusalem et un courant dissident qu'on va identifier à un gnosticisme mais dont on trouve déjà l'écho chez Jean avec l'Incrédulité de Saint-Thomas cf. Jean XX 24 à 29.

La fin du règne d'Agbar dans les années quarante et la date que nous supposons à la rédaction d'un quatrième évangile dans les années quatre-vingt permet ce genre de réminiscence tintée de justification préalable à posteriori.

Il faut mettre dans cette affaire le mausolée de Yuz Asaf à Srinagar identifié comme celui de saint Josaphat et le corpus sethien des Paroles cachées adressées à Thaddée pour suivre avec Addaï en Syrie la piste de Dhû'l-Kifl dans les sourates du Noble Coran (114).

Cette formidable polysémie autour du même personnage qui convoque aussi celui du Bouddha dans la légende de saint Josaphat est le lien qui retient le témoignage des deux témoins dans un nœud aussi inextricable que le nœud gordien.

Ce que Dhû'l-Qarnayn a fait du nœud gordien quand il a construit la muraille, le Seigneur le fait en apportant l'épée [ Mt X 34 ] : « Goûtez mondains le remord et la peine, ces fruits amères de votre vanité ! » [ Jeanne par Thérèse ]

Abba !

– « ar-Raḥmân ar-Raḥîm » –

que Ton Nom soit sanctifié

– « ar-Rabb an-nâs al-'âlamîn » –

que Ton Règne vienne

– « al-Mâlik an-nâs yawm ad-Dîn » –

que Ta Volonté soit faite

– « al-Llâh an-nâs » –

sur la Terre comme au Ciel

où nous T'adorons quand nous implorons Ton Secours

en Esprit et en Vérité

– « al-Ḥaqq bi al-Ḥaqq » –

sur le Juste Sentier

– « aṣ-Ṣirât al-Musṭaqîm » –

du Vivant qui ne meure pas

– « al-Ḥayy al-Qayyûm » –

et qui Subsiste en nous par Lui-même

– « al-Wâḥid aṣ-Ṣamad » –

[ Cf. S 1 & 114 + Mt VI 9 à 13 & Luc XI 2 à 4 ]

   

    

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