...
Retour
vers la demeure des lettres
Pour
la demeure de la septième sphère
parmi les sept sphères
célestes de la première lettre :
« Alif »
●
« Dans
la tradition précédente [ qui précède l'expédition organisée en
944 par le général Curcuas pour aller récupérer à Édesse
le « mandylion » ] ...
« ...
le « mandylion » était généralement décrit
comme une petite pièce de lin de la taille d'un essuie-mains comme
le dit son nom qui ne portait que l'empreinte du visage de Jésus.
« L'homélie
[ de Grégoire le Référendaire, archidiacre de la basilique
Sainte-Sophie à Constantinople qui participe à l'expédition de 944
] ...
« ...
le décrit au contraire comme une empreinte où apparaît le thorax
avec la marque laissée par la lance et le flot de sang jailli de la
blessure. On y voit donc l'image du corps, du moins de la tête
jusqu'à la taille.
« Selon
la tradition la plus ancienne [ celle de la légende d'Abgar qui
précède la doctrine d'Addaï ] le « mandylion »
n'avait rien à voir avec la mort du Christ : il s'agissait
seulement d'un portrait du Christ vivant.
« Les
premières mentions de cette légende parlaient d'un échange de
lettres entre Jésus et Agbar d'Édesse,
un personnage identifié comme étant le roi Abgar V le Noir :
...
« ...
ce souverain avait entendu parler de Jésus et de sa grande
réputation de guérisseur et sachant qu'on le recherchait pour le
tuer, il lui avait envoyé un messager pour lui proposer de se
réfugier dans sa ville. » [ ... ]
« Vers
400 [ de l'ère chrétienne ] une nouvelle version de la légende
d'Abgar fit son apparition dans un texte d'un auteur inconnu sous le
titre de « Doctrine d'Addaï » : ...
« ...
selon ce récit, le roi Abgar avait bien écrit une lettre à Jésus,
mais il lui avait aussi envoyé un peintre qui fit de lui un portrait
très fidèle « rehaussé de couleurs merveilleuses ».
« Cent
ans plus tard environ, l'historien arménien Moïse de Khorène parla
du « mandylion » comme d'une image peinte sur un
drap de soie.
« Au
cour du VIe siècle et en particulier au moment où Édesse
fut conquise par les Perses, on commença à parler du « mandylion »
non plus comme d'un portrait exécuté par un peintre mais comme
d'une image « acheropita », ...
« ...
c'est-à-dire produite par un miracle et non faite de main d'homme [
à laquelle les iconographes orthodoxes font référence pour
prototype tandis que celui de la Vierge est réalisé à partir de
l'évangile de Luc ] :
« ...
selon l'historien byzantin Évagre
qui vécut à cette époque, les habitants d'Édesse
le considéraient comme une relique dotée d'un très grand pouvoir
et ils l'avaient utilisé au cours de certaines cérémonies qui leur
avaient permis d'échapper à leurs ennemis. »
Cf.
Barbara Frale – Les Templiers et le suaire du Christ – « Ecce
Homo ! » – De chair et de sang (2011)
« En
944, un intellectuel anonyme qui résidait à la cour de Constantin
VII ou peut-être l'empereur lui-même qui était un fin lettré,
rédigea une nouvelle version de la légende d'Abgar.
« Le
récit ancien était conservé mais cette fois l'empreinte
miraculeuse se formait durant la Passion : il n'y avait donc pas
à s'étonner si l'on voyait sur le tissu de lin du « mandylion »
d'importante taches de sang.
« Dans
cette nouvelle version, Abgar – gravement malade – décidait
d'envoyer à Jésus un messager appelé Ananie qui [ est ] aussi un
peintre.
« Jésus
ne peux pas se rendre à Édesse
car sa mission à Jérusalem est sur le point de s'accomplir. Aussi
décide-t-il de demander à Ananie de faire son portrait pour qu'il
puisse le faire parvenir au roi.
« Le
peintre tente désespérément de reproduire ses traits mais il n'y
parvient pas car – mystérieusement – le visage de Jésus semble
changer en permanence ; ...
« ...
alors Jésus ému et désireux d'aider le roi malade pendant le
trajet menant au Golgotha applique sur son visage un morceau d'étoffe
où de façon prodigieuse viennent s'imprimer ses traits. » [
... ]
« Ian
Wilson a noté que dans la « Doctrine d'Addaï », le
« mandylion » était qualifié par un curieux
adjectif – « tetradiplon » – qui signifie
« plié quatre fois en double ».
« Cet
adjectif ne peut absolument pas s'appliquer à un « mandylion »
qui est un tissu de lin de la taille d'un foulard ou d'un
essuie-mains.
« Celui-ci
en effet – une fois plié en huit – devient plus petit qu'un
cahier d'écolier si bien qu'il devient impossible d'y distinguer
quoi que ce soit.
« Quand
le [ Linceul ] de Turin [ que Frale qualifie toujours de « Suaire »
à la suite de la nouvelle légende d'Abgar ] est plié en huit,
c'est-à-dire exactement comme les sources anciennes disent qu'était
plié le « mandylion », ...
« ...
il prend exactement la forme [ ou la dimension ] d'un essuie-mains et
ne laisse voir que l'empreinte du visage.
« Et
si le tissu reste pendant quelque temps plié d'une certaine façon,
le lin subit au niveau des pliures de nombreuses et légères
déformations parfaitement visibles à la lumière rasante ; ...
« ...
et effectivement le [ Linceul ] garde les marques d'anciennes pliures
dont certaines correspondent à un pliage du tissu en huit.
« Or
ce pliage – exactement comme dans les anciennes représentations du
« mandylion » – ne laisse voir que le visage. »
Cf.
Barbara Frale – Les Templiers et le suaire du Christ – « Ecce
Homo ! » – Quatre fois en double (2011)
Comment
le témoin d'Édesse peut-il
être à la fois le « mandylion » et le
« tetradiplon » synthétisant à lui seul un
suaire, un linceul et un voile reste un mystère.
À
priori, le « tetradiplon » est une invention
byzantine du dixième siècle, le « mandylion »
étant alors à lui seul susceptible de ruiner sa théologie.
Le
« mandylion » est le premier témoin – au sens
iconographique comme au sens apocalyptique :
|
Iconographie
orthodoxe
|
|
IC - XC
|
MP - ΘY
|
|
IHCOYC - XRICTOC
|
MHTHP - ΘEOY
|
|
JÉSUS
- CHRIST
|
MÈRE
[ de ] DIEU
|
|
Le
« C » cyrillique a ici la valeur du Sigma
grec : « Ʃ »
(200)
|