Pour
le vingt-deuxième cycle du quatrième mois de la décade
comprenant
la nuit et le jour :
– La résurrection de Lazare –
Il
y avait un homme malade ;
c'était Lazare de Béthanie,
le village de Marie et de sa sœur Marthe.
Marie
était celle qui versa du parfum sur les pieds du Seigneur
et qui
les essuya avec ses cheveux ;
c'était son frère Lazare
qui était malade.
Les
sœurs envoyèrent dire à Jésus :
« Seigneur, celui
que tu aimes est malade. »
A
cette nouvelle, Jésus dit :
« Cette maladie n'aboutira
pas à la mort, mais elle servira à la gloire de Dieu,
afin qu’à
travers elle la gloire du Fils de Dieu soit révélée. »
Or, Jésus aimait Marthe, sa sœur et Lazare.
Quand
il eut appris que Lazare était malade,
il resta encore
deux jours à l'endroit où il était.
Puis il dit aux disciples : « Retournons en Judée. »
Les
disciples lui dirent :
« Maître, tout récemment les
Juifs cherchaient à te lapider et tu retournes là-bas ? »
Jésus
répondit :
« N'y a-t-il pas douze heures de jour ?
Si
quelqu'un marche pendant le jour, il ne trébuche pas,
parce qu'il
voit la lumière de ce monde ;
mais
si quelqu'un marche pendant la nuit,
il trébuche, parce que la
lumière n'est pas en lui. »
Après
ces paroles, il leur dit :
« Notre ami Lazare
s'est endormi, mais je vais aller le réveiller. »
Les disciples lui dirent : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera guéri. »
En
fait, Jésus avait parlé de la mort de Lazare,
mais ils
crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.
Jésus leur dit alors ouvertement : « Lazare est mort.
Et
à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je
n'étais pas là.
Mais allons vers lui. »
Là-dessus
Thomas, appelé Didyme, dit aux autres
disciples :
« Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec
lui. »
A son arrivée, Jésus trouva que Lazare était depuis quatre jours déjà dans le tombeau.
Béthanie était près de Jérusalem, à moins de trois kilomètres,
et
beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe et Marie
pour
les consoler de la mort de leur frère.
Lorsque
Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa
rencontre,
tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe
dit à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été ici, mon
frère ne serait pas mort.
Mais maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
« Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera lors de la résurrection, le dernier jour. »
Jésus
lui dit : « C’est moi qui suis la résurrection et la
vie.
Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt ;
et
toute personne qui vit et croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu
cela ? »
Elle
lui dit :
« Oui,
Seigneur, je crois que tu es le Messie,
le Fils de Dieu, qui
devait venir dans le monde. »
Après
avoir dit cela, elle alla appeler secrètement sa sœur Marie
en lui disant :
« Le maître est ici et te demande. »
A ces mots, Marie se leva sans attendre et alla vers lui.
Jésus
n'était pas encore entré dans le village,
mais il était à
l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les
Juifs qui étaient avec Marie dans la maison
et qui la
consolaient la virent se lever soudain et sortir ;
ils la
suivirent en disant :
« Elle va au tombeau pour y
pleurer. »
Marie
arriva à l'endroit où était Jésus.
Quand elle le vit, elle
tomba à ses pieds et lui dit :
« Seigneur, si tu avais
été ici, mon frère ne serait pas mort. »
En
la voyant pleurer, elle et les Juifs venus avec elle,
Jésus fut
profondément indigné et bouleversé.
Il
dit :
« Où
l'avez-vous mis ? »
« Seigneur – lui
répondit-on – viens et tu verras. »
Jésus pleura.
Les
Juifs dirent alors :
« Voyez comme il l'aimait ! »
Et
quelques-uns d'entre eux dirent :
« Lui qui a ouvert
les yeux de l'aveugle,
ne pouvait-il pas aussi faire en sorte que
cet homme ne meure pas ? »
Jésus,
de nouveau profondément indigné, se rendit au tombeau.
C'était
une grotte ; une pierre fermait l'entrée.
Jésus
dit :
« Enlevez la pierre. »
Marthe, la
sœur du mort, lui dit :
« Seigneur, il sent déjà,
car il y a quatre jours qu'il est là. »
Jésus
lui dit :
« Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu
verras la gloire de Dieu ? »
Ils
enlevèrent donc la pierre.
Jésus leva alors les yeux et
dit :
« Père, je te remercie de ce que tu m'as écouté.
Pour
ma part, je savais que tu m'écoutes toujours,
mais j'ai parlé à
cause de la foule qui m'entoure,
afin qu'ils croient que c'est toi
qui m'as envoyé. »
Après
avoir dit cela, il cria d'une voix forte :
« Lazare,
sors ! »
Et
le mort sortit,
les pieds et les mains attachés par des
bandelettes et le visage enveloppé d'un linge.
Jésus leur
dit :
« Détachez-le et laissez-le s’en aller. »
Jean XI 1 – 44
– L'onction à Béthanie –
Six
jours avant la Pâque,
Jésus arriva à Béthanie où était
Lazare qu'il avait ressuscité.
Là,
on lui offrit un repas ;
Marthe servait et Lazare
était parmi ceux qui se trouvaient à table avec lui.
Marie
prit un demi-litre d'un parfum de nard pur très cher,
en versa
sur les pieds de Jésus
et lui essuya les pieds avec ses
cheveux ;
la maison fut remplie de l'odeur du parfum.
Un de ses disciples, Judas l’Iscariot, celui qui allait le trahir, dit :
« Pourquoi
n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers
pour les donner
aux pauvres ? »
Il
disait cela non parce qu'il se souciait des pauvres,
mais parce
que c’était un voleur
et, comme il tenait la bourse, il
prenait ce qu'on y mettait.
Jésus
dit alors :
« Laisse-la !
Elle a gardé ce
parfum pour le jour de mon ensevelissement.
En
effet, vous aurez toujours les pauvres avec vous,
tandis que moi,
vous ne m'aurez pas toujours. »
Une
foule de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie ;
ils
y vinrent, non seulement à cause de lui,
mais aussi pour voir
Lazare qu'il avait ressuscité.
Les chefs des prêtres décidèrent de faire mourir aussi Lazare
parce que beaucoup de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus à cause de lui.
Jean XII 1 – 11
– Marthe et Marie –
Comme
Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village,
et
une femme du nom de Marthe l’accueillit dans sa maison.
Elle
avait une sœur appelée Marie, qui s'assit aux pieds de Jésus
et
écoutait ce qu’il disait.
Marthe
était affairée aux nombreuses tâches du service.
Elle
survint et dit :
« Seigneur,
cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ?
Dis-lui
donc de venir m'aider. »
Jésus
lui répondit :
« Marthe,
Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de
choses,
mais
une seule est nécessaire.
Marie
a choisi la bonne part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Luc X 38 et 42
– L'ascension de Jésus –
Il les conduisit vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit.
Pendant qu'il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel.
Quant
à eux, après l'avoir adoré,
ils retournèrent à Jérusalem
remplis d’une grande joie.
Et ils étaient constamment dans le temple, louant et bénissant Dieu.
Luc XXIV 50 – 53
La résurrection de Lazare et l'onction de Jésus à Béthanie mettent en scène les quatre personnages principaux et deux secondaires avec Thomas le didyme dans le rôle du disciple le plus enthousiaste et Judas l'Iscariot dans celui du traître.
La résurrection anticipe l'onction en nous présentant Marie comme si l'onction avait déjà eut lieu quand Jésus ressuscite Lazare et son ascension n'ajoute aucun personnage en particulier parmi les disciples qui l'accompagnent.
Le récit charge Judas d'avantage qui avant d'être un traître est d'abord un voleur et il est curieux de trouver Thomas dans un contre-emplois qu'on nous présente d'abord comme un courageux avant d'être un incrédule – cf. Jean XX 25 :
« Si
je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si
je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son
côté,
je
ne croirai pas. »
Est-ce Lazare qui ressuscite ou Jésus qui apparaît et sur quoi son didyme qui veut mourir avec lui a-t-il des doutes ? Nous sommes au cœur d'un symbole dont on nous présente les fragments – cf. Jean XX 27 :
« Avance
ton doigt ici et regarde mes mains.
Avance
aussi ta main et mets-la dans mon côté.
Ne
sois pas incrédule, mais crois ! »
Car
voici que Jésus qui était chez Lazare se retrouve aussi chez Simon
tandis que le même reproche que Judas adresse à Marie incombe à l'ensemble
des disciples. Or, Simon le lépreux ne ressuscite pas :
Matthieu XXVI 6 à 13 |
Marc XIV 3 à 9 |
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, |
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase qui contenait un parfum de nard pur très cher. Elle brisa le vase et versa le parfum sur la tête de Jésus. |
une femme s'approcha de lui avec un vase qui contenait un parfum de grande valeur. Pendant qu'il était à table, elle versa le parfum sur sa tête. |
|
A cette vue, les disciples s'indignèrent et dirent : « A quoi bon un tel gaspillage ? |
Quelques-uns exprimèrent leur indignation entre eux : « A quoi bon gaspiller ce parfum ? |
On aurait pu vendre ce parfum très cher et donner l'argent aux pauvres. » |
On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers et les donner aux pauvres » et ils s'irritaient contre cette femme. |
Le sachant, Jésus leur dit : « Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a accompli une bonne action envers moi. |
Mais Jésus dit : « Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Elle a fait une bonne action envers moi. |
En effet, vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'aurez pas toujours. |
En effet, vous aurez toujours des pauvres avec vous et vous pourrez leur faire du bien quand vous le voudrez, mais vous ne m'aurez pas toujours. |
En versant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour mon ensevelissement |
Elle a fait ce qu'elle a pu, elle a d'avance parfumé mon corps pour l'ensevelissement. |
Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait. » |
Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi en souvenir de cette femme ce qu'elle a fait. » |
C'est
incontestablement le même texte où le prix du parfum que Matthieu ne
précise pas a la même valeur chez Marc et chez Jean mais outre que
l'hôte à changé, l'onction est extrême en vue d'un
ensevelissement qui ne peut être que celui de Jésus.
Marie qui apparaît chez Jean et chez Luc n'est pas reconnue comme telle mais c'est le même personnage qu'une femme avec un vase contenant du parfum et la sœur de Marthe. Luc parle aussi d'une femme du nom de Marthe et d'une sœur appelée Marie.