lundi 25 décembre 2023

Les sept boules de cristal

   
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La septième boule de cristal avec les sept tonnerres du Petit livre de l'Apocalypse se trouve à Saint-Laurent – cf. Ap X 1-11 :

1

Notre-Dame de l'Assomption

Bossut-Gottechain

Florival

Brabant wallon

2

Notre-Dame de Paix et de Concorde

Saint Jean Baptiste

Basse-Wavre

Wavre

Brabant wallon

3

Notre-Dame du Finistère

Bruxelles

Région bruxelloise

4

Sainte Cécile

Florenville

Luxembourg

5

Saint Gangulphe

Florennes

Namur

6

Saint Jean l’Évangéliste

Genappe

Brabant wallon

7

Saint Laurent

Piétrebais

Brabant wallon

   
« Il n'y [ a ] plus de délai. »

Ap X 6
   

    

vendredi 22 décembre 2023

482 + 1/2

   
Les portes de la troisième enceinte sont ouvertes vers le Midi

   

   

Un feu sort du Yémen

    

jeudi 21 décembre 2023

Triplex termaximus

...

« ... c'est ainsi que Saturne est au-dessous de Jupiter. Jupiter gouverne les hauteurs de l'éther et les trois royaumes du monde ; la terre est soumise à Auguste ; chacun d'eux est le Père et le Souverain de son empire. »

Cf. Ovide – Les Métamorphoses XV 859-860 : « ... mundi regna triformis »

En exergue de l'article de Mirko Sladek : « Mercurius triplex, Mercurius termaximus et les trois Hermès » [ in ] « Présence d'Hermès Trismégiste » (1988)

« Le premier d'entre eux [ ... ] est identifié à Énoch. »

[ Idrîs ]

« Pythagore fut [ ... ] l'élève du second. »

« Le troisième [ à ] transmis son savoir à Asclépios. »

[ Esculape ou Sri Budha pour le Bouddha de la Médecine ]

d'après Ja'far ibn Muḥammad abû Ma'shar

[ Albumasar ]

Il s'agit de toute évidence d'une entité céleste – l'Aigle primordial – en rapport avec l'Intelligence prophétique et le détenteur d'une sagesse qui lui correspond.

Ses trois manifestations sont en rapport avec celles des cinq triades du kali yuga et avec le Trivium ascendant de la réalisation prophétique.

Moïse

Joseph

Abraham

Jeudi

Vendredi

Samedi

C'est elle qui réalise le Quadrivium descendant de la réalisation califale dont elle est le Pôle et l'origine générique.

Adam

David

Jésus

Lundi

Mardi

Mercredi

« On assiste [ avec les trois Hermès ] à la tripartition de la [ ... ] Science : ...

« ... il y a d'une part « Hermès Trois fois grand » qui domine verticalement les trois parties de l'univers ; ... [ celles introduites par les Métamorphoses d'Ovide ]

« ... et d'autre part les trois Hermès qui représentent horizontalement [ ... ] toutes les sagesses du monde. »

Les deux modes de réalisation que nous évoquons se réalisent pour le cycle adamantin aux 64.800 lunaisons dans les deux sens d'un temps perpétuel et temporel.

La réalisation prophétique qui culmine dès son origine avec Abraham s'actualise en s'éloignant du sommet jusqu'à la station où son ascension commence.

Elles se réalisent dans leur Septénaire à travers une réalité cyclique où la quatrième station – celle du Mercure philosophal – précède le retour.

« ... en tant que produit de distillation de toutes les substances [ le Mercure ] représente [ l'Esprit ] raffiné des [ quatre ] métaux [ impliqués dans l'économie cyclique ] ; ...

« ... c'est une sorte d'être légendaire – le Dragon ailé – ou encore [ ... ] une chimère réelle. »

Sladek renvoi ici à une représentation du Triplex proposée par Nazari dans son traité de 1569 sur la transmutation métallique où le dragon ailé est surmonté de ses trois agents : le Mercure, le Soufre et le Sel représentés par Saturne et les deux luminaires.

Saturne

Soleil

Lune

Abraham

Idrîs

Adam

« Là encore [ son existence ] se déploie sur deux plans : à la fois dans un « circulus spiritualis » horizontal et sur une « scala philosophorum » verticale [ ... ] doté [ du ] « signum triceps » précité.

   

    

mercredi 20 décembre 2023

Le Prophète véridique

...

« La raison d'être du Vrai Prophète, c'est l'incapacité absolue dont est frappé l'esprit humain de découvrir par lui-même la Vérité religieuse.

« Ceux qui jamais ont désiré connaître la Vérité mais n'ont pas le bonheur de l'apprendre de ce prophète ne l'ont pas trouvée et sont tous morts en la cherchant. » (HC II 6)

« C'est justement ce qui est arrivé aux philosophes de la Grèce et aux sages des pays barbares. (HC II 7) Clément lui-même est un exemple vivant de cette impuissance : ...

« ... après avoir ardemment étudié la question de l'immortalité de l'âme et interrogé sur ce point essentiel toutes les philosophies, il a dû constater que toutes ses recherches étaient inutiles et qu'il n'arrivait à aucune certitude. (HC I 1 à 5)

« Si donc, mon cher Clément – lui dit Pierre [ dans ses Kérygmes ] – tu veux connaître les volontés de Dieu, c'est de ce prophète seul que tu peux les apprendre parce [ qu'il est le ] seul [ à savoir ] la Vérité.

« Car si un autre homme en sait quelque chose, il tient sa science de ce prophète ou de ses disciples. (HC II12)

« Le propre [ de ce ] prophète, c'est de révéler la Vérité tout comme le propre du Soleil est d'amener le jour. » (HC II 6)

« Il faut donc [ en ] mettant de côté tout le reste, ne s'en rapporter qu'au seul Prophète de la Vérité. » (HC II 9)

« Mais où trouver le Vrai Prophète ? Il est facile – nous répond Pierre – de le découvrir. (HC II 9) C'est à sa prescience que nous le reconnaîtrons.

« S'il nous a prédit un événement que nous constatons s'être exactement réalisé, c'est avec raison qu'en considération des événements déjà accomplis nous lui accordons notre confiance également pour les événements à venir ...

« ... puisque non seulement il sait mais il sait d'avance. » (HC II 10)

« Il faut donc avant tout soumettre les annonces prophétiques à une critique serrée et chercher ainsi le prophète [ véridique ] ; puis quand nous l'avons reconnu, suivre sans aucune hésitation tous les autres article de son enseignement...

« Si même il y en un qui ne nous paraît pas juste, nous devons savoir que ce n'est pas le prophète qui a mal parlé mais que c'est nous qui n'avons pas compris ce qu'il a bien dit. » (HC II 11) [ Ce qui doit être imputable à la transmission. ]

« Donc, recherche diligente du Vrai Prophète [ & ] foi aveugle en sa parole quelle qu'elle soit [ sont ses commandements ] car il est l'organe même de Dieu.

« Si quelqu'un refuse à un tel homme – je veux dire à [ un ] homme doué de prescience grâce à l'Esprit divin qui réside en lui [ c'est à dire à ] la connaissance de la Vérité – n'est-il pas dépourvu de raison ? » (HC II 10) & (HC I 18 à 20)

[ La raison consiste à s'interroger sur la transmission : sur la façon dont Siouville (4) nous transmet sa connaissance du Pseudo-Clément (3) et sur leurs intentions dans leur transmission de la façon dont Pierre (2) à pu recevoir la parole du Christ. (1)

Sans pour autant perdre de vue l'existence originelle de cette Parole qui nous est transmise ni prétendre à priori sans en avoir démontré la défectuosité foncière qu'on n'en puisse rien savoir.

Et enfin, il nous revient de nous interroger nous-même sur la façon dont la recevons. ]

« Qui est le Vrai Prophète ? Pratiquement et actuellement – c'est-à-dire au moment où Pierre exerce son apostolat – le Vrai Prophète est Jésus.

« Mais le premier à qui cette mission a été dévolue, c'est Adam. Adam n'a jamais commis le pêché que la Genèse lui impute faussement. » (HC III 17 & 21)

[ Sans nous prononcer sur la faute originelle d'Adam, on peut se demander si cette identification du Vrai Prophète à Jésus est déjà celle de Pierre où si elle est seulement celle du Pseudo-Clément. ]

« Créé à l'image de Dieu et sorti directement de ses mains, « il était un prophète véridique et savait tout. »

« Il fixa pour tous les hommes une loi éternelle qui ne peut être ni brûlée par ses ennemis ni falsifiée par quelque impie [ & ] qui n'est point cachée dans un endroit unique mais peut être lue par tous. » (HC VIII 10) [ La loi naturelle considérée comme éternelle. ]

« Si les hommes avaient voulu embrasser d'eux-même ce qui est conforme à la raison, il n'y aurait eu besoin ni de Moïse ni de la venue de Jésus. » (HC VIII 5)

[ Il faut bien qu'il y ait une raison à cette venue du Christ qui ne soit pas imputable à son prototype quand on confond l'ordre de la prophétie qui doit aboutir au Prophète véridique et la réalisation califale dans la lieutenance d'Adam qui passe par David. ]

« Mais les hommes oublièrent vite la loi éternelle qui leur avait été révélée par Adam. Aussi dieu suscita-t-il un nouveau Prophète de la vérité dans la personne de Moïse.

« Celui-ci ne s'adressa qu'au peuple juif qui devint ainsi l'unique dépositaire de la loi éternelle. [ Cette unicité nous pose bien évidemment un problème. ]

« Enfin, voulant étendre à toutes les nations de la terre le bienfait de cette loi, Dieu a envoyé son Esprit Saint habiter en Jésus élevant ainsi celui-ci à l'éminente dignité de Prophète de la Vérité. » [ C'est la loi mosaïque qui se substitue à la loi naturelle. ]

Cf. Les Homélies clémentines traduites, introduites et commentées par André Siouville – Le Vrai Prophète (1933)

Nous n'altérons pas le caractère prophétique de Moïse en le situant à la base de la réalisation qui culmine avec Abraham comme modèle du Sceau des prophètes mais nous ne confondons pas cette réalisation avec celle qui s'incarne dans celui du Christ.

La Parousie du Christ le verra comblé de cette Vérité qui caractérise le Prophète véridique comme le Vrai Prophète s'est fait témoin de sa Vérité à lui.

« Nâṣirî al-Ḥaqq bi al-Ḥaqq »
   

    

lundi 18 décembre 2023

Le Vrai Prophète

...

« Voici – dit Pierre aux Sidoniens – la religion fixée par Dieu : n'adorer que lui seul et croire à l'unique Prophète de la Vérité. » (HC VII 8)

« Après le dogme fondamental de l'unité divine, le point le plus important et surtout le plus original des [ Homélies ] Clémentines c'est leur théorie du Vrai Prophète. »

« Qu'est-ce que le Vrai Prophète, le Prophète véridique, le Prophète de la Vérité. »

« Il faut d'abord écarter toute idée de divinité. Le Vrai Prophète ne possède à aucun degré la nature divine. C'est un homme comme les autres. [ Ce que nous retranscrivons ensuite sur son ascendance nous dira le contraire. ]

« Mais il a ceci de particulier qu'il est perpétuellement assisté par l'Esprit divin qui lui est indissolublement uni. De là son infaillibilité et l'étendue illimités de sa science.

« Le Prophète de la vérité – dit Pierre – est celui qui connaît toutes les choses de tous les temps, les choses passées comme elles ont été, les présentes comme elle sont, les futures comme elles seront ; ...

« ... il est infaillible [ et ] miséricordieux ; seul il a reçu [ la ] mission de montrer le chemin de la Vérité. » (HC II 6) Bref, sa science est celle [ la ] même de l'Esprit Saint dont il est l'organe. »

« Entre le Vrai Prophète et les autres soi-disant prophètes, pas de comparaison possible. Lui seul est l'habitacle et l'habitacle permanent de l'Esprit Saint.

« Ce sera le comble de la piété de refuser la possession de cet Esprit à tout autre et de l'attribuer à lui seul ... Il est le seul véritable prophète. » (HC III 20 & 21)

« Pour les auteurs des [ Homélie ] Clémentines, les autres prophètes sont tous sujet à caution. C'est qu'il y a deux genres de prophétie.

« L'une de ces prophéties est mâle : elle se rattache directement à Adam et ne se continue qu'en Moïse et en Jésus.

« L'autre prophétie est femelle et se rattache à Ève : c'est de celle-ci que dérivent toutes les autres prophéties.

« Or « le mâle est tout entier vérité, la femelle est toute entière erreur et celui qui est né du mâle et de la femelle tantôt ment et tantôt dit la vérité. » (HC III 27)

« C'est pourquoi nous ne devons écouter que le seul et unique Prophète de la Vérité sachant bien que la parole qui est la semence d'un autre étant entachée d'adultère est rejetée par l'époux hors de son royaume. » HC III, 28

[ On reconnaît ici la prophétie générale du Prophète et la prophétie légiférante du Messager dont l'organe est celui du Sceau des prophètes et non celui des grands prophètes parmi lesquels ont retrouverait ceux qui sont cités : Moïse et Jésus.

Quant à la descente de la réalisation califale pour la lieutenance d'Adam dans le royaume de la création, c'est par l'ascendance de David qu'elle devrait parvenir jusqu'à Jésus sans que Moïse n'y soit pour rien et pas avant que le Vrai Prophète ne soit venu :

« Alors Pierre dit : « Je répondrai à ce que tu veux au sujet de ces paroles : « Personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils et personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père et ceux à qui le Fils veut [ le ] révéler. » (Mt XI 27)

« D'abord je m'étonne de voir que cette parole étant susceptible d'innombrables interprétations, tu as choisi la plus risquée en soutenant qu'elle vise l'ignorance du Créateur et de tous ceux qui lui sont soumis.

« Car en premier lieu cette parole peut avoir été dite à l'adresse de tous les Juifs qui s'imaginent que le Père du Christ, c'est David et que le Christ est [ le ] fils de celui-ci mais qui n'ont pas connu [ le ] Fils de Dieu. (Mt XXII 42 / Mc XII 35 / Lc XX 41)

« C'est donc très justement qu'il a été dit : « Personne ne connaît le Père » puisqu'à la place de Dieu tous désignaient David comme père du Christ et qu'il a été ajouté : « Comme personne ne connaît le Fils » puisque les Juifs ne savaient pas qu'il était le Fils.

« C'est aussi avec raison qu'il a été dit : « Ceux à qui le Fils veut le révéler » car le Fils existant dès le commencement a été seul chargé de [ le ] révéler à qui il veut.

« C'est ainsi qu'Adam – le premier homme créé – ne peut pas l'avoir ignoré ni Enoch – l'objet de ses complaisances ; et Noé – le juste – ne pas l'avoir connu ni Abraham – son ami ; et Isaac ne pas l'avoir compris ; et Jacob qui lutta avec lui n'avoir pas cru en lui ; ...

« ... bref, il ne peut pas n'avoir pas été révélé à tous ceux qui dans le peuple [ de Dieu ] étaient dignes de cette faveur. » (HC XVIII 13) ]

Cf. Les Homélies clémentines traduites, introduites et commentées par André Siouville – Le Vrai Prophète (1933)

La théorie du Vrai Prophète ne fait que confirmer l'inscription du corpus johannique – celle de l'Ancien pour le deuxième évangile, celle du disciple pour l'Apocalypse et celle du Théologien pour le nouvel évangile – dans le paradigme judéo-chrétien.

Elle s'y retrouve telle que nous l'avons explicitement démontrée dans l'eschatologie des deux témoins de l'Apocalypse et implicitement dans le quatrième évangile où les scribes et les pharisiens la recherche auprès du baptiste.

Mais nous devons supposer qu'elle se referme ici pour l'église clémentine sur la loi mosaïque par une exégèse paulinienne du corpus vétérotestamentaire qui identifie le Vrai Prophète au Christ ressuscitée et oublie la promesse d'un second témoin.

Le Vrai Prophète est devenu le Prophète du récit johannique – celui qui n'est ni Élie ni le Messie – et le Christ devient la Voie, la Vérité et Vie qui désignent le viatique du baptiste pour Yaḥya le Vivant et le Sceau des prophètes pour la Voie aḥmadienne.

   

    

dimanche 17 décembre 2023

La syzygie apostolique

...

« Pour apprendre aux hommes la réalité des êtres, Dieu qui lui-même est un a divisé tous les extrêmes en couples opposés.

« Étant lui-même dès le principe le Dieu un et unique, il a fait le ciel et la terre, le jour et la nuit, la lumière et le feu, le soleil et la lune, la vie et la mort.

« Parmi ces êtres l'homme seul a été créé libre, capable de devenir juste ou injuste ; pour lui aussi Dieu fit alterner les images des syzygies lui présentant en premier lieu des choses petites [ et ] en second lieu des choses grandes comme le monde et l'éternité.

« Le monde actuel en effet est éphémère tandis que le monde à venir est éternel. D'abord l'ignorance puis la science. C'est dans le même ordre qu'Il a distribué les princes de la prophétie.

« Le monde présent est femelle, il enfante les âmes comme une mère ses enfants ; le siècle à venir au contraire est mâle comme un père qui reçoit de sa femme ses enfants.

« C'est pourquoi les prophètes en leur qualité de fils du siècle à venir viennent en ce monde avec la science des choses éternelles.

« Si les hommes religieux avaient connu ce mystère, jamais ils ne se seraient laissé séduire et dans le cas présent aussi, ils auraient compris que ce Simon – sujet actuel de tous les entretiens – est le complice de l'erreur et de la tromperie.

« Voilà ce qu'enseigne la règle prophétique. » HC II 15

« De même qu'au commencement Dieu qui est un fit pour ainsi dire comme chose placée à droite et à gauche d'abord le ciel puis la terre, de même aussi il composa à la suite toutes les syzygies.

« Néanmoins pour les hommes, il n'en est plus ainsi mais l'ordre de toutes les syzygies est interverti : tandis que ce sont les premières œuvres de Dieu qui sont supérieures et les secondes qui sont inférieures, chez les hommes c'est le contraire que nous constatons :

« Les premières choses sont inférieures, les secondes sont supérieures. » HC II 16

[ Il en va ainsi chez le Pseudo-Clément pour Caïn et Abel, pour Ismaël et Isaac, pour Ésaü et Jacob, pour Aaron et Moïse – « le grand-prêtre » et « le législateur ». ]

« De même la syzygie [ Jean < Jésus ] dont Élie faisait partie et qui devait venir remit spontanément son apparition à un autre temps ayant décidé de jouir d'elle-même une autre fois au moment opportun.

« C'est pourquoi celui-ci [ Jean ] qui est au nombre des enfants des femmes est venu le premier et celui [ Jésus ] qui est au nombre des fils des hommes n'est venu que le second.

« En se guidant sur cet ordre de succession, on pouvait comprendre de qui relève Simon qui est venu le premier avant moi vers les nations ...

« ... et de qui je relève, moi qui suis venu après lui et qui lui ai succédé comme la lumière succède aux ténèbres, la science à l'ignorance, la guérison à la maladie.

« Ainsi donc comme le prophète véridique [ Jésus ] nous l'a dit : il faut que vienne d'abord un faux évangile prêché par un imposteur [ Paul ] ...

« ... et ce n'est qu'ensuite après la destruction du lieu saint que le véritable évangile [ celui du Théologien ] doit être envoyé secrètement de tous cotés pour redresser les hérésies à venir.

[ Nous suivons les notes de Siouville sauf pour le véritable évangile « qui doit être envoyé secrètement de tout côtés après la destruction [ ... ] du temple de Jérusalem [ qui serait ] celui de Pierre.

« Mais il a ici un anachronisme [ chez le Pseudo-Clément ] la prédication et la mort de Pierre étant antérieures à la ruine du temple. [ Ce qui démontre qu'il ne peut s'agir d'un évangile qui par ailleurs textuellement n'existe pas encore. ]

« Ce passage s'inspire des Kérygmes judéo-chrétiens qui étaient violemment hostiles à Paul » et « à ses bavardages frivoles » [ dans ] la Lettre de Pierre (2).

« Les Clémentines ne nomment jamais Paul [ et substituent ] à la syzygie « Paul < Pierre » des Kérygmes [ celle ] de Simon le magicien [ avec ] Pierre ; mais Paul s'y trouve quelquefois visé à travers le masque » [ de son substitut. ]

« Et après cela [ après la révélation secrète d'un quatrième évangile ] vers la fin [ que Siouville suppose entre parenthèses être celles (des temps) apocalyptiques ] il faut que l'Antéchrist vienne encore le premier ; ...

« ... ce n'est qu'alors qu'apparaîtra notre véritable Christ-Jésus [ le prophète véridique ] et après lui – la lumière éternelle s'étant levée – les ténèbres et toutes leurs œuvres ténébreuses disparaîtront. » HC II 17

« Certains donc [ ... ] ignorent la règle de la syzygie et voilà pourquoi ils ne savent pas quel homme est ce Simon qui m'a précédé [ ... ] l'ennemi est accueilli en ami [ ... ] il est du feu et on le considère comme une lumière ... » HC II 18

« Il y eut un certain Jean – hémérobaptiste – qui selon la loi de la syzygie fut le précurseur de notre Seigneur Jésus.

« Tout comme le Seigneur eut douze apôtres conformément au nombre des douze mois du soleil, de même aussi Jean eut trente disciples principaux répondant au compte mensuel de la lune.

« Au nombre de ces disciples était une femme appelée Hélène ; ce fait lui-même n'était pas l’œuvre du hasard car la femme n'étant que la moitié d'un homme, le nombre de trente restait incomplet ...

« ... tout comme pour la lune dont la révolution laisse incomplet le cours du mois [ entre vingt-neuf et trente. ] » HC II 23

[ Nous tenons au contraire pour acquis que la femme vaut le double compte tenu du fait que la simplicité est supérieure à la quantité du point de vue de la qualité.

Le Pseudo-Clément identifie ici Simon qu'il présente comme le précurseur de Pierre au premier disciple du baptiste évincé à la tête de sa secte par Dosithée. ]

« Il vous faut – frères – considérer la vérité de la règle de la syzygie ; en tenant les yeux fixés sur cette règle, on ne peut pas s'égarer.

« Comme nous l'avons dit, tout se présente à notre vue sous une forme double et opposée : premièrement la nuit, ensuite le jour ; d'abord l'ignorance, puis la connaissance ; en premier lieu la maladie, en second lieu la guérison.

« De même, l'erreur apparaît en ce monde la première et ce n'est qu'ensuite que survient la vérité comme le médecin ne vient qu'après que la maladie s'est déclarée. » HC II 33

« Pour beaucoup d'hommes, la principale cause de l'erreur c'est de n'avoir pas songé auparavant à la doctrine de la syzygie ; ... » HC III 16

« Distinguons donc deux genres de prophéties. L'une de ces prophéties est mâle. Qu'il soit bien entendu que cette première prophétie qui est mâle n'occupe que le second rang dans l'ordre de la succession des temps ...

« ... et que la seconde qui est femelle doit s'avancer la première dans la marche en avant des syzygies. » HC III 23

« Mais le mal – en vertu de la loi de la syzygie – a pris les devants et à envoyé avant moi Simon afin que les hommes s'ils cessent de parler d'un grand nombre de dieux après avoir rejeté ceux qui sont censé être sur la terre ...

« ... pensent au moins qu'il en existe plusieurs dans le ciel et que n'ayant jamais apprécié la beauté de l'unité divine, ils soient après châtiment entièrement anéantis. » HC III 59

Cf. Les Homélies clémentines traduites, introduites et commentées par André Siouville – Les syzygies ou couples (1933)

Les Homélies du roman pseudo-clémentin sont datées du IVe siècle mais la source originelle des Kérygmes de Pierre qui les inspirent remonterait jusqu'au début du deuxième siècle.

À ces syzygies bibliques rajoutons celle de Colomba et de Colomban pour l'église celtique ou celle de Khâlid et de Muḥammad pour les sagesses du Sheykh al-Akbar en notant que l'opposition des appariements est ici toute relative.

Comme celle du Christ et du Précurseur : c'est à Paul que Pierre s'oppose mais c'est à Jean qu'on oppose Jésus.

« Cette règle des appariements semble à première vue bien anodine. Mais aux yeux de Pierre, elle est d'une importance capitale et d'une application apologétique immédiate.

« Simon le magicien et Simon-Pierre forment un couple, une syzygie. Or c'est Simon le magicien qui est entré en scène le premier. Partout il précède Pierre qui ne fait que le suivre. Il est donc le premier élément du couple.

« Or d'après la règle de la syzygie, le premier élément chez les hommes est toujours mauvais ou du moins inférieur tandis que le second est bon [ ou ] supérieur.

« Simon est donc nécessairement le suppôt du mal et l'apôtre de l'erreur tandis que Pierre est l'apôtre de la vérité. À elle seule, la règle de la syzygie suffit pour confondre Simon. »

[ Nous suivons la section de l'introduction que Siouville consacre à la règle de la syzygie et à ses appariements tout en évitant ses redites avec la deuxième homélie. ]

« Cette théorie des appariements se retrouve mais bien moins développée dans les Reconnaissances [ qui accompagnent les Homélies dans le roman pseudo-Clémentin. ]

« C'est donc qu'elle était déjà énoncée dans l’Écrit primitif [ que Siouville situe en Syrie vers 220-230 mais que la critique adverse situe à Rome. ]

L'auteur [ de cet Écrit primitif ] l'aura sans doute tiré du [ sixième livre ] des Kérygmes [ de Pierre ] où l'on en faisait l'application [ ... ] à Paul et à Pierre. »

C'est probable mais Siouville qui cherche une continuité entre Pierre et Mahomet autour du « prophète véridique » ne voit pas qu'au début du deuxième siècle l'église clémentine est déjà à la fois paulinienne et judéo-chrétienne.

D'où le déplacement de la syzygie apostolique sur le premier disciple du baptiste ; déplacement qui fait encore courir les décodeurs de Léonard de Vinci.

D'où cette étrange coexistence dans la Parole liturgique entre deux testaments qui côtoient les épîtres d'un avorton.

   

    

samedi 16 décembre 2023

El Camino real

...

« La Californie découverte en 1542 par Don Rodriguez Cabrillo et les premiers navigateurs espagnols ne fut virtuellement occupé que deux siècles plus tard en 1767 ...

« ... lorsque le roi d'Espagne – Charles III – pour entraver les progrès d'une colonie russe établie sur les bords du Pacifique y fit passer les troupes commandées par Don Gaspar de Portola. »

« Les moines franciscains qui sous la direction de Frère Junipero Serra faisaient partie de l'expédition songèrent sitôt arrivés à prendre possession de la terre nouvelle.

« Un abri de roseaux s'éleva, une branche d'arbre servit de beffroi pour la cloche et l'office divin fut célébré. Ainsi se trouvait fondée le 16 juillet 1767 la première mission dédiée à San Diego d'Alcala – un capucin espagnol qui mourut en 1468 au couvent d'Alcala. »

« La mission était fondée mais tout restait à faire et parce qu'elle préparait la voie aux autres missions sa tâche fut particulièrement rude. » [ ... ]

« Dix ans après la fondation de San Diego huit missions avaient été édifiées : [ ... ]

- San Carlos Borroméo à Monterey en 1770

- San Antonio de Padua [ et ] San Gabriel Arcángel en 1776

- Santa Clara de Assisi en 1777

« En 1782, Frère Junipero Serra fonda encore San Buenaventura. Mais le labeur écrasant de cette vie si rude avait épuisé ses forces. En septembre 1783 pendant une grande tournée de confirmation il du s'arrêter à Monterey. »

« Cette ville devenue la capitale de la Californie et le siège du gouvernement militaire ne possédait plus la mission primitivement établie [ en 1770 ].

« Transportée un peu plus au Sud, elle était devenue San Carlos Borroméo del Rio Carmelo ...

« ... car les missionnaires instruits par l'expérience redoutaient pour leurs néophytes indiens le voisinage des troupes dont le mauvais exemple et la brutalité avaient les plus fâcheuses conséquences. »

« L'ancienne chapelle franciscaine s'était transformée en chapelle royale pour l'usage personnel du gouverneur de la Californie et de ses officiers.

« C'est là que sous le maître autel fut enterré le 28 août 1784 celui que l'on a si justement nommé l'Apôtre de la Californie. »

« Sa mort ne ralentit pas le zèle de ses [ quarante ] compagnons et de nouveaux centres portèrent à dix-huit le nombre des missions : [ ... ]

- Santa Barbara fondée en en 1786

- La Purissima Conception en 1787

- Santa Cruz et Nuestra Señora de la Soledad en 1791

-San José de Guadalupe ; San Juan Bautista ; San Miguel Arcángel [ et ] ...

- San Fernando Rey de España en 1797

- San Luiz Rey de Francia en 1798

« Le 1er août 1769, un détachement de soldats espagnols avec Don Gaspar de Portola et Frère Crespi campèrent au bord d'un ruisseau près du petit village indien de Pi-pi-mah.

« Et parce que ce 1er août porte avec lui les indulgences de la Porciuncule [ à Assise ] Frère Crespi après avoir offert le saint sacrifice baptisa le ruisseau Rio de Los Angeles di Porciuncula. »

« Ce nom resta et lorsque [ deux ] ans plus tard – en 1771 – le gouverneur de Californie résolut de créer un pueblo [ à ] cet endroit, il le nomma d'après la chapelle franciscaine « Nuestra Señora de los Angeles ». [ ... ]

« ... la chapelle franciscaine rebâtie en 1822 est toujours là [ en 1933 ] enclavée » [ dans la ville moderne de Los Angeles ].

« ... la ville de San Francisco doit également son origine et son nom à la chapelle franciscaine qui fut bâtie en 1776 sous le nom de « San Francisco de Assisi » – « Nuestra Señora de los Siete Dolorès ».

« Plus tard, [ la chapelle ] ayant été consacrée à Notre-Dame des Sept Douleurs, elle changea de nom mais la ville conserva l'appellation première. »

« Cette influence des missions se retrouve dans toute la Californie [ et ] à Hollywod même dont le nom rappelle une messe célèbrée en cet endroit par frère Junipero Serra en l'honneur du Bois Sacré de la Croix. »

« [ Au début ] du XIXe siècle trois nouvelles missions ajoutées aux anciennes portèrent leur nombre à vingt-et-une :

- Santa Ines en 1804

- San Rafael Arcángel en 1817

- San Francisco Solano à Sonoma en 1823

[ La carte de Pourpoint mentionne encore San Luiz Obispo, San Bernardino et San Juan Capistrano. Ce qui en fait vingt-quatre puisque La Purissima Conception, Nuestra Señora de la Soledad et San Rafael Arcángel n'y sont pas mentionnées. ]

« Ainsi de San Diego à Sonoma sur 700 milles – c'est-à-dire sur plus de 800 kilomètres – les missions s’égrenèrent [ comme un chapelet ].

« Une distance à peu près égale les séparait – celle que parcourt un cavalier en une journée – et ce chemin prit le nom de Route royale [ ... ] « el Camino real ».

« La plupart des missions connurent une longue période de prospérité » [ interrompue par des incursions d'Indiens rebelles à la colonisation ou celles de « maraudeurs sous pavillon libre qui souvent croisaient sur les côtes. » ]

« Le tremblement de terre de 1812 endommagea gravement un certain nombre de bâtiments. » [ ... ]

« Cette prospérité même hâta sa fin ; elle éveilla la convoitise du gouvernement mexicain qui inscrivit [ la mission de ] San Luiz Rey en tête de l'acte de sécularisation de 1834. [ ... ]

« Ainsi fut détruite l’œuvre paisible et laborieuse des missions quand la loi spoliatrice les abandonna sans défense au pillage légal. » [ ... ]

« Une longue période d'indifférence et d'abandon suivit. En 1865, le Président des États-Unis – le grand Abraham Lincoln prit l'heureuse initiative de restituer à l'ordre franciscain la croulante mission de San Luiz Rey.

« La restauration commencée en 1892 fut terminée l'année suivante » [ avec le renouvellement de la première consécration de 1802. ]

« En 1906, on entreprit également de réparer la Route royale et de loin en loin, on mit pour marquer le chemin les petites cloches [ comme ] emblèmes de la mission. »

« Comme San Luiz Rey, trois autres missions restaurées sont redevenues Franciscaines : San Miguel Arcángel, San Antonio de Padua et Santa Barbara. »

« La prospérité actuelle de Santa Barbara en a fait la Maison Mère de la province franciscaine du Pacifique comprenant la Californie, l'Arizona, l'Oregon et l'état de Washington. »

« [ Elle fut la seule à demeurer ] la possession des fils de Saint-François. Les immenses domaines n'échappèrent pas à la confiscation mais l'église ne subit aucune profanation [ elle conserva son « Trésor » ] et la lampe sacrée brûla toujours sur l'autel.

« Sans doute, la mission fut-elle protégée par la présence de moines mexicains : la haine du gouvernement contre toute œuvre espagnole s'en trouva un peu atténuée. » [ ... ]

« Les autres missions eurent des destins variés : huit devinrent églises paroissiales ; quatre ont vu leurs murs branlants consolidés pour se transformer en musée ; trois ne subsistent qu'à l'état de ruine ; deux ont totalement disparu. »

Cf. Madeleine Pourpoint – Sur le pas de la Porte d'or – Les vieilles missions (1933)

« Le capitaine Frémont [ ... ] décrivant ces contrées inconnues dans un rapport adressé au Sénat en 1848 nomme admirativement la passe de San Francisco « Chrysophlae » ou « Porte d'or » et ce nom évocateur lui resta. »

   

    

vendredi 15 décembre 2023

La Gaule romaine

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« C'est par les « Commentaires » de César que nous est connu l'état de la Gaule indépendante à la veille de la conquête romaine.

« Le pays dont la population totale est diversement estimée [ ... ] était occupé par une soixantaine de peuples.

« César divise la Gaule libre en trois parties :

- la Belgique au Nord bornée par la mer du Nord, le Rhin, la Marne et la Seine

- la Gaule comprise entre le Rhône, la Garonne, l'Océan, la Seine, la Marne et le Rhin

- l'Aquitaine au Sud-Ouest comprise entre l'Océan, la Garonne et les Pyrénées [ ... ]

« Certains peuples gaulois – Éduens, Arvernes, Rèmes, Séquanes, Lingons – furent déclarés alliés de Rome ; d'autres furent simplement libres ; la plupart tributaires.

« Sous le contrôle étroit de Rome, tous conservèrent leur administration et leur coutume.

« C'est Auguste au cours d'un voyage en Gaule en 27 [ avant l'ère chrétienne ] qui fixa les nouveaux cadre administratif du pays.

« La Gaule fut divisée en quatre partie :

- au Sud l'ancienne province devenue la Narbonnaise devint une province sénatoriale

« Le reste de la Gaule fut partagé en trois province impériale :

- l'Aquitaine fut agrandie et engloba tous les peuples celtes jusqu'à la Loire

- la Lyonnaise entre la Loire et la Seine comprenant la Normandie et l'Armorique

- la Belgique sur tout le Nord et l'Est entre le Rhône, la Seine et le Rhin

« ... mais Tibère en 17 de [ l'ère chrétienne ] en détacha deux nouvelles provinces frontières bordant le Rhin : la Germanie inférieure et la Germanie supérieure.

« Cette organisation devait subsister jusqu'à la fin du troisième siècle.

« Lors de la réorganisation administrative de l'Empire sous Dioclétien (284 / 305) la Gaule proprement dite [ celle que César qualifiait de Celtique ] fur comprise avec la Bretagne romaine, l'Espagne et la Mauritanie Tingitane dans la préfecture des Gaule. »

Cf. Michel Mourre – Dictionnaire de l'Histoire – Les peuples de Gaule [ et ] La Gaule romaine (1998)

Entendons avec le Mauritanie, les Maures et pour la Mauritanie Tingitane, les Tijânes dont le Sheykh Aḥmad at-Tijâni – qu'Allah préserve son précieux secret – est l'éponyme :

« Nom donné par les Romains à toute la partie de l'Afrique du Nord situé à l'Ouest de la Numidie depuis l'Ampsaga jusqu'à l'océan Atlantique ; la Mauritanie antique englobait ainsi la plus grande partie de l'Algérie et du Maroc actuels.

« Cette région qui était peuplée par des Berbères n'apparaît dans l'Histoire qu'au deuxième siècle avant [ l'ère chrétienne ] avec Massinissa. Le petit fils de celui-ci – Jugurtha – régnait sur un État englobant toute l'Algérie actuelle.

« À l'Ouest de la Moulouya dans le Maroc actuel régnait Bocchus – roi de Mauritanie – qui s'entendit avec les Romains pour trahir son gendre Jugurtha.

« Après la défaite de Jugurtha [ en ] 105 [ avant l'ère chrétienne ] l'influence romaine devint prépondérante en Mauritanie, mais elle ne s'exerça d'abord que par des princes indigènes vassaux.

« Bocchus fut récompensé en obtenant à l'Est de la Moulouya l'actuelle Oranie. Juba Ier s'étant allié avec les pompéiens, César – victorieux à Thapsus [ en ] 46 [ avant l'ère chrétienne ] annexa la Numidie [ qui devint la province d'Africa Nova ].

« De l'Ampsaga à l'Atlantique, Auguste organisa en 25 avant Jésus Christ un grand royaume de Mauritanie qui fut donné au fils de Juba Ier – Juba II – prince berbère hellénisé et romanisé qui établit sa capitale à Cæsarea.

« Mais son autorité ne dépassa guère la région littorale. Après la mort de Ptolémée [ le successeur d'Auguste ] [ en ] 40 après [ l'ère chrétienne ] toute la Mauritanie de l'Ampsaga jusqu'à la hauteur de Rabat fut annexée à l'Empire romain [ en ] 42.

« L'empereur Claude la divisa d'abord en deux provinces :

- la Mauritanie Césarienne entre l'Ampsaga et la Moulouya

- la Mauritanie Tingitane à l'Ouest de la Moulouya

« [ L'une ] était administrée [ à Cherchell ] par un procurateur sous les ordres direct de l'empereur ; [ l'autre ] devait son nom à la colonie de Tanger – sa capitale.

« [ Celle de Tanger ] était également gouvernée par un procurateur qui résidait à Volubilis – ville principale de la province.

« À la fin du troisième siècle sous Dioclétien la partie orientale de la Mauritanie Césarienne fut détachée pour constituer la nouvelle province de Mauritanie Sitifienne qui eut pour capitale Sétif.

« Conquise par les Vandales à partir de 425, la Mauritanie ancienne passa sous la domination byzantine à la suite de l'expédition de Bélissaire (534) puis fut conquise par les Arabes entre 680 et 710. »

Cf. Michel Mourre – Dictionnaire de l'Histoire – Mauritanie (1998)

   

    

jeudi 14 décembre 2023

Les peuples de Gaule

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« Pendant longtemps on a daté des environs de 600 avant notre ère l'arrivée des Celtes en Gaule mais il semble que les premières infiltrations celtiques soient bien antérieures.

« On peut attribuer à des « Proto-Celte » la civilisation des tumuli de l'âge du bronze qui dès la fin du deuxième millénaire débordait largement à l'Ouest du Rhin en Alsace, en Franche-Comté, en Bourgogne [ et ] en Champagne.

« Si l'époque de Hallstatt (700 / 500) – premier âge du fer en Europe – n'est que partiellement celte, la civilisation de La Tène qui lui fit suite appartient en revanche totalement aux Celte.

« Vers le milieu du premier millénaire avant [ l'ère chrétienne ] les peuples que César appela les Celtes en les différenciant des Belges au Nord et des Aquitains au Sud-Ouest étaient déjà bien établis au centre de la France actuelle entre la seine et la Garonne.

« Le Sud-Est restait le domaine des Ligures ; à partir de Marseille fondée par les Phocéens au sixième siècle, la colonisation grecque avait rayonné dans le delta du Rhône [ et ] sur les rives de la Méditerranée. [ ... ]

« Des relations commerciales durent s'établir très tôt entre Marseillais et Gaulois mais rien ne prouve qu'il faille attribuer aux Massaliotes toutes les traces d'influence de la civilisation grecque chez les Gaulois ; ...

« ... le monde celte communiquait en effet directement avec la Grèce par l'Europe centrale et les Balkans.

« Il est difficile de mesurer précisément l'impact de la présence de Marseille sur les « oppida » voisins comme celui d'Entremont occupé par les Salyens mais l'existence de contacts entre les Grecs et les Gaulois est indubitable.

« Dès le quatrième siècle [ avant l'ère chrétienne ] l'avance des Gaulois dans la vallée du Rhône contraignit Marseille à lutter farouchement pour défendre son indépendance.

« C'est alors que les Allobroges s'établirent au Nord de l'Isère, les Tricastins dans la vallée de la Drôme, les Voconces au Nord du Ventoux, les Cavares entre Valence et Avignon.

« Les Volces – derniers venus – se divisèrent en Arécomices sur la rive droite du Rhône d'Orange à Narbonne et en Tectosages de Narbonne à Toulouse.

« Mais on ne sait presque rien sur les rapports de force existant entre peuples gaulois avant l'arrivé des Romains.

« Selon Tite-Live, les Bituriges [ de ] Bourges sous leur roi Ambigat auraient dominé au cinquième siècle [ avant l'ère chrétienne ] la plupart des peuples de la Gaule centrale.

« Au deuxième siècle, l'hégémonie passa aux Avernes du Massif central. Mais tandis qu'une partie des Celtes s'était stabilisée à l'intérieur de la Gaule, de nouvelles migrations se succédaient sur le Rhin : ...

« ... celles des Belges qui durent s'installer à l'Ouest du Rhin entre 250 et 150 [ avant l'ère chrétienne ] ; celles des Cimbres et des Teutons qui ravagèrent la Gaule entre 105 et 102 avant [ l'ère chrétienne. ] »

« L'intervention romaine allait avoir des conséquences plus importantes encore pour l'avenir de la Gaule.

« Allié de Rome dans la guerre contre Hannibal, Marseille appela les Romains à son secours lorsqu'en 125 avant [ l'ère chrétienne ] elle se vit menacée par une coalition de Gaulois et de Ligures.

« Les Romains qui voulaient assurer leurs communications terrestres avec l'Espagne, s'empressèrent de répondre à la demande des Massaliotes.

« En 124, le consul C. Sextius Calvinus s'empara d'Entremont, l'oppidum des Salyens ; à proximité fut fondée la colonie romaine d'Aquæ Sextiæ [ à ] Aix-en-Province.

« En 122, une nouvelle armée romaine passa les Alpes et battit les Allobroges, le plus puissant des peuples gaulois de la rive gauche du Rhône.

« Le chef arverne Binuit qui était accouru à l'aide des Allobroges fut capturé avec son fils et envoyé à Rome. L'hégémonie arverne était brisée.

« Les Romains purent ainsi annexer un vaste territoire comprenant la vallée du Rhône jusqu'à Vienne et à Genève, tout le versant méridional des Cévennes jusqu'au Tarn et à l'Ouest, la vallée de la Garonne jusqu'aux abords d'Agen.

« Ce fut la première province romaine en Gaule, la Provincia (120) qui prit sous Auguste le nom de Narbonaise de sa capitale – Narbonne – fondée en 118 [ avant l'ère chrétienne ].

« Le raid des Cimbres et des Teutons fut interrompu par les célèbres victoires de Marius d'Aix (102) [ et de ] Verceil (101) [ avant l'ère chrétienne ].

« Dès le début du premier siècle avant [ l'ère chrétienne ] de nombreuse relations commerciales s'établirent entre Gaulois et Romains ; le titre recherché d'allié du peuple romain fut [ d'abord ] donné à l'un des principaux peuples de Gaule – les Éduens. »

Cf. Michel Mourre – Dictionnaire de l'Histoire – Les peuples de Gaule avant la conquête romaine (1998)

Avant de se rendre à l'occupant, Vercingétorix apparu désarmé sur son cheval blanc et fit trois fois le tour de l'estrade où siégeait César sidéré par la signification profonde de cette étrange circumambulation.

D'après Édouard Schuré – L'âme celtique et le génie de la France à travers les âges – Les étapes occultes de l'âme française – Vercingétorix et le génie de la liberté (1921) :

« Parvenu près de César, il fit tourner trois fois son cheval autour du tribunal. »