samedi 31 août 2019

Le mont Horeb et son buisson ardent

Pour la neuvième semaine sidérale :
  
« [ ... ] Moïse selon [ le Livre de l'Exode ] fut appelé par les anges dans le buisson ardent sur le mont Horeb – ḥrb – cf. Ex 3, 1.
  
« Selon le [ Noble ] Coran, l'appel divin de Moïse eut lieu dans la vallée sacrée de uwâ – w – cf. Cr S 20 V 12 et S 79 V 16.
  
« Jusqu'à présent, on a cherché le mont Horeb dans le Sinaï, mais on y a jamais trouvé son nom.
  
« Le buisson ardent qui brûlait sans se consumer est considéré par les savants comme désignant un volcan, et pourtant on n'a trouvé aucune trace d'activité volcanique dans le Sinaï.
  
« Cela a conduit certains chercheurs à abandonner le Sinaï pour chercher un Horeb dans les régions volcaniques du nord du Hedjaz [ ... ] mais toujours sans succès.
  
« Le [ Noble ] Coran, cependant, nous dit exactement où se trouvait Horeb : une hauteur isolée dans la partie maritime d'Asîr, un endroit appelé aujourd'hui djebel Hâdî.
  
« Sur le djebel Hâdî, se trouve encore de nos jours un village appelé iwâ – w – qui a dû autrefois donner son nom à un affluent de la vallée de l'oued Baqarah – la vallée sacrée de Moïse dans le [ Noble ] Coran.
  
« Sur l'oued Baqarah, se trouve encore aujourd'hui un village nommé Ḥârib ḥrb – d'où la hauteur voisine du djebel Hâdî a dû recevoir son nom biblique.
  
« Toute cette région est pleine de champs de lave où des volcans ont pu jadis être en activité. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieUne question de Méthode (1985)
  
« Il y a aussi une preuve biblique de l’identification du djebel Hâdî dans l'Asîr côtier comme le Horeb biblique.
  
« Selon [ le ] Deutéronome, Moïse s'adressa à tout Israël dans le désert de la Araba – 'rbh – en face de Suph – śwp – entre Parân – p'rn – et Tophel – tpl – Labân – Ibn – Haçérot – ḥṣrt – et Di-Zahab – dy zhb – cf. Dt 1, 1 et 2.
  
« Cela se trouve au col de l'oued Ghurâbah – ġrbh – qui sépare les régions de Ghamid et de Zahran. Un village nommé al-afâ – ṣṕ – domine l'oued Ghurâbah au Nord.
  
« L'oued est également situé entre un p'rn [ pour le ] djebel Farân – rn – à l'Est ; un tpl [ pour ] l'oued ufâlah – ṭṕl – au Sud ; un lbn [ pour ] le village d'al-Bunn – 'l-bn – au Nord ; un dy zhb [ pour ] Âl-Dhuhayb – hyb – [ toujours ] au Nord ; et un ḥṣrt [ pour ] al-aîrah – ḥẓrt – à l'Ouest [ ... ].
  
« Le nom du Moïse biblique survit aussi dans le même voisinage [ avec ] celui du village de al-Mûsâ.
  
« Le Deutéronome dit que l'endroit était à onze jours de voyage depuis l'Horeb. Par la route, la distance entre le djebel Hâdî et l'oued Ghurâbah est approximativement de deux cents à deux cents cinquante kilomètre et peut facilement être couverte en une marche d'environ onze jours, à raison d'une vingtaine de kilomètres par jour. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieUne question de Méthode – note 8
  
« Enlève tes sandales car tu es dans la vallée sacrée de uwâ »
  
[ uwâ et le djebel Hâdî ]
  
Ṭâ-Hâ – S 20 V 12
  
  
  

vendredi 30 août 2019

Jacob et Laban

Pour la huitième semaine sidérale :
  
« Avec le cananéen, on parlait, dans la péninsule arabe et en Syrie, une autre langue sémitique, l'araméen, comme l'araméen de la Bible. [ ... ]
  
« Le cananéen [ que Kamal Salibi identifie à l’hébreu ] et l'araméen étaient certainement les langues de différentes communautés d'Arabie occidentale à une certaine époque, en Syrie par exemple.
  
« C'est clairement démontré dans un passage de la Bible si on l'examine à la lumière de noms de lieux d'Arabie occidentale qui subsiste encore.
  
« [ Dans le Livre de la ] Genèse – Gn 31, 47-49 – il [ ... ] est question d'un monticule ou [ d'un ] monceau témoin érigé pour manifester l'alliance entre Jacob – le Juif – et son oncle maternel – [ le ] beau père araméen – Laban.
  
« Laban [ ... ] appelle [ ce monticule ] Yegar Sahadûta – ygrshdwt' – en araméen ; mais Jacob l'appelle Galaad – gl'd – [ Galéed pour Kamal Salibi ] et Miçpa – h-mph – [ en hébreu ] [ que Kamal Salibi identifie au cananéen ] ce qui veut dire poste de Guet.
  
« Trois villages peu connus portent toujours ce nom dans le même secteur sur les pentes de la côte d'Asîr, dans la région du Riǧâl Alma' à l'Ouest d'Abhâ.
  
« Ils s'appellent Far'at Âl Shahdâ – 'l šhd' – ce qui veut dire Dieu est le témoin ou Dieu du témoin, l'arabe ṕr't ou ṕr'h désignant un monceau ou une colline, avec le même sens que l'araméen ygr [ ; ]
  
« [ ; ] al-Ja'd – 'l-ǧ'd – qui est métathèse arabisée de gl'd [ ; ] et al-Madhâf – mḍṕ [ ; ] cf. mph.
  
« Si grande était la proximité de ceux qui parlaient le cananéen et de ceux qui parlaient l'araméen dans l'Arabie occidentale biblique que les Israélites devaient être dans l'incapacité de savoir à quel groupe ils appartenaient à l'origine.
  
« Alors qu'ils se disait eux-même hébreux selon [ le ] Deutéronome – Dt 26, 5 – on leur rappelait fermement que leur ancêtre était araméen [ ce qui indiquerait que l'assimilation du cananéen à un hébraïsme est une construction secondaire sur un élément culturel exogène ].
  
« Cette apparente contradiction a longtemps intrigué les exégètes, mas tout s'éclaire si ma supposition est exacte [ ... ]
  
« [ la langue de ces écrits juifs, traditionnellement [ qualifiée ] d'hébreu pourrait être le dialecte d'une langue sémitique parlée de manière courante dans différentes parties de l'Arabie du Sud, de l'Arabie occidentale et de la Syrie – y compris la Palestine – pendant les temps bibliques. [ ... ]
  
« Faute d'un terme meilleur, on appelle maintenant ce langage antique le cananéen, d'après le nom d'un peuple biblique qui le parlait. ] »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en Arabie – Le monde juif de l'Antiquité (1985)
  
« Que Gal'ad serve de témoignage entre toi et moi ! »
  
Gn 31, 48
  
  
  

jeudi 29 août 2019

Israël et Juda – Garizim et Ebal

Pour la septième semaine sidérale :
  
« Il est clair que les royaumes d'Israël et de Juda englobaient ce qui était au moins dans une certaine mesure un seul territoire.
  
« Ils incarnaient aussi un seul peuple, divisé dans sa loyauté entre les rois de la maison de David établis dans Âl Sharîm comme je l'ai suggéré [ ... ] et une succession de dynasties rivales établie ailleurs, souvent assez près d'Âl Sharîm, dont les gouvernants défiaient la légitimité de la maison de David en s'appelant eux-mêmes rois d'Israël. » [ ... ]
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
« [ ... ] Jérusalem a dû être Âl Sharîm, situé à quelque distance de Khirban, à l'est vers les hauteurs, sur les montagne de Nimas, juste après l’escarpement d'Asîr. » [ ... ]
  
« [ ... ] On devrait chercher la Jérusalem biblique – yrwšlym – dans une région au Nord de la chaîne de iyân – le mont Sion – dans le Rijal Alma'.
  
« Cette Jérusalem [ ... ] était très probablement établie à quelque trente-cinq kilomètres au Nord de la ville de Nimas, le long de la crête de la chaîne d'Asîr, au Nord d'Abha.
  
«  En fait, je suggérerais que c'est le village appelé aujourd'hui Âl Sharîm – 'l šrym – dont le nom contient seulement une légère corruption arabisée de l'originel – yrw šlym [ ... ]. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieJérusalem et la cité de David (1985)
  
« Parallèlement à cette division politique, comme je l'ai déjà dit, il y avait certainement un schisme religieux mettant face à face l'orthodoxie de Juda, qui survit dans le Judaïsme, et l'hétérodoxie d'Israël, perpétuée par le sectarisme des Samaritains.
  
«  Chez les Juifs de Juda, le culte du Dieu Yhvé se développa en une religion universelle complexe, par l'intermédiaire des prophètes – les nby'ym.
  
« L'autorité religieuse de ces prophètes fut cependant en général contrecarrée par les rois d'Israël et [ par ] leurs disciples, dont la conception de la religion israélite semble être demeurée tribale – d'où leur promptitude bien connue à accepter pour dieux ceux des autres peuples ou des autres tribus parmi lesquels ils vivaient.
  
« Nous ne nous intéressons pas ici aux raisons du développement ultérieur de l'hétérodoxie d'Israël en Samaritanisme. Il suffit de dire que les Samaritains, en tant que secte, continuent à s'appeler le peuple d'Israël – bny ysr'l – ou [ Shômerîm ] – h-šmrym.
  
« On considère généralement que cela veut dire les vigilants, mais le sens réel est ceux de šmr en relation avec l'ancien [ ... ] territoire tribal d'Arabie occidentale des Shimrân.
  
« Chez les Juifs orthodoxes, on les appelle [ Shômerônîm ] – h-šmrwnymceux de Shômerôn, ou [ de ] Samarie, un temps capitale des rois d'Israël et qui subsiste dans le village de Shimrân, en Arabie occidentale. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
« En 721 avant J.C., le royaume d'Arabie occidentale d'Israël fut anéanti par le chef syrien Sargon II, qui prit la capitale, Samarie – šmrwn – qui existe toujours sous le nom de Shimrân [ ... ] et emmena prisonnière en Perse sa classe dirigeante.
  
« Plus tard, en 586 avant J.C., le chef babylonien Nabuchodonosor détruisit le royaume d'Arabie occidentale de Juda, déportant des milliers de ses sujets juifs à Babylone.
  
[ « Il faut noter que les historiens arabes des périodes islamiques les plus anciennes, dont les ouvrages conversent les vieilles traditions arabes méritant une attention sérieuse, affirment que Nabuchodonosor était un conquérant d'Arabie et racontent l'histoire des conquêtes qu'il y fit. » ]
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieLe monde juif de l'Antiquité (1985)
  
« Selon [ le ] Deutéronome – cf. Dt 11, 29 – le mont Garizim était la montagne que les Israélites devaient bénir, et le mont Ebal celle qu'ils devaient maudire.
  
« En fait, la chaîne Nord du djebel Shadâ est couverte de forêts denses et a toujours été cultivée en terrasses, alors que la chaîne Sud est dénudée.
  
« [ Le livre des ] Juges – cf. Jg 9, 7 – associe le mont Garizim à Sichem – škm. C'est aujourd'hui le village de Suqâmah – sqm – sur l'oued Suqâmah, qui coule à l'Est au pied de la chaîne Nord du djebel Shadâ. [ ... ]
  
[ « En considérant que l'Ephraïm biblique [ 'prym ] est aujourd'hui Wafrayn, dans le district de Bani Shahr de l'arrière pays de Qunfudhah, la Sichem [ que Jéroboam ] bâtit et dont il fit sa capitale aurait pu être l'actuelle Suqâmah [ ... ] sur les pentes méridionales à l'Ouest de la région de Zahran, un peu au Nord de Bani Shahr. [ Mais ] c'était probablement al-Qâsim – qsm – dans l'arrière-pays de Qunfudhah [ l'autre Sichem biblique ]. » ]
  
« Sur cette même chaîne [ ... ] on trouve un autel de pierres brutes, sur lesquelles personne n'a levé d'outil métallique – cf. Js 8, 31 et Dt 27, 5.
  
« On trouve des autels semblables dans d'autres parties de la région de Zahran, l'un d'entre eux au moins portant une inscription encore non décryptée – cf. Js 8, 32 et Dt 27, 3 et 8.
  
« Les peuples d'Asîr et du Yémen ont traditionnellement considéré l'autel de la chaîne Nord de Shadâ – celui du Garizim biblique – comme un sanctuaire particulièrement saint.
  
« Ils y allaient en pèlerinages spéciaux, tenant à ne s'arrêter à aucun des villages jalonnant la route. Cette coutume a cependant disparu aujourd'hui.
  
« Quelles qu'aient pu être les deux montagnes sacrées des samaritains palestiniens de Naplouse, elles ne furent certainement pas les mont Garizim et Ebal originels. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
  
  
  

mardi 20 août 2019

Les terres promises et le jardin d'Éden

Pour la sixième semaine sidérale :
  
« Dans les traductions conventionnelles, la terre promise par Yahvé à Abram l'hébreux est dite s'étendre du fleuve d’Égypte – nhr mṣrym – au grand fleuve, le fleuve Euphrate – nhr prt – cf. Gn 15, 18.
  
« Contrairement à l'opinion reçue, je suggérerais que le pays indiqué dans le texte hébreu original comprenait le pays historique de Juda, dans l'Asîr géographique, de la région de Jizan au sud jusqu'à la vallée de l'oued Aḍam, dans l'arrière pays de Lith, au nord.
  
« Le fleuve d’Égypte dans cette promesse, n'est certainement pas le Nil, mais le torrent de l'oued 'Itwad, qui prend sa source près de l'actuel village de Miṣrâmah, dans les hautes terres d'Asîr, et forme l'actuelle frontière entre la région de Jizan et le Rijal Alma'.
  
« Ce pourrait être l'oued Liyad, qui sépare la région de Jizan du Yémen, et où un village nommé Maṣram – mṣrm – se trouve toujours.
  
« Dans la vallée de l'oued Aḍam, qui fait partie de la principale vallée de la région de Lith, se trouve un village nommé Firt – ṕrt – et un autre appelé Farat, ce qui me conduit à suggérer que la promesse de Yahvé à Abram devrait être lue comme suit :
  
« À vos descendants je donnerai ce pays, du torrent de Miṣrâmah ou [ de ] Maṣram jusqu'au grand torrent – h-nhr h-gdwl – le torrent [ de ] Firt ou [ de ] Farat ; celui-ci étant l'oued Aḍam et non le fleuve Euphrate. »
  
[ ... ]
  
« Le pays promis à Abram et à ses descendants hébreux était naturellement inhabité. La promesse de Yahvé dénombra les habitants – dix [ peuples ] [ ... ] [ dont ] les noms [ ... ] subsistent comme nom de lieux dans différentes parties d'Asîr [ ... ] – cf. Nb 15, 19-21 :
  
[ Les Qénites, les Qenizzites, les Qadmonites, les Hittites, les Perizzites, les Rephaïm, les Amorites, les Cananéens, les Girgashites et les Jébuséens.] »
  
[ ... ]
  
« Selon la Genèse, c'étaient les terres de ces [ dix ] anciennes tribus d'Arabie occidentale qui furent promises par Yahvé à Abram et à ses descendants.
  
« Ces mêmes terres étaient aussi comprises dans le territoire promis par Yahvé à Moïse, qui n'était en fait pas plus petit que celui promis à Abram, comme on l'a cru jusqu'à présent, mais au contraire plus grand – cf. Nb 34, 1-12.
  
« Il comprenait le pays de Canaan dans sa totalité, incluant l'Asîr intérieur aussi bien que côtier, ainsi que la région de Taif dans le Hedjaz, des côtes de la mer Rouge au bord du désert d'Arabie centrale. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieLa Terre promise (1985)
  
« Tout ce que nous apprenons [ dans Gn 2, 8-14 ; 3, 24 et 4, 16 ] sur la localisation géographique de l’Éden peut se résumer [ en six points ] :
  
- « [ Premièrement ] l’Éden était à l'Est du pays de l'auteur du texte biblique [ ... ] qui était le pays de Juda, sur la côte d'Asîr.
  
[ « Le Seigneur planta un jardin – gn – dans l'Éden, à l'Est [ ... ]. Un fleuve – nhr – sortait de l’Éden pour arroser le jardin, et il s'y divisait pour former quatre [ têtes ] – r'šym – [ à la place des bras ]. » – cf. Gn 2, 8 et 10. ]
  
- « Deuxièmement, Éden et son jardin étaient situés dans un réseau hydrographique comprenant quatre affluents reconnus, identifiés par leurs noms.
  
[ « Le nom de la première [ tête du fleuve ] est Pishôn – pyšwn – qui coule dans le pays d'Havila – wylh – [ ... ].
  
« Le nom de la deuxième [ tête du fleuve ] est Gihôn – gywn – qui coule dans le pays de Kush – kwš.
  
« Le nom de la troisième [ tête du fleuve ] est [ le Tigre ] – dql – qui coule à l'Est de [ Assur ] – 'šwr. La quatrième [ tête du fleuve ] c'est [ l'Euphrate ] – prt » – cf. Gn 2, 11, 13 et 14. ]
  
- « Troisièmement, le jardin – gn – d’Éden – 'dn – s'étendait en aval d’Éden, arrosé par un cours d'eau qui coulait hors – y' – d’Éden [ cf. Gn 2, 10 ].
  
[ «  Le jardin biblique d’Éden était-il un bois sacré – un lieu de culte pour l'adoration d'un dieu de la vie et d'un dieu de la connaissance – avant de devenir le jardin de Yahvé ? Les preuves toponymiques dont on dispose vont certainement dans ce sens. [ ... ] » ]
  
- « Quatrièmement, le jardin était associé à deux arbres ayant une signification particulière, l'un étant l'arbre de vie – yym – et l'autre l'arbre de la connaissance – d'h.
  
[ «  Quant à l'arbre de vie et à l'arbre de la connaissance dans le jardin, ils étaient certainement des arbres sacrés voués aux dieux locaux anciens.
  
« L'actuel village de Âl iyah – 'ly – sur l'oued Bishah, porte toujours le nom [ oublié ] d'un dieu de la vie [ al-ayy ] d'Arabie occidentale [ ... ]
  
« L'actuel village de Âl Da'yah – 'l d'y – dans les montagnes à l'Ouest de l'oued Bishah, a gardé aussi jusqu'à ce jour le nom [ oublié ] d'un dieu de la connaissance [ du bien et du mal ] [ al-aqq ] d'Arabie occidentale. » ]
  
- « Cinquièmement, deux chérubins [ des prêtres ] – krbym – furent mis en faction à l'Est du jardin d’Éden pour garder l'accès de l'arbre de vie – cf. Gn 3, 24.
  
[ « Au Sud-Est de l'oued Bishah se trouve l'oasis de al-Qarban – qrbn. Il [ pourrait ] s'agir des chérubins postés à l'Est du jardin d’Éden après qu'Adam et Eve eurent été bannis. Dans le contexte de cette histoire [ ... ] le mot – h-krbym – [ pourrait ] signifier les prêtres. » ]
  
- « Sixièmement, à l'Est de l’endroit où se trouvait Éden s'étendait le pays de Nod – nwd – cf. Gn 4, 16.
  
[ « À l'Est du confluent de l'oued Bishah, dans les environs de l’Éden biblique, se trouve un pays de Nod [ ... ]. C'est la bande de désert pastoral brulé qui sépare l'intérieur [ de ] l'Asîr de l'Arabie centrale.
  
« Au-delà de ce pays de Nod, il n'y a rien qu'une désolation sans fin – soit un désert de pierres, soit l'étendue morte de l'Empty Quarter – cf. Philby in Arabian Highlands (1952). » ] »
  
[ ... ]
  
« On peut en déduire que le jardin d’Éden était dans une région d'oasis bien arrosées, entre le pays de Juda, en Asîr côtier, et une région intérieure appelée nwd.
  
« Il paraît évident à la lumière d'une identification des quatre fleuves d’Éden que cette région n'ait pu être que le bassin de l'oued Bishah :
  
« 1. Le Pishôn pyšwn – coulant dans le pays d'Havila – wylh – où il y a de l'or. C'est aujourd'hui l'oued Tabâlah, le plus occidental des affluents du Bishah. L'oued tient son nom actuel de l'une des nombreuses oasis jalonnant son cours.
  
« Son nom biblique subsiste dans celui du village de Shûfân – šṕn – près de sa source, dans les hauteurs de Nimas. [ ... ] Havila [ ... ] est l'actuel l'actuel awâlah – wlh – dans les hauteurs de la région de Ghamid, au Nord de Nimas. [ ... ]
  
« 2. Le Gihôn – gywn – coulant dans le pays de Kush – kwš. C'est le cours principal de l'oued Bishah, comme on l'appelle aujourd'hui, l'un de ses principaux affluents s'appelant toujours l'oued Jûḥân – ǧḥn.
  
« Cet oued est situé entre Khamis Mushait et Abha, où se trouve aussi un village du nom de Âl Jâḥûn – ǧḥn. Le nom actuel de l'oued Bishah vient du village [ qui porte son nom ] près de la jonction des principaux affluents du système [ hydrographique ] [ ... ]
  
« 3. Le dql, traditionnellement considéré comme le Tigre mésopotamien. [ ... ] Aujourd'hui, [ son ] nom subsiste dans celui du village de Âl Jadal – ǧḥdl – dans les hauteurs de Sarat 'Abidah, où l'on trouve les hautes eaux de l'oued Tindaḥah.
  
« Sarat 'Abidah est situé au Nord-Est de Khamis Mushait, et l'oued Tindaḥah rejoint le cours principal de l'oued Bishah au Nord de Khamis Mushait. À l'époque biblique, l'oued Tindaḥah a dû s'appeler dql, d'après le nom du village où il prend sa source. [ ... ]
  
« 4. Le prt, traditionnellement pris pour l'Euphrate, n'a pu être que l'actuel oued Khârif, qui sort des hauteurs de la région de Tanumah, au Nord d'Abhâ, et qui est l'un des principaux affluents de l'oued Bishah.
  
« Son nom biblique – prt – a dû venir du nom d'un village situé près de sa source, appelé aujourd'hui al-Tafrâ' – ṭṕr. [ ... ]
  
[ ... ]
  
« Selon le récit de la Genèse, le fleuve – nhr – de l’Éden se divisait en quatre grands cours – r'šym – dans les environs de l’Éden et de son jardin.
  
« En réalité, le r'šym biblique subsiste dans le nom de l'oasis de Rawshan – rwšn – situé près de l'endroit où l'oued Tabâlah – le Pishôn – se jette dans le cours principal de l'oued Bishah.
  
« À une courte distance en amont de Rawshan le long de l'oued Tabâlah, se trouve une autre oasis nommée 'Adanah – dn – portant jusqu'à aujourd'hui le nom biblique d’Éden – 'dn.
  
« L'oasis de Junaynah – ǧnyn – ne se trouve pas loin en aval de Rawshan, irrigué par les eaux qui coulent de 'Adanah. Cela peut sembler mystérieux mais c'est lui : le jardin d’Éden, pas moins, et subsistant sous son nom. »
  
[ ... ]
  
« Il faut remarquer [ ... ] que le Coran ne parle pas d'un jardin de l’Éden, mais de jardins de l’Éden, au pluriel, et aussi de fleuves, pas d'un seul fleuve, coulant sous eux. [ ... ]
  
« Un texte raconte [ al-Isrâ' ] que la plupart des gens dirent à Mohammed qu'ils ne voulait pas reconnaître sa mission religieuse à moins qu'il ne pût démontrer qu'il avait à sa disposition un jardin de palmiers et de vignes avec des rivières coulant à flots – cf. S 17 V 90 et 91.
  
« Dans un autre texte [ al-Furqân ] des gens se demandaient comment Mohammed pouvait prétendre être un prophète alors qu'il mangeait de la nourriture ordinaire, circulait sur les marchés et n'avait pas de jardin particulier pour lui fournir sa nourriture – cf. S 25 V 7 et 8.
  
«  Nous ne connaissons directement qu'un seul de ces jardins sacrés de l'ancienne Arabie occidentale, dont le jardin d’Éden biblique et ses chérubins sont le prototype. Il existait encore dans les premières du VIIe siècle [ après ] J.-C.
  
« C'était le jardin du grand prêtre Maslamah de Yamamah, monothéiste arabe, contemporain mais non disciple de Mohammed . Il s'appelait Ḥadîqat ar-Raḥmân [ le Miséricordieux ] ar-Raḥmân – rḥmn – étant le nom du dieu unique dans certains cultes monothéistes pré-islamique. [ ... ] » – cf. S 17 V 110.
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieUn voyage à l’Éden (1985)
  
« Invoquez Allâh ou invoquez ar-Raḥmân.
Quel que soit le Nom par lequel vous L'invoquez,
Il porte les plus beaux noms. »
  
al-Isrâ' – le Voyage nocturne
  
  
  

jeudi 15 août 2019

Jérusalem et Tirça

Pour la cinquième semaine sidérale :
  
« Le Cantique des Cantiques n'est en aucun cas le seul exemple de l'art populaire des montagnes de [ la province de ] Jizan que l'on trouve dans la Bible hébraïque. Il y en a un autre dans les psaumes attribués aux fils de Corébny qr [ ... ].
  
« [ ... ] Ces fils de Coré étaient une tribu de l'arrière-pays montagneux de Jizan. Leur nom survit ici jusqu'à ce jour dans celui du village de al-Qarah – qr – dans le djebel Faifa, et de al-Qarḥân – qrḥn – dans le djebel Bani Malik, ce dernier nom étant l'équivalent arabe de qrḥym [ ... ] signifiant le peuple de qrḥ ou la tribu qrḥ.
  
« Les textes du Cantique des Cantiques comme je l'ai déjà mentionné ont dû être compilés non pas à l'époque de Salomon, mais sous ses successeurs.
  
« En fait, une preuve suggère que les chants ont dû être rassemblés quelque temps après sa mort et la division du royaume, quand ses descendants régnaient comme rois de Juda à Jérusalem, alors que leurs rivaux, les rois d'Israël, résidaient à Tirça.
  
« Dans le vers qui dit : « Tu es belle [ ... ] comme Tirça, charmante comme Jérusalem [ effrayante comme al-Janâdil » – les montagnes et les collines de l'arrière-pays de Jizan étant vraiment majestueuses dans leur sauvage beauté ] la mention parallèle des deux noms dans une seule phrase indique une reconnaissance de l'égalité de statut entre les deux villes.
  
« Une telle égalité de statut ne pouvait pas exister du temps de Salomon, alors que Tirça n'était qu'un endroit peu connu dans les hauteurs de Ggamid [ ... ] tandis que Jérusalem était la capitale du « Tout Israël ». »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible en ArabieChants des montagnes de Jizan (1985)
  
« Bien que sa capital fût établie à Sichem [ al-Qâsim – qsm – dans l'arrière-pays de Qunfudhah – Jéroboam semble avoir aussi résidé de temps à autre à Tirça, au-dessus d'un lieu appelé Gibbetôn – cf. 1 R 14, 17 et 16, 15.
  
«  Gibbetôn – gbtwn – a dû être l'un des villages de ce qui est aujourd’hui la chaîne de al-Naqabatnqbt – sur les hauteurs de Ghamid. Plus haut au Nord, se trouve un hameau du nom de al-Zîr – zr – qui a pu être Tirça.
  
« Cette région est particulièrement riche en restes archéologiques. Les rois d'Israël, qui ont succédé à Jéroboam, ont établi leur capitale d'abord à Tirça, puis à Jezraël – l'Esdraelon de la Septante grecques – puis [ à ] Samarie, cette dernière [ ... ] étant une ville qu'ils bâtirent eux-même près de Jezraël [ ... ] – cf. 1 R 15, 33 ; 18 , 45 et 20, 43.
  
« Jezraël – yzr' 'l [ ... ] – est sûrement l'actuel Âl al-Zar'î – 'lzr' – en aval de l'oued Al-Ghayl, assez près au Sud-Est de Qunfudhah. D'où il apparaît que la célèbre plaine de l'Esdraelon, loin d'être la dépression séparant la Palestine de la Galilée en Syrie, n'a pu être que l'ancien nom de l'oued Al-Ghayl.
  
« hemer – šmr – propriétaire originel de la montagne sur laquelle Samarie – [ ... ] šmrwn – fut construite, ne fut sans doute pas du tout un individu, mais une tribu dont le nom subsiste en Arabie occidentale jusqu'à aujourd'hui avec les Shimrân – šmrn.
  
« L'actuel territoire des Shimrân comprend l'arrière-pays de Qunfudhah et s'étend à travers l'escarpement et la ligne de partage des eaux jusqu'à l'oued Bishah.
  
« Samarie était sûrement l'actuel village de Shimrân, dans l'arrière-pays de Qunfudhah, un peu plus haut que Âl al-Zar'î ou Jezraël. Shimrân s'élève effectivement sur une montagne. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Israël et la Samarie (1985)
  
« La capitale de Salomon – Jérusalem – a dû se situer quelque part [ entre Beersheba – sur le site de l'actuel village de Shabâ'ah – šb'h – dans les hautes terres d'Asîr, près de la ville de Khamis Mushait – et Dan – sous le nom du village de Danâdinah, dans les basses terres de Zahran, au sud de l'oued Aam ] plus vraisemblablement là où se trouve aujourd'hui un obscur village nommé Âl Sharîm – 'l šrym – près de la ville de Nimas, le long de la crête du Sarat d'Arabie occidentale. » [ ... ]
  
« Après la mort de Salomon, son royaume du Tout Israël fut divisé entre ses descendants, qui continuèrent à régner à Âl Sharîm comme rois de Juda ; une autre lignée de monarque se baptisèrent à l'évidence rois d'Israël.
  
« En fin de compte, ces derniers établirent leur capitale [ à ] Samarie – [ ... ] šmrwn – que j'ai identifiée comme le village de Shimrân – šmrn – dans les basses terres de la région de Qunfudhah, en bas du Sarat.
  
« Depuis leur capitale, les rois d'Israël contrôlaient unterritoire qui allait jusqu'aux régions nord du territoire qui allait jusqu'aux régions nord du territoire de Juda jusqu'à la région de Taif. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Jérusalem et la cité de David (1985)
  
« Le trait distinctif de l'Asîr est une bande de hautes terres appelées Sarat – al-Sarât – d'une hauteur de mille sept cents à trois mille deux cents mètres, formant la bordure occidentale du plateau arabe du Nadjd, entre Taif et la frontière du Yémen.
  
« Au Nord de Taif, le plateau arabe s'achève par les montagnes basses et les collines du Hedjaz, qui s'élèvent entre mille deux cents et mille cinq cents mètres.
  
« Au Sud de Taif, il s'arrête cependant de manière plus abrupte avec ce que l'on appelle l'escarpement d'Arabie occidentale.
  
« C'est une dénivellation d'environ cent mètres, de quatre-vingts à cent vingt kilomètres de la côte de la mer Rouge à l'intérieur des terres, s'étendant à quelque sept cents kilomètres de Taif au Nord et se perdant dans les hautes montagnes du Yémen du Sud.
  
« Le Sarat atteint son point culminant au-dessus de cet escarpement près de Abhâ [ dans la province d'Asîr ] ; plus au Sud, l'escarpement disparaît peu à peu à quelque distance de la ville de Dhahrân – ahrân al-Ǧanûb.
  
« Au Nord, le Sarat s'arrête à Taif, à l'Est de La Mecque, relié vers [ le ] 21° Nord à la chaîne du Taif. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible en ArabieLe pays d'Asîr (1985)
  
« Un jour, l'archéologie confirmera peut-être cette identification de la Jérusalem biblique à l'actuel village de Âl Sharîm, dans les hautes terres de Nimas.
  
« Il est pourtant certain que la Cité de David, qui est aujourd'hui Umm amdah – 'm mdh – dans le Rijal Alma', n'était pas la Jérusalem que nous croyions mais une autre ville.
  
« Comme je l'ai mentionné plus haut, la Cité de David fut construite comme forteresse pour garder les accès méridionaux du royaume de David.
  
« Âl Sharîm, la Jérusalem de David, n'était pas seulement une forteresse de montagne, mais occupait une position centrale entre l'oued Aam et, au Nord, la région de Taif, au Sud, le Rijal Alma', puisque le territoire du royaume s'étendait entre les deux zones.
  
« Elle était donc idéalement adaptée pour servir de capital à David. Il faudrait aussi noter que la localisation de la ville le long de la grande route principale à l'Est de l'escarpement d'Asîr la relie en plusieurs points aux pistes de caravanes vers l'Est aussi bien qu'à la piste côtière vers l'Ouest.
  
« Cette grande route existe encore aujourd'hui comme principal axe de communication dans la région. Une fois établi dans cette Jérusalem, David ne régna plus seulement sur Juda, mais sur « Tout Israël » comme le fit après lui son fils, Salomon – cf. 2 S 5, 5. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible en Arabie – Jérusalem et la cité de David (1985)
  
« David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi
et il régna quarante ans :
  
À [ Khirbân – brwn – dans la région de Majaridah ]
il régna sur Juda sept ans et six mois
  
et à [ Âl Sharîm – 'l šrym – près de la ville de Nimas ]
il régna trente-trois ans sur Tout Israël et sur Juda. »
  
II Samuel 5, 4 et 5
  
  
  

mardi 13 août 2019

La souche hébraïque

Pour la quatrième semaine sidérale :
  
« Pour mieux comprendre ce que les Hébreux étaient à l'origine, on peut examiner l'histoire d'Abraham dans la Genèse, où ce patriarche apparaît sous deux noms ; Abram – 'brm – [ jusqu'au chapitre 17 ] et Abraham – 'brhm – à partir [ du chapitre 18 ].
  
« Sans se soucier de savoir si Abram et Abraham étaient la même personne, l'histoire de la Genèse les traite comme tels. Dans [ Gn 14, 13 ] ce patriarche, considéré comme l'ancêtre des Israélites et d'autres peuples alliés, est appelé Abram l'Hébreux'brm h-'bry.
  
« On dit aussi qu'il vivait dans les bois de Mambré – b-'lny mmr. On décrit ce même Abram comme vivant dans les bois de Moré – mwrh – dans [ Gn 12, 6 ] et dans les bois de Mambré dans [ Gn 13, 18 ].
  
« Ces derniers bois apparaissent également comme demeure d'Abraham dans [ Gn 18, 1 ] juste là où se produit le changement de nom du patriarche. »
  
[ ... ]
  
« Tous les peuples d'Israël étaient-ils à l'origine des hébreux, ou des peuplades tribales des régions boisée de l'Asîr ? Probablement pas.
  
« Parmi les douze fils d'Israël, considérés comme les ancêtres éponymes des douze tribus d'Israël [ ... ] on ne parle distinctement dans la Genèse que de Joseph comme d'un Hébreux [ ... ] – cf. Gn 39, 14-17 et 41, 12.
  
« Aucun de ses frères n'est désigné comme hébreux, même si on en parle collectivement ainsi – cf. Gn 43, 32. » [ ... ]
  
[ ... ]
  
« La prééminence de l'élément hébreux parmi les Israélites est indiquée par le rôle dominant donné à Joseph parmi ses frères, une fois qu'ils eurent émigré vers le territoire de Mirâmah [ près d'Abhâ ] ou [ de ] Mar [ dans la vallée de l'oued Bishah ] – [ mrym ].
  
« Une fois établis là, tous les frères israélites et leurs descendants furent reconnus comme hébreux – cf. Gn 43, 32. Ex 1, 15-19 ; 2, 6-13 et 21, 2 – et leur Dieu Yahvé considéré comme le Dieu des Hébreux [ ... ].
  
« Après l'apparition des Israélites comme communauté politique, cependant, le terme hébreux ne fut employé qu'occasionnellement pour les désigner, invariablement pour les distinguer ethniquement des autres peuples parmi lesquels ils vivaient ou se trouvaient – 1 S 4, 6-9 ; 13, 3-19 et 14, 11 [ ... ]. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieLes Hébreux des forêts d'Asîr (1985)
  
« Joseph – yws – l'arabe Banû Yûsûf – ys – porte toujours le même nom aujourd'hui. Il y a aussi un village nommé Âl Yûsuf – 'l yws – dans les hauteurs du pays de Ballasmar, en Asîr central.
  
« Le nom subsiste aussi sous une forme arabisée, Asfâ' – 's – nom d'un village sur les hauteurs d'Asîr et aussi d'un autre village près de Ghumayqah, dans l'arrière-pays de Lith, où le pays tribal de Joseph paraiît s'être trouvé [ ... ]. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabiePreuve onomastique concernant les douze tribus d'Israël en Arabie occidentale (1985)
  
« D'ailleurs, parmi les douze tribus d'Israël, celle de Joseph existait, selon le texte [ biblique ] en deux branches : Éphraïm – 'prym – et Manassé – mnsh.
  
« De manière assez étonante, l'actuelle tribu d'Arabie occidentale de Banû Yûsuf s'appelle de fait les Deux Branches – [ en ] arabe al-Far'ayn.
  
« Le nom tribal Éphraïm subsiste en Arabie occidentale dans Fîrân – rn – et Manassé dans Mansî – mns. » [... ]
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabieIsraël et la Samarie (1985)
  
« Éphraïm – 'prym [ ... ] – comme nom tribal arabe moderne, nous avons Fîrân [ ... ]. Le territoire d'Éphraïm devait se trouver sur l'oued al-Malâah, dans le district de Bani Shahr, sur le versant maritime d'Asîr, où un village nomé Wafrayn – wryn [ ... ] – existe toujours.
  
« Manassé – mnsh – comme nom de tribu arabe, le nom subsiste dans celui de Mansî – mns.
  
« Il y a un village nommé Mansiyah – mnsyh – près de Sabya, dans la partie nord de la région de Jizan ; un Munshâh – mmšh – dans la région de Ballasmar ; un Mamshâh – mmšh [ ... ] – dans la région de Qunfudhah ; également un Manshiyyat al-Far', dans la région de [ la province de ] Bâah, dans le nord de l'Asîr.
  
« La principale concentration de Manassé parait avoir été fort proche de celle d'Éphraïm. »
  
Cf. Kamal Salibi – La Bible est née en ArabiePreuve onomastique concernant les douze tribus d'Israël en Arabie occidentale (1985)