dimanche 30 avril 2023

Le nombre des sphères célestes

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« Lorsque les éléments simples nous furent dévoilés, nous trouvâmes que les [ vingt-huit ] lettres [ arabes ] se répartissent selon quatre degrés :

- Les [ trois ] lettres dont le degré comporte sept sphères célestes : l'Alif, le Zây et le Lâm [ qui compose le mot « Azâl » de l’Éternité et qui comprend le Pôle ] ;

- Les [ trois ] lettres dont le degré comporte huit sphères [ célestes ] : le Nûn, le Sâd et le Dâd  [ qui comprend l'un des quatre piliers ] ;

- Les [ quatre ] lettres dont le degré comporte neuf sphères [ célestes ] : le 'ayn, le Ghayn, le Sîn et le Shîn ;

- Les [ dix-huit ] lettres dont le degré comporte dix sphères [ célestes ] : le reste des [ vingt-huit ] lettres de l'alphabet [ arabe ] [ semblables aux mansions sidérales du cycle lunaire. ]

« Chacune de ces lettres est constituée à partir de dix sphères célestes, de même que les précédentes le sont à partir de neuf, huit ou sept sphères – ni plus ni moins. »

« Le nombre des sphères célestes qui sont les éléments simples dont nous venons de parler et à partir desquelles les lettres sont « existenciées » est de « 261 ».

« (3 x 7) + (3 x 8) + (4 x 9) + (18 x 10) = 21 + 24 + 36 + 180 = 261 »

« Le degré [ du ] septénaire des lettres et ses lettres [ ... ] correspond à la Présence divine qui impose la Loi.

« Le degré [ de ] l'octénaire des lettres et ses lettres [ ... ] représente dans le monde des Lettres ce qui est le propre de l'Homme [ en temps que représentation de la Présence divine. ]

« Le degré [ du ] nonénaire des lettres et ses lettres [ ... ] [ représente dans le monde des Lettres ce qui ] est le propre des djinns.

« Quant au degré [ du ] décénaire – le second hiérarchiquement [ entre la Présence divine le propre de l'Homme ] et comportant le reste des lettres, il [ représente dans le monde des Lettres ce qui ] est le propre des anges. » [ ... ]

Cf. La hiérarchie des lettres au deuxième chapitre de la première section de la première partie des « Futûhât » du Sheykh al-Akbar traduit par Denis Gril dans La science des lettres (1988)

C'est au nombre des sphères célestes (261) que se rapportent les théophanies qui n'ont pas été attribuée aux cycles de la décade (300) et du Janus (60), à leurs mois (12) et à leurs semaines (52) ou à leurs jours complémentaires (6) – « 360 + 5 = 364 + 1 ».

Comme celles des jours complémentaires (6) et de leurs bissextiles (2) ont été ramenées à trois – Prime (2), Tiers (1) et Quinte (2) – en rendant compte du nombre des jours du Sabbat (80), le nombre des théophanies ne saurait dépasser ici « 688 ».

« 261 + 300 + 60 + 12 + 52 + 3 = 688 »

« La manifestation du secret de l’Éternité dont il est question à propos du « Nûn » [ l'un des quatre piliers ] est encore mieux achevée et établie dans le « Sâd » et le « Dâd » [ qui complètent le degré de l'octénaire ] grâce à l'existence en eux d'un cercle parfait.

« Ainsi les réalités essentielles du « Alif », du « Zây » et du « Lâm » propres [ à la seigneurie du divin ] se ramènent à celles du « Nûn », du « Sâd » et du « Dâd » propres au serviteur.

« Le Vrai divin se retrouve ainsi qualifié de secrets qu'il nous a été interdit de dévoiler dans les livres » [ qui nous font part de leurs théophanies. ]

Cf. Sur la lettre « Nûn » au deuxième chapitre de la première section de la première partie des « Futûhât » du Sheykh al-Akbar traduit par Denis Gril dans La science des lettres (1988)

Une fois que les jours complémentaires ont été distribués au gré des saisons, la réalité perpétuelle qui rend compte de leurs nombres se coordonne sur le dixième jour du Janus qui est le Lundi de l'Apocatastase.

L'axe des 16 semaines de 112 jours de la période hivernale qui fait face aux 36 semaines de 252 jours de la période estivale correspond alors au 17 janvier dans la migration des jours complémentaires vers le Solstice d'hivers (5) et l’Équinoxe du printemps (2).

Par ailleurs, ces dix-sept se retrouvent entre le Mercredi de la Chandeleur des trente-six chandelles qui suivent celui du Solstice et les Prémices des trente-six qui précèdent l’Équinoxe – donc entre le trente-troisième et le cinquantième jours du Janus.

Ces jours qui correspondent théoriquement à la fin de l'hibernation et au début de la végétation que nous mettons en rapport avec une période de jeûne se retrouvent dans le second mois du Janus où ils aboutissent au Samedi de l'Anabase.

Ainsi le jour du Solstice d'hiver et celui de la Chandeleur se retrouvent un Mercredi au centre des jours de la Semaine tandis que ceux de la Catabase et de l'Anabase se retrouvent un Samedi qui est celui du Sabbat pour la Toussaint et la Parentelle.

C'est au Lundi du Solstice d'été qui faut faire correspondre celui de l'Apocatastase sur son Axe qui correspondrait à celui de l'étoile Sirius sous une latitude qui lui servirait de portique ; c'est du moins ce que nos ancêtres tenaient pour assuré.

On doit donc tenir le Jeudi de l’Équinoxe d'automne comme esseulé du point de vue des sept jours remarquables tandis que celui du printemps et son double sont tenus en dehors du décompte des jours de la Semaine comme le sixième des jours complémentaires.

Et Dieu est plus savant qui a remis les soixante jours du Janus en correspondance avec les six mille lunaisons synodiques du Phénix de l'Ancien des jours en les écartant de leurs décompte ce sont les cinq premiers jours complémentaires qui sont écartés.

   

    

samedi 29 avril 2023

Le moine de Padoue

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L'usage que le pape Clément XV tire de la Prophétie du moine de Padoue nous permet de préciser un certain nombre de conclusions.

Cette prophétie ne serait qu'un codicille du XVIIIe siècle (1740) qui amende la Prophétie des papes que nous datons du XVIe siècle.

Nous datons la Prophétie des papes de décembre 1587 pour l'axe au milieu du signe mentionné par la devise pontificale (73) du pape Sixte Quint et de septembre 1590 pour le commentaire originel d'Alphonse Ciacconius.

Si la Prophétie du moine de Padoue montre les limites de son efficience après le pontificat de Saint Pie X, elle démontre aussi une adhésion pontificale à ce codicille pendant 174 ans – entre 1740 et 1914.

Et donc un retour à la norme sous le pontificat du pape Pie XI entre 1922 et 1939 pendant 17 ans ; ce qui fait déjà près de deux siècles (174 + 17).

L'adhésion à ce codicille est évidement une pétition de principe pour la prophétie qui la soutient – celle des papes que seuls Léon XII et Léon XIII ont explicitement soutenu par ailleurs :

Léon XII avec la reconstruction de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs – l'une des quatre basiliques majeures de Rome – et Léon XIII dans le choix de sa devise pontificale qui est celle de la Prophétie des papes.

Notons encore que Léon XIV dans la Prophétie du moine de Padoue correspond à Benoît XVI qui lui aussi revient vers la norme pendant près d'une dizaine d'année comme pape émérite ; ce qui fait alors à peu près deux siècles (174 + 17 + 9).

Les deux prophéties – celle des papes et celle de Padoue – coïncident finalement sur le nom et sur la devise du pape émérite qu'elles désignent comme « Pierre le Romain » – seul nom fourni par les devises pontificales de la Prophétie des papes.

La Prophétie du moine de Padoue nous montre aussi que la confusion des deux dernières devises (112 et 113) est déjà acquise au milieu du XVIIIe siècle ou qu'elle ne pense pas devoir nommer celle (112) qui correspond à l'antipape François.

Précisons enfin que le moine de Padoue ne peut évidement pas être Saint Antoine – identification qui n'est guère possible qu'en attribuant la Prophétie des papes à Saint Malachie comme l'indique Arnold de Wyon dès 1595.
   

Le moine de Padoue

La Prophétie des papes

Ô quel messager de paix de la gloire de l’olivier du Seigneur !
Ô quel protecteur tout rempli de bonté !
Le pape Léon XIV
– monarque énergique –
glorieux règne.

[ 111 ]

[ de ] Gloria olivæ.

[ 112 ]

In p [ er ] secutione extrema
[ S.acræ R.omanæ E.cclesiæ ]
sedebit.

Dans cette désolation suprême du monde siégera Pierre le Romain, dernier pontife du vrai Dieu. Rome criminelle sera détruite et le juge redoutable jugera triomphant toutes les nations.

Petrus Romanus qui pascet oves in multis tribulationibus ; quibus transactis civitas septicollis diruetur & Judex tremendus judicabit populum suum. Finis.

[ Colophon ]

Quæ ad Pontifices adjecta, non sunt ipsius Malachiæ, sed R. P. F. Alphonsi Giaconis, Ord. Prædicatorun, huius Prophetiæ interpretis.

   

    

jeudi 27 avril 2023

Le pape mystique de Lorraine

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« Sois le Pasteur bien-aimé de mon Cœur [ dit Jésus au père Michel Collin à qui il vient d'accorder le 7 octobre 1950 sa consécration pontificale ] « Flos florum » : Fleur des fleurs. Bientôt, il n'y aura qu'un seul troupeau et un seul Pasteur. »

« De manière impressionnante [ note la brochure de 1998 ] ce texte fait allusion à la fameuse prophétie ancienne de [ saint ] Malachie.

[ Qu'il est plus raisonnable d'attribuer au commentateur andalou – Alphonse Ciacconius – dont le commentaire s'achève avec la devise d'Urbain VII (74) en septembre 1590. ]

« Ce saint évêque [ d'Armagh en Irlande ] a prédit tous les papes depuis le XIe siècle jusqu'à la fin des temps en attribuant un symbole ou une devise à chaque pontificat.

« Ainsi le titre « Pastor angelicus » – Pasteur angélique – correspond à Pie XII, suivi par « Pastor et Nauta » – Pasteur et Nautonier – indiquant le pontificat de Jean XXIII.

« Et puis vient « Flos florum » – Fleur des fleurs ... ! [ Qu'on attribue à Paul VI ]

« [ La Prophétie du ] moine de Padoue – prophétie non moins fameuse [ que celle des papes ] et connue depuis 1859 [ en France ] attribue un nom de pape à chaque devise [ pontificale ] de [ la Prophétie de saint ] Malachie.

[ Qui existe depuis 1740 et ne décrit que les vingt dernières devises pontificales de la Prophétie des papes en ignorant celle de l'antipape François (112).

Or si de Benoît XIV (93) à Saint Pie X (103) les noms correspondent sans difficulté, celui de Benoît XV (104) mentionne Paul VI, celui de Pie XII (106) mentionne Grégoire XVII et celui de Jean XXIII (107) mentionne Paul VII.

Par conséquent celui de Paul VI (108) mentionne Clément XV, celui de Jean-Paul I (109) mentionne Pie XII, celui de Jean-Paul II (110) mentionne Grégoire XVIII et celui de Benoît XVI (111) mentionne Léon XIV suivit par Pierre le Romain (113). ]

« Après « Pastor et Nauta » suit – selon ce moine inconnu – « Flos florum » pour lequel il donne le commentaire suivant :

« Voici la Fleur des fleurs, voici le Lys couronnant les vertus de sa patrie [ « et les actes très saints prédits dans le Seigneur » ] Notre Très Saint Père Clément XV. Toi, Rome [ « sa fille » ] vénère ce Roi de Paix » [ en identifiant « la France [ au ] royaume du Lys » ].

Cf. La revue héraldique du 25 mars 1859 dans L'élu du Ciel (1998)

Le pontificat de Clément XV rend à celui de Pie XII une coloration que ne donnent ni ses laudateurs qui en font un parangon de la tradition ni ses détracteurs qui en font un collaborateur du fascisme.

Sa tonalité est à la fois mystique et rénovatrice avec une dimension prophétique considérable qu'oblitère par la suite le réformisme conciliaire avec un accent moderniste très édulcorant du point de vue de ses prémices.

Elle sera reprise par Jean-Paul II avec la doctrine du Christ Miséricordieux de sœur Faustine rejetée par le Saint-Office dans les années 1960 quand elle s'identifiait avec le troisième Secret de Fatima que Paul VI devait renoncer à divulguer.

Ainsi Clément XV va-t-il suppléer pendant une dizaine d'année à cette Église défaillante jusqu'à sa mort le 23 juin 1974 tandis que la Sainte Vierge lui révélait « le temps des temps et la fin des fins » de son Secret qu'il datait de 1917.

Suppléance que prolonge après sa mort une théorie de la substitution du pape Paul VI qui imagine le pontife dans un récit parallèle d'où il devrait resurgir à la fin des temps ; comme si la fonction avait créé l'organe qui devait préfigurer celle du pape émérite.

Un Saint Concile devait confirmer à Lyon en 1963 la fondation à Colmar en 1958 d'une Église du Miracle pour la rénovation d'une Église catholique et apostolique fondée par Jésus Christ à qui Clément XV allait rendre son pontificat en 1972.

Le Christ fut alors sacré comme Roi de l'Univers en exaltant une solennité du Christ Roi instituée par Pie XI dès 1925 pour lui rendre le titre grégorien du Souverain Pontife qui préfigurait la renonciation du pape Luciani à la tiare pontificale de 1978.

Ainsi se voyait confirmé la préfiguration du sceau pontifical qui devait désormais pesé sur une sainteté spécifiquement chrétienne que le Padre Pio avait déjà longuement scellé dans le domaine d'une piété spécifiquement franciscaine.

L’Église du Christ Roi se devait d'être humble, sainte, pauvre et ardente comme celle de Rome était sainte, catholique et apostolique mais dont l'ardeur devenue tiède sous l’opulence de ses privilèges aurait manqué d'humilité.

Son transfert lorrain et ses transports mystiques ont pu inspirer la réforme de l'Église catholique mais aussi les conclaves palmariens et du Québec qui en intronisant des papes trahissent l'énigme de Clémery en Meurthe-et-Moselle qui nous a vraiment surpris.

La renonciation épiscopale de saint Boniface – l'évêque de Lausanne et l'ermite de la Cambre – nous avait déjà guidé vers celle du pape Célestin dont la présence discrète à Ixelles semblait tisser un lien lointain avec Benoît XVI.

Celle du père Michel Collin dans les affres de son délire mystique lui fut infiniment plus proche mais c'est au pape romain que revint la lourde tâche d'accomplir le sacrifice : cette église qui renonce à elle-même qui peut encore douter qu'elle fut sainte ?

Il y a ici quelque chose de la triple donation de Jeanne qui confia la couronne du roi de France au Christ pour que Christ couronne son roi : Jésus coiffe son pontife de la tiare pontificale pour que son pontife le coiffe en prévision de son Retour.

Autre curiosité qui précède toutes les autres : l'apparition mariale du 18 septembre 1948 sous le vocable de Notre-Dame de la Lumière qui n'est pas sans rapport avec l'obsession wojtilienne pour les mystères lumineux de la Vierge du Saint-Rosaire.

Il n'y a donc rien qui ne soit impacté depuis cinquante ans par cette curieuse affaire et peut-être y a-t-il là une raison supplémentaire de fixer après l'apostasie la parousie du Christ avec la mort de ce saint prêtre au solstice d'été.

Parousie que la brochure de 1998 consacré à l'élu du Ciel – Clément XV – et à la Mission du pape mystique de Lorraine selon les prophéties et le troisième secret de Fatima qualifie de « Retour imminent et mystérieux de Notre-Seigneur ».

Pour un pontificat de Grégoire XVII qui se prévaudrait de la succession apostolique de Clément XV, il est bien question d'un Concile de l’Église Rénovée qui se serait tenu à Lyon (en 1963), à Saint-Jovite (au Canada) et à Clémery (en Lorraine).

Mais la reddition de 1972 rend peu vraisemblable l'authenticité de la succession de Gaston Tremblay (+ 2011) pour le peu que nous en savons.

   

    

mercredi 26 avril 2023

Les temps fixés

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« Les temps fixés sont des termes et leur statut est celui des termes, tel que tu as pu l'entendre dans Sa parole : « Puis Il décréta un terme et un terme nommé se trouve auprès de Lui ». [ S 6 V 2 ]

« Dieu dit : « Et Nous promîmes à Moïse trente nuits » – ceci est un temps fixé – puis il ajouta : « et Nous les complétâmes par dix autres ; alors le temps fixé par son Seigneur fut accompli en quarante nuits ». [ S 7 V 142 ]

« Nocturne – le temps fixé était donc non manifesté – la raison pour laquelle il avait été fixé étant elle-même non manifestée ; ce qui est signifié correspondant toujours au signifiant.

« La période fut d'abord fixée à trente pour ne pas l'effrayer dès l'abord par quarante [ « Pour que le temps ne lui semble pas trop long ou qu'il ne se préoccupe pas en son secret intime de la mention des quarante ». ]

« Ces quatre dizaine font allusion en effet à la consommation de sa forme corporelle quadriennaire [ sic ] [ Quadriennal ou quadragénaire : qui correspond au premier âge, celui de la jeunesse [ 40 ] qui précède la maturité [ 30 ] après l'enfance. ] ...

« ... ce qui l'aurait grandement affligé. N'objecte pas : « quel rapport entre quatre et quarante ? » Sache que cette forme corporelle repose sur les quatre principes complexe ou les quarante dont les quatre principe sont le fondement.

[ « (1) + (2 x 2) + (3 x 3) + (4 x 4) + (2 x 5) » = « (1) + 4 + 9 + 16 + 10 » = « 40 » pour la série des quatre – Cœur / Trèfle / Carreau / Pique ou (1) n'est manifesté que par la quintessence de la décade. ]

« De même, la forme corporelle ne repose pas sur les quatre principes simples : la chaleur, le froid, la sécheresse et l'humidité mais sur les quatre éléments complexes : l'atrabile, la bile, le flegme et le sang – chacun composé ...

- de chaleur et de sécheresse comme la bile

- de chaleur et d'humidité comme le sang

- de froid et de sécheresse comme l'atrabile

- de froid et d'humidité comme le flegme. »

Cf. Le voyage du temps fixé par Dieu [ pour Moïse ] au § 51 du Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit par Denis Gril (1994)

Autrement dit, les trente nuits correspondent aux voyages de Moïse, de Joseph et de Loth quand ils s'orientent vers celui d'Abraham et les quarante à celui de Noé quand il exprime une totalité qui est celle d'Hénoch – § 52 :

« La promesse nommée « quarante » se trouvait « auprès de Lui ». Les « trente » sont mentionnés pour la raison susdite et les « quarante » signifient ce qui vient d'être dit ou son équivalent. [ Ce que nous disons. ] 

« Ce qui survient après ce temps fixé ne laisse chez le serviteur aucune trace du serviteur : si c'est une conversation, le serviteur devient tout entier l'oreille ; si c'est une contemplation, il devient tout entier l'œil.

« Il n'est plus soumis au statut exigé par son essence, bien que son essence l'exige, mais non pour lui-même.

« Moïse n'ayant pas encore goûté cette station ni contemplé cet état, cette promesse lui semblait nécessairement lointaine. On a dit au sujet de cet état :

« Lorsqu'Il m'apparaît dans Sa théophanie,
tout mon être devient regard ;

s'Il m'appelle,
tout mon être devient ouïe. »

[ et ]

« Celui qui voue à Dieu un culte pur et sincère durant quarante matins,
les sources de la Sagesse jaillissent de son cœur sur sa langue. »

[ selon un « hadîth » attribué au Sceau des prophètes. ]

   

    

vendredi 21 avril 2023

Une proximité vers un éloignement

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Nous arrêtons ici l’évocation des voyages du Dévoilement où les quatre derniers retracent le trivium de la Semaine dans l'autre sens au-delà du quarantième paragraphe quand on suit celui de Loth – § 44 – qui s'oriente à rebours vers celui d'Abraham – § 41.

Orientation à rebours que décrit l'apparence du voyage de l'épreuve où la chute d'Adam est une proximité vers un éloignement qui évoque ce retournement où celui de Joseph – § 46 – et ceux de Moïse – § 50 – s'éloignent par rapport au centre.

Rien n'est laissé au hasard puisque le voyage d'Hénoch – § 32 – occupe ici une position centrale que le quadrivium de la Semaine établit dans sa position sommitale où il préside à une réalisation califale initiée par Adam – § 26 – dans le sens de sa descente.

Le voyage de Noé – § 37 – que la Semaine ignore représente ici une totalité que la quarantaine rapproche de Seth par la similitude qu'elle trace entre le Graal et l'arche ou du Sceau des prophètes par l'expression d'une Sagesse de synthèse.

Ce faisant, Noé occupe la place d'Abraham dans la suite des voyages si l'on se réfère à l'ordre du trivium ascendant qui reste la troisième si l'on suit celui d'Adam en passant par la position sommitale du quadvium descendant.

Tandis que cette position sommitale qui est celle d'Hénoch au centre du Dévoilement rejoint celle d'Isâ au centre de la Semaine dans l'aboutissement de la réalisation califale :
   

[ Nu ] (3)

Idrîs (2)

Dimanche (1)

Ibrâhîm (4) – Lû (5)

Samedi (7)

Lundi (2)

Adam (1)

Yousuf (6)

Vendredi (6)

Mardi (3)

Dâwûd

Mûsâ (7)

Jeudi (5)

Mercredi (4)

'Isâ

[ Nu ]

Le « Nuh » d'en-bas peut-être identifié à l'arche et le « Nuh » d'en-haut à l'arc-en-ciel dans la configuration de la sphère solaire où Hénoch occupe le centre dominical.

Nous gardons ici le sens des rotations hebdomadaires qui suivent la voie ascendante de la réalisation prophétique et la voie descendante de la réalisation califale où l'on voit que les voyages du Dévoilement suivent l'ordre inverse à partir d'Adam.

La permutation du premier paragraphe entre Joseph et Loth par rapport à la suite des voyages n'est sans doute qu'un indice de plus dans l'inversion des mouvements entre les jours de la Semaine et celui du Dévoilement pour les effets du voyage.

Cf. Le dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit pas Denis Gril (1994)

    

     

mercredi 19 avril 2023

La quadrature de l'arche

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« Noé – sur lui la paix – sut qu'approchait le temps de la conjonction astrale que Dieu dans Sa sagesse avait déterminée et provoquée.

« Il vit qu'elle se produirait dans le signe du Cancer dont l'élément est l'eau. C'est dans ce signe changeant et instable que Dieu a créé le monde ici-bas.

« Quand on entra dans ce signe et que l'ascendant de ce monde coïncida avec lui, Dieu voulu par son anéantissement et sa permutation vers [ sa dernière ] demeure, lui conférer un ascendant semblable et stable, le Lion.

« Telle est la sagesse d'un être omniscient. »

Cf. Le voyage du salut dans le § 37 du Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit pas Denis Gril (1994)

Cette sagesse met l'eau et le feu en interaction dans un processus alchimique où le Cancer et le Lion apparaissent dans leurs constellations stellaires comme une conjonction de la sphère zodiacale.

Rappelons que l'eau et la terre sont les éléments constitutifs des êtres formels assujettit à l'humanité tandis que l'air et le feu animent les djinns informes qui empruntent dans cette conjonction les formes que les êtres denses mettent à leur disposition.

« Embarque dans ton arche par le « Bâ » qui est [ celui du ] Nom d'Allâh [ et ] redresse « Alif » [ par ] la réalisation de l'unité entre le « Bâ » et le « Sîn » [ de la « basmala ». ] »

Cf. Le voyage du salut dans le § 39 du Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit pas Denis Gril (1994)

Le « Ba » (2) de la « basmala » qui est le « Alif » couché de l'étendue dans le symbolisme géométrique de la croix est identifié ici à l'arche de Noé dont il a graphiquement la forme quand son point diacritique lui tient lieu de quille.

Le « Alif » que le « tawḥid » – la réalisation de l'unité – doit redresser au centre de l'arche entre le « Bâ » et le « Sîn » de la « basmala » est celui du « Yâ » (10) qui s'identifie à la décade de l'unité et à l'unité du Nom – « Ism » – de Majesté – « Allâh ».

Le « Sîn » (60) qui apparaît alors comme la proue de l'arche dont le « Bâ » est la poupe s'identifie ici à la réalité cyclique dans laquelle se réalise l'unité de la décade représentée par son mât comme dans le symbolisme homérique du Tau franciscain.

Le passage dans le redressement du « Yâ » de la décade à l'unité est aussi pour la réalité cyclique celui du « Alif » (1) et du « Hâ » (5) dans le Nom de Majesté où les tenants du trône représentés par les deux « Lâm » (30) ont le même rapport avec leur valeur.

Et cette valeur est celle « Wâw » (6) dans l'ipséité d'Allâh – « Huwa » – qui restitue avec son « Hâ » (5) la valeur intrinsèque qui unit l'unité à sa décade sous le mât de l'arche.

Mais cette science des lettres qui apparaît ici dans le dévoilement des effets du voyage de Noé va trouver un sens alchimique en correspondance avec une science astrale qui apparaît dans le dévoilement des effets du voyage d'Hénoch.

« L'eau du « four » [ le four de l'athanor ] voilà pour eux [ pour ceux qui refuse la science des lettres ] le four – « at-tannûr » – ...

« ... et il ne comprirent pas qu'il s'agissait de la Lumière – « an-Nûr » – [ qui est qualifiée d'absolue ] à laquelle s'était ajoutée le « Tâ » de l'achèvement – « at-Tamâm » – de la constitution humaine par l'existence du corps.

« La Lumière devint « four » – c'est à dire une lumière accomplie dans le monde du Royaume – la lumière du « tâ » et son lieu de manifestation. »

[ Autrement dit, la Lumière absolue se manifeste comme réalité cyclique avec la rosée du matin sous l'effet d'un échauffement de la nuit à l'aube que ressentent tous les habitants du Royaume dans le creuset de son athanor. ]

Cf. Le voyage du salut dans le § 40 du Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit pas Denis Gril (1994)

« L'interprétation que donne ibn Arabî [ estime Gilliot dans une note de Gril ] coïncide avec celle de [ l'imam ] 'Alî pour qui ce mot [ « at-Tannûr » ] signifiait « l'illumination de l'aurore » – « at-tanwîr al-subh ».

« Selon ibn Arabî [ poursuit Gril ] l'expression coranique « fâra't-tannûr » signifiait métaphoriquement chez les Arabes l'apparition de la clarté de l'aube – « daw'al-fajr ». [ ... ]

« Le verbe « fâra » associe l'eau et le feu [ comme pour la conjonction astrale du Cancer et du Lion ] puisqu'il signifie « jaillir » pour l'eau, « bouillonner » pour la marmite et « rougeoyer » pour [ la chaleur du ] four. »

On retrouve ici la quatrième lettre – le « Tâ » de l'achèvement que nous attribuons au « Tawḥid » – parmi les piliers des fonctions hiérarchiques dans les forme hiératiques des voyelles – le Pôle du « Alif » côtoyé par ses deux imams : le « Wâw » (6) et le « Yâ » (10).

Les trois autres piliers des fonctions hiérarchiques sont le « Kâf » (20) et le « Nûn » (50) du « Kûn » – l'injonction fiat divin – et le « Ḥâ » (8) du « Ḥayy » qui subit ici cette injonction dans le Nom du Vivant. Tandis que le « Tâ » (400) apparaît aussi comme celui du Tau.

Mais ici les deux « nûn » dans le palindrome de la lettre « Nûn » apparaissent aussi sous la forme de l'arche et de l'arc-en-ciel qui reconstituent la sphère solaire dans un macrocosme en correspondance avec celle du « Bâ » (2) au centre de l'axe de la croix.

Cette correspondance avec un microcosme qui convoque une science des lettres syro-phénicienne dans la mystique chrétienne originelle est représentée par son alchimie comme une condensation de la Lumière divine du « Nûn » dans le Nom du « Nûr ».

   

    

lundi 17 avril 2023

Les théophanies du coeur

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« Hénoch – sur lui la paix – sut par la science que dieu lui avait inspirée que Dieu avait lié entre elles toutes les parties du monde et soumis certains êtres à d'autres.

« Il vit que le monde des éléments est réservé aux êtres engendrés.

« Il considéra les conjonctions et les séparations des astres dans les mansions célestes, les différences entre les êtres et les mouvements des sphères, les uns rapides, les autres lents.

« Il sut qu'en réglant sa marche et son voyage sur [ un ] mouvement lent, il faisait entrer le mouvement rapide sous l'autorité de ce dernier ; car [ ces ] mouvements [ sont ] circulaires, non rectilignes ...

« ... et le cycle d'un être petit et rapide doit nécessairement revenir à celui qui est lent.

« Il apprit ainsi – en côtoyant celui qui avance avec pondération – la raison d'être de celui qui va vite.

« Comme Hénoch ne vit tout cela que dans le septième ciel, il y resta trente ans à suivre sa rotation à travers la sphère des constellations du zodiaque. [ « à travers » ou plus exactement « en dedans » ]

« Il se tenait au centre de la rotation exercée par l'intendant de ce ciel [ Saturne ] ainsi que dans la sphère portant la sphère de la rotation et dans la sphère portant les sphères des rotations ; celle que parcourt la sphère des signe du zodiaque.

[ Ce qui laisse à supposer qu'entre le septième ciel et la sphère zodiacale l'astre exerce sa rotation sur la sphère qui supporte celle au centre de laquelle il se tient. ]

« Grâce à ce qu'il avait réalisé comme science en parcourant les degrés de [ la sphère zodiacale ] il reçut une science à la fois totale et distinctive » [ qui lui permit d'anticiper le déluge universel. ] [ ... ]

« Par la suite, Dieu l'éleva dans le haut lieu. [ Celui des constellations ]

« Il descendit [ à partir de là ] dans la sphère du Soleil – la quatrième – au centre des sphères célestes correspondant au cœur [ ce qui l'identifie à Mercure dans la demeure d'Isâ ] ...

« ... car au-dessus se trouve [ les ] cinq régions [ de l'espace sidéral ] et de même au-dessous [ comprenant les régions sublunaire et infernale. ]

« Dieu lui octroya au cour de ce voyage par lequel Il l'éleva vers Lui, la station [ du ] Pôle et la constance [ et ] fit tourner toute chose autour de lui.

« Auprès de lui se réunit [ tout ] ce qui monte et qui descend.

« Ce voyage produisit pour lui comme effet la science du temps et des siècles et de [ tout ] ce qui doit advenir ; or la science du temps est l'une des connaissances infuses les plus sublimes.

« Un autre de ses effets fut la connaissance de la réalité spirituelle [ qui s'attache ] à la nuit et au jour [ avec tout ] ce qui y trouve [ du ] repos. »

Cf. Les § 35 et 36 du Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar consacré au voyage d'Hénoch, celui de la dignité et de l'élévation [ dans la demeure par ] degré.

Ces paragraphes sont par conséquent au cœur du « dévoilement » qui dans la pagination de Gril en compte septante :

« Celui qui – comme Hénoch – voyage vers le monde de son cœur voit le monde angélique le plus grandiose et à lui se manifeste la théophanie du monde suprême de la Toute-Puissance. »

   

    

dimanche 16 avril 2023

Le secret divin

...

« De l'aveu même des Grecs, les Mésopotamiens inventèrent le gnomon, première forme de cadran solaire.

« Cela permit de diviser la journée en douze parties égales, des heures doubles par rapport aux heures modernes, des heures babyloniennes, comme les appelaient les Grec. »

Cf. Éric-Emmanuel Schmitt – La traversée des temps – La Porte du ciel – La Tour (2021)

C'est la deuxième fois que nous trouvons cette assertion – là pour les Chinois et ici pour les Babyloniens – à propos des heures doubles. Ce qui démontre par l'absurde que cette construction fût universelle.

Il ne fait aucun doute que le gnomon du cadran solaire n'est d'aucune utilité pour rendre compte des heures de la nuit et qu'il faut deviser la journée en phases diurne et nocturne avec des heures simples tout à fait modernes depuis la plus haute antiquité.

C'est d'ailleurs la conclusion à laquelle Éric-Emmanuel de chez Schmitt d'en face parvient sans même s'en rendre compte :

« Les Mésopotamiens numérotaient à la fois en base 60 et en différentes autres bases [ qui ont l'air nombreuses mais qui se comptent en base 10 ].

« Nous avons gardé ce comptage mixte [ donc en réalité en bases 6 et 10 ] : ...

« ... nous usons du système décimal pour les calculs généraux [ en arithmétique ] mais pour mesurer la durée, nous utilisons leur système sexagésimal – soixante secondes font une minute, soixante minutes une heure, deux fois douze heures un jour. »

Laquelle durée repose sur trente-six stances par seconde réparties elles aussi en pâmes et en syncopes sur le même modèle que celui des phases diurne et nocturne du cycle de la journée.

Il n'y a pas de symbole plus éloquent pour représenter cette alternance des unes et des autres que le « T'aï Ki » du Yin et du Yang dans le Tao sur le principe duquel s'élabore le Livre du « Yi » – c'est à dire du « Deux ».

« Lorsque fut achevée la construction humaine et assuré son équilibre ... [ « Il s'agit du temps de la création de la terre et de la détermination de ses subsistances durant quatre des jours de l’Œuvre divine : ...

[ Cf. S 41 V 9 et 10 où la terre est créé en deux jours et ses nourritures en quatre jours ]

« ... deux jours pour l'être sensible et essentiel de la terre – l'un pour son extériorité et sa manifestation et l'autre pour son intériorité et son occultation – deux jours pour les subsistances non manifestées et manifestées déposée dans la terre. » ]

« ... et que l'orientation divine produisit l'insufflation supérieure dans le mouvement de la quatrième des sept sphères, ... [ « Il acheva la création des sept cieux en deux jours et inspira à chaque ciel son ordre. »

Cf. S 41 V 12 où les deux luminaires ornent le ciel le plus proche.

Ce qui ne veux pas dire qu'ils s'y trouvent mais qu'ils l'ornent comme les étoiles de la sphère zodiacale s'y aperçoivent quand on les regarde à travers les cieux dont les sphères s'animent au gré du déplacement des corps célestes. ]

« ... cet être nommé « l'homme » en raison de la perfection de son équilibre, reçu – lui seul – le secret divin. Il accéda ainsi aux deux stations – celle de la Forme divine et celle de la lieutenance [ califale ]. »

Nous suivons le début du quinzième paragraphe pour le voyage de la Création [ novatrice ] et de l'Ordre qui précède celui du Coran incomparable dans le Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit par Denis Gril (1994)

Or, le mouvement de la quatrième des sept sphères où l'orientation divine produit l'insufflation supérieure du Secret divin est celui de Mercure où 'Isâ préside le Mercredi au milieu de la Semaine sous l'attribut du Nom de la Lumière divine – « an-Nûr ».

Et comme le mouvement des sphères s'identifie aux circumambulations du « tawaf » autour de la « Ka'ba », nous sommes tenu de revenir vers celles (3) que nous avions retenu dans le décompte des phases qui s'y succèdent – « 42 = 3 x 14 = 6 x 7 ».

Car si la succession des phases dans un décompte semblable à celui des jours pour la Semaine doit correspondre avec les six jours de la Création – compte-tenu du Sabbat qui n'y entre pas – il en faut trois pour y trouver son compte.

La création des cieux n'en prend que deux mais celle de l'homme en nécessite quatre et à partir de là son équilibre réalise la correspondance parfaite de sa lieutenance entre son microcosme et le macrocosme – jusqu'à ce qu'au-delà il décroisse.

« ... deux femmes tiennent lieu d'un seul homme dans le témoignage légal.

« Dieu – exalté soi-Il – dit : « S'ils ne sont pas deux hommes que ce soit un homme et deux femmes parmi les témoins que vous agréerez ; si l'une se trompe, l'autre lui rappellera la vérité » [ S 2 V 282 ]

« La femme – en effet – est une moitié issue de l'homme, deux femmes font deux moitiés, donc une constitution complète, équivalant à un homme. Incomplète est sa création et courbe sa constitution – étant une côte – elle dérive de ce mot. »

[ « Prenez soin des femmes car la femme a été créée d'une côte et la partie la plus courbe d'une côte est sa partie supérieure. Si tu cherche à la redresser, tu la casses ; mais si tu la laisses, elle restera toujours ainsi. » ]

Cf. Denis Gril citant Boukhâri à propos du § 27 sur le voyage de l’épreuve ou [ ... ] de la chute vers le bas et d'une proximité vers un éloignement en apparence dans le Dévoilement des effets du voyage du Sheykh al-Akbar traduit par Denis Gril (1994)

Mais alors si la femme n'est que la moitié d'un homme pourquoi un homme ne serait-il pas que la moitié d'une femme ? Il faut deux hommes aussi pour que l'agrément du témoignage soit recevable.

C'est que l'homme se souvient de ce que la femme ne se souvient pas ou de ce dont elle ne se souvient que difficilement : la conjonction originelle de sa constitution.

Tel est du moins le voyage d'Adam jusqu'à l'insufflation supérieure du secret divin par l'orientation divine dans le mouvement de la quatrième des sept sphères célestes.

Jusqu'au quatrième ciel puisque nous sommes avec Hénoch dans le voyage de l'élévation par degré où celui de l'épreuve est une chute vers le bas et une proximité vers un éloignement en apparence – en apparence seulement.

   

    

vendredi 14 avril 2023

Les voyageurs

...

« Quand Gabriel – sur lui la paix – venait lui apporter le Coran, le Prophète – que Dieu répande sur lui la grâce et la paix – s'empressait de le réciter avant que l'inspiration en ait été décrétée.

« Grâce à la puissance de son dévoilement, il avait l'intuition de ce qu'apportait Gabriel, le récitait, et sa langue en hâtait la venue, à la manière d'un des nôtres, doué de dévoilement, qui perçoit ta pensée et la dévoile.

« Ce fait admis par la plupart des hommes convient d'autant mieux au Prophète. Mais son Seigneur lui inculqua la convenance spirituelle et la rendit excellente en lui.

« Aussi lui dit-Il : « Ne hâte pas la venue du Coran avant que l'inspiration en été achevée » – S 20 V 114. Il lui ordonna de respecter les convenances avec Gabriel – sur lui la paix – qui lui enseignait comment recevoir la Parole excellente par l’œuvre pieuse. »

Cf. Le dévoilement des effets du voyage – § 20 – Le voyage du Coran incomparable [ qui suit celui de la Création et précède celui de la Vision « à travers les signes divins et la transposition symbolique » où il est question de l'ascension du Prophète – « al-mi'râj » ] :

« Quant aux signes vus par le Prophète [ dit le Noble Coran ] les uns sont sur les horizons, les autres en lui-même. [ S 41 V 53 et S 51 V 21 ]

« La « distance des deux arcs » est l'un des signes des horizons. Grâce à lui le Prophète réalisa la station du serviteur face à son Seigneur ; « ou plus près encore » désigne la station de l'amour et de l'élection par le Soi. [ S 53 V 9 ]

« Il révéla alors a Son serviteur ce qu'Il lui révéla » [ S 53 V 10 ] représente la station de l'entretien nocturne ou le soi du Soi [ Lui ] et l'absence de l'absence [ Sa présence ], ce qu'il confirma par » [ l’absence du démentit dans le cœur de son cœur. ] [ S 53 V 11 ]

La suite du traité ne porte que sur le voyage de sept prophètes sur les douze personnages mentionné dans son premier paragraphe ou la place de Loth à été interverti avec Joseph entre Abraham et Moïse :

0

Voyageurs

Jours

Nuits

Voyages

1

Adam

Lundi

-

Le voyage de l'épreuve

2

Hénoch – Idrîs

 Dimanche 

Jeudi

Le voyage de l'élévation par degré 

3

Noé – Nûḥ

-

-

Le voyage du salut

4

 Abraham – Ibrâhîm 

Samedi

-

Le voyage de la guidance

5

Loth – Lûṭ

-

Lundi

Le voyage sans retour

6

Joseph – Yûsuf

Vendredi

Mardi

Le voyage de la ruse

7

Moïse – Mûsâ

Jeudi

-

Le voyage l'échéance

   
Les déplacements d'Hénoch et de Joseph entre la phase diurne et la phase nocturne de leurs voyage indiquent un nombre de phases (7) qui est celui des jours de la Semaine.

Le voyage des quatre personnages qui ne sont pas traités sont ceux de Jésus – 'Isâ – de Jonas – Yûnus – de Saül – âlût – et d'Alexandre le Grand ; les deux derniers n'étant pas repris parmi les sagesses des « Fusus al-Hikam » qui sans eux les reprend tous :

- « Il éleva Jésus – sur lui la paix – vers Lui car il était une de Ses paroles.

- « Il fit partir courroucé Son prophète Jonas – sur Lui la paix – et le tint oppressé dans le ventre d'une baleine au sein de Ses ténèbres.

- « Il fit sortit Saül à la tête de ses guerriers parmi lesquels David – sur lui la paix – pour les soumettre à l'épreuve du fleuve afin de s'assurer de qui y puiserait de sa main. [ S 2 V 249 ]

- « Il fit franchir les horizons à l'Homme aux deux cornes [ Dhû'l-Qarnayn ] pour dresser une digue entre ceux qui obéissent parmi les serviteurs de Dieu et ceux qui désobéissent. » [ S 18 V 83 – 98 ]

Quant à Muammad qui ferme avec Khâlid les vingt-sept sagesses des « Fusus al-Hikam », il initie avec « al-isrâ' » la suite de ces voyages qui se succèdent à partir d'une préexistence de l'Esprit muammadien que nous comptons parmi les douze :

- « Il fit voyager de nuit notre seigneur Muammad Son serviteur – que Dieu lui accorde la grâce et la paix – depuis la Mosquée sacrée jusqu'à la Mosquée la plus éloignée et de là jusqu'à la distance de deux arcs ou plus près pour lui faire voir certain de Ses signes. »

L'archange Gabriel et al-Burâq – Pégase – ferment ici la série que le premier paragraphe ouvre avec la descente du Coran mais que les « Fusus al-Hikam » introduisent avec la Sagesse d'Adam dont le voyage suit celle du Sceau des prophètes :

- « Il fit descendre l'Esprit fidèle [ l'archange ] sur les cœurs de ceux qui ont reçu Ses prophéties. [ S 26 V 192 où l'on voit que Gabriel s'identifie à l'Esprit fidèle. ]

- « Il fit remonter vers Lui la parole excellente sur le Burâq de l’œuvre pieuse pour l'honorer de la contemplation de Son essence. » [ S 33 V 10 où l'on voit que Pégase s'identifie à l’Œuvre pieuse. ]

Comme vingt-quatre est le nombre des prophètes, c'est celui des planètes et des jours de la Semaine dans les maisons zodiacales qui doit être identifiés à celui des voyages où le premier des douze et les quatre derniers n'ont pas leur place :

- « Il fit voyager les [ 7 ] planètes dans les [ 12 ] mansions [ zodiacales ] du mélange et de l'épuration, proclamant ainsi son propre éloge par les déterminations de Sa toute-puissance. » [ Gril ne distingue pas les maisons zodiacales des mansions lunaires. ]

On ne doit donc pas considérer que le traité resterait inachevé par rapport à un projet initial mais qu'il s'inscrit dans un septénaire qui n'est pas non plus tout à fait celui des jours ou des phases la Semaine malgré les recoupements qu'on y trouvent.

Et ce d'autant que David qui participe au voyage de Saül recouperait le pôle diurne du troisième jour de la Semaine – le Mardi – s'il était interprété dans sa demeure zodiacale comme l'un des voyageurs de ce septénaire.

On y trouve encore cinq autres voyages qu'il faut attribuer à Moïse et qu'on pourrait mettre en correspondance du point de vue des nombres avec les cinq du premier paragraphe qui ne s'y retrouve pas :

- le voyage de la satisfaction

- le voyage de la colère et du retour

- le voyage du dévouement pour les siens

- le voyage de la peur

- le voyage de la méfiance

Nous retranscrivons une table de synthèse où le nombre des circumanbulations du « tawaf » autour de la « Ka'ba » (7) est celui des cieux.

Mais le nombre des cieux n'est pas celui des jours de la Création dans le voyage où Dieu « acheva la création des sept cieux en deux jours et inspira à chaque ciel son ordre ».

Cf. Le voyage de la Création et de l'Ordre ou le voyage de la création novatrice dans le § 13 du « Kitâb al-isfâr 'an natâ'ij al-asfâr » du Sheykh al-Akbar [ S 41 V 12 ]
   

Jours

Cieux

Semaine

Nuits

Noms

Idrîs

Soleil

al-Ahad

Ya'qûb

ash-Shakûr

Adam

Lune

Lundi

Lût

al-Qahhâr

Dâwûd

Mars

Mardi

Yûsuf

al-Ghanî

'Isâ

Mercure

Mercredi

'Uzayr

an-Nûr

Mûsâ

Jupiter

Jeudi

Idrîs

al-Âkhir

Yûsuf

Vénus

al-Jumu'a

Sulaymân

al-Muhsî

Ibrâhîm

Saturne

as-Sabt

Sâlih

ar-Rabb

1907