mercredi 25 mars 2020

Les métamorphoses du Cheval blanc

Pour la quarante-neuvième semaine sidérale :
  
Les métamorphoses du Cheval blanc que le légendaire carolingien appelle BAYAR – tantôt dragon tantôt serpent – sont celles du dixième avatar de Vishnu – KALKI – que nous identifions au Sceau des prophètes à la fin des temps – AMMAD.
  
Au Sceau des prophètes plutôt qu'au Sceau de la sainteté universelle – 'ISÂ – dont la parousie est celle du premier avatar – MATSYA – dans le renouvellement des temps qui en fait un nouveau Calife à la suite d’Adam semblable à DÂWÛD.
  
À la suite d'Adam et sur les pas de SETH pour reprendre une expression du Sheykh al-Akbar qui évoque aussi une investiture théorique pour les femmes aux plus hauts degrés de l'initiation mais sans les fonctions initiatiques qui leurs correspondes.
  
Le MAT chevauche BAYAR dans l'imaginaire apocalyptique comme le ROI rocque avec sa TOUR sur le damier dans la courtoisie médiévale où le CHEVAL est lui-même chevauché par les quatre fils AYMON ou par le chevalier BAYAR en personne.
  
Et nous pouvons en dire autant pour l'arcane du FOU qui chevauche ou qui rocque avec celle de MONDE depuis sa position initiale qui est celle du JUGEMENT telles qu'on les retrouvent aussi pour les trois dernières devises de la Prophétie des papes de 1588.
  
Il ne faut donc pas s'étonner si on retrouve sur l’arcane du MONDE les quatre Puissances des Vivants d’Ézéchiel qui président au récit apocalyptique qui les concerne avec la couronne du Laurier qui est celle qu'on donne au vainqueur.
  
Le chevalier BAYAR fait corps avec sa monture mais il faut s'interroger sur le nombre de ceux qui la chevauche qui sont quatre dans la filiation légendaire des fils AYMON et ne sont plus que deux dans la représentation sigillaire de la milice du Temple.
  
Si AYMON semble doté d'une généalogie solaire – celle d'Amon-Râ – les deux cavaliers qui chevauchent pour la milice du Temple ont sans doute la tonsure et l'épée pour attributs – celle du prêtre ou du religieux et celle du chevalier.
  
Dans la prophétie apocalyptique de Saint Jean, le cavalier de l'Apocalypse multiplie ses montures qui prennent alors la couleur de leurs fléaux ; mais la symbolique des nombres est toujours la même pour peu qu'on y reconnaissent le même cavalier – cf. Ap 6, 1-8 :
  
1
Je vis alors l'Agneau ouvrir le premier [ des sept ] sceaux
et j'entendis le premier des [ quatre ] Vivants
dire avec la voix du Tonnerre :
« Viens ! »
2
Je regardai et je vis apparaître un cheval blanc.
Celui qui le montait tenait un arc [ à la main ].
Une couronne lui fut donnée
et il partit en vainqueur pour remporter la Victoire.
3
Quand [ l'Agneau ] ouvrit le deuxième [ des sept ] sceau,
j'entendis le deuxième des [ quatre ] Vivant
dire [ avec la voix du Tonnerre ] :
« Viens ! »
4
Et un cheval rouge qui avait la couleur du feu apparut.
Celui qui le montait reçut le pouvoir d'ôter la paix sur la Terre
afin que les hommes s'entre-égorgent [ comme des bêtes sauvages ]
et une grande épée lui fut donnée.
5
Quand [ l'Agneau ] ouvrit le troisième [ des sept ] sceau,
j'entendis le troisième des [ quatre ] Vivant
dire [ avec la voix du Tonnerre ] :
« Viens ! »
[ 6 a ]
Je regardai et je vis apparaître un cheval noir.
Celui qui le montait tenait une balance à la main.
[ 6 b ]
Et j'entendis [ la ] voix [ du Tonnerre ] au milieu des quatre Vivants qui disait :
« Une mesure de blé pour un denier [ ou ] trois mesures d'orge [ ... ]
mais ne touche pas à l'huile et au vin. »
7
Quand [ l'Agneau ] ouvrit le quatrième [ des sept ] sceau,
j'entendis le quatrième des [ quatre ] Vivant
dire [ avec la voix du Tonnerre ] :
« Viens ! »
8
Je regardai et je vis apparaître un cheval d'une couleur [ vert ] pâle.
Celui qui le montait avait le nom de la Mort
et le séjour des morts l'accompagnait.
Ils reçurent un pouvoir sur le quart de la terre
pour faire périr les hommes
par l'épée,
par la famine,
par la peste
et par les bêtes sauvages [ qui peuplent ] la terre.
  
Certaines coïncidences permettent de supposer in situ que le Cheval blanc correspond avec le cheval BAYAR : les trois flèches d'une potale de 1783, une chapelle monumentale dédiée à Saint Sébastien, une autre plus modeste à Notre-Dame des Victoires...
  
Cette monture chevauchée par nos quatre cavaliers apparaît comme une métamorphose de la VOUIVRE inscrite dans le paysage mais ne seraient-ils pas que trois pour peu qu'on les identifient au Christ et aux deux larrons sur leurs croix ?
  
Il ne pourrait s'agir alors que d'une perception dégradée par un dualisme moral qui garde toute sa valeur mais qui dénature une image originelle du Pôle et de ses deux Imâms parmi les quatre Piliers du mondes qui sont comme les quatre Tours d'un damier.
  
C'est bien sur le damier que nous plaçons les pièces de notre échiquier à partir du nombre de la Totalité (10) qui inclut le tournoi dans un espace plus restreint ; celui des joutes où le quatrième Pilier garde un pouvoir supplétif par rapport au sommet de sa hiérarchie.
  
Autrement dit, le Pôle et ses deux Imâms avec les quatre Piliers apparaissent sous le nombre de leurs Substituts (7) mais peuvent n'être que quatre du point de vue de leurs suppléances respectives et jusque quatorze compte-tenu de leurs Substituts.
  
Quand les Substituts et leurs Piliers remplissent toute les fonctions hiérarchiques – celles du Pôle et des deux Imâms – ils sont au nombre de onze – ce qui est l'idéal du point de vue des correspondances entre le microcosme (5) et le macrocosme (6).
  
Mais toutes les possibilités entre onze et quatorze qui honorent la spécificité du Pôle et de ses Imâms ont une fonction dans la descente hypostatique de leur substance éternelle vers les réalités perpétuelle et temporelle de leur contingence.
  
Nous devons même considérer cette descente des correspondances idéales dans leurs réalités contingentes comme une forme de perfection dont on ne peut se détourner dès lors qu'elle se manifeste et qu'elle apparaît sur le plan de sa manifestation.
  
Pour les sept qui occupent alors les fonctions effectives de la hiérarchie initiatique, elle se subdivise en deux comme c'est le cas pour le trivium (3) et le quadrivium (4) des arts libéraux où l'Arithmétique occupe le sommet avec le Soleil.
  
Ce sommet doit alors apparaître comme un espace central par rapport auquel s'effectue la montée et la descente des grades qui ne sont plus que trois et où la Musique qui est la plus basse des quatre assure une transition à la base avec le trivium initial.
  
Cette transition est représentée d'un point de vue symbolique par la planète Mars dont le maqâm diurne est occupé par DÂWÛD mais aussi à titre secondaire par Haroun et Yayâ qui assistent Moïse et Jésus dans leurs maqâmat respectifs.
  
Pour les métamorphoses du Cheval blanc et pour le nombre des cavaliers qui le rendent reconnaissable, nous devons nous en tenir à ce qui le caractérise à la fin du XIIIe siècle avec les quatre premiers docteurs de l’Église latine.
  
C'est le siècle de Lutgarde de Tongres (+ 1246) qui avec la manifestation du Cœur de Jésus occupe par rapport au Christ un statut hiérarchique qu'elle partage d'une certaine façon avec celui de François d'Assise (+ 1226).
  
Son accès à la fonctions suprêmes pousse Boniface VIII à la suite de Célestin V dans une définition consubstantielle des premiers doctorats : ceux d'Ambroise de Milan (+ 397), de Jérôme de Stridon (+ 420), d'Augustin d'Hippone (+ 430) et de Grégoire le Grand (+ 604).
  
Célestin V est le pape qui renonce à sa charge en 1294 pour retourner à la vie érémitique ; ce qui met son pontificat en relation avec la renonciation épiscopale de Saint Boniface sur le siège de Lausanne en 1239 et avec celle de Benoît XVI en 2013.
  
Il faut voir cet effacement édifiant des hautes charges cléricales comme une conséquence du charisme exubérant de la fonction initiatique qui les précède avant d'être suppléée par une consolidation doctorale de tout l'édifice ecclésial.
  
Parmi les premiers docteurs de l’Église latine – ceux qui le resteront jusqu'en 1568 quand l’Église catholique s'ouvre à l'orthodoxie orientale et à la scolastique – Grégoire-le-Grand occupe une fonction semblable à celle du Christ qui est celle du Grand Monarque.
  
Et tandis qu'Augustin et Jérôme occupent par rapport au Souverain Pontife une fonction secondaire, le premier des quatre semble investi dès l'origine d'une fonction supplétive en rapport avec le renouvellement cyclique de sa fonction supérieure.
  
Ce que nous voyons dans cette mise en perspective, c'est que cette hiérarchie initiatique qu'elle soit supplétive ou effective doit toujours s'insérer entre deux Pôles – entre le premier témoin de l'Apocalypse et le Sceau grégorien pour Ambroise.
  
Ce que nous voyons également pour la deuxième cohorte, c'est que son renouvellement cyclique s'inscrit dans la perspective pythagorique à partir d'une institution pontificale qui domine la charge impériale.
  
Tandis que la perspective eschatologique de la troisième cohorte les transcende l'une et l'autre dès son origine de telle façon que Grégoire-le-Grand scelle la triade pythagorique et prolonge celle du Christ jusqu'à son terme ultime – celui de sa parousie.
  
Nous reprenons l'étymologie supposée du nom d'Ambroise, d'origine grecque et brodée par Jacques de Voragine entre 1261 et 1266 que propose Patrick Boucheron :
  
« [ ... ] ambrosius est l'ambre [ ambra ] de Dieu [ syos ] saveur délicieuse et parfum de la nourriture des anges, de même qu'il est ambosia, la nourriture des anges, et ambrosium, céleste rayon de miel [ d'où sa représentation iconographique par la ruche ]. »
  
Cf. Patrick Boucheron (2019) – La Trace et l'Aura. Vies posthumes d'Ambroise de Milan – Une vie et rien d'autre – [ un seul bloc mais trois inventeurs : Ambroise, Augustin et Paulin ]
  
« Avant après Mars régner par bon heur »
  
C. X – 72 / 4
  
  
  

dimanche 8 mars 2020

Diana Belisama décroissante

Pour la quarante-huitième semaine sidérale :
  
« [ ... ] si l'Apollon classique apparaît seul sur son char [ solaire ] qu'en est-il d'Artémis-Diane et [ de ] Belisama ? ] [ ... ] »
  
« L'Artémis des Grecs, sœur d'Apollon, la « Men » qui implique, en son nom, la durée des mois et s'est maintenue dans nos calendriers, commandant la fête mobile de Pâques, [ ... ]
  
« [ ... ] cette Diane des Latins a peuplé les forêts de la Gaule où entre les arbres et dans les clairières culturelles se sont glissés les rayons de l'astre des nuits.
  
« L'alliance s'est faite entre la virginale Artémis-Diane lunaire et son rôle de chasseresse, abondamment représentée, ses flèches correspondant aux rais de lune.
  
« En Gaule, ce fut « Belisama », la parèdre [ ... ] semblable [ à ] Belenos. Comme Diane, elle s'est baignée dans l'eau pure des sources. »
  
« Comme pour Apollon, le christianisme a dans les figurations opéré une subversion. Le mieux, pour s'en convaincre par les yeux, est d'opposer des images qui datent de ses commencements. »
  
« Dans l'Empire romain, en Asie mineure, on s'arrêtera à deux villes peu éloignées l'une de l'autre : Éphèse et Sardes.
  
« Du grand culte de Diane à Éphèse, [ Dontenville ] résume [ dans La France mythologique ] comment saint Paul s'appliqua à le contrarier et à discréditer ceux qui en vivaient, [ ... ]
  
« [ ... ] rappelant aussi la tradition, étrangère à l'orthodoxie grecque, qui mène pour mourir à Éphèse [ à 72 ans d'après une tradition de l'ordre de l'Immaculée Conception fondée à Tolède en 1484 par Beatriz da Silva Meneses ] Marie, la femme du charpentier Joseph.
  
« Près de Sardes en Lydie, à Coloé où existait un lac, Diane a été honorée comme l'atteste une stèle datée de 172 après Jésus-Christ. Qu'elle ait sous son pied un taureau terrassé peut être mis en liaison avec la concurrence mithraïque de l'époque.
  
« Ce que nous retiendrons surtout ici, c'est que la déesse, le sceptre à la main, coiffée du bonnet phrygien, a un croissant de lune derrière la tête. À côté d'elle se dresse Jupiter-Zeus, dont la dextre tend vers elle un oiseau.
  
« Celui-ci aurait l'air d'une colombe si le bec crochu et les pattes relativement fortes n'en faisaient pas l'aigle qui se doit – cf. Daremberg et Saglio [ ... ]. »
  
« Considérons maintenant la Vierge Marie au croissant de lune, telle qu'elle se montre en maints tableaux, à Notre-Dame de Paris même sur une toile espagnole et, plus explicite, dans ce tableau de Geertgen [ du ] XVe siècle [ la Vierge de l'Apocalypse ] :
  
« [ ... ] un horrible démon noir enroule sa queue autour du croissant pour essayer de le reprendre. Cependant le texte de base est l'Apocalypse dit de saint Jean [ XII, 1-9 ] rédigé, dans la forme que nous en avons, sous Domitien, l'an 93 de notre ère. [ ... ] »
  
« À considérer ce texte et ses images qui font une place marquante aux anges, à ceux de saint Michel et à ceux de Satan, on peut se demander si le croissant de Diane est ravalé ou s'il ne sert pas plutôt à lever et [ à ] soutenir au ciel son héritière [ dans son mâqam ]. »
  
« La succession chrétienne a été pleinement assurée : l'actif de l'héritage a même fructifié au-delà de toute attente.
  
« Il n'est que de calibrer les foules qui se portent en France à Lourdes, en Pologne à Czenstosowa depuis bien plus longtemps, depuis 1917 à Fatima au Portugal. »
  
« Nous en tenant à la France, nous n'en finirions pas d'énumérer les sources et [ les ] fontaines qui sont consacrées à la remplaçante tangible de la déesse Diane, non plus que les pierres et les arbres qu'elle a adoptés. [ ... ] »
  
Cf. Henri Dontenville – Histoire et géographie mythiques de la FranceLe règne durable de la déesse lunaireLa succession de Diane-BelisamaLe croissant lunaire abaissé (1973)
  
[ Marie contre la Nuit accostée par les anges du Crépuscule et de l'Aurore ]
  
  
  
  

jeudi 5 mars 2020

Les douze fils de Jacob

Pour la quarante-septième semaine sidérale :
  
Dans l'ouvrage que Georges Ruchet consacre en 1992 à ses considérations ésotériques sur les douze fils de Jacob, il présente en conclusion quatorze similitudes qui font de Joseph la préfiguration du Christ :
  
« [ ... ] l'avant dernier-né de Jacob est véritablement une pré-figuration du Christ ! Non seulement du Christ dans Sa manifestation historique [ ... ] mais aussi de l'Avatâra Final qui est représenté comme le Second Avènement du Christ dans la tradition chrétienne. »
  
En effet, l'histoire de Joseph préfigure à la fois le Messie souffrant qui assume l'héritage d'Abel comme victime émissaire pour ses frères et celui de Seth qui en a la connaissance et la gloire à la suite d'Adam.
  
Si Ruchet nous présente Joseph comme l'avant dernier-né de Jacob, c'est qu'il veut attirer notre attention sur le nombre onze qui est à la fois celui de son rang parmi ses douze frères et celui de ses frères avec le benjamin issu de sa mère.
  
Nous n'avons guère interprété ce nombre qui est celui des sceaux du kali yuga que comme une limite à la fin d'une suite dans l'ordre d'une contingence assumée dans ce cas précis par les deux témoins de l'Apocalypse – le Sceau des prophètes et son Messie.
  
Mais Ruchet lui donne un tout autre sens en lui assignant l'exagramme (6) et le pentagramme (5) comme représentations stellaires du macrocosme et du microcosme dont la correspondance est celle de l'Homme Parfait.
  
Cette perfection qu'il nous présente comme la synthèse de l'homme individuel et de l'Homme Universelle ou Transcendant serait celle qui caractérise l'Homme Véritable ou Primordial au centre de sa réalisation initiatique.
  
Outre que la réalisation de cette perfection ou de cette vérité comprend cette universalité ou cette transcendance dans son individualité sans en être la synthèse qui est celle de la réalité cosmique telle qu'il l'a réalise, elle n'est pas toujours primordiale.
  
Ou plutôt – quand sa réalisation prend son sens réel – son caractère primordial ne serait être son caractère central dans la même réalité contingente là où elle se réalise du point de vue sa réalité éternelle et de son développement perpétuel.
  
Mais compte-tenu de cet agencement dans les réalités modales de sa réalisation, la décomposition symbolique du nombre de cette perfection est particulièrement remarquable parce qu'elle illustre aussi la Prophétie des papes.
  
Et pas seulement la Prophétie des papes puisque Jules Cæsar et l'Empereur Auguste occupent en Juillet et en Août dans la décade du calendrier romain une place savamment orchestrée par la Prophétie comme représentation cyclique.
  
Pour les places qu'ils occupent dans la fondation de l'empire, Jules et Auguste reprennent à l'histoire du royaume de Rome celles de Romulus et de Numa dont ils font renaître cinq cent ans plus tard le phénix consumé dans leurs cendres.
  
Pour la Prophétie de la Renaissance, le pape Sixte Quint occupe avec son nom si particulier les deux places occupées par les deux empereurs au cœur de la décade de leur calendrier dont il représente à lui seul le centre.
  
Il est donc possible à partir d'une telle particularité d'établir des correspondances qui sont celles des nombres représentés avec des luminaires qui éclairent dans l'ordre de la durée les réalités contingentes de leurs devises pontificales :
  
Sixte
+
Quint
=
11
6
5
72
+
40
=
112
Lune
Soleil
444
+
444
=
888
2032
-
1144
  
Dans ces correspondances, il manque précisément l'unité transcendante qui en fait la synthèse telle que le onzième apparaît comme l'antépénultième dans la position occupée par Joseph parmi ses onze frères.
  
Et cette unité transcendante qui apparaît au centre de sa réalisation cyclique comme réalité éternelle apparaît aussi au début du cycle dans son développement perpétuel et à la fin pour sa réalisation contingente.
  
Sixte Quint occupe en 1588 la position centrale de ce développement dont Célestin II détient la modalité primordiale dans sa position initiale en 1143 et que Petrus Romanus réalise à la fin des temps avec une dernière devise surnuméraire.
  
Surnuméraire parce qu'il est impossible de la compter au centre des deux groupes de devises qu'elle répartit autour d'elle soit comme point de départ initial d'une durée dont elle est exclue soit comme virtualité simultanée avec celle qui l'accompagne à la fin.
  
Nous savons que cette virtualité est assumée par la devise de Benoit XVI qui précède la dernière devise de la série – celle du pape François – telles qu'elles apparaissent l'une et l'autre parmi la fratrie des douze fils de Jacob comme les enfants de Rachel.
  
Nous savons aussi que Joseph est la figure du Christ et que la dernière devise – celle de Pierre le Romain – est aussi la sienne qui le représente dans la totalité de sa manifestions glorieuse telle qu'elle s'exprime avec le nombre quarante.
  
Ce nombre que nous identifions au Soleil est aussi dans sa réalité polaire une manifestation du nombre « 111 » qui caractérise « la Gloire de l'Olivier » comme Celle de la Prophétie annoncée par la devise de Benoît XVI.
  
Nous pouvons dès lors comprendre que le nombre quarante est aussi la somme des nombres trente-trois et sept qui représentent la manifestation du Christ historique et son avènement eschatologique avec celle de sa génération.
  
Cette génération dont le nombre est trente s'accompagne à sont tour d'une unité primordiale et d'une simultanéité finale dans une réalité contingente qui lui fait chevaucher la dernière unité de sa manifestation sur la première de son avènement.
  
Cette répartition qui s'accomplit la huitième année avant la fin des temps la fait correspondre en 2024 avec les périodes de la royauté pour David indiqués par Samuel telle qu'elles caractérisent le Califat central de la Prophétie pour Israël.
  
Le Christ apparaît alors comme le nouvel Adam et comme le détenteur légitime d'un Califat universel qui est celui du Sceau des prophètes – et rappelons encore par ailleurs que le prénom du pape émérite – Pierre alias Benoît – c'est Joseph.
  
En contre-partie et quelque soit la façon dont on interprète son pontificat, celui du pape François c'est Jorge, un nom chthonien par excellence qui représente la puissance tellurique par une colline canalisant le lit du dragon – c'est à dire la rivière.
  
Pour le corpus du Noble Coran, les « 111 » versets consacrés à Joseph forment la douzième sourate, celle qui désigne la devise du Pôle dans la topique de son benjamin dès lors que le Juge apparaît « in extremis » avec Lui, après Lui et en Lui – « Huwa ».
  
  
  
  

mercredi 4 mars 2020

Les soutiens du firmament

Pour la quarante-sixième semaine sidérale :
  
« Il faut bien, quand on étudie d'anciennes croyances et leur évolution, s'arrêter un moment devant les piliers cosmiques, les colonnes du ciel.
  
« En employant le terme de « firmament » on a, par l'étymologie, une idée de solidité – firmus = ferme – mais il nous a été assez répété que les Gaulois craignaient – et d'autres également – que la voûte céleste ne leur tombât sur la tête.
  
« Très précisément, selon Strabon [ + 20 ] c'est ce que dirent à Alexandre [ - 323 ] ceux parmi eux qui de Gaule, avaient émigré [ après la guerre gallo-romaine contre la Macédoine ] dans les Balkans et jusqu'en Asie mineure [ en Galatie ] [ et ] [ en Galilée ]. »
  
« Quoi de mieux, matériellement, pour soutenir une voûte que des piliers et colonnes ? Le difficile était d'en fixer l'emplacement.
  
« Homère met en œuvre le géant Atlas, mais en dehors d'une vague localisation herculéenne au détroit de Gibraltar, il est question avec Hésiode, plus vaguement encore, de colonnes à l'extrémité de la terre, devant l'antre de la nuit [ à l'Ouest ].
  
« Beaucoup plus tard, Tacite [ + 120 ] prétendait que ces colonnes était conservées au pays des Frisons. Plus que les Gaulois, les peuples du Nord restèrent fidèles à ces conceptions si l'on s'en rapporte à des parties anciennes de l'Edda :
  
« [ ... ] le soutien ici est fourni par le frêne Yggdrasil dont les trois racines plongent au plus profond de la terre, mais son pied est rongé par un dragon, ce qui provoquera le crépuscule des dieux et la fin du monde.
  
« Eginhart parle, pour sa part, de pierres colossales appelées hirmensul que Charlemagne fit renverser. Selon Dion Cassius, il en existait au pays des Chérusques, dans la foret de Teutoburg. Hirmensul se traduit le mieux par longue pierre – colonne – du soleil. »
  
« En soi, l'idée première de la colonne – architecturale chez les Crétois, les Égyptiens, les Assyriens et d'autres – doit dériver de l'arbre et de la poutre [ le chevron comme meuble héraldique ]. Le frêne de l'Edda est l'image primitive et le mythe à l'état pur.
  
« L'image physique vient tout naturellement à l'esprit et, sans rien sacraliser, bien sûr, La Fontaine décrit le chêne « de qui la tête au ciel était voisine – Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. »
  
« Avec les colonnes cependant, on est passé de la fiction à l'adjuvant. Les humains ont aidé le ciel à se maintenir et d'un Hirmensul chez les Germains, on passe aux cols des Alpes avec des columnæ Solis ou columnæ Jovis.
  
« Les Grecs se sont distingués entre tous par les colonnes de leurs temples. Du mythe, les piliers sacrés sont passés au symbole [ et de la monade à la décade ]. Mais de la divinité s'est attachée à ces colonnes portant la statue d'empereur romain auguste. »
  
« La Gaule, sous les aspects qui lui sont propres, a été fidèle, au-delà des menhirs hérités, au principe de la colonne sacrée.
  
« C'est sur des colonnes qu'à l'époque romaine, elle a dressé ses statues du cavalier à l'anguipède, en fait d'un Jupiter en majesté s'élevant au ciel, monté sur un cheval qui prend son élan sur les épaules d'un géant à queue de serpent. [ ... ] »
  
Cf. Henri Dontenville – Histoire et géographie mythiques de la FranceÉclat et déclin de l'Apollon gauloisLes soutiens du firmament (1973)
  
  
  
  

mardi 3 mars 2020

Les ruines du Ciel

Pour la quarante-cinquième semaine sidérale :
  
« La communauté janséniste toulousaine estimait avoir été choisie pour jouer un rôle dans la rédemption de la gentilité.
  
« Cette vocation remonterait à l'origine des habitants du Haut-Languedoc suivant l'interprétation de faits historiques très anciens faite dans les années 1850 par un proche des Marsac.
  
« Par son approche anthropologique et sociologique, le récit historique devient un récit mythico-idéologique ; conçu comme un mythe fondateur, il offre une synthèse identitaire pluridimensionnelle : [ ... ]
  
« [ ... ] l'appartenance à une collectivité territoriale et à un groupe singulier [ qui hérite des Volques Tectosages leur participation en 474 avant l'ère chrétienne à la guerre menée par Rome contre la Macédoine ]. »
  
[ Il s'agit d'un transfert – le trésor de Delphes – lié à la fondation du royaume de Rome par Numa dont Auguste commémore la refondation – l'Ara Pacis Augustæ – cinq cent ans plus tard – le cycle du Phénix – le 30 janvier de l'an 9 avant l'ère chrétienne. ]
  
« Après la victoire [ sur les macédoniens ] une partie [ des Tectosages ] revint à Toulouse, et avec elle commence le mythe de l'origine de l'esprit local de renoncement aux biens matériels et d'une vocation à emprunter la voie de la foi et de la vérité ; [ ... ] »
  
[ Une participation à la Croix du Christ pour l'austérité proverbiale des jansénistes et le dualisme cathare des albigeois pour le mémoriel médiéval qui était déjà celui de la gnose manichéenne pour les disciples de Priscillien (+ 385) et les derniers pythagoriciens. ]
  
« L'autre portion des Tectosages se rendit en Asie Mineure pour fonder la Galatie [ le pays des Galates auxquels l'apôtre Paul adresse une épîtres ] [ auxquels sont apparentés les Galiléens de Galilée ] [ le pays du nazaréen ] [ le premier témoin de l'Apocalypse ]. »
  
[ Le jansénisme est un augustinisme en prise avec deux factions qui le définissent comme tel : l'absolutisme gallican et le catholicisme ultramontain. Il défend l'autonomie du spirituel face au temporel et la souveraineté épiscopale sous la monarchie pontificale. ]
  
« Considérés comme des précurseurs de la Révolution, car contestataires du caractère absolu du pouvoir monarchique et attachés au rôle du Parlement comme dépositaire des lois fondamentales pour éviter despotisme et désordre, [ ... ]
  
« [ ... ] les jansénistes [ du XVIIIe siècle ] furent activement impliqués dans les premiers épisodes [ révolutionnaires ] inspirés par l'idée que le pouvoir réside dans la nation. »
  
[ L'absolutisme monarchique s'étend sous l'Ancien Régime sur près de cinq cent ans (1302 – 1789) : de Philippe le Bel – sacré le 6 janvier 1286 – à Louis XVI – décapité le 21 janvier 1793 – les trente-six états généraux du royaume de France et le cycle du phénix. ]
  
Cf. Véronique Alemany (2013) – La dernière solitaire de Port-RoyalPerpétue de Reversat de Marsac vicomtesse d'Aurelle de Paladines [ + 1932 ] – Survivances jansénistes jusqu'au XXe siècle – [ II ] – Le petit troupeau d'élus – [ 4 ] – La petite poignées toulousaineUne vocation d'élus de longue date
  
« [ ... ] dès 1830, pour les légitimistes, quand le principe de souveraineté du peuple entra dans la constitution, la fin de la monarchie était arrivée [ ... ] »
  
[ L'espoir d'un retour en arrière et les déçus de la politique : la Restauration monarchique et la Monarchie constitutionnelle – de 1814 à 1830 et de 1830 à 1848 – le nouveau renversement de la monarchie en 1830 et l'établissement de la République en 1848. ]
  
« [ en 1848 ] les jansénistes [ et les gentilshommes de Saint-Sulpice ] s'étaient définitivement attachés à une patrie et à un roi de l'au-delà [ et in aRcadia ] »
  
« Entre-temps [ de 1830 à 1848 ] des réformistes légitimistes avaient constitué une association régionale secrète – le Grand Prieuré – à laquelle avait adhéré un parent par alliance des Marsac, M. De Puylaroque, propriétaire à Montauban.
  
« L'organe de cette association était la Gazette du Languedoc dont le directeur, M. De Génoude, s'était rendu à Toulouse en 1842 pour y rencontrer les chefs du parti légitimiste local, dont M. de Villèle, membre du Grand Prieuré. »
  
[ Joseph de Villèle (+ 1854) fut dès 1815 le chef parlementaire des ultra-royalistes – les légitimistes qui se tiennent pendant la Restauration monarchique auprès du compte d'Artois (+ 1836) – le futur Charles X (1824-1830). ]
  
« Les Marsac et les Saint Blanquat, abonnés à ce journal, firent-ils partie des 1.200 affiliés toulousains ? Faute d'archives parlantes, la question reste posée. »
  
[ Conseiller général (1811) puis député (1815) de la Haute-Garonne, Joseph de Villèle est membre d'une société secrète – les Chevaliers de la Foi. Il entre au ministère des Finances en 1821 et au Conseil du Roi en 1822 qu'il préside jusqu'en 1828. ]
  
Cf. Véronique Alemany (2013) – La dernière solitaire de Port-RoyalPerpétue de Reversat de Marsac vicomtesse d'Aurelle de Paladines [ + 1932 ] – Survivances jansénistes jusqu'au XXe siècle – [ III ] – Une régénération dans la tradition – [ 12 ] – Un dévouement critique à la cause monarchique