Pour la trente-troisième semaine sidérale :
Pour
la Sainte-Égide – le bouclier de Zeus et la foudre comme
représentation de la voûte de Saint Donat sur le Mont du val d'Or – il
convient de revenir sur ce que le Sheykh abd ar-Razzâq Yaḥyâ
appelle pour son étude « l'épisode de la biche » :
« La
réunion synthétique en Saint Gilles des deux pouvoirs sacerdotal et
royal est évoquée par l'épisode central de sa vie légendaire, qui fournit le thème unique de l'iconographie du saint, celui de
la biche qu'il protège et de la blessure que lui inflige la flèche
d'un chasseur. »
La flèche nous rappelle l'orage et comme on nous dit qu'elle
l’allaite dans la solitude de son ermitage, c'est une
biche. Mais la progéniture du Cerf, c'est un faon ; et d'un
simple déplacement phonétique – [ F > P ] – c'est un paon.
Étrange
similitude puisse que le paon gardait une pomme de pin au centre de
la place Saint-Pierre – à Rome – jusqu'à la Renaissance et sa
pomme – celle du paon – évoque une glande pinéale – ou un
gland – qu'on situe au sommet du crâne.
Notre
faon quant à lui, nous rappelle la fainéantise des mérovingiens
qu'ils tenaient d'une descendance légendaire du roi Finn Mac Cumal
régnant sur la Scandinavie et sur le trône du bon roi Dagobert au
centre d'un cercle boréal qui pourrait bien être la roue du paon.
Toutes
ces coïncidences ne nous permettent pas néanmoins d'identifier la biche avec le
Christ – comme le propose le Sheykh – mais plutôt avec sa
parèdre. Et
c'est l'auxiliaire qui représente ici une autorité prophétique en rapport
avec le Cerf.
Rappelons
que Saint Gilles est aussi le benjamin des quatorze auxiliaires de la
Vierge du Bon Secours qui préside à une sorte de plérôme
théurgique qui en fait l'héritier d'un cénacle pythagoricien.
Comme parèdre, nous
pensons à nos trois saintes – Jeanne, Bernadette et Thérèse –
et avec Marie-Madeleine à
une Mélusine légendaire donc les boucles blondes de la chevelure évoquent sous
les champs de blé les méandres de la Meuse et du Rhin.
Plus
proches de ces nébuleuses, on vénère en Meuse les reliques de
Scholastique et au centre de la France, celles de son frère jumeau –
Benoît de Nursie – dont la figure à Stenay se conforme avec celle
de Grégoire-le-Grand à l'égal du Christ et de la Vierge.
À
l'égal du Christ puisque l'hagiographe de Saint Benoît institue ses
trois patriarcats grégoriens qui s'étendent sur la géographie
romaine des trois patriarcats pétriniens institués par son
semblable du point de vue de sa monarchie pontificale.
À
l'égal de la Vierge puisque l'iconographie pontificale de Stenay
représente ce monarque souverain en assomption dans une posture de
la dormition qui n'appartient qu'à la Suzeraine de France et de
Navarre.
Marie-Madeleine
– en qui le pape Grégoire fédère l’image de la femme
pécheresse qui a aimé le Christ à Béthanie et celle de l'Apôtre
des apôtres que jalouse la carmélite de Lisieux – entre dans ce
jeu avec des appâts qui sont ceux du Velay et du Roussillon.
Car
la parèdre du Christ sous les boucles rousses de notre pécheresse
repentie – on lui aura beaucoup pardonné sous les rives du
Verdouble et de l'Agly – c'est la Dame de Lourdes et de Bigorre sur
le Mont Anis.
C'est
du moins ce que nous tenions sous silence d'une confrérie de
Bruxelles qui faisait monter sa compagnie depuis Saint-Gilles où l'on
trouve – en effet – le zodiaque et ses constellations jusqu'au
Mont où l'on prie la Vierge Marie.
Est-ce
la Vierge Marie qu'on y prie sous
l'étoile Absinthe ou sur de plus hautes Tours, la déesse Artémis qui
est la sœur jumelle du nouvel Apollon ? Et
l'Ange sous son cordage, son fanal, est-ce qu'il mène à la Mer ?
« Je
suis noire [ me dit-elle ] et pourtant, je suis belle... » – cf. Ct 1, 5