jeudi 31 mars 2022

Les nombres simples

Pour le sixième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Les historiens grecs racontent une petite histoire curieuse. Un navire est en train de cingler à travers la mer Egée, les vagues clapotant contre sa coque tandis que les rameurs chantent en chœur.

« À son bord se trouvent plusieurs mathématiciens, tous pythagoriciens, encore que j'ignore totalement la raison pour laquelle un groupe de mathématiciens aurait décidé de prendre la mer. »

« Pythagore est surtout connu dans l'histoire officiel des mathématiques pour le théorème qui porte son nom. » [ ... ]

[ ... ] « Le dénouement a lieu à bord de ce navire que l'on vient de voir quitter le port.

« Sur le pont poussiéreux du bateau, un mathématicien du nom d'Hippase de Métaponte vient de dessiner un triangle rectangle dont les côtés font une unité de long ; [ ... ]

« [ ... ] se raclant la gorge pour attirer l'attention de ses condisciples, il fait observer que selon le théorème de Pythagore, la longueur de l'hypoténuse doit correspondre à la racine carré de deux. » [ ... ]

[ ... ] « Les pythagoriciens s'emparèrent d'Hippase et le jetèrent à la mer, où, sans cesser de pérorer, il périt ignominieusement. »

Cf. David Berlinski – Une brève histoire des mathsLe nombre (2004)

Cette histoire raconte l'irruption dans le monde rationnel des nombres naturels (N) d'un nombre irrationnel (Q').qui appartient à l'ensemble des réels (R).

Mais elle introduit un paradoxe puisque se sont des pythagoriciens qui sont indisposés par la résultante du théorème de Pythagore « (A – B)² + (B – C)² = (A – C)² ».

Nous proposons un nouvel ensemble, celui des nombres simples (S) par opposition aux nombres complexes (C) qui comprend les nombres rationnels (Q) et les nombres géométriques (G).

   

    

mardi 29 mars 2022

Les corrections

Pour le cinquième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous pouvons essayer de résumer un certain nombre de prophéties, d'oracles ou de mancies à partir des corrections ou des déplacements que nous avons parfois mentionnés et qui permettent de les relier entre eux.

Il y trente-trois ans entre les Centuries de Nostradamus de 1555 et la Prophétie des papes de 1588 qui sont organisées à partir du centre sur deux périodes de 444 ans qui aboutissent entre 1999 et 2032 à partir de 1111 et de 1144.

Le centre de la Prophétie des papes se situe plus précisément en décembre 1587 et le terme des Centuries en septembre 1999.

Si on reporte les trois mois qui constituent les limites de la symétrie entre décembre 2031 et mars 2032 à partir de septembre 1143 ; les Centuries achèvent probablement la décade des siècles du millénaire à partir de juin 1111.

Il y a seize ans entre la Prophéties des pape de 1588 et l'invention du tombeau de Christian Rosenkreutz de 1604 ; mais on ne peut en tirer aucun rapprochement puisque les périodes de symétries à partir du centre sont sensiblement différentes.

Il y a soixante-neuf ans entre l'invention du tombeau de Christian Rosenkreutz de 1604 et la visitation du Sacré-Cœur de Jésus à Paray-le-Monial de 1673 qui sont organisées à partir du centre sur deux temps de 360 ans qui aboutissent entre 1964 et 2033.

Les points de départ de ces temps apocalyptiques se situent entre mars 1244 et mars 1313 par rapport à la remémoration du bûcher des Cathares de Montségur et celui de l'Ordre des chevaliers du Temple à Paris.

Les significations de ces remémorations sont explicitement différentes puisque la mystique protestante entretien avec les Cathares une certaine contestation dans la chrétienté tandis que celle de la Contre-Réforme perpétue avec les Templiers une certaine légitimité.

Rien ne nous autorise à transposer ici les limites qu'on observe dans la Prophétie des papes entre décembre 2031 et mars 2032 ; et il faut donc supposer que la perspective de ces déplacements s'arrêtent en mars 2033.

Il y a donc un an d'écart entre le terme de la Prophétie des papes et celui des temps apocalyptiques déplacés par la mystique du Sacré-Cœur de Jésus dans la perspective eschatologique de la Contre-Réforme.

Nous rejoignons la Prophétie des papes en 2032 à partir des quatre cohortes de six cents qui organisent l'âge de fer identifié au kali yuga comme la plus petite partie (1/10) du cycle de l’écliptique répartie dans sa quadrature par la tétraktys pythagorique.

Aux cohortes de cet âge de 2.592 ans – « (360° x 72) / 10 » – il faut donc ajouter 192 ans à partir d'un terme que nous identifions dans l'histoire des religions à l'investiture du Sceau des saints muḥammadiens au maqâm du Qutb al-Maktum.

Au terme de ce décompte que nous situons en 1992, il nous manque une quarantaine qui se trouve chez Origène à la suite du ministère que la tradition johannique accorde à Jésus et dans une tradition médiévale qui l'attribue au séjour paradisiaque de Seth.

Ce séjour paradisiaque dont Seth identifié ici à la Parousie du Christ doit rapporter le Graal se retrouve chez le Sheykh al-Akbar dans les pas du Sceau des engendrés – le dernier fils d'Adam – qui caractérise la fin du manvantara.

Le manvantara que nous identifions dans la matrice du kalpa au cycle de l’écliptique est en effet caractérisé par un Manou dont Adam est le prototype biblique qui doit être renouvelé par la Parousie du Christ à la fin des temps.

Arrivé aux termes de ces déplacements, on peut se demander d'où pouvait bien provenir les sources qui les introduits dans les Centuries de Notradamus dont le témoignage – « prophète tel Mahomet de la tribu de Benjamin » – reste à préciser.

Il semble en définitif que leur impulsion lui soit parvenue dans le Nord de l'Italie d'une source non identifiée mais qui s'apparente néanmoins à un témoignage israélite dans une transmission des Samaritains.

Il existe bien évident des variantes que nous ne saurions épuiser dans notre propos comme celle qui confond Seth avec Hénoch dans la tradition hermétique des Rose-Croix ou dans la patristique des pères de l’Église qui les met toujours en compagnie d'Élie.

   

    

samedi 19 mars 2022

Le Gog de Magog

Pour le quatrième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Ce que nous disons sur le Mont « Qâf » et sur les palindromes de la langue arabe est transposable au « Gog » de « Magog » dans la mesure où la symbolique du cercle et du carré est la même du point de vue des angles et des degrés – « 4 x 90° = 360° ».

Les deux Gamma de « Gog » forment un carré dont la valeur (6) est celle d'un Digamma semblable à la valeur des deux cédilles d'un Stigma qui forment un cercle quand elles se complètent – quand elles s'opposent elle forme un « S ».

D'un point de vue graphique, la lettre « G » ajoute à ces cédilles l'esquisse d'un trait d'union qui a l'étendue d'un rayon sur un diamètre quand il exprime au centre de son cercle un point en extension jusqu'aux limites de sa circonférence.

Le centre et ces limites ont d'ailleurs les valeurs (1 et 2) qu'on donne à l'origine et à la fin d'un segment quand on ignore le zéro.

On a donc l'Unité sommitale et l'Orbe zodiacale représentée par la lettre « Wâw » sur le Mont « Qâf » mais sur des valeurs qui vont du simple au double – « 3 » pour le Gamma et « 6 » pour le « Wâw » qui font « 6 » et « 12 » pour les palindromes.

Le « Mu » de « Magog » invite à se reporter sur le « Mîm » qui a la même valeur (40) du point de vue des lettres avec la même figure du point de vue des nombres pour le palindrome où l'Octogone se place entre la base du Damier et l'Orbe des constellations.

Ce qui est en bas est comme ce qui est haut du point de vue des angles et des degrés mais les formes géométriques ont leur géographie et le Damier du « Nûn » (50) qui sert de base au Mont « Qâf » à son équivalent avec la Croix gammée.

Les cent cases du Damier sont réduites ici à leur plus simple expression avec les quatre cases esquissées par les quatre Gamma de la Croix gammée qui s'opposent deux par deux sur les douze heures de son cadrant – « 4 x 3 = 12 ».

Ce dallage rudimentaire est donc bien du point de vue des nombres la projection des astres sur la terre dans leurs maisons zodiacales autour de l'étoile polaire et cette projection n'est pas sans rapport avec les quatre éléments qu'on érige sur les Stupa.

Nous avons tracé un Svastika sur le territoire occidental de l'Europe à partir de l'Oberland de l'Hohenberg mais une carte médiévale place « Gog » plus au Nord, là où Jürgen Spanuth situe l'Atlantide entre Héligoland et l'embouchure de l'Eider.

Il est probable que « Gog » en tant que centre de « Magog » se soit déplacé dans les hauteurs suite à la chute de Phaéthon dans l'Eider ; non seulement vers l'Hohenberg où le Mont Sainte-Odile tient encore sa fonction mais encore plus Sud.

Le « Gog » méridional le plus proche se situe dans les Pyrénées orientales sur la périphérie du Svastika tracé autour de l'Oberland dans ce qu'on appelle la demeure du Lion sur le golfe méditerranéen par rapport à d'autres coordonnées zodiacales.

On entre là – autours de la Rose toulousaine – dans une organisation de l'espace centrée sur la Libye égyptienne où l'axe du Rhône et du Rhin se réfracte sur la vallée du Nil pour descendre jusqu'en Abyssinie et jusqu'à Zanzibar – antipode rimbaldien des hordes d'Or.

Mais ne nous laissons pas détourné des brumes de Loreleï dans la nuit de Laïla où « Gog » se retrouve loin de la chambre jaune dans les Montagnes bleues de la Côte d'Or quelque part du côté de Kong en Assinie – le Khan du Go aragonais en pays nègre.

« Tu cherche Laïla dans la poussière [ dit Djalal ud-Dîn ] mais c'est un esprit de Lumière. »

Le Khan à Kong laisse une étape en pays maure au sommet de l'Atlas que le Sheykh al-Akbar et le Qutb al-Maktum ont choisi comme demeure pour la plus haute des théophanies – celle du Sceau des saints muḥammadiens.

De la cité de « Saras » – autre palindrome – dans la Quête du Graal à nos Sarrasins, il n'y a qu'un pas dans la course de ce Géant qui n'en fait que quatre si nous comptons bien entre « Nûn » et « Wâw » – là où se trouve « Mîm ».

« Mîm » est l'initiale de Marie et celle de l'Amour dans l'anagramme de Rome qui change Ève en Ave si vous le lisez en latin ; et autour de sa demeure tourne celles d’Artémis et de Mélusine – Oh ! Mont Dion ! Oh ! Mont Libert ! Ne laissez pas ma prière en disgrâce ...

Il est probable que notre Géant ait fait un pas de côté en voulant rejoindre la vallée du Nil et qu'il faille tenir Axum au Tigré comme sa dernière demeure la plus orientale – celle à laquelle se rattache ses péripéties dans la Sainte Bible et le Noble Coran.

En lisant Jürgen Spanuth, nous avions daté la chute de Phaéthon dans l'Eider dont on retrouve le récit dans les Métamorphoses d'Ovide en 1226 avant l’ère chrétienne – 666 ans avant le Kali yuga que nous avons fini par situer quarante plus tôt.

Cette quarantaine que nous mettons à la fin des temps plutôt qu'à l'époque de Tarquin l'Ancien (616) est celle qu'Origène accorde au Christ pour son ministère public et la tradition médiévale à Seth pour un séjour paradisiaque dont il doit rapporter le Graal.

   

    

vendredi 18 mars 2022

L'ipséité divine

Pour le troisième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous complétons notre système de référence en y insérant les trois palindromes de la langue arabe : le « Nûn », le « Mîm » et le « Wâw ».

Ces palindromes délimitent le plan transcendant – celui de l'ipséité divine (1) – le plan métaphysique qui décompose la Décade et son Pôle (5) et le plan phénoménal qui délimite le royaume des réalités subtiles entre la Dyade (2) et le monde des hommes.

Du point de vue des nombres, le « Nûn » (50) décompose la base du Damier – « ad-Da'im » – autour du « Wâw » (6) qui caractérise le monde des hommes.

Le « Mîm » (40) décompose l'Octogone autour du « Yâ » (10) qui caractérise la Décade et le « Wâw » (6) décompose l'Orbe zodiacal autour du « Alif » (1) qui caractérise l'Unité sommitale.

C'est une image cosmographique de la montagne « Qâf » (100) dont la base repose sur les cases du Damier et dont le sommet transcende l'Orbe des constellations zodiacales.
   

Hâ-hût (5)

1

Σ 1 = 1

[ W = 6 ]

W â W

[ 6 = W ]

Yâ-hût (10)

5

Σ 5 = 15

Lâ-hût

Σ 4 = 10

Σ 10 = 55

[ M = 40 ]

M î M

[ 40 = M ]

Jabbârût

2

Σ 2 = 3

Malakût

[ 1 ]

Σ 1 = 1

Nasût

Σ 3 = 6

Σ 6 = 21

[ N = 50 ]

N û N

[ 50 = N ]

   
« Telle chut – des Poètes le dise – comme elle désirait voir
Visible le Dieu, sa Foudre sur la Maison de Sémélé
Et la divinement frappée donna naissance,
Au Fruit de l'Orage, à Bacchus le sacré. »

« So fiel – wie Dichter sagen – da sie sichtbar
Den Gott zu sehen begehrte, sein Bliz auf Semeles Haus
Und die göttlichgetroffne gebahr,
Die Frucht des Gewitters, den heiligen Bacchus. »

« C'est au plus tard, quand il invoque le mythe de Sémélé, pour rendre sensible l'origine de la poésie, qu'à dû s'imposer à Hölderlin la question de savoir si le poète – lui-même, Hölderlin – est capable de supporter le feu céleste.

« N'a-t-il pas, lui aussi, à payer le prix que paya Sémélé réduite en cendres ?

« Sans aucun doute, l'Hölderlin tardif a expérimenté de plus en plus la force destructrice de la lumière divine qui, à l'issue du voyage effectué dans la chaleur dévorante du Midi, finit en 1802 par le pousser dans la nuit ; [ ... ]

« [ ... ] et, à cette époque, il n'aurait certes pas osé espérer d'autre fin. »

Cf. Peter Szondi – Poésie et poétique de l'idéalisme allemandL'autre flèche. Sur la genèse des derniers hymnes d'Hölderlin (1974) [ L'autre flèche évoque ici la foudre. ]

   

    

mercredi 16 mars 2022

L'Unique engendré

Pour le deuxième cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Nous avons vu qu'en deçà de la Décade et de la Dyade que nous plaçons dans le Lâ-hût et le Jabbârût, la Monade resurgit au niveau de ce que la théosophie orientale qualifie de Malakût pour désigner le monde des âmes et des anges.

La Monade de ce monde qui est celle du Roi et de son royaume comme son nom l'indique est celle de tout ce qui concerne l'art royal comme expression des réalités contingentes qui caractérisent la Nature dans sa quiddité.

Et c'est celle de l'Unique-Engendré que le Théologien décrit comme un Verbe incarné plein de grâce et de vérité dont le Noble Coran réfute la divinité et dont nous devons définir la primauté – cf. Jean I 14 et 18 où Il apparaît comme le Fils du Père :

« ... le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous
et nous avons contempler Sa gloire,
gloire qu'Il tient du Père comme Unique-Engendré
plein de grâce et de vérité. »

« Nul n'a jamais vu Dieu ;
le Fils Unique-Engendré qui est dans le sein du Père,
Lui [ nous ] l'a fait connaître. »

Zeus – lui-même – quand il apparaît pour l'âge de Fer à l'époque de Tarquin l'Ancien comme le Père des pères n'est que le Premier d'entre-eux ; et le Fils, celui des enfants de Dieu qui ont accueilli le Verbe en son Nom – cf. Jean I 12 pour la Lumière véritable :

« ... à tout ceux qui l'ont accueilli,
il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu,
à ceux qui croient en son Nom. »

[ Dans le Nom du Fils puisque Jésus n'est pas nommé par ce Prologue. ]

et au quatrième verset :

« Tout ce qui fut [ dans le Verbe ] était la Vie
et la Vie était la Lumière des hommes ... »

La Monade du Malakût n'est pas l'Unique du Hâ-hût où l'Ipséidé est au-delà de Tout ce qu'Il n'est pas dans le Tout du Là-hût où se trouve la Décade mais le Premier des deux dans la Dyade du Jabbârût où il apparaît comme un Tiers pour la Somme des deux.

C'est ce Tiers quand il s'inscrit dans la Dyade – « Σ 2 = 3 » – qui se manifeste en-deçà du Jabbârut comme l'élément de Synthèse qui préside à l'économie cyclique du monde des hommes – le Nasût – dont il est la Lumière et le Verbe dans son propre univers.

L'Unique – Lui – le « Hâ » (5) du « Huwa » – ne se manifeste pas bien qu'il soit au cœur de la Décade sous la forme du nombre Cinq où Il apparaît comme un élément solitaire au centre des quatre paires la Décades qui se répartissent autour sa Somme – « Σ 10 = 55 ».

C'est donc au niveau du Lâ-hût que se répartissent les quatre « Awtad » et les deux « Imams » qui entourent le « Pôle » tandis que la primauté du Monarque ne se manifeste qu'en-deçà de la Dyade dont Il représente la Synthèse, sa Vergogne et sa Voie.

C'est comme Synthèse qu'Il s'inscrit dans la réalité cyclique qui le caractérise là où Il préside les cohortes (600) dans les triades (1.800) du Kali yuga comme le Phénix aux six mille lunaisons présidait autrefois au cycle de la Sagesse (500).

Rappelons que la descente des âges s'accomplit ici dans la quadrature du cycle de l'écliptique à partir des nombres de la Tétraktys qui constituent la Décade et que c'est le plus petit d'entre-eux (1/10) qui se répartit en quatre saisons.

Il n'y a qu'une cohortes par saison et après la période résiduelle qui les complète (192) – bien que nous en ayons compté onze pour les cinq triades qui les traversent – il ne faut pas s'attendre à ce que cette économie cyclique se poursuive.

L'âge d'or s'inscrit dans une réalité cyclique beaucoup plus large où ne subsiste que le cycle du Phénix qui organise la distribution des jours bissextiles et où ne se manifeste que les dix avataras qui accomplissent sa quadrature – celle d'un manvantara de 25.920 ans.

Le premier d'entre-eux est celui qui préside au Tao dans la triple enceinte de la Décade : c'est le Manou adamique de ce cycle que le plérôme de ses avataras identifie à Sri Matsya – le « Mat » du Tarot – et la répartition des âges, au Janus.

Sur la face ancestrale du Janus se trouve l'Ancien des jours qui s'identifie au Grand Pan et pour celle du Vivant – « al-Ḥayy » – à la figure mythique d'al-Khidr qui personnifie l'économie cyclique d'un grand renouvellement qui s'accomplit au printemps.

Mais dans la lumière automnale de l'âge de fer qui précède l'été – puisque le cour du temps repart ici en arrière – cette vénérable figure est celle du Père et la face juvénile du Janus, celle du Fils de la Vierge qui identifie Jésus à Dionysos ou à Bacchus.

 Remontée des saisons
à l'âge de fer 

Or

Pan

Dionysos

Été

Argent

Kronos

Saturne

Automne

Airain

Aphrodite

Vénus

Hiver

Fer

Zeus

Jupiter

Printemps

 Descente des âges
du cycle de l'écliptique 

« Plus que le pin lui-même, [ sa ] pomme [ ... ] issue du culte de Cybèle [ ... ] symbolise la multitude et la prolifération des êtres, des œuvres et des expériences au travers des cycles de [ la ] vie.

« Lorsque le dieu Dionysos, principe de la végétation, parcourait le monde, il était suivi d'un cortège de Satyres tenant un bâton – le Thyrse – surmonté d'une pomme de pin, autour duquel s'enroule une tige de lierre. » [ ... ]

« Le Thyrse [ ... ] de Dionysos et des membres de son cortège était constitué d'une longue tige de roseau surmonté d'une pomme de pin, de feuille de vigne ou de lierre où s'enroulaient des bandelettes de laines, symboles [ ... ] de la fertilité et de la [ ... ] Lune. »

« [ ... ] le lierre manifeste les cycles permanents de la vie tel Dionysos à la fois jeune homme solaire [ ... ] et adulte se dirigeant vers la mort selon le cycle annuel de transformation [ des saisons ] [ et des âges pour le cycles humain ]. »

[ Mais dans la symbolique du Janus qui correspond à l'âge d'or, ce vieillard s'identifie plutôt à un dieu ancien dans lequel on pourrait aussi retrouver un Kronos grec sous la figure d'un Saturne romain.

Notons toutefois que Thérèse de Lisieux en se vouant à l'Enfant Jésus et à la Sainte Face du Christ en abjection qui est celle du Roi de Canaan nous propose une image dionysiaque du Janus plutôt semblable à celle qu'on nous propose. ]

Cf. Erwann Theobald – Les énergies bénéfiques des arbres. Reconnaître ses arbres protecteurs et leurs fabuleux pouvoir – [ le ] Pin, [ le ] Roseau [ et le ] Lierre (2001)

Notons encore que l'âge d'airain ou du bronze se caractérise par un métal composite qui restitue dans l'identité du héros le mélange des dieux et des hommes où l'inversion des rôles entre la déesse et la Vierge est patente.

Cette inversion qui correspond à celle des saisons dans les mystères de l'Antiquité n'est pas étrangère sous les Luminaires à cette impossibilité formelle où l'on voit le Père féconder la Vierge par l'oreille pour engendrer un Fils unique à la fois homme et Dieu.

Et pourtant le cycle se referme et le fils de la Vierge est son seul monarque : c'est la fête du Christ-Roi vers la fin du cycle liturgique, le dernier dimanche d'octobre depuis le 25 décembre 1925 quand elle fut instituée par le pape Pie XI.

D'après Theobald, elle correspond dans son calendrier « druidique » aux mois du Lierre et du Roseau qui se succèdent entre le 27 et 28 octobre et qu'il met en rapport avec le Pin entre le 24 octobre et le 11 novembre.

Bien que les principes de ce calendrier nous apparaissent pour le moins étranges comme la plupart des reconstitutions néo-druidiques, ces coïncidences autour de Dionysos et du Christ-Roi ne nous laissent pas tout à fait indifférent.

Corrigeons par la même la date la plus vraisemblable pour sa Parousie en la rétrocédant de l'équinoxe d'automne au solstice d'été en 2024 si le ministère public du Christ se limite en 32 sur une durée de deux ans et un quart entre le solstice d'hiver et l'équinoxe du printemps.

« La mer voit et s'enfuit, le Jourdain retourne en arrière ... »

Psaume 113 Verset 3
   

    

jeudi 10 mars 2022

Les Luminaires

Pour le premier cycle du dixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Dès le premier chapitre de l’Évangile de Luc, on trouve quelques indications chronologiques [ dont ] nous pouvons déduire [ ... ] que Luc place l'époque de la conception d’Élisabeth et celle de Marie exactement à six mois d'intervalles ; [ ... ]

« [ ... ] par conséquent, les naissances de Jean et de Jésus ont lieu, elle aussi, à six mois d'intervalle.

« Cela signifie que l'époque des conceptions et celle des naissances, forment quatre « points » dans l'année, situés à égale distance l'un ans des autres, à trois mois d'intervalle.

« Il y a quelque raison de supposer que ces indications chronologiques sont en fait des indications de calendrier. Elles étaient considérées comme telles dans l'église primitive.

« La naissance de Jésus fut fixée au solstice d'hivers, celle de Jean, au solstice d'été ; l'Annonce à Marie le 25 mars [ ... ] et l'annonce à Zacharie le 25 septembre [ ... ].

[ Le 10 des mois de Nissan et de Tishri pour le calendrier israélite où elles se retrouvent au premier et au septième mois de l'année en mars et en septembre. ]

[ Il est évident que cette fixation à partir des solstices date de la commémoration du « Sol invictus » par l'empereur Constantin qui tout bienfaiteur qu'il fut pour l'église chrétienne ne fut jamais chrétien avant de se convertir à l'arianisme dans son agonie.

L'église primitive fête la naissance charnelle du Christ à l’Épiphanie du 6 janvier en l'identifiant avec son Baptême à une naissance spirituelle qu'elle commémore à Bethléem comme une maternité de la mère de Dionysos.

Clément d'Alexandrie en indiquant le 17 novembre manifeste son désaccord avec cette identification mythologique mais ne remet pas en cause celle du Baptême qui initie le ministère publique du Christ. ]

« Cependant Luc ne donne aucune indication au sujet d'une telle année liturgique. Il a certainement considéré Jésus et Jean comme deux « antipodes » dont les naissances devaient être commémorées à deux jours situés aux deux pôles opposés de l'année.

« Dans cet Évangile, Jean-Baptiste n'est pas tant le précurseur de Jésus que son contraste. Jean prêche le Jugement, Jésus proclame l'Année de Grâce du Seigneur.

[ L'évangile qui est annoncé comme une Bonne Nouvelle dans la prophétie d'Isaïe. ]

« Jean est le dernier prophète de « l'Ancienne Alliance ». Le ministère de Jésus marque le début d'une ère nouvelle. [ ... ] » [ ... ]

« Le terme « antipode » ne suggère pas seulement un contraste, mais aussi une relation, même une parenté. Jean et Jésus sont comme des frères jumeaux, mais en même temps ils sont la « contre-partie l'un de l'autre ».

« L’Évangile de Jean exprime le rapport entre Jésus et Jean-Baptiste de la façon suivante : « Il faut que lui – Jésus – grandisse et que moi – Jean-Baptiste – je décroisse ». Les termes « croître » et « décroître » rappellent les phases de la lune.

« On peut comparer Jésus à la lune qui croît, Jean à la lune qui décroît. Peut-être que l’Évangile de Jean exprime leur relation en termes « lunaires » et Luc en termes « solaires ».

« Luc situe les naissances de Jean et de Jésus aux deux pôles opposés de l'année. »

Cf. J. Van Goudoever – Fêtes et Calendriers Bibliques – Les Fêtes dans les Évangiles et les Actes – Les naissances de Jean et de Jésus dans l’Évangile de Luc (1961)

Peut-être que Jean adopte des termes lunaires parce qu'il relativise l'Année de Grâce du Seigneur qui structure la tradition synoptique des trois premiers évangiles.

Il la relativise parce qu'elle se prolonge sur deux ans avec les trois mois (1/4) qui s'étendent de l’Épiphanie à Pacque telle qu'elle se reproduit à trois reprises dans son récit :

- Celle de la Purification du Temple où Jésus chasse les marchands du parvis

- Celle de la Transfiguration du Seigneur sur le Tabor entre Moïse et le prophète Élie

- Celle de la Crucifixion de l'Agneau pascal en vue du royaume de Dieu

Van Goudoever associe la Purification du Temple à l'Entrée triomphale du Messie à Jérusalem et déplace la Transfiguration qu'il interprète comme une préfiguration de l’Ascension du Christ ressuscité.

La Transfiguration qui se manifeste en Galilée est alors le lieu de la Multiplication des pains distribués aux cinq et aux quatre mille.

Il va sans dire que cette préfiguration est tout à fait recevable et qu'elle s'accompagne d'une Multiplication des pains qui serait alors comme celle du rite eucharistique ; mais la théophanie du Tabor reste au cœur du récit johannique :

Une Grande Lumière s'est levée sur la Galilée.
Sa Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne L'ont pas reçue.
Mais pour les enfants de Dieu, Elle est Lumière sur Lumière sans contrechamp.
Dieu est la Lumière du Ciel et de la Terre.

[ Cf. Mt IV 6 et Jn I 5 et 12 + Cr S 24 V 35 ]

   

    

mercredi 9 mars 2022

Le Christ en Samarie

Pour le trentième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Dans le chapitre qu'il consacre en 1961 au jour de la Pentecôte dans les Actes des apôtres, Van Goudoever évoque la généalogie du Christ dans l’Évangile de Luc.

Nous avons déjà décrypté celle de Matthieu du point de vue des nombres qu'il récapitule dans le dix-septième verset de son premier chapitre – (3 x 14 = 42) :

« Quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David,
quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone,
quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ. »

Nous avons établi qu'il y a autant d'années par génération que de jours par mois (30) et que la somme de ce triptyque – « 42 x 30 = 1.260 » – préfigure les temps accordés aux deux témoins de l'Apocalypse – « 1.260 = 3,5 x 360 » et « 1.260 / 2 = 630 ».

Le nombre des générations dans l’Évangile de Luc (77) est un nombre de septénaires (11) qui rappelle l'importance de ce nombre par rapport à la décade – « 10 + 1 » – et celui du sabbat par rapport aux jours de la semaine – « 6 + 1 ».

Ces facteurs – « 11 » et « 7 » – ne font l'objet d'aucune démonstration ; mais leur produit (77) ne permet pas d'autre combinaison puisse qu'il s'agit de deux nombres premiers.

Par contre, l'introduction à la généalogie du Christ chez Luc est bien celle du règne de David – cf. Luc III 23 et 2 S V 4 :

« Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère ... »

« David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi ... »

« ... quelques remarques peuvent être faites [ ... ] au sujet de la généalogie [ du Christ ] dans l’Évangile de Luc. [ Cf. Luc III 23-38 ]

« Tandis que Matthieu commence [ sa ] généalogie [ avec ] Abraham, Luc la donne dans l'ordre inverse et finit par Adam et Dieu [ en passant par Seth dont c'est la seule mention néotestamentaire. ]

« Décrire Jésus comme un fils d'Adam signifie que sa venue a une signification universelle. Dans la généalogie de Luc, le fils de David n'est pas Salomon – comme dans Matthieu – mais Nathan, le prophète.

« Luc ne mentionne pas les Rois de Juda, comme le fait Matthieu ; à leur place, il donne une liste de noms qui ne nous sont connus par aucune source.

« Si vraiment Luc veut que son évangile soit prêché à la fois aux Juifs et aux Samaritains, il lui faut une généalogie du Christ qui ne soit pas anti-samaritaine comme celle de Matthieu mentionnant tous les Rois de Juda.

« Que Salomon ne soit pas cité dans la généalogie de Luc peut être dû au fait qu'il a bâti le Temple à Jérusalem et fut ainsi [ la ] cause de nombreux troubles entre les douze tribus.

« Le discours d'Étienne, dans les Actes [ des apôtres ], témoigne de la même attitude à l'égard de Salomon : « Ce fut Salomon toutefois qui lui bâtit une maison. Mais le Très-Haut n'habite pas dans des demeures faite de main d'homme. » [ Cf. Actes VII 47-48 ]

« Au lieu d'une liste des Roi de Juda, Luc donne une liste contenant des noms de prophètes et des noms provenant des dix tribus – [ celles ] du Nord. » [ ... ]

Cf. J. Van Goudoever – Fêtes et Calendriers BibliquesLes Fêtes dans les Évangiles et les ActesLe jour de la Pentecôte dans les Actes (1961)

Il ne peut s'agir que du Temple d'Hérode et l'argument d’Étienne à l'encontre de Salomon ne peut être que très secondaire ; mais la remarque sur les rois de Juda reste pertinente.

Le seul fait qu'il y ait deux généalogies démontre qu'il y a au moins deux prédications que les fragments de Pierre dans les Stromates de Clément met dans la bouche du Seigneur :

« Si donc quelqu'un d'Israël veut se convertir et croire en Dieu par mon nom,
ses péchés lui seront remis.

Après douze ans, sortez dans le monde, afin que personne ne dise :
Nous n'avons pas entendu. »

Stromates VI 5 / 43

Si cette recommandation est bien celle du Ressuscité et si sa résurrection a bien lieu en 32 après sa Passion, cette nouvelle orientation dans la prédication commence en 44.

La prédication aux Hébreux – celle de Matthieu – s'adresse avant tout aux Juifs ; la prédication aux Païens – celle de Luc – inclut les Samaritains.

Les Samaritains sont « dans le monde » parmi les nations et les Juifs, parmi les tribus dont il ne reste plus que ce reliquat et les yéménites – ceux de Benjamin.

La prédication de Pierre dont les Stromates de Clément nous donne connaissance s'adresse aux Israélites.

C'est celle de Marc que les Actes des apôtres identifient à Jean l'Ancien, l'auteur de deux épîtres qu'on distingue du Théologien – cf. Actes XII 12 :

« ... [ Pierre ] se rendit à la maison de Marie, la mère de Jean, surnommé Marc,
où une assemblée s'était réunie et priait. »

C'est celui qu'on retrouve dans la première épître de Pierre depuis Babylone et à Jérusalem auprès de Pierre et Jacques dans l'épître de Paul aux Galates – cf. 1 P V 13 et Ga II 9 où Pierre se fait appeler Céphas :

« [ la vraie grâce de Dieu ] qui est à Babylone, élue comme vous, vous salue,
ainsi que Marc, mon fils. »

« ... reconnaissant la grâce qui m'avait été départie,
Jacques, Céphas et Jean, ces notables, ces colonnes
nous tendirent la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion ... »

Paul évoque un partage des tâches : à lui, la conversion des Païens – les « non circoncis » – à Pierre, celle de la Circoncision – les « circoncis ».

Mais Pierre dans les Stromates de Clément évoque plutôt un passage entre deux époques ; si bien qu'il est probable qui faille supposer que ce passage ait succédé à un tel partage et au séjour de Pierre à Babylone.

Par circoncis, il faut donc entendre les Israélites en général et en particulier ceux de l'arrière pays avec toutefois un sens moins général que celui qui nous adressons aux Hébreux par référence à l'usage d'un dialecte araméen de culture hébraïque.

Si les Samaritains n'entrent dans l'équation qu'avec Luc à l'occasion d'une parabole qui leur doit son nom – celle du bon Samaritain – sa résultante chez Jean est considérable et caractérise l'universalité du message – cf. Luc X 30-37 et Jean IV 7-29.

À tel point que « les Juifs » chez Jean le reproche au Christ en l'accusant même d'être l'un d'entre eux, habité par un démon – cf. Jean VIII 48.

Nous suivons l'ordre canonique des évangiles – la Bonne Nouvelle d'Isaïe :

1 - la prédication de Matthieu aux Hébreux – celle des Ébonites et des Nazaréens

2 - la prédication de Marc aux Israélites – celle de Pierre 1 et de Jean l'Ancien

3 - la prédication de Luc aux Païens – celle de Paul dans les Actes des apôtres

4 - la prédication universelle de Jean – celle du Théologien qui inclut les Samaritains

Il semble toutefois que le Théologien réécrit l'évangile du disciple que Jésus aimait en l'attribuant à Jean – l'Apôtre à qui ont attribue aussi l'Apocalypse des deux témoins.

De même, on devrait aux Samaritains la reconnaissance des deux témoins sous le titre de Nazir qui qualifie leurs disciples de Nazaréens par ailleurs fort peu « judéo-chrétiens ».

Le Noble Coran qui s'en prévaut réfute en partie l'apport du Théologien pour ne citer que Jésus – 'Isâ ibn Maryam – Jean le Vivant – Yaḥyâ qui désigne le Baptiste – et Jude Thomas – Dhû'l-Kifl qui désigne le didyme du Christ sous de multiples noms en Orient.

L'imbroglio est total en ce qui concerne l'identité du disciple que Jésus aimait – Lazare le ressuscité ou l'apôtre Jean fort probablement ; si ce n'est Jésus lui-même ou ce didyme particulièrement incrédule.

Les deux épîtres de Pierre nous montre ce que les Stromates de Clément nous démontre : le passage du Prince des apôtres d'une prédication à l'autre autour de l'évangile de Marc tels que nous les présentent les deux généalogies – celle de Matthieu et celle de Luc.

Quant aux Pharisiens, on ne trouve nul part leur hostilité à la royauté du Christ sur Canaan mais leur réserve quant à l'identité d'un second témoin qu'ils se représentent comme un dernier prophète par ailleurs rigoureusement annoncé par l'Apocalypse.

   

    

dimanche 6 mars 2022

Le ministère du Christ et sa Parousie

Pour le vingt-neuvième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Dans le chapitre qu'il consacre en 1961 au calendrier du ministère public de Jésus, Van Goudoever recense deux traditions au sujet de la durée de ce ministère qui commence avec le baptême du Christ au Jourdain :

- la tradition synoptique des trois premiers évangiles qui lui donne un ministère d'un an

- la tradition johannique du quatrième évangile qui lui donne un ministère de trois ans

Les Valentiniens et les Basilidiens gardent la tradition synoptique en se référant à l'année de grâce du Seigneur proclamée par Jésus dans l'évangile de Luc et aux 365 éons de l'Abraxas qui lui correspondent – cf. Luc IV 18 et 19 à propos de la prophétie d’Isaïe :

« L'esprit du Seigneur est sur moi
parce qu'Il m'a oint pour annoncer l'évangile aux pauvres :

Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
pour proclamer aux captifs la délivrance
et aux aveugles le recouvrement de la vue,
pour renvoyer libres les opprimés
en publiant l'année de grâce du Seigneur. »

La naissance spirituelle du Christ intronisée par son baptême se confond ici avec l’Épiphanie dionysiaque du 6 janvier avant qu'on ne la déplace vers le Solstice d'hiver en mémoire du « Sol Invictus ».

C'est à partir de ce déplacement qu'on réveillonne à Noël pour célébrer à trois reprises – aux complies, aux matines et aux laudes – une triple naissance du Christ à la fois charnelle, spirituelle et cosmique.

Les Docètes et les Alogi firent de même ainsi que Clément d'Alexandrie avec la même justification qu'Eusèbe de Césarée nuance en donnant à la tradition synoptique un autre commencement – celle de l'incarcération du Baptiste et de son martyr.

La tradition johannique est défendue par Méliton de Sardes et par Irénée de Lyon. Le baptême du Christ est déplacé au 13 janvier. Et Clément qui n'entre pas dans la métaphore signale la naissance de Jésus un 17 novembre.

Van Goudoever mentionne encore trois théories :

- « Certains [ théologiens chrétiens ] se servent du nombre [ trois et demi ] d'après les prophéties de Daniel et de Jean. » Mais dans l'Apocalypse ce nombre ne s'applique qu'à des temps de 360 jours qui sont ceux des ans – « 3,5 x 360 = 1.260 ».

- « Selon Origène, le ministère de Jésus sur la terre fut de trois ans plus quarante jours ... » Mais la tradition médiévale nous montre que ce nombre de jours (40) quand ils reviennent à Seth comme autant d'années ne concerne que sa vie paradisiaque.

Outre que cette théorie confirme l'identité entre le Christ et Seth qui prend parfois la place d'Hénoch auprès d’Élie, elle rappelle les quarante pontificats de la Prophéties des papes qui succèdent à celui de Sixte V à partir de son axe – en décembre 1587.

- « D'autres soutiennent que ce fut un ministère de deux ans [ ... ] car les trois Pâques chez Jean peuvent trouver place en deux ans. » Mais il est alors impossible de le faire commencer au baptême qui lui fut dévolu en janvier.

Ces traditions et ces théories ont une incidence sur la Parousie et on retrouve en islam parmi les signes de la fin des temps une période de sept, huit ou neuf ans qui vient compléter la décade dans une quarantaine – celle qui précède la révélation du prophète.

Ce qui reste là – invariant – c'est les trente ans du Lam (30) dans la vie charnelle du Christ avant son ministère ; mais le comprenant chez Clément pour qui elle se finit au jour de sa Passion, éludant son repère – le baptême.

On ne saurait résoudre la contradiction qu'en étendant ce ministère sur une durée de deux ans et un quart ; ce que laisse entendre le règne de David qui dura quarante ans à partir de trente : trente-trois à Jérusalem et sept et demi à Hébron – cf. 2 S V 4 et 5 :

« David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi
et il régna pendant quarante ans.

Il régna sept ans et six mois sur Juda à Hébron
et trente-trois ans sur tout Israël et sur Juda à Jérusalem. »

Donc trente-deux et demi si le nombre « 40 » reste signifiant ; et à partir du terme signifié par la Prophétie des papes sur une période de 444 ans, la Parousie qui pourrait commencer entre 2023 et 2025 devrait débuter en septembre 2024.

Le demi qui se met dans le règne de David se retrouve dans la Prophétie des papes où les 888 ans qui se répartissent autour du Solstice d'hiver en 1587 se prolongent entre septembre et décembre 1143 (1/4) et donc entre décembre 2031 et mars 2032 (1/4).

La conformation au Christ de l'alter-christus en septembre 1224 qui ne correspondait ni aux temps apocalyptiques des deux témoins (1260) ni à la succession des cohortes du kali-yuga (1200) prend ici un tout autre sens dans l'univers des signes.

Un tout autre sens qui n'est pas moins étrange que la fin du califat ottoman quand elle coïncidait en 1924 avec la disparition du siège pontifical du Bogdo Khan qui présidait jusque là à l'économie cyclique de la tradition orientale.

Même si le Bogdo Khan s'était en quelque sorte assujetti au Dalaï Lama, il restait le vicaire de Gengis Khan en tant que représentant de Sri Kalki – l'avatara du Kali yuga et le dernier des dix avataras du manvantara.

Du point de vue des nombres, la durée du ministère du Christ peut aussi s’interpréter à partir de ses limites : « 1 + 30 + 2 » – « Aleph + Lamed + Beth » – en rapport avec l’Étoile du matin qui est celle de la Lumière blanche – Zohra / Notre-Dame d'Alba.

L'unité primordiale est celle qui correspond à la tradition synoptique et sa dyade téléologique ou son diabolo au développement théologique de la tradition johannique dans la perspective eschatologique de l'apocalypse des deux témoins (1.260 / 2).

Jehovah dans les assemblées

Aleph – Lamed – Beth

Jahbulon au milieu des ruines
   

    

vendredi 4 mars 2022

Des guirlandes de montagnes bleues

Pour le vingt-huitième cycle du neuvième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Dans le [ ... ] quart [ Nord-Est ] du pays, tout autour d'enclaves malinké, survivances de leur vaste expansion – comme les Dioula de Kong – se sont fixées les ethnies du groupe dit voltaïque. » [ Sénoufo, Koulango-Dagomba, Lobi-Birifor ... ]

Mandé

Burkinabé

Baoulé

Krou

Akan

« Comment retrouver [ ... ] le Ngokro de Nana Yamoussou [ et ] que reste-t-il [ ... ] de cette petite chefferie Akoué [ du ] pays baoulé [ dont ] Sakassou [ fut la ] première capitale [ ... ] fondée vers 1760 après la longue marche de la reine Pokou par Akoua Boni ... » [ ... ]

« ... la reine Akoua Boni [ ... ] succéda [ à la reine Pokou ] pendant trente ans à la tête des Baoulé de Sakassou. »

Cf. Philippe David – Sub. Cit. – Aux quatre horizons de la Côte d'IvoireUn village nommé Yamoussoukro [ et ] La société ivoirienne au jour le jour (1986)

« Arrivant du Mali actuel – dont ils portent le nom – dès le XVe siècle, les Mandinka ou Manding se sont installés progressivement aux dépens de leurs voisins, notamment autour de Kong avec Sékou Ouattara (1705) [ ... ]

« [ ... ] et plus tard [ autour ] d'Odienne avec les Bambara Diarrasouba, fondateurs vers 1780 du Nafana détruit en 1848, puis Vakaba Touré fondateur à sa place du royaume du Kabadougou.

« [ ... ] les Manding ont apporté l'islam, l'organisation militaire et le dynamisme commercial : la classe marchande et aventurière des Dioula [ ont ] rapidement [ fait ] de la langue mandingue la langue véhiculaire et commerciale de toute la région, [... ]

« [ ... ] ouvrant des routes de négoce Nord-Sud longtemps florissantes et s'enrichissant par toutes sortes de transactions. [ ... ] Les Malinké dioula ont été les relais indispensables et séculaire entre le Sahel et la côte [ à travers ] la grande forêt [ ... ]. »

« Comme il avait déjà détruit Kong, Samory vint régler leur compte aussi bien aux Dagomba-Koulango-Lobi de Bouna qu'aux Abron de Bondoukou. » [ ... ]

« Malinké de Haute Guinée, colporteur devenu chef militaire et religieux, l'almamy Samory Touré s'est créé un empire personnel immense mais fluctuant qui a dérivé d'Ouest en Est au gré de ses bonnes puis mauvaises fortunes.

« À partir de 1893, [ son empire ] est plutôt centré sur la Haute Côte d'Ivoire et le Nord du Ghana actuel, dévastant notamment Kong – qui ne s'en remettra jamais – et Bondoukou.

« Accueilli en frère par la plupart des Malinké musulmans mais combattu par les autres populations, Samory finit par épuiser toutes ses possibilités de négociations avec les Français qui le pratiquent depuis longtemps et sont bien décidés à lui régler son compte.

« Affaibli, harcelé, il est rejoint aux confins de la Guinée et de la Côte d'Ivoire à l'issue d'une longue traque en septembre 1898, se rend sans résistance et ira mourir, déporté, au Gabon deux ans plus tard. »

Cf. Philippe David – La Côte d'IvoireAu royaume d'Assinie. Les peuples [ de Côte d'Ivoire ] et leur histoire [ sous ] la colonisation française (1986)

« Entre le Parc national de Comoë [ ... ] et [ ... ] le pays sénoufo, loin de l'un et à l'écart de l'autre, Kong, petite sous-préfecture de troisième ordre, ne se survit qu'à grand peine.

« Cette capitale autrefois glorieuse des Malinké Dioula coincé entre Sénoufo et Koulango, où se fit la rencontre historique des deux explorateurs Binger et Treich-Laplène en 1889, est aujourd'hui bien déchue : [ ... ]

« [ ... ] elle ne s'est vraiment jamais relevée de sa destruction par Samory excédé de sa résistance en mai 1897. » [ ... ]

« Odienné, capitale historique du Kabadougou, est dans l'angle Nord-Ouest de la Cote d'Ivoire à la jonction de trois pays particulièrement frères [ la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Mali ] en ces contrées uniformément mandingues.

« Deux ou trois guirlandes de montagnes bleues la séparent de Boundiali tandis qu'à l'Ouest le petit massif de Dienguélé fait sentinelle sur la route de Guinée. » [ ... ]

« N'en déplaise à l'évêque de Korhogo, l'islam règne assez exclusivement sur le Grand Nord malinké. » [ « L'islam [ ... ] est venu du Nord-Ouest avec les Malinké. » ]

Cf. Philippe David – La Côte d'IvoireDe Bassam à Korhogo. Aux quatre horizons de la Côte d'IvoireLe Grand Nord [ Islam et chrétienté ] (1986)