Pour la première semaine sidérale :
« [
Épaphus * ] avait le
même caractère et le même âge que Phaéthon,
fils du Soleil ; un jour que celui-ci, avec jactance, refusait
de lui céder, tant il était fier d'avoir Phébus pour père, le
petit-fils d'Inachus,*
révolté, lui cria : Insensé !
Tu crois tout ce que raconte ta mère et tu te glorifies d'un père
qui n'est pas le tient. »
– cf. Métamorphoses I 751 [ Phaéthon ]
* Épaphus
est né de la semence du grand Jupiter. Sa mère, Io est
assimilé par les grecs à la déesse Isis – cf. Métamorphoses I
748 [ Phaéthon ]
* Inachus est un fleuve
d'Argolide dont descend Io – cf. Métamorphoses I 753 – Phaéthon
«
Phaéthon rougit ;
la honte étouffa sa colère et il alla rapporter à Clymène,
sa mère, l'insulte d'Épaphus :
Pour ajouter encore à ta
douleur, ma mère, dit-il, moi si franc, moi si fier, je me suis tu ;
c'est une honte qu'on ait pu nous adresser un tel outrage, sans que
j'ai pu le démentir. »
– cf. Métamorphoses
I 755 et 756 [ Phaéthon ]
« On
ne saurait dire si Clymène
fut émue par les prières de Phaéthon
ou par le ressentiment de l'insulte lancée contre elle ; mais
elle tandit les deux bras vers le ciel et, les yeux fixés sur le
soleil éclatant de lumière : Par
cet astre merveilleux aux rayons étincelants –
dit-elle – qui
nous entend et qui nous voit,
je te le jure, mon
fils, ce Soleil que tu contemple, ce Soleil sur qui se règle le
monde est bien ton père. »
– cf. Métamorphoses I 765 [ Phaéthon ]
« Aussitôt
Phaéthon s'élance, tout
joyeux des paroles de sa mère, la pensée toute pleine des régions
éthérées ; il franchit le territoire de ses Éthiopiens,
l'Inde, qui s'étend sous les feux du grand astre, et il se dirige à
la hâte vers les lieux où se lève son père. » – cf.
Métamorphoses I 776 [ Phaéthon ]
« Dès
que le fils de Clymène
a gravi la voie qui monte à ce palais et qu'il est entré dans la
demeure de celui qu'il hésite à croire son père, il se dirige à
pas pressés vers le visage du dieu ; mais il s'arrête à
quelque distance, car il n'en pouvait supporter l'éclat de plus
près. » – cf. Métamorphoses II 19 [ Phaéthon ]
« Qu'es-tu
venu chercher sur ces hauteurs, Phaéthon, ô
mon fils, toi que ton père ne saurait renier ? » –
cf. Métamorphoses II 34 [ Phaéthon ]
« [
Phaéthon ] répond : Ô commun flambeau du monde immense,
Phébus, ô mon père, si tu me permets de me servir de ce nom, si
Clymène ne cache pas sa faute sous une
invention mensongère, donne-moi, auteur de mes jours, des gages qui
attestent que je suis vraiment issu de toi et chasse le doute de mon
âme. » – cf. Métamorphoses II 37 [ Phaéthon ]
« [
Phébus ] son père déposa la couronne de rayons étincelants qui
ceignait sa tête, lui ordonna d'approcher et, l'ayant embrassé :
Non, il ne serait pas juste –
dit-il – que je te renie pour mon fils et Clymène
t'a révélé ta véritable origine ; pour dissiper tes doutes,
demande-moi la faveur que tu voudras ; je suis près à te
l'accorder ; je prend à témoin de ma promesse le marais par
lequel jurent les dieux et que mes yeux n(ont jamais vu. »
– cf. Métamorphoses II 43 [ Phaéthon ]
« À
peine avait-il achevé que Phaéthon demande le char de son
père et le droit de conduire pendant un jour ses chevaux aux pieds
ailés » – cf. Métamorphoses II 48 [ Phaéthon ]
« Je
puis au moins te dissuader ; ton désir n'est pas sans danger ;
la tâche que tu demandes, Phaéthon,
est grande ; elle ne convient ni à tes forces ni à ton jeune
âge. » – cf. Métamorphoses II 54 [ Phaéthon ]
« Je
ne te refuse qu'une chose, qui, à vrai dire, est un châtiment et
non pas un honneur ; car c'est un châtiment, Phaéthon,
que tu implores au lieu d'une grâce. » – cf. Métamorphoses
II 99 [ Phaéthon ]
« Tandis
que Phaéthon au grand cœur admire tous les détails de cet
ouvrage, voici que du côté de l'Orient qui s'éclaire la vigilante
Aurore a ouvert sa porte empourprée et son atrium tout plein de la
couleur des roses. » – cf.
Métamorphoses II 111 [ Phaéthon ]
« Phaéthon
s'empare du char, bien léger sous ce corps juvénile ; il s'y
place debout, tout joyeux de toucher de ses mains les rênes qui lui
sont confiées, et de là il rend grâce à son père, qui lui cède
à regret. » – cf. Métamorphoses II 150 [ Phaéthon ]
*
Les coursiers du Soleil forment un quadrige : Pyrois, Éoiis,
Éthon et Phlégon / l'Ardent,
l'Oriental, le Brûlant et le Brillant
– cf. Métamorphoses II 153 et 154 – Phaéthon
«
Phaéthon s'épouvante ;
il ne sait de quel côté tirer les rênes confiées à ses soins ;
il ne sait de quel côté est son chemin et quand il le saurait, il
ne pourrait commander aux coursiers. » – cf. Métamorphoses
II 169 [ Phaéthon ]
« Quand
le malheureux Phaéthon, du haut de l'éther, jeta ses regard
sur la terre qui s'étendait si bas, si bas, au-dessous de lui, il
pâlit ; une terreur subite fit trembler ses genoux et les
ténèbres, au milieu d'une si grande lumière, couvrirent ses
yeux. » – cf. Métamorphoses
II 179 [ Phaéthon ]
« Alors
Phaéthon voit l'univers
tout entier en flammes ; il ne peut supporter une chaleur si
violente ; il respire un air embrasé comme par une fournaise
profonde ; il sent son char s'échauffer jusqu'à blanchir ;
les cendres et les étincelles lancées autour de lui deviennent
intolérables et il est enveloppé de tous les côtés par une fumée
ardente. » – cf. Métamorphoses II 227 [ Phaéthon ]
« Phaéthon,
sa chevelure rutilante ravagée par la flamme, roule précipité à
travers les airs, où il laisse en passant une longue traînée,
semblable à celle que produit parfois une étoile au milieu d'un
ciel serein, lorsque sans tomber en effet, elle peut paraître
tomber. » – cf.
Métamorphoses II 319 [ Phaéthon ]
« Bien
loin de sa patrie, dans l'hémisphère opposé, il est reçu par le
grand Éridan
* qui baigne son
visage fumant. » – cf. Métamorphoses II 324 [ Phaéthon ]
« Les
Naïades de l'Hespérie déposent dans un tombeau son corps qui fume,
consumé par la flamme aux trois dards, et elles inscrivent ces vers
sur la pierre : Ci-gît
Phaéthon,
conducteur du char de son père ; s'il ne réussit pas à le
gouverner, du moins il est tombé victime d'une noble audace.* »
– cf. Métamorphoses II 327 [ Phaéthon ]
*
La noble audace de Phaéthon au grand cœur –
cf. Métamorphoses II 111 – Phaéthon
« Après
avoir exhalé toutes les plaintes que devait lui inspirer une telle
catastrophe, Clymène en
deuil, éperdue, déchirant son sein, parcourut tout l'univers ;
elle chercha d'abord le corps inanimé de son fils, puis ses
ossements. » – cf. Métamorphoses II 333 [ Les Héliades ]
« Les
Héliades ne sont pas moins désolées ; elles offrent à la
mort de leur frère le vain tribut de leurs larmes ; elles se
frappent la poitrine de leurs mains, et comme si Phaéthon
pouvait entendre leurs plaintes lamentables, nuit et jour elles
l'appellent, étendues au bord de son tombeau. » – cf.
Métamorphoses II 342 [ Les Héliades ]
« Ce
prodige eut pour témoin Cygnus, fils de Sthénélée ; bien
qu'il te fût uni par le sang de ta mère, ô Phaéthon,
l'amitié vous liait plus étroitement encore. » – cf.
Métamorphoses II 369 [ Cygnus ]
« Abandonnant
son empire (car il avait régné sur les peuples de la Ligurie et sur
de grandes cités) [ Cygnus ] avait fait retentir de ses lamentations
les vertes rives et les eaux de l'Éridan
* et les bois accrus
par tes sœurs [ les Héliades ] [ ... ] » – cf.
Métamorphoses II 372 [ Cygnus ]
**
L'Éridan
situe à deux reprises la précipitation de Phaéthon et les
lamentations de Cygnus. Phérécyde (- 480) en fait le dieu-fleuve du
Pô. Eschyle (- 456) le confond avec le Rhône. Hérodote (-
425) récuse le Rhin qui se jette dans la mer du Nord et la Vistule
qui sert de viatique au commerce de l'ambre depuis la mer Baltique.
C'est
l'Eider – Éridanos
– et pour la production de l'ambre, la rivière des aulnes ou la
Verne pour les peupliers noirs de Virgile (- 19) qui signale la
métamorphose des Héliades et leurs larmes – cf. Énéide
VI 62 et X 190.
C'est aussi une constellation de
l'hémisphère sud qui emprunte le parcours du Nil à travers le
ciel.
« Cependant
le père de Phaéthon, livide et dépouillé de son éclat,
tel qu'il apparaît à l'univers pendant une éclipse, déteste la
lumière, le jour et lui-même et son âme s'abandonne à la
douleur. » – cf. Métamorphoses II 381 [
Cygnus ]
« Le
dieu [ Phébus ] à qui obéissent de rapides coursiers n'avait
jamais vu, dit-on, de spectacle plus douloureux, depuis que Phaéthon
avait été frappé de la foudre. » – cf. Métamorphoses IV
246 [ Leucothoé et Clytie ]
« Cependant
le dieu [ Neptune ] qui, le trident à la main, gouverne les flots de
la mer déplore dans son cœur paternel que le corps de son fils [
Cygnus ] ait revêtu la forme de l'oiseau * cher à Phaéthon ;
ayant pris en haine le cruel Achille, il s'abandonne plus qu'il n'est
juste à sa colère implacable. » – cf. Métamorphoses XII
581 [ Mort d'Achille ]
*
Eider qui transcrit le nom de l'Éridan
est aussi le nom d'un oiseau bien qu'il s'agisse de la métamorphose
du Cygne à la suite des lamentations de Cygnus –
cf. Métamorphoses II 372 [ Cygnus ] :
« [
... ] soudain sa voix virile s'affaiblit, des plumes blanches
remplacent ses cheveux, son cou s'allonge loin de sa poitrine ;
une membrane unit ses doigts qui s'empourprent, des ailes voilent ses
flancs ; un bec sans pointe couvre sa bouche. »
Cf.
Ovide (+ 18) – Les Métamorphoses traduites par Georges
Lafaye (+ 1927)
« Le troisième ange sonna de la trompette, et du ciel tomba une grande étoile qui brûlait comme un flambeau ; elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d’eau. Le nom de cette étoile est Absinthe. Le tiers des eaux fut changé en absinthe * et beaucoup d'hommes moururent à cause de ces eaux, parce qu'elles étaient devenues amères. » – Cf. Apocalypse VIII 10-11 [ Le septième sceau ]
*
L'absinthe a l'amertume de l'armoise qui caractérise Artémis –
Diane – la Vénus d'automne, la sœur d'Apollon, l'avatar solaire
de Phébus – Hélios – qui s'incarne comme un germe dans
la nativité de l'enfant Jésus ou de Gengis Khan.°
C'est le germe que Saint-Michel et
Saint-Georges terrassent pendant l’hiver du kali yuga sous
la forme du dragon ; ils l’enfouissent, une fois tombé du
Ciel dans les profondeurs de la Terre.
Ce n'est pas Lucifer qui
descend le dernier de la garde du ciel ; l'étoile du
matin qui apparaît à l'aube et qu'on identifie à la planète Vénus
– cf. Métamorphoses II 115 [
Phaéthon ]
C'est
l'astre de la Mélancolie
chez Albrecht Dürer (1514) et le Soleil
noir chez Gérard de
Nerval (1854) – cf. Melancholia I et El Desdichado.
°
L'histoire secrète des
mongols transmit en 1866
par l'archimandrite Palladij Kafarov (+ 1878) fait état des ancêtres
de Gengis Khan qu'elle décrit comme le descendant du Loup
gris – le Börte-čino
– et de la Bichette
sylvestre – la
Qo'a-maral – un
cervidé.
Gengis
Khan compte aussi pour origine de son ascendance les cinq demi-dieux
qui remémorent les cinq dioscures gémellaires nés de l'union
sacrée entre Alan-qo'a et un visiteur céleste de race blonde
qui évoque la comète de Sekhmet.
Alan-qo'a
est le superlatif de la Qo'a-maral qui caractérise une
représentation de la Terre-mère impliquée dans la noce sacrée qui
l'unit au visiteur céleste ; et les cinq flèches issues de leur
carquois constituent le faisceau de leur descendance.
Gengis
Khan (+ 1227) réitère au passage d'un cycle qui s'achève en 1857
avec le Raj britannique l'assemblage du faisceau des clans mongols
qui apparaissent sous la forme d'une centurie issue du carquois
originel.
Isidore de Séville (+ 636) relate que
les Huns ont désertés les Champs Catalauniques au passage d'une
comète providentielle en 451.