mardi 29 juin 2021

La pentarchie byzantine

Pour le vingt-septième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Déjà quelques années avant le Concile [ de Chalcédoine en 451 ] le système des patriarcats était pratiquement fixé dans l’Église [ par la pentarchie byzantine. ]

« Il y en a cinq : Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie [ et ] Jérusalem.

« Profitant d'une courte absence des légats romains, les pères de Chalcédoine, orientaux dans leur quasi-totalité, décrètent en outre [ ... ]

« [ ... ] qu'au patriarche de Constantinople revient désormais, en plus de la primauté d'honneur après celui de Rome, une réelle autorité de juridiction sur une grande partie de l'Orient. [ ... ]

« Mis au courant, les légats, d'abord heurtés, se montrent finalement conciliants. Mais quand le pape saint Léon ratifiera les actes de Chalcédoine, il précisera bien qu'il ne confirme de son autorité que les seules décisions prises en matière doctrinale : [ ... ]

« [ ... ] si Rome a la primauté sur les autres sièges épiscopaux, ce n'est pas parce que c'est le siège de l'ancienne ville impériale, mais parce que c'est le siège fondé par le prince des apôtres, donc le siège apostolique par excellence ; [ ... ]

« [ ... ] il est inamissible, poursuit saint Léon, que Constantinople se targue de sa qualité de nouvelle capitale « politique » pour prendre le pas sur les sièges apostoliques d'Orient : [ ... ]

« [ ... ] Jérusalem, Antioche, Alexandrie, tous trois fondés par des apôtres ou des disciples d'apôtres. [ Ce qui n'est évidemment pas le cas de Jérusalem. ] – [ ... ]

« Avec le temps, le titre de « siège apostolique » sera réservé au seul siège de Rome ; et l'évêque de Constantinople, dont le siège n'a pas été fondé par un apôtre, prendra le tire de « patriarche œcuménique », [ ... ]

« [ ... ] titre que Rome n'a reconnu pour la première fois que lors de la rencontre de Paul VI et d'Athénagoras Ier à Jérusalem le 5 janvier 1964... »

Cf. Pierre-Patrick Verbraken – Les premiers siècles chrétiensDu collège apostolique à l'empire carolingienLes quatre premiers conciles œcuméniques [ Chalcédoine est le quatrième ] (1984)

Il ne semble pas que l'évêché de Jérusalem fut apostolique. Son patriarcat n'apparaît avec celui de Constantinople dans la pentarchie byzantine qu'après le Concile de Chalcédoine. Sans quoi sa préséance devrait précéder celle d'Antioche.

Cette absence d'autorité patriarcale tenait à celle de Jacques le Juste sur l’Église originelle et à la ruine du Temple prophétisée par Jésus : « Il n’en restera pas pierre sur pierre qui ne soit jetée bas. » Cf. Marc XIII 2

   

    

dimanche 27 juin 2021

Le Sol invictus

Pour le vingt-sixième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Né à Carthage, esprit très cultivé mais aussi très ferme, [ Cyprien ] se convertit à la foi chrétienne et reçoit le baptême, sans doute la nuit de Pâque 246.

« Il est ordonné prêtre l'année suivante et élu évêque par acclamation en 248 ou 249 ; toute sa vie se ressentira de cette hâte dans sa formation aux tâches du ministère. [ ... ]

« Il a été martyrisé le 14 septembre 258. [ ... ] Cyprien avait au cœur un très vif amour pour l’Église et pour sa cohésion interne : son livre [ sur ] « l'unité de l’Église catholique », de 251, en témoigne, [ ... ]

« [ ... ] où on lit cette phrase de toute beauté : « Il ne peut avoir Dieu pour Père, celui qui n'a pas l’Église pour Mère. »

« Mais ne nous y trompons pas pas : pour lui, l’Église est avant tout chaque Église locale structurée autour de son évêque ; chaque pasteur d’Église est responsable devant Dieu, et devant nul autre, à la fois de l'unité de ses chrétiens et de l'unité du corps épiscopal.

[ Le drame de l’Église moderniste, c'est d'avoir voulu retrouver cette autonomie collégiale après après détruit la figure politique de l'évêque dans sa rivalité avec l'absolutisme gallican. ]

« Et si l'évêque de Carthage se comporte avec une telle franchise vis-à-vis des papes Corneille et Étienne [ ... ] c'est parce qu'il estime abusive la prétention des évêques de Rome à une juridiction qui dépasse les limites de leur propre diocèse [ ... ]

« [ ... ] ou, tout au plus de leur province ecclésiastique – car Cyprien lui-même se considère comme évêque de Carthage et aussi comme primat des évêques africains, [ son titre n'est pas épiscopal mais patriarcal ] : [ ... ]

« [ ... ] à ses yeux, la primauté de Pierre consiste en ceci que Pierre a reçu le premier, c'est-à-dire avant les autres apôtres, la charge pastorale qu'après lui chacun des Douze a reçue avec autant de plénitude, [ ... ]

« [ ... ] et en ce sens là Rome exprime, manifeste, concrétise l'unité. » [ ... ]

[ Mais pour Cyprien, « la primauté réelle de l'évêque de Rome sur l’Église entière » n'est pas seulement la première, elle est aussi la seule.

C'est pourtant avec Jacques le Juste que Pierre se présente devant Paul comme l'une des deux colonnes de l’Église de Jérusalem – si Jean l'Ancien n'est ici que le fils spirituel de Pierre.

Et c'est avec Jude – à la suite de Jacques – qu'il apparaît comme l'une des deux figures de la prédication universelle de l’Église catholique qui n'était pas encore romaine.

Pierre-Patrick Verbraken développe ici une géographie originale sur les sept églises des trois premiers siècles chrétiens :

- En Palestine, autour de Jérusalem

- En Syrie, autour d'Antioche

- En Asie Mineure, autour d’Éphèse

- En Égypte, autour d'Alexandrie

- En Italie, autour de Rome

- En Afrique, autour de Carthage

- En Gaule, autour de Lyon

Dans la conception romaine de l’Église catholique, le titre patriarcal que revendique l’Église de Carthage fut réservé aux sièges d'Antioche, d'Alexandrie et Rome en raison des pérégrination du Prince des apôtres.

Ce privilège fut étendu par Grégoire-le-Grand avec le don du pallium aux sièges grégoriens d'Arles, de Séville et de Cantorbéry ; puis aux sièges léonin et pascalin de Notre-Dame d'Anis au Puy-en-Velay et de la Sainte-Baume à Saint-Maximin.

[ « Le pallium est l'ornement porté par les archevêques en signe de communion avec le pape. » – Cf. Les ruptures [ ... ] entre Latins et Byzantins ]

Cette extension n'est pas sans rapport avec les douze évêchés du Concile d'Arles que l'empereur Constantin convoque dès 314 – c'est son acte inaugural en tant que protecteur des chrétiens après l’Édit de Milan de 313.

Nous les donnons dans l'ordre alphabétique mais il semble évident que l’Église d'Arles est alors considérée comme la première d'entre-elles : Arles – Autun – Bordeaux – Cologne – Eauze – Lyon – Marseille – Reims – Rouen – Trêves – Vaison – Vienne.

Autun, Cologne, Marseille et Vaison seront remplacés par Bourges, Narbonne, Sens et Tours comme métropoles en 614 au Concile de Paris. Arles reste le siège du vicaire apostolique des Gaules alors que Lyon revendique leur primat. ] [ ... ]

« [ Constantin ] entretiendra constamment, et semble-t-il volontairement, une sorte d'indétermination, d’ambiguïté, proclamant religion officielle de l'empire le culte de la [ divinité ] – Dieu unique mais dont il tait le nom, [ ... ]

« [ ... ] frappant des monnaies au signe du soleil, [ ... ] favorisant ostensiblement l’Église mais retardant jusqu'au dernier moment la réception du baptême, prescrivant le repos dominical mais qualifiant par ailleurs ce jour-là de « jour consacré au soleil ».

La divinité de Constantin était le « Sol invictus » auquel il s’identifiait et pas le « Soleil de Justice dont parle la Bible » qu'évoque Verbraken. C'est à Lui que nous dédions depuis le Jour dominical et que nous consacrons la fête de Noël.

Le signe céleste que vit dans le ciel du 28 octobre 312 le nouvel empereur qui fut proclamé comme tel par ses troupes à York en juillet 306 n'a rien à voir avec le « Chrisme » que nous qualifions de carolingien.

Il devait s'agir de la Croix de Sud, une constellation méridionale sur l'horizon dans laquelle l'empereur d'Occident vit sa destinée la veille d'un combat près du Pont Milvius qui l'engageait contre son adversaire, l'empereur Maxence qui régnait sur tout l'Orient.

Quand il fut question de se convertir – la veille de son agonie – il attesta la Monarchie du Père qui somme toute était celle de Jupiter à laquelle il rendit son âme non sans reconnaître la filiation du Christ qu'il avait si généreusement servi.

Cf. Pierre-Patrick Verbraken – Les premiers siècles chrétiensDu collège apostolique à l'empire carolingienHérésies, schismes [ et ] désaccords – [ Un champion ] de la cause catholiqueLes églises des trois premiers siècles [ et ] L'empire romain chrétien (1984)

   

    

samedi 26 juin 2021

La prédication originelle

Pour le vingt-cinquième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Dans le chapitre qu'il consacre en 1966 aux schismes et aux hérésies des premiers siècles chrétiens, Pierre-Patrick Verbraken évoque les judéo-chrétiens qu'il rattache à Ebion, un personnage fictif qu'il situe à la fin du IIe siècle de l'ère chrétienne.

Un tel personnage n'a jamais existé mais cette catégorie théorique qu'on situait entre le judaïsme et christianisme regroupe les Ebionites et les Nazaréens qui se caractérisent par leur pauvreté et leur témoignage.

Les livres de référence de ce regroupement que les catholiques romains considéraient comme un hérésie sont le Zabur de Dâwûd et l’Évangile de Matthieu.

C'est à eux que s'adresse l’Épître de Paul aux Hébreux, sans doute parce que leur langue vernaculaire était l'araméen.

La psalmodie du Zabur les apparentent aux Moines, aux Cénobites et aux Gyrovagues qui se caractérisent par le célibat, la vie communautaire ou le vagabondage.

On peut difficilement définir leurs croyances mais on peut leur attribuer à posteriori l'attente du Sceau des prophètes et la christologie coranique.

Cette christologie articule deux articles de foi : le fils de Marie est le Messie d’Israël et Jésus est le Verbe de Dieu dont procède un Esprit qui vient de Lui.

Leur charisme fut celui des Foqara qui se caractérisent en Islam par les turuq qu'ils empruntent pour réaliser la Haqîqa – « al-Haqq bi al-Haqq » – sur la Ṣirâṭ al-Mustaqîm.

Pour Verbraken, les Judéo-chrétiens précèdent les Gnostiques – Basilide, Valentin et Tatien – les Marcionites et les Montanites qu'il compare aux Méthodistes de Wesley au XVIIIe siècle – le précurseur de Branham qui s'identifiait à l'Esprit d'Élie.

Tatien en Syrie autour du Diatessaron – une synthèse des quatre évangiles – Marcion à Rome autour de l’Évangile de Luc avec les Actes des apôtres et les épîtres de Paul, Montan en Asie Mineure sous l’effusion du Saint Esprit.

Le catholicisme romain à l'époque de Clément de Rome s'en remet au Nouvel Évangile de Jean et les synopses du XXe siècle tourne autour de l’Évangile de Marc – la théorie des deux sources, la seconde ne pouvant être que le prototype du quatrième.

Leur équation ne saurait se résoudre de cette façon puisqu'il s'agit de prédications successives qui suivent l'ordre canonique avec une double prédication universelle – celle de Pierre et celle de Dhu'l-Kifl – qui précède l'eschatologie johannique.

Cette eschatologie – celle des deux témoins – ne saurait être étrangère à la prédication originelle – celle que Verbraken qualifie de judéo-chrétienne et que les Foqara qualifie de nazaréenne, celle que Paul à la suite de Matthieu rappelle aux Hébreux.

Cf. Pierre-Patrick Verbraken – Les premiers siècles chrétiensDu collège apostolique à l'empire carolingienHérésies, schismes [ et ] désaccords (1984)

   

    

vendredi 25 juin 2021

Paul de Gischala

Pour le vingt-quatrième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Paul était fier de son ascendance. Il s'en vente deux fois. »

[ Sur ce premier élément subjectif et à notre avis sans fondement, Ambelain invente de toute pièce la double ascendante iduméenne et asmonénne de Paul qu'il apparente à Hérode et aux Maccabées – cf. Robert Ambelain et la vie secrète de saint Paul (1972). ]

« Il écrit aux Philippiens : « si quelque autre croit avoir des raisons de se confier dans la chair, j'en ai bien d'avantage : circoncis dès le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreux fils d'Hébreux ; quand à la loi, un pharisien » [ – cf. Ph III 4 et 5 ]

[ Ainsi lorsque Nostradamus se présente à Scaliger comme un prophète « tel Mahomet de la tribu de Benjamin », ne fait-il référence qu'à cette seule ascendance paulinienne en tirant toute la conséquence d'un pharisaïsme mahometant. ]

« [ Dans sa deuxième épître aux Corinthiens ], il se compare à ses opposants [ et c'est le motif de cet avantage ] : « [ ... ] ce dont [ ils se prévalent ] [ ... ] je puis m'en prévaloir [ ... ] :

Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont [ de la ] postérité d'Abraham ? Moi aussi. » [ – Cf. 2 Co XI 21 et 22 ] »

[ À aucun moment, Paul ne déclare être juifs : Hébreu, Israélite, Yéménite dans la postérité d'Abraham mais sans relation avec la tribu de Judas. Murphy-O'Connor conclut néanmoins ses prolégomènes en reprenant leur premier élément : ]

« Ainsi Paul déclare-t-il fièrement qu'il est un Juif [ ce qui reste une contre-vérité ] qui parle araméen, par héritage familial.

« La première chose qui vient à l'esprit est alors que sa famille est d'origine palestinienne, car les Juifs qui vivaient hors de la Terre Sainte [ mais depuis quand les terres conquises par les Asmonéens seraient-elles saintes ] n'avaient pas besoin de l'araméen ; [ ... ]

« [ ... ] ils utilisaient leur dialecte local et le grec, pour communiquer avec le monde extérieur.

« La Bible hébraïque [ transcrite de l'araméen par Esdras ] avait dû être traduite en grec pour les Juifs de la diaspora. » [ Le reste de ce prélude est plus nuancées : ]

« Dans ces deux textes [ Ph III et 2 Co XI ], Paul affirme n'être pas seulement « Israélite », mais « Hébreu ».

« Ces deux mots se recouvrent dans une large mesure [ mais dans la théorie des ensembles le recouvrement n'est pas réversible ] et, à l'époque, étaient souvent utilisés pour désigner un Juif [ dans leur sous-ensemble. ] [ Hébreux > Israélites > Juifs ]

« Mais quand ils sont employés côte à côte, comme ici, c'est bien parce que leur signification respective n'est pas identique.

« Israélite n'a que le sens obvie, mais « hébreu » sert souvent dans le Nouveau Testament pour désigner la langue [ araméenne ] parlée par les Juifs en Palestine.

« Ainsi Luc nous montre-t-il Paul s'adressant à la foule de Jérusalem « en langue hébraïque », et Jean nous donne un certain nombre de noms de lieux en « hébreu » ; [ cf. Actes XXII 2 et Jean XIX 13 ] [ ... ]

« [ ... ] l'hébreu, en fait, n'était guère parlé, et un mot au moins, identifié par Jean comme de l'hébreu, était en réalité de l'araméen, langue dominante dans la Palestine du Ier siècle.

[ Cette réalité linguistique n'est pas une obsolescence de la langue hébraïque mais le caractère artificiel et arbitraire de sa formation. ]

« Il est clair qu'on disait « hébreux » pour « araméen » ; les deux langues sont d'ailleurs très voisines. »

Cf. Jérôme Murphy-O'Connor – Histoire de Paul de Tarse – Les premières années

Le fin mot de l'histoire – aussi limpide que la date de naissance du Christ * transmise par Clément d'Alexandrie chez Oscar Cullmann – vient du commentaire de Jérôme de Stridon [ l'un des quatre fondateurs de l’Église médiévale ] sur l'épître de Paul à Philémon :

« Paul était galiléen de naissance. Ses parents vivaient à Gischala – aujourd'hui, Jish – village des collines de Haute Galilée, réputé pour la qualité de son huile d'olives.

« Paul devait avoir environ deux ans en 4 avant [ l’ère chrétienne ] quand [ sa famille fut déportée à Tarse où elle acquit la citoyenneté romaine. ] » – Cf. Actes XXII 27 et 28.

Cf. Jérôme Murphy-O'Connor – Op. Cit. Ibidem – Galilée [ et ] Tarse

* le 17 novembre pour la saint Grégoire le Thaumaturge au Missel romain de 1962

   

    

jeudi 24 juin 2021

La conjonction des mancies

Pour le vingt-troisième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Par un décompte alambiqué que nous n'allons pas reprendre ici *, nous avons vu que le nombre des quatrains et des Centuries de Nostradamus varie d'une façon significative au gré des deux premières éditions. [ * Voir ci-dessous notre table de synthèse. ]

Pour parvenir à ces nombres, il faut prendre en compte les Almanachs du mage qui consacre un quatrain pour chaque mois et pour chaque année avant même de les intégrer dans le nombre des Centuries.

Les premières Centuries – celles de 1555 qui nous donnent leur date de référence – regroupent 366 quatrains – « 353 + 13 » – ce qui sera aussi le nombre des chapitres des « disquisitiones arithmeticæ » de Carl Friedrich Gauss en 1801.

Ce premier décompte donne évidemment un nombre de jours pour une année de douze lunaisons synodiques (360) avec leurs semaines pour les treize mois sidéraux (364) et leurs six jours complémentaires (366).

Les Centuries pour l'édition de 1556 regrouperaient 666 quatrains – « 640 + 13 + 13 » – qui donnent la valeur secrète des trente-six nombres du Carré solaire – « Σ 36 = 666 » – et le nombre de la Sagesse en rapport avec la fin des temps dans l'Apocalypse de Jean.

L'édition posthume de 1568 donne un décompte de 1111 quatrains qui évoquent la somme constante du Carré solaire (111) et un dénominateur en rapport avec les périodes de leurs mancies (444) distribuées autour de 1555 – entre 1111 et 1999.

Nous avons aussi constaté que les dates qui apparaissent dans ces quatrains sont antérieures ou égale à 1792 sauf pour la dernière d'entre-elles qui aboutit au septante-deuxième quatrain de la dixième Centurie en septembre 1999 – au septième mois.

Mais l’épître à César fait référence en 1555 à une durée de 2.242 ans qui s'étendent jusqu'en 3797 tandis que le mage rabote obscurément les Centuries astronomiques de ses livres de prophéties qui vaticinent jusque là.

On pourrait lire ces vaticinations perpétuelles à partir du calendrier hébraïque qui commence en 3761 avant l'ère chrétienne avec une différence de trente-six ans qui s'étendraient comme un miroir autour d'un axe.

Au décompte de ce calendrier, il faudrait ajouter la période de 679 ans à partir de laquelle les Samaritains antidatent le calendrier hébraïque jusqu'en 4440 avant l'ère chrétienne avec celle que ces mancies projettent jusqu'en 1999.

Pour parvenir à cette concordance sur une période de 444 ans, James Ussher antidate au XVIIe siècle son calendrier universel de quatre ans sur celui du rite de York qui commence en 4000 avant l'ère chrétienne.

Isaac Newton – d'après Poliakov – faisant état de son échéance situe la fin des temps en 2036 sans tenir compte de la correction introduite par Ussher pour repousser une inquiétude métaphysique qui pesait déjà sur son temps.

L'échéance qui résulte de cette correction (2032) serait à remettre à Seth dans le séjour paradisiaque où se trouve le Graal puisse que le décompte des âges d'après leurs cohortes s'achève quarante ans avant celle de la Prophétie des papes.

Les trente-trois ans qui séparent alors les mancies – celle des quatrains et celle des devises pontificales – forment un autre motif qui rappelle « comme un ver vivant au fond du chrysanthème » le Christ au jour du Jugement.

Ce thème « caché dans son thème », c'est celui du Cantique d'Elsa et c'est celui qui convoque le Roi d’effroi comme un Juge terrible pour juger son peuple – celui dont il est le roi – « et marie à l'amour le soleil qui viendra ».

De septembre à mars ne s'étendent alors que trente-deux ans et demi pour n'en laisser que sept et la seconde moitié à son retour s'il est semblable au roi David qui d'après le second livre de Samuel régna pendant quarante ans – cf. 2 S V 4 et 5 :

« David était âgé de trente ans lorsqu'il devint roi
et il régna pendant quarante ans. »

« Il régna sept ans et six mois sur Juda à Hébron
et trente-trois ans sur tout Israël et sur Juda à Jérusalem. »

    

    

Années

Almanachs

Centuries

Quatrains

1555

13

Épître à César

366

353

1556

[ 13 ]

[ 287 ]

[ 666 ]

1557

13

640 - 1

678

1558

13

Épître à Henry

991

300

1559

13

939 + 1

[ VI 100 ]

et

940 + 2

[ VII 41 et 42 ]

1000 et 5

1560

13

1018

[ 1561 ]

13

1031

1562

13

1044

1563

13

1057

1564

13

1070

1565

13

1083

1566

13

1096

1567

13

1109

1568

0

942

1111

1588

[ 11 ]

983

     

mercredi 23 juin 2021

Prédications et corpus

Pour le vingt-deuxième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« [ ... ] Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché,
mais [ Il ] les a précipités et enchaînés dans l'abîme,
là où règnent les ténèbres,
pour qu’ils y soient gardés en vue du jugement.

« Il n'a pas épargné non plus le monde ancien,
bien qu’il ait préservé huit personnes dont Noé,
ce prédicateur de Justice,
lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde impie. »

Deuxième épître de Pierre – 2 P 2, 4 et 5

Prédications néotestamentaires

Corpus canoniques

Prédications
de l'apôtre Pierre

aux hébreux

de Matthieu

aux israélites

de Marc dit l'Ancien

dans l'épître de Babylone

aux païens

de Luc et de Paul

aux Stromates de Clément

universelle

de Jacques et de Jude

dans l’épître noachite

eschatologique

de Lazare attribué à Jean

« Les douze années qu'Il lui avait prescris étant écoulées,
le Seigneur lui apparut [ ... ] »

« Après douze ans,
sortez dans le monde afin que personne ne dise :

« Nous n'avons pas entendu [ l'évangile ]. »

les Actes de Pierre (5) et les Stromates de Clément d'Alexandrie – VI 5, 43 fragment 6
à propos de la prédication aux israélites

« [ ... ] Lorsqu'ils reconnurent la grâce qui m'a été accordée,
Jacques [ le Juste ], Céphas [ Simon Pierre ] et Jean [ l'Ancien ],
considérés comme les piliers [ de l'église de Jérusalem ]
nous ont donné la main droite à Barnabas et à moi
[ en signe de consolation ]
afin que nous allions vers les païens
et eux vers les circoncis
[ les israélites ]. »

Épître de Paul aux Galates – Ga 2, 9
à propos de la prédication aux païens

« C'est [ ... ] pour [ ceux qui ont suivi la voie de Caïn ] qu'Hénoch,
le septième [ patriarche ] depuis Adam,
a prophétisé en ces termes :

« Voici que le Seigneur est venu avec ses saintes myriades
pour exercer un jugement pour tous
[ dans tout l'univers ]
et pour faire rendre compte à tous les impies
[ qui sont parmi vous ]
de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis
et de tous les [ outrages ] qu’en pécheurs impies ils ont proférés contre Lui. »

Épître de Jude – Jude 14 et 15 – reprenant le Livre d'Hénoch – I Hénoch 1, 9
à propos de la prédication universelle

Les huit corpus du canon néotestamentaire :

  1. Corpus matthéen selon Matthieu et l'Épître aux hébreux

    1. 1. Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham

    1. 2. Épître aux hébreux de Paul, apôtre du Christ Jésus [ Voir 5. 3. 1. ]

  1. Corpus marcéen selon Marc, l'Ancien – II et III Jean 1 – appelé Jean – Actes 12, 12 – fils de Pierre – I Pierre 5, 13

    2. 1. Commencement de l'évangile de Jésus Christ, fils de Dieu

    2. 2. Épître de l'Ancien à la Dame élue et à ses enfants

    2. 3. Épître de l'Ancien au bien-aimé Gaïus

  1. Corpus lucéen selon Luc

    3. 1. Exposé suivi des actes et des enseignements du Verbe à Théophile

    3. 2. Actes des apôtres à Théophile

  1. Corpus johannique du bien-aimé Lazare, le disciple que Jésus aimait – Jean 13, 23 ; 19, 26 ; 20, 2 ; 21, 7 et 20 et I Jean

    4. 1. Au commencement

    4. 2. Ce qui était dès le commencement

  1. Corpus paulinien selon Paul, apôtre du Christ Jésus

    5. 1. 1. Épître aux Romains

    5. 1. 2. 1. et 2. Épîtres aux Corinthiens

    5. 1. 3. Épître aux Galates

    5. 1. 4. Épître aux Éphésiens

    5. 1. 5. Épître aux Philippiens

    5. 1. 6. Épître aux Colossiens

    5. 1. 7. 1. et 2. Épîtres aux Thessaloniciens

    5. 2. 1. 1. et 2. Épîtres à Timothée

    5. 2. 2. Épître à Tite

    5. 2. 3. Épître à Philémon

5. 3. 1. [ Voir 1. 2. ]

  1. Corpus jacobite selon Jacques, le frère du Seigneur – Mt 13, 55

    6. 1. Épître aux douze tributs de la dispersion

  1. Corpus pétrinien selon Simon, fils de Jonas appelé Pierre dit Céphas – Jean 1, 42

    7. 1. Épître de Pierre à ceux de la dispersion [ depuis Babylone ]

    7. 2. Prédication de Pierre [ aux Stromates de Clément d'Alexandrie ]

    7. 3. Épître [ noachite ] de Simon Pierre à ceux qui ont reçu la foi

  1. Corpus judéen selon Jude Thomas, le didyme de Jésus – Jean 11, 16 et 14, 22 – frère de Jacques – Jude 1 [ Dhû'l-Kifl – Cr S 21 V 85 et S 38 V 48 ]

    8. 1. Paroles cachées de Jésus le Vivant à son didyme Jude Thomas

    8. 2. Épître [ hénochienne ] aux bien-aimés en Dieu le Père

L'apocalypse johannique extra-canonique :

  1. Apocalypse de Jean, fils de Zébédée, le Boanergès – Ap 1, 1 et Marc 3, 17

    9. 1. Révélation de Jésus Christ [ dans l'attente du second témoin ]

   

    

mardi 22 juin 2021

Sur la route de Srinagar

Pour le vingt-et-unième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

Dans un récit qu'il consacre à l’énigme du Linceul et qu'il interprète en 1998 comme une prophétie pour l'an 2000, Arnaud-Aaron Upinsky perpétue un conflit entre la science et la religion en inversant les rôles.

La science selon Uspinsky serait garante de l'authenticité d'un linceul auquel l’Église catholique n'accorde qu'un statut secondaire en considérant son image comme une icône remarquable offerte à la contemplation des croyants.

Cette authenticité repose d'abord sur le fait qu'il ne s'agirait pas du travail d'un artiste ou d'un faussaire et que l'image qui s'y trouve encrypté serait celle d'un cadavre que le récit des évangiles invite à reconnaître comme celui du Christ.

Cette invitation est programmatique car l'enquête historique à laquelle se sont livrés les chercheurs ne permet guère de remonter en-deçà du troisième siècle de l'ère chrétienne quand l'Osroène et le roi Abgar se convertissent au christianisme.

C'est Agbar IX (179-212) qui se converti au christianisme mais c'est Akbar V qui reçoit le Mandylion du Christ des mains de son didyme dès la première moitié du premier siècle de son ère pour ce qui constitue sa légende dynastique.

La présence de Thaddée ou d'Addaï à Édesse sur la route de Srinagar et la légende du Mandylion byzantin se confondent sur le thème d'une ressemblance avec le Christ qui est celle de Jude Thomas ou de Dhû'l-Kifl dans le Noble Coran.

Et c'est à priori la présence de l'un qui inspire l'image de l'autre. Mais Upensky va plus loin dans son raisonnement puisque c'est désormais dans une sorte d'apothéose que l'image prouve la Résurrection qu'il confond par un contresens avec sa dématérialisation.

Sans compétence pour apprécier les circonstances de sa confection, c'est plutôt les croyances du « mathématicien, épistémologue, linguiste, expert en système logique et historien des sciences » qui nous interroge.

Et pour l'histoire des idées, le divorce entre la science et la religion qui remonte à la philosophie des lumières et au positivisme scientiste des deux derniers siècles – ceux qui précèdent la photo de 1898 qui révèle le caractère holographique de la relique.

Il est curieux de noter que la réalité de sa confection soit restée liée au thème de la contrefaçon du XIIIe siècle alors que le sens et la nature de cet artefact nous apparaissent en Orient mille ans auparavant.

   

    

vendredi 18 juin 2021

D'antiques sagas

Pour le vingtième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« D'où tenaient-ils cette connaissance de la terre, postulant la maîtrise des techniques astronomiques et mathématiques que l'on a du mal à attribuer à ces Achéens batailleurs, violent et cupides.

« On peut supposer qu'il ont été initiés par les Crétois, qui certainement ont pratiqué avant eux des voyages au long cours. Ceux-ci, à leur tour, devraient tenir des Égyptiens ou des Babyloniens leur connaissances astronomiques et mathématiques.

[ Mais on ne voit pas trop ce que les Crétois pouvaient tenir des Babyloniens à l'époque d'Ulysse qui précéderait celle d'Homère de cinq siècles. Période par rapport à laquelle Pillot situe aussi Stonehenge cinq cent ans avant le voyage d'Ulysse.

Toujours justifier les connaissances des uns en des autres en considérant les barbares comme des incultes et des ignares « batailleurs, violent et cupides » :

« À l'époque où se situe le voyage d'Ulysse, les calculs permettant de déterminer la position des astres et des étoiles, étaient connus depuis longtemps grâce aux observations des Égyptiens et des Babyloniens.

« Selon la thèse récente de G. Hawkins [ ... ] les monuments mégalithiques circulaires de Stonehenge en Grande-Bretagne constitueraient un observatoire astronomique construit vers 1700 [ avant l'ère chrétienne ] soit 500 ans avant le voyage d'Ulysse. »

Cf. Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'AtlantiqueEst-ce possible ? (1969) ]

« Pourquoi [ ces connaissances ] se sont-elles perdues ? Comment cela s'est-il produit, brutalement ou progressivement ? Il semble que la connaissance de cette route maritime de l'Europe Occidentale et de l'Islande se soit perpétuée pendant plusieurs siècles.

« Le Carthaginois Himilcon vers 600 avant [ l'ère chrétienne ] dans son périple vers le Nord à partir du détroit de Gibraltar atteint l'Irlande et navigue même au-delà. Il se trouve donc sur l'itinéraire d'Ulysse. En aurait-il eu connaissance ?

« Un peu plus tard, Pythéas de Marseille noue des relations en Corse avec des Phéniciens émigrés de Tyr.

« Revenu à Marseille, il obtient les moyens nécessaires pour diriger une expédition qui franchit le détroit de Gibraltar, remonte en direction de l'Irlande en suivant l'itinéraire d'Himilcon, c'est-à-dire celui d'Ulysse.

« Comme ce dernier, il profite d'une escale pour calculer la durée du jour au solstice de juin. Il se dirige vers le Nord, aborde dans des îles où les nuits n'ont plus que trois heures.

« Puis, de ces îles à d'autres, il compte sept jours de navigation, puis cinq jours pour atteindre une terre qui touche au cercle arctique.

« Pythéas étant astronome, on peut lui faire confiance sur ce point et reconnaître dans cette « Ultima Thulé » l'Islande, terre de Calypso, dont la côte Nord touche le cercle polaire.

« Il constatera alors, qu'au solstice d'hiver les nuits durent presque vingt-quatre heures. Encore une fois, le navigateur suit, semble-t-il, l'itinéraire décrit dans l'Odyssée.

« Comme il serait invraisemblable que ces chefs d'expédition s'engagent sans renseignements préalables sur les directions à suivre, on a le sentiment que ces trois voyages ont une origine commune, [ ... ]

« [ ... ] une sorte d'antique Saga transmise depuis une époque extrêmement lointaine. »

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – Une question extraordinaire (1969)

« Mentès, associé d'Ulysse, connaît ses projets et ses intentions et le but secret de l'expédition, la recherche et la conquête de la route de l'étain. Il ne perd pas espoir de le voir revenir et provoque les recherches de Télémaque.

« Ulysse avec la complicité de son pilote entraîne les navires vers l'Occident sur un itinéraire dont il a eu préalablement connaissance et que son pilote a peut-être déjà parcouru.

« Vaincu par les Lestrygons, en Irlande, dans des conditions impardonnables pour un chef d'expédition, il poursuit sa route, hiverne dans l'île Barra, explore l'été suivant le Nord de l'Irlande et les îles Écossaises.

« Ayant atteint son objectif, il revient, seul détenteur du secret de la route de l'étain, après s'être opportunément débarrassé des derniers témoins de son aventure peu glorieuse. »

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – La fin d'Ulysse (1969) [ Pillot imagine le procès d'Ulysse comme un dernier chant. ]

« On met deux jours pour aller de là – Oestrymmis – jusqu'à l'île Sacré – l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un grand espace dans la mer et qui sert de demeure au peuple des Hiberniens.

« L'île des Albions se trouve à côté. Les expéditions de commerce des Tartessiens – Tartessos, au Sud de l'Espagne – allaient jadis jusqu'aux Oestrymmides.

« - Himilcon fut envoyé par Carthage, comme Hannon [ le Navigateur ] vers 600 [ avant l'ère chrétienne ] pour reconnaître les côtes atlantiques au Nord des colonnes d'Hercule. Il visita sûrement la Bretagne...

« Son voyage a duré quatre mois et il eut le temps de parvenir aux îles Britanniques.

« - Pythéas, grec de Marseille, vers 323 [ avant l'ère chrétienne ] fit le tour de la Grande-Bretagne et alla jusqu'à Thulé, île qui touche au cercle polaire. »

Cf. Gilbert Pillot citant le poésie d'Avienus – « Ora Maritima » – « écrite [ vers 350 ] à la lumière de très anciens documents carthaginois »

[ «  Le texte le plus précis est celui d'Aviennus, poète latin, dans son « Ora Maritima ». Évoquant les peuples qui habitent ces îles [ les Hébrides ] il dit :

« Tous traversent la mer dans leurs canots lesquels ne sont pas construits en bois de pin ou de sapin, mais fabriqués en peau ou en cuir.

«  On met deux jours pour aller de là jusqu'à l'île Sacré – l'Irlande – comme on l'appelait jadis, qui occupe un grand espace de la mer et qui sert de demeure au peuple des Hiberniens.

« L'île des Albions se trouvent à côté... Voilà ce que le Carthaginois Himilcon a vu de ses propre yeux et je le raconte d'après les annales de Carthage. » ]

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – L'étain, l'or ou l'exploration ? (1969)

Où nous reconnaissons les Hébrides comme la terre originelle des Hébreux.

   

    

mercredi 16 juin 2021

Les cartes du Ciel

Pour le dix-huitième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« Au moment [ ... ] où je cherchais quel était le langage utilisé par Ulysse pour indiquer les directions de l'espace, parut un livre intitulé « Géographie sacrée du Monde grec » sous la signature de Jean Richer.

« Je compris rapidement qu'un éclairage nouveau pouvait être projeté sur l'Odyssée à partir de la thèse soutenue par l'auteur. »

« Celui-ci pense en effet que, dès l'époque de la Grèce archaïque, il existait une correspondance entre les directions de l'espace et les signes du Zodiaque.

« Plus généralement, la carte du ciel et des constellations projetées sur la terre, permettait, à condition de s'entendre sur la position du point central, d'indiquer la direction d'une ville ou d'une région [ ... ]

« [ ... ] en précisant le signe du zodiaque qui, dans la carte du ciel, se trouvait dans la même direction.

« Du fait de sa projection sur la terre, la roue zodiacale utilisée pour la désignation des directions se présentait alors dans l'ordre inverse de l'ordre habituel.

« Les douze signes délimitaient ainsi douze secteurs de trente degrés c'est-à-dire douze directions de l'espace de trente degrés en trente degrés.

« On trouve dans l'ordre des aiguilles d'une montre, placée évidemment comme les heures sur un cadran, numérotées de une à douze en plaçant la douzième heure en direction du Nord. »

Balance à l'Est / Cancer au Sud / Bélier à l'Ouest / Capricorne au Nord

« Pour la Grèce, le centre du système ainsi considéré était le temple de Delphes, haut lieu de la religion grecque et des oracles.

« L'auteur est arrivé à cette conclusion, en analysant notamment les signes figurant sur les monnaies des principales villes grecques et les sculptures des frontons des temples. Les coïncidences sont effectivement troublantes.

« Il parait évident que certains lieux ont été choisis comme centres d'un système de coordonnées polaires, c'est-à-dire de lignes rayonnantes autour d'un point.

« Ces lignes auraient servi de repères aux prêtres pour orienter la colonisation grecques, définir l'emplacement des villes et des temples, et décider des dieux qui devraient être honorés en ces lieux,

« [ ... ] en prenant en considération la position de la ville dans la roue zodiacale. »

« Trois centres auraient existé : Delphes et Délos en Grèce et Sardes en Asie Mineure. Le second, Délos, se trouve sur le méridien d'Ammonion en Égypte, célèbre par son temple dédié au dieu Égyptien Amon. »

« Ce lieu, l'actuelle oasis de Siwas, aurait été le point de base de tout le système. Les deux autres centres, Delphes et Sardes, se trouvent de part et d'autres du méridien d'Ammonion à égale distance de celui-ci .

« Ils délimitent exactement, pour un cercle centré sur Ammonion, un secteur de trente degré correspondant à un signe du zodiaque, les douze signes couvrant 360°.

[ Le méridien d'Ammonion passe par la Mer Égée qui chevauche le zénith du Capricorne. Délos s'y trouve à équidistance entre Delphes et Sarde au Nord d'Hèraklion. ]

« Il remarque, en outre, que Delphes et Sardes se trouvent sur le même parallèle. Il ne semble pas faire de doute pour l'auteur que ce système de coordonnées se soit étendu vers l'Ouest en Méditerranée occidentale.

« Dans son hypothèse, l'île de Malte et la ville de Cumes en Italie auraient été des centres de référence pour ces régions, ayant la même fonction que Delphes ou Délos pour la Grèce. »

[ En prolongeant la diagonale au Nord-Ouest d'Ammonion qui passe par Malte on arrive à Toulouse qui se trouve au centre de sa propre roue zodiacale. À l'Ouest, sous sa latitude, le Khan Ariès indique le Bélier aux îles Canaries. ]

Cf. Gilbert Pillot – Le code secret de l'Odyssée. Les Grecs dans l'Atlantique – Les signes du Zodiaque (1969)

   

    

lundi 14 juin 2021

Le Tout Nouvel Évangile

Pour le dix-septième cycle du sixième mois de la décade
comprenant la nuit et le jour :

« La construction de l'Arche a été la preuve de la miséricorde divine voulant sauver le monde et l'explication du déluge. Ainsi l'Apparition est un signe de la miséricorde pour ceux qui veulent se convertir et le signe de la justice pour ceux qui l'auront méconnue. »

Préface à l'édition de 1904 pour « L'écho de la Sainte Montagne visitée par la Mère de Dieu » de Marie des Brulais.

Voici l'Arche – celle des « convertis du XXe siècle » – et voilà ses huit passagers avec l'ordre d'embarcation entre les deux conciles – celui de 1870 et celui de 1962 :

1.  Léon Bloy   1879

2.  Joris-Karl Huysmans   1891

3.  Pierre Termier   1906

4.  Jacques Maritain   1907

5.  Raïssa Oumançoff   1907

6.  Louis Massignon   1911

7.  Paul Claudel   1930

8.  Stanislas Fumet   1930

Nous n'y mettrons pas les clercs plus ou moins dévoyés qui vont appareiller à l'entrée du chenal ou haler depuis le rivage ni les personnages secondaires qui n'ont pas témoigné de leur Tout Nouvel Évangile.

Quand nous dîmes que la Dame de La Salette – « Celle qui pleure » – fut la Vierge des prédestinés nous ne pensions pas qu'à Bernanos mais aux Jansénistes.

Nous ne croyons pas au jansénisme. Nous ne croyons pas non plus aux Esséniens ou aux Illuminatis. Du moins pas à ceux qu'on s'invente pour s'expliquer la littérature inter-testamentaire où l'idéologie du modernisme.

Il y eut bien d'autres Thérapeutes, quelques sortes d'illuminismes et même des Sabbatéens dans la veine millénariste du messianisme mais pas de Janséniste ou alors des Convulsionnaires à Saint-Médard qui auront finit s'en convaincre.

Il y eut des augustiniens que des gallicans et des ultramontains ont traités comme tels pour les réduire sous l’absolutisme – celui du roi à Versailles et celui du pape à Rome – mettant à mal l'Ancien Régime et l’Église Tridentine.

Voilà pourquoi le Tout Nouvel Évangile fut néo-thomiste ou melkite dès qu'il cessa d'être surnaturaliste avec la foi des néophytes en matière d'infaillibilité dogmatique.

L'absolutisme n'a pas seulement atteint la figure politique de l'évêque et brisé les consciences, il a étreint la prédestination des croyants et tout ce pour quoi résiste encore les voyants et leurs profès : la vocation des saints et le rappel des innocents.

« Il n'y a qu'une tristesse [ écrit Léon Bloy ] c'est de n'être [ plus ] des saints ».

 Cf. La femme pauvre de 1887