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Retour
vers la demeure des haltes
Pour
la demeure du onzième jour qui succède à la nuit
au premier
mois du Janus :
Æterne
rerum conditor
noctem diemque qui regis
et temporum das
tempora
ut alleues fastidium
Praeco
diei iam sonat
noctis profundae peruigil
nocturna lux
uiantibus
a nocte noctem segregans
Hoc
excitatus Lucifer
soluit
polum caligine
hoc omnis errorum chorus
uias nocendi deserit
Hac
nauta uires colligit
pontique mitescunt freta
hoc ipse petra
ecclesiæ
canente culpam diluit
Surgamus
ergo strenue
gallus iacentes excitat
et somnolentos
increpat
gallus negantes arguit
Gallo
canente spes redit
aegris salus refunditur
mucro latronis
conditur
lapsis fides reuertitur
Iesu,
labantes respice
et nos uidendo corrige
si respicis lapsus
cadunt
fletuque culpa soluitur
Tu
lux refulge sensibus
mentisque somnum discute
te nostra vox
primum sonet
et vota soluamus tibi
●
Hymne
à l’Éternel créateur du monde
Ambroise de Milan
386
●
Pour
la tradition médiévale, Lucifer – c'est-à-dire Jésus pour
l'hymnologie ambrosienne – est le médiateur du Graal que Seth doit
rapporter sur terre à la fin des temps de son séjour paradisiaque.
Ce séjour doit durer quarante ans.
Origène
parle des quarante jours qui précèdent la résurrection du Christ
mais l'identité entre les temps apocalyptiques et les jours
d'obscurité du chapitre onze de l'Apocalypse de Jean suggère qu'il
s'agit d'une même réalité – « 3,5 x 360 = 1.260 ».
Elle
montre aussi que son horizon eschatologique devant le Seigneur de la
Terre s'arrête alors au XIIIe siècle et suppose une prolongation
liée à l'implication du Roi du Monde qui doit précéder la
résurrection du Christ.
Cela
suppose également que cette résurrection s'identifie autant à la
Parousie finale dans laquelle nous nous trouvons engagés qu'à celle
des trois jours du Phœnix que nous associons aux Maîtres des
abeilles dans un cycle de cinq mille ans.
Nous
avons d'ailleurs fait valoir que le « Trideum » pascal à
laquelle se réfère la tradition judéo-chrétienne ne dure que
trois phases du Vendredi soir au Dimanche matin et n'a donc qu'un
sens plutôt accessoire face à sa variante légendaire.
De
même, l'implication du Roi du monde engagée avec Sri Kalkî dans une
théorie orientale des âges où il représente un dernier avatar est
reconnaissable dans la prophétie du Grand Monarque que Césaire
d'Arles adresse à l’avènement de Grégoire-le-Grand.
Nous
voilà donc avec une quarantaine qui ne correspond plus à la fin des
temps apocalyptiques mais à celui d'une cohorte orientale de six
cent ans qu'il faut majorer au XIXe siècle d'un solde de 192 ans.
Ce
solde met fin au cycle adamantin dont Seth est l'héritier et qui
correspond à la matrice arithmétique d'un « kalpa » de
64.800 unités où s'inscrit un « manvantara » de 25.920
ans dont Adam fut le « Manou » – son prototype
anthropologique.
C'est
ce « kalpa » que le récit biblique de la Création
identifie aux six jours de Semaine mais qui s'inscrivent en dehors du
« kali yuga » (1/10) comme une série de cycles de cinq
cents ans qui sont ceux du Phœnix aux six mille lunaisons (36.000).
Le
« kali yuga » doit être considéré à la fois comme le
dixième de la décade du « manvantara » (2.592) et comme
le Sabbat de cette Semaine de 64.800 lunaisons sur une durée
théorique de 2.400 ans auxquels manquent notre solde de 192 ans.
L'héritage
de Seth est de 112 jours par an ou de 112 ans sur la totalité du
cycle d'Adam, ce qui en met quatre-vingt de côté sur ce solde de
192 ans qui sont comme les quatre-vingt jours de Sabbat pour l'année.
Et
bien sûr ces 112 jours qui couvrent seize semaines en laissent
trente-six pour Adam qui sont comme les 36.000 lunaisons pour les six
jours de la Création qui en laissent 28.800 pour le jour du Sabbat
où apparaît la première enceinte (800) devant la seconde (80).
C'est
sur cet héritage qu'on en retranche quarante qui sont comme en
dehors du cycle dans la région paradisiaque où se trouve le Graal
et septante-deux qui à rebours de l'Axe où ils se succèdent
rejoignent la manifestation du Quṭb
az-Zaman en 1920.
Nous
avons calculé ailleurs le nombre des facettes qui façonnent
l'émeraude dans laquelle fut taillé le Graal et qui correspond à
un nombre de lunaisons dans le cycle du Phœnix compte tenu des jours
complémentaires qui complètent les années.
Ce
nombre prend également en compte les jours bissextiles distribués
au gré des années (1/4) et des siècles (1/100) à l'intérieur du
cycle (1/500) jusqu'à la quatrième décimale qui est celle de la myriade du Vivant pour le Maître des abeilles (6.173,1111).
Le
Christ qui apparaissait sur la Croix comme un ange déchu dans
l'ombre d'Abel sous le fratricide de Caïn apparaît désormais
« dans les pas de Seth » comme l'héritier d'un royaume
promis au fils de l'Homme – cf. Jean III 13 à 17 :
« Personne
n'est monté au Ciel si ce n'est celui qui en descend
et comme
Moïse a élevé le Serpent dans le désert,
il faut que le fils
de l'Homme soit élevé
[ sur la Croix ] [ ou ] [ vers le Père
]
afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle
[
... ]
et que le monde soit sauvé. »
●
« Lors
de la révolte de Lucifer et [ de ses ] légions, quand [ ...
] l'archange rebelle fut précipité dans l'abîme, une émeraude se
détacha de sa couronne et tomba sur la terre. [ ... ] L'émeraude [
... ] fut taillée en forme de vase par un ange fidèle. [ ... ]
« Ainsi
fut créé le Graal que l'ange donna à Adam dans le Paradis
terrestre où il demeura quand [ il ] en fut chassé. [ ... ] Seth
fut [ autorisé ] à [ y ] pénétrer [ et ] y resta [ pendant ]
quarante ans [ ... ] le nombre de l'expiation.
« [
Puis ] il [ en ] rapporta [ le Graal ] dans le monde des hommes. »
Cf.
Victor-Émile Michelet – Le secret de la chevalerie légendaire
(1985)
●
On
peut considérer les Paroles cachées du Christ à son didyme, le
Noble Coran et la Prophétie des papes comme autant de corpus
sethiens en raisons du nombre de leurs logia (114), de leurs sourates
(114) ou de leur devises pontificales (113).
« 130
+ 912 - 930 = 112 »
Pour
la généalogie biblique de Seth et d'Adam.
La
dernière devise (113) – celle de Pierre le Romain – introduit
celle d'un Juge redoutable pour le Jour du jugement où elles
correspondent avec les deux dernières sourates « dans les pas
de Seth » selon l'expression du Sheykh al-Akbar.
Seth
apparaît comme le fils d'Adam dans sa généalogie biblique et comme
le Sceau des engendrés dans le vocabulaire akbarien. C'est-à-dire
comme le fils de l'Homme et le prototype du Nouvel Adam pour la
Parousie du Christ.
Il
apparaît également dans la littérature patristique en compagnie
d’Élie comme l'un de ceux qui doivent revenir avec le Christ où
il prend alors la place d'Hénoch que l'Islam identifie à Idriss en
le situant par rapport au retour d'al-Khidr à la fin des temps.
Nous
considérons par respect pour d'aussi nobles traditions qu'al-Khidr
est une représentation cyclique du Vivant sous l'aspect de l'Ancien
des jours que la mystique dionysiaque identifie à Pan – le fils
d'Hermès.
Cette
figure est donc toujours d'une certaine façon celle d'Hénoch qui
préside avec le Janus du Quadrivium aux triades de la réalisation
prophétique ascendante et de la lieutenance califale que Jean voit
très justement descendre du Ciel.
On
peut également considérer que cette version hénochienne ou
hermétique du mythe sethien reste à l’œuvre à travers celui de
la Rose-Croix malgré les déviations que l'intelligence prophétique
d’Élie est tenue en quelque sorte de corriger.
Mais
nous pouvons également supposer avec la mystique du Sacré-Cœur que
ces deux ombres tutélaires que les Pères de l’Église considérait
aussi comme les deux témoins de l'Apocalypse se corrigent l'une et
l'autre au gré de leurs échéances périodiques.
Ils
n'ont pas tort du point de vue de cette perspective eschatologique
même si ces deux témoins sont d'abord et avant eux le Christ et le
Sceau des prophètes dont les préséances s'inversent avec la
Parousie du premier succédant au second.
On
ne peut guère considérer du point de vue formel que nous empruntons
les arcanes majeures du Tarot de Marseille comme un corpus sethien
mais leurs lames accompagnent incontestablement ce retour – ici
« 21 x 30 » à partir de 1400.