mercredi 30 août 2023

L'étau se resserre

...

Revenons encore une fois sur la façon dont nous avons établis les échéances de l'économie cyclique qui déterminent le moment propice théorisé par Camus :

Une fois établi le terme de la Prophétie des papes pour mars 2032 à partir de l'axe au milieu du signe de Sixte Quint situé en décembre 1587 nous avons soustrait à ce terme les 2.592 ans du « kali-yuga » jusqu'en 560 avant l'ère chrétienne.

Les travaux de Jürgen Spanuth nous ont permis de dater la submersion de l'Atlantide dans la mer de Kronos en 1226 avant l'ère chrétienne – 666 ans avant ce terme – ce qui nous a alors fixé sur une date en rapport avec le nombre de la Sagesse – cf. Ap XIII 17 :

« Celui qui a de la Sagesse qu'il calcule le chiffre de la bête. »

Mais cette date nous mettait en port-à-faux par rapport aux sceaux des deux témoins de l'Apocalypse qui se répartissent devant le Seigneur de la Terre au gré des cohortes de six cents ans qui organisent le « kali-yuga » à partir du Christ.

Nous avons donc lu « 666 » comme les trois cycles que le prophète Jonas passe dans le ventre de la baleine – c'est à dire comme ceux qui précèdent non pas la fin des temps apocalyptiques de 360 ans mais celle d'un « manvantara » adamantin.

Le cycle qui les précède dans l'économie cyclique du « kali-yuga » devait donc commencer sous le règne de Tarquin l'Ancien qui commence en 616 avant l'ère chrétienne et qui correspond à celui de Zeus pour la Rome antique.

Une quarantaine d'années apparaissent alors à la fin du « manvantara » que les généalogies bibliques attribuent à Seth qui vécu cent douze ans après Adam dont quarante dans un séjour paradisiaque d'après sa tradition médiévale.

Ce séjour paradisiaque d'où Seth doit rapporter le Graal selon la légende se trouve par conséquent en dehors du « kali-yuga » dont les 2.592 années s'achèvent en 1992 et au-delà desquelles leur monde commence à se disloquer.

Cette quarantaine représente un symbole qui rappelle les quarante pontificats de la Prophétie des papes qui devaient succéder à celui de Sixte Quint et qui sont maintenant consommés avec la mort du pontife émérite.

Rétrospectivement le solde des années qu'on accorde à Seth avant cette quarantaine en correspondance avec les pontificats que la Prophétie des papes situe avant Sixte Quint (72) sont en rapport avec la manifestation du « Quṭb az-Zaman » de Nioro.

Et les quatre-vingt ans qui s'étendent entre la mort du « Quṭb » (1942) et celle du pontife émérite (2022) sont en rapport avec les huit qui correspondent à la parousie du Christ telle qu'elle caractérise le retour de Seth du séjour paradisiaque avec le Graal.

Nous avons donné du Graal une image simple avec la matrice des onze décades qu'on retrouve dans le Carré de quatre (4 x 4) autour de sa loge centrale (10 et 1) et une image complexe sous la forme d'un Calendrier perpétuel.

L'image du Carré dont le prototype viendrait du Château d'Opoul à Salveterra nous été transmis par la « SP » du roi des Douze sous une forme légèrement altérée dans la permutation des limites – celle des « 1 » et des « 4 » au centre de la matrice.

Quant au Calendrier perpétuel, c'est une version de l'Abraxas aux trois cents soixante cinq éons (360 et 5) à l'effigie du Gallinacé qui doit chanter trois fois dans le Cercle des laudes au-delà des Vingt grades de sa quarantaine.

Vingt grades et un de plus à l'Ouest pour accéder au Temple du Soleil si tu es de ceux qui comptent le nombre des lames (21 x 30) en accomplissant les trois circumambulations du Phénix qui séjourne dans l'antre de la baleine.

Le dernier grade est un passage qui ne permet pas le retour des vingt qui le précèdent et si tu y accède tu verra que les huit qui forment la périphérie du Carré sans ses diagonales ne sont que la dernière enceinte où se trouvent les limites du cycle.

Mon langage s'est voilé de lui-même alors qu'il ne cherchait qu'à se rendre explicite dans ce qu'il décrit : l'antre de la baleine du prophète Jonas et le séjour paradisiaque de Seth ne sont que des images de la parousie du Christ sous le voile des réalités ineffables.

Nous avons permuté les limites du Carré de quatre dans sa loge centrale comme on tourne une clef dans sa serrure pour ouvrir la Porte du Temple et nous avons aspergé la Pierre du Belloy pour en vivifier l'image.

Maintenant c'est la Pierre du Khan qui parle à travers les voiles si tu sais l'entendre et c'est la Porte du Go qui tourne sur ses gonds si tu sais la voir. C'est la mort du Grand Pan et le retour du fils de l'Homme s'il te reste une âme pour le comprendre.

   Avant les permutations

4        1
+
1        4

    

samedi 26 août 2023

Des îles incertaines

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« Il représentait en ce siècle et contre l'Histoire [ H ] l'héritier actuel de cette longue lignée de moralistes dont les œuvres constituent peut-être ce qu'il y a de plus original dans les lettres françaises.

« Son humanisme têtu – étroit & pur / austère & sensuel – livrait un combat douteux contre les événements massifs & difformes de ce temps.

« Mais – inversement – par l’opiniâtreté de ses refus, il réaffirmait – au cœur de notre époque – contre les machiavélismes [ & ] contre le veau d'or du réalisme l'existence du fait moral. »

Cf. Jean-Paul Sartre à propos d'Albert Camus le 7 janvier 1960 suite à son décès

« ... dans ce cas, je ne vois qu'une solution pour vous : les îles Galapagos. »

Cf. Jean-Paul Sartre à Albert Camus en 1952

Au moment de sa conversion au Communisme où il s'agissait de ravir le magistère des lettres françaises qu'Aragon avait reprit à Barrés et Barrés à Chateaubriand.

Sartre se revendique de l'immoralisme de Gide – ce qui laisse l'intéressé plutôt dubitatif – et s'oppose à Camus en doutant du combat moral de son humanisme.

Mais il y a autre chose chez Camus comme le laisse entendre le récit du peintre Jonas dans le recueil de l'Exil & le Royaume (1957) : une énigme sous un hiatus entre « solitaire » et solidaire » qui laisse deviner une mystique.

La Grande fracture idéologique ne se joue pas en 1956 avec l'insurrection hongroise comme l'intitule Michel Winock en 1997 mais plutôt d'une façon plus feutrée dès 1952 :

« [ Claude Roy ] condamnait clairement [ dans le Monde du 31 octobre 1956 ] « l'absence de démocratie » & « le mépris de la morale » partout où ils se produisaient. »

À Budapest comme à Paris : « [ Louis de ] Villefosse s'oppose violemment à son ancien mentor Aragon au sein du CNE » – le Comité National des Écrivains communistes.

« Il y avait à gauche au milieu des années cinquante – écrira plus tard Claude Roy – le PCF, le PSFIO [ la Section Française de l'Internationale Ouvrière ] et le Parti Sartre » en jouant sur les initiales du Parti adverse.

Cf. Michel Winock – Le siècle des intellectuels – Les années Sartre – Sartre compagnon de route [ et ] 1956, la grande fracture (1997)

Rappellons que Winock brouille les pistes en organisant le siècle sur un triptyque : « Barrés / Gide / Sartre » où Zola sert avant Gide le prototype sartrien.

René Girard – absent de la galaxie – ne va pas réduire la fracture en réintroduisant du religieux dans les sciences sociales.

Théorisant l'innocence du coupable et la culpabilité des innocents dans les processus mimétiques, il théorise l'impunité du modèle qui déchire le voile du mysticisme et révoque toute métaphysique dans l'antre de son existentialisme.

   

    

mercredi 23 août 2023

Les runes solaires

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Nous avons vu que parmi les vingt-quatre runes du « Futhark » ancien les deux dernières – « Othalaz » et « Dagaz » – sont parfois interverties et probablement rassemblées au centre d'un « Futhork » plus récent de trente-deux caractères (4 x 8).

Comme ces caractères peuvent être assimilés aux voies de la Sagesse hébraïque comprenant un nombre de chiffres (10) et de lettres (22), les deux dernières lettres – « Shin » et « Tav » – peuvent être rassemblées par le « Tsadé » (18).

Ce qui laisse supposer un système ne comprenant que deux « ættir » de huit caractères délimités par une première lettre « Aleph » – et un double phonème occupant pour les lames du Tarot la place significative des deux luminaires (18) et (19).

De même, la treizième et la quatorzième runes du « Futhark » ancien – « Eihwaz » et « Perthro » – connaissent des permutations qui laissent deviner un ordre dont la suite ne délimiterait alors que onze caractères – « 1 + 11 + 2 ».

Cet ensemble rappelle les quatorze lettres isolées du Noble Coran et leurs quatorze combinaisons comprenant septante-huit occurrences distribuée sur vingt-neuf sourates parmi les vingt-huit lettres de l'alphabet arabe.

Ces nombres qui n'entrent pas dans un nombre de « ættir » sont à rapprocher des mansions lunaires (28) qui correspondent à un nombre de septénaire (4 x 7) avec une finale (29) recomposée par un « Lam-Alif » (30) et (1).

Et c'est probablement par opposition à ces vingt-huit mansions lunaires qu'on qualifie alors les quatorze lettre isolées du Noble Coran de « solaires ».

Notons que si ces premières permutations (13) et (14) sont probablement le signe d'un ordre plus ancien que celui des vingt-quatre runes, les passages vers un nombre de « ættir » plus large (4 > 3) ou plus restreint (2 < 3) semblent plus récents.

Avec les trois « ættir » du « Futhark » ancien (3 x 8) on retrouve une variante du principe des huit trigrammes qui organisent les permutations du « Yi » (2) dans le taoïsme extrême-oriental.

Ce qui nous permet de dater encore une fois les états antérieurs à ces développements du premier millénaire avant l'ère chrétienne.

Cf. Úlfdís Haraldsdóttir – Rúnabók (sous licence libre)

   

    

mardi 22 août 2023

Le nombre des runes

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Nous avons vu avec le « Sefer Yatshira » que la Sagesse hébraïque proposait trente-deux voies qui correspondent à un nombre de lettres (22) et de chiffres (10) sans redoublement du nombre de ces lettres en raison de leur caractère hiératique et idéographique.

Les runes de l'ancien « futhark » que nous qualifions de danoises composait vingt-quatre caractères – le nombre des heures du cycle journalier mais aussi celui des avataras de Vishnu et des prophètes coraniques.

Leurs séquences (3 x 8) inversent les deux dernières – « Othalaz » et « Dagaz » – mais leurs significations – « Osmose » et « Dualité » – indiquent qu'il s'agit en réalité d'une paire de runes qui leur tient de limites – « 22 + 2 ».

On peut donc dire de ces runes ce que nous disons des deux dernières sagesses des « Fusûs al-Hikam » – « 1 + 24 + 2 » – ou des deux dernières sourates du Noble Coran – « 1 + 111 + 2 » – d'un point de vue purement formel.

Et sans aborder la question de leur unité originelle – « Fehu » est donné pour le « Feu » solaire – on voit que la suite des lettres hébraïques (22) a un caractère illimité alors que celle des sagesses adamantines englobe leurs limites avec Khâlid et Muhammad.

Un « futhork » de runes plus récentes que nous qualifions d'anglaises mais qu'on qualifie aussi de frisonnes (+ 4) et de northumbriennes (+ 4) s'étend sur un ensemble de trente-deux caractères reprenant les précédentes avec quelques variantes.

Leurs séquences (4 x 8) précèdent un signe « Gar » – qui est sans doute une recomposition assez libre des deux précédentes à la suite des séries qui les intervertis – c'est celle des trente-trois hymnes homériques et du Christ – « 1 + 30 + 2 ».

Il est évidemment frappant de constater que cette extension du « futark » ancien correspond à celle des nombres (10) dans la kabbale du « Sefer Yatshira » alors même que la gématrie hébraïque leur attribue déjà des lettres.

Les hymnes homériques après avoir chanté pour les deux luminaires (31) et (32) consacre son dernier chant aux « dioscures » (33) comme s'il s'agissait ici de compiler des paires successivement distinctes et confondues.

On a quelque chose d'assez semblable dans la Prophétie des papes où aux deux derniers papes (111) et (112) succèdent l'antipape et le pape émérite (112) et (113) puis avec la dernière devise (113) l'annonce d'une apocalypse – celle du Jugement.

Et bien sûr pour les lames du Tarot, celles du Jugement (20) et du Monde (21) suivies du Fou qui emporte avec lui l'idéogramme du Chat pour le « Shin » de la Toute-Puissance d'El-Shadday qui précède la lettre « Tav ».

Cette précession du « Shin » (300) par rapport au « Tav » (400) qui recouvre l'occultation du « Resh » (200) sur l'arcane du Jugement après celles des deux luminaires (18) et (19) nous rappelle que leur nombre (21) a la valeur unitaire du « Lamed » (30).

C'est-à-dire six cent trente (21 x 30) comme celle des deux témoins de l'Apocalypse de Saint Jean – « 2 x 630 » = « 1.260 » = « 42 x 30 » = « 3,5 x 360 » – selon la valeur d'une lettre qui identifie le Christ – « Alef » + « Lamed » + « Bet » – à l'étoile du Matin.

De ce point de vue, la suite des runes du « futark » ancien doit bien se lire « 1 + 21 + 2 » en isolant comme limite originelle la rune de « Fehu » que l'alphabet hébraïque et les lames du Tarot identifie à la lettre « Aleph » et au Bateleur.

Compte tenu de cette symbiose, on peut difficilement dater l'origine de ces signes de l'ère chrétienne qui date au mieux les artefacts qui les ont transmis à notre connaissance ; contemporaine des œuvres homériques, elle daterait du millénaire qui la précède.

Les séquences qu'on qualifie de « ættir » ne vont à l'origine que par « huit » – ce qui diffère des ennéades – et passent de trois (3 x 8) à quatre (4 x 8) ; donc d'un ensemble de vingt-quatre à trente-deux runes.

Cf. Úlfdís Haraldsdóttir – Rúnabók (sous licence libre)

Ici aussi la succession des séquences rappelle les « 888 » années de la Prophétie des papes qui ne retient que le nombre des trois séquences originelles et bien sûr les « ætir » ne peuvent que rappeler les « aèdes » que scandent les hymnes homériques :

« Pour moi j'ai [ de toi ] souvenir mais d'un autre chant aussi. »

[ ou « de vous » pour les « dioscures » : ces « demi-dieux » ]

« J'ai commencé par toi
maintenant je vais chanter [ ... ] ceux [ là ] dont disent les exploits les aèdes
servants des Muses de leurs bouches amoureuses. »

Hymne pour la Lune (32)
interprété par Jean-Louis Backès
   

    

samedi 19 août 2023

Mercure philosophal

...

« À côté des alchimistes proprement dit – généralement appelés « Adeptes » ou « Artistes » – c'est-à-dire ceux qui [ maîtrisent ] l'Art [ royal ] il y eut deux autres catégories de [ personnes ] qui tentèrent de transmuter les métaux : ...

« ... d'abord les « souffleurs » [ et ] ensuite – plus près de nous – les « archimistes ».

« Or le public a toujours confondu ces [ catégories ] dont l'unique dessein était de fabriquer de l'or avec les philosophes hermétiques » [ qui maîtrisaient cette discipline. ]

« Prétendant imiter la nature dans [ la ] lente [ maturation de ses processus ], les alchimiste procédaient à d'interminables opérations dont la durée allait de quelques mois à quelques années ...

« ... à tel point que fréquemment l'Adepte qui avait entrepris la réalisation [ de son ] magistère étant mort [ ... ] au cours [ de l’œuvre ], ses disciples se disputaient l'honneur de [ la poursuivre. ]

« Les souffleurs – gens sans vergogne – poussés par l'exécrable soif de l'or – « auri sacra fames » [ ou ] « cupidité sordide » – ne pouvaient se résigner à de tel délais ; ...

« ... dans leur ignorance, ils prétendaient remplacer la lente action du temps par l'ardeur de leur foyers ... » [ le laboratoire de « l'apprenti sorcier » ].

Cf. Jacques Sadoul – Le trésor des alchimistes – Premier contact avec l'alchimie (1970) citant la Petite histoire de la Chimie et de l'Alchimie de René Marcard (1938)

Les catégories de Sadoul mettent le doigt sur une énigme : celle des passages successifs du spéculatif à l'opératif par les philosophes et de l'opératif au spéculatif par les franc-maçons dans un contresens qui apparaîtra comme une subversion.

Pour les franc-maçons, nous savons que nous devons cette révolution à une l'action conjointe dès le début du XVIIe siècle d'une mystique protestante – celle des rosicruciens – et d'une politique écossaise – celle des Stuart.

Pour les alchimiste, il faut distinguer les spéculations de la philosophie hermétique et les opérations des souffleurs dont l'action était liée à l'industrie de verre ; l'archimie étant l'expression de leur confusion dans une mutation de la verrerie en chimie.

L'opération sur les métaux dans l'imitation de la nature fut celle des âges de l'économie cyclique par la quadrature du cercle et celle des saisons dans la restauration de l'âge d'Or à travers celui du Fer pour transmuter le vil plomb de l'âge d'Airain.

Rappelons que les saisons de l'âge de Fer comme la précession des équinoxes de la Grande année cosmique se succèdent dans un ordre inverse par rapport à celui où elles apparaissent dans la succession naturelle des année.

La confusion repose sur une analogie entre la terre d’Égypte – patrie des philosophes – et les terres veules impropres aux travaux agraires où se pratiquait la verrerie comme terres noires par allusion à la tourbe que charrie le Nil quand il fertilise le désert.

Le Nil est une projection terrestre de la Voie lactée dont les crues charrient avec leurs alluvions des repèrent chronologiques pour la successions des saisons où se précipitent des réalités célestes distillées par le creuset de leur alambic.

« C'est là [ l'étude des transmutations métalliques dans l'athanor des Artistes ] un véritable « travail d'Hercule » – du nom que les Adeptes donnent parfois [ à leur ] magistère ... »

Il faut néanmoins noter que Sadoul en réfutant l'alchimie spirituelle qu'il confond avec les élaborations psychiques qu'on lui attribue s'en tient à la Science hermétique du XVIIe siècle où la deuxième phase de sa subversion allait s'établir.

   

    

jeudi 17 août 2023

La Myriade du Vivant

...

Ne divinise pas les déités qui réintègrent la Myriade d'al-Ḥayy
et tes ancêtres seront à tes côtés.

{ 10.000 }

Élève les mânes de ta Parenté sur l'autel de la Parentelle
trente-six jours avant l'équinoxe du Printemps
et les déités seront à leurs côtés.

{ 1.000 }

Visite la tombe des anciens qui te précèdent dans le royaume des ombres
soixante jour avant le Solstice d'hiver
et elles t'accueilleront dans la lumière du Seuil.

{ 100 }

Ne pleure pas l'âme des enfants qui meurent dans leur innocence
car les déités viennent à leur rencontre pour les consoler.

{ 10 }

Le Vivant est le Dieu des vivants
et les vivants ne connaissent que la lumière du Vivant

{ 1 }
   

    

mardi 15 août 2023

Les jours incommensurables

...

Ceux là sont des jours incommensurables
que Dieu a mis en-dehors des mois ou des semaines et des saisons.

Ils ne sont que deux ou trois ;
c'est selon.

« Ceux là » désignent le Solstice d'hiver, l'équinoxe du Printemps et son double bissextile que nous qualifions aussi de jour d'exception.

Il faut donc considérer les jours sabbatiques (4) qui entourent le Solstice d'hivers et qui sont eux aussi « en-dehors des mois » comme appartenant aux saisons.

Ils apparaissent en effet comme le solde des semaines sabbatiques (4) qui complètent ceux des cinquante-deux semaines de l'année (52 + 28).

À contrario, l'équinoxe du Printemps et son double qui sont « en-dehors des semaines » ne sont pas du nombre des quatre-vingt jours sabbatiques.

Ils ont leur place entre un Samedi et un Dimanche – c'est-à-dire entre deux semaines – tandis que le Solstice d'hiver tombe au milieu de la Semaine – un Mercredi.

On les comptent parmi les jours incommensurables qui ne sont que deux ou trois avec le Solstice d'hiver qui apparaît aussi parmi les sept jours remarquables.

Remarquable et incommensurable parmi les sept jours remarquables et parmi les deux ou trois jours incommensurables. Le jour sabbatique est le septième de la Semaine ; la semaine sabbatique, la treizième de la Saison.

Les sept jours remarquables sont ceux de la Catabase { I } et de l'Anabase { V } autour de l'Axe de l'apocatastase { III } pour les premières semaines de l'année (16 x 7).

Avec la Chandeleur { IV } pour les Prémices et la Parentelle { V } trente-six jours après le Solstice d'hiver { II } et dix-sept avant la quarantaine de l'Apocatastase { III } (72 + 40).

Ceux-ci sont le dixième { III }, le trente-troisième { IV } et le cinquantième { V } jours du Janus avec le Solstice d'été { VI } et l'équinoxe d'Automne { VII } pour les dernières semaines de l'année (36 x 7).

On compte encore trente jours entre l'équinoxe d'Automne { VII } et le Samain { I } et soixante entre le Samain { I } et le Soleil invaincu { II } qui sont du point vue des nombres comme les soixante jours du nouveau Janus.

Nous qualifions ce Janus de nouveau puisque l'ancien – celui de Romulus – n'en avait que cinquante en rapport avec les cinq jours complémentaires du Solstice d'hiver { II } et avec les cinq cents du Phénix aux six mille lunaisons (500 x 12).

« C'est selon » fait référence au Phénix qui distribue les jours bissextiles en doublant l'équinoxe du Printemps une fois tous les quatre ans (+ 0,25) sauf pour les siècles (+ 0,24) à l'exception d'une fois tous les cinq cents ans (+ 0,242).

   

    

dimanche 13 août 2023

La migration du cygne d'Apollon

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« ... divers érudits – W. Schröter [ et ] D.Schudko (d'autres encore) – ont sans doute relevé chez les troubadours un assez grand nombre d'emprunts aux classiques latins et notamment à Ovide – ...

« ... Stronski en relève une quinzaine provenant du seul Ovide chez Fouquet de Marseille. [ La tradition massaliote doit avoir en effet un rapport privilégié avec l'origine des métamorphoses ovidiennes sur les rives de la mer de Chronos. ]

« Souvenir des « Métamorphoses » quand Arnaud Daniel parle d'Atalante et Méléagre [ ou ] quand Bernard de Ventadour évoquant le beau miroir des yeux de sa Dame déclare s'y être perdu comme se perdit le beau Narcisse « en la fontaine ».

« Et surtout citations, adaptations, imitations des « Amores » ou de « l'Ars Amatoria » ; la référence est parfois tout à fait explicite, ainsi chez Rigaud de Barbezieux – mais on pourrait en citer bien d'autres : « Ovide le dit au livre qui ne ment. »

[ Ce qui élève les « Métamorphoses » au rang de Livre sacré. ]

« L'analogie va parfois très loin : de même qu'Ovide – après « l'Art d'aimer » – avait écrit les « Remedia amoris », André le chapelain et [ le ] frère Matfre Ermengau ont ajouté – en contre-poison à leurs traités d'amour – ...

« ... l'un son troisième livre – « De reprobatione amoris » – l'autre, [ les ] 714 vers [ des ] « Remedis per escantir folia d'aymador » – mais c'est aussi pour ces clercs [ une ] manière de rassurer leur orthodoxie morale ! »

C. S. Lewis n'y voit qu'un contre-sens – « Ovide misunderstood » – qu’emprunterait selon J. Marx un roman celte – « non plus [ ... ] loin vers le Sud ou vers l'Orient mais dans une direction tout à fait opposée » dit Davenson qui n'y voit que la thèse « médio-latine ».

« Nous sommes comme on le voit dans le pays de Loire, ce qui ne nous entraîne plus aussi loin du Limousin ou du Poitou » où la poésie courtoise des troubadours trouve son propre tropisme – sa spécificité latine.

« Il entre naturellement beaucoup de littérature dans [ la ] poésie amoureuse [ qui la précède : ] divertissement de clercs modulé sur la double flûte d'Ovide et du Cantique » dont les modulations nous ramènent vers leurs origines romaine et biblique.

Cf. Henri Davenson – Les troubadours – Le mythe des origines (1964)

Mais ce génie propre ne serait nous faire oublier la migration des oies sauvages, la jubilation du griot et le lamento du mouride qui caractérisent toute poétique sous le manteau où sa mélancolie remonte vers les substrats de son occultation :

Cygne pleurant son Apollon

Dessous le Sceau de Salomon

Du Yémen insère au Sermon

Le Midi du Septentrion

Valence a val en Avalon

Sol et Man par dessus les Monts

   

    

samedi 12 août 2023

Le chant triste des oies sauvages

...

« Il reste que l'imitation ou l'emprunt pur et simple sont aussi des phénomènes historiques biens attestés.

« La première hypothèse qu'il convenait d'envisager consistait à se demander si les catégories de pensée et les techniques d'art que les troubadours introduisent brusquement [ ... ]

« ... au sein de la civilisation occidentale ne proviendraient pas d'une autre civilisation, contemporaine mais plus précoce et déjà plus riche [ du point de vue de ces catégories et de ces techniques. ]

« Byzance paraissant hors de cause [ ... ] il ne peut s'agir que de l'Islam. » [ ... ]

« L'imagination des poètes de Bagdad avait projeté cet idéal dans une figure mythique, celle de la tribu légendaire [ ... ] qui aurait vécu quelque part au sud de l'Arabie, aux confins du Yémen [ que Davenson qualifie d'odhrite – c'est-à-dire virginal. ]

Cf. Henri Davenson – Les troubadours – L'hypothèse arabe (1964)

Mais il ne s'agit pas seulement de légendes et la figure mythique qui unit le roi Salomon à la Reine du Midi trace ici son continuum culturel :

Occitanie

Maghreb

Syrie

Yémen

Cette transmission s'enrichit d'un patrimoine iranien et mandingue qui est celui que l'Asie et l'Afrique lèguent aux strates intermédiaires et chaque étape à son propre génie où entre aussi la poétique gréco-latine hellénisante ou grégorienne.

« L'hypothèse d'une origine arabe [ en Espagne ] de la poésie des troubadours suggérée dès le XVIe siècle par G. M. Barbieri et défendue à la fin du XVIIIe [ siècle ] par le jésuite espagnol exilé J. Andrés a été bien souvent reprise depuis et tout récemment encore.

« Elle a rencontré d'autre part des adversaires aussi résolus que ses partisans pouvaient être enthousiastes [ Menéndez Pelayo [ y ] Pidal ] : l'un des défendeurs les plus ardent de la thèse a été le regretté A. R. Nyki – un arabisant de Chicago d'origine slovaque. » [ ... ]

Cf. Op. Cit. Ibidem (1964)

Mais c'est envisager l'hypothèse par le petit bout de la lorgnette arabique.

Nous retranscrivons très librement en substance ces vers que Davenson attribue à Hamzah ibn abî Daygham pour ce qu'ils ont d'exemplaires :

Nous somme restés tous deux à l'arrière des tentes
sans demeurer près d'eux ni rejoindre l'ennemi

Nous y avons passé la nuit puis la rosée
enivrés et transis des parfums du Yémen

Écartant loin de nous la folle ardeur pour Dieu
lorsque nos cœurs ensembles s'y mirent à battre

Revenus abreuvés de chastes retenues
juste à peine effleurées aux lèvres écarlates

Ce à quoi ibn Sâra de Santarem plein de courtoisie – « zarf » – et de convenance – « adab » consent  :

Souvent mon amie m'a visité la nuit
jusqu'à l'aube

Noire comme sa chevelure et blanche comme l'éclat de son visage

Je l'ai eue pour commensal tandis que l'amour virginal
livrait sous la prunelle de ses yeux
des assauts incessants

Ces assauts sont ceux d'un « trobar » clos – le « trobar » étant ici le chant du troubadours – dont ibn al-Haddâd de Cadix se fit l'écho :

J'ai tu le nom de mon amie que je ne prononce jamais
et ne cesse par mes énigmes de le rendre encore plus obscur

Ce que le « mameluk » de son amour déclame sous son nom d'emprunt – « senhal » – avec ibn Zaidûn de Cordoue :

Entre toi et moi si tu le voulais
il y aurait quelque chose qui jamais ne se perdrait

Un secret qui alors que tous les autres seraient divulgués
resterait caché

Si tu chargeait mon cœur de ce qu'aucun autre ne peut supporter
le mien le pourrait

Qu'a dit la petite oie blanche à des amants trop empressés ? Je suis une Conception immaculée. Un temps qui ne tient plus qu'à trois ... deux ... un ... zéro :

Je connais de toi un secret plus profond que ton cœur

une âme sœur

entre un océan qui déferle et un abîme que rien ne vient combler

Qui peut transmettre l'essence de l'être en soi ?

   

    

mardi 8 août 2023

Les nombres triangulaires

...

Quelques soient leurs prouesses esthétiques, les constructions gématriques construites sur les nombres premiers ne peuvent prétendre à un héritage traditionnel sans requérir aux théories fumeuses de l'archéologie fantastique.

Les nombres premiers auxquels font référence « le nouveau prophétisme » (1947) et « la nouvelle gnose » (1981) de Raymond Abellio – alias Georges Soulés – en les faisant correspondre aux lettres de l'alphabet sont :
   

1

2

3

5

7

11

13

17

19

23

29

31

37

41

43

47

...

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

...

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

20

30

40

50

60

70

...

   
Sans que leurs nombres variables avec celui des lettres ne correspondent à une forme là où les valeurs hermétiques sont comprises dans leurs ennéades jusqu'aux rangs supérieurs que nous mettons ici en rapport avec le début de l'ordre naturel.

Abellio en appelait à une « assomption de l'Europe » (1954) et à « la fin de l'ésotérisme » (1973) au nom d'une « Structure absolue » (1965) qui s'inscrivait dans celle de l'Union européenne entre l'Union soviétique et le quatrième Reich dont elle est l'expression.

Les tenants de la tradition hébraïque à laquelle il entendait appliquer sa lecture à travers un « déchiffrement » du texte biblique (1950) ont d'ailleurs réfuté cette fumisterie.

Pour revenir aux formes traditionnelles, il faut revenir à ce que Gillis appelle les « nombres triangulaires » que nous notons avec un Sigma grec pour signifier l'opération dont ils sont la Somme : « Σ 1 = 1 » / « Σ 2 = (1 + 2) » / « Σ 3 = 6 » / « Σ 4 = 10 » / etc.

La quatrième Somme joue évidemment un rôle déterminant pour l'économie cyclique comme expression de la quadrature du cercle dans une décade qui n'a rien du problème insoluble imaginé par les mathématiques analytiques.

Et en-dehors de la quintessence qui exprime des rapports harmonieux entre des sections qui sont celles du nombre d'Or qu'on retrouve dix fois dans la construction géométrique du pentagramme, on doit retenir comme remarquables les deux premiers nombres parfaits.

La troisième Somme – « Σ 3 = 6 » – et la septième – « Σ 7 = 28 » – ont en effet un rapport parfait sous la forme d'une équivalence entre la Somme de leurs nombres naturels – « 1 + 2 + 3 » – et celle de leur diviseurs : « (1 x 6) = (2 x 3) = (3 x 2) ».

Ainsi « 28 » est divisible par « (1 x 28) = (2 x 14) = (4 x 7) » et « 1 + 2 + 4 + 7 + 14 = 28 ».

Il y en a d'autres plus complexes – « Σ 31 = 496 » est le suivant d'une suite qu'on suppose infinie – mais seuls ces deux là nous intéresse à cause de leurs rapports évidents avec le nombre des jours de la semaine (6) et celui des mois sidéraux (28).

Et par là même, on comprend mieux le caractère sabbatique du septième qui permet de subdiviser le mois en quatre et de l'inscrire à partir de cette subdivision dans une décade qui est celle des mois de l'année en dehors d'un Janus.

Certes, les mois synodiques de trente jours ou alternants entre vingt-neuf et trente sont venus  déconstruire cet agencement originel qui comprenait treize mois dans l'année (364) puis douze sur une année plus courte (336) mais étendue à la mesure du cercle (360).

Avec un premier jour complémentaire (+ 1) et compte tenu des jours de l'alternance (- 6) on obtient une année de 355 jours – « (12 x 29,5) + 1 » – et un Janus de cinquante jours qui complète la décade des trente (300) avec cinq autres jours complémentaires.

Ce Janus se rattache à la décade originelle mais aussi à un Phénix qui distribue les jours bissextiles sur un cycle de cinq cent ans en doublant le premier des six jours complémentaires tous les quatre ans à l'exception des siècles (+ 1 / 500 = + 0,242).

Le calendrier julien est venu réformer cet archaïsme qu'on rattache à la figure mythique de Romulus en ajoutant dix jours à un Janus de soixante jours qu'on peut dès lors rattacher à un Phénix de six mille lunaisons pour une année de douze mois – « 6.000 / 12 = 500 ».

Il est probable que cette modification a fait quelque peu tomber en désuétude la chimère astronomique du Phénix à laquelle s'est substitué un cycle de six cent ans que nous avons qualifié de « cohorte » – « 600 » dans un vocabulaire militaire romain.

Mais on peut aussi penser que quatre de ces cohortes sont apparues comme les quatre semaines d'un mois sidéral ou les quatre saisons d'une année dans une subdivision de la Grande année cosmique de 25.920 ans – « 1 / 10 = 2.592 = (4 x 600) + 192 ».

D'autres sommes triangulaires nous sont encore parues remarquables bien que plus abstraites dans leurs significations métaphysiques :

- celle de huit : « Σ 8 = 36 » qui est celle de la parousie dans la troisième enceinte

- celle de onze : « Σ 11 = 66 » qui est celle du nombre de la majesté d'Allâh

- celle de trente-six : « Σ 36 = 666 » qui est celle d'une totalité cosmique.

« En effet,
tout comme l'éclair part du Levant et apparaît jusqu'au Couchant
ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. »

Matthieu XXIV 27
   

    

lundi 7 août 2023

La kubrâwiyya du Sheykh al-Akbar

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« On sait par ailleurs que Ṣadr ad-Dîn [ Qûnawî ] fut en contact avec deux disciples de Najm ad-Dîn Kubrâ (+ 618 / 1221) : ...

« - Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh (+ 650 / 1252) qu'il fréquenta à Alep

« - et Najm ad-Dîn Râzî qu'il rencontra à Konya ; ...

« ... et qu'il entretint une correspondance avec le philosophe Nâṣir ad-Dîn Tûsî (+ 672 / 1273). »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – « Conseille mes serviteurs » et Damas « refuge des prophètes » – Le rendez-vous des deux sceaux (1989) :

« Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh fut – rappelons-le – un disciple de Najm ad-Dîn Kubrâ et rencontra plusieurs fois Qûnawî ...

« ... et son maître [ Awḥad ad-Dîn ] Kirmânî (+ 635 / 1238) rapporte qu'on demanda à Sa'd ad-Dîn [ ibn Ḥamawayh ] : « Comment as-tu trouvé Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî ? »

« Et qu'il répondit : « C'est un océan sans fin » [ ou « sans rivage » pour reprendre le titre d'un ouvrage de Michel Chodkiewicz – « Ibn 'Arabî, le Livre et la Loi » (1992).

Ce qui reste dans les deux cas une expression inappropriée mais qu'Addas suppose apparemment élogieuse. ]

« Faut-il en conclure que les deux maîtres [ Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî et Sa'd ad-Dîn ibn Ḥamawayh ] se rencontrèrent ?

« [ Henry ] Corbin – en tout cas – signale qu'ils échangèrent une correspondance – cf. « L'imagination créatrice ».

Peut-être pas mais Awḥad ad-Dîn Kirmânî et Muḥyî'd-Dîn ibn 'Arabî se seraient rencontrés à Konya dès 602.

Toujours est-il que cette proximité entre « akbariyya » et « kubrâwiyya » sera de la plus haute importance pour la pérennité de la Voie sous le Califat ottoman.

Mais on ne peut guère en dire autant de la « mawlâniyya » de Jalâl ad-Dîn Rûmî :

« À première vue, l'enseignement d'un Jalâl ad-Dîn Rûmî et celui d'un ibn 'Arabî semblent refléter et exprimer deux formes de spiritualité différentes.

« Et pourtant, se contenter d'accuser le contraste entre la forme de la spiritualité de Mawlânâ et la forme que prend la spiritualité d'ibn 'Arabî, ce serait en rester à une vue tout superficielle. »

C'est gentil mais ça dit le contraire de ce que ça veut dire et le contre-sens n'est pas sans rapport avec le sentiment « océanique » si cher à Romain Rolland (+ 1944) :

« Un même sentiment théophanique [ sic ] inspire l'une et l'autre [ spiritualité : ] une même nostalgie de la beauté, une même révélation de l'amour. »

« Cela étant [ ponctue Addas en mettant les deux occurrences sur un même niveau ] l'influence d'un Mawlânâ ou d'un Kirmânî sur la formation et le développement intellectuel de Qûnawî [ puisque c'est de lui qu'il s'agit ...

« ... fut beaucoup moins déterminante – est-il besoin de le préciser – que celle qu'exerça sur lui le Sheykh al-Akbar. »

De même, nous ne doutons pas que Mawlânâ fut à même de lui inspirer des sentiments tout à fait édifiants.

Mais Addas dit quelque chose d'étonnant à son propos en notant que Shams ad-Dîn Tabrîzî – « le célèbre maître de Jalâl ad-Dîn Rumi (+ 672 / 1273) » – critiquait le « samâ' » – « l'audition musicale » qui caractérise le rite des derviches tourneurs – ...

 ... et « la contemplation d'un jeune éphèbe » qui rappelle curieusement celle du jouvenceau – le « fatâ » – dans la vison mecquoise du Sheykh al-Akbar.

Précisons que la nôtre ne concerne que la paréidolie d'un visage inscrit dans une pierre autour de laquelle on effectue encore depuis 482 ans un seul et unique « ṭawâf » ; tel qu'il nous est apparut lors d'une aspersion dont nous avons pris l'initiative.

Celle-ci commémorant le début de la parousie pour ceux qui nous auront suivi jusque là.

   

    

samedi 5 août 2023

Le nombre des semaines

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« Le « Kitâb at-tanazzulât al-mawṣiliyya » [ « Laṭâ'if al-asâr » ] écrit dans un langage « énigmatique et symbolique » comme le dit l'auteur dans sa préface afin « de frustrer et de punir » les « 'ulamâ' ar-rusûm » – les exotéristes [ sic ] – ...

« ... comporte cinquante-quatre chapitre selon ibn 'Arabî [ mais ] curieusement Hajji Khalifa en dénombre cinquante-cinq et O. Yahia ... cinquante-trois.

« Après neuf chapitres introductifs, l'ouvrage est tout entier consacré à l'interprétation ésotérique des différentes phases de l'ablution et de la prière qui y sont mises en corrélation avec les sphères célestes et les prophètes qui y résident ...

« ... et compte parmi les écrits du Sheykh al-Akbar dont le caractère « inspiré » est le plus évident.

« De nombreuses pages – voir en particulier les chapitres 46 à 54 – font référence dans un style qui rappelle celui du « Kitâb al-isrâ' » à l'ascension – « mi'râj » – d'ibn 'Arabî. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – « Conseille mes serviteurs » (1989)

Le nombre des chapitres semble ici en rapport avec celui des semaines (52) auxquels on ajoute traditionnellement les deux « jokers » qui correspondent à leur jour complémentaire et à son double – « (52 x 7) + 2 = 366 ».

Mais ce jour complémentaire – le sixième bien qu'il soit aussi le premier – est déjà compris dans le cycle des lunaisons synodiques auxquelles on ajoute cinq autres jours complémentaires – « (12 x 30) + 5 = 365 ».

Son double – le bissextile – distribué par le cycle du Phénix aux six mille lunaisons – (365 + 0,242) – fait partie des quatre qu'on ne mentionne pas avant d'avoir parcourus – si Dieu le veut – les 261 cercles que l'Imam du Tawḥid attribue aux sphères célestes.

Les trois autres étant celui d'un treizième mois sidéral et ceux du deuxième et du quatrième jours complémentaires que nous avons regroupés avec le premier et le cinquième en dénombrant les quatre-vingt jours sabbatiques – « 52 + (4 x 7) = 80 ».

Si Dieu le veut quand nous les auront mentionnés, nous aurons pénétré – du Levant au Couchant – dans la troisième enceinte – celle où le nouvel Adam parle seul avec l'Ancien des jours.

Sans doute est-il aussi possible de considérer le sixième jour complémentaire et son double comme les deux parties d'une seule réalité – ce qui est juste. Puis de les considérer d'une façon (2) et de l'autre (1) – ce qui est alors excessif.

   

    

mercredi 2 août 2023

Le trésor adamantin

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« C'est encore autour de la Ka'ba – mais au cours d'un rêve cette foi – qu'ibn 'Arabî fit la connaissance de l'un de ses « ancêtres » :

« Dieu me montra en vision – alors que j'effectuais le « tawâf » autour de la Ka'ba – un groupe de gens que je ne connaissais pas et qui me déclamèrent deux vers dont un seul m'est resté en mémoire [ ... ]

« L'un d'eux qui portait un nom tel que je n'en n'avais jamais entendu me dit : « Je suis de tes ancêtres. »

« Je lui demandai : « Depuis combien de temps es-tu mort ? »

« Il me répondit : « Environ quarante mille ans. »

« Je lui fis remarquer qu'Adam lui-même n'avait pas vécu il y a si longtemps.

« Il me dit : « De quel Adam parles-tu ? De celui qui est le plus proche de toi ou d'un autre ? »

« Je me souvins alors d'une parole du Prophète qui rapporta que Dieu avait créé cent mille Adam. »

Cf. Claude Addas – Ibn 'Arabî ou la quête du Soufre Rouge – Le grand pèlerinage – À l'ombre de la Ka'ba (1989)

Comme les cent vingt-quatre mille prophètes ne sont que vingt-quatre, le millénium adamique correspond à la pérégrination des ancêtres avant la réintégration de leurs déités dans la myriade du Vivant.

Quarante mille correspond alors à la jeunesse de leur premier âge et cent mille à la totalité de leur existence comprenant les trois âges (40 + 30 + 20) et l'enfance (10) qui les précède. Les âges qui succèdent à cette jeunesse sont la maturité et la vieillesse.

Les cent mille Adam sont comme les trois cents soixante cinq éons de l'Abraxas. C'est-à-dire comme autant de théophanies (365) qui se succèdent dans les demeures du cycle de l'année ici représenté comme celui des années (100) dans la vie d'Adam.

Il y a donc autant d'Adam qu'il y a de demeures dans la totalité de son existence qui se succèdent à travers les cycles de la Grande année cosmique de 25.920 ans qu'on qualifie de « manvantara » par rapport à son « Manou ».

Conformément à son trésor et au symbolisme de la Croix, nous pouvons identifier le nouveau « Manou » au Christ par la Science des lettres syro-phéniciennes qui le caractérise où elle correspond au « ûl » sur son lieu d'ascension.

Dans la doctrine hallagienne, le « ûl » qui s'identifie à l'élévation d'al-Aliyy est généré « de haut en bas » par la lettre « Mîm » (40) et le « Arḍ » qui s'identifie à l'immensité d'al-Adhîm, « de long en large » par la lettre « 'ayn » (70).

On peut voir dans ces lettres des nombres qui correspondent à la quarantaine de l'économie cyclique dans le passage d'un cycle à l'autre et à la communauté des nombres (10) et des lettres (60) dans le septénaire de la décade.

Le « Mîm » (40) et sont palindrome (80) correspondent en effet à une figure intermédiaire – celle de l’octogone – entre le carré (10²) du « Nûn » (50) – dont le palindrome (100) correspond au plan du « Arḍ » – et la sphère du « Wâw » (6).

La sphère du « Wâw » (6) et son palindrome (12) est celle des constellations zodiacales qui sont en haut tandis que le « décumanus » et le « cardo » de la géométrie romaine correspondent à l'étendue du Damier – « ad-Dâ'im » – qui est en bas.

On peut donc identifier le « cardo » à une projection du « ûl » dans la profondeur du champ pour le microcosme adamique et le « décumanus » comme une étendue dans les septénaires qui la caractérise du point de vue de son macrocosme.

Il faut par conséquent voir le « ûl » comme un axe qui transcende à partir d'un centre les deux dimensions du « Arḍ » qu'un plan ne représente que comme une tangente au niveau de leur intersection.

Et il faut donc bien parler d'un carré au niveau du « Nûn » (100) et d'une sphère au niveau du « Wâw » (12) dans la réciprocité des angles de leurs représentations les plus élémentaires où l'opposition entre largeur et longueur est fausse.

Cf. Louis Massignon – La doctrine de Hallâj (1975) – Théologie mystique : « ûl » et « Arḍ » – « longueur et largeur de l'entendement ».

La théologie dogmatique chez Jâhiz semble mieux inspiré : « ûl » et « Arḍ » comme deux aspects irréductibles de l'idée : « Extension selon la réalité » [ « haqîqa » ] : délimitation linéaire, « comme d'un carré » [ « tarbî' » ] – ...

« ... Compréhension selon la puissance » [ « hukûma » ] : possession centrale, « comme d'un cercle » [ « tadwir » ].

Par puissance, nous entendons les dimensions où le cercle est une sphère et le cube un carré. Les Druzes ajoute Massignon ont une théorie particulière sur ces termes qu'il oppose à la précédente :

«  En toute chose, le « ûl » est supérieur au « Arḍ » ; le « ûl », c'est la raison universelle [ « 'aql kullî » ] ; le « Arḍ », c'est l'âme passive [ et ] charnelle [ « nafs » ] qu'illumine le « 'aql »  « L'hylémorphisme » d'ibn 'Arabî d'après Massignon.

Mais nous ne voyons pas en quoi ces théories s'inversent : elles passent des considérations géométriques propres au macrocosme à des considérations plus existentielles propres au microcosme anthropologique.