mardi 28 mars 2023

L'Aigle rouge

...

« Je tenais quand même une certitude, même si elle m'apparaissait négative : le Baron n'a pas fait partie du « Germaneworden » avant la guerre de 1914 [ ... ].

« C'est un tard venu. [ ... ] En effet, la présence de Sebottendorff va profondément modifier l'esprit et l'action de cet Ordre [ celui des Germains ].

« La Société Thulé n'était donc pas seulement une « province » comme les autres [ à Munich ]. C'était aussi une création originale gravitant autour de la personnalité du Baron.

« J'avais découvert quelques points de repère dans sa vie. Il me restait à trouver qu'elle était sa doctrine secrète.

« Il ne l'a – au fond – jamais exposée, si ce n'est dans le compte rendu de la réunion du 9 novembre 1918 où elle s'enveloppe d'un lourd symbolisme germanique que survole le mystérieux aigle rouge. »

« Heureusement, le Baron a écrit – en 1924 – un petit opuscule tout aussi introuvable que ses autres livres mais qu'un éditeur devait avoir la bonne idée de traduire en français cinquante ans plus tard :

[ Mabire évoque la destruction de ses œuvres par les autorités nazies en 1934 et par les Alliés en 1945 dont le prototype est la Nuit des Long Couteaux et la « dénazification » du régime hitlérien. ]

« Die Praxis der alten türkischen Freimaurerei » c'est à dire : « La Pratique opérative de l'ancienne franc-maçonnerie turque » [ aux ] éditions du Baucens.

« Publié [ ... ] à la librairie théosophique de Leipzig, ce petit opuscule [ ... ] prétend apporter « la clé de la compréhension de l'alchimie, ainsi qu'un exposé du rituel, de l'enseignement [ et ] des signes de reconnaissances de la franc-maçonnerie orientale ».

« Ce livre ne me semblait d'abord guère différer de tout ce que peuvent écrire les Occidentaux vite éblouis par le soleil de l'Islam [ que Mabire évoque dans son propre éblouissement par le « Soleil retrouvé des Hyperboréens » ].

« Je trouvais la partie « technique » [ « opérative » ] aussi minutieuse que soporifique. Enfin, elle avait peut-être un intérêt pour qui s'intéresse aux détails du rituel maçon...

« Mais l'important [ pour Mabire ] n'était pas tant dans cette étude que dans ce que Sebottendorff y laissait transparaître de sa foi profonde. [ ... ]

« Le Maître de la Société Thulé croit à la vérité fondamentale du monisme [ à l'unité de la substance consubstantielle d'as-Samad ].

« Le ciel et la terre – pou lui – ne s'opposent pas mais appartiennent à la même réalité, à la fois spirituelle et matérielle.

« Dieu n'est pas extérieur à l'Homme. Il est – finalement – le destin même de chaque individu. »

[ Ce que Mabire identifie au message de l'Hyperborée sous un voile « pseudo-oriental » dans une proposition réversible : un message oriental sous le mythe hyperboréen. ]

« ...pour Rudolf von Sebottendorff [ ... ] le Führer ne sera pas un conquérant politique [ celui des travaillistes allemands ] mais un réformateur religieux.

« Le Baron attendait plus un Luther nordique qu'un César allemand. Je comprenais – mieux que jamais – tout ce qui l'opposait au futur chancelier du IIIe Reich alors emprisonné à Landsberg tandis que Sebottendorff publiait cet opuscule. »

[ Si l'opposition du Baron « avant qu'Hitler ne vienne » est rétrospective en 1934, elle est prospective en 1924 ; mais c'est bien sûr Mabire qui comprend la contrainte. ]

« Sebottendorff nous assure avoir découvert « l'eau vive d'une source », cette source qui fut l'élément fécondant des premiers temps de l’Église [ ! ] et qui – au Moyen Âge – engendra la prospérité la plus somptueuse ; ...

« ... seul le matérialisme et le rationalisme ont réussi à tarir cette source. » [ C'est Mabire qui cite Sebottendorf. ]

« Le but de chaque homme est de « s'anoblir » et d'acquérir une connaissance plus large.

« Le Maître de la Société Thulé prétend avoir découvert une véritable « pierre philosophale » qui va encore bien au-delà des secrets des Rose-Croix et des découverte des alchimistes. »

Cf. Jean Mabire – Thulé. Le Soleil retrouvé des Hyperboréens – Le Soleil de fer [ entre le Soleil d'ambre et le Soleil de feu ] – L'extraordinaire passé du Baron – La doctrine secrète du Maître de la Société Thulé (2002)

Disons plus sobrement que la Science des lettres acquise chez les Bektashis devait réanimer les runes pour enchanter le monde de la féerie.

Nous avons dit que le nombre des lettres arabes est soixante ; compte tenu des cursives (28) et des majuscules (28) avec les voyelles fondamentales (3) et la muette (1).

« (2 x 28) + 3 + 1 » = « 60 »

Nous avons dit que ces nombres correspondent aux mansions des lunaisons sidérales (28) et a celui des jours (60) qui constituent le Janus en dehors de la décade des mois.

Nous avons dit aussi qu'une alternative n'en comprend que cinquante sur le même modèle mais avec un indice (30) qui les fait correspondre aussi aux phases de la décade (600).

« (2 x 22) + 5 + 1 » = « 50 » et « 666 » = « 1 + 5 + (22 x 30) »

C'est néanmoins la réalité la plus haute – celle du Janus – que René Guénon met en œuvre dans le microcosme de l'Androgyne :

« A + D + M » = « Adam » et « Ève » = « Ḥ + W + A »

« 60 »

« 1 + 4 + 40 » = « 45 » et « 15 » = « 8 + 6 + 1 »

Sa figure alchimique est comme le Sceau d'un « manvantara » adamique sur lequel repose notre « manvantara » christique.

Par rapport aux runes qui devaient remettre la roue du Soleil en mouvement, il faut observer le sens des lettres dans le triangle de l'Androgyne où celles d’Ève tournent dans un sens contraire par rapport à celles d'Adam – et réciproquement.

Le « Dâl » (4) d'Adam caractérise l'angle qui les oriente depuis leur sommet vers la base du « Nûn » (50) qui caractérise par son palindrome le damier « ad-Dâ'im » (10 x 10) sous la précipitation finale de son « Mîm » (40).

Tandis que la boucle du « Wâw » (6) d’Ève caractérise un retournement médian de son « â » (8) qui est celui du Soleil caractérisé au centre de la croix par un point () quand il se précipite vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas.

Car si le « Nûn » (50) du « Kûn » est donné en opposition au « Wâw » (6) comme le microcosme de son macrocosme sous le « Kâf » (20) du fiat, le « Bâ » (2) est décrit par la Science des lettres comme le « Alif » (1) d'en-bas allongé au centre de la croix.

Ce que nous appelons ici le « Kâf » (20) du fiat dans l'injonction du « Kûn », c'est cette précipitation du « Ḥâ » (8) vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas à partir du « Wâw » (6) et celle du « Mîm » (40) dans la constitution du « Nûn » (50).

C'est la raison pour laquelle nous lisons aussi le « Wâw » (6) et le « Mîm » (40) comme des palindromes qui doublent leurs valeurs avec le nombre des maisons zodiacales (12) et celui des jours du Sabbat (80).

Le point du « Bâ » (2) qui se place à la verticale du « Alif » (1) d'en-haut juste en-dessous du « Alif » (1) d'en-bas se retrouve alors au-dessus du « Nûn » (50) ou au centre selon qu'on considère sa lettre (50) ou son palindrome (100).

Mais les mouvements complémentaires de l'androgenèse n'empruntent pas la tangente qui passe par le « Wâw » (6) du Verbe primordial – « AWM » – là où le « Ḥâ » (8) d’Ève se retourne vers le « Bâ » (2) du « Alif » (1) d'en-bas.

Comme s'il y avait là une voie directe entre le sommet et la base du triangle de l'Androgyne mais en dehors de toute l'androgenèse du Vivant où al-Qâdir est toujours à l’œuvre d'une façon qui nous échappe.

Relevons également que ce que nous appelons ici l'angle et la boucle – celui du « Dâl » (4) et celle du « Wâw » (6) – constituent les complémentaires d'une décade qui est celle du « Yâ » (10) qu'on retrouve avec le Iota (10) sous la toise du Tau (300).

C'est ce Iota (10) que nous avons décrit comme une intellection divine en relevant par ailleurs que seules ses conjonctions sont sacrées :

Les adorateurs du « Yâ » ont dit Ali est le miroir du « Hâ » d'Allâh

Les adorateurs du « Hâ » Allâh est Son miroir à Lui

« Huwa »

Pas de « Hâ » qui ne soit Celui du « Yâ »

sous le Pôle des intelligences et des intelligibles

   

    

dimanche 26 mars 2023

Le Soufre rouge

 ...

« La science des lettres fut aussi l'objet de quelques présentations en Occident non pas dans la perspective d'une recherche universitaire mais selon l'esprit même de cette science et par référence à l’œuvre du Sheykh al-Akbar. »

« Dans un article écrit peu de temps après son arrivée au Caire, René Guénon donna [ dès 1931 ] un aperçu de la science des lettres où il traite tout d'abord de la notion de langue primordiale, ...

« ... en reprenant l'expression de « lugha suryâniyya » que l'on trouve [ entre autres ] chez les « Ikhwân al-Safa » et [ chez ] d'autres auteurs [ dont al-Bûnî dans son ouvrage sur le Soleil suprême des connaissances. ]

« Ce qu'il dit ensuite de la constitution des langues sacrées en citant le [ deuxième ] chapitre des « Futûhât » ne s'y trouve pas exactement mais correspond plutôt au [ cinquième ] chapitre [ sur ] la « Fâtiha » ...

« ... et peut-être aussi au chapitre 198 [ des « Futûhât » ] sur le « nafas » [ le souffle parfois identifié à la ramâniyya d'ar-Ramân ]

« En réalité, il semble plutôt que ces données aient été communiquées à René Guénon par transmission orale [ parce qu'elles ne démontrent pas son accès direct aux textes. ]

« Il n'est pas sans intérêt de remarquer que pour les applications secondaires de la science des lettres – « sîmiyâ' » – [ Guénon ] se réfère à ibn Khaldûn ...

« ... autrement dit à ce que ce dernier avait lui-même reçu à son arrivée en Égypte, mais sans la même ouverture spirituelle.

« Vraisemblablement sans avoir lu ibn Arabî, René Guénon n'en avait pas moins saisi l'importance de la science des lettres pour la compréhension du cas spirituel du Sheykh al-Akbar ...

« ... et ceci à travers son autre surnom initiatique : « al-Kibrît al-ahmar »  « le Soufre rouge ».

« Il conclut ainsi son article : « ... seul peut opérer activement dans tous les mondes celui qui est parvenu au degré du « Soufre rouge », ...

« ... désignation indiquant une assimilation qui pourra paraître à certains quelque peu inattendue, de la « science des lettres » avec l'alchimie.

« En effet ces deux sciences, entendues dans leur sens profond, n'en sont qu'une en réalité, et ce qu'elles expriment l'une et l'autre, sous des apparences très différentes, n'est rien d'autre que le processus même de l'initiation, ...

« [ expression ] qui reproduit d'ailleurs rigoureusement le processus cosmogonique, la réalisation totale des possibilités d'un être s'effectuant nécessairement en passant par les même phases que celles de l'Existence universelle. »

[ Ce qui indique que du point de vue de la Science des lettres, la maîtrise du Souffre rouge et la résurrection du Phœnix décrivent la même réalisation cosmogonique de l'Existence universelle. ]

« Les mystères de la lettre Nûn » article publié quelques années plus tard montre combien René Guénon est proche d'ibn Arabî dans l'interprétation du symbolisme, en particulier à propos du « nûn » supérieur et inférieur.

« Dans d'autres articles, René Guénon montre également combien le langage de la science des lettres en Islam est adapté à l'expression de la doctrine métaphysique et cosmologique. »

[ Cf. Ses Aperçus sur l'ésotérisme islamique, les Symboles fondamentaux de la Science sacrée et le Symbolisme de la Croix.

Gril note que « la signification cosmique et eschatologique de la lettre « nûn » correspond plutôt à d'autres données diffuses dans la tradition islamique que l'on trouve chez ibn Massara, ibn Sasî ou al-Bûnî. »

Le « nûn » supérieur (50) et inférieur (50) correspond au palindrome que nous mettons en relation avec le damier (10 x 10) comme expression du microcosme dont le macrocosme correspond à celui du « wâw » en relation avec les douze maisons zodiacales.

Les quatre-vingt jours sabbatiques (52 + 28) correspondent au palindrome du « mîm » qui constitue un isthme entre le microcosme et le macrocosme sous la forme d'un octogone entre le carré du damier et le cercle du zodiaque. ]

« Michel Valsan, à partir d'une correspondance avec René Guénon portant en partie sur le symbolisme des lettres laissa deux articles sur le sujet : « Un symbole idéographique de l'Homme universel » suivi du « Triangle de l'Androgyne et le monosyllabe Ôm ».

« L'indication confiée par René Guénon était un triangle dont le sommet porte un « alif » et la base un « dâl » et un « mîm » soit les trois lettres du nom « Adâm » ; ...

« ... à l'intérieur [ de ce triangle ] un [ autre ] triangle inversé dont la base porte un « hâ » et un « wâw » et le sommet un « alif » donne le nom « Hawâ' » – « Ève ».

« Sur le côté droit du grand triangle on peut lire « Ahad » – « Un » – [ ... ] sur le côté gauche « Awn » – « Ôm » – et sur la base « Dâma » [ ou ] « Dâ'im » – « Permanent ».

[ Notons que « Dâ'im » ou « Dâma » constitue précisément la base du damier que nous mettons en relation avec le palindrome de la lettre « nûn » dans la dimension anthropologique de l'Androgyne primordial. ]

« À partir de cette figure et de données relevant de la science des lettres et inspirées par l'enseignement d'ibn Arabî, Michel Valsan tire des conclusions d'une grande importance pour la doctrine des états multiples de l'être et l'Homme universel.

« Il interprète ce symbole comme un « sceau des deux sciences sacrées des nombres et des lettres. Ces sciences sont en réalité les deux branches principales de la science plus générale des Noms – applicables aussi bien dans l'ordre divin que dans l'ordre cultuel – ...

« ... qu'Allâh a enseignée par privilège à Adam – cf. S 2 V 31 et Gn II 19-20 – et le fait que cet « alif » est dans notre schéma tout d'abord l'initiale du nom d'Adam, illustre parfaitement la vérité que ces deux sciences sont deux attributs complémentaires et solidaire de l'Homme universel... »

« La référence à la tradition primordiale, en la personne d'Adam, et hindoue, suggérée par la présence du monosyllabe « Awm », à travers la tradition abrahamique, explique la rencontre de l'Inde et de l'Islam ou du début et la fin du cycle.

[ La personne d'Adam évite au contraire d'identifier le manou du manvantara à une création spécifiquement hindoue et si l'Islam se caractérise par l'unité de sa monosyllabe, les éléments d'une tradition abrahamique n'apparaissent pas dans cette construction.

Il est néanmoins probable qu'il faille situer cette tradition primordiale – celle d'Adam – dans un espace culturel reparti sur le pourtour de ce que nous appelons l'océan indien. ]

« Comme chez les « Ikhwân al-safâ » la comparaison de deux alphabets donne tout son sens à cette rencontre, notamment par le rapprochement entre les deux vocables « Awm » et « Amîn » – dont la dernière lettre est un « nûn ». »

[ Rapprochement qu'on peut étendre à « Amon » et « Amen » qui restent en relation avec le Verbe originel en démontrant l'origine méridionale des traditions égyptienne et israélite qui s'y réfèrent et a laquelle l’hébraïsme d'Abraham n'aurait pu prétendre. ]

« La science des lettres constitue donc la clé de toute connaissance depuis l'origine ou l'audition du son primordial jusqu'à sa résorption lors de l'accomplissement du cycle.

« Il faut insister ici sur l'importance de cette étude non seulement parce qu'elle s'inspire largement de l'enseignement du Sheykh al-Akbar sur les lettres mais aussi parce qu'elle en souligne la dimension la plus universelles. »

« Il ressort de ce qui précède que la science des lettres a revêtu en Islam deux aspects : l'un cosmologique, d'origine hellénistique surtout chez Jâbir [ dont Gril suppute l'influence sur Guénon ] et les « Ikhwân al-safâ », ...

« ... l'autre, métaphysique, spirituel et eschatologique d'inspiration coranique, représenté aussi bien par le shi'isme ésotérique [ chez les « Hurûfîs » ] que par le « tasawwuf ».

« Cependant aucun des deux n'exclut l'autre et les deux courants s'interpénètrent, rendu solidaire par le [ Noble ] Coran où Révélation et Création sont associées par la parole existentiatrice [ sic ] du « kûn ».

[ Tels qu'ils sont portés par le « wâw » (6) et le « yâ » (10) qui côtoient le Calame de l'intellection du « alif » dans la hiérarchie des lettres chez le Sheykh al-Akbar. ]

Cf. Denis Gril – La science des lettres avant et après ibn Arabî [ dans ] Les Illuminations de La Mecque [ dirigées par Michel Chodkiewicz ] (1988)

Pour être tout à fait complet sur l'apport de cette science à l'Occident en dehors de la recherche universitaire rappelons celui du bektashisme sur la Société Thulé de Rudolf von Sebottendorf transposé en langue allemande dans la mystique germanique.

Cet apport initiatique à la mystique germanique qu'on qualifie d'occultisme en l'attribuant au nazisme est plus proche du « shi'isme » ésotérique que du « tasawwuf » akbarien pour reprendre les catégories de Gril.

   

    

jeudi 23 mars 2023

L'exaltation du Saint Nom

...

Revenons sur la symbolique du Tau en commençant par la fin :

« Dernières ajoutes [ nous dit Vorreux ] : le « I » [ du Saint Nom de Jésus ] fut parfois enjolivé et aboutit à « Y » [ à sa cursive « y » ou à la lettre « J » ].

« Et puis – en 1427 – pour éviter les soupçons d’idolâtrie à l'égard de la tablette « YHS » que l'on portait en procession, le pape Martin V ordonna d'ajouter l'image de la croix ; ...

[ On doit distinguer ici la Croix dite de Saint-André « X » qui correspond au « Khi » (600) grec et le Crucifix qu'on retrouve après 1427 sur le Saint Nom de Jésus. ]

« ... d'où l'usage l'usage qui se généralisa peu à peu de placer une croix sur la barre transversale du « H » majuscule [ l'échelon de l'échelle ], ...

« ... ou de former cette croix en coupant d'un trait horizontal la haste [ du ] « h » minuscule. » [ La hampe de la cursive reprenant la haste paléographique de la lance romaine, la pique ou le javelot. ]

Cf. Damien Vorreux – Un symbole franciscain. Le Tau – Les influences lointaines – Symbolisme numérique du Tau (1977)

Sur le sceau de l'Arche royale du rite de York, c'est un Tau qui surmonte l'échelon d'une échelle interprétée parfois comme deux autres Tau latéraux – interprétation de la triade qui n'entre guère dans celle du Saint Nom si ce n'est pour les trois clous de la Passion.

Mais « la barre transversale du « H » majuscule » peut être surmontée au sommet d'une hampe d'une ligature semblable à un trait d'union ou constituer elle-même une ligature entre deux montants qui invite à relier les deux lettres périphérique « IS ».

Ligature qu'on retrouve aussi sur le monogramme des lettres du Saint Nom de Marie « MA » enjolivées parfois d'un ou deux « R » dans leur symétrie voir même du « I » de Maria mais toujours sans « E ».

Nous avons vu par ailleurs que le « E » représente le peigne de Mélusine au sommet du heaume des chevaliers dans les armoiries de la noblesse médiévale où elle se mire dans un miroir qui n'est sans rapport avec la symétrie du Saint Nom de Marie.

Ces symétries et ces ligatures nous invite à reconsidérer avec Vorreux ce qu'il nous propose pour les deux lettres du Saint Nom de Jésus : « IH » (18) puis « IHC » avec un « C » qu'il identifie au Sigma (200) et enfin « IHS » à partir du quatrième siècle :

« ... au IVe siècle, le grec étant de moins en moins en compris, [ la lettre ] « S » latine fut substituée au sigma « C » et le trigramme [ « IHC » ] devint « IHS ». [ Ce qui n'est vrai pour le cyrillique qu'à partir du IXe siècle où c'est « Σ » qui devient « C ». ]

Par où « on voit [ ... ] combien est arbitraire l'interprétation récente de la formule : « Iesus Hominum Salvator » – « Jésus sauveur des hommes » – [ qui ne tient qu'à l'aboutissement d'une évolution somme toute vénérable. ]

Mais l'arbitraire ici la précède en considérant d'une part « IH » (18) comme « les deux premières lettres du nom de Jésus » et de l'autre « C » comme un Sigma qui daterait du IIe siècle de l'ère chrétienne – justifiant par là son aboutissement.

Et enfin, comment cet aboutissement correspondrait-il à une lettre cyrillique en latin après que son trigramme avec un « C » grec ait finit par prévaloir « même dans l’Église d'Occident [ où ] il était [ alors ] universellement adopté avant le VIe siècle. »

Pour les deux premières lettres du nom de « IHΣOYΣ » (888) c'est probable ; mais on ne peut pas écarter la possibilité d'un jeu de nombre entre la décade d'une intellection divine (10 = I) et l'octave du Christ (8 = H) qui le caractérise à trois reprises.

Pour la dernière lettre du trigramme, il nous semble qu'elle s'identifie plutôt à un Khi (600) ou à un Digamma (6) qui ne sont pas plus incongrus que le Tau (300) d'Ambroise identifiant les pères du concile de Nicée (325) aux 318 compagnons d'Abraham.

Ce qui montre l'emprise de la Science des lettres chez les chrétiens pour qui le Tau (300) reste au centre de la roue des chrismes carolingiens où le Khi (600) et le Rho (100) du Christ montrent qu'on y inscrit toujours du grec cinq siècles après Ambroise.

La valeur de l'Oméga (800) n'y est pas que la date du Sacre de Charlemagne mais elle coïncide aussi avec celle du Christ quand l'Apocalypse nous la décrit comme le terme de son Alpha (1) – c'est-à-dire comme celui du premier des nombres de son Nom (888).

Il faut donc comprendre cet Oméga (800) à la lumière de l’Êta (8) qui le caractérise dans la dimension anthropologique de son microcosme et le Khi (600) à la lumière de son Digamma (6) dans la dimension cosmique de son macrocosme.

Le Tau (300) n'est alors que la toise du Iota (10) de l'intellection divine qui lui sert de pied pour nous indiquer la mesure des cohortes (600) où il se tient au centre de la Croix et de l'Arche tel Ulysse enchaîné au Mât de la vergue pour résister au chant des sirènes.

Car l'image du Phœnix phénicien ou du Témoin samaritain qui fut celle du Galiléen avait d'abord la teneur homérique des mythes où ils furent transcrit en nombres et en lettres avant de prendre l'aspect messianique que les judéo-chrétiens ont voulu lui donner.

Aspect qui n'est sans doute pas sans rapport avec la raison pour laquelle l'exaltation de la Sainte Croix qui se fête un 14 septembre a pu paraître à Martin V moins idolâtre que celle d'un Saints Nom qu'on a fini par fêter vers le 2 janvier a partir de 1721.

I C              X C

IHΣOYΣ                            XRIΣTOΣ

    

lundi 20 mars 2023

Les résurrections du Phœnix

...

Admettons qu'Innocent III quand il s'exprime au quatrième concile du Latran n'en sache pas plus que Tertullien au début du troisième siècle de l'ère chrétienne sur Ézéchiel et sur sa marque propitiatoire au quatrième verset de son neuvième chapitre.

Il ne sait pas non plus de quoi est fait le signe de Caïn dans le cinquième chapitre de la Genèse ou la marque de la bête dans le treizième chapitre de l'Apocalypse et le prophète vétérotestamentaire ne lui en dit pas d'avantage.

Les questions que nous nous posons concerne la Science des lettres et la Crucifixion : pourquoi l'Imam du Tawḥid considère-t-il cette science comme éminemment chrétienne et pourquoi le Noble Coran semble nier la crucifixion du Christ – S 4 V 157 et 158.

Certes nous avons supposé que cette négation était celle de la mort du Messie sur la Croix au profit de son élévation vers Dieu avec pour corollaire une résurrection réservée à sa parousie. Mais la Science des lettres introduit une alternative à sa préfiguration.

Nous supposons que le pape interprète et qu'il voit sur les fronts la croix d'un « Tav » hébreu semblable à un Tau grec qui serait pour un Juif une marque d'infamie – celle à laquelle un bon Chrétien s'identifie quand il glorifie les armes de la Passion.

C'est pourquoi nous n'y voyons que le « Shin » de la Toute-Puissance d'el-Shadday que tout Juif inscrit sur ses « tephillin » et dont la valeur numérique (300) est celle d'un Tau que le « Tav » (400) augmente d'une centaine.

Lucien de Samosate dans le « Procès des lettres » imagine dès la fin du deuxième siècle que le Sigma grec (200) se plaint devant un tribunal de la linguistique d'être évincé par un Tau qui s'impose à la prononciation hellène de sa phonétique.

Ce qui semble la cause du déplacement des nombres à partir du « Tsadé » (90) dans l'alphabet hébreux entre le « Pe » (80) qui correspond au Pi (80) et le « Qof » (100) au Qoppa (90) en précédant le Rho (100) qui correspond au Resh (200).

Le poète Ausonne à la fin du quatrième siècle donne encore au Tau son image homérique dans un vocabulaire nautique qui le compare au mât et à la vergue d'un bateau où Paulin de Nole introduit dès le début du siècle suivant le sens chrétien du pal et de la poutre.

Jérôme de Stridon qui remonte le temps, lui donne déjà la forme d'une croix chez les Hébreux d'autrefois et chez les Samaritains où il se maintient jusque là ; ce qui n'est guère probant pour l'hébreu carré où Vorreux le compare à une sorte de portique.

Mais ce qui n'est guère vrai pour l'hébreu carré l'est pourtant pour le phénicien sous la forme d'une croix de Saint-André qui se présente à nous comme un Khi grec (600) semblable à celui des chrismes carolingiens.

Et si le Khi (600) au-delà du « Tâv » (400) n'a aucune correspondance en hébreu, c'est que le phénicien n'est pas toujours comme on peux le croire à partir d'une historiographie frelatée une forme archaïque de l'hébreu biblique.

C'est ce que nous indique la tradition synoptique du Nouveau Testament quand le Christ enjoint à ses disciples de se charger de leurs Croix alors que sa Passion ne donne encore aucun autre sens à son injonction.

On peut croire alors que ce verset fut ajouté à posteriori au récit pendant sa rédaction mais nous croyons au contraire que son attribution au Messie est authentique et rend réellement compte de sa mission.

Nous ne savons pas en définitif si le Christ a été crucifié mais nous savons qu'il s'identifie à la seconde cohorte du Phœnix pour ce que l'Imam du Tawḥid appellerait le premier tiers de la nuit et que dans son bestiaire le Phœnix est une chimère phénicienne.

C'est ce que la Science des lettres nous indique : si quelqu'un veut venir à Sa suite qu'il renonce à lui-même et qu'il prenne sa Croix chaque jour pour le suive – cf. Mt XVI 24 et Marc VIII 34 avec Luc IX 23.

À ces considérations graphiques et phonétiques, Vorreux ajoute une symbolique numérique où nous retrouvons ce que nous avions déjà lu chez Raoul Auclair à propos de la Prophétie des papes : « Iêsous » = « 888 » et « Tau » = « 300 ».

Ce qui permet à Origène de donner aux trois cents coudés de l'Arche de Noé le sens homérique d'un symbole qui se trouve alors avec sa vergue et son mât au centre la Croix et lui donne – ce que Vorreux ne voit pas – le nombre du Khi (600).

C'est avec le bois de la Croix dit encore un hymne du XIIIe siècle que fut fabriquée l'arche salvatrice de Noé – « Ligno crucis fabricatur / Arca Noé qua salvatur » – dans une imagerie poétique sans chronologie qui devrait nous sauver des déluges.

Les 318 serviteurs d'Abraham ont pour Ambroise et le Pseudo-Barnabé la même ambivalence du sens qu'ils associent aux initiales du Christ : « IH » pour « Iêsous » et « 18 » pour le Iota grec (10) et son Êta (8).

Ce qui donne au Saint Nom de Jésus son sens primitif sans pour autant défaire la complémentarité des lettres « I » et « S » qui apparaissent autour de leur échelle « H » avant qu'elle ne disparaisse dans celui des Rédemptoristes – « IS » et « $ ».

Le mât de l'Arche, l'échelle du Saint Nom et le Tau de la Croix ont ici la même fonction symbolique sans que la crucifixion ne soit nécessaire à l'explication du sens originel des symboles – celui des résurrections du Phœnix.

Vorreux note que le « S » du Saint Nom fut d'abord un « C » avant de passer du grec au latin en perdant son Sigma alors que ce graphisme en latin retranscrit encore une fois celui du Khi (600) mais pas celui du Sigma – « Σ » (200).

Il s'agit donc bien d'accorder la valeur du Iota (10) qui supporte la toise du Tau (300) à celle de l'Êta (8) dans une symbolique des 318 compagnons d'Abraham qu'on identifie alors aux pères d'une l'église fondée par le concile de Nicée en 325.

Puis resurgit la forme originelle du symbole : celle du Khi (600) précédée d'un Iota (10) où les anneaux de la lettre « S » vient travestir les Gamma (3) de son Digamma (6) pour se regrouper autour de l'Êta (8).

Vorreux donne une date plus ancienne que le concile de Nicée pour cette exégèse patristique avec celle du Pseudo-Barnabé qui remonterait au début du IIe siècle ; mais c'est bien dans l'esprit d'Ambroise de la définir dans un sens plus étroit.

Et par conséquent, Vorreux date de cette époque là – dès le deuxième siècle – un trigramme « IHC » qu'il nous présente pourtant comme second par rapport à « IH » (18) avec le passage au « S » du quatrième siècle.

De toute évidence cette chronologie ne tient pas et il faut sans doute dater ces variables du siècle où elles apparaissent avec sa légende conciliaire en redéfinissant le sens de tout ce qui lui précède.

Pour autant, Vorreux repousse la formule encore plus récente du « Iesus Hominum Salvator » et celle du « y » grec avec la consonne surmontée d'un crucifix sur sa haste (h) ou sur sa barre (H) depuis 1427 à l'instigation du pape Martin V.

Quant au verset de l'Apocalypse où les mendiants voient François comme un ange, il s'adressait dès l'origine à la venue d'un second témoin – le Grand Monarque ou le Sceau des prophètes – et de toute évidence il lui convient :

« Je vis un ange qui montait du côté du soleil levant
et qui tenait le sceau du Dieu vivant. »

Apocalypse VII 2
   

    

samedi 18 mars 2023

La toise du Tau

...

Dans la hiérarchie des lettres arabes, les lettres du Fiat et du Vivant sont accompagnées sous la représentation hiératique des voyelles d'une lettre qu'en l'absence de signe diacritique nous interprétons comme celle qui agit sur le « Tawḥid » de l'Imam.
   

  « Alif »  

  «  »  

  « Wâw »  

  « Nûn »  

  « Kâf »  

  « Ḥâ »  

  «  »  

   
Autrement dit, il s'agirait d'une équivalence du Tau grec qu'on retrouve au centre des chrismes carolingiens ou sous la anse du Rho (100) et dont la valeur numérique peut paraître incertaine.

Incertaine puisque son pied sépare en deux avec sa toise celles de l'Alpha (1) et de l'Oméga (800) là où le Tau (300) dont le pied se confond avec la hampe du Rho (100) sépare de la même façon celle du Khi (600).

Mais c'est l'Upsilon (400) tracé de même à partir de la hampe du Rho (100) par les branches supérieures du Khi (600) qui marque la valeur médiane de l'Oméga (800) dont les extrêmes sont comme pendues par des éclairs à sa potence.

Ces médianes – celle du Tau (300) et celle de l'Upsilon (400) – nous indique comme sur une horloge à la fois le sacre carolingien (800) et la succession des cohortes (600) de la Semaine qu'un Digamma (6) vient parfois confirmer avec ses Gamma (2 x 3).

Le signe de la puissance impériale emprunte le sens grégorien de sa rouelle où les initiales du chrisme forme les rayons du cadran (6) pour lui donner sa nouvelle envergure à partir des limites apocalyptiques que le Christ reçoit de l'alphabet grec.

Rappelons que le Digamma (6) se compose de deux Gamma (3) dont les angles forment un carré ou – en s'opposant – la moitié d'une croix gammée qui s'arrondit pour ressembler à un Serpent dont les anneaux peuvent alors former un cercle d'une valeur équivalente.

Saint François ne reprend que le Tau de cet assemblage pour en faire l'arme de son ordre de mendiants et sa signature ; comme en témoigne une historiographie franciscaine qui s'inscrit dans ce prolongement :

« Le Tau avait – sur tous les autres signes – sa préférence [ déclare Thomas de Célano : ] c'était la seule signature qu'il utilisait en finale de ses lettres et il en peignait l'image sur les murs de toutes les cellules ».

« Le signe Tau était celui qu'utilisait saint François pour signer ses lettres chaque fois qu'il avait à envoyer un message soit par obligation soit par charité. »

« Ce signe Tau avait toute la vénération et toute la dévotion du saint [ nous dit Bonaventure : ] il en parlait souvent pour le recommander et il le traçait sur lui-même avant de commencer chacune de ses actions ».

« La preuve la plus irréfutable et la relique la plus émouvante [ précise Vorreux ] est le Tau tracé de la main même de François – sa pauvre main stigmatisée [ par le Séraphin ] – au bas du texte de la Bénédiction pour frère Léon. »

« Le bienheureux François [ note ce dernier ] écrivit de sa main cette bénédiction pour moi, frère Léon. De sa main aussi il traça le signe Tau et la tête ».

« Et la tête ». Ces mots sont important [ estime Vorreux. ] En effet le pied du Tau repose sur un visage assez grossièrement dessiné.

« Un coup d’œil peut-être un peu trop rapide a induit certains interprètes à y voir, qui une fleur, qui la montagne de l'Alverne, qui le Golgotha [ avec la tête d'Adam ] sur laquelle aurait coulé – selon la légende – le sang du Christ crucifié. »

[ Ou encore – note Vorreux – celle d'un Sarrazin où le Tau sortirait de la bouche du Sultan – al-Malik al-Kamil – avec une esquisse de la Terre Sainte ; ce qui est de loin l'interprétation la plus singulière pour ce qui nous intéresse.

Mais Vorreux lui préfère avec un certain bon sens celle du Père de Rieden qui voit plus simplement dans ce visage celui de frère Léon. ]

Cf. Damien Vorreux – Un symbole franciscain. Le Tau – Armoiries et signature de saint François (1977)

Le Tau est pour saint François un signe d'authenticité pour sa mission et pour ce qui nous concerne l'une des quatre fondations du monde dans une symbolique du quaternaire universel – celle de la quatrième cohorte aux deux tiers de la nuit en l’occurrence.

Au quatrième concile du Latran, le pape Innocent III évoque Ézéchiel marquant d'un signe le front de ceux qui gémissent devant les abominations et identifie cette marque à un signe de Croix dont la lettre grecque aurait pu inspirer François et le Séraphin.

Mais n'est-ce pas plutôt François qui inspire le pape dans le sermon du 11 novembre 1215 et la lettre « Shin » (300) de la Toute-Puissance d'el-Shadday que les Juifs tracent en hébreu à titre prophylactique sur leurs « tephillin ».

Et bien sûr – sur ces phylactères – rien ne ressemble à un signe de Croix et le graphisme du « Tav » (400) en hébreu n'y saurait rien changer. Une sémiotique qui s'impose au pontife est interprétée ici sur un nouvel horizon – celui de la toise du Tau.

Le Tau est littéralement ce qui porte la toise et la toise un instrument de mesure entre deux limites. C'est la limite du chrisme que le Séraphin est venu inscrire dans la chaire du saint sur la Verne en 1224 – pour ceux qui savent compter.

« La rencontre – historiquement certaine – de saint François avec les Antonins en 1210 peut donc être considérée comme une cause importante, sinon même comme la première impulsion ayant entraîné sa vénération pour le signe Tau. »

Cf. Damien Vorreux – Un symbole franciscain. Le Tau – Les influences directes : le quatrième Concile du Latran [ et ] Les frères de Saint Antoine Ermite (1977)

   

    

jeudi 16 mars 2023

Les jours remarquables

...

Nous fixons les jours du Calendrier perpétuel en faisant coïncider le Solstice d'Hiver avec un Mercredi que le Sheykh al-Akbar dédie à 'Isâ ibn Maryam et donc à la Science des lettres qui détermine le nombre des quatre-vingt jours du Sabbat.

Les sept jours remarquables sont donc théoriquement :

1. le Samedi de l'Anabase [ Prémices et Parentelle ] [ le cinquantième jour du Janus ]

l’Équinoxe du Printemps reste en-dehors des semaines [ au premier mois de la décade ]

2. le Lundi du Solstice d’Été [ au quatrième mois de la décade ]

3. le Jeudi de l’Équinoxe d'Automne [ au huitième mois de la décade ]

4. le Samedi de la Catabase [ Samain et Toussaint ] [ au neuvième mois de la décade ]

5. le Mercredi du Solstice d'Hivers [ entre la décade et les soixante jours du Janus ]

6. le Lundi de l'Apocatastase [ l'axe des seize semaines ] [ le dixième jour du Janus ]

7. le Mercredi de la Chandeleur [ les trente-six chandelles du Solstice d'Hivers ]

Les semaines sont  regroupées par deux ensembles [ 16 + 36 = 52 ] [ 364 = 252 + 112 ]

Et le premier ensemble par deux groupes [ 72 + 40 = 112 ] [ 112 = 16 x 7 ]

La Décade s'achève avec le premier jour de la Semaine [ un Dimanche ]

Le Janus commence avec le dernier jour de la Semaine [ un Samedi ]

   

    

mercredi 15 mars 2023

Les quatre-vingt jours du Sabbat

...

Le Pôle (1) est au cœur de la Sphère céleste (12) et la Sphère céleste est au cœur de la Sphère solaire (100) qui du point de vue de ses nombres est comme un damier (10 x 10) dont les angles (4) sont semblables aux dames.

C'est ce que nous enseigne les lettres arabes à partir de leurs palindromes et la femme solaire dont nous avons reconnu les fonctions dans le désert de la préexistence où elle enfante le Monde.

Entre la Sphère céleste et la Sphère solaire – puisque du point de vue des degrés le damier (4 x 90°) et le cercle (360°) sont équivalent – nous traçons un octogone pour les nombres de Son palindrome à partir des quatre-vingt jours du Sabbat.

Le jour du Sabbat est le septième de chaque semaine (52) et la treizième de chaque saisons (28) où les quatre jours du Sabbat entourent le jour complémentaire qui résulte de leur treizième mois entre le Janus (2) et sa décade (10).

Là sont les six cents phases (10 x 30 x 2) et les soixante jours du Janus (2 x 30) avec les quatre-vingt jours du Sabbat et là sont les six jours complémentaires dont le sixième double pendant cinq cents ans au rythme du Phénix aux six milles lunaisons (0,242).

Nous avons mis les cinq jours complémentaires qui sont ceux de la lettre «  » en dehors des mois et le sixième qui est celui du Pôle en dehors des semaines puis nous leur avons assigné le Solstice d'hiver et l’Équinoxe du printemps.

Nous avons fait doubler le sixième en voyant qu'il était le Premier quand apparaissent les deux qui L'occulte ; ce que ne font jamais les quatre qui L'entourent quand le cinquième qui est au centre leur apparaît comme le Dernier.

C'est le secret de la lettre « Mîm » qui est celle du Monde que la femme solaire enfante dans le désert de la préexistence et qui est aussi celui du Sabbat quand on l'envisage par rapport à ceux du « Wâw » et du « Nûn ».

Et c'est aussi celui de la lettre «  » (10) dont la décade au cœur de Son palindrome se tient sous l'émanation du Pôle (1) qui se trouve au centre de la Sphère céleste en deçà de la Sphère solaire (100) qui la contient.

« Alif »

« 1 »

«  »

« 5 »

« Wâw »

« 6 »

«  »

« 10 »

  ► « WâW » ◄  

  « 6 + 6 = 12 »  

« Mîm »

« 40 »

  ► « MîM » ◄  

  « 40 + 40 = 80 »  

« Nûn »

« 50 »

  ► « NûN » ◄  

  « 50 + 50 = 100 = 10 x 10 »  

   
Parmi les lettres d'ibn Sînâ – Grill en voit dix-neuf mais n'en donne que dix-huit :

- le Créateur – « Bâr'i' » = « Alif » (1) et «  » (5)

- l'Intellect – « 'aql » = «  » (2) et « Wâw » (6)

- l'Âme – « Nafs » = « Jîm » (3) et « Zay » (7)

...

- la production des êtres – « ibda' » = «  » (10) = (2 x 5)

- le commandement – « amr » = « Lâm » (30) = (5 x 6)

- la création – « khalq » = « Mîm » (40) = (5 x 8)

...

- les deux lettres de l'existence : «  » (10) + « Mîm » (40) = « Nûn » (50)

Mais son approche spéculative n'apporte rien de plus à notre propos : « Avec l'expression quelque peu systématique du philosophe, il démontre que la lettre de la Révélation contient l'explication de l'Origine et de la Manifestation. »

Cf. Denis Grill – La science des lettres avant et après ibn 'Arabî – Deuxième section du deuxième chapitre des « Futûhât » (1988)

Les lettres du Créateur dont les nombres sont ceux des jours complémentaires sont aussi celles du Nom de Majesté – « Allâh » – dont les « Lâm » (30) apparaissent dans le mot « AZaL » comme un lien entre l'Essence éternelle et Ses attributs perpétuels.

Ils apparaissent également dans une symbolique du Trône en rapport avec la Majesté qui s'y trouve et qu'on peut mettre en correspondance avec les deux mois du Janus qui se retrouvent alors entre Sa tête et Ses pieds.

C'est par rapport à cette symbolique qu'il convient d'inverser l'image de Sa présence comme dans un miroir à rebours de la marche du temps où le visage de Dieu nous fait face et Se manifeste au-delà de Ses apparences.

La lettre « Zay » (7) qu'ibn Sînâ place avec la lettre « Jîm » (3) au niveau de l'Âme – « Nafs » – juste en-dessous de l'Intellect forme ici le domaine de l'Apparent – « aẓ-Ẓâhir » – et celui du Sabbat qui nous révèle les structures du temps.

Celui qui est caché – « al-Bâin » – se tient avec l'Intellect sur le Trône là où le Soleil invaincu nous apparaît entre Ses pieds puis entre Ses montants quand ils L'occulte ou quand les migrations du Phénix nous Le rendent apparemment présent.

C'est Lui qui meurt au cœur de l'hiver et c'est Lui qui renaît au printemps, c'est Lui qui nous montre Son visage a l’apogée d'un jour qu'Il a placé hors du temps et c'est Lui qui Le voile quand Il tourne la page du Livre où Il L'inscrit avec l'encre du firmament.

    

    

dimanche 12 mars 2023

Alif – Lâm – Mîm

...

« ... nous fumes saisi par une théophanie où des choses si énormes, si effrayantes se montrèrent à nous que nous rejetâmes le cahier de nos mains et nous enfuîmes vers le monde, ce qui nous procura un soulagement.

« Le jour suivant cette théophanie, je la désirais à nouveau et je fus alors maintenu dans cet état. Je revins au discours sur les Lettres – une par une – comme je l'avais prévu au début de ce chapitre. » [ le deuxième des « Futûhât » ]

« Vingt-neuf sourates débutent par une ou plusieurs de ces lettres isolées [ qui représentent le premier degré de l’Élite dans l'univers de la Révélation coranique ] dont le nombre total est de soixante-dix-huit [ occurrences. ]

« Ceci signifie que la connaissance de ces sourates dont le nombre correspond aux jours du mois lunaire représente la perfection de la Forme, c'est-à-dire de l'Homme universel. »

C'est peu vraisemblable parce que les jours du mois lunaire alterne entre vingt-neuf et trente et qu'il faudrait alors retrouver une trace de cette alternance qui correspond à la moyenne de la durée réelle de son cycle synodique.

De plus, cela contredit une règle générale qui attribue toujours une mansion au solde des décimales – que cela soit la vingt-huitième du cycle sidéral ou la trentième du cycle synodique – en la retranchant si nécessaire – ici le mois suivant.

Par contre, le nombre des lettres (14) et celui des combinaisons (14) correspondent au nombre des mansions du cycle sidéral (28) sur une logique qui distribue aussi les lettres de l'alphabet (28) en lettres lunaires (14) et solaires (14) – avec ou sans « shadda ».

Précisons toutefois que ces découplages ne coïncident pas et que la phonétique de la « shadda » ne détermine pas la Révélation coranique des lettres isolées :
   

 1 

  « Alif »  

  « Alif – Lâm – Mîm »  

 2 

  « Lâm »  

  « Alif – Lâm – Mîm – Ṣâd »  

 3 

  « Mîm »  

  « Alif – Lâm – Râ »  

 4 

  « Ṣâd »  

  « Alif – Lâm – Mîm – Râ »  

 5 

  « Râ »  

  « Kâf – Hâ – Yâ – 'Ayn – Ṣâd »  

 6 

  « Kâf »  

  « Ṭâ – Ḥâ »  

 7 

  « Hâ »  

  « Ṭâ – Sîn – Mîm »  

 8 

  « Yâ »  

  « Ṭâ – Sîn »  

 9 

  « 'Ayn »  

  « Yâ – Sîn »  

 10 

  « Ṭâ »  

  « Ṣâd »  

 11 

  « Ḥâ »  

  « Ḥâ – Mîm »  

 12 

  « Sîn »  

  « Ḥâ – Mîm – 'Ayn – Sîn – Qâf »  

 13 

  « Qâf »  

  « Qâf »  

 14 

  « Nûn »  

  « Nûn »  

   
« Quant aux soixante-dix-huit lettres, leur nombre est par référence à un « hadîth » celui des « ramifications » de la Foi – « 'shu'ab al-Imân ».

« La connaissance du secret de ces lettres ne constitue pas une branche secondaire du savoir initiatique ; elle réside au cœur même de la réalisation spirituelle. »

Cf. Denis Gril – La science des lettres – Les lettres isolées – Deuxième partie de la première section du deuxième chapitre des « Futûhât » (1988)

« Alif » – « Lâm » – « Mîm »

« Voici le Livre au sujet duquel il n'y a point de doute. »

S 2 V 1 et 2 a