Pour
le vingt-troisième cycle du Janus
quand la nuit absorbe le
jour :
Le
retour d’Égypte et l'établissement en Galilée
« Après
la mort d'Hérode,
un ange du Seigneur apparut dans un rêve à
Joseph,
en Égypte,
et [ l'ange ] dit [ à Joseph ] :
« Lève-toi,
prends
le petit enfant et sa mère et va dans le pays d'Israël,
car ceux
qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts [ à présent
]. »
Joseph
se leva,
prit le petit enfant et sa mère et alla dans le pays
d'Israël.
Cependant,
quand
il apprit qu'Archélaüs régnait sur la Judée
à la place de son
père Hérode,
il eut peur de s'y rendre.
Averti
[ par son ange ] dans un [ autre ] rêve,
il se retira dans le
territoire de la Galilée et vint habiter dans une ville appelée
Nazareth,
afin que s'accomplisse ce que les prophètes avaient
annoncé :
« Il
sera appelé nazaréen. »
Matthieu
II 19-23
Les
déplacements entre l’Égypte et la Judée sont ceux du Temple
d’Adonaï dont le Christ deviendra l'hypostase et la métaphore qui
vont s'établir en Galilée à la suite des prémonitions que Joseph
reçoit par l'intermédiaire d'un ange.
La
présence de l'ange ne doit pas nous laisser croire que nous nous
trouvons dans un récit qui devrait être pris au pied de la lettre
mais bien dans un procédé narratif particulier qui correspond au
monde du rêve dans ses représentations.
Les
prophètes d'Israël n'ont pas pu annoncer que Joseph irait s'établir
à Nazareth mais que l'enfant dont il avait la garde serait qualifié
de « nazaréen » en référence à son témoignage comme
premier témoin devant Dieu.
Cette
tradition prophétique qui évoque chez Jean l'existence d'un second
témoin est celle des Samaritains dont le pays est ici celui des
tribus perdues d'Israël.
Le
témoignage de Jésus au sujet de Jean
« Comme
ils descendaient de la montagne [ du Tabor ],
Jésus leur donna
cet ordre :
« Ne
parlez à personne de ce que vous avez vu
jusqu'à ce que le Fils
de l'homme soit ressuscité. »
Les
disciples lui posèrent [ alors ] cette question :
« Pourquoi
donc les scribes disent-ils qu’Élie doit venir d'abord ? »
Jésus
leur répondit :
« Il
est vrai qu’Élie doit venir et rétablir toutes
choses,
mais je vous le dis :
Élie
est déjà venu,
ils
ne l'ont pas reconnu et ils l'ont traité comme ils ont voulu.
De
même le Fils de l'homme souffrira de leur part. »
Les
disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean le Baptiste.
Matthieu
XVII 9-13
Ce
qui démontre que la transfiguration du Tabor où Jésus apparaît
entre les prophètes Moïse et Élie est une représentation de la
Loi et de la Prophétie puisque Jean entre à son tours avec le
second dans la même typologie.
La
vie cachée de Jésus
« Après
avoir accompli tout ce que prescrivait la Loi du Seigneur,
Joseph
et Marie retournèrent en Galilée,
à Nazareth, leur ville.
Or
l'enfant grandissait et se fortifiait.
Il
était rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur lui. »
[
Jésus est à Jérusalem « quand il eut douze ans » parmi
les docteurs ]
« Puis
[ Jésus ] descendit avec [ Joseph et Marie ] pour aller à Nazareth
et
il leur était soumis.
Sa
mère gardait précieusement toutes ces choses dans son cœur.
Jésus
grandissait en sagesse, en taille et en grâce
devant
Dieu et devant les hommes. »
Luc
II 39-40 [ et ] 51-52
La
croissance est le maître mot de cet entre-deux qui s'étend du rêve
de Joseph au témoignage de Jean où Jésus entre pour ainsi dire
dans l'histoire néotestamentaire pour l'année de grâce qui
caractérise la tradition synoptique des trois premiers évangiles.
L'enfance
et l'adolescence du Christ sont elles-mêmes réparties autours de
son initiation qui se déroule dans le Temple de Jérusalem comme il
se doit puisqu'il s'agit aussi tout aussi bien de son fort intérieur.
Le
témoignage de Jean au sujet du Messie
« Voici
le témoignage de Jean lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem
des
prêtres et des lévites pour lui demander :
« Toi ! »
« Qui
es-tu ? »
Il
déclara et sans restriction affirma :
« Moi ! »
« Je
ne suis pas le Messie. »
Ils
lui demandèrent :
« Qui
es-tu donc ? »
« Es-tu
Élie ? »
Et
il dit :
« Je
ne le suis pas. »
« Es-tu
le Prophète ? »
Et
il répondit :
« Non. »
Ils
lui dirent alors :
« Qui
es-tu ? »
« Nous
devons donner une réponse à ceux qui nous envoient ! »
« Que
dis-tu de toi-même ? »
« Moi »
– répond
Jean –
« Je
suis la voix de Celui qui crie dans le désert :
« Rectifiez
le chemin du Seigneur »
comme
l’a dit le prophète Isaïe. »
Ceux
qui [ lui ] avaient été envoyés étaient des pharisiens.
Ils
lui posèrent encore cette question :
« Pourquoi
donc baptises-tu,
si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le
Prophète ? »
Jean
leur répondit :
« Moi,
je baptise d'eau,
mais
au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas.
Il
vient après moi
mais
je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. »
[
« Moi je ne suis pas le Christ
mais je suis celui qui a été
envoyé devant lui. »
« Il
faut qu'il croisse et que je décroisse. » ]
Cela
se passait à Béthanie,
de l'autre côté du Jourdain,
où
Jean baptisait. »
Jean
I 19-28 [ et ] III 28 et 30
Les
deux témoins annoncés par les Samaritains sont ici clairement
identifiés au Messie d'Israël et à un Prophète qui n'est pas l'un
des prophètes du passé parmi lesquels Élie s'identifie à la
prophétie d'Isaïe.
L'identification
du Prophète au prophète Élie comme à l'un des prophètes ne tient
pas la route dans cette succession : l'un est projeté en avant
et l'autre de l'arrière vers le moment présent où s'accomplit le
témoignage de Jean.
André
et Nathanaël parmi les premiers disciples
« André,
le
frère de Simon-Pierre,
était l'un des deux [ disciples de Jean
]
qui avaient entendu les paroles [ du Baptiste ] et qui avaient
suivi Jésus.
Il
rencontra d'abord son frère Simon et lui dit :
« Nous
avons trouvé le Messie »
– ce
qui veut dire le Christ.
Il
le conduisit vers Jésus.
Jésus
le regarda et dit :
« Tu
es Simon fils de Jonas. »
« Tu
seras appelé Céphas »
– Ce
qui signifie Pierre. »
[
Philippe parmi les disciples ]
« Philippe
rencontra Nathanaël et lui dit :
« Nous
avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la Loi
et
dont les prophètes ont parlé :
Jésus
de Nazareth, fils de Joseph. »
Nathanaël
lui dit :
« Peut-il
sortir quelque chose de bon de Nazareth ? »
Philippe
lui répondit :
« Viens
et vois. »
Jésus
vit Nathanaël s'approcher de lui et dit de lui :
« Voici
vraiment un Israélite en qui il n'y a pas de ruse. »
« D'où
me connais-tu ? »
– lui
dit Nathanaël.
Jésus
lui répondit :
« Avant
que Philippe t'appelle,
je t'ai vu quand tu étais sous le
figuier. »
Nathanaël
répondit :
« Maître ! »
« Tu
es le Fils de Dieu ! »
– « Tu es le roi d'Israël ! »
Jésus
lui répondit :
« Parce
que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? »
« Tu
verras de plus grandes choses que celles-ci. »
Il
ajouta :
« En
vérité [ ... ] je vous le dis,
vous verrez le ciel ouvert
et
les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »
Jean
I 40-42 [ et ] 45-51
La
ruse consiste à faire passer le Nazir des nazaréens pour un
habitant de Nazareth que Nathanaël reconnaît ici comme son roi –
celui de Canaan – dès lors que Jésus le reconnaît comme
Israélite – c'est à dire comme Samaritain.
« Sous
le figuier » signifie « dans les Écritures ». On a
affaire à un érudit auprès duquel la ruse ne passe pas. Dans le
Noble Coran, Marie enfante « sous un dattier ». Ce qui a
vraisemblablement la même signification : c'est la « Lectio
divina » médiévale.
Le
Temple de son corps
« Détruisez
ce Temple et en trois jours je le relèverai. »
« [
Jésus ] parlait [ aux Juifs ] du Temple de son corps. »
Cf.
Jean II 19 et 21
Nicodème
parmi les notables et les pharisiens
« Après
avoir entendu ces paroles, beaucoup dans la foule disaient :
« Celui-ci
est vraiment le Prophète. »
D'autres
disaient :
« C'est
le Messie. »
Mais
d'autres disaient :
« Est-ce
bien de la Galilée que doit venir le
Messie ?
[
La Bible ] ne dit-elle pas que c'est de la descendance de
David
et
du village de Bethléem où était David que le Messie
doit venir ? »
Il
y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule.
Quelques-uns
d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais
personne ne mit la main sur lui.
Ainsi,
les gardes retournèrent vers les chefs des prêtres et les
pharisiens,
qui leur dirent :
« Pourquoi
ne l'avez-vous pas amené ? »
Les
gardes répondirent :
« Jamais
personne n'a parlé comme cet homme. »
Les
pharisiens leur répliquèrent :
« Est-ce
que vous aussi, vous vous êtes laissé tromper ? »
« Y
a-t-il quelqu'un parmi les notables ou les pharisiens qui ait cru en
lui ? »
« Mais
cette foule qui ne connaît pas la Loi [ est ] maudite ! »
Nicodème,
qui
était venu de nuit vers Jésus
et qui était l'un d'eux,
leur
dit :
« Notre
Loi condamne-t-elle un homme avant qu'on l'entende
et qu'on sache
ce qu'il a fait ? »
Ils
lui répondirent :
« Es-tu,
toi aussi, de la Galilée ? »
« Cherche
bien [ dans les Écritures ]
et
tu verras que [ le Prophète ] ne sort pas de la Galilée. »
Jean
VII 40-52
Le
Prophète ne sort pas de Galilée dans les Écritures et le Messie de
David devrait venir de Bethléem. Mais rien ne dit que Bethléem où
on adore Dionysos et sa Mère se trouve en Idumée pour les
Pharisiens s'ils se souviennent encore du pays originel d'Israël.
Les
deux témoins
« On
me donna un roseau semblable à une baguette en me disant :
« Lève-toi
et mesure le temple de Dieu, l'autel et ceux qui y adorent.
Quant
au parvis extérieur du temple, laisse-le de côté et ne le mesure
pas,
car il a été donné aux nations [ qui ] piétineront la
ville sainte
pendant quarante-deux mois. [ 42 x 30 ]
Je
donnerai à mes deux témoins le pouvoir de
prophétiser,
habillés de sacs, pendant 1.260 jours. »
[ 630 x 2 ]
Ce
sont les deux oliviers et les deux chandeliers
qui
se tiennent devant le Seigneur de la terre.
Si
quelqu'un veut leur faire du mal,
du feu sort de leur bouche et
dévore leurs ennemis.
Oui,
si quelqu'un veut leur faire du mal, c’est ainsi qu’il doit être
tué.
Ils
ont le pouvoir de fermer le ciel
afin qu'il ne tombe pas de pluie
durant le temps de leur prophétie.
Ils
ont aussi le pouvoir de changer l’eau en sang
et de frapper la
terre de toutes sortes de fléaux chaque fois qu'ils le voudront.
Quand
ils auront fini de rendre leur témoignage,
la bête qui monte de
l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera.
Leurs
cadavres seront laissés sur la place de la grande ville
appelée
symboliquement Sodome et Égypte,
là même où leur Seigneur a
été crucifié.
Des
hommes de divers peuples, tribus, langues et nations
verront leurs
cadavres pendant trois jours et demi [ 3,5 x 12 ]
et ils ne
permettront pas qu’on les mette au tombeau.
Les
habitants de la terre se réjouiront à leur sujet,
ils feront la
fête et ils échangeront des cadeaux,
parce que ces deux
prophètes leur auront causé bien des tourments.
Après
les trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra
en eux
et ils se tinrent debout sur leurs pieds ;
une
grande crainte s'empara alors de ceux qui les voyaient.
J’entendis
une voix forte qui, du ciel, leur disait :
« Montez
ici ! »
Et
ils montèrent au ciel dans la nuée sous les yeux de leurs ennemis.
A
ce moment-là,
il y eut un grand tremblement de terre
et le
dixième de la ville s'écroula :
Sept
mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre ;
les
autres furent effrayés et rendirent gloire au Dieu du ciel. »
Apocalypse
XI 1-13
C'est
avec le sceptre de Canaan que Jean doit mesurer le Temple qui
s'identifie aux deux témoins. Ils se tiennent devant le Seigneur de
la terre qui nous apparaît ici comme Sri Kalki ou Gengis Khan dans
la tradition orientale – c'est à dire le Roi du monde.
Les
deux témoins qui prophétisent recouverts de sacs apparaissent dans
le Noble Coran aux sourates 73 et 74 – « al-Muzzammil »
wa « al-Muddaṯṯir »
– où ils évoquent le Sceau des prophètes et le Messie d'Israël
– 'Isâ ibn Maryam.
Les
cinq premiers temples d'Adonaï furent à Âl
Sharîm en Asir, à
Éléphantine près d'Assouan, au Mont Garizim en Samarie, à Jérusalem
en Idumée et au
Tell el-Yahudiye de Léontopolis : l’Enfant
Jésus est le sixième temple pour la
théologie mystique du Carmel.