vendredi 31 janvier 2025

La troisième lettre du Bayân

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du douzième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois de la décade :

Les trois cent soixante cinq Cardinaux qui apparaissent chez Saint-Yves d'Alveydre augmentent de cinq « Bagwandas » le nombre des trois cent soixante Maîtres de la Société des fraternités blanches chez Franz Bardon.

Ces cinq surnuméraires correspondent pour notre Calendrier perpétuel aux jours complémentaires de l'année qui se regroupent autour du Solstice d'hiver entre la décade des mois synodiques de trente jours et les soixante jours du Janus.

Notons que Saint-Yves ne fait que reprendre à cette occasion une tradition gnostique – celle de Valentin et de l'Abraxas – qui évoque déjà un plérôme des trois cent soixante cinq éons dans le monde des émanations.

Quand ils ne sont que quatre, ces éons correspondent aux jours sabbatiques qui complètent un treizième mois sidéral autour du Jour de la détermination qui est l'un des deux ou trois jours incommensurables en dehors des mois et des semaines.

Ces quatre là entrent dans le décompte des dix-huit avec celui des imams duodécimains et des deux immaculés qui désignent dans l'hagiographie imamite le Sceau des prophètes et le Pôle des gens de la Maison qui sont sous son manteau – Fatima Zohra.

En s'identifiant au centre du septénaire, le Jour de la détermination met au début du Janus le dernier des jours – le Jour sabbatique – là où la dernière lettre du Vivant – le « Yâ » (10) de « al-Ḥayy » – suit la première après le dernier Jour dominical de la décade.

Il est alors avéré qu'en dehors des cinq jours complémentaires on commence le Janus par la fin et on termine la décade des mois par le début d'une semaine où le Jour dominical préfigure le Premier d'une année qui commence après l'équinoxe du Printemps.

Or cette dernière lettre est aussi la médiane du Bayân qui en compte trois avec le « Nûn » final tandis que la première qui pour le Vivant est le « Ḥâ » (8) de « al-Ḥayy » devient celle du « Bâb » quand il se définit comme le Point du Bayân.

Le Point du Bayân compte par ailleurs les quatre Bâb de la tradition qui accompagnent la petite occultation du douzième imam au nombre de ceux (18) parmi lesquels il apparaît comme une cinquième porte pour la voyelle de leur Nom divin – « al-Ḥayy ».

Le nombre cinq apparaît alors comme celui du Bâb dans une iconographie bayânie que les bahâ'is qualifient de bâbie et qui est d'abord celle que nous identifions avec le pentagramme à l'étoile de David (5) en l'opposant au sceau de Salomon (6).

Leurs nombres représentant le microcosme (5) et le macrocosme (6) pour ceux des deux luminaires – Sol ▲ et Man ▼ – sont au cœur de la décade avec Jules (5) et Auguste (6) pour la tradition romaine – celle d'Orphée, de Numa et de Pythagore pour Saint-Yves.

La troisième lettre du Bayân (N) apparaît elle aussi au centre d'un alphabet de vingt-sept lettres comme celle qui la précède (M) quand elles ne sont que vingt-cinq et ensemble si on distingue le « V » du « W » dans cet ensemble (26).

Il ne peut s'agir du centre des mansions sidérales (28) dans un cycle lunaire qui apparaît avec les lettres de l'alphabet arabe comme surnuméraire mais qui fait bien référence à la treizième lettre (M) selon l'initiale et le nombre de leurs treize lunaisons annuelles.

On doit par conséquent l'identifier au graphisme d'un signe solaire ʘ tracé par l'étrange figure des dix-neuf mois de dix-neuf jours (361) que Sayyid 'Alî Muḥammad a donné à sa manifestation et dont les nombres sont quatorze et cinquante.

Quatorze pour le nombre de la lettre finale du Bayân (N) qui est aussi celui des immaculés dans l'imamisme duodécimain et cinquante pour la valeur que prend cette lettre dans le système rabbinique et alexandrin reprise par l'abjad.

Aux trois cent soixante et un jours du « Nûn » (19²) qui sont aussi ceux du « Go » ou du Damier pour son palindrome (10²) on en ajoute quatre ou cinq qui sont ceux de la lettre « Hâ » (5) dans une symbolique qui nous ramène aux cinq jours complémentaires.

Et c'est le sens que nous pouvons donner aux cinq mille « Pandavan » qui apparaissent chez Saint-Yves ou aux cinquante jours du Janus de Romulus qui rappelle les cinq cors du Cerf blanc quand ils désignent les siècles du Phœnix ponant.

   

    

mardi 28 janvier 2025

Le Brahâtmâ

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dix-septième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois de la décade :

« Autrefois, Héraklès errait sur une terre sans limite et sur la mer
suivant les ordres du prince Eurysthée.

Il fit beaucoup d'exploits et subit de nombreuses épreuves. »

Hymne homérique (XV) pour Héraklès (4 à 6)

Les douze épreuves d'Héraklès qui donnent des limites à la Terre dans ce paysage homérique sont celles des quatorze runes du futhark le plus ancien compte-tenu des permutations qu'on observe pour la dernière (14) avec celle qui la précède (13).

De même que les vingt-quatre runes du futhark ancien sont celles des vingt-deux lettres hébraïques compte-tenu des permutations qu'on observe pour la dernière (24) avec celle qui la précède (23).

On n'y retrouve pas l'indice ultime (33) qui accompagne les trente-deux runes du nouveau futhark et qui est aussi celui des hymnes homériques ni les « ættir » (8) qui les rassemblent par groupe de huit au gré des âges et selon le nombre des saisons :

« (8) < (2 x 8) < (3 x 8) < (4 x 8) »

Les seize runes du futhark le plus récent ne seraient qu'un archaïsme à posteriori toute la progression s'inscrivant dans celle des douze maisons synodiques :

« (12 + 2) < (22 + 2) < (32 + 2/2) »

Le zéro marque la décade et non une quantité de rien comme origine où la paire comme limite se résorbe dans l'unité tandis que l'indice ultime du nouveau futhark serait toujours une paire : celle des Dioscures (2/2) pour les hymnes homériques :

« (16 + 2/2) < (32 + 2/2) »

Le passage de l'un vers l'autre ne peut se concevoir ici qu'à partir d'un stade intermédiaire (24) théorisé par le futhark ancien dont les luminaires à la fin des hymnes marquent encore l'étape : « (30 + 2 + 2/2) ».

Ici fut résolue l'énigme de Zohra :

« A.L.B »

« 1 + 30 + 2 »

« 33 »

Les quatre piliers de la Synarchie de Saint-Yves d'Alveydre :

RAM

MOÏSE

ORPHÉE

JÉSUS

Le fondateur de l'Agarttha :

KRISHNA

La Triade du troisième pilier :

ORPHÉE

NUMA

PYTHAGORE

Le Tripode ramide :

RA-IAS-SOM

TA-LE-ARI

SCHAR-RAFF

Les trois conseils du « KAALDRY » [ l'Assemblée générale ] présidée par le « THAS-ILD-AR » [ le père des Anciens du Bélier ] correspondent à la Vie intellectuelle, morale et économique de l'Aldée [ la Commune rurale ] :

- Le premier conseil a pour délégué le « RA-IAS-SOM » : Autorité spirituelle

- Le deuxième conseil a pour délégué le « TA-LE-ARI » : Pouvoir temporel

- Le troisième conseil a pour délégué le « SCHAR-RAFF » : Affaire économique

C'est au niveau des Assemblées générales qu'interviennent les « PANDAVAN » [ Savants ] qu'on retrouve à la base des « 380 » dignitaires de l'Agarttha (365 + 12 + 3) dont la hiérarchie permet de connaître le nombre des cinq mille « KAALDRY ».

Le Triangle sommital de la hiérarchie :

BRAHATMA

MAHATMA

MAHANGA

« ... quel est [ le ] but de l'Humanité ?

« Il est aussi pratique que grandiose et c'est parce qu'il est simple qu'il est divinement et humainement vrai.

« Comme tout individu visible ou invisible, tout être collectif a sa loi et cette loi est trinitaire, toute loi étant l'expression d'un rapport entre deux termes.

« Gouvernants ou gouvernés d'Europe, conquérants ou conquis d'Asie, vous avez même intérêt au retour de l'Humanité à cette loi sociale du Règne de Dieu qui n'est autre que le sien propre dans lequel est compris le vôtre.

« Non ! L'égoïsme n'est pas vrai – que ce soit celui d'un individu ou d'un peuple, d'une race ou d'un continent tout entier.

« La France a senti cela en 1789 ; les plus généreux de ses penseurs l'ont compris mais les politiciens sectaires et violents ont fait banqueroute à son bon vouloir qu'éclairait justement le sentiment de l'Universalité.

« Liberté – Égalité – Fraternités : cette grande formule ramide, abramide [ et ] chrétienne exprimée dans le Télémaque de Fénélon (1699) était savante et religieuse autant que sociale si l'on s'était plus soucié de la comprendre et de la développer ...

« ... que de la fausser en l'exploitant politiquement.

« Il n'y a de liberté que dans l'espace illimité et l'espace sans limite de l'esprit humain n'est autre que l'Esprit de Dieu.

« Il n'y a d'égalité que dans une même loi d'harmonie et cette loi d'harmonie embrasse la constitution du corps social tout entier.

« Il n'y a de fraternité possible que par la liberté et l'égalité ainsi comprise.

« Mais tout cela est précisément le contraire de l'Anarchie mutuelle des gouvernements politiques et de l'égoïste brutalité qui président non seulement aux rapports des peuples chrétiens entre-eux ...

« ... mais à leur régime colonial vis-à-vis des autres continents et des autres communions de croyants. »

« Mission de l'Inde en Europe. Mission de l'Europe en Asie. La question du Mahatma et sa solution. Au Souverain Pontife qui porte la tiare au sept couronnes, [ le ] Brahatma actuel de l'antique Paradésa métropolitaine du Cycle de l'Agneau et du Bélier. » (1886)

Cf. Yves-Fred Boisset – Les Clés Traditionnelles et Synarchiques de l'Archéomètre de Saint-Yves d'Alveydre – Les Sources de l'Archéomètre – La Synarchie. Schéma directeur de l’État social (1976)

Le Souverain Pontife en Asie ne pouvait être que le Bogdo Khan sur le Siège pontifical d'Urga en Mongolie. Cette Mission ne fut publiée qu'à titre posthume en 1911 par les Amis de Saint-Yves.

    

     

jeudi 9 janvier 2025

La Terre Sainte

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Retour vers les demeures du Sabbat

Pour la demeure de la dixième semaine sidérale
qui vient avec le Sabbat :

Pour les demeures du Sabbat
ajoute les vingt-huit demeures qui correspondent aux jours de la treizième semaine
de chaque saison
pour avoir le nombre (720) des demeures :

« 366 + 52 + 13 + 28 + 261 »

Sur ce nombre, il nous en manque trente
puisque quatre d'entre-elles ont été réunies deux par deux autour du Solstice d'hiver
et que par ailleurs celles-ci étaient déjà reprises parmi les premières
qui correspondent aux jours de l'année
bien qu'elles puissent faire l'objet d'un second voyage
qui correspond alors a la dernière des treize

Rûh min Huwa

Jhésus

Maria

Saint Michel Archange

Sainte Catherine

Sainte Marguerite

Jeanne de France

Saint Louis

Charlemagne

► 1430 – [ 600 ] – 2030 ◄

Sainte Thérèse d'Alençon

48° 25' 44''

Sainte Jeanne du Bois Chenu

« C'est à ce jubilé [ du Grand Pardon ] que Romée Isabeau, [ la ] mère de la Pucelle d'Orléans vint de Lorraine [ en 1429 ] prier [ Notre-Dame d'Anis ] pour sa fille qui guerroyait ...

« ... et qu'elle rencontra [ au Puy-en-Velay ] le frère Jean Pasquerel des Ermites de Saint-Augustin, le futur confesseur de Jeanne d'Arc ; ...

« ... lequel accompagna fidèlement l'héroïne jusqu'à la trahison de Compiègne. »

Cf. E. Brejon – Notre-Dame de Lourdes avant les Apparitions de 1858 – Un chapitre d'histoire tombé en oubli – Notre-Dame du Puy (1925)

Ici

Le prince de Talmont

Premier Cavalier de l'Armée Catholique et Royale

mourut en héros et en martyr le 27 janvier 1793

pour la même cause que

Renée et Perrine Cottereau

Sœurs de

Jean Chouan

L'enclos sacré auquel Hâfez fait référence est assurément le « trobar clus » de nos troubadours ; aussi sûrement que le pas de Naurouze qui sépare dans le Sud de la France le bassin méditerranéen du littoral océanique fait référence au Now Ruz iranien.

D'autant qu'il est question près du pas d'un ensemble de mégalithes qu'une catastrophe géologique aurait disloqué mais qui doivent se rassembler à la fin des temps.

Comment est-ce possible ? Nous ne pouvons guère qu'invoquer la discipline de l'arcane à laquelle se sont tenus les nobles voyageurs dont Christian Rosencreutz reste le dernier témoin légendaire.

« Les différentes typologies qu'implique [ le « rend » iranien ] se cristallisent chez les grands génies qui ont enrichi l'histoire culturelle de l'Iran : ...

« ... que ce soit la tradition des mages dans l'Iran préislamique [ de Ferdowsî, ] ...

« ... la sage modération de l'éthique de Sa'dî [ qui caractérise les « ahl al-Adab », ] ...

« ... la lucidité stellaire d'un Omar Khayyâm [ à l'ivresse quelque peu eucharistique, ] ...

« ... l'exaltation mystique d'un Jalâlu'd-Dîn Mowlâna Rûmî [ quelque peu christique, ] ...

«  ... [ ou ] la divine folie d'un Hasan-e Sabbâh et d'un Bâb ...

[ ... qui identifie les Bayânis aux Gardiens de la Terre Sainte qu'une étymologie frelatée s'évertue à décrire comme des assassins et des consommateurs de haschisch. ]

Shayegan qualifie le « rend » iranien par l'éthique paradoxale qui en ferait l'attribut d'un libertin inspiré en l'opposant aux gens de la Convenance qui caractérisent le climat précédent de sa Poétique persane.

Attribution pour le moins malheureuse car on risque de n'en retenir que l'aspect « libertaire » avec la licence des mœurs du « libertin » sur un terrain moins politique où on risque d'éluder son caractère « inspiré ».

D'autant qu'on trouve encore chez les anarchistes des attitudes morales beaucoup plus proche de l'anonymat et de l'association des « A . A » que le Chrétien intérieur de Jean de Bernière cultivait déjà au Grand Siècle de la Rose-Croix.

Jacques Maritain est assurément mieux inspiré quand il parle des « titres de noblesse métaphysique » dont se parent les Amis de Dieu que la nomenclature du « tasawwuf » islamique qualifie néanmoins de « malâmatî » – les « hommes du blâme » de Sulamî.

Le Sheykh al-Akbar n'hésite pas à en faire une catégorie supérieure dans les ordres de la réalisation initiatique où le « maqâm » de la Proximité qui jouit d'une vision prophétique l'emporte sur celui de l'Imitation conforme des « ahl al-Adab ».

« Cette opposition [ entre les deux derniers climats de la Poétique persane ] est susceptible d'être appliqué à des niveaux fort variés : ...

« ... sur le plan visuel de la science du regard, elle sera la cosmo-vision du sage s'opposant à l'auto-vision du revendicateur [ mondain ] ; ...

« ... sur le plan dialectique de l'amour, elle sera la lutte entre la folie de l'amour et la prudence de la raison bornée [ par la courtoisie ] ; ...

« ... sur le plan éthique, elle sera l'antagonisme entre la bonne renommée du prédicateur et l'inconduite scandaleuse du libertin inspiré [ par un esprit libertaire ] ; ...

« ... sur le plan religieux, elle sera la lutte qui oppose la voie initiatique et ésotérique à l'exotérisme sclérosé des littéralistes et des docteurs de la Loi. »

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » – L'éthique paradoxale du libertin inspiré (2017)

Rien n'est moins sûr que cette opposition où les opposants ne sont pas toujours bien identifié : nous tenons la sagesse, la courtoisie et la spiritualité comme les maîtres d'un jeu qui transcende les mondanités avec lesquelles elles composent.

   

    

mardi 7 janvier 2025

L'enclos sacré

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la troisième sphère
parmi les dix sphères célestes de la deuxième lettre :

« Bâ »

Pour une année de 365,242 jours et un mois de 29,5833 jours = (59/2) + (1/12) qui ne peuvent donner que 6.173 lunaisons :

« 365,242 x 500 = 182.621 »

Le nombre des jours complémentaires (2.621) pour le Phœnix aux six mille lunaisons de trente jours (180.000) ne nécessite aucune correction.

« 182.621 / 29, 5833 = 6.173,1111 »

Il serait périlleux de multiplier ou de diviser des jours, des mois et des années en passant d'un calendrier à l'autre sans leur donner ces valeurs génériques.

« Donne toujours plus que tu ne peux reprendre et oublie. »

L'émeraude aux 2.621 facettes qui serait l'attribut d'une treizième constellation sidérale enfuie dans la sphère sublunaire est celle qui se trouve sur le diadème de Notre-Dame de Paix et de Concorde célébrée sous la forme d'une arche au Solstice d'été.

La Paix et la Concorde étant les saisons de la période estivale réparties autour du Solstice.

Sa chimère associe le Serpent et le Phœnix dans une symbolique qui rappelle celle du Serpent à plume – Quetzalcóatl – et du Caducée d'Hermès.

C'est-à-dire du Christ et des sceaux de sa triade : Jésus – Colomban – François.

« ... l'espace visionnaire entre « azal » et « abad » englobe toute la topographie de l’Être, [ ... ] la hiérarchie ontologique des mondes superposés » [ dans cet espace. ]

Shayegan situe le monde visionnaire du sixième climat dans le « Jabarût » que nous qualifions de monde de la contrainte en regard de celui de l'unicité divine qui désigne le monde de la monade caractérisée par la négation de sa réalité apophatique.

Le « Jabarût » (2) correspond ici à la dyade de l'ascension et du retour définie comme sa pré-éternité perpétuelle – « azal » – et sa post-éternité – « abad » – qui se situe dans le monde des intelligences au-delà du monde des phénomènes sensibles.

La « post-éternité » ne peut évidement s'entendre que comme un abaissement qui succède à une ascension préalable en correspondance avec la « ubudiyya » akbarienne contrairement à ce que peut laisser entendre la déchéance du péché originel.

Cette déchéance originelle n'est pour nous que l'empreinte de la concupiscence de nos géniteurs qui correspond à une pré-existence en contact avec la myriade du Vivant à laquelle nous prêtons une durée tout à fais théorique de trois mois.

Ce qui permet alors de compléter les neuf mois de la vie fœtal dans la première année de notre existence en y insérant les neuf semaines de la vie embryonnaire qui ne peut pas bénéficier de la même protection juridique du point de vue sa vie sociale.

Le monde des phénomènes sensibles et celui de l'âme ou des archétypes de l'imaginal que nous identifions au « Nasût » (6) et au « Malakût » (4) correspondent à ce que nous disons du monde des formes – « Σ 3 = 6 » – et des présences – « Σ 4 = 10 ».

« ... d'une part le poète sait qu'il appartient au monde de « Malakût », qu'il y a son séjour – d'autant plus que toutes les épiphanies qu'il contemple ne cessent de l'y inviter ; d'autre part il sait qu'il est tombé dans la cage de l'existence terrestre. »

On ne doit donc pas chercher dans les cinq ou six climats de leur poétique un accès à des réalités transcendantes qui correspondent à la monade du « Lâhût » (1) et à son ipséité caractérisée dans le « Hâhût » (5) par la Troisième personne du singulier – « Huwa ».

Dans le monde de la transcendance, la décade caractérisée par la lettre « Yâ » du « Yâhût » (10) apparaît comme une première émanation de l'ipséité dans une parfaite égalité avec la valeur de ses lettres : le « Hâ » (5) et le « Wâ » (6).

Ce qui indique que du point de vue des nombres de la conjonction entre le microcosme (5) et le macrocosme (6) la décade (10) est en quelque sorte comme la matrice arithmétique de la monade (1) dont elle est sa première expression dans l'unité.

Que la décade précède la monade et la dyade toute réalisation initiatique dans le « Jabarût » (2) relève de la condescendance de l'Unique représenté par Son pronom quand il devient le Premier des dix à la suite d'un second.

C'est pourquoi le Livre du « Yi » qui décrit les soixante-quatre mutations des phases du « Yin » et du « Yang » porte leur nombre (2) plutôt que le nom du Tao qui les rassemble sur sa Voie avec son Principe.

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Hâfez ou la mise en suspens du temps entre « azal » et « abad » – Les coordonnées esthétiques du monde visionnaire (2017)

« Cette topographie [ la topographie visionnaire du poète : [ celle ] du pays de l'Ami ] constitue la configuration humaine de cette terre de « Malakut » – [ la Terre ] de l'âme – à laquelle aspire le poète ...

« ... et par rapport à laquelle le monde [ de l'existence terrestre ] n'est qu'une illusion, un piège. »

Rappelons avec André Dhôtel que l’Ardenne – ce Pays où l'on arrive jamais – est littéralement – « Ard Anna » – la Terre de l'âme. La grande âme – Anna – d'où descendent la Vierge et le Christ-Roi – « al-Malik ».

« Les habitants de l'enclos sacré et du Malakut divin
[ les anges ]
Puisent à la même coupe que le pèlerin. »
[ pour s'enivrer ]
   

    

jeudi 2 janvier 2025

Les ahl al-Adab

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du troisième jour qui succède à la nuit
au deuxième mois de la décade :

« Les grands poètes persans ont tous vécu plus ou moins solitaire.

« Ferdowsi passa toute sa vie dans la bourgade de Tus [ au ] Khorâsân s'isolant dans un délicieux jardin, s'adonnant corps et âme à l’œuvre monumentale qui allait faire sa renommée : le « Shânâmeh » ou « Livre des rois ».

« Khayyâm vécut aux alentours de Neyshâbûr loin des attraits de la cour et de la bureaucratie seljûkide.

« Il consacra la plupart de ses efforts aux études mathématiques et astronomiques ébauchant peut-être à la clarté vacillante d'une lampe un quatrain fragile où il déversait clandestinement les secrets de son âme.

« Mowlânâ passa une grande partie de sa vie en Asie Mineure à Konyâ après qu'il eut quitté avec son père sa terre natale – le Balkh-Transoxiane – à l'approche des hordes mongoles.

« Sa vie représente l'existence type d'un maître affilié à un ordre ésotérique du soufisme : Il partagea la vie de ses disciples dont l'ordre fut dénommé les « Mowlavîyéh ».

« Hâfez ne quitta jamais [ ... ] sa ville bien-aimée – Shîrâz – [ et ] bien qu'il eut des rapport étroits avec la cour et qu'on y appréciât beaucoup son génie, il ne s'y plut jamais tout à fait et resta malgré les succès passagers un homme solitaire.

« Il n'eut d'affinité ni avec les docteurs de la Loi qu'il méprisa souverainement ni avec les pouvoirs temporels dont il dénonça les excès. »

« Il n'y a que Sa'dî qui parmi les cinq grands poètes de l'Iran recensé ici mena un vie socialement active.

« À l'encontre des autres Sa'dî fut tout à la fois un grand voyageur – prédicateur à ses heures – et un habitué de la cour.

« Il fut un poète prodigieux et un grand homme du monde. » [ ... ]

« Si le temps existentiel de la mystique permettait dans le cas d'Hâfez de s'épanouir entre ces deux haltes conjointes que sont la pré-éternité – « azal » – et la post-éternité – « abad » ; ...

[ La « pré-éternité » ne peut être ici que la perpétuité cyclique qui n'a pas de fin et la « post-éternité » la descente cyclique dans l'arc du Retour. ]

« ... si entre ces deux arcs de descente et d'ascension l'homme pouvait s'élever à la dignité des visions premières ; ...

« ... si chez Mowlânâ toute présence au monde était une [ extase ] vers les hauteurs extatiques de l'Océan de l'âme – « Daryâ-ye jân » – et l'évolution métamorphose verticale de la remontée vers l'aimée et vers Dieu ; ...

[ Ce qui n'en ferait qu'un mystique secondaire évoluant en-deçà des voiles. ]

« ... si l'éthique du du roi-sage consistait chez Ferdowsi à devancer la mort afin d'en être le maître, ...

« ... quel sera l'attitude de l'homme qui tout en étant convié à ces noces mystiques doit quand même vivre avec le pouvoir et gagner son pain à la sueur de son front ?

« Si [ ... ] les différents temps-de-présence narratifs [ et ] mystiques [ ou ] instantanés [ chez ] Khayyâm permettaient [ à ] chacun un être-dans-le-monde individuel et existentiel aboutissant à la délivrance [ et ] à la pérégrination spirituelle ...

« ... pour déboucher sur la rencontre [ avec ] Dieu ou [ sur ] le Néant, ...

[ Chez Khayyâm mais nous avons vu que son nihilisme s'inscrit dans cette pérégrination des ancêtres qui précède la réintégration des déités dans la myriades du Vivant. ]

« ... quel sera alors l'être-dans-le-monde social [ du poète ] persan ?

« C'est ici qu'entre en ligne de compte l'importance pratique de Sa'dî puisqu'il préconise une façon d'être qui n'est que le mode social et collectif de celui qui au niveau individuel demeure l'homme délivré [ mais ] convié à d'autre fêtes de l'esprit. »

[ Dans la suite des six présences, Sa'dî (+ 1292) réalise très exactement le cinquième climat sept cents ans avant la fin du cycle de l'écliptique.

Rappelons que la troisième présence – celle de Nezâmî (+ 1209) – n'est pas reprise ici. ]

Cf. Daryush Shayegan – L'âme poétique persane – Sa'dî ou le temps social de l'homme cultivé – [ l'éthique des ] « ahl al-Adab » [ les gens de la Convenance ] (2017)

Rappelons également qu'en-deçà du monde de la perpétuité, le Pôle du Temps assigne une fin au cycle de l'écliptique septante-deux ans avant son achèvement compte-tenu des années (112) que la tradition gnostique accorde à Seth.

Le lieu de la manifestation du « Qutb az-Zaman » est la citée du Sahel de « Nioro » dont le nom est l'expression de Sa lumière – « an-Nûr ».

« Firmament de métamorphoses
[ ... ]
La lumière se décompose

[ Khayyâm – Saadi – Hâfez ]

O constellation des roses »

Trois poètes d'Aragon
1960

« Le monde est englouti dans les mythes fondateurs des révélations premières. » [ ... ]

« Quelles sont à présent les voies qui s'offrent à l'homme selon la tradition ?

« Soit choisir l'éthique chevaleresque et cosmique de Ferdowsî, ...

« ... soit s'intégrer à la dialectique de l'amour avec Mowlânâ et Hâfez, ...

« ... soit se marginaliser avec Khayyâm en parant son regard d'un détachement stellaire, ...

« ... soit faire tout cela en même temps : ...

« ... vivre dans la société comme [ un ] homme du monde et pratiquer avec le maître de la parole [ ... ] la sage modération de l'homme en société ...

« ... c'est-à-dire adopter [ avec Sa'dî ] le temps-de-présence de l'homme social qui connaît les normes. »