mardi 30 avril 2024

La mise en abîme

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la deuxième sphère
parmi les sept sphères célestes de la première lettre :

« Alif »

« ... les inscriptions runiques [ sont ] éparses dans toute l'aire d'expansion germanique avec une très forte concentration en Scandinavie même.

« On sait que les runes, nées vers la fin du IIIe siècle sur le modèle d'alphabets nord-italiques furent une écriture comme une autre de vingt-quatre signes – « futhark » – ...

« ... réduits à seize vers 850 [ sous l'archiépiscopat d'Anschaire à Hambourg ] de caractère exclusivement épigraphique.

« Elles adornent surtout des monuments commémoratifs – pierres levées – et majoritairement – surtout plus ira le temps – s'intéressent à des phénomènes relevant de la christianisation.

« Des monuments comme les pierres de Jelling [ au ] Danemark ou de Frösö [ en ] Suède sont – le premier surtout – des témoins historiques de première valeur.

« Ils ont l'avantage [ ... ] de nous fournir la preuve – strictement contemporaine des faits – de l'implantation – en actes – par des œuvres de la religion nouvelle ». [ ... ]

« Telles sont [ avec l'archéologie et les sagas ] les sources qui vont [ nous restituer ] l'image – les images – que s'est faites de Jésus-Christ le monde germano-nordique à l'époque de sa conversion.

« De Jésus-Christ ou plutôt de « Blanc-Christ » – « Hvita-Kristr » – puisque c'est très souvent ainsi qu'il est nommé dans nos textes, [ ... ]

« ... une expression nordique de la pureté et de la perfection symbolisées par la couleur blanche dans le monde germano-nordique. »

Cf. Régis Boyer – [ Introduction pour ] Le Christ des barbares [ dans ] Le monde nordique [ du neuvième au treizième siècle de l'ère chrétienne ] (1987)

Le Blanc-Christ peut être identifié au Cerf crucifère de Saint Eustache ou de Saint Hubert dans une représentation du Cerf blanc aux cinq cors semblable au Phœnix ponant qui se manifeste tous les cinq cents ans – le Serpent à plume des Aztèques.

Le diabolon et les ættir du futhark ancien démontrent l’existence d’au moins quatre systèmes runiques dont l'origine beaucoup plus ancienne que la paléographie chrétienne illustre sans doute une représentation solaire du zodiaque.
   

Runes

Diabolon

Ættir

Futharks

14

12 et 2

runes solaires

24

22 et 2

3 x 8

ancien futhark

32

30 et 2

4 x 8

nouveau futhark

16

14 et 2

2 x 8

runes scandinaves

   
Nous qualifions les premières runes de solaires plutôt que de zodiacales par référence à la distributions des vingt-huit lettres arabes en lettres solaires (14) ou lunaires (14).

De même, les runes de l'ancien futhark (24) qui correspondent à la distribution des heures dans un cercle et au nombre des prophètes coraniques ou des avataras du Mahâbhârata correspondent aussi en partie à celui des vingt-deux lettres hébraïques.

Le diabolon (2) qui ferme les premières ættir pourrait bien avoir un rapport avec une treizième constellation zodiacale – celle du Serpent bifide – dans une représentation sidérale des treize lunaisons tombée en désuétude.

C'est la raison pour laquelle on voit dans la généalogie biblique de Jacob parmi les douze tribus d'Israël celle de Joseph se subdiviser en deux avec Éphraïm et Manassé puis Moïse élever le Serpent d’airain en exécration.

Les runes sont également qualifiées de danoises ou d'anglaises par rapport à une origine germanique moins diffuse que celle qu'on prête aux runes scandinaves qualifiées aussi de finnoises dont le nombre entre dans une série d'ættir (2 x 8) plus restreinte.

Le nombre originel de ces ættir (3) correspond à une triple représentation des plans cosmiques de l'existence tandis que celui du nouveau futhark (4) tout en conservant leur système a sans doute un rapport avec un nombre de mansions lunaires.

C'est ce qu'indique un certain nombre d'étapes intermédiaires. Dans ce cas, les mansions synodiques (30) conservent encore leur diabolon dont le sens privé de sa symbolique zodiacale finit ensuite par se perdre avec la christianisation.

À contrario, si les hiéroglyphes hébraïques (22) perdent leur diabolon, ils perdent aussi le caractère hermétique qui le caractérise et entrent en quelque sorte dans une énumération ouverte et perpétuelle sans perspective.

Cette énumération indéfinie perd ensuite son origine avec les fractions infinitésimales des mathématiques analytiques qui ne perçoivent plus le zéro comme une expression de la décade dans le retournement de la perspective iconique.

La perte du diabolon, la perte de l'unité originelle et le renversement de la perspective iconique n'apparaissent pas nécessairement en même temps au même endroit mais quand ils se rencontrent le paysage se disloque et s'anéantit dans l'abîme.

   

    

jeudi 25 avril 2024

Le kalpa du cycle adamantin

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingt-sixième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

Les prophètes diurnes des « Awrâd al-Usbû' » du Sheykh al-Akbar
dans le kalpa du cycle adamantin

Trivium

Quadrivium

Hénoch / Idrîs
Hermès Trismégiste Mercurius

Dimanche

Samedi

Abraham

Adam

Lundi

Vendredi

Joseph

David

Mardi

Jeudi

Moïse

Jésus

Mercredi

Montée prophétique du Trismégiste
dans la Crainte de Dieu

Descente califale du Trismégiste
dans l'Amour du prochain

3 x 12 000 = 36 000 lunaisons

4 x 600 = 2.400 ans

Dvapara yuga à l'âge d'airain

Kali yuga à l'âge de fer

64.800 lunaisons = 5.400 ans
à raison de douze lunaisons synodiques par an

Les six jours de la Création
à raison de six mille lunaisons par jour = trois mille ans

   
- Idrîs comme Pôle des sept se retrouve aussi la nuit du Jeudi

- Yûsuf comme Pôle des douze se retrouve aussi la nuit du Mardi

Ces dispositions nocturnes distribuent les quatorze phases de la Semaine sur les douze pôles du plérôme en introduisant dans la suite des phases deux septénaires semblables à celui des jours.

Les douze pôles du plérôme sont alors semblables aux maisons zodiacales dans une représentation synodique de l'écliptique qui les fait correspondre avec un même nombre de lunaisons.

Pour les cycles du Septénaire, le quatrième est toujours au centre des circumambulations et la réalisation qui lui succède s'accomplit chronologiquement à rebours en revenant vers le Pôle à partir duquel elle se réalise.

- 'Isâ est au centre des sept jours de la Semaine

Le Sheykh al-Akbar l'a mis sous l'autorité d'an-Nûr – le Mercredi.

- Yûsuf et Idrîs sont au centre des deux septénaires secondaires

Le Sheykh al-Akbar les a mis sous l'autorité d'al-Ghanî et d'al-Akhir bien qu'ils apparaissent aussi sous l'autorité d'al-Muhsî – le Vendredi – et d'ash-Shakûr – le Dimanche.

   

    

mercredi 24 avril 2024

Le retour du roi

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du neuvième jour qui succède à la nuit
au septième mois de la décade :

« La menace envers la liberté intellectuelle est plus grande à l'heure actuelle [ nous sommes en 1935 ] qu'à aucune autre époque depuis 1660 ...

[ « Pourquoi 1660 ? Peut-être parce qu'il s'agit de l'année de création en Angleterre de la Royal Society où des savants de tous bords politiques et religieux ont décidés nonobstant leurs désaccords sur ce plan de partager leurs découvertes scientifiques ». ]

« ... mais elle ne vient pas des Églises chrétiennes. [ « Russell entreprend de décrire le conflit séculaire qui a opposé Science et religion. » Nous laissons la Majuscule là où Arnaud de la Croix la reproduit en italique. ]

« Elle vient de gouvernements qui par suite du danger actuel d'anarchie et de chaos ont hérité du caractère sacro-saint qui appartenait autrefois aux autorités ecclésiastiques. »

[ Ce qui va permettre à Arnaud de la Croix de définir le national-socialisme comme une religion politique. ]

Cf. Arnaud de la Croix – La religion d'Hitler – Religions politiques (2015)

Mais la Science [ avec une Majuscule ] de la Royal Society en 1660 est une expression de la gnose rosicrucienne et la gnose rosicrucienne au XVIIe siècle est déjà l'expression d'une mystique impériale.

814

[ 120 ]

934

L'invention du tombeau de Christian Rosenkreutz cent vingt ans après son décès qui va servir de périodicité à son cycle apocalyptique est déjà celle du tombeau de Charlemagne en vue du sacre d'Otton-le-Grand (936) cent vingt ans après son décès (814).

1604

1724

1844

1964

Ce cycle apocalyptique est celui d'un temps de trois cent soixante ans et ses échéances périodiques sont celles de la maçonnerie spéculative (1724) et de l’eschatologie adventiste (1844).

1244

[ 360 ]

1604

[ 240 ]

1844

L'enchaînement des anneaux de ce cycle apocalyptique fait référence en 1604 à l’holocauste des cathares. Mais cet holocauste fait référence en 1244 à l'eschatologie adventiste de 1844.

1844

[ 100 ]

1944

[ 20 ]

1964

L'unité sabbatique de cette cohorte de six cents ans s'achève en 1944 mais le cycle apocalyptique de la Rose-Croix se prolonge jusqu'en 1964.

1673

1793

1913

2033

À partir de 1964 on entre dans des corrections sur une différence de soixante-neuf ans qui commence avec la manifestation du Sacré-Cœur de 1673.

1792

1912

2032

Puis à partir du Calendrier révolutionnaire, dans de nouvelles corrections d'un an.

1944

[ 88 ]

2032

Et enfin à partir de l'échéance précédente sur un solde de quatre-vingt huit ans.

1244

[ 600 ]

1844

[ 100 ]

1944

[ 88 ]

2032

   

    

lundi 22 avril 2024

Le christianisme positif

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du premier jour qui succède à la nuit
au cinquième mois de la décade :

« ... lors des journées nationales de Nuremberg [ du ] 11 novembre 1935, « Mein Kampf » et « Le mythe du XXe siècle » [ d'Alfred Rosenberg ] ont été placés côte à côte [ ... ] dans le ciment des fondations du nouveau Palais des Congrès. »

« Au cœur du Mythe figure l'affirmation suivante : « Aujourd'hui s'élève une foi nouvelle. Le mythe du sang, ...

« ... la conviction de défendre avec cette sève sacrée l'essence divine de l'homme, la croyance incarnée dans la conscience la plus claire que le sang nordique représente ce mystère qui remplace les anciens sacrements. »

« Ce passage s'inspire de certains enseignements des aryosophes transmis par la Société Thulé quant à la nature divine de l'homme [ ... ] aryen dépositaire du sang nordique.

« Il annonce également la foi nouvelle : il ne s'agit pas de retourner aux anciens sacrements. Pas à ceux des Églises [ ... ] dont on a compris qu'ils étaient par trop entachés de judaïsme.

« Mais pas non plus à ceux du paganisme : « Watan est mort » dit bien Rosenberg paraphrasant le « Dieu est mort » de Nietzsche. » [ « En tant que culte religieux » pour la citation de 1930 en exergue. ]

« Il se défend expressément dans une préface rédigée en octobre 1931 pour la troisième édition de son livre de vouloir réintroduire un culte païen. Le wotanisme répète-t-il à cette occasion représente une forme de religion morte. »

« C'est bien à « une nouvelle foi » [ ... ] qu'en appelle Rosenberg. [ Qu'il fonde sur une mystique du sang là où Himmler cherche encore avec Otto Rhan la puissance du Graal chez les cathares. ]

« [ Cette foi ] apparaît compatible dans son esprit [ et dans celui du Führer ] avec ce singulier « christianisme positif » que [ préconise ] dès 1920 [ l'article 24 dans ] le programme [ en vingt-cinq points ] du [ parti national-socialiste ].

« Il s'agit [ ... ] de « débarrasser la personnalité du Christ de tout le fatras non chrétien apporté par le Syrien Paul, Augustin ou d'autres ».

[ Ce qui énonce un total contre-sens : sans Paul, la gnose syro-phénicienne du Christ eût été entièrement livrée au judéo-christianisme apostolique et sans Augustin, l'Église romaine à la puissance byzantine du parti nicéen. ]

« Il ne s'agirait pas pour autant de fonder une nouvelle religion » [ ... ] « La civilisation médiévale a grandi sous le signe de la Croix » rappelle Gottfried Feder en 1927 dans son commentaire du programme nazi.

Cf. Arnaud de la Croix – La religion d'Hitler – Hitler païen ? – Le mythe [ et ] L'article 24 (2015)

Le christianisme positif chercherait néanmoins comme le protestantisme à résoudre les contradictions du catholicisme et de l'orthodoxie là où le Message de l'énigme sacré cherchait à résoudre celle du nazisme : « Holy blood » and « Holy Grail » (1982).

Rappelons toutefois qu'Henry Lincoln (+ 2022) – paix à son âme – dépassé par la déferlante du Code de Dan Brown s'était orienté vers la Géométrie sacré – « Sacred Pattern » – en l'inscrivant dans un territoire désormais sanctifié par son énigme (1997).

Même contre-sens dans la Genèse d'Houston Stewart Chamberlain (+ 1927) qui fait de la Galilée – « Gelil haggoyim » – le Cercle des gentils pour le district des païens où le Jésus de Rosenberg serait un Amorite d'ascendance nordique.

Disons plus simplement que les aborigènes du Jourdain sont des Cananéens et la population qui donne sont nom à la Galilée forme comme les Galates d'Asie mineure un peuple gaélique que les Juifs qualifient de « goy ».

   

    

dimanche 21 avril 2024

Moïse et les prophètes

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingt-et-unième jour qui succède à la nuit
au quatrième mois de la décade :

« Les livres sacrés de l'Ancien Testament sont entièrement Parole de Dieu et forment une partie substantielle de la Révélation. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Pie IX dans son encyclique du 14 mars 1934 – La religion d'Hitler – Hitler chrétien ? – Avec un souci brûlant [ ou ] une vive inquiétude (2015)

« Non, il n'est pas possible aux chrétiens de participer à l'antisémitisme.

« Nous reconnaissons à quiconque le droit de se défendre, de prendre les moyens de se protéger contre tout ce qui menace ses intérêts légitimes. Mais l'antisémitisme est impossible.

« Nous sommes spirituellement des Sémites. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Pie IX dans son allocution du 6 septembre 1938 – La religion d'Hitler – Hitler chrétien ? – Atermoiement (2015)

« S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes,
ils ne se laisseront pas convaincre même si quelqu'un ressuscite. »

Luc XVI 31

Dans la parabole de l'homme riche, c'est Lazare qui ressuscite. C'est le seul cas où le personnage d'une parabole néotestamentaire reçoit un nom ; ce qui nous autorise à douter de son origine parabolique.

« [ ... ] ce n'est pas manifester de l'hostilité au peuple juif que de dénoncer le mouvement qui est la cause actuelle de son malheur et l’État profanateur qui tôt ou tard le conduira à sa perte. »

Cf. abd ar-Razzâq Yahyâ / Charles-André Gilis – La profanation [ du Saint Nom ] d'Israël [ par le mouvement sioniste ] selon le droit sacré [ en Islam ] (2008)

« Die entfernung der Juden » [ chez Adolf Hitler ] est une expression qui signifie plutôt [ en septembre 1919 ] l'éloignement [ ou ] l'exil que l'extermination [ qu'Arnaud de la Croix traduit néanmoins par « l'élimination » pour signifier « l'expulsion ». ]

« Certain responsables nazis [ ... ] songeront [ plus tard ] à des projets d'exil forcé [ ... ] par exemple à Madagascar. Mais le Führer tranchera : leur déportation mènera à la « solution finale » de la « question juive ».

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Hitler païen ? – Thulé, Eckart et Rosenberg (2015)

Reste à définir la « solution finale » comme une « extermination » faisant l'objet d'un dogme pour la doxa plutôt que comme la constitution d'un foyer national semblable au Birobidjan de 1915 à Jaffa et dans le couloir iduméen d'Eliat.

C'est en effet à une population « asiatique » qu'Anton Drexler (+ 1942) dont Adolf Hitler développe alors les propos identifie « le sang des Juifs » en l'opposant à celui des Aryens qu'il identifie ici à une nature germanique.

Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas eut d'extermination aux portes des cliniques psychiatriques et des camps de concentration puis sur le front de l'Est dans une extension du conflit avec la Pologne.

« Le national-socialisme est une religion » [ ... ] ... qui doit certainement beaucoup [ ... ] aux idées des « aryosophes » transmises à Hitler via Eckart et Rosenberg tous deux membres de la société Thulé. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Joseph Gœbbels dans une note du 16 octobre 1928

« La Société Thulé constitue la filiale munichoise fondée par un aventurier haut en couleur – Rudolf Glaueur [ ... ] von Sebottendorf (+ 1945) – du « Germanenorden » [ de Berlin ].

« Il s'agissait dans les deux cas de sociétés secrètes structurées en grades initiatiques successifs à la manière de la franc-maçonnerie mais professant des croyances bien différentes.

« Croyances inspirées par les aryosophes tels l'Autrichien Guido [ von ] List (+ 1919) ou son compatriote [ Jörg ] Lanz von Liebenfels (+ 1954) qui proclamaient la supériorité [ d'une ] race aryenne d'origine quasi-divine et la [ sous ] humanité du Juif.

« Deux éléments fondamentaux de la future mythologie nazie. » [ Surhumaine si on emprunte la supériorité nietzschéenne. ]

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Hitler païen ? – Thulé, Eckart et Rosenberg (2015)

À la manière de la franc-maçonnerie, certes ! Mais non sans une certaine influence de la Société Théosophique sur l'Ordre des Germains et d'une mystique des lettres arabes appliquée aux runes germaniques sur Sebottendorf.

Quant au caractère « millénariste » de cette mythologie, rappelons aux lecteurs de Norman Cohn que mille ans est comme un jour pour le Seigneur et désigne le septième pour celui du Jugement dans toute espérance messianique.

Sa référence sabbatique désigne avec le prophète Daniel pour le Parfait cathare comme pour le Bayân persan une période séculaire qu'il est raisonnable de situer avec la mystique des Adventistes anglo-saxons à partir de 1844.

Les élucubrations médiévales de Joachim de Flore (+ 1202) sur l'évangile éternel du troisième règne en rapport avec l'échéance franciscaine de sa cohorte que le drame pyrénéen situe en 1244 ne nous éclairent guère sur ces développements cycliques.

Conscient des faiblesses de cet éclairage, Arnaud de la Croix s'empresse de projeter les Lumières de la Révolution française sur les dernières lueurs de l'Aufklärung qui s’éteignent avec le nazisme dans un feu grégeois sept cents ans plus tard.

   

    

samedi 20 avril 2024

Saint Siddhartha

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du vingt-quatrième jour qui succède à la nuit
au troisième mois de la décade :

« [ ... ] le Bouddhisme paraît être resté à peu près ignoré dans le monde gréco-romain antique. Tout au plus note-ton d’exceptionnelles allusions aux choses bouddhiques, [ ... ]

« [ ... ] comme celle de saint Jérôme disant que les « Gymnosophiste » [ les Yogis ] ont fait naître leur « Buddha » d'une vierge. »

«  Pendant tout le Moyen Âge, les Arabes appellent « bud » non seulement les statues de Buddha mais encore toutes les images divines de l'Inde et de tout l'Extrême-Orient, [ ... ]

« Marco Polo, recueillant à travers l'Asie ses renseignement auprès de Musulmans dont il empruntait habituellement les routes commerciales en use de même.

« Il a cependant noté, lors de son passage à Ceylan, quelques détails sur le Buddha, sa légende et le culte dont il était l'objet dans l'île et dans diverses régions du continent asiatique. »

Cf. Jean Filliozat – Les étapes des études bouddhiques (1987)

« Au Moyen Âge enfin, vers le XIVe siècle, le Buddha entra dans le martyrologe chrétien sous le nom de Josaphat [ Yuz Asaf ] [ ... ]

« Ainsi se réalisa le vœu que Marco Polo avait déjà exprimé un siècle plus tôt, en disant :

« Car certes, s'il avait été baptisé chrétien, il aurait été un grand saint avec Notre Seigneur Jésus-Christ. »

Cf. Paul Lévy pour l'avant-propos au recueil de René de Berval (1987)

« [ ... ] réponse du Bouddha à une question » [ ... ] qu'on ne lui a pas posé [ nous paraphrasons Paul Mus dans son article sur la méthode en matière de comparaison : ]

« Il s'agit de guérir la blessure, sans attendre le résultat de l'enquête sur qui tenait l'arc. »

« L'église romaine célèbre le 27 novembre la fête de saint Barlaam et de saint Josaphat, abbés dont la Légende dorée nous rapporte l'histoire ».

Cf. La sagesse de Balahvar. Une vie christianisée du Bouddha. Traduit du géorgien, présenté et annoté par Annie et Jean-Pierre Mahé – De saint Josaphat au Bouddha : déchiffrement d'un mythe – Deux saints de l’Église romaine (1993)

L'histoire lombarde de la Légende dorée a été composé entre 1255 et 1266 par Jaques de Voragine, archevêque de Gênes. Sa rubrique abrège l'hagiographie de saint Jean Damascène (+ 749) qui leur est consacré.

La littérature arabe sur « Budd » ou « Bûḏ Âsf » et « Bilawhar » permet notre rapprochement avec « Yuz Asaf » de Srinagar au Cachemire que « la fausse piste » des nestoriens renvoi à saint Thomas.

Il ne peut s'agir de Jésus comme le croit la Ahmadiyya mais de son didyme : Jude / Thaddée ou « Addaï » en syriaque et « Dhû'l-Kilf » en arabe que l'exégèse coranique se représente comme le fils d'Ayyûb – le prophète Job.

Nous sommes toujours frappé par la similitude des artefacts du « Rozabal » de Khanyar à Srinagar et de la chapelle du « Quo vadis Domine » de la Via Appia Antica à Rome qui en rappellent d'autres attribuées à Siddhartha Gautama – le Bouddha Shâkyamuni.

Il s'agit de trois personnages différents bien évidemment mais pour lesquels la représentation des pieds et la piété des pèlerins attribuent une sorte de considération et de sainteté comparable d'un simple point de vue formel.

Jude et Thomas sont toujours fêtés séparément (le 28 octobre et le 21 décembre) puisqu'ils entrent tels quels dans la théorie du collège des douze apôtres. Il s'agit pourtant d'un même personnage.

Barlaam et Josaphat sont absent du Missel de 1963. Le 27 novembre qui leur était consacré est maintenant dédié à la Médaille miraculeuse révélé en 1830 par la Très Sainte Vierge Marie à une fille de la Charité – Catherine Labouré.

   

    

mercredi 17 avril 2024

Centrum in trigono centri

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du neuvième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

« Karl von Eckartshausen (+ 1803) qui occupe différentes fonctions officielles à la cour de Bavière [ ... ] a laissé des textes empreints de magie, d'alchimie et de mysticisme chrétien.

« Le plus célèbre d'entre-eux a pour titre « La Nuée sur le Sanctuaire » – « Die Wolke über den Heiligtum » (1802).

« L'auteur – proche de l'illuminisme au sens où l'entendent les illuminés héritiers de la pensée mystique du Suédois Swedenborg tels Louis-Claude de Saint-Martin (+1803) [ le Philosophe inconnu ] et Jean-Baptiste Willermoz [ le créateur du rite écossais rectifié ] – ...

« ... ne rejoint les rangs des Illuminés de Bavière que sur base d'un malentendu. Lorsqu'il comprend quel type d'initiation offre en réalité l'Ordre créé [ à Ingolstadt en 1776 ] par Weishaupt, il s'empresse de la quitter. »

« La Nuée sur le Sanctuaire attaque de front les ambitions des Lumières radicales : « On dit que nous vivons dans le Siècle des Lumières, il serait plus juste de dire que nous vivons dans le siècle du crépuscule... »

« Admirateur de Kant [ ... ] Eckartshausen s'attaque également aux conceptions sensualistes défendues par Weishaupt qui pense [ ... ] que nos sens [ et ] notre imagination sont à l'origine de nos idées [ celle de la raison naturelle ].

« Ce qu'il vise [ ... ] c'est la rencontre avec le divin par une opération de révélation intérieure où magie et alchimie sont susceptible de jouer un rôle :

« Le but le plus élevé de la religion, c'est l'union la plus intime de l'homme avec Dieu et cette union est [ ... ] déjà possible [ ici-bas ]. Ce sont là de grands mystères dont notre philosophie ne se doute pas. »

« Dans ce contexte, l'activisme politique [ des illuminés ] apparaît comme une gesticulation dépourvue de sens : l'homme-Dieu d'Eckartshausen [ ... ] ne saurait s'abaisser à vouloir réformer [ un ] monde corruptible... »

« Nommé à la tête des Archives secrètes de la cour de Bavière en 1784, Eckartshausen semble ensuite avoir joué un rôle majeur dans la divulgation des écrits saisis au domicile de certains illuminés. »

Cf. Arnaud de la Croix – Les illuminati. Le complot à l'origine de tous les complots – Les Illuminés de Bavière – De quelques membres illustres (2021)

Un rapprochement avec Aleister Crowley (+ 1947) nous a paru particulièrement incongru.

« En 1786 paraît à Leipzig un ouvrage inquiétant. Sous le titre de « Révélation du Système de la République Mondiale » – « Enthüllung des Systems der Weltbürger Republik » – ...

« ... son auteur – Ernst von Göchhausen, fonctionnaire à Weimar, protestant, monarchiste et ex-franc-maçon – dénonce un énorme complot mêlant les Jésuites, les Maçons et les Illuminati. Cette conspiration viserait [ ... ] à détruire la monarchie. »

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Les Illuminés de Bavière – La fin ? (2021)

Les Jésuites auraient infiltrés la Rose-Croix d'Or d'Ancien Système ; les Illuminés de Bavière, une Maçonnerie écossaise d'inspiration rosicrucienne par le truchement de la loge Théodore au Bon Conseil à Munich en 1779.

La Rose-Croix d'Or d'Ancien Système apparaît dès 1777 au sein de la loge aux Trois Globes à Berlin où il est fait mention de la Royal York de l'Amitié comme Loge-Mère de la loge infiltrée.

« Il n'était pas dans intention de mettre en doute le fait que les doctrines des Illuminati et les principes du jacobinisme ne se sont pas répondu aux États-Unis. Au contraire, personne n'en est plus convaincu que moi.

« Ce dont je voulais vous faire part, c'est que je ne crois pas que les loges de franc-maçons dans ce pays se soient en tant que sociétés efforcés de propager les doctrines diaboliques des premiers et les principes pernicieux des seconds, ...

« ... si tant est qu'on puisse les distinguer.

« Que des individus parmi eux l'aient peut-être fait ou que le fondateur ou l'instrument employé pour fonder les Sociétés démocrates aux États-Unis aient pu avoir cet objectif et qu'ils aient actuellement en vue la séparation du peuple et de son gouvernement, ...

« ... voilà qui est trop évident pour être remis en question. »

Cf. Arnaud de la Croix citant George Washington dans une lettre du 24 octobre 1798 au pasteur Snydeur – Illuminati dans le nouveau monde – Nouvelle-Angleterre, 1798

Pour le fondateur ou l'instrument des Sociétés démocrates, il est question du diplomate français Edmond-Charles Genêt arrivé en Amérique en 1793 pour créer des clubs démocrates sur le territoire des États-Unis.

Pour les principes du jacobinisme, c'est du comte Gabriel Honoré Riqueti de Mirabeau (+ 1791) informé des doctrines et des idéaux de l'Ordre des Illuminati en Allemagne vers 1786 dont il est question.

   

    

samedi 13 avril 2024

La prophétie cathare

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dixième jour qui succède à la nuit
au huitième mois de la décade :

« Saint-Loup alias Marc Augier (+ 1990) ex-Waffen-SS français muni d'une belle plume [ ... ] fit d'Otto Rahn l'un des personnages de son roman « Nouveaux Cathares pour Montségur » publié en 1969.

« L'Allemand s'adressa en 1937 à quelques jeunes gens de la région de Montségur en terme choisis :

« Quand ils ont livré la forteresse, [ ... ] le 16 mars 1244, les Parfaits n'avaient pas encore mis en lieu sûr ce qu'on appelle le trésor [ ... ] gravé sur les tablettes du Graal.

« Il fut évacué au cour de la nuit suivante par Amiel Aicart, Poitevin, Hugues et un quatrième homme dont le nom est perdu.

« Ces Croyants ou ces Parfaits [ ... ] se firent descendre par des cordes le long de la paroi Nord, la plus vertigineuse du Pog.

« Ils portèrent le Graal en lieu sûr. Très certainement dans quelque grotte située entre Montségur et le Sabarthès [ en Ariège ].

« Leur secret a disparu avec eux et depuis sept siècles l'Occident a perdu la loi qui [ pourrait ] la remettre dans le droit chemin ! »

« Ce même roman rapporte une scène qui fait désormais partie intégrante de la légende : ...

« ... une série de personnages locaux que Saint-Loup désigne comme étant l'ingénieur « H... », [ Joseph ] Mandement, le professeur Sarlat et l'instituteur Capeyron prennent à l'aube [ ... ] la route du Pog de Montségur le 16 Mars 1944 ...

« ... voulant à tout prix « commémorer [ clandestinement ] le sept centième anniversaire de la chute de Montségur ».

« Occupant les ruines de la forteresse, ces [ quatre ] personnages [ qui correspondent à ceux 1244 ] vont assister [ ... ] à l'étrange manège d'un appareil de reconnaissance allemand [ qui trace une croix celtique dans le ciel en survolant ] la forteresse » [ ... ].

« L'auteur ajoute dans une note en fin de volume que « M. H. [ ... ] ainsi que les autres témoins survivants sont encore aujourd'hui formels : l'avion a bien dessiné dans le ciel de Montségur une croix celtique [ ... ] entourée d'un cercle. [ ... ]

« Le premier à avoir raconté cette histoire est un certain Paul Philip, membre du syndicat d'initiative de Tarascon-sur-Ariège dans les années 1940 qui s'exprima à ce sujet dans le bulletin dudit syndicat après [ la Seconde Guerre mondiale ].

« Il dit avoir été lui-même témoin du fait que rapporterait Saint-Loup dans son roman [ ... ] en compagnie déclarait-il [ en 1975 ] à [ Christian ] Bernadac [ l'auteur en 1978 du Mystère Otto Rhan ] de Joseph Mandement et de ses « amis fidèles » – en tout sept personnes.

« Bernardac interrogea également en 1974 l'autre seul survivant à l'époque des « sept pèlerins », un certain Joseph Delteil.

« Ce dernier cite comme participants outre Paul Philip : Antonin Gadal, Joseph Mandement, Paul Salette, René Clastres et Maurice Roques.

« Pour Delteil, s'il y a bien eu un avion dans le ciel de Montségur ce jour-là, il n'y a pas vu « une croix dans un cercle » comme on a bien voulu le dire ou l'écrire.

« Bernadac en conclut... qu'il est impossible de conclure. »

Cf. Arnaud de la Croix – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – Rumeurs et légendes autour d'Otto Rahn (2018)

Il est pourtant possible de comprendre que le pèlerinage des sept à bien eu lieu le 16 mars 1944 et qu'un huitième s'invita dans le ciel tandis que tout le reste – ce compris la scène initial de 1244 – est une affabulation littéraire.

Le point de contact entre l'affabulation de Marc Augier et le témoignage de Joseph Delteil, c'est Joseph Mandement qui a pu être son informateur à moins que celui de Paul Philip en le citant lui ait suffi pour stimuler son imagination.

La date de la reddition et du bûcher importait peu avant que Fernand Niel ne la fixe au 16 mars en 1951 tout en indiquant à cette occasion sous la caution de Déodat Roché qu'elle était déjà connue d'Yves Dossat en novembre 1944.

Ce qui n'empêche pas Arnaud de la Croix de considérer contre toute vraisemblance que l'état des connaissances en mars de la même année ne permettait pas de connaître avec certitude la date de la reddition et du bûcher quand eut lieu son pèlerinage.

Une fois rejeté dans l'imaginaire avec ce qui la suit et la précède, l'histoire des sept pèlerins reste hors de sa portée avec le sens de la trêve qui sépare début mars la capitulation de la reddition pendant une quinzaine de jour.

Il s'agissait sans aucun doute de s'approcher suffisamment de l'équinoxe sur des repères astronomiques qui ne sont pas nécessairement tout à fait les nôtres pour se livrer à un holocauste qui devait leur permettre d'échapper au reniement.

Le Parfait n'abjure point sa foi et le sacrifice de ses semblables mérite bien un pèlerinage : deux cent cinq d'après Otto Rahn / entre deux cents et deux cent vingt d'après Arnaud de la Croix qui cite Anne Brenon. Le 16 mars eût lieu un Mercredi en 1244.

Il faut toutefois s'interroger sur les destinataires de leur transit parmi les étoiles qui plus sûrement selon nous visait le mois de mars 1844. Ce qui n'est pas contraire avec ce que nous savons des sources du réveil de 1944.

    

    

mercredi 10 avril 2024

De Montsalvat à Salveterra

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du septième jour qui succède à la nuit
au septième mois de la décade :

« Un mythe peut en cacher un autre. À partir du XIXe siècle, le graal wagnérien (1882) a pu nourrir le mythe du graal cathare grâce à une tradition remontant au Moyen Âge.

« Dans son « Nouveau Titurel » daté du XIVe siècle [ et reprenant celui de Wolfram von Eschenbach ] Albrecht [ von Scharfenberg ] situait le pays du graal près des Pyrénées.

« L'historien Claude Fauriel (+ 1844) reprit cette hypothèse isolée pour imaginer un voyage du calice vers l'Espagne.

« Le gardien du graal nommé Pérille chez Albrecht sera confondu avec Perelha, Seigneur de Montségur. Une nouvelle légende du graal était en train de naître. »

Cf. Arnaud de la Croix citant Philippe Walter – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – La quête d'Otto Rahn en Ariège – Le Graal à Montségur (2018)

Philippe Walter cite encore Eugène Aroux (+ 1859), Joséphin Péladan (+ 1918) et Antonin Gadal (1962) qui sont avec Claude Fauriel les promoteurs de cette mise en cène six siècles après le drame de 1244.

Il faut toutefois attendre encore près d'un siècle pour qu'Otto Rahn (+ 1939) donne ses lettres de noblesse à la cour de Lucifer (1937) et que s'accomplisse la prophétie cathare.

« La légende conte que Pérille – prince asiatique qui possédait le Graal – vint s'établir en Gaule, y fit bâtir un magnifique temple sur le modèle du Temple de Salomon et y déposa le Vase sacré. »

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – La gaste forêt (1967)

« Il s'agit d'un calice ou d'une pierre lumineuse ainsi que l'affirmait Wolfram [ von Eschenbach ] voir même [ aux yeux d'Otto Rahn ] d'un trésor immatériel doué d'une immense puissance spirituelle. »

Cf. Arnaud de la Croix – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – La quête d'Otto Rahn en Ariège – Des cathares aux Aryens (2018)

« Le Temple est issu de Citeaux comme celui-ci était issu de Cluny, lui-même aboutissement d'Aniane ; convergence des voies bénédictines de Fleury [ sur la voie grégorienne ] et des voies du christianisme celtique de Saint-Colomban. »

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – Le mystère des origines (1967)

   

    

mardi 9 avril 2024

Wolfram et le Graal

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du douzième jour qui succède à la nuit
au sixième mois de la décade :

« Si le graal de Chrétien de Troyes est un plat évasé ou une coupe et celui de Robert de Boron le calice de la sainte communion, le Graal de Wolfram von Eschenbach se présente sous la forme d'une pierre venue de l'espace [ ou ] d'origine extraterrestre.

« Voici ce que dit l'ermite à Parzival au sujet du château de Munsalvaesche [ Montsalvat ] et des templiers qui y résident auprès du Graal :

[ Il ne peut s'agir des templiers mais d'une chevalerie qui les précède et dont ils émanent. ]

« Là vit une troupe vaillante. Je vais vous dire comment ils se nourrissent. Ils vivent d'une pierre dont la nature est de toute pureté.

« Si vous ne le savez pas, je vais vous dire son nom : on l'appelle « lapsit exillis ».

[ « Lapis ex-cœlis » ou « Pierre venue du ciel » ]

« C'est par la vertu de cette pierre que le phénix se consume et devient cendre ; mais il renaît de ses cendres.

[ Le Graal de Parzival perd ici les « résonances celtiques » de Perceval le Galois et se rattache avec le Phœnix à une tradition provençale parfois identifiée à celle de son copiste champenois. ]

« La pierre donne à l'homme une telle force que sa chair et ses os gardent incontinent leur jeunesse. On appelle cette pierre aussi le Graal. »

Cf. Arnaud de la Croix – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – Le mythe médiéval du Graal – Wolfram, les templiers et la pierre de foudre (2018)

Pour les résonances celtiques et les colorations mystiques du Graal, il ne faudrait pas croire dit Perceval chez Chrétien de Troyes qu'il y ait là brochets, lamproies ou saumon à volonté : c'est déjà une hostie que contient le plat.

La coupe rappelle alors la corne d'abondance ou le chaudron d'immortalité à l'effigie du Cervidé : le contenu primordial une fois christianisé dans son contenant est reprit comme viatique par la tradition germanique.

Quant à la pierre céleste, c'est à l'émeraude de Lucifer transmise à Seth qu'elle doit faire songer quand la fulgurite ou la céraunie sont plus sûrement liée à la fulmination des runes qu'à la condensation du Graal.

Il va sans dire que la tradition germanique interprétée par Wagner en juillet 1882 est en-deçà de toutes les transmissions cycliques qui passent à partir du Christ, du Souverain Pontife et du Quetzalcóatl irlandais vers le Poverello d'Assise où elles s'achèvent.

Précisons enfin que le pays et les montagnes au Nord de l'Espagne gothique qu'il indique dans le livret de son opéra ne sont pas en Catalogne mais un peu plus au Nord dans les Corbières du Roussillon.

   

    

dimanche 7 avril 2024

Le jour du Jugement

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du huitième jour qui succède à la nuit
au quatrième mois de la décade :

« Ils ne l’ont pas tué ni crucifié.

Ce n’était qu’une illusion [ ou ] une apparence
et ceux qui se sont livrés à des controverses en sont réduits à des conjonctures.

En vérité, ils ne l'ont pas tué mais Dieu l’a élevé vers Lui car Il est le Puissant le Sage !

[ « al-'Azîz al-Ḥakîm » ]

Il n’y aura personne parmi les gens du Livre qui n’aura foi en lui avant sa mort
et le jour du Jugement, il ressuscitera pour témoigner contre eux.

C’est en raison de leur iniquité et du nombre de ceux qu’ils ont détourné de la Voie
que Nous leur avons interdit des fruits légitimes
et à cause de leur pratique de l'usure par laquelle ils accaparent les biens d'autrui.

Aux mécréants Nous avons préparé un terrible tourment
mais à ceux qui se sont enracinés dans la connaissance et dans la foi,
qui se prosternent et s’acquittent de la dîme,
qui croient en Dieu et au jour du Jugement
Nous leur donnerons une juste récompense. »

S 4 V 157 à 162

La foi dont il est ici question concerne les révélations faites à Muḥammad
mais aussi les révélations d'autrefois.

Les versets suivants citent Noé et les prophètes,
Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les tribus,
Jésus, Job, Jonas, Aaron, Salomon et David
auquel fut révélé les psaumes du Zabûr
sans oublier ceux dont le Noble Coran ne dit rien
et Moïse à qui Dieu s'adressa de vive voix
qui invoquent le Puissant le Sage.

[ « al-'Azîz al-Ḥakîm » ]

Ce qui n'en fait qu'une douzaine parmi une multitude innombrable
limitée à vingt-quatre ou à vingt-cinq avec Adam
dans le Noble Coran
et à vingt-sept avec Muḥammad et Khâlid
qui eut été prophète avant lui si son peuple ne l'avait pas rejeté
dans les « Fusus al-ikam » du Sheykh al-Akbar
inspirés par le Sceau des prophètes.

Encore fallait-il citer ce passage à partir des deux premières négations que nous avons d'abord lu « il n'est pas mort sur la croix » niant la mort mais pas la crucifixion pour démontrer que ce n'est pas cette controverse qui fait l'objet d'une réprobation.

Lecture que la troisième négation – « ils ne l'ont pas tué » – rend toujours possible puisqu'elle fait état de la première sans la seconde – « ils ne l'ont pas crucifié » – que l'affirmation au début du verset (156) ignore également.

Notre propre négation ne vient pas du Noble Coran mais des évangiles synoptiques – « que celui qui me suit se renonce à lui-même et se charge de sa Croix » – interprétés selon la Science des lettres – cf. Mt XVI 24, Luc IX 23 et Marc VIII 34.

C'est en effet du « Tau » syro-phénicien réinterprété comme une Croix de Saint-André ou comme un « Khi » (600) grec dont il est question et non des armes de la Passion. Science dont le Théologien du corpus johannique ne fait plus état.

On peut néanmoins supposer que la négation de la Crucifixion dans le Noble Coran fait l'objet d'une incise secondaire et que l'affirmation d'une Ascension est au contraire son principal objet avec pour corollaire le jour du Jugement.

Cette incise pourrait être de même nature qui celle qui ajoute La Mecque à la Montagne polaire et au arâm de Médine – entre la chaire et la tombe du prophète – qui restent en dehors de l'emprise du « dajjal » – le simulateur dissimulateur de la fin des temps.