mardi 30 avril 2024

La mise en abîme

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Retour vers la demeure des lettres

Pour la demeure de la deuxième sphère
parmi les sept sphères célestes de la première lettre :

« Alif »

« ... les inscriptions runiques [ sont ] éparses dans toute l'aire d'expansion germanique avec une très forte concentration en Scandinavie même.

« On sait que les runes, nées vers la fin du IIIe siècle sur le modèle d'alphabets nord-italiques furent une écriture comme une autre de vingt-quatre signes – « futhark » – ...

« ... réduits à seize vers 850 [ sous l'archiépiscopat d'Anschaire à Hambourg ] de caractère exclusivement épigraphique.

« Elles adornent surtout des monuments commémoratifs – pierres levées – et majoritairement – surtout plus ira le temps – s'intéressent à des phénomènes relevant de la christianisation.

« Des monuments comme les pierres de Jelling [ au ] Danemark ou de Frösö [ en ] Suède sont – le premier surtout – des témoins historiques de première valeur.

« Ils ont l'avantage [ ... ] de nous fournir la preuve – strictement contemporaine des faits – de l'implantation – en actes – par des œuvres de la religion nouvelle ». [ ... ]

« Telles sont [ avec l'archéologie et les sagas ] les sources qui vont [ nous restituer ] l'image – les images – que s'est faites de Jésus-Christ le monde germano-nordique à l'époque de sa conversion.

« De Jésus-Christ ou plutôt de « Blanc-Christ » – « Hvita-Kristr » – puisque c'est très souvent ainsi qu'il est nommé dans nos textes, [ ... ]

« ... une expression nordique de la pureté et de la perfection symbolisées par la couleur blanche dans le monde germano-nordique. »

Cf. Régis Boyer – [ Introduction pour ] Le Christ des barbares [ dans ] Le monde nordique [ du neuvième au treizième siècle de l'ère chrétienne ] (1987)

Le Blanc-Christ peut être identifié au Cerf crucifère de Saint Eustache ou de Saint Hubert dans une représentation du Cerf blanc aux cinq cors semblable au Phœnix ponant qui se manifeste tous les cinq cents ans – le Serpent à plume des Aztèques.

Le diabolon et les ættir du futhark ancien démontrent l’existence d’au moins quatre systèmes runiques dont l'origine beaucoup plus ancienne que la paléographie chrétienne illustre sans doute une représentation solaire du zodiaque.
   

Runes

Diabolon

Ættir

Futharks

14

12 et 2

runes solaires

24

22 et 2

3 x 8

ancien futhark

32

30 et 2

4 x 8

nouveau futhark

16

14 et 2

2 x 8

runes scandinaves

   
Nous qualifions les premières runes de solaires plutôt que de zodiacales par référence à la distributions des vingt-huit lettres arabes en lettres solaires (14) ou lunaires (14).

De même, les runes de l'ancien futhark (24) qui correspondent à la distribution des heures dans un cercle et au nombre des prophètes coraniques ou des avataras du Mahâbhârata correspondent aussi en partie à celui des vingt-deux lettres hébraïques.

Le diabolon (2) qui ferme les premières ættir pourrait bien avoir un rapport avec une treizième constellation zodiacale – celle du Serpent bifide – dans une représentation sidérale des treize lunaisons tombée en désuétude.

C'est la raison pour laquelle on voit dans la généalogie biblique de Jacob parmi les douze tribus d'Israël celle de Joseph se subdiviser en deux avec Éphraïm et Manassé puis Moïse élever le Serpent d’airain en exécration.

Les runes sont également qualifiées de danoises ou d'anglaises par rapport à une origine germanique moins diffuse que celle qu'on prête aux runes scandinaves qualifiées aussi de finnoises dont le nombre entre dans une série d'ættir (2 x 8) plus restreinte.

Le nombre originel de ces ættir (3) correspond à une triple représentation des plans cosmiques de l'existence tandis que celui du nouveau futhark (4) tout en conservant leur système a sans doute un rapport avec un nombre de mansions lunaires.

C'est ce qu'indique un certain nombre d'étapes intermédiaires. Dans ce cas, les mansions synodiques (30) conservent encore leur diabolon dont le sens privé de sa symbolique zodiacale finit ensuite par se perdre avec la christianisation.

À contrario, si les hiéroglyphes hébraïques (22) perdent leur diabolon, ils perdent aussi le caractère hermétique qui le caractérise et entrent en quelque sorte dans une énumération ouverte et perpétuelle sans perspective.

Cette énumération indéfinie perd ensuite son origine avec les fractions infinitésimales des mathématiques analytiques qui ne perçoivent plus le zéro comme une expression de la décade dans le retournement de la perspective iconique.

La perte du diabolon, la perte de l'unité originelle et le renversement de la perspective iconique n'apparaissent pas nécessairement en même temps au même endroit mais quand ils se rencontrent le paysage se disloque et s'anéantit dans l'abîme.

   

    

mercredi 24 avril 2024

Le retour du roi

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du neuvième jour qui succède à la nuit
au septième mois de la décade :

« La menace envers la liberté intellectuelle est plus grande à l'heure actuelle [ nous sommes en 1935 ] qu'à aucune autre époque depuis 1660 ...

[ « Pourquoi 1660 ? Peut-être parce qu'il s'agit de l'année de création en Angleterre de la Royal Society où des savants de tous bords politiques et religieux ont décidés nonobstant leurs désaccords sur ce plan de partager leurs découvertes scientifiques ». ]

« ... mais elle ne vient pas des Églises chrétiennes. [ « Russell entreprend de décrire le conflit séculaire qui a opposé Science et religion. » Nous laissons la Majuscule là où Arnaud de la Croix la reproduit en italique. ]

« Elle vient de gouvernements qui par suite du danger actuel d'anarchie et de chaos ont hérité du caractère sacro-saint qui appartenait autrefois aux autorités ecclésiastiques. »

[ Ce qui va permettre à Arnaud de la Croix de définir le national-socialisme comme une religion politique. ]

Cf. Arnaud de la Croix – La religion d'Hitler – Religions politiques (2015)

Mais la Science [ avec une Majuscule ] de la Royal Society en 1660 est une expression de la gnose rosicrucienne et la gnose rosicrucienne au XVIIe siècle est déjà l'expression d'une mystique impériale.

814

[ 120 ]

934

L'invention du tombeau de Christian Rosenkreutz cent vingt ans après son décès qui va servir de périodicité à son cycle apocalyptique est déjà celle du tombeau de Charlemagne en vue du sacre d'Otton-le-Grand (936) cent vingt ans après son décès (814).

1604

1724

1844

1964

Ce cycle apocalyptique est celui d'un temps de trois cent soixante ans et ses échéances périodiques sont celles de la maçonnerie spéculative (1724) et de l’eschatologie adventiste (1844).

1244

[ 360 ]

1604

[ 240 ]

1844

L'enchaînement des anneaux de ce cycle apocalyptique fait référence en 1604 à l’holocauste des cathares. Mais cet holocauste fait référence en 1244 à l'eschatologie adventiste de 1844.

1844

[ 100 ]

1944

[ 20 ]

1964

L'unité sabbatique de cette cohorte de six cents ans s'achève en 1944 mais le cycle apocalyptique de la Rose-Croix se prolonge jusqu'en 1964.

1673

1793

1913

2033

À partir de 1964 on entre dans des corrections sur une différence de soixante-neuf ans qui commence avec la manifestation du Sacré-Cœur de 1673.

1792

1912

2032

Puis à partir du Calendrier révolutionnaire, dans de nouvelles corrections d'un an.

1944

[ 88 ]

2032

Et enfin à partir de l'échéance précédente sur un solde de quatre-vingt huit ans.

1244

[ 600 ]

1844

[ 100 ]

1944

[ 88 ]

2032

   

    

lundi 22 avril 2024

Le christianisme positif

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du premier jour qui succède à la nuit
au cinquième mois de la décade :

« ... lors des journées nationales de Nuremberg [ du ] 11 novembre 1935, « Mein Kampf » et « Le mythe du XXe siècle » [ d'Alfred Rosenberg ] ont été placés côte à côte [ ... ] dans le ciment des fondations du nouveau Palais des Congrès. »

« Au cœur du Mythe figure l'affirmation suivante : « Aujourd'hui s'élève une foi nouvelle. Le mythe du sang, ...

« ... la conviction de défendre avec cette sève sacrée l'essence divine de l'homme, la croyance incarnée dans la conscience la plus claire que le sang nordique représente ce mystère qui remplace les anciens sacrements. »

« Ce passage s'inspire de certains enseignements des aryosophes transmis par la Société Thulé quant à la nature divine de l'homme [ ... ] aryen dépositaire du sang nordique.

« Il annonce également la foi nouvelle : il ne s'agit pas de retourner aux anciens sacrements. Pas à ceux des Églises [ ... ] dont on a compris qu'ils étaient par trop entachés de judaïsme.

« Mais pas non plus à ceux du paganisme : « Watan est mort » dit bien Rosenberg paraphrasant le « Dieu est mort » de Nietzsche. » [ « En tant que culte religieux » pour la citation de 1930 en exergue. ]

« Il se défend expressément dans une préface rédigée en octobre 1931 pour la troisième édition de son livre de vouloir réintroduire un culte païen. Le wotanisme répète-t-il à cette occasion représente une forme de religion morte. »

« C'est bien à « une nouvelle foi » [ ... ] qu'en appelle Rosenberg. [ Qu'il fonde sur une mystique du sang là où Himmler cherche encore avec Otto Rhan la puissance du Graal chez les cathares. ]

« [ Cette foi ] apparaît compatible dans son esprit [ et dans celui du Führer ] avec ce singulier « christianisme positif » que [ préconise ] dès 1920 [ l'article 24 dans ] le programme [ en vingt-cinq points ] du [ parti national-socialiste ].

« Il s'agit [ ... ] de « débarrasser la personnalité du Christ de tout le fatras non chrétien apporté par le Syrien Paul, Augustin ou d'autres ».

[ Ce qui énonce un total contre-sens : sans Paul, la gnose syro-phénicienne du Christ eût été entièrement livrée au judéo-christianisme apostolique et sans Augustin, l'Église romaine à la puissance byzantine du parti nicéen. ]

« Il ne s'agirait pas pour autant de fonder une nouvelle religion » [ ... ] « La civilisation médiévale a grandi sous le signe de la Croix » rappelle Gottfried Feder en 1927 dans son commentaire du programme nazi.

Cf. Arnaud de la Croix – La religion d'Hitler – Hitler païen ? – Le mythe [ et ] L'article 24 (2015)

Le christianisme positif chercherait néanmoins comme le protestantisme à résoudre les contradictions du catholicisme et de l'orthodoxie là où le Message de l'énigme sacré cherchait à résoudre celle du nazisme : « Holy blood » and « Holy Grail » (1982).

Rappelons toutefois qu'Henry Lincoln (+ 2022) – paix à son âme – dépassé par la déferlante du Code de Dan Brown s'était orienté vers la Géométrie sacré – « Sacred Pattern » – en l'inscrivant dans un territoire désormais sanctifié par son énigme (1997).

Même contre-sens dans la Genèse d'Houston Stewart Chamberlain (+ 1927) qui fait de la Galilée – « Gelil haggoyim » – le Cercle des gentils pour le district des païens où le Jésus de Rosenberg serait un Amorite d'ascendance nordique.

Disons plus simplement que les aborigènes du Jourdain sont des Cananéens et la population qui donne sont nom à la Galilée forme comme les Galates d'Asie mineure un peuple gaélique que les Juifs qualifient de « goy ».

   

    

mercredi 17 avril 2024

Centrum in trigono centri

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du neuvième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

« Karl von Eckartshausen (+ 1803) qui occupe différentes fonctions officielles à la cour de Bavière [ ... ] a laissé des textes empreints de magie, d'alchimie et de mysticisme chrétien.

« Le plus célèbre d'entre-eux a pour titre « La Nuée sur le Sanctuaire » – « Die Wolke über den Heiligtum » (1802).

« L'auteur – proche de l'illuminisme au sens où l'entendent les illuminés héritiers de la pensée mystique du Suédois Swedenborg tels Louis-Claude de Saint-Martin (+1803) [ le Philosophe inconnu ] et Jean-Baptiste Willermoz [ le créateur du rite écossais rectifié ] – ...

« ... ne rejoint les rangs des Illuminés de Bavière que sur base d'un malentendu. Lorsqu'il comprend quel type d'initiation offre en réalité l'Ordre créé [ à Ingolstadt en 1776 ] par Weishaupt, il s'empresse de la quitter. »

« La Nuée sur le Sanctuaire attaque de front les ambitions des Lumières radicales : « On dit que nous vivons dans le Siècle des Lumières, il serait plus juste de dire que nous vivons dans le siècle du crépuscule... »

« Admirateur de Kant [ ... ] Eckartshausen s'attaque également aux conceptions sensualistes défendues par Weishaupt qui pense [ ... ] que nos sens [ et ] notre imagination sont à l'origine de nos idées [ celle de la raison naturelle ].

« Ce qu'il vise [ ... ] c'est la rencontre avec le divin par une opération de révélation intérieure où magie et alchimie sont susceptible de jouer un rôle :

« Le but le plus élevé de la religion, c'est l'union la plus intime de l'homme avec Dieu et cette union est [ ... ] déjà possible [ ici-bas ]. Ce sont là de grands mystères dont notre philosophie ne se doute pas. »

« Dans ce contexte, l'activisme politique [ des illuminés ] apparaît comme une gesticulation dépourvue de sens : l'homme-Dieu d'Eckartshausen [ ... ] ne saurait s'abaisser à vouloir réformer [ un ] monde corruptible... »

« Nommé à la tête des Archives secrètes de la cour de Bavière en 1784, Eckartshausen semble ensuite avoir joué un rôle majeur dans la divulgation des écrits saisis au domicile de certains illuminés. »

Cf. Arnaud de la Croix – Les illuminati. Le complot à l'origine de tous les complots – Les Illuminés de Bavière – De quelques membres illustres (2021)

Un rapprochement avec Aleister Crowley (+ 1947) nous a paru particulièrement incongru.

« En 1786 paraît à Leipzig un ouvrage inquiétant. Sous le titre de « Révélation du Système de la République Mondiale » – « Enthüllung des Systems der Weltbürger Republik » – ...

« ... son auteur – Ernst von Göchhausen, fonctionnaire à Weimar, protestant, monarchiste et ex-franc-maçon – dénonce un énorme complot mêlant les Jésuites, les Maçons et les Illuminati. Cette conspiration viserait [ ... ] à détruire la monarchie. »

Cf. Arnaud de la Croix – Op. Cit. – Les Illuminés de Bavière – La fin ? (2021)

Les Jésuites auraient infiltrés la Rose-Croix d'Or d'Ancien Système ; les Illuminés de Bavière, une Maçonnerie écossaise d'inspiration rosicrucienne par le truchement de la loge Théodore au Bon Conseil à Munich en 1779.

La Rose-Croix d'Or d'Ancien Système apparaît dès 1777 au sein de la loge aux Trois Globes à Berlin où il est fait mention de la Royal York de l'Amitié comme Loge-Mère de la loge infiltrée.

« Il n'était pas dans intention de mettre en doute le fait que les doctrines des Illuminati et les principes du jacobinisme ne se sont pas répondu aux États-Unis. Au contraire, personne n'en est plus convaincu que moi.

« Ce dont je voulais vous faire part, c'est que je ne crois pas que les loges de franc-maçons dans ce pays se soient en tant que sociétés efforcés de propager les doctrines diaboliques des premiers et les principes pernicieux des seconds, ...

« ... si tant est qu'on puisse les distinguer.

« Que des individus parmi eux l'aient peut-être fait ou que le fondateur ou l'instrument employé pour fonder les Sociétés démocrates aux États-Unis aient pu avoir cet objectif et qu'ils aient actuellement en vue la séparation du peuple et de son gouvernement, ...

« ... voilà qui est trop évident pour être remis en question. »

Cf. Arnaud de la Croix citant George Washington dans une lettre du 24 octobre 1798 au pasteur Snydeur – Illuminati dans le nouveau monde – Nouvelle-Angleterre, 1798

Pour le fondateur ou l'instrument des Sociétés démocrates, il est question du diplomate français Edmond-Charles Genêt arrivé en Amérique en 1793 pour créer des clubs démocrates sur le territoire des États-Unis.

Pour les principes du jacobinisme, c'est du comte Gabriel Honoré Riqueti de Mirabeau (+ 1791) informé des doctrines et des idéaux de l'Ordre des Illuminati en Allemagne vers 1786 dont il est question.

   

    

samedi 13 avril 2024

La prophétie cathare

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dixième jour qui succède à la nuit
au huitième mois de la décade :

« Saint-Loup alias Marc Augier (+ 1990) ex-Waffen-SS français muni d'une belle plume [ ... ] fit d'Otto Rahn l'un des personnages de son roman « Nouveaux Cathares pour Montségur » publié en 1969.

« L'Allemand s'adressa en 1937 à quelques jeunes gens de la région de Montségur en terme choisis :

« Quand ils ont livré la forteresse, [ ... ] le 16 mars 1244, les Parfaits n'avaient pas encore mis en lieu sûr ce qu'on appelle le trésor [ ... ] gravé sur les tablettes du Graal.

« Il fut évacué au cour de la nuit suivante par Amiel Aicart, Poitevin, Hugues et un quatrième homme dont le nom est perdu.

« Ces Croyants ou ces Parfaits [ ... ] se firent descendre par des cordes le long de la paroi Nord, la plus vertigineuse du Pog.

« Ils portèrent le Graal en lieu sûr. Très certainement dans quelque grotte située entre Montségur et le Sabarthès [ en Ariège ].

« Leur secret a disparu avec eux et depuis sept siècles l'Occident a perdu la loi qui [ pourrait ] la remettre dans le droit chemin ! »

« Ce même roman rapporte une scène qui fait désormais partie intégrante de la légende : ...

« ... une série de personnages locaux que Saint-Loup désigne comme étant l'ingénieur « H... », [ Joseph ] Mandement, le professeur Sarlat et l'instituteur Capeyron prennent à l'aube [ ... ] la route du Pog de Montségur le 16 Mars 1944 ...

« ... voulant à tout prix « commémorer [ clandestinement ] le sept centième anniversaire de la chute de Montségur ».

« Occupant les ruines de la forteresse, ces [ quatre ] personnages [ qui correspondent à ceux 1244 ] vont assister [ ... ] à l'étrange manège d'un appareil de reconnaissance allemand [ qui trace une croix celtique dans le ciel en survolant ] la forteresse » [ ... ].

« L'auteur ajoute dans une note en fin de volume que « M. H. [ ... ] ainsi que les autres témoins survivants sont encore aujourd'hui formels : l'avion a bien dessiné dans le ciel de Montségur une croix celtique [ ... ] entourée d'un cercle. [ ... ]

« Le premier à avoir raconté cette histoire est un certain Paul Philip, membre du syndicat d'initiative de Tarascon-sur-Ariège dans les années 1940 qui s'exprima à ce sujet dans le bulletin dudit syndicat après [ la Seconde Guerre mondiale ].

« Il dit avoir été lui-même témoin du fait que rapporterait Saint-Loup dans son roman [ ... ] en compagnie déclarait-il [ en 1975 ] à [ Christian ] Bernadac [ l'auteur en 1978 du Mystère Otto Rhan ] de Joseph Mandement et de ses « amis fidèles » – en tout sept personnes.

« Bernardac interrogea également en 1974 l'autre seul survivant à l'époque des « sept pèlerins », un certain Joseph Delteil.

« Ce dernier cite comme participants outre Paul Philip : Antonin Gadal, Joseph Mandement, Paul Salette, René Clastres et Maurice Roques.

« Pour Delteil, s'il y a bien eu un avion dans le ciel de Montségur ce jour-là, il n'y a pas vu « une croix dans un cercle » comme on a bien voulu le dire ou l'écrire.

« Bernadac en conclut... qu'il est impossible de conclure. »

Cf. Arnaud de la Croix – Himmler et le Graal. La vérité sur l'affaire Otto Rahn – Rumeurs et légendes autour d'Otto Rahn (2018)

Il est pourtant possible de comprendre que le pèlerinage des sept à bien eu lieu le 16 mars 1944 et qu'un huitième s'invita dans le ciel tandis que tout le reste – ce compris la scène initial de 1244 – est une affabulation littéraire.

Le point de contact entre l'affabulation de Marc Augier et le témoignage de Joseph Delteil, c'est Joseph Mandement qui a pu être son informateur à moins que celui de Paul Philip en le citant lui ait suffi pour stimuler son imagination.

La date de la reddition et du bûcher importait peu avant que Fernand Niel ne la fixe au 16 mars en 1951 tout en indiquant à cette occasion sous la caution de Déodat Roché qu'elle était déjà connue d'Yves Dossat en novembre 1944.

Ce qui n'empêche pas Arnaud de la Croix de considérer contre toute vraisemblance que l'état des connaissances en mars de la même année ne permettait pas de connaître avec certitude la date de la reddition et du bûcher quand eut lieu son pèlerinage.

Une fois rejeté dans l'imaginaire avec ce qui la suit et la précède, l'histoire des sept pèlerins reste hors de sa portée avec le sens de la trêve qui sépare début mars la capitulation de la reddition pendant une quinzaine de jour.

Il s'agissait sans aucun doute de s'approcher suffisamment de l'équinoxe sur des repères astronomiques qui ne sont pas nécessairement tout à fait les nôtres pour se livrer à un holocauste qui devait leur permettre d'échapper au reniement.

Le Parfait n'abjure point sa foi et le sacrifice de ses semblables mérite bien un pèlerinage : deux cent cinq d'après Otto Rahn / entre deux cents et deux cent vingt d'après Arnaud de la Croix qui cite Anne Brenon. Le 16 mars eût lieu un Mercredi en 1244.

Il faut toutefois s'interroger sur les destinataires de leur transit parmi les étoiles qui plus sûrement selon nous visait le mois de mars 1844. Ce qui n'est pas contraire avec ce que nous savons des sources du réveil de 1944.

    

    

samedi 6 avril 2024

Dans les pas de Seth

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Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du dix-huitième jour qui succède à la nuit
au troisième mois de la décade :

« L'émeraude, selon la symbolique des gemmes, est la pierre de [ la ] prophétie.

« Les devins antiques plaçaient une émeraude sous leur langue avant de vaticiner.

« L'émeraude chue de la couronne de Lucifer sur la terre fui taillée en forme de vase par un ange fidèle.

« L'ange la tailla sur cent-quarante-quatre faces, et ce nombre est le carré de douze, qui est le nombre de l'accomplissement et de la plénitude. »

Cf. Victor-Émile Michelet – Le secret de la chevalerie légendaire. Préfiguration de la chevalerie historique. Les chevaliers de la Table Ronde à la Queste du Graal (1930)

Michelet convoque ici Platon et Aristote pour se livrer avec Piobb qui recours aux pronostics de Nostradamus à de savants calculs qui les mènent à toutes sortes de dates auxquels ils ajoutent ou retranchent le nombre « 144 » jusqu'en 1936 ou jusqu'en 1933.

C'est sur ce genre de spéculations que Paul le Cour date le début de l'ère du Verseau vers ces années là contre toute logique puisqu'il divise la Grande Année Cosmique en ères zodiacales d'un douzième (1/12) – « 25.920 / 12 = 2.160 ».

Or il fait coïncider celle qui la précède avec l'ère chrétienne. Pierre Plantard s'est joué de ces tranches de zodiaque en attribuant aux constellations et à leurs maisons des ordres de grandeurs variables dont la somme introduit une différence de 113 ans.

Cette différence fait référence à celle de Piobb et le nombre « 113 » aux devises pontificales de la Prophétie des papes. Ce qui devrait rendre plus prudent ceux qui réduisent la geste du Grand Monarque et du Prieuré de Sion à une simple mystification.

Mais nous avons repris l'image de l'ange taillant l'émeraude que nous identifions au cycle du Phœnix sur un certain de nombre de faces semblables à un nombre de lunaisons qui excède le nombre théorique de ses six mille lunaisons – « 500 x 12 »

Et nous n'avons pas été déçu puisque ce nombre excède à la quatrième décimale le nombre théorique de 173,1111 lunaisons complémentaires dont nous attribuons la maîtrise au Maître des abeilles sur un cycle plus étendu de cinq mille ans.

La couleur de l'émeraude nous porte à croire qu'il doit s'agir d'une image qu'on peut identifier au Sel alchimique ou à la vénérable figure d'al-Khiḍr que l'évangile de Matthieu décrit comme le Sel de la terre – cf. Mt V 13.

L'exégèse coranique fait de ce personnage un serviteur de Dieu qui apparaît dans un verset (65) de la sourate « al-Kahf » (18) doté d'une science et d'une sagesse que méconnaît Mûsâ pour le mettre à l'épreuve.

L'identité de cet initiateur qui doit lui enseigner la Patience en suppose d'autres qui la précède – qu'il s'agisse du fils d'Hermès dans la tradition dionysiaque ou de l'Ancien des jours pour la représentation ancestrale du Janus.

La face ultérieure du Janus s'appuie toujours sur une face antérieure, que ce soit celle de Pan ou celle d'al-Khiḍr ne modifie pas cette réalité qui lui permet d’accéder par étape aux spires de la Spirale prophétique décrite par Parvulesco.

« Ainsi fut créé le Graal que l'ange donna à Adam dans le Paradis terrestre où il demeura quand Adam en fut chassé.

« Ici intervient dans la légende un épisode très mystérieux : le troisième fils d'Adam, Seth fut admis à pénétrer dans le Paradis terrestre.

« Il y resta quarante ans. Quarante est le nombre de l'expiation. Quand il en sortit, – enivré de quels souvenirs ! – il rapporta dans le monde des hommes le Graal. »

Cf. Victor-Émile Michelet – Le secret de la chevalerie légendaire. Préfiguration de la chevalerie historique. Les chevaliers de la Table Ronde à la Queste du Graal (1930)