jeudi 12 juin 2025

La figure de proue

...

Retour vers la demeure des haltes

Pour la demeure du trentième jour qui succède à la nuit
au premier mois du Janus :

Trois mille six cents fois par heure – la Seconde chuchote ... Remember !

Charles Baudelaire (1861) – L'horloge

« La nuit même mon cœur m’exhorte » – Ps XVI 7

Crépuscule

Minuit

Aube

Complies

Vigiles

Matines

6 x 60 = 360 minutes

« Psalmodie nuit et jour » – Ps I 2

Nadir

Aurore

Zénith

Vigiles

Prime

Sexte

« Sept fois par jour » – Ps CXIX 164

Levant

Avant

Midi

Après

Couchant

Prime

Tierce

Sexte

None

Vêpres

18 x 3.600 = 64.800 secondes

« Maintenant » – Antienne à la Salutation angélique de l'Angélus

Matin

Midi

Soir

Prime

Sexte

Vêpres

72 ans x 360° = 25.920 ans = 4 / 10 des 64.800 unités de la Matrice

L'éternité [ du temps ] n'est qu'une pâme ... [ 36 fois par seconde entre deux syncopes. ]

Louis Aragon (1963) – Le fou d'Elsa

« Parmi les mystiques du XVIIe siècles, Jean de Bernières (+ 1659) est une grande figure laïque. Son importance et la profondeur de sa vie intérieure égalent celles de figures religieuses qui le précèdent de peu : ...

« ... le franciscain capucin Benoît de Canfield (+ 1610), l'évêque pasteur des âmes François de Sales (+ 1622), le grand carme Jean de Saint-Samson (+ 1636), l'ursuline amie Marie de l'Incarnation fondatrice au Canada (+ 1672). »

« L'influence spirituelle et mystique de « Monsieur de Bernières » s'étendit non seulement auprès de ses dirigés mais par ses écrits qui arrangés et publiés peu après sa mort rencontrèrent un succès inattendu.

« L'intérieur chrétien » devenu « Le chrétien intérieur » bénéficia d'innombrables éditions. Cette influence très large a pu être comparée à celle exercée par « L'introduction à la vie dévote » de l'évêque de Genève. [ de saint François de Sales ]

« Bernières figure ainsi parmi les auteurs de spiritualité les plus lus au XVIIe siècle. L'un des éditeurs du « Chrétien intérieur » dit en avoir imprimé trente mille exemplaire. »

« Déjà de son vivant, il fut une personnalité forte et appréciée. Trésorier de France, il collabore à la fondation de nombreuses œuvres à Caen avec Jean Eudes et le baron Gaston du Renty.

« Il est membre influent de la Compagnie du Saint-Sacrement. Dans une ville où les protestants et les jansénistes occupent une place importante et qui connut de nombreux troubles politiques liés à la misère – en 1639 les « nu-pieds » se révoltent – ...

« ... Jean [ de Bernières ] est reconnu comme un catholique artisan de paix.

« Mais alors que l'autre Jean [ Eudes ] fut canonisé, le fondateur de l'Ermitage devint suspect. Son œuvre fut rattachée « post-mortem » en 1689 au corpus quiétiste mais lui-même ne fut pas mis en cause.

« Il fut condamné au moment même d'une tentative de béatification à Rome ; ceci en compagnie de Benoît de Canfield – [ le ] confesseur de Monsieur Vincent [ de Paul ] – et de Jean-Joseph Surin. »

« En effet entre la disparition en 1659 de monsieur de Bernières et la fin du siècle, la méfiance vis-à-vis des expressions mystiques s'accroît.

[ Fénelon ayant voulu remettre à l'honneur la Gnose de Clément d'Alexandrie dès 1694. ]

« Le crépuscule des mystiques » – titre évocateur donné par Louis Cognet [ en 1995 ] à sa célèbre étude de la crise quiétiste – marque un tournant dans l'histoire de la spiritualité et dans l'histoire des mentalités : ...

« ... un univers « dionysien » [ sic ] laisse place à l'exercice d'une rationalité moderne peu adaptée aux expressions d'un christianisme intérieur. »

[ Jusqu'à ce qu'Henri Brémond le remémore au début du XXe siècle (1923-1930) dans son « Histoire littéraire du Sentiment religieux ». ]

Cf. Jean-Marie Gourvil et Dominique Tronc – Redécouvrir Jean de Bernières – Rencontres autour de Jean de Bernières (1602-1659) – Mystique de l'abandon et de la quiétude (2013)

« [ Bernard ] recrée [ de Clairvaux ] sous [ la ] forme chrétienne [ des Templiers ] ce que furent – en d'autres temps – le « Rameau Rouge » et les « Feinians » d'Irlande. »

[ Les « compagnons de la branche » des Mac Finn dans la « Grande épopée des Celtes » de Jean Markale (1997). ]

[ Ni quartier ni rançon ] « cela aussi vient du Rameau Rouge ».

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – Le Concile de Troyes (1967)

Rappelons que la couleur du rameau sur sa branche est d'abord celle du Soleil couchant.

« La geste de Cuchulain – héros de la fraternité chevaleresque du Rameau Rouge d'Irlande – conte que ce héros – mort en l'an 2 de notre ère – fut un de ces hommes légendaires qui se déplacèrent vers les « îles heureuses » [ « fortunées » ] ...

« ... qui se trouvent vers l'Ouest [ de l'Irlande ] au delà des mers « dans l'île de Labred [ le Labrador ] au pays des Délices, au cœur du lac limpide et bleue » ; ...

« ...l'île où les palais ont des lits d'argent, où « sur des murs de porphyre lisse des armes gravées étincellent, où se dressent des pommiers géants qui ploient sous les fruits ».

[ La date (2) laisse supposer que le Sri Kalki des Mayas – le « Kukul-Khan » – est identifié ici avec le premier des trois Serpents à plumes – « Quetzalcóatl » – de sa triade qui n'est autre que le premier témoin de l'Apocalypse johannique.

Elle donne par ailleurs une expression surprenante mais exact des temps qui lui sont impartis (1260 / 2) en les déplaçant sur les deux années qui caractérisent sa manifestation dionysiaque en dehors de leur tradition synoptique. ]

« La légende dit que Cuchulain se battit dans l'île enchantée pour aider son hôte contre ses ennemis puis après un temps passé dans les délices s'en revint en Ulster retrouver son épouse Elmer.

[ La légende semble charrier des remémorations légendaires qui nous font penser au retour d'Ulysse et aux travaux d'Hercule dans un séjour paradisiaque qui est celui de Seth à la fin des temps dans son interprétation chevaleresque et médiévale. ]

« Or selon la légende des Mayas du Guatemala et du Yucatán aux temps lointains de leurs ancêtres des hommes blancs avaient débarqué sur leurs rivages. Les coques des navires brillaient au soleil et glissaient sur les flots comme de grands serpents. »

« Les hommes étaient grands, beaux, [ ils ] avaient les yeux bleus et portaient des vêtement bizarres. Ils s'ornaient le front d'un emblème évoquant deux serpents enlacés.

« Et ces « chanes » comme ils les appelèrent, s'installèrent auprès des Mayas et les instruisirent... »

[ Les deux serpents peuvent être identifiés à Jésus et à saint Colomban mais nous ignorons à qui peut correspondre les « chanes » ce n'est aux disciples du « Khan ». ]

« Des siècles passèrent... Et l'on conte par ailleurs que vers XIe siècle étranger aborda au Yucatan. [ Date à laquelle il faut situer ce qui précède où elle coïncide avec les prémices d'une manifestation du Khan en Asie centrale parmi les Mongols. ]

« Il portait en mexicain le nom de « Quetzalcóatl » – l'Oiseau-Serpent – et en Maya celui de « Kukulkan » – le Serpent à plumes [ qu'il faut identifier au « Cuchulain » légendaire. ]

« D'abord prisonnier de guerre à Chichen-Itza, il fut précipité dans un puits et parvint à survivre. Repêché, il fut ensuite considéré comme « envoyé de Dieu sur terre »

[ Ce qui remémore l'histoire de Joseph parmi les tributs d'Israël où « Éphrahim et Manassé » sont les représentants de la constellation du Serpent. ]

« Il portait la barbe. Il faut méditer sur ces histoires. Pour plusieurs raisons.

« En premier lieu parce que Cuchulain qui s'est adouci actuellement en « Courouline » se prononçait autrefois « Koukoul'han ».

« En second lieu parce que les vaisseaux de haute mer irlandais devaient avoir l'apparence des « Drakkar » norvégiens – pluriel de « Drak » [ pour le ] Dragon – et avaient sans doute une tête de Serpent ou de Dragon comme figure de proue.

« Et que les rames devaient faire à ce « Serpent » comme un habillage de plumes. »

[ Cette dernière hypothèse est évidemment peu vraisemblable et n'est guère nécessaire dès lors qu'on rapproche l'Oiseau-Serpent et le Dragon de l’Amphisbène ou du Caducée dont la symbolique est universelle. ]

« Et les hommes qui montaient ce Serpent à plumes étaient blancs, de haute taille, aux yeux bleus et barbus contrairement aux « Indiens ».

« Si de surcroît l'homme qui commandait l'équipage avait au front un bandeau d’initié aux serpents entrelacés selon la coutume irlandaise qui a laissé [ des] traces sur tous ses monuments anciens ...

« ... et s'il put aider son hôte à vaincre ses ennemis, serait-il étonnant que cet homme serpent à plumes ait fait figure de dieu lorsqu'il reprit la mer ? »

[ « Non nobis – Domine – Non nobis sed Nomini tuo da Gloriam ! » ]

« Et s'il se trouve que la légende [ que Charpentier date de l'an 2 ] étant conservée vers le XIe ou [ le ] XIIe siècle quelque autre « Blanc » portant la barbe débarque sur les côtes du Yucatan dans un bâtiment qui devait certainement être fort ressemblant à un « Drak » ...

« ... et si ce « Blanc barbu » surmonte une difficile épreuve comme la survie dans un puits, serait-il étonnant qu'on le considérât alors comme l'envoyé du [ ... ] « Kukulkan » légendaire » ... [ que Charpentier qualifie de « dieu » mais qui n'en serait que l'avatar. ]

Cf. Louis Charpentier – Les mystères templiers – Le mystère de la Rochelle (1967)

   

    

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