vendredi 15 novembre 2019

L'affiliation johannique

Pour la treizième semaine sidérale :
  
Nous avons déjà indiqué que le canon néotestamentaire se présente à nous comme la métaphore d'un verset de la seconde épître de Pierre qui nous parle des huit passagers de l'arche de Noé – cf. 2 P 2, 5.
  
Nous supposons qu'il s'agit d'un ensemble organisé dès l'origine – après le martyr de Jacques – auquel on ajoute par la suite – après le martyr de Pierre – les pièces d'un corpus johannique proche d'un corpus apocryphe.
  
Notre métaphore suppose le démembrement des huit corpus dans un ensemble synoptique où la suite des pièces garde un sens chronologique pour la succession des prédications qui explique la multiplication des quatre évangiles.
  
Nous ajoutons dans cet ensemble les fragments qui organisent les prédications autour des épîtres de Pierre et la pièce qui témoigne de la tradition apocryphe attribuée à Jude et forcement occulte par nature.
  
Les huit corpus noachiques – 2 P 2, 5
Évangiles
Épîtres
Prédications
1
Matthieu
[ Paul ]
aux hébreux
2
Marc
Jean l'Ancien 1 et 2
aux israélites
1 P
Prédication de Pierre aux Stromates de Clément d'Alexandrie
2 P ▼
3
Luc
[ Actes ]
aux païens
4
Le disciple que Jésus aimait
1 Jean
universelle
Épîtres
5
Corpus paulinien
aux assemblées et à ses enfants
6
Jacques
aux douze tribus dans la dispersion
7
Pierre 1 et 2
aux élus qui ont reçu la foi
►  1 Jean et Jean l'Ancien 1 et 2 
8
Jude
aux appelés qui sont aimés en Dieu
Le corpus johannique
Prologue du quatrième évangile
1 Jean
Apocalypse
Le corpus apocryphe
Paroles cachées de Jésus le Vivant à son didyme Jude Thomas
  
On peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles la Prédication de Pierre qui subsiste comme fragments dans les Stromates de Clément d'Alexandrie est absente du Nouveau Testament où elle devrait s'insérer entre ses deux épîtres.
  
Sans doute parce qu'elle introduit une rupture entre sa prédication aux israélites et celle de Paul aux païens pour laquelle l’apôtre des gentils recherche à Jérusalem sa caution avec celle de Jacques, le chef de l'église originelle.
  
Le troisième personnage que Paul rencontre avec Jacques auprès de Pierre ne peut être que Jean l'Ancien que les Actes de Luc et la première épître du prince des apôtres nous présente comme l'auteur du deuxième évangile qu'on attribue à Marc.
  
Cette discontinuité dans la succession des prédications ne doit pas nous dissimuler la cohérence des tenants et des aboutissements qui réunit les prédications originelle et universelle que Matthieu et la dernière épître de Paul consacrent aux hébreux.
  
Nous ne savons pas à qui nous devons l'évangile du disciple que Jésus aimait. En l'attribuant à Lazare et à la communauté de Béthanie, nous avons pu croire qu'on l'avait placé sous le patronyme de Jean l'Ancien.
  
Mais ce qui réunit la première épître de Jean et le Prologue du quatrième évangile ne les rend pas nécessairement solidaire de la prédication universelle que nous attribuons au disciple que Jésus aimait.
  
Autrement dit, le Prologue et la première épître de Jean attribuent le quatrième évangile à l'auteur de l'Apocalypse qui dans son récit de la Passion l'affilie à la famille du Sauveur et le rapproche du cénacle de Béthanie – cf. Jn 19, 26 et 27 :
  
« Jésus vit sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait.
Il dit à sa mère : Femme, voici ton fils.
  
Puis, il dit au disciple : Voici ta mère.
Dès ce moment-là, le disciple la prit chez lui. »
  
C'est qu'il y a trois cercles qui gravitent autour du Messie :
  • Le cercle de sa famille dont se revendiquent Jacques [ le Juste ] et Jude [ Thomas ]
  • Le cercle de ses apôtres que [ Simon ] Pierre représente et où Paul s'invite
  • Le cercle de ses intimes à Béthanie où Jean [ de Zébédée ] s'affilie
  
Il y a donc une osmose qui s'élabore à partir de la Passion entre la tradition apocryphe qu'on attribue à Jude et la tradition johannique qui recouvre celle de Béthanie au moment où l'apôtre Pierre et le didyme de Jésus [ Dhû'l-Kifl ] se séparent.
  
La route du didyme de Jésus [ Yuz Asaf ] passe par Édesse et s'arrête à Srinagar, celle du prince des apôtres passe par Alexandrie et s'arrête à Rome, celle du fils adoptif de Marie passe par Patmos et s'arrête à Éphèse.
  
C'est dans cette géographie que l'Apocalypse apparaît par anticipation comme un texte nazaréen qui prolonge le quatrième évangile où la tradition hébraïque convoque l'Esprit d’Élie avec son Messie et le Sceau des prophètes – cf. Jn 1, 20-21 et 25.
  
  
  
  

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